Metal

Les dossiers d'Ahasverus : La story CARCARIASS

Les dossiers d'Ahasverus : La story CARCARIASS

Le 12/03/2023

Carcariass a su évoluer, s'éloigner de ses racines sans s'en détacher, rendre « Afterworld » accessible à un public plus large sans se renier.

Les débuts :

C'est en 1994 que Carcariass naît à Besançon. Il compte dans ses rangs Pascal Lanquetin et Bertrand Walter (guitares), Raphaël Couturier (chant, basse) et Bebert (batterie).
Le groupe emprunte son nom au grand requin blanc : carcharodon carcharias.
Carcariass sort sa première démo cinq titres (« Ancestral War ») en 1996 et son premier album studio un an plus tard. Il s'appelle « Hell On Earth ». La quatrième piste de cet opus porte le nom du groupe.  L'album, où la technique s'impose déjà, fonctionne encore bien aujourd'hui.
En 1998 Carcariass revient avec « Sideral Torment ». La guitare se fait plus mélodique et l'album se permet un instrumental (« Void Attraction »).

La reconnaissance :
2002 marque un net palier pour Carcariass. Le son du troisième album, « Killing Process », a été confié à Stéphane Buriez (Loudblast).
Carcariass 1
« Killing Process » est introduit par des arpèges sublimes, il est beaucoup plus élaboré que ses prédécesseurs et l'artwork est d'un meilleur goût. Le groupe n'hésite pas à placer quatre instrumentaux. Parallèlement, Carcariass s'impose sur scène aux côtés de grands noms en devenir, tels que Benighted ou Supuration. A l'international, il aura l'occasion de côtoyer Impaled Nazarène et Cradle Of Filth.
Il faut attendre 2009 pour entendre un nouvel album, et c'est à nouveau à Stéphane Buriez que Carcariass fait appel pour le son de ce « E-Xtinction ». Les guitares restent virtuoses (« In Cold Blood ») et s'il ne vous cueille pas d'entrée comme « Killing Process », « E-Xtinction » reste très agréable.
2012. Le label du groupe, Great Dane Records, présente une compilation des deux premiers albums, « Hell On Earth » et « Sideral Torment », remasterisés et réunis sous le nom de « Hell and Torment ». Alexandra V. Bach (Adagio, Tarja, Kamelot) donne à ce bain de jouvence un artwork digne de ce nom.
Carcariass 2
Bien qu'il honore quelques prestations scéniques (un Hellfest sur la scène Altar en 2017), et si l'on excepte une réédition en 2016 de l'album « Killing Process » agrémentée de deux titres-bonus avec des invités ainsi que d'une version remasterisée du morceau « Sideral Torment », il faudra attendre 2019 et « Planet Chaos » pour découvrir le nouveau visage de Carcariass.
La mutation :
Carcariass 3
Le Suisse Jérôme Thomas (Science Of Disorder) rejoint le groupe et ses propositions au chant ouvrent de nouveaux horizons à un album qui fait la part belle aux instrumentaux (six !) et qui intègre un synthétiseur pour la première fois dans l'histoire du groupe.
Les textes de « Planet Chaos » sont globalement futuristes, cependant que « Letter from the Trenches » s'inspire de courriers écrits par des Poilus à leurs familles.

Le death de Carcariass est toujours brillamment progressif et accessible (« Battleground »). Pour le son, Carcariass a fait appel à Drop (Samaël) et à Jens Bogren (Sepultura, Arch Enemy). « Planet Chaos » reçoit un chaleureux accueil critique et marque une évolution notable quant au territoire musical de la formation. Le groupe définit son périmètre entre trois piliers : Iron Maiden, Death et Coroner. Interrogé par Metal Eyes quant au style pratiqué par le groupe, Raphaël Couturier (basse) botte en touche : « Avant on se définissait comme un groupe de death metal, maintenant, est-ce qu’on en fait encore ou pas ? On s’en fout, on fait la musique qui nous plait. »
2023 marque le retour aux affaires de Carcariass qui sort le 03 mars son cinquième album, « Afterworld ».
Carcariass 4
Jérôme Thomas est à nouveau au chant et le groupe a fait appel à la même équipe de production (Drop/Bogren). Pour autant le style de Carcariass a encore évolué, s'imposant au-delà des genres. Les mélodies death et heavy sont magnifiques et le chant de Jérôme Thomas donne au groupe un ton particulier qui peut évoquer parfois SUP ou Paradise Lost. Les instrumentaux trouvent toujours leur place. Carcariass a su s'éloigner de ses racines sans s'en détacher, rendre « Afterworld » accessible à un public plus large sans se renier.

Carcariass fait fi des genres et affine le sien propre d'album en album. « Afterworld », le dernier en date,  compte parmi les meilleurs de sa discographie et il trouvera, on en prend le pari, sa place dans les Top10 de fin d'année dans les rédactions des webzines de Metal.

LORD OF THE LOST, Blood & Glitter (30/12/2022)

LORD OF THE LOST, Blood & Glitter (30/12/2022)

Le 15/01/2023

Cet album particulièrement réussi s'impose dans la discographie des maîtres du dark-goth allemand comme une pièce exemplaire.

Belle surprise que nous a offert Lord Of The Lost  en fin d'année 2022 !
Après le somptueux double-album concept Judas qui s'était placé en seconde position dans les charts allemands le groupe de Hambourg surpasse l'exploit via Napalm Records en ravissant la première place avec une sortie tenue secrète et annoncée seulement six jours avant sa mise à disposition :

« Blood & Glitter »

Lord of the lost
« Faire l'exact opposé de ce que tout expert en marketing recommanderait... »

Un pari extrêmement gonflé et pourtant événementiel, justifié ainsi par le groupe :
« Seulement six jours de prévente et de marketing (au lieu de quatre à six mois), sortir l'album pendant qu'on ressent encore sa magie, l'écouter sans tout gâcher à l'avance avec trop de singles, sans se soucier des charts et des playlists, faire l'exact opposé de ce que tout expert en marketing recommanderait... Pourquoi ? Parce que c'est comme ça que nous le voulons et que nous l'aimons. Parce que nous faisons vivre la musique, plutôt que d'être simplement un instrument de profit maximum. »
Lord Of The Losts s'est inspiré pour ce nouvel album du travail du photographe britannique Michael Mick Rock, surnommé « l'homme qui a photographié les années 70 », décédé le 18/11/2021. L'opus lui est dédié et son titre « Blood & Glitter » est emprunté à l'un de ses ouvrages.
Musicalement, « Blood & Glitter » se fait plus accessible que le somptueux « Judas ». Chaînon manquant entre Depeche Mode, Rammstein et Marilyn Manson, l'album est fortement connoté électro et indus sans perdre cette touche dark-goth qui caractérise Lord Of The Lost. Certains hymnes promettent d'enflammer les pits (l'énorme « Reset the Preset » et son crescendo, « Destruction Manual », « Blood & Glitter ») tandis que d'autres, plus légers (tout est relatif), parfois proches de la darkwave, vous attirent mélodiquement vers la part sombre, mystérieuse et romantique du groupe (« Leaving The Planet Earth », « Forever Lost », « Absolute Attitude », « The Future Of A Pas Life », « No Respect For Disrespect », « Save Our Souls », « One Last Song »).

Cet album particulièrement réussi s'impose dans la discographie des maîtres du dark-goth allemand comme une pièce exemplaire, chacun des morceaux qui la composent portant des phases musicales qui vous accrochent.
 « Blood & Glitter » se termine sur une reprise savoureuse du succès de Roxette de l'année 1988 : « The Look ».
Une manière de cloturer comme il se doit une année 2022 particulièrement bénéfique à la formation allemande qu'on a pu voir sur les premières parties d'Iron Maiden et d'Airbourne, et qu'on applaudissait en tête d'affiche sur quelques dates françaises (avec Scarlet Dorn en soutien).
Une belle surprise, un pari fou, un grand album.

DIRTY SHIRT : Get Your Dose Now (2022)

DIRTY SHIRT, Get Your Dose Now! (01/04/2022 - chronique)

Le 20/04/2022

A la manière des frères Tankian ou d'un Sepultura, Dirty Shirt a trouvé le juste dosage, réussissant à garder un gros son dans un rendu atypique et catchy.

Dirty Shirt est un groupe originaire de Seini, en Roumanie. Il a pris naissance en 1995.
Fort de huit musiciens, il étoffe ce line-up déjà conséquent par des invités.
Dirty shirt 2

Photographie : Vladut Ciprian

Il mélange notamment du nu-metal, du power metal, du punk, du hip hop, et des éléments de musique traditionnelle et populaire roumaine.
Il a partagé des scènes avec Moonspel, Ektomorf, Lofofora ou encore U. D. O. dans des festivals internationaux.
Après huit albums, Dirty Shirt revient le 01/04/2022 avec un nouvel opus assorti d'un EP bonus :

Get Your Dose Now!

Dirty shirt cover
L'artwork est signé Lia Cucuianu.
Enregistré par Mihai Tivadarn « Get Your Dose Now! » est mixé et mastrisé par Adrian Bila Uritescu (également musicien guest sur l'album).
Il s'agit d'un neuf titres d'une durée totale de trente minutes environ.
Des musiciens traditionnels (Transylvanian FolkCore Orchestra, Caliu du Taraf de Haidouks) comme des acteurs de la scène métal (Benji de Skindred) participent à l'album.
Faisons un tour de pistes avec deux membres de Dirty Shirt, Mihai Tivadar (musique) et Mathieu di Pilla (paroles) :

  1. New Boy In Town - « Nous nous sommes habitués à ouvrir nos albums (et nos concerts) avec une chanson instrumentale énergique et traditionnelle (comme les mariages roumains qui respectent la tradition), mais sur le nouvel album, nous avons choisi d'ouvrir avec une chanson instrumentale plus dramatique, cinématographique et sombre. »
  2. Pretty Faces - Mihai : « C'est l'une des chansons les plus longues de l'opus, basée sur un morceau électro de Sensor (un projet électro de Paul Ilea, producteur de musique de The Voice Romania & Romania Got Talent, également un bon ami à nous). Ça commence par une touche "indienne" et des voix jamaïcaines (faites par Benji de Skindred), mais jouées au cimbalum (instrument traditionnel roumain). Ensuite ça passe dans une sorte de couplets et refrains nu-métal/électro avec des parties de style traditionnel au violon et au sifflet. Il s'ensuit un son métal "reggae" (avec la voix de Benji), un intermezzo métal groovy instrumental, un solo de violon manouche de Caliu (célèbre violoniste gitan, Taraf des Haïdouks) sur fond de gros arrangements électro-métal. Ensuite, la chanson revient aux couplets et au refrain et se termine par un style de mariage traditionnel roumain du thème principal au violon et au sifflet. »

    Mat : « Cette chanson traite des effets positifs de l'ère covid. Comment des événements extraordinaires poussent les gens à s'adapter et comment la vie trouve toujours son chemin. Le titre est sarcastique et fait référence à la façon dont nous avions l'air "beaux" avec ces masques. »
  3. Dope-A-Min - Mihai : « C'est probablement l'une des chansons les plus énergiques de l'album. Ça commence assez de manière assez "standard" avec une intro nu-metal/hardcore, puis les couplets et refrains mêlent le métal à des mélodies de style traditionnel, donnant une ambiance presque "pirate metal". L'intermezzo change complètement, avec une pause rythmique complexe, puis une partie mélodique, avec un thème chant et violon composé dans le style tzigane roumain. Le morceau se termine en symétrie, avec la même partie hardcore/nu metal que l'intro. »

    Mat : « La dopamine joue un rôle dans la façon dont nous ressentons le plaisir. Cette chanson parle de toutes les illusions créées sur les réseaux sociaux et dans nos relations en général. Il faut être heureux à tout prix, et devenir dépendant de ces shots de dopamine comme on avalerait des comprimés de vitamines tous les matins. De plus, cette chanson est géniale et la tonalité est en la mineur. »
  4. What's Going On - Mihai : « C'est une chanson courte, avec une structure standard. L'idée de la chanson est venue du thème instrumental, réalisé par un de nos amis (Gabriel Radu Arnautu) pour son projet personnel. Nous avons adapté ce thème en lui donnant une touche balkanique avec des instruments traditionnels et en ajoutant les lignes vocales modernes. Les couplets mêlent metal mélodique moderne et rap nu-metal (partie enregistrée par Mathieu). »
    Mat : « Cela traite de la vanité et de la façon dont la plupart des succès sont présentés de manière superficielle. "The king of the village" renvoie à une expression française qui signifie que l'importance et l'estime qu'on a de soi sont deux choses différentes. L'un est lié à un ego mal placé, l'autre à une ambition et à un accomplissement réels. Les événements que nous vivons dans cette décennie sont aussi pour moi la parfaite illustration de cette idée. »
  5. Hot For Summer - Mihai : « C'est probablement la chanson la plus folle de l'album, un très court morceau qui change constamment d'ambiance. Après une intro très douce et clichée, on entre dans le premier refrain en anglais, une musique style Eurovision avec quelques influences années 80 qui change complètement, avec une partie dans le style des Balkans, puis s'ensuit une partie très heavy (metalcore). Après, on revient sur le refrain, mais cette fois en italien. Il s'ensuit une partie de style marche, pour arriver à une mélodie de style tango qui combine le rythme "marche" avec la ligne mélodique des Balkans. La fin est en symétrie. »
    Mat : « Cette chanson critique l'industrie musicale grand public. À quel point ces tubes pop de l'été peuvent sembler ennuyeux. Pourtant, certaines de ces chansons sont excellentes et ce n'est pas une question de simplicité ou de répétitivité, mais de bon goût ou non. »
  6. New Conspiracy - Mihai: « New Conspiracy est une autre courte chanson folle, probablement la piste la plus agressive de l'album qui commence par une ambiance balkanique (avec section de cuivres, guitares acoustiques, percussions et cymbalum), puis les couplets sont construits sur la même structure rythmique, mais en ajoutant une ligne mélodique de style "oriental" sur des instruments traditionnels (violon, clarinette, sifflets, accordéon) et des voix très agressives. Les refrains sont en grand contraste, étant du "pur métal" froid et agressif. La partie finale commence par des solos de guitare très dissonants (un peu dans le style Meshuggah), puis nous ajoutons une mélodie de style traditionnel et des riffs lourds de nu-métal. »
    Mat : « C'est un pamphlet sur la façon dont les médias de masse, y compris les médias sociaux, contrôlent et modifient la vérité. »
  7. Cand s-o-mpartit norocu' (Part 1) - Mihai : « Nous avons décidé de "couper" la chanson en deux parties car elle est très longue (plus de 7 minutes) et elle a vraiment été composée en 2 parties. Elle est inspirée d'une chanson traditionnelle roumaine très triste. La partie 1 commence par une ambiance monotone et presque funèbre, avec un long développement en crescendo jusqu'au premier refrain. Puis on revient aux couplets sombres, mais avec un développement plus court et on termine la partie 1 par un double refrain, encore plus dramatique. »
  8. Cand s-o-mpartit norocu' (Part 2) - Mihai : « Musicalement, c'est tout à fait original, mais nous gardons les paroles traditionnelles sur les couplets. L'ambiance devient plus psychédélique, avec l'influence de Tool sur les couplets. Il y a un pont instrumental vers le refrain, aux influences manouches, et le refrain en anglais, avec des ambiances "élévatrices" et un son alternatif/grunge. »
    Mat : « À l'exception du refrain en anglais, les paroles sont issues de la musique traditionnelle, et il est question du fait que nous sommes confrontés à des tragédies dans nos vies. Les paroles sont construites par métaphores, sur la malchance qui nous frappe parfois. Le refrain anglais est un résumé satyrique de l'importance de se concentrer sur ce qui fonctionne quand tout semble s'effondrer. Les fortes pluies rendront l'herbe plus verte. »
    La vidéo de « Cand s-o-mpartit norocu’ (Part 1 & 2) » a été réalisée par Costin Chioreanu, (Ghost, Marylin Manson, Opeth).
  9. Geamparalele - Mihai : « La chanson est inspirée d'une danse traditionnelle de Dobrogea (sud-est de la Roumanie), c'est un morceau très mélodique. Les couplets sont chantés par les chœurs (comme la chanson traditionnelle est chantée par des femmes). L'intermède est de style métal plus progressif, contenant le seul solo de guitare de tout l'album. »

Notre Avis :

Parfaitement à l'aise dans tous les genres, Dirty Shirt a fait de la musique traditionnelle qu'il insuffle à son métal la marque de fabrique qui donne son fil rouge à un opus varié qui ne s'interdit aucun territoire. Aucun risque de s'y perdre, cependant : à la manière des frères Tankian ou d'un Sepultura, Dirty Shirt a trouvé le juste dosage, réussissant à garder un gros son dans un rendu atypique et catchy. Les choeurs, les guests, les changements de styles, tout dans « Get Your Dose Now! » évite la linéarité en cultivant une cohérence d'ensemble. Si vous connaissiez déjà, vous aimerez le nouveau Dirty Shirt, et si vous ne connaissiez pas il ne vous reste plus qu'à le découvrir ! C'est très bien fait et recommandé chaudement.

Les Critiques :

  • L’expérience que l’énorme majorité des auditeurs va faire à l’écoute de cette nouvelle sortie peut se résumer en quelques mots : « Bonheur, fraîcheur et bonne humeur ».
    COREandCO webzine

Dirty Shirt sera en concert le 24/06/2022 au Hellfest Open Air de Clisson,  le 25/06/2022 au Festival les Bichoiseries de Cerisy-Belle-Etoile et le 02/07/2022 au PLANE 'R FEST de Montcul.

Tracklist :

01. New Boy In Town
02. Pretty Faces
03. Dope-A-Min
04. What's Going On
05. Hot For Summer
06. New Conspiracy
07. Cand s-o-mpartit norocu' (Part 1)
08. Cand s-o-mpartit norocu' (Part 2)
09. Geamparalele
Durée totale : 30mn env.

Bonus Tracks – Pandemic Special – EP :

1. Resonate (Metal Version)
2. Away (Orchestral Version)
3. Don’t Care (25 Years Later)
4. Latcho Drom (Live Studio Session feat. Caliu)
Dirty shirt 1

Photographie Vladut Ciprian - de gauche à droite : Vlad Toca (batterie), Mihai Tivadar (clavier, guitare), Cosmin Nechita (violon), Robert Rusz (chant), Dan Rini Craciun (chant), Cristian Balanean (guitare), Dan Petean (guitare), Pal Novelli (basse)

Line-Up :

  • Dan Rini Craciun : Chant
  • Robert Rusz : Chant
  • Cristian Balanean : Guitare
  • Dan Petean : Guitare
  • Pal Novelli : Basse
  • Mihai Tivadar : Guitares, clavier
  • Vlad Toca : Batterie
  • Cosmin Nechita : Violon

Invités :

  • Adrian “bila” Uritescu : Guitare, basse
  • Gabriel Radu Arnautu : Guitare, clavier
  • Paul Ilea: Claviers
  • Alexandra Joicaliuc : Choeurs
  • Miruna Puiu : Choeurs
  • Tea Vişan : Choeurs
  • Mathieu Di Pilla: Chant
  • Benji Webbe : Chant
  • Caliu : Violon
  • Cosmo : Percussions
  • Darius Boşca : Clarinette
  • Ionut Vartolas : Trombone
  • Sandor Medve : Trompette, Trombone
  • Eduard Albina : Accordéon
  • Andrei Oltean : Sifflet, Accordéon
  • Leonard Negrea : Cymbalum
  • Mihai Muntean : Cymbalum

Discographie :

  • Very Dirty (2000)
  • Same Shirt Different Day (2010)
  • Live in the Truck (2011)
  • Freak Show (2013)
  • Dirtylicious (2015)
  • FolkCore DeTour (2018)
  • Letchology (2019)
  • Live at Wacken (2019)
  • Get Your Dose Now! (2022)
  • Pandemic Special (2022 - EP)

Les Liens :