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Metal

PRINCESSES LEYA (métal parodique), Big Bang Therapy (20/10/2023)
Le 30/10/2023
Mettant pleinement l'accent sur le volet musical, Princesses Leya gagne en maturité mais continue à rouler sur les jantes. Il est donc normal qu'il fasse des étincelles.
Par Ahasverus
Après sa désopilante « Histoire Sans Fond » qui les voyait partir à la recherche d'une partition secrète sur la planète Chlamidia 4, les Princesses Leya sont de retour avec un nouveau concept-album, « Big Bang Therapy ».
Mais rappelons d'abord pour les non initiés que Princesses Leya est né en 2017 de la rencontre de Dedo (chant) et Antoine Schoumsky (guitare, chant), musiciens, mais également comédiens issus du théâtre et du stand-up
L'affaire est d'abord un spectacle qui mélange humour et métal, puis l'alchimie fonctionne si parfaitement que les Princesses se retrouvent en tournée durant plusieurs années et finissent par convenir que l'aventure pourrait prendre avantageusement une tournure discographique. Elle se concrétise par la sortie de « L'Histoire Sans Fond », alternance de sketchs et de morceaux aux textes savoureux tels que « Ouais Ouais Ouais », « Tue Tes Parents » ou « Je Vous Emmerde Et Je Rentre A Ma Maison ».
En 2023 leurs majestés remettent donc le couvert avec un spectacle flambant neuf, « Big Bang Therapy », choisissant cette fois-ci de présenter l'album avant le spectacle.
Si leurs péripéties précédentes conduisaient les Princesses à sauver une dimension parallèle, c'est cette fois TOUTES les dimensions que nos héros vont devoir secourir.
Ce fil conducteur est prétexte à passer au prisme des Princesses Leya des thématiques souvent sérieuses telles que la misère sexuelle (Baise Tout Seul), le capitalisme (Boulimie cannibale), le nucléaire (« Push »), le complotisme (Complotriste) ou l'analphabétisme (Analfabet).
Majoritairement musclée, usant de Metal, de grunge et de pop punk, la dérision permanente des Princesses Leya, à la manière de formations telles que les Fatals Picards, Les 3 Fromages ou Ultra Vomit mais avec une approche conceptuelle, leur permet de nous entraîner ponctuellement vers des rythmes reggae (« Sèvres Babylone ») et des percussions caraïbes (« Jojoba »).
Faisant évoluer la recette, « Big Bang Therapy » n'est entrecoupé que de quelques sketches, permettant au nouvel album de gagner en homogénéité.
Mettant pleinement l'accent sur le volet musical, ce nouvel opus des Princesses Leya prend en maturité mais continue à rouler sur les jantes. Il est donc normal qu'il fasse des étincelles.
Princesses Leya sera en concert à Paris (Trabendo) le 08/12/2023. Opium du Peuple saura parfaire la soirée.

EDU FALASCHI (métal mélodique), Eldorado (23/08/2023)
Le 31/08/2023
Une pure régalade !
Par Ahasverus
Deuxième volet de la trilogie initiée par Edu Falaschi avec l'album « Vera Cruz », que l'on peut considérer comme le début de sa véritable carrière solo, ce qui ne l'empêche pas d'être accompagné par une brochette de musiciens au talent monstrueux. Une belle revanche pour ce Brésilien qui avait dû quitter Angra pour raisons de santé et qui est à nouveau capable de performer vocalement.
« Eldorado » est donc la seconde partie d'une trilogie aztèque qui permet à Falaschi d'explorer, à travers le prisme du métal mélodique, différents aspects de la musique latine, précoloniale ou moderne, avec des guitares espagnoles en veux-tu en voila mais également par des chants en Espagnol et dans des langues autochtones. Ainsi la songwriter guatémaltèque Sara Curruchich apporte-t-elle sa sensibilité à l'interlude « Q'equ'm », venant renforcer l'impression de richesse culturelle et artistique qui naît à l'écoute de l'album.
En digne successeur de « Vera Cruz », ce second album démarre en mode cinématographique, certains passages pouvant même vous rappeler la manière d'Enio Morricone (« Señores Del Mar »). « El Dorado » entre ensuite dans le vif du sujet avec un très bon développement mélodique qui lorgne vers le grand Helloween. Cette belle pièce de metal entrecoupée de cordes claires rassure tout de suite : « Eldorado » sera à la hauteur de « Vera Cruz » et des titres comme « Land Ahoy », « Face Of The Storm » ou « Mirror Of Delusion » trouveront leurs dignes successeurs. D'ailleurs, dès qu'arrive « Sacrifice », deuxième morceau du nouvel album, vous sentez tout ce que cette écoute pourra avoir de sympathique.
Après une ballade en quatrième piste, le power mélodique reprend ses droits en nous entraîne vers « Tenochtitlán » (le Mexico précolombien), avec un découpage passionnant et une exécution virtuose qui en fait l'une des pièces-phare de l'album.
« Eldorado », qui donne son titre à l'album, est la piste la plus longue de l'opus avec ses dix minutes. Encore une fois la technique retient l'attention et la structure du morceau lui donne beaucoup de mouvement. Les ambiances vont ainsi en une perpétuelle alternance tandis que l'album repart en mode mélodique (« Reign Of Bones »). Une power ballade amène un peu de sérénité (« Suddenly ») puis « Wings Of Life », deuxième pavé de l'album, remet les gaz jusqu'à ce que la grâce d'un « In Sorrow » nous fasse regretter que ce soit déjà fini.
Disons-le clairement : « Eldorado » est d'un sacré niveau, créatif dans sa conception, magistral dans son exécution. Cependant si le son de l'album est très bon les choeurs semblent légèrement en retrait. Quel dommage ! Un autre traitement, à l'instar de ce qu'a fait l'Italien Winterage sur son album « Nekyia », aurait projeté l'ensemble dans une dimension parfaite. Malgré quoi « Eldorado » se positionne dans la lignée des très grands opus du métal mélodique, peut-être même des classiques, et je pense avant tout aux « Keeper » de Helloween aux côtés desquels il peut aller s'installer le front haut. En conclusion, malgré notre petit caprice à propos des choeurs, on vous affirme que cet album est une pure régalade qui passera haut la main l'épreuve du temps. Décidément ce Edu Falaschi est un grand monsieur !

MAMMOTH WVH (métal hybride), II (04/08/2023)
Le 31/08/2023
Dix morceaux sur lesquels souffle un vent de liberté.
Par Ahasverus
Compliqué d'être « le fils de... », surtout quand on fait du Metal et qu'on porte pour nom Van Halen...
Au début c'est un avantage, ça permet de sortir de l'anonymat, ce qui n'est jamais gagné même avec du talent. Mais il faudra rendre la monnaie de sa pièce toute sa vie.
Pourtant, dès qu'il a pu jouer sa propre musique, Wolfgang s'est émancipé dans un style très éloigné de celui de son père, même s'il a fait ses premières armes en tant que bassiste de Van Halen entre 2006 et 2020. D'ailleurs, c'est Aaron Marshall (Intervals) qu'il cite en premier quand on lui demande ses influences pour la guitare, puis, d'une manière plus générale, Foo Fighters, Nine Inch Nails et Tool...
Désormais Wolfgang est en solo. En solo... C'est le cas de le dire ! Ce multi-instrumentiste qui commençait la batterie à l'âge de neuf ans, profitant des bons conseils de Tonton Alex, chante et joue de tous les instruments sur chacune des chansons qu'il a composées.
C'est en 2021 que commence l'aventure, avec un premier album intitulé Mammoth WVH. Il est suffisamment porteur pour lui permettre de faire la première partie de Metallica au Stade de France.
Le second opus est sobrement intitulé « II ». Il sort le 04/08/2023.
Dix morceaux dans la lignée du premier album, mais sur lesquels souffle un vent de liberté. Le succès a débarrassé Wolfgang de ses tensions. Il a gommé les doutes, lui a permis de gagner en efficacité (l'album a été mis en boite en quelques mois là où son prédécesseur trainait durant deux ans et demi) et en expression.
Ce « coup de maître » (BP Arts Media) est globalement bien accueilli par les critiques françaises : il s'écoute « en boucle » (Music Waves) même s'il aurait pu « sortir un peu plus des sentiers battus » (Maxazine), d'autant plus facilement que « sa palette créative est monstrueuse » (Rock Ur Life). En affirmant « encore plus fièrement ses influences » (Rolling Stone) il confirme « que la qualité et le succès du premier n'étaient pas le fruit du hasard » (Hard Force), ce qui pourrait lui permettre de « rejoindre les premières places de vos tops de l’année. » (Sounding Shivers)
Faisant l'objet d'un large consensus médiatique, « Mammoth WVH II », qui nous a fait penser au festif « New Direction » de Marco Mendoza (2022), devrait donc trouver sans difficulté le chemin du public, et probablement celui de votre oreille, et peut-être même de votre coeur.
Enfin pour conclure sur la thématique familiale, récurrente dans les publications qui concernent WVH, précisons que Patrick Bertinelli, l'oncle maternel de Wolfgang Van Halen joue le solo à la pédale Wah Wah sur le titre « I’m Allright », et que sa mère, l’actrice Valérie Bertinelli, fait une apparition dans le clip de cette chanson.

EXTREME (hard/metal/fusion), Six (09/06/2023)
Le 12/06/2023
Après quinze ans de réflexion, Extreme retrouve son poids de forme, sa force de frappe et son aisance, peut-être même la recette du succès.
Par Ahasverus
Formé en 1985, Extreme casse la baraque quatre ans plus tard avec la ballade acoustique au succès planétaire « More Than World ».
Ce tube figure sur l'album « Pornograffitti ». C'est le second opus des Américains qui forgent leur métal vigoureux avec une pincée de funk pleinement assumée (le titre « Get The Funk Out »).
Le chant de Gary Cherone est groovy et puissant. Nuno Bettencourt, gutariste virtuose, n'est pas mauvais non plus côté vocaux.
« Pornograffitti » est un énorme succès (le plus gros du groupe à ce jour). Il a pour contributeurs Pat Travers et Dweezil Zappa.
En 1992 sort le troisième album du groupe, l'ambitieux « III Sides To Every Story » (sous-entendez « Yours », « Mine », « The Truth ». Il revendique l'héritage du groupe anglais Queen.
Il est suivi en 1995 par « Waiting For The Punchline », accueilli plus fraîchement. Puis le groupe se sépare. Gary Cherone (chant) rejoint brièvement Van Halen avec lequel il enregistre un « III » resté anecdotique.
Extreme se retrouve dans les années 2000 (« Saudades de Rock » - 2008), mais il ne parvient pas à renouer avec le succès. Le quatuor entre dans une longue gestation durant laquelle Nuno Bettencourt (guitare) accompagne Rihanna.
En juin 2023 Extreme rompt un silence qui aura duré quinze ans. Le sixième album est sobrement intitulé :
« SIX »
Douze titres pour environ cinquante-six minutes.
Le riff solide rassure d'entrée. La guitare de Nuno Bettencourt répond à la voix puissante de Gary Cherone. Nuno chauffe sa six cordes, puis l'enflamme. Les harmonies vocales sont toujours prépondérantes.
Les rythmiques efficaces de « #Rebel » viennent conforter la colonne vertébrale d'un album qui commence par planter des titres et qui reprend confiance au contact de ses armes favorites (harmonies vocales, soli appuyés).
« Other Side Of The Rainbow » se libère un peu et retrouve la filiation d'un Queen et le ton de « III Sides To Every Story ».
L'impression de retrouver le quatuor dans ses grands jours se confirme sur la ballade « Small Town Beautiful ». Les harmonies vocales sont sculptées au cordeau, le solo de guitare est digne d'un Brian May.
L'album avance. Le songwriting se diversifie. Mieux : il se bonifie . Extreme se fait percutant (« The Mask »), sensuel (« Thicker Than Blood ») et moderne (« X Out »). Les voix sont parfaitement travaillées et le duo Cherone/Bettencourt va jusqu'à nous évoquer Paul Simon (« Hurricane »).
Puis Extreme se libère jusqu'à nous proposer un reggae (« Beautiful Girls ») avant de conclure sa galette sur une agréable ballade.
Après quinze ans de réflexion, Extreme retrouve donc son poids de forme, sa force de frappe et son aisance, peut-être même la recette du succès, et place « Six » sur le podium de sa discographie.
Extreme jouera à Paris (salle Pleyel) le 07/12/2023.

LES TAMBOURS DU BRONX (Metal à fûts), Evilution (01/06/2023)
Le 02/06/2023
« Mais qu'est-ce que c'est que ce son maigrelet ? C'est pas possible ! Pas les Tambours du Bronx ! »
Je vérifie... F*** ! Le jack de mon casque était mal branché... Ouf ! Reprenons...
Clic... B O U M !
Par Ahasverus
Premier juin 2023. Retour des Tambours du Bronx :
« Evilution »
Un rhinocéros patibulaire trône sur la pochette jaune et sang. Qu'il ne le prenne pas personnellement, mais c'est exactement ça, Les Tambours du Bronx ! En tous cas, cet artwork signé Gary Ronaldson (Napalm Death, Kreator) donnera une idée du contenu mieux que je ne saurais le faire...
Prompt aux évolutions (ou aux evilutions pour reprendre le jeu de mots de l'album) depuis leur formation en 1987, Les Tambours du Bronx ont pris l'habitude de faire appel aux grandes voix de la scène métallique française pour accompagner leurs créations. Ainsi Reuno (Lofofora), à qui revient d'ouvrir l'album, ainsi le groovy Renato Di Folco (Flayed), qui lui succède en piste 2, ou le taulier Stéphane Buriez (Loudblast) ont déjà frotté leurs organes aux marteleurs de fûts. (Euh... Je reformule madame la rédactrice en chef ?)
Pour enfoncer le clou et appuyer sur l'aspect tribal et menaçant de leurs percussions, les Tambours consolident cette fois leur Armada par une prestation rageuse des Bataves de Dope Dod (« Razorback »), qui réussissent l'une des performances les plus frappantes de cette galette de quarante-trois minutes, ce qui n'est pas une mince affaire compte-tenu du niveau de l'ensemble des intervenants.
Jouant la diversité, Les Tambours du Bronx ont également recours à quelques musiciens : le charismatique batteur de Francky Constanza, (BlackRain) est bien sûr à nouveau de la partie. Amènent également leur savoir-faire le Français Arco Trauma (« Double Devils ») et le Metal God brésilien Andreas Kisser, guitariste de Sepultura (« Chaos »)..
Les compositions explosives, en Français, en Anglais, ou instrumentales (« Double Devils ») se confrontent parfaitement aux univers Metal/Rapcore des vocalistes de cet album. C'est que, loin d'une écriture autocentrée, les Tambours du Bronx construisent intelligemment leurs compositions pour tirer le meilleur parti de leurs collaborateurs, édifiant le meilleur opus possible. Ni patchwork, ni curiosité, « Evilution » est donc un vrai disque de Metal, dont la puissance est le maître mot, et qui saura vous décrasser les oreilles tout cet été.
Les douze titres de ce nouvel album ont été enregistrés, mixés et masterisés par HK au Vamacara Studio (Loudblast, Dagoba), très à l'aise avec les groupes hyper puissants.
L'album est disponible chez Bloodblast aux formats CD et vinyle, ainsi que sur vos plateformes de streaming et de téléchargement.
Photographie Les Tambours du Bronx © Moland Fengkov

S.U.P (metal), Octa (26/05/2023)
Le 28/05/2023
Un album unique à la hauteur de la réputation culte de son géniteur.
Par Ahasverus
Difficile de définir la musique de S.U.P tant elle est spéciale ! Mélange de Metal moderne, agressif, growlé, chanté, électro et darkwave (le groupe reprenait récemment Depeche Mode).
S.U.P, sur son site officiel, sous-titre son patronyme d'un « New wave Metal ». Pourquoi pas ? Il affine sa description : « Spherical Unit Provided est un groupe de death metal, de death-doom et de metal industriel français, originaire de Wallers, dans les hauts de France. »
Oui. Mais pas que...
Avec le temps, S.U.P, qui sort parfois ses albums sous le nom de Supuration, s'est imposé dans le paysage musical français, brillant parmi les piliers du Metal moderne, aux côtés de Gojira, de Loudblast, de Carcariass, de Psykup et de quelques autres. Des groupes qui ont en commun des singularités évidentes et une maestria suffisante pour porter l'étendard du Metal hexagonal au delà de ses frontières naturelles.
Le fan attend avec délectation la prochaine sortie.
La voici : après « Dissymetry » (2019), S.U.P revient en 2023 avec un album d'une durée d'environ quarante-huit minutes :
« Octa »
« Octa », c'est (bon sang mais c'est bien sûr !) le huitième album de S.U.P. Il s'agit évidemment d'un huit titres.
Le groupe invite l'auditeur à « une plongée dans l’esprit torturé d’un homme pris au piège de cette étrange machine OCTA qui le balade de rêves en cauchemars. » Ludovic Loez en a écrit les textes bruts, adaptés par l'Anglaise Siobhan Mc Carthy. Une traduction française est disponible sur la chaîne Youtube de S.U.P.
Pour l'artwork, les Nordistes ont fait appel à Matthieu Carton.
Grégoire Saint-Maxin assure à nouveau le mixage et le mastering.
Peut-être grâce à sa pochette jaune, ou par la place qu'il laisse au chant clair, « Octa » semble presque plus lumineux que son prédécesseur. Une lueur qui reste à la dimension d'une lucarne dans un univers carceral futuriste où les prisonniers sont connectés par le cerveau. Les huit titres de l'album correspondent à huit rêves de détenus.
Entêtant et admirable, l'opus évolue en tension permanente. Il reste oppressant jusqu'à l'orée de la new wave (« Not Icarus »).
A l'instar des meilleurs films d'horreur, il n'a pas besoin de déployer en permanence les gros moyens pour installer une atmosphère glaçante (« The Lights of Eden »). Il vous hypnotise (« Queen Quintessence ») avant de lacher ses déferlantes dissonantes et maléfiques (« Open Eye »).
Séduisant et malsain, aussi fort que « Dissymetry », plus étourdissant peut-être, et tout aussi inquiétant, « Octa » évite pourtant totalement l'écueil de la répétition et se place parmi les meilleurs albums de l'un des très grands du Metal français. Tout simplement un album unique à la hauteur de la réputation culte de son géniteur.

Les dossiers d'Ahasverus : La story CARCARIASS
Le 12/03/2023
Carcariass a su évoluer, s'éloigner de ses racines sans s'en détacher, rendre « Afterworld » accessible à un public plus large sans se renier.
Les débuts :
C'est en 1994 que Carcariass naît à Besançon. Il compte dans ses rangs Pascal Lanquetin et Bertrand Walter (guitares), Raphaël Couturier (chant, basse) et Bebert (batterie).
Le groupe emprunte son nom au grand requin blanc : carcharodon carcharias.
Carcariass sort sa première démo cinq titres (« Ancestral War ») en 1996 et son premier album studio un an plus tard. Il s'appelle « Hell On Earth ». La quatrième piste de cet opus porte le nom du groupe. L'album, où la technique s'impose déjà, fonctionne encore bien aujourd'hui.
En 1998 Carcariass revient avec « Sideral Torment ». La guitare se fait plus mélodique et l'album se permet un instrumental (« Void Attraction »).
La reconnaissance :
2002 marque un net palier pour Carcariass. Le son du troisième album, « Killing Process », a été confié à Stéphane Buriez (Loudblast).
« Killing Process » est introduit par des arpèges sublimes, il est beaucoup plus élaboré que ses prédécesseurs et l'artwork est d'un meilleur goût. Le groupe n'hésite pas à placer quatre instrumentaux. Parallèlement, Carcariass s'impose sur scène aux côtés de grands noms en devenir, tels que Benighted ou Supuration. A l'international, il aura l'occasion de côtoyer Impaled Nazarène et Cradle Of Filth.
Il faut attendre 2009 pour entendre un nouvel album, et c'est à nouveau à Stéphane Buriez que Carcariass fait appel pour le son de ce « E-Xtinction ». Les guitares restent virtuoses (« In Cold Blood ») et s'il ne vous cueille pas d'entrée comme « Killing Process », « E-Xtinction » reste très agréable.
2012. Le label du groupe, Great Dane Records, présente une compilation des deux premiers albums, « Hell On Earth » et « Sideral Torment », remasterisés et réunis sous le nom de « Hell and Torment ». Alexandra V. Bach (Adagio, Tarja, Kamelot) donne à ce bain de jouvence un artwork digne de ce nom.
Bien qu'il honore quelques prestations scéniques (un Hellfest sur la scène Altar en 2017), et si l'on excepte une réédition en 2016 de l'album « Killing Process » agrémentée de deux titres-bonus avec des invités ainsi que d'une version remasterisée du morceau « Sideral Torment », il faudra attendre 2019 et « Planet Chaos » pour découvrir le nouveau visage de Carcariass.
La mutation :
Le Suisse Jérôme Thomas (Science Of Disorder) rejoint le groupe et ses propositions au chant ouvrent de nouveaux horizons à un album qui fait la part belle aux instrumentaux (six !) et qui intègre un synthétiseur pour la première fois dans l'histoire du groupe.
Les textes de « Planet Chaos » sont globalement futuristes, cependant que « Letter from the Trenches » s'inspire de courriers écrits par des Poilus à leurs familles.
Le death de Carcariass est toujours brillamment progressif et accessible (« Battleground »). Pour le son, Carcariass a fait appel à Drop (Samaël) et à Jens Bogren (Sepultura, Arch Enemy). « Planet Chaos » reçoit un chaleureux accueil critique et marque une évolution notable quant au territoire musical de la formation. Le groupe définit son périmètre entre trois piliers : Iron Maiden, Death et Coroner. Interrogé par Metal Eyes quant au style pratiqué par le groupe, Raphaël Couturier (basse) botte en touche : « Avant on se définissait comme un groupe de death metal, maintenant, est-ce qu’on en fait encore ou pas ? On s’en fout, on fait la musique qui nous plait. »
2023 marque le retour aux affaires de Carcariass qui sort le 03 mars son cinquième album, « Afterworld ».
Jérôme Thomas est à nouveau au chant et le groupe a fait appel à la même équipe de production (Drop/Bogren). Pour autant le style de Carcariass a encore évolué, s'imposant au-delà des genres. Les mélodies death et heavy sont magnifiques et le chant de Jérôme Thomas donne au groupe un ton particulier qui peut évoquer parfois SUP ou Paradise Lost. Les instrumentaux trouvent toujours leur place. Carcariass a su s'éloigner de ses racines sans s'en détacher, rendre « Afterworld » accessible à un public plus large sans se renier.
Carcariass fait fi des genres et affine le sien propre d'album en album. « Afterworld », le dernier en date, compte parmi les meilleurs de sa discographie et il trouvera, on en prend le pari, sa place dans les Top10 de fin d'année dans les rédactions des webzines de Metal.

LORD OF THE LOST, Blood & Glitter (30/12/2022)
Le 15/01/2023
Cet album particulièrement réussi s'impose dans la discographie des maîtres du dark-goth allemand comme une pièce exemplaire.
Belle surprise que nous a offert Lord Of The Lost en fin d'année 2022 !
Après le somptueux double-album concept Judas qui s'était placé en seconde position dans les charts allemands le groupe de Hambourg surpasse l'exploit via Napalm Records en ravissant la première place avec une sortie tenue secrète et annoncée seulement six jours avant sa mise à disposition :
« Blood & Glitter »

« Faire l'exact opposé de ce que tout expert en marketing recommanderait... »
Un pari extrêmement gonflé et pourtant événementiel, justifié ainsi par le groupe :
« Seulement six jours de prévente et de marketing (au lieu de quatre à six mois), sortir l'album pendant qu'on ressent encore sa magie, l'écouter sans tout gâcher à l'avance avec trop de singles, sans se soucier des charts et des playlists, faire l'exact opposé de ce que tout expert en marketing recommanderait... Pourquoi ? Parce que c'est comme ça que nous le voulons et que nous l'aimons. Parce que nous faisons vivre la musique, plutôt que d'être simplement un instrument de profit maximum. »
Lord Of The Losts s'est inspiré pour ce nouvel album du travail du photographe britannique Michael Mick Rock, surnommé « l'homme qui a photographié les années 70 », décédé le 18/11/2021. L'opus lui est dédié et son titre « Blood & Glitter » est emprunté à l'un de ses ouvrages.
Musicalement, « Blood & Glitter » se fait plus accessible que le somptueux « Judas ». Chaînon manquant entre Depeche Mode, Rammstein et Marilyn Manson, l'album est fortement connoté électro et indus sans perdre cette touche dark-goth qui caractérise Lord Of The Lost. Certains hymnes promettent d'enflammer les pits (l'énorme « Reset the Preset » et son crescendo, « Destruction Manual », « Blood & Glitter ») tandis que d'autres, plus légers (tout est relatif), parfois proches de la darkwave, vous attirent mélodiquement vers la part sombre, mystérieuse et romantique du groupe (« Leaving The Planet Earth », « Forever Lost », « Absolute Attitude », « The Future Of A Pas Life », « No Respect For Disrespect », « Save Our Souls », « One Last Song »).
Cet album particulièrement réussi s'impose dans la discographie des maîtres du dark-goth allemand comme une pièce exemplaire, chacun des morceaux qui la composent portant des phases musicales qui vous accrochent.
« Blood & Glitter » se termine sur une reprise savoureuse du succès de Roxette de l'année 1988 : « The Look ».
Une manière de cloturer comme il se doit une année 2022 particulièrement bénéfique à la formation allemande qu'on a pu voir sur les premières parties d'Iron Maiden et d'Airbourne, et qu'on applaudissait en tête d'affiche sur quelques dates françaises (avec Scarlet Dorn en soutien).
Une belle surprise, un pari fou, un grand album.

DIRTY SHIRT, Get Your Dose Now! (01/04/2022 - chronique)
Le 20/04/2022
A la manière des frères Tankian ou d'un Sepultura, Dirty Shirt a trouvé le juste dosage, réussissant à garder un gros son dans un rendu atypique et catchy.
Dirty Shirt est un groupe originaire de Seini, en Roumanie. Il a pris naissance en 1995.
Fort de huit musiciens, il étoffe ce line-up déjà conséquent par des invités.
Photographie : Vladut Ciprian
Il mélange notamment du nu-metal, du power metal, du punk, du hip hop, et des éléments de musique traditionnelle et populaire roumaine.
Il a partagé des scènes avec Moonspel, Ektomorf, Lofofora ou encore U. D. O. dans des festivals internationaux.
Après huit albums, Dirty Shirt revient le 01/04/2022 avec un nouvel opus assorti d'un EP bonus :
Get Your Dose Now!
L'artwork est signé Lia Cucuianu.
Enregistré par Mihai Tivadarn « Get Your Dose Now! » est mixé et mastrisé par Adrian Bila Uritescu (également musicien guest sur l'album).
Il s'agit d'un neuf titres d'une durée totale de trente minutes environ.
Des musiciens traditionnels (Transylvanian FolkCore Orchestra, Caliu du Taraf de Haidouks) comme des acteurs de la scène métal (Benji de Skindred) participent à l'album.
Faisons un tour de pistes avec deux membres de Dirty Shirt, Mihai Tivadar (musique) et Mathieu di Pilla (paroles) :
- New Boy In Town - « Nous nous sommes habitués à ouvrir nos albums (et nos concerts) avec une chanson instrumentale énergique et traditionnelle (comme les mariages roumains qui respectent la tradition), mais sur le nouvel album, nous avons choisi d'ouvrir avec une chanson instrumentale plus dramatique, cinématographique et sombre. »
- Pretty Faces - Mihai : « C'est l'une des chansons les plus longues de l'opus, basée sur un morceau électro de Sensor (un projet électro de Paul Ilea, producteur de musique de The Voice Romania & Romania Got Talent, également un bon ami à nous). Ça commence par une touche "indienne" et des voix jamaïcaines (faites par Benji de Skindred), mais jouées au cimbalum (instrument traditionnel roumain). Ensuite ça passe dans une sorte de couplets et refrains nu-métal/électro avec des parties de style traditionnel au violon et au sifflet. Il s'ensuit un son métal "reggae" (avec la voix de Benji), un intermezzo métal groovy instrumental, un solo de violon manouche de Caliu (célèbre violoniste gitan, Taraf des Haïdouks) sur fond de gros arrangements électro-métal. Ensuite, la chanson revient aux couplets et au refrain et se termine par un style de mariage traditionnel roumain du thème principal au violon et au sifflet. »
Mat : « Cette chanson traite des effets positifs de l'ère covid. Comment des événements extraordinaires poussent les gens à s'adapter et comment la vie trouve toujours son chemin. Le titre est sarcastique et fait référence à la façon dont nous avions l'air "beaux" avec ces masques. » - Dope-A-Min - Mihai : « C'est probablement l'une des chansons les plus énergiques de l'album. Ça commence assez de manière assez "standard" avec une intro nu-metal/hardcore, puis les couplets et refrains mêlent le métal à des mélodies de style traditionnel, donnant une ambiance presque "pirate metal". L'intermezzo change complètement, avec une pause rythmique complexe, puis une partie mélodique, avec un thème chant et violon composé dans le style tzigane roumain. Le morceau se termine en symétrie, avec la même partie hardcore/nu metal que l'intro. »
Mat : « La dopamine joue un rôle dans la façon dont nous ressentons le plaisir. Cette chanson parle de toutes les illusions créées sur les réseaux sociaux et dans nos relations en général. Il faut être heureux à tout prix, et devenir dépendant de ces shots de dopamine comme on avalerait des comprimés de vitamines tous les matins. De plus, cette chanson est géniale et la tonalité est en la mineur. » - What's Going On - Mihai : « C'est une chanson courte, avec une structure standard. L'idée de la chanson est venue du thème instrumental, réalisé par un de nos amis (Gabriel Radu Arnautu) pour son projet personnel. Nous avons adapté ce thème en lui donnant une touche balkanique avec des instruments traditionnels et en ajoutant les lignes vocales modernes. Les couplets mêlent metal mélodique moderne et rap nu-metal (partie enregistrée par Mathieu). »
Mat : « Cela traite de la vanité et de la façon dont la plupart des succès sont présentés de manière superficielle. "The king of the village" renvoie à une expression française qui signifie que l'importance et l'estime qu'on a de soi sont deux choses différentes. L'un est lié à un ego mal placé, l'autre à une ambition et à un accomplissement réels. Les événements que nous vivons dans cette décennie sont aussi pour moi la parfaite illustration de cette idée. » - Hot For Summer - Mihai : « C'est probablement la chanson la plus folle de l'album, un très court morceau qui change constamment d'ambiance. Après une intro très douce et clichée, on entre dans le premier refrain en anglais, une musique style Eurovision avec quelques influences années 80 qui change complètement, avec une partie dans le style des Balkans, puis s'ensuit une partie très heavy (metalcore). Après, on revient sur le refrain, mais cette fois en italien. Il s'ensuit une partie de style marche, pour arriver à une mélodie de style tango qui combine le rythme "marche" avec la ligne mélodique des Balkans. La fin est en symétrie. »
Mat : « Cette chanson critique l'industrie musicale grand public. À quel point ces tubes pop de l'été peuvent sembler ennuyeux. Pourtant, certaines de ces chansons sont excellentes et ce n'est pas une question de simplicité ou de répétitivité, mais de bon goût ou non. » - New Conspiracy - Mihai: « New Conspiracy est une autre courte chanson folle, probablement la piste la plus agressive de l'album qui commence par une ambiance balkanique (avec section de cuivres, guitares acoustiques, percussions et cymbalum), puis les couplets sont construits sur la même structure rythmique, mais en ajoutant une ligne mélodique de style "oriental" sur des instruments traditionnels (violon, clarinette, sifflets, accordéon) et des voix très agressives. Les refrains sont en grand contraste, étant du "pur métal" froid et agressif. La partie finale commence par des solos de guitare très dissonants (un peu dans le style Meshuggah), puis nous ajoutons une mélodie de style traditionnel et des riffs lourds de nu-métal. »
Mat : « C'est un pamphlet sur la façon dont les médias de masse, y compris les médias sociaux, contrôlent et modifient la vérité. » - Cand s-o-mpartit norocu' (Part 1) - Mihai : « Nous avons décidé de "couper" la chanson en deux parties car elle est très longue (plus de 7 minutes) et elle a vraiment été composée en 2 parties. Elle est inspirée d'une chanson traditionnelle roumaine très triste. La partie 1 commence par une ambiance monotone et presque funèbre, avec un long développement en crescendo jusqu'au premier refrain. Puis on revient aux couplets sombres, mais avec un développement plus court et on termine la partie 1 par un double refrain, encore plus dramatique. »
- Cand s-o-mpartit norocu' (Part 2) - Mihai : « Musicalement, c'est tout à fait original, mais nous gardons les paroles traditionnelles sur les couplets. L'ambiance devient plus psychédélique, avec l'influence de Tool sur les couplets. Il y a un pont instrumental vers le refrain, aux influences manouches, et le refrain en anglais, avec des ambiances "élévatrices" et un son alternatif/grunge. »
Mat : « À l'exception du refrain en anglais, les paroles sont issues de la musique traditionnelle, et il est question du fait que nous sommes confrontés à des tragédies dans nos vies. Les paroles sont construites par métaphores, sur la malchance qui nous frappe parfois. Le refrain anglais est un résumé satyrique de l'importance de se concentrer sur ce qui fonctionne quand tout semble s'effondrer. Les fortes pluies rendront l'herbe plus verte. »
La vidéo de « Cand s-o-mpartit norocu’ (Part 1 & 2) » a été réalisée par Costin Chioreanu, (Ghost, Marylin Manson, Opeth).
- Geamparalele - Mihai : « La chanson est inspirée d'une danse traditionnelle de Dobrogea (sud-est de la Roumanie), c'est un morceau très mélodique. Les couplets sont chantés par les chœurs (comme la chanson traditionnelle est chantée par des femmes). L'intermède est de style métal plus progressif, contenant le seul solo de guitare de tout l'album. »
Notre Avis :
Parfaitement à l'aise dans tous les genres, Dirty Shirt a fait de la musique traditionnelle qu'il insuffle à son métal la marque de fabrique qui donne son fil rouge à un opus varié qui ne s'interdit aucun territoire. Aucun risque de s'y perdre, cependant : à la manière des frères Tankian ou d'un Sepultura, Dirty Shirt a trouvé le juste dosage, réussissant à garder un gros son dans un rendu atypique et catchy. Les choeurs, les guests, les changements de styles, tout dans « Get Your Dose Now! » évite la linéarité en cultivant une cohérence d'ensemble. Si vous connaissiez déjà, vous aimerez le nouveau Dirty Shirt, et si vous ne connaissiez pas il ne vous reste plus qu'à le découvrir ! C'est très bien fait et recommandé chaudement.
Les Critiques :
- L’expérience que l’énorme majorité des auditeurs va faire à l’écoute de cette nouvelle sortie peut se résumer en quelques mots : « Bonheur, fraîcheur et bonne humeur ».
COREandCO webzine
Dirty Shirt sera en concert le 24/06/2022 au Hellfest Open Air de Clisson, le 25/06/2022 au Festival les Bichoiseries de Cerisy-Belle-Etoile et le 02/07/2022 au PLANE 'R FEST de Montcul.
Tracklist :
01. New Boy In Town
02. Pretty Faces
03. Dope-A-Min
04. What's Going On
05. Hot For Summer
06. New Conspiracy
07. Cand s-o-mpartit norocu' (Part 1)
08. Cand s-o-mpartit norocu' (Part 2)
09. Geamparalele
Durée totale : 30mn env.
Bonus Tracks – Pandemic Special – EP :
1. Resonate (Metal Version)
2. Away (Orchestral Version)
3. Don’t Care (25 Years Later)
4. Latcho Drom (Live Studio Session feat. Caliu)
Photographie Vladut Ciprian - de gauche à droite : Vlad Toca (batterie), Mihai Tivadar (clavier, guitare), Cosmin Nechita (violon), Robert Rusz (chant), Dan Rini Craciun (chant), Cristian Balanean (guitare), Dan Petean (guitare), Pal Novelli (basse)
Line-Up :
- Dan Rini Craciun : Chant
- Robert Rusz : Chant
- Cristian Balanean : Guitare
- Dan Petean : Guitare
- Pal Novelli : Basse
- Mihai Tivadar : Guitares, clavier
- Vlad Toca : Batterie
- Cosmin Nechita : Violon
Invités :
- Adrian “bila” Uritescu : Guitare, basse
- Gabriel Radu Arnautu : Guitare, clavier
- Paul Ilea: Claviers
- Alexandra Joicaliuc : Choeurs
- Miruna Puiu : Choeurs
- Tea Vişan : Choeurs
- Mathieu Di Pilla: Chant
- Benji Webbe : Chant
- Caliu : Violon
- Cosmo : Percussions
- Darius Boşca : Clarinette
- Ionut Vartolas : Trombone
- Sandor Medve : Trompette, Trombone
- Eduard Albina : Accordéon
- Andrei Oltean : Sifflet, Accordéon
- Leonard Negrea : Cymbalum
- Mihai Muntean : Cymbalum
Discographie :
- Very Dirty (2000)
- Same Shirt Different Day (2010)
- Live in the Truck (2011)
- Freak Show (2013)
- Dirtylicious (2015)
- FolkCore DeTour (2018)
- Letchology (2019)
- Live at Wacken (2019)
- Get Your Dose Now! (2022)
- Pandemic Special (2022 - EP)
Les Liens :