Hard Heavy

COBRA SPELL (heavy metal), 666 (01/12/2023)

COBRA SPELL (heavy metal), 666 (01/12/2023)

Le 30/11/2023

Avec un talent grand comme les cheveux de Roxy Herrera, Cobra Spell impose un album de heavy efficace jusque dans son moindre détail.
Par Ahasverus

C'est avec le groupe Kiss que Sonia Anubis découvre le Metal à l'âge de quatorze ans. Sonia commence alors son parcours de musicienne autodidacte. Inspirée par Gene Simmons, elle jette son dévolu sur la basse et elle oeuvre au sein de diverses formations métalliques. Elle tient son premier poste de guitariste en 2017 au sein de Jackal, puis (on vous la fait courte) rejoint les Suissesses de Burning Witches de 2018 à 2020, ainsi que le groupe de death metal brésilien Crypta de 2019 à 2022. Si elle sait aussi jouer du synthétiseur, c'est à la guitare lead qu'elle établit sa réputation.
Parallèlement, en 2019, notre jeune Hollandaise (elle n'a que vingt-et-un ans) fonde son propre groupe. Il s'appelle Cobra Spell. Officiant dans un registre heavy 80's (on parle aussi de sleaze rock), Cobra Spell enregistre deux EP très respectables. « Love Venom » est réalisé en 2020, avec Sonia Anubis et Sebastian Silva aux guitares, Alexx Panza au chant, Angelina Vehera à la basse et Mike Verhof à la batterie. « Anthems Of The Night » suit en 2022. Sonia est à la guitare lead, Esmée van Sinderen à la guitare rythmique, Alexx Panza encore au chant, Angelina Vehera toujours à la basse, et le Français Léonard Cakolli (Adam Bomb) à la batterie. Sonia signe la musique et les arrangements, ainsi qu'une partie des textes et de la production de cet EP.
Cobra spell epL'année 2022 est le théâtre de changement radicaux : Sonia quitte Crypta (elle restera en bons termes avec ses partenaires brésiliennes qu'elle n'hésite pas à applaudir lors de leurs concerts européens) pour se concentrer sur Cobra Spell qui connaît de gros remaniements de line-up. Fin 2022 sort le single « Flaming Heart ». Il voit l'arrivée de l'Espagnole Kristina Vega (Born In Exile)  au chant et de la Brésilienne Noelle dos Anjos (Nungara) à la guitare rythmique, tandis que la batterie est créditée au nom mystérieux de Jess et qu'Angelina Vehera  a conservé son poste de bassiste.
Le line-up enfin stabilisé est dévoilé courant 2023. Il est désormais 100% féminin avec, autour de Sonia à la guitare lead, Noelle dos Anjos à la guitare rythmique, Kristine Vega au chant, l'Espagnole Hale Naphtha (Tales Of Arken) à la batterie et la Vénézuélienne Roxy Herrera à la basse. (Photographie : Raquel Garcia)
Cobra spelle par raquel garciaA part Sonia Anubis, il ne reste dans Cobra Spell aucun des membres ayant participé à l'enregistrement des deux EP. C'est donc un tout nouveau line-up qui présente « 666 », le premier long format de la carrière de Cobra Spell, dans un artwork signé Isabella Stabile. 
Enregistré aux  Comeback Studios (en Espagne, pays dans lequel Sonia a passé la plus grande partie de son enfance), « 666 » a été mixé par Jens Bogren et masterisé par Tony Lindgren aux Fascination Street Studios (Arch Enemy, Kreator, Dimmu Borgir).
La sortie de l'album a été précédée de trois single-clips, avec en premier choix le titre « S.E.X.», première chanson de l'album. Noelle dos Anjos (guitare) expliquait la genèse de ce clip : 
« Ce tournage vidéo a été le plus complexe et le plus long de tous car il comportait plusieurs scènes à filmer dans plusieurs endroits. Pour chaque membre du groupe, nous avions prévu des scènes représentant différents aspects du sexe et de la sensualité. L'idée initiale était que Kris se réveille entourée de filles puis traverse un couloir, regardant à l'intérieur de différentes pièces où elle nous verrait. Chacune dentre nous a eu l'occasion d'apporter sa propre pierre à l'édifice. Pour ma scène, je me suis inspirée du polémique Like a Virgin de Madonna. Ce morceau a notoirement provoqué beaucoup de buzz à l'époque. Une femme qui chante suggestivement à propos du sexe avant le mariage n'était rien de moins qu'une hérésie. J'ai choisi de jouer sur ma belle Fury, une Schecter Hellraiser rouge qui m'a été offerte par l'un de nos amis. Les détails de l'ormeau et la couleur rouge s'adaptent parfaitement à l'esthétique vidéo ! C'était le clip vidéo le plus excitant auquel j'ai eu le plaisir de participer jusqu'à présent. De la planification à l'exécution, je me suis bien amusée ! »

Ce premier clip  était suivi par le très heavy « The Devil Inside Of Me », avec ses guitares rythmiques qui tricotent. Sonia Anubis confiait à propos des lyrics : « The Devil Inside of Me raconte comment une fille laisse de côté sa vie opprimée par son éducation religieuse. Elle décide de suivre son propre chemin en faisant ce qui la rend vraiment heureuse, ce qui se traduit par des tensions peu communes dans les milieux religieux. Sa famille la considère comme troublée et perdue – alors qu’en réalité, elle vit simplement sa vie librement, comme elle est censée le faire. Sa vie lui appartient. Sa famille s'éloigne d'elle en raison de ses choix. Vivre libre a parfois un coût extrêmement élevé. »

Enfin, juste avant le coup de gong, Cobra Spell revenait avec « Warrior From Hell » et son mid-tempo martelé. Un morceau à propos duquel le groupe commentait : 
« Cette chanson est un véritable banger rock’n’roll ! Elle convient aux âmes les plus sauvages, aux esprits indomptés. C'est une manifestation de l'individualité et de la rébellion. Entrez en contact avec votre alter ego maléfique et libérez ce guerrier de l'enfer ! »
Cobra Spell complétait dans une newsletter postée au lendemain de la sortie du clip :
« Un morceau fougueux et heavy, inspiré à l'origine du modèle de guitare préféré de Sonia, la Jackson Warrior. Cette chanson parle d’autonomisation des femmes avec une touche diabolique qu’on adore ! Nous espérons que cela enflammera la passion et vous inspirera également. »

De ce premier long format, Cobra Spell expliquait qu'il le concevait comme « un album qui définit les conventions et se rebelle contre les limites qui nous sont imposées à nous, les femmes. C'est un voyage sonore qui embrasse le chiffre du diable comme symbole d'autonomie personnelle et de liberté. 666 n'est pas seulement de la musique ; c'est un acte de rébellion contre l'inégalité des sexes, un cri pour la liberté d'expression et un combat pour déstigmatiser l'expression sexuelle des femmes. Rejoignez-nous dans cette quête sans concession de l'égalité et de l'autonomisation. »
Surfant musicalement sur un large registre heavy 80's, Cobra Spell assemble dans un opus homogène dix morceaux qui ne se ressemblent pas. De l'intime « Fly Away » au heavy « Love Crime », du groovy « Bad Girl Crew » au  nerveux « High On Love », usant parfois d'un riff qui nous rappelle que Sonia Anubis a biberonné en écoutant Gene Simmons (« Satan Is A Woman »), sortant des claviers et un saxophone qui nous évoquent le bon temps d'un Foreigner « 4 » (« Love=Love »), ou s'imposant en version girls gang des Twisted Sister (« You're a Cheater »), tout est fait avec le plus grand talent. 
Par ses choix judicieux, la production permet d'apprécier au mieux le magnifique travail des orchestrations, des backing vocals purement savoureux (« Love Crime », « Satan Is A Woman », « Love=Love »), sachant parfaitement souligner le claquement de la basse ou le toucher de cymbales.
Enfin, on goûte ces guitares lead pleines de mélodie et de richesse, évoluant souvent en twins, tandis que l'épaisseur vocale de Kris Vega, particulièrement éclatante sur cet album, trouve dans les compositions un écrin à sa mesure.
Avec un talent long comme les cheveux de Roxy Herrera, Cobra Spell impose donc un album efficace jusque dans son moindre détail et passe avec aisance la barre du long format.
Habituée aux paris risqués (elle a quand même quitté coup sur coup deux formations en plein essor !) Sonia Anubis a fait les bons choix une fois de plus, marquant l'année 2023 d'un album de heavy particulièrement abouti. Ce disque est à écouter impérativement.

« 666 » sera disponible dans les formats suivants via Napalm Records :
> CD digisleeve
> Lot : CD digisleeve + t-shirt
> Vinyle rouge
> Vinyle noir
> Format digital
Cobra spell coffret

JELUSICK (heavy metal), Follow The Blind Man (29/09/2023)

JELUSICK (heavy metal), Follow The Blind Man (29/09/2023)

Le 18/10/2023

Dino Jelusick n'a à l'évidence rien à envier à ses prestigieux aînés, David Coverdale et  Jorn Lande.

Par Ahasverus.
Jelusick band2Dino Jelusick est un enfant de la balle. Né en 1992, il passe ses premières auditions dès l'âge de cinq ans. 
Il remporte à onze ans, avec « Ti si moja prva ljubav », une chanson de sa composition qu'il joue pour partie au piano, le concours junior de l'Eurovision à Copenhague en 2003. Il sort son premier album la même année et entame une série de concerts qui le conduiront de l'Europe aux Etats-Unis, et jusqu'en Australie.
2004. Dino a douze ans. Il  est le plus jeune nominé au prix de musique croate Porin. Il se produit avec des géants tels que UB40 et Ronan Keating.
En 2005, il sort l'album conceptuel « Prošao sam sve ». Mais ses goûts le poussent peu à peu vers le rock metal, avec une prédilection pour les groupes des 80's.
En 2012, il fonde Animal Drive, groupe avec lequel il enregistre un album (« Bite! » - 2018) et un EP (« Back To The Roots » - 2019), avant que n'intervienne la séparation en 2020.

Dino ne tarde pas à être repéré par le gratin du métal international : le Transiberian Orchestra s'intéresse à lui dès 2016, George Lynch l'intègre à son groupe Dirty Shirley en 2018, et il rejoint Whitesnake au chant, clavier et guitare, en 2021. 
En 2023, Dino revient en formation de combat sous le nom de Jelusick avec un album intitulé « Follow The Blind Man ». 
Jelusick follow the blind manIl s'agit d'un onze titres d'environ cinquante-trois minutes.

Autour de Dino, trois compatriotes croates :
A la guitare, Ivan Keller, qui a notamment joué dans « Fireball », avec lequel il ouvre pour Guns'n'Roses en Croatie en 2012. A la batterie, Marc Lepoglavec. Lui et Ivan ont notamment joué avec Marco Mendoza. Le bassiste Luka Brodaric complète la formation.  

Jelusick met les choses au clair d'entrée de jeu avec un titre heavy, dynamique et moderne, « Reign Of The Vultures », qui n'est pas sans rappeler l'univers de Soto.

La voix est évidemment le point fort de l'album. Son talent est encore plus évident sur les ballades (« The Great Divide », « Follow The Blind Man », « The Bitter End »). Dino Jelusick n'a rien à envier à ses prestigieux aînés, David Coverdale et  Jorn Lande. Avec des vocalistes tels que lui et Mehdi Khema (Carthagods), c'est une génération qui se tient prête pour assurer la relève.

Une production idéale met en évidence le jeu des instruments. La guitare et le clavier (Hammond) se passent le relais dans une parfaite complicité (« What I Want »), c'est le second point fort de cet album. Une légère touche orientale peut imprimer  la mélodie (« Died »).
Les titres sont techniques, avec des orchestrations bien pleines et des interprétations très carrées. Ils oscillent entre une tradition à la Coverdale (« Died »), Coverdale/Page ( « The Healer »), et une modernité à la Soto/Carthagods (« Reign Of The Vultures », « Chaos Master ») qui se risque même à esquisser un growl (« Acid Rain »).

Un sentiment de déjà-vu peut poindre à la première écoute. Insistez ! La technicité des musiciens se charge de vous  rappeler qu'on a affaire à un Monsieur au moins aussi capable que ses illustres prédécesseurs, et lorsque le songwriting déploie ses ailes, ce disque peut devenir formidable et se montrer capable de squatter la mémoire de manière pérenne (« Follow The Blind Man », « What I Want »).
L'album se referme en douceur avec « The Bitter End » en outro. Cette ballade épurée permet à Dino Jelusick de déployer tout son talent de chanteur.
C'est donc sans hésiter que vous suivrez cet aveugle (« Follow The Blind Man ») qui dispose de tous les ingrédients pour apporter du bonheur au fan de heavy qui bouillonne en vous : un son massif, une grande voix, un songwriting qui sait toucher à l'excellence, et des musiciens aguerris (guitare/basse/clavier/batterie) qui ne manquent pas de développer leurs idées.

Pour conclure, sachez que c'est également à l'aveugle, au moins le temps des fameuses auditions, que Dino Jelusick se retrouvera sur les plateaux de télévision, puisqu'il intègre le jury de la nouvelle  saison de The Voice Of Croatia.

WIG WAM (glam metal), Out Of The Dark (10/02/2023)

WIG WAM (glam metal), Out Of The Dark (10/02/2023)

Le 10/10/2023

Wig Wam vient rappeler sa grande facilité d'écriture. Il livre quelques brûlots dans une galette pleine de friandises. Ce n'est pas son meilleur album, mais tout de même...
Par Ahasverus

Wig wam out of the dark 1Formé en 2001, Wig Wam sort son premier album en 2004. Si certains titres ne font pas très sérieux (« The Best Song In The World », « Erection »), si la pochette du CD est plutôt médiocre, et enfin si les arrangements restent à travailler (« Crazy Things », « Tell Me Where To Go »), la mélodie est bien présente, la voix est presque prête, la guitare totalement (« Erection »), et ce « 667... The Neighbour Of The Beast », qui comprend une cover du titre de Mel C « I Turn To You » constitue une carte de visite très honorable. Son hard est parfois proche du glam 70's (« Mine All Mine », « Bless The Night »), s'accaparant le son 80's d'un Bon Jovi (« Hard To Be Rock N' Roller ») qui jammerait avec Mötley Crüe (« Car-Lyle »), se permettant quelques vraies ballades (« Tell Me Where To Go », « A Long Way ») et un clin d'oeil aux Kiss Alive (« Erection ») parmi des choses modernes teintées de pop (« I Turn To You »). Hard et mélodique, Wig Wam entend néanmoins dès son premier album explorer les contours de sa cible plutôt que de se résoudre à la frapper dans son centre. 
Ce premier album est peu distribué en Europe et n'arrive pas jusqu'à la France. La plupart des titres  (« The Best Song In The World », « Erection », « Mine All Mine », « Bless The Night », « Tell Me Where To Go », « Car-Lyle ») sont donc repris dans l'album suivant, « Hard To Be A Rock N' Roller » (2005). Parallèlement, Wig Wam tente à deux reprises de participer à l'Eurovision. Il y parvient la seconde fois et permet a la Norvège de se placer à la neuvième place avec la chanson « In My Dreams ». Une version studio sera intégrée dans une réédition de l'album « Hard To Be A Rock N' Roller ».

C'est la seconde fois que le chanteur Glam (Åge Sten Nilsen) participe à l'Eurovision. En 1998, il se classait troisième sous le pseudonyme G'sten.
« Wig Wamania » sort en 2006. Classique mais bien travaillé, il contient de bonnes chansons et affirme les talents de mélodiste de la formation norvégienne. Globalement orienté FM, ne lésinant pas sur les ballades et sur les morceaux taillés pour la radio (« Slave To You Love »,« Bygone Zone », « At The End Of The Day»), il a toujours de quoi séduire les amateurs de glam à la Bon Jovi (« Gonna Get You Someday »), voire de The Darkness (« Kill My Rock N' Roll ») même dans ses morceaux les plus heavy (« Dare Davil Heat », « Can't Get Her (Out Of My Bed) », « Breaking All The Rules »). C'est un album de qualité qui mérite d'être découvert aujourd'hui encore.
En 2007, Wig Wam se retourne sur son parcours le temps d'un « Live In Tokyo » fort de dix-neuf titres.
« Non Stop Rock N' Roll » (2010), le quatrième album studio de la formation,  s'ouvre sur le très frais « Do Ya Wanna Taste It ». Il délaisse un peu l'ambiance 80's pour mettre un peu de pop dans son heavy (« Walls Come Down »). Sans avoir de vues révolutionnaires, il est plus moderne  (« Still I’m Burning », « All You Wanted », « Non Stop Rock N’ Roll »)  et ses accroches fonctionnent bien (« Chasing Rainbow », « Do You Wanna Taste It ») jusque dans ses ballades (« Man In The Moon », « From Here »).

« Wall Street » (2012) prend la suite, et confirme l’impression de maturité dégagée par son prédécesseur (« Omg ! », « The Bigger The better », « One Million Enemies », « Natural High »). Une grande maîtrise de la voix rapproche parfois le chant de Glam d’un Coverdale (« Try My Body On »). Malgré cela et un album très correct avec des titres accrocheurs (« Wrong Can feel So Right », « Wall Street », The Bigger The Better ») le groupe se sépare en 2014.
C’est pour mieux se retrouver autour de « Never Say Die » qui sort en 2017 ! L’approche moderne se confirme sur un opus qui sait se montrer offensif (« Hypnotized », « Where Does It Hurt »). La voix a encore pris de l'épaisseur. Le groupe n’a pas perdu sa capacité à écrire des refrains mémorisables et des ballades (« My Kaleidoscope Ark »), avec des morceaux inattendus (« Silver Lining ») et d'autres qui peuvent faire penser  à  Kissin Dynamite (« Kilimanjaro »).

Le nouvel album, « Out Of The Dark », sort le 10/02/2023. Il va directement dans le vif du sujet avec un excellent morceau éponyme, remarquablement accrocheur.

C'est l'un des points forts de l'album, avec le titre « High N’ Dry », et peut-être plus que encore avec « Forevermore » : on imagine ce que ce mid-tempo percutant va donner sur scène !
Parfois évocateur de Van Halen (« Bad Luck Chuck »), parfois entre Bon Jovi et Whitesnake, (« The American Dream »), Wig Wam vient rappeler sa grande facilité d'écriture. Il livre quelques brûlots dans une galette pleine de friandises, sans toutefois placer là son meilleur opus, mais tout de même : c'est largement suffisant pour en faire un bon album, nous vous invitons à le découvrir, si ce n'est déjà fait.

NIKKI STRINGFIELD (hard/heavy), Apocrypha (29/09/2023)

NIKKI STRINGFIELD (hard/heavy), Apocrypha (29/09/2023)

Le 08/10/2023

Nikki Stringfield est connue plus pour son jeu de guitare que pour son chant lead. Son premier album solo pose des fondations solides qu'on vous invite à découvrir.
Par Ahasverus 
Nikki Stringfield est l'une des guitaristes de The Iron Maidens.
Nikki springfieldCe tribute band américain qui rencontre un succès notable a notamment compté dans ses rangs Nita Strauss ou encore Courtney Cox, récemment partie gonfler les rangs de Burning Witches.

Nikki joue également dans le groupe Heaven Below aux côtés de son époux, le guitariste Patrick Kennison.

Elle est donc connue plus pour son jeu de guitare que pour son chant lead. C'est que, manquant de confiance en sa voix, elle commence le chant tardivement et ne se livre pleinement à l'exercice qu'à partir de 2017, signant son premier EP solo deux ans plus tard. Il s'agit de « Harmonies For The Haunted » (2019), un cinq titres sur lequel elle tient, en plus du micro, la guitare et la basse tandis que Jesse Billson prend en compte la batterie.
Pour son premier long format, Nikki a souhaité constituer un vrai groupe, qui est aussi intervenu dans la structure des morceaux. On retrouve autour d'elle Patrick Kennison (guitare), Jesse Davidson (basse) et Shad Wilhelm (batterie).
L'album s'appelle « Apocrypha ».
Nikki stringfield apocryphaNe voyez dans ce titre aucune parenté religieuse : il est choisi pour le côté surnaturel qu'il dégage, et parce que sa sonorité claque à l'oreille, un peu comme le « Cryptic Writings » de Megadeth, expliquait la guitariste américaine au magazine BraveWords.
Longue d'environ cinquante-cinq minutes, cette galette contient douze morceaux dont le plus ancien (« As Chaos Consumes ») date de 2017. Des titres bien écrits, parfois dans la suite rythmique d'une Lee Aaron, tel « Where The Demons Lie »). Inspiré par les films d'horreur, mais pouvant cependant se référer à une personne toxique ou à une dépendance, ce titre a fait l'objet d'un clip tourné en une journée dans un entrepôt abandonné.


Vocalement, Nikki se défend. Elle est capable d'honorer plusieurs registres, du riff endiablé à la ballade (« Sweet Insanity ») avec la même réussite. Les morceaux sont particulièrement bien balancés quand la guitare se met en avant et réveille le heavy jamais loin chez la jeune Texane (« Flesh And Bones », « Wasting Away »).
Nikki Sringfield se frotte aussi au répertoire de Seal au travers d'une cover de son morceau « Kiss From A Rose », une chanson à laquelle elle se dit particulièrement attachée et qu'elle souhaitait reprendre au plus près de l'originale.
Pour son premier album, l'Américaine signe douze compositions variées qui font le job, unies pour un résultat plus qu'honorable et très homogène qui constitue au final un album de hard/heavy aussi agréable que convaincant. C'est un excellent début, et des fondations solides qu'on vous invite à découvrir.
« Apocrypha » est disponible depuis le 29/09/2023. 

TWISTED ROSE (hard-rock), Cherry Tales (15/09/2023)

TWISTED ROSE (hard-rock), Cherry Tales (15/09/2023)

Le 27/09/2023

Cette nouvelle chanteuse, qui n'aura pas mis longtemps à trouver ses marques, est un phénomène à la Lzzy Hale, embusquée derrière chaque rythmique.
Par Ahasverus
Twisted rose band

S'il n'est pas encore très connu en France, Twisted Rose est néanmoins actif depuis plusieurs années. Il a connu le succès au Mexique et en Espagne, et il a eu l'opportunité d'ouvrir pour Grave Digger.
La formation allemande, originaire de Giebelstadt, a connu quelques aléas dans son line-up depuis l'année dernière. Elle a très récemment intégré un nouveau batteur. Plus anciennement, en mars 2022, elle accueillait Caro en remplacement de Marcel Winkler au chant.
C'est avec cette nouvelle chanteuse que Twisted Rose sort son premier album, « Cherry Tales ».
Twisted rose cover
Ne vous fiez pas aux apparences : la pochette n'est pas à la hauteur de ce qu'on trouve dans l'album.
Disons-le tout net, le chant féminin, puissant, original et maîtrisé, insuffle une nouvelle énergie et beaucoup de conviction aux morceaux de la formation allemande.
Cette nouvelle chanteuse, qui n'aura pas mis longtemps à trouver ses marques, est un phénomène à la Lzzy Hale, embusquée derrière chaque rythmique (« Greed4Speed », « Rock You Away », « We Can't Get Enough »).

Dans les médiums, sa voix peut rappeler Crissie Hynde (« Say Hello », « Skull », « Friday Night Blues » ).
Musicalement, ce groupe qui cite pour référence AC/DC et Guns N' Roses aura su nous évoquer également Lynyrd Skynyrd (« Back to the Old Days ») et Rose Tattoo. Une belle polyvalence et de vraies qualités d'écriture et d'interprétation qui permettent au quatuor de s'illustrer dans un registre assez complet, du blues au hard-rock. 

Cerise (c'est le cas de le dire) sur le gâteau, Twisted Rose passe également sans difficulté l'épreuve de la ballade (« Bring Back Those Days ») en nous rappelant à nouveau les premiers opus de Lynyrd Skynyrd.
Avec ces atouts, Twisted Rose retient l'attention et n'est pas appelé à rester longtemps dans les rangs des troisièmes couteaux. « Cherry Tales » se place en orbite avec beaucoup de sûreté, sans une piste à côté de la plaque ! Le talent hors norme de cette chanteuse et la réussite dans le songwriting augurent d'une suite de bons albums. Vous ne passerez pas à côté.

SLEAZYZ (horror metal), Glitter Ghoulz From Hell (08/09/2023)

SLEAZYZ (horror metal), Glitter Ghoulz From Hell (08/09/2023)

Le 25/09/2023

« Glitter Ghoulz From Hell », c'est quasiment une setlist que Sleazyz pourrait dérouler dans son intégralité lors de ses concerts, c'est vous dire si ça envoie...
Par Ahasverus
Sleazyz a livré ce mois-ci le successeur de « March Of The Dead ». On avait beaucoup aimé cet album de 2021. Son clip éponyme remarquable qui portait haut les couleurs de l'Horror Metal reste aujourd'hui encore parmi nos chouchous du genre.

Il était temps que les Troyens reviennent sur le devant de la scène ; c'est chose faite avec « Glitter Ghoulz From Hell », leur nouvel opus. Il est présenté dans un artwork sympa qui annonce bien la couleur de cet album inspiré par le cinéma horrifique vintage.
Sleazyz cover
Remonté comme un coucou suisse, Sleazyz retrouve ses marques dès l'amorce de sa galette. Ses lignes vocales, aussitôt efficaces, semblent d'abord taillées pour chatouiller la fosse (« Monster A Go Go », « Down », « Life Will Never Be The Same »). En prise directe, « Necromancer » et « Voodoo Dance » mettent la gomme sur le côté punk du répertoire des Troyens. Ici, l'univers de Sleazyz, bien identifiable, semble devoir tout autant à Alice Cooper qu'à Nashville Pussy. Les riffs sont efficaces et gras, le chant de Fred est solide et plein de gouaille, bien soutenu par des backing vocals en phase et  dosés intelligemment. La guitare lead s'entortille (« Satan's School For Lust ») ou nous fait le coup de la Mère Talkbox (« Hellhouse »). L'ensemble déroule son câble sans en faire des tonnes, usant parfois d'un son cru fort à propos (« Voodoo Dance »). Sleazyz envoie maintenant ses chansons comme des confettis sur un pit. Il vise l'effet immédiat, sans se cacher (« Party Is Not Dead ») capable qu'il est d'écrire des morceaux de bon vieux rock N' roll en toute simplicité (« Bag Of Bones », « Life Will Never Be The Same »). Et ça marche ! C'est efficace comme une allumette et réjouissant, et « Glitter Ghoulz From Hell » présente quasiment en dix pistes une tracklist que Sleazyz pourrait dérouler dans son intégralité lors de ses concerts... C'est vous dire, tout de même, si ça envoie !
Une réussite, incontestablement.

RONNIE ROMERO, Too Many Lies, Too Many Masters (15/09/2023)

RONNIE ROMERO (hard/heavy mélodique), Too Many Lies, Too Many Masters (15/09/2023)

Le 25/09/2023

Les compositions laissent s'installer partout le groove de ce grand chanteur.
Par Ahasverus

Rainbow, Core Leoni, Vandenberg, Michael Schenker Group... On ne compte plus les formations qui ont fait appel au talent de Ronnie Romero, chanteur de Lords Of  Black !
Le Chilien (installé en Roumanie) avait enregistré récemment deux albums : « Raised On Radio » (2022), avec des reprises de Queen, Foreigner, Bad Company ou encore Led Zep ; « Raised On Heavy Radio » (2023) plus volontiers tourné vers Maiden, Judas Priest, Accept ou Metallica. Un exercice qui pouvait trouver son public par un choix de groupes mainstream. Mais il était temps de voir Ronnie faire la preuve de son inspiration par un album  solo de compositions. C'est chose faite avec « Too Many Lies, Too Many Masters », co-écrit avec José Rubio (guitare) et Andy C. (batterie).
Ronnie romero album
« Too Many Lies, Too Many Masters » est une suite de mélodies de belle qualité (« Mountain Of Light ») dans un esprit assez hard/heavy pas très éloigné des MSG ou Rainbow avec lesquels Ronnie a collaboré. Il sait aussi se rapprocher du hard bluesy d'un Whitesnake (« Crossroad ») ou du répertoire propre à Dio (« Not Just A Nightmare », « Chased By Shadows »). 

Parfois légèrement linéaire malgré tout le talent déployé, l'ensemble évite tout de même l'écueil et le déjà-vu grâce à certaines mélodies qui tirent leur épingle du jeu (« Not Just A Nightmare », « A Distant Shore », « Vengeance »). Quant à l'interprétation, elle ne connaît bien sûr aucune faille, et les compositions laissent s'installer partout le groove de ce grand chanteur.
Ne faisons pas la fine bouche : « Too Many Lies, Too Many Masters » est tout de même d'un niveau remarquable. Il  ne nous a pas subjugué, mais il possède suffisamment de qualités pour retenir l'attention.
A écouter.

Très actif, Ronnie Romero était également dans les bacs en mai 2023 avec le premier album d'Elegant Weapons, un projet qui l'unit à des membres de Judas Priest et de Pantera. On sait qu'il enregistrait les voix du prochain album de Lords Of Black à Bucharest en juillet 2023.

ECLIPSE (hard mélodique), Megalomanium (01/09/2023)

ECLIPSE (hard mélodique), Megalomanium (01/09/2023)

Le 25/09/2023

Cette propension indécente à composer des hymnes force l'admiration et à ce titre « Megalomanium »  rappelle des albums tels que « Slippery When Wet » et « New Jersey ».
Par Ahasverus
Eclipse est un quatuor suédois formé autour du chanteur Erik Mårtensson et du guitariste Magnus Henriksson.
Eclipse band
Il sort « The Truth And A Little More », son premier album, en 2001. Le chant d'Erik Mårtensson se rapproche légèrement de celui de Joey Tempest (« The Truth », « The Only One») et certains morceaux pourraient figurer sur des albums d'Europe (« Songs Of Yesterday ») auquel le groupe se verra longtemps comparé. Ce premier opus pose les fondations d'un hard-rock mélodique à dominante FM (« Message Of Love ») qui pioche dans le blues et l'énergie (« Too Far », « A Little More»), agrémenté par de belles guitares lead qui constituent un véritable atout (« A Little More », « How Many Times  »). Il reste aujourd'hui encore  très respectable.
Le deuxième album, « Second To None » (2004) voit Eclipse s'associer durablement avec le label italien Frontiers Records (Ronnie Atkins, Ronnie Romero, Winger). Les nouveaux morceaux confirment le crédo du groupe et l'album est assez bien accueilli en France, même si Hard Rock 80 « trouve que la voix d’Erik Martensson est vraiment quelconque et manque singulièrement de puissance » et que Music Waves estime qu'à la longue « une certaine lassitude s'installe ». Soto, Europe et Eric Martin sont les comparaisons qu'on peut relever dans les chroniques.
Quatre années séparent « Second To None  » de son successeur, « Are You Ready To Rock ». Bien que mélodique, il se fait plus offensif avec des titres tels que « Wylde One », « Hometown Calling », « Hard Time Loving You » ou « Call Of The Wild ». L'ensemble est particulièrement dynamique et la guitare d'Erik Märtensson n'est pas pour rien dans la réussite de ce troisième long format. Son jeu est comparé à celui de Van Halen par Music Waves. Joey Tempest est à nouveau cité comme référence pour le chant mais c'est Bon Jovi qui nous paraît pointer le bout de son nez côté songwriting (« Unbreakable »). Particulièrement remarqué, « Are You Ready To Rock » permet à Eclipse d'ouvrir pour Deep Purple.
Il faudra quatre nouvelles années pour voir arriver « Bleed And Scream », quatrième galette d'Eclipse. Nous sommes en 2012. Désormais incontesté, le chant d'Erik Mårtensson, « en état de grâce » (Music Waves), « parfait » pour Les Eternels qui estiment que « l'air de déjà vu peut cependant s'avérer dérangeant ». Ce n'est pas l'opinion de Music Waves qui parle de « foire aux hits ». Mr Big, Pink Cream 69, H.E.A.T. et Europe sont des références récurrentes pour cet album de hard qui semble avoir trouvé le compromis entre le mélodique des deux premiers opus et la dynamique du troisième. Pour Rock Meeting, il « éclipse notablement la concurrence ».  Le groupe s'essaie à la ballade  (« About To Break ») mais des titres tels que « Falling Down » lui confèrent une énergie notable, tandis qu'une influence power metal se fait sentir sur le morceau « Battlegrounds », repris au format acoustique en conclusion de l'album. Emballé, Pavillon 666 place Eclipse « au sommet de son art ». Il est au moins « un groupe à suivre » pour Hard-Rock 80 qui concède que « l’excellence de ses talentueux musiciens n’est jamais prise en défaut ». C'est enfin l'occasion pour le groupe de sortir son premier clip officiel.

« Armageddonize » (2015), le cinquième album d'Eclipse, nous accueille avec les grosses guitares de « I Don't Wanna Say I'M Sorry », mélange de riffs heavy et de belles lignes mélodiques. L'album existe en version Deluxe forte de vingt-huit pistes, qui comprend des inédits, des titres live et des versions acoustiques et qu'il convient de privilégier. La recette ne change pas pour le sixième album « Monumentum » (2017), servi par un son très lourd. Erik Mårtensson rend son chant plus agressif et s'éloigne de la comparaison avec Joey Tempest. Metal Obs yvoit « une volonté de durcir ». Materson, pour Music Waves,  « est l'un des meilleurs chanteurs de sa génération ». De son côté, Aux Portes du Metal voit dans « Monumentum » « un vrai bon album de Hard Rock mélodique, le plus abouti à ce jour pour les Suédois ». Totalement emballé, Nightfall In Metal Heart estime qu'Eclipse « vient de nous livrer l'Everest du Hard Mélodique », ce que confirme en d'autres termes United Rock Nation en affirmant qu'on « peut dire sans trop se tromper qu'il va devenir un monument du Hard Mélodique ». Coverdale fait partie des références citées. Nous y voyons toujours du Bon Jovi (« Killing Me », « Hurt », « The Downfall Of Eden») avec une orchestration moderne. Aujourd'hui encore ce « Monumentum » sonne remarquablement, aussi heavy que mélodique.

Septième album studio, « Paradigm » (2019) marque les vingt ans de carrière d'un groupe toujours plein de jus qui confirme ses dons de hitmaker (« Viva La Victoria », « United ») avec toujours cette recette de gros riffs, de belles leads, de refrains fédérateurs, sans pour autant négliger les lyrics comme en atteste un texte sur la suffragette Mary Leigh. La sortie de ce nouvel album est l'occasion pour la presse spécialisée de souligner la qualité de la discographie des Suédois qui commencent « à empiler un nombre conséquent d'opus irréprochables » (Music Waves). Aux Portes du Metal estime fort à propos que celui « qui n'a jamais goûté à leur univers ne sait pas ce qu'il perd. » 

Il est temps pour le groupe de sortir un album Live. C'est chose faite en 2020 avec « Viva la VicTOURia », un double album agrémenté d'un DVD qui comprend un show, un « Live From the Quarantine » (on est en pleine pandémie) et un documentaire.
2021. Retour en studio avec l'album « Wired ». C'est encore « une leçon de Hard Rock » (Nightfall in Metal Heart) qui « continue à proposer de formidables chansons » (Music In Belgium). Même s'il n'y a « rien de nouveau à l’horizon », « on se retrouve toujours aussi vite embarqué » (United Rock Nations ). Pour Les Seigneurs du Metal, Eclipse « malgré son manque d’évolution arrive à tirer son épingle du jeu ». On est toujours sur un songwriting rassembleur et mainstream à la Bon Jovi (« Saturday Night », « Run For Cover », « We Didn't Come To Lose », « Things We Love »). Le chant d'Erik Mårtensson se rapproche désormais de celui de Jon plus que de celui de Joey Tempest,  mais la filiation ne s'arrête pas là : les refrains mémorisables et leurs choeurs, la place de la guitare lead, l'efficacité du songwriting, la complémentarité des musiciens, et surtout cette succession d'albums réussis, placent Eclipse dans les pas du groupe de New Jersey. Une recette maîtrisée avec suffisamment d'inventivité pour relancer régulièrement l'attention de l'auditeur sur la machine.
Enfin en 2023 le groupe de Stockholm revient avec « Megalomanium », son neuvième album studio. Dès les premières secondes de la première piste il est évident que l'inspiration est toujours présente  (« The Hardest Part Is Losing You »).

Metal Integral acte « une fois encore avec émerveillement qu’Eclipse ne perd en rien de son énergie et de son inspiration ». Il continue à gravir « son escalier le menant vers les sommets » (Music Waves). La qualité d'ensemble du songwriting est bluffante et la comparaison avec Bon Jovi reste d'actualité (« Got It! »).

Eclipse a-t-il vendu son âme aux dieux du Metal ? La formation suédoise semble avoir trouvé la recette du hit perpétuel et il la renouvelle allègrement presque à chaque coup (« The Hardest Part Is Losing You », « Got It! », « Anthem », « Hearts Collide », « I Don't Get It », « The Broken », « One Step Closer To You »). Cette propension indécente à composer des hymnes force l'admiration, et à ce titre « Megalomanium »  rappelle des albums tels que « Slippery When Wet » et « New Jersey ». On imagine avec quels yeux de Chimène Frontiers Records regarde son poulain devenir un étalon. C'est que le songwriting d'Eclipse le place parmi les grands du  hard mélodique. Un don aussi enviable qu'incroyable qui permet aux Suédois de prendre la pole position à chaque nouvelle sortie. Ils continuent, en 2023, à faire la course en tête.

 

RIAN (rock mélodique/hard rock), Wings (04/08/2023)

RIAN (rock mélodique/hard rock), Wings (04/08/2023)

Le 10/09/2023

S'il perpétue plus qu'il ne renouvelle, « Wings » trouve les bons chemins, conjugue punch et rondeur, et sa haute tenue qui fait honneur au genre réveillera vos sens mélodiques dès la première écoute. 
Par Ahasverus
Rian band

L'aventure discographique de RIAN commence en 2017 avec « Out Of Darkness », un album aussitôt qualifié « d'AOR policé » par le webzine Music Waves. Cherchant ses influences dans un hard 80's dont Bon Jovi, Dokken, Europe ou Winger firent les beaux jours, Rian est accueilli chaleureusement par les webzines spécialisés, se voyant même sacré « nouvelle étoile scandinave » par Hard Rock 80. Comme il se doit dans ce genre d'exercice, le songwriting est accrocheur, la voix de Richard Andermyr et les guitares mélodiques sont les points forts de la formation suédoise. 
« Twenty Three », un second long format, nous le confirme en 2021 en nous faisant du gringue dès la première piste. On est sur la même recette qu'en 2017, mais la formation s'est étoffée avec l'arrivée d'un second guitariste, Tobias Jakobsson, issu du milieu du death metal. Ca passe crème ! Les critiques francophones en profitent pour confirmer massivement tout le bien qu'elles pensent de la formation de Stockholm.
En 2023 Rian revient avec son troisième album, « Wings ».
Rian wings
Onze pistes, pour un peu moins de cinquante minutes de musique, voila ce que nous propose « Wings »...
Les morceaux ont été écrits entre 2018 et 2020, et la recette, désormais pleinement maîtrisée, décolle à chaque coup.
C'est donc une suite de (très) jolies mélodies rythmées par des guitares tantôt féroces, tantôt charmeuses qui vous accueille. Rian vise l'immédiateté, servi par une voix qui a ce qu'il faut de velours et de puissance et qui se voit parfaitement complétée par les guitares lead et soutenue par une section rythmique qui déploie une belle énergie.

Le rendu est savoureusement mélodique, on tape en plein dans le hard de la seconde moitié des années 80, celui qui avait su rester sur la bonne rive et qui ne s'était pas totalement noyé aux sirènes molles du genou de la FM. On a pensé, nostalgie oblige, à des formations comme XYZ, avec une pointe supplémentaire d'AOR et une inspiration qui ne semble pas prête de s'éteindre. Avec un grand talent les musiciens cisèlent des perles mélodiques (« We Ride », « Dance The Night Away ») agrémentées du solo qui tue servi par palettes entières (« Don't Wait For The Fire », « Look At The Stars »). Polyvalent, Rian sait durcir son propos sans se disperser (« On The Wind », « When You're Gone ») et réussit jusque dans la power ballade qui met les poils (« One In A Million », « The Silence Of Our Dreams »). 

Côté critiques, c'est à nouveau la quine pour un album« bourré de hits » (Metal Integral) et perçu comme « un réservoir de chansons joyeuses, optimistes et cajoleuses » (Metal News) qui constituent « un excellent disque de rock mélodique, respectueux de l'AOR des années 80 » (Rock N Reviews). On ne peut en effet qu'être admiratif devant l'inspiration des Suédois, car même s'il perpétue plus qu'il ne renouvelle, « Wings » trouve les bons chemins, conjugue punch et rondeur, et sa haute tenue qui fait honneur au genre réveillera vos sens mélodiques dès la première écoute.
Cet album de Rian entrera donc dans nos recommandations de l'année. 

ALICE COOPER (hard-rock), Road (25/08/2023)

ALICE COOPER (hard-rock), Road (25/08/2023)

Le 28/08/2023

« I stand here before you and the legend lives on! »
Alice cooper cover 1
Par Ahasverus


Un vétéran, Alice Cooper. Un poilu, un grognard, même, sur la scène rock. Son premier album sortait en 1969 ! 
On se souviendra de l'hommage appuyé que lui rendaient Wayne et Garth en se prosternant devant lui dans le film Wayne's World...
Son vingt-neuvième album studio a la particularité d'avoir été enregistré en direct. Alice voulait restituer sur sillons les performances du line-up qui l'accompagne sur scène : 
« Pour Road, il était primordial que le groupe soit l'épine dorsale de chaque morceau. Notre lien est plus fort en tournée, et cet album est une ode à cette camaraderie, canalisant le dynamisme de nos concerts dans du nouveau matériel. Avec une programmation aussi talentueuse, il est normal de la mettre en valeur. »  
Le créateur de « Welcome To My Nightmare ».  a souligné l'absence d'overdubs, pour démontrer à quel point ses musiciens sont en place.
Il revient avec une galette plus proche du rock des débuts que des grosses machines à la  « Poison ».
« Road », c'est la route. Version Alice...
Mais d'abord les présentations : « I stand here before you and the legend lives on! » (« I'm Alice ») avant de s'en jeter un dernier pour la route (Gotta load in my nose / Gonna drive, drive, drive - « White Line Frankenstein »)
Il a raison, le père du shock-rock, d'affirmer qu'il faut plus qu'un masque pour donner le frisson...
« It takes more tha a mask to make more than a thrill /  To complete that task it takes special skill  » (« I'm Alice »)

Il a tout ça, Alice, et les douze titres nous emmènent dans une tournée passée au crible de son ironie :
 « Got no wife, no snotty kids, Got no alimony. I live for the road, ‘Cause I gotta be free. » (« White Line Frankenstein »)

La route, la drogue, les groupies... (« Go Away »)
L'album se referme sur une cover du « Magic Bus » de The Who, véhicule mystique qui rapproche les musiciens d'un foyer qui leur manque. (« Every day I get in the queue / To get on the bus that takes me to you »)

« Road ». Un album réjouissant d'Alice Cooper, vétéran au pied sûr, père du shock-rock, music-maker. 
Il est disponible depuis le 25/08/2023. C'est une sortie EarMusic (Tarja, Extreme,Laura Cox). L'une des plus réjouissantes de l'année. 

U. D. O. (heavy metal), Touchdown (25/08/2023)

U. D. O. (heavy metal), Touchdown (25/08/2023)

Le 27/08/2023

Même s'il ne fait plus souffler ce petit vent rebelle qui vous occasionnait cette chair de poule lorsque vous découvriez ses albums dans les années 80, vous vous abreuverez encore avec plaisir à ces rythmiques en béton et à cette voix d'écorché.
Par Ahasverus

« Touchdown » est le nouvel album studio d'U. D. O., l'une des grosses sorties de ce mois d'août 2023.
Udo Dirkschneider... Grand monsieur du Metal ! Chanteur originel d'Accept, avec qui il sortait trois albums monstrueux entre 1982 et 1985 : « Restless And Wild », « Balls To The Wall » et « Metal Heart ». 
Accept trois albums
Classiques entre les classiques ! 
Tiens, à propos de « Restless And Wild , ouvrons la parenthèse : Accept suscitait la controverse en démarrant cet album par un extrait d'un disque rayé de « In Heller Und Ein Batzen » suivi d'un cri suraigu de Dirkschneider. L'effet était saisissant. « C'est juste une vieille chanson folklorique » se défendait Wolf Hoffmann, le guitariste du groupe allemand. Arrête le schnaps, Wolf ! Si l'impact du fameux « Heidi, heido, heida » s'est dilué en 2023, n'importe quel ado qui vivait en France voici quarante ans, et probablement plus encore en Allemagne, était capable d'identifier ce chant de marche des armées nazies pendant la seconde guerre mondiale ! Cette provoc' a permis de braquer l'attention sur Accept à ses débuts, et on imagine bien que le groupe savait qu'il allait donner un petit coup de pouce au destin en créant le buzz autour de ce morceau. Il ne faut rien y voir d'autre qu'une stratégie commerciale, mais tout de même : appelons un chat un chat !
Fermons la parenthèse et partons directement en 1987. Accept veut prendre un virage plus commercial pour conquérir le marché américain, Udo n'a pas le profil pour ce style de musique. Il décide (on l'a peut-être un peu poussé) de partir fonder son propre groupe. Un accord amiable est passé avec ses camarades qui lui fournissent clé en main l'album « Animal House », entièrement composé de chansons qu'Accept a enregistrées en démo mais juge trop agressives pour le successeur de « Russian Roulette ». C'est sur ce cadeau de départ que Dirkschneider fonde U. D. O. tandis qu'Accept se vautre avec « Eat The Heat », un long format que pas un fan d'Accept n'a écouté jusqu'au bout... Dix-huit albums studio plus tard, et malgré quelques allers/retours dans sa formation d'origine, U. D. O. est toujours là, avec la même musique.
Alors je vous vois venir : « On a beaucoup parlé d'Accept dans ce papier sur U. D. O. ! » C'est vrai. Mais c'est qu'U. D. O. et Accept sont indissociables car Dirkschneider fait du Dirkschneider, qu'il soit dans ceci ou dans cela. Par ailleurs, on trouve désormais plus de membres historiques d'Accept  dans U. D. O. que chez la formation-mère, où Wolf Hoffmann reste seul pour tenir la barre. C'est que le bassiste Peter Baltes, qui jouait avec Hoffmann depuis le premier album et jusqu'en 2018, a désormais rejoint Dirkschneider ! Enfin, pour le mastering de son nouvel opus, Udo a fait appel à... Stefan Kaufmann, batteur d'Accept durant les grandes années !
Tout cela a des allures d'affaire de famille, jusqu'à Sven Dirkschneider, le fils d'Udo, qui a commencé à jouer de la batterie à l'âge de quatre ans, et qui martèle les fûts aux côtés de son paternel depuis près de huit ans.
Udo band martin hausler
U. D. O. par Martin Hausler


Voila pour le contexte général. On parle un peu de l'album ?

« Touchdown »

Udo cover
« Touchdown » désigne un essai au football américain.
Udo explique au magazine Defenders Of The Faith
« Nous cherchions un titre pour cet album depuis longtemps. Nous étions en Amérique du Sud, assis dans un bar sportif à l’aéroport. Il y avait un match de football et nous n'arrêtions pas d'entendre le mot "Touchdown ! Touchdown !" J'ai dit : "Hé les gars, je suppose que c'est le titre de l'album !"  »
Ainsi, estimant que l'idée colle parfaitement à son propos et à sa musique, le groupe a axé le packaging de son nouvel opus sur cette thématique.
C'est à Martin Häusler qu'il a confié l'artwork. Martin a collaboré avec Helloween, Pink Cream 69, Krokus. Depuis 2004 il a travaillé à plusieurs reprises avec U. D. O. 
Pour l'écriture des paroles et les mélodies vocales, Udo a bossé avec son fils. Il considère que cet album est plus direct et plus agressif que son prédécesseur et l'explique par le fait que plusieurs drames ont frappé directement les membres du groupe pendant la conception de « Touchdown » : le COVID bien sûr, mais plus personnellement une inondation qui ravageait la maison de Sven Dirkscheider, et enfin la guerre en Ukraine, où résidait Andrey Smirnov. Andrey ne réussirait à rejoindre l'Allemagne qu'avec les difficultés que vous imaginez.
Musicalement, U. D.O. nous propose ce qu'il sait faire de mieux : un heavy à l'Allemande ! Très efficace, agressif (« Isolation man », « Touchdown »), une machine aux rythmiques bien carrées (« The Flood », « Heroes Of Freedom », « The Battle Understood»), aux choeurs virils, avec une batterie qui cogne et d'excellentes guitares lead. La voix d'Udo est toujours aussi caractéristique, rocailleuse, si typiquement heavy ! Capitalisant sur son savoir faire, U. D. O. use de grosses ficelles et sert de grandes rasades de Marche Turque (Mozart) dans son « Fight For The Right », comme Accept postait jadis la Lettre à Elise de Beethoven à l'intérieur de son « Metal Heart ».

Parmi les titres bankable, on relève « Forever Free », chanson la plus typique de l'album, mise en avant par le label et sortie comme premier single, à propos de laquelle le batteur Sven Dirkscheider expliquait  : 
« Forever Free est censée inciter les gens à ne pas se contenter de croire ce qu’ils entendent ou ce que leur montrent les médias, par exemple, mais à réfléchir individuellement. Bien sûr, nous ne voulons pas dire qu’il faut tout remettre en question. La chanson exprime simplement qu’il vaut mieux se forger sa propre opinion sur les conflits et les autres sujets que l’on défend, même si elle est parfois erronée, plutôt que de suivre la masse aveuglément. C’est un hommage musical au privilège que nous avons de vivre dans un monde libre, comme c’est heureusement le cas. »

Voila, vous savez où vous mettez les pieds avec« Touchdown ». On notera enfin que le violoniste Stefan Pintev intervient sur le morceau qui donne son titre à l'album. C'est très efficace..

En conclusion, pour paraphraser Anvil, « Dirkschneider is Dirkschneider » et, si vous appréciez le bonhomme, même s'il ne fait plus souffler ce petit vent rebelle qui vous occasionnait cette chair de poule lorsque vous découvriez ses albums dans les années 80, vous vous abreuverez encore avec plaisir à ses rythmiques en béton et à sa voix d'écorché. La proposition 2023 d' U. D. O. est un cru qui fonctionne bien et le groupe fait ici encore une excellente impression.

VANDENBERG (hard-rock), Sin (25/08/2023)

VANDENBERG (hard-rock), Sin (25/08/2023)

Le 25/08/2023

Pas d'une originalité folle, mais tout de même inspiré et bougrement solide, « Sin » plaira aux amateurs de hard US classique.

Par Ahasverus
Adrian Vandenberg est un guitariste/compositeur hollandais. Il connaît un beau succès au début des années 80 en fondant son propre groupe. Il est aussi connu pour son travail dans Whitesnake.
Au début des années 80, alors qu'il prépare sans y croire particulièrement un très bon premier album qui fait la part belle aux arpèges et à la guitare espagnole, le guitariste Adje (Adrian) Vandenberg est approché par David Coverdale. Celui-ci a repéré ses démos chez Atlantic Records et souhaite le recruter. Adrian décline il craint de n'être qu'un pion dans la valse des line-up devenue une habitude chez Whitesnake. Il préfère capitaliser sur son nom propre. Bien lui en prend : l'album est un succès ! Il réussit même à placer quelques morceaux sur les radios, notamment les ballades « Burning Heart » en 1982 et « Different Worlds » en 1983.
Vandenberg heading for a storm
Heading For A Storm, second album de Vandenberg, sorti en 1983.


Sa notoriété internationale lui permet parcourir les États-Unis, l'Europe et le Japon aux côtés d'Ozzy Osbourne, Kiss, Rush, Scorpions, ou encore Michael Schenker.
Après quelques succès fluctuants, il rejoint finalement Whitesnake avec qui il enregistre notamment le morceau « Here I Go Again » aux côtés de John Sykes dans sa version « 1987 », tandis qu'une première version sur l'album « Saints & Sinners » (1982) trouvait Micky Moody et Bernie Marsden aux guitares. Puis Adrian participe à la tournée promotionnelle de « 1987 » durant un an et demi. Il passera plusieurs années au sein du serpent blanc, co-récrivant certains albums, notamment « Slip of the Tongue » (1989) sur lequel, bien qu'il soit crédité comme guitariste, il ne pourra jouer en raison d'une blessure.
A la fin des années 90, Adrian se met en retrait de la musique pour des raisons familiales. Dans les années 2010, il revient avec le projet Vandenberg's Moonkings. Ce retour est bien perçu, mais le chanteur Jan Hovingi a des activités professionnelles parallèles qui ne peuvent souffir de son absence, et il n'est pas en mesure de faire des tournées à l'étranger. Adrian met donc fin au projet après trois albums et il ranime Vandenberg la décennie suivante avec un opus intitulé « 2020 ». Adrian explique à My Global Mind : « Avec Vandenberg, j'ai décidé qu'il était temps de me botter les fesses dans le sens du hard rock, car Moonkings était très orienté blues ». 
Il se fait accompagner du chanteur Ronnie Romero (Lords Of Black), du bassiste Randy Van Der Elsen (Tank) et du batteur Koen Herfst (Doro, Epica) et il profite de cet album pour revisiter son standard « Burning Heart ».

Le 25/08/2023, Vandenberg revient avec un album, le cinquième sous son nom :

 « Sin »

A l'instar de « Heading for a Storm » (1983), « Sin » voit le retour des requins sur la pochette. Ces deux artworks ainsi que celui de l'album « Alibi » ont été peints par Vandenberg lui-même : Adrian est diplômé des Beaux Arts et il a même enseigné cette matière avant de consacrer sa vie à la musique.
Vandenberg sin
Pour ce nouvel opus Vandenberg retrouve la même section rythmique : Koen Herfst (batterie) et Randy Van Der Elsen (basse). En revanche Ronnie Romero dont l'album solo « Too Many Lies, Too Many Masters » sortira mi-septembre laisse la place au Suédois  Mats Levén (Candlemass, Therion).
Le timbre de voix de Mats Levén rappelle celui de David Coverdale et c'est vers bien Whitesnake et le hard US qu'il faut chercher les comparaisons avec cet album, même si Adrian se dit plutôt influencé par le blues et le hard britannique.

On pourrait aussi parler de Dio (« Out Of The Shadows », « House On Fire »), d'Alice Cooper, et c'est très bien fait d'ailleurs (« Thunder And Lightning »), avec beaucoup de groove dans le chant puissant de Mats Levén (« Walking On Water », « House On Fire »), et des guitares efficaces plutôt que tape à l'oeil.

« Sin » est composé de morceaux qui tiennent la distance, capables de frapper fort (« Light It Up », « Burning Skies ») comme de se faire enjôleurs (« Baby You've Changed »). Enregistré aux Pays-Bas et à Los Angeles, l'album est produit par Bob Marlette (pas le chanteur de reggae, hein, le producteur qui a travaillé avec Ozzy Osbourne et Alice Cooper...). Pas d'une originalité folle, mais tout de même inspiré, bougrement solide dans le songwriting comme dans le line-up qui fait du haut niveau, l'album plaira aux amateurs de hard US classique.  Il est disponible aux formats digital, CD, ainsi qu'en vinyle vert.

HEART LINE (AOR), Rock N' Roll Queen (23/06/2023)

HEART LINE (AOR), Rock N' Roll Queen (23/06/2023)

Le 24/08/2023

Un album d'AOR qui va sur les oreilles comme une confiserie vient sur la langue. Posez, puis laissez fondre.
Par Ahasverus
En 2021, Heart Line créait la surprise en sortant « Back In The Game », balançant des brûlots  comme « One Night In Paradise », ou encore le morceau éponyme, avec une fluidité à laquelle la scène française nous avait peu habitués dans le domaine de l'AOR.
Ce jeune projet était initié un an auparavant par le guitariste et producteur Yvan Guillevic (United Guitars !) qui, composant un titre durant la pandémie, le proposait à Emmanuel Creis (Shadyon, Equinox) qui lui semblait parfait pour l'exercice. Enfin vint l'idée de faire tout un album dans l'esprit des 80's et de ces groupes qui, de Whitesnake à Foreigner ou de Journey à Winger, avaient fait les beaux jours de la FM américaine à coups de belles mélodies, de jolies voix, de grandes envolées de guitares, de choeurs soignés et de nappes de claviers plus hautes que l'Empire State Building.
On sait la capacité d'Yvan Guillevic à bien s'entourer. Il choisissait ici le claviériste Jorris Guilbaud (Devoid, Shadyon), le batteur Walter Français (Shadyon) et le bassiste Dominique Braud (Electric Brotha'Hood). Emmanuel Creis se voyait bien sûr confirmé au chant. 
Heart line tour
HEART LINE est en concert. Voici les dates...


L'accueil critique de « Back In The Game » était des plus positifs, voire totalement enthousiaste : « LA Nova brille enfin sur notre hexagone », affirmait Rock Meeting, tandis que Rock N' Force le trouvait  « bluffant de fraîcheur, d’enthousiasme et d’énergie » et que Hard-Rock 80 soulignait la « prestation hors-normes » d'Emmanuel Creis, confirmée jusqu'au Royaume Uni par le magazine Velvet Thunder.
Deux ans plus tard, nos hexagonaux sont de retour sur le label allemand Pride & Joy, toujours avec un artwork de Stan W. Decker. L'album s'appelle « Rock N' Roll Queen ».
Heart line cover
On pourrait pratiquement calquer les critiques de « Back In The Game » sur ce nouvel album ! Fraîcheur, toujours, qualité d'exécution, encore, vélocité des guitares bien sûr, évidence des mélodies, chant impeccable. Avec peut-être un son légèrement supérieur ?
Constant dans le sérieux de l'entreprise, Heart Line nous ramène en 1987. Il nous donne notre compte de guitares lead, osant la FM comme jamais (« The Last Time »), la ballade (« Call Me »), sachant griffer les claviers — sans les déchirer — par des riffs  rugueux, sur un album qui va sur les oreilles comme une confiserie vient sur la langue. Posez, puis laissez fondre.

 

ENFORCER (heavy metal), Nostalgia (05/05/2023)

ENFORCER (heavy metal), Nostalgia (05/05/2023)

Le 24/08/2023

Comme les spaghetti à la bolognaise, ce registre qu'on appelle désormais la nouvelle vague du heavy metal traditionnel (NWOTHM) est toujours meilleur réchauffé !

Par Ahasverus
Enforcer nostalgia

Dix-huit ans de carrière déjà pour le groupe Enforcer, qui commence son activité par une démo en 2005 !
En 2008, « Into The Night » est un album 80's plus vrai que nature. Il rappelle ces vieux Tokyo Blade, mais aussi Iron Maiden période Killers (« City Lights »), puis encore Helloween, ou le groupe français High Power. Nous avons affaire à un speed metal très vif emmené par un chant capable d'aller chercher des notes suraigües.
Un second album reprend les mêmes recettes. Un troisième en mode proto-thrash évoque le premier Metallica jusqu'à devenir le jumeau d'un « Phantom Lord » (« Satan »), tout en faisant la part belle aux cavalcades basse/guitare à la Maiden (« Take Me Out Of This Nightmare », « Crystal Suite »).
Le quatrième long format, « From Beyond », amorce un virage heavy/power, édulcorant les chevauchées speed metal (« One With Fire »). Il recueille cependant de bonnes critiques, qualifié d'album de la maturité par Horns Up. Si le speed n'apparaît qu'à de rares occasions (« Hell Will Follow »), les cavalcades des cordes sont toujours bien représentées (« Mask Of Red Death »).
Un instrumental composé dans une grande tradition maidenienne est systématiquement placé en sixième position des quatre premiers albums (« City Lights », « Diamonds », « Crystal Suite », « Hungry They Will Come »). Ce gimmick est abandonné par la suite.
« Zenith » (2019) marque d'ailleurs une rupture dans le catalogue du groupe d'Arvika. Bien produit, avec des orchestrations riches, c'est un mid-tempo qui peine à utiliser ses starting blocks. Il ne justifie pas son titre.
Le 05/05/2023 Enforcer revient avec un sixième album studio : 

« Nostalgia »

Possiblement échaudé par l'accueil de « Zenith », Enforcer retourne aux fondamentaux et appuie sur l'accélérateur pour retrouver une vitesse plus conforme à sa nature. 

La recette sent parfois le réchauffé. Justement : comme les spaghetti à la bolognaise, ce registre qu'on appelle désormais la nouvelle vague du heavy metal traditionnel (NWOTHM) est toujours meilleur réchauffé ! En mode « Plus vite que moi tu meurs », moins proto-thrash cependant, « Nostalgia » retrouve le grain de folie qui va bien, ose la ballade avec une certaine réussite (elle donne son titre à l'album), et se hasarde à un titre en Espagnol pour éviter la connotation politique du mot supremacy en anglais.

Dans un format où le speed metal est majoritaire sans être la règle absolue, Enforcer trouve un son second souffle avec un opus studio plus convaincant que ses deux prédécesseurs.
Conçus durant la pandémie, les titres retenus ont été enregistrés entre octobre 2020 et février 2022 par Jonas Wikstrand, qui a également réalisé le mixage et le mastering. Le groupe confiait à Metalorgie avoir recherché, pour cet album, le son de Foreigner 4, particulièrement pour la caisse claire. (Retrouvez cette interview dans son intégralité ICI)
L'artwork est signé Adam Burke.
En France, « Nostalgia » fait l'objet d'un large consensus critique (nous n'avons relevé que deux bémols). Si Among The Living estime que cet album est « loin d'être le meilleur de ce groupe », et si Les Eternels, plus radicaux, pensent que « le collectif peine désormais à se renouveler », pour d'autres, Enforcer « transcende le genre heavy metal avec une efficacité redoutable » (United Rock Nations), constituant « un beau divertissement musical »  (Album Rock)  qui « ravira les nostalgiques des années 80 » (Hard Rock 80). C'est en somme « une réussite complète » (Rolling Stones) où « tout est bigrement accrocheur » (Aux Portes Du Metal).
Retrouvez ces chroniques dans leur intégralité en cliquant sur le nom du magazine correspondant.

En tournée européenne, Enforcer sera à Nantes  (Warehouse)  avec Razor et Crisix le 22/10/2023.

DICTATOR SHIP (rock hard), Electric Jihad (29/09/2023)

DICTATOR SHIP (rock hard), Electric Jihad (29/09/2023)

Le 22/08/2023

Si vous aimez le son des 70's qui annonçait les prémices du hard-rock, vous êtes à la bonne porte.
Par Ahasverus
Dictator Ship est un quatuor suédois.
Dictator ship band 2
Il se dit influencé par la soul et le doo-wop des années 60, et le dossier de presse cite pour référence des formations telles que Sam & Dave, Sly & The Family Stone, Jackie Wilson et The Platters.
En 2020, Dictator Ship présente son premier album, « Your Favorites ».
Il est signé sur The Sign Records. Une signature cohérente au regard du catalogue de cet excellent label suédois spécialisé dans le son 70's, avec des formations comme Maida Vale, Children of the Sün, Heavy Father, Hot Breath, Märvel ou Grande Royale. Dictator Ship n'est d'ailleurs pas sans points communs avec ces trois dernières formations. Il mélange un rock'n'roll énergique et brut avec des harmonies vocales multicouches et des mélodies inspirées des années 60/70. Le résultat est un boogie rock qui peut faire penser à certains morceaux de Foghat ou de Boston.
Le nouvel album a pour nom « Electric Jihad ».
Dictator ship cover
L'écoute des deux albums de Dictator Ship permet de noter une véritable progression depuis les débuts discographiques de Dictator Ship. Le groupe l'explique : 
« C'est une avancée par rapport à notre premier album à tous points de vue. Nous savions dès le départ que nous voulions plus d'harmonies dans le chant et plus de structure dans les guitares que sur Your Favorites et nous sommes très satisfaits du résultat final. »
Le pari est réussi : « Electric Jihad » est moins sec. C'est un très bon album qui marque une progression véritable dans l'identité du groupe. Si vous aimez le son des 70's qui annonçait les prémices du hard-rock, vous êtes à la bonne porte.

« Electric Jihad » a été mixé, masterisé et produit par Stefan Brändström (Märvel).
Précommandez ici :

GRETA VAN FLEET (hard-rock), Starcatcher (21/07/2023)

GRETA VAN FLEET (hard-rock), Starcatcher (21/07/2023)

Le 26/07/2023

Greta Van Fleet ne manque ni de matière ni de jus, proposant un album de hard-rock particulièrement vif, toujours plaisant, parfois grand.

Par Ahasverus
En un peu plus de dix ans, Greta Van Fleet est devenu incontournable sur les cîmes du rock international.
L'histoire commence en 2012. Nous voici à Frankenmuth, blaze improbable, qu'on croirait tiré d'un vieux film de Polanski, pour une petite bourgade du Michigan fondée par des colons allemands à la fin du XIXème siècle. Jake Kiszka (guitare) débauche ses frères, Josh (chant) et Sam (basse, clavier), ainsi qu'un pote batteur ( Kyle Hauck alors ; Danny Wagner désormais) pour jouer du rock dans le garage familial. Le nom de baptême du quatuor formé par ces galopins (le petit dernier a juste dix-huit ans) pirate celui de la doyenne du bled.
Greta van fleet par neil krug
GRETA VAN FLEET par Neil Krug
Le succès est fulgurant : dès le premier EP (2017) le single « Highway Tune » squatte le Billboard Us Maistream Rock durant quatre semaines. L'album qui suit en 2018 (« Anthem of the Peaceful Army ») atteint les premières places du Billboard US Rock Album  à  sa sortie. En 2019, c'est au tour de l'EP « From the Fires » de rafler le Grammy Award 2019 du meilleur album de rock ! Deux ans plus tard, Greta Van Fleet sort « The Battle at Garden's Gate », qui tente vaguement de se défaire de l'ombre du Zeppelin qui plane sur le groupe — à l'insu de son plein gré — depuis les origines. Mais chassez le naturel, il revient au galop, et 2023 sonne l'heure du retour au bercail avec un troisième album : 

« Starcatcher »

Greta van fleet starcatcher
Troisième album, avec une intention clairement affirmée : retrouver le son des débuts, celui du garage de la famille Kiszka. Dans l'esprit, hein ! Parce qu'entendons-nous bien : vous n'entendrez jamais quelqu'un sonner comme ça dans un garage ! Dans la pratique, on a clairement privilégié les meilleurs studios, les plus grands pros Jugez plutôt :  Dave Cobb (Slash, Europe) à la production, Mike Stent (Björk, Madonna) au mixage, et Pete Lyman (Rival Sons, Europe) au mastering.
Par contre, côté pochette, je sais pas vous, mais moi c'est pas ouf !
Mais bon, pourvu qu'on ait l'ivresse... Musique !
Vous n'y couperez pas ! Dès la première piste, Greta Van Fleet réveille la comparaison avec Led Zep. Les vibrations de « Fate Of The Faithful » évoquent invariablement « No quarter ».  « Thank You » et « When The Levee Breaks » sont les autres standards du géant anglais évoqués çà et là par les chroniqueurs. Il est clair que l'endiablé « Runway Blues » ou le folkeux « Farewell For Now », n'auraient pas dépareillé sur un bon Led Zeppelin.
On imagine bien ce que cette cascade de comparaisons peut avoir d'agaçant pour cette formation américaine qui cultive le déni avec obstination. Ils sont d'ailleurs les seuls: pour les autres, tous les autres, la paternité est encore plus évidente que celle du fils caché d'Alain Delon. Elle en devient clivante, certains critiques n'hésitant pas à noircir leurs papiers de mots assassins. Ainsi pour Sputnik Music, l'album « cesse d'être une expression artistique »  et il flotte  « dans sa propre stérilité », tandis que le Français Benzine estime que « cette filiation ostentatoire est peut-être le seul argument de vente de Greta Van Fleet. » 
Quant à nous, nous trouvons ces hallalis bien précipités. Pour certaine qu'elle soit, l'influence de qui-vous-savez, ne doit pas masquer le brio avec lequel  l'affaire est menée, un brio suffisant pour donner naissance à une suite de grands albums. « Starcatcher » n'échappe pas à ce qui est désormais la règle. Et puis quoi ! Greta Van Fleet ne saurait être confondu au blind test avec Led Zeppelin par un amateur de rock digne de ce nom. Ainsi ce nouvel opus apportera du plaisir à l'auditeur décrispé, car Greta Van Fleet ne manque ni de matière ni de jus pour reprendre le flambeau. La voix énervée de Josh Kiszka, capable de couvrir quatre octaves, n'est pas un ersatz de celle de Robert Plant, même si elle présente des similitudes, même si tel ou tel morceau évoque à nos esprits l'empreinte sacré.
Au résultat, le songwriting des Américains construit un album de hard-rock particulièrement vif, toujours plaisant, parfois grand (« Meeting the Master »). Et quand bien même ces Américains parviendraient au sommet par des voies ouvertes jadis par le fondateur du hard-rock britannique, ils auraient bien tort de ne pas les suivre, et nous de nous en priver !

Greta Van Fleet jouera à l'Accor Arena (Bercy pour les anciens du gaz) à Paris en novembre 2023.

ART NATION (hard mélodique), Inception (09/06/2023)

ART NATION (hard mélodique), Inception (09/06/2023)

Le 08/07/2023

Le songwriting sans faute et le talent des musiciens aboutit à un album de hard mélodique relevé, avec une face pop assumée, qui parvient à unir le plus souvent les deux univers pour le meilleur.
Par Ahasverus
Art Nation est un groupe fondé à Göteborg — capitale européenne du rock ? — en 2014 par et pour le chanteur Alexander Strandell (Diamond Dawn, Crowne).
Art nation band
Ces Suédois sortent leur premier album, « Revolution », en 2015. Mixé par l'incontournable Jacob Hansen (Amaranthe, U.D.O, Arch Enemy), il présente des compositions  très académiques orientées AOR/hard mélodique. 
Art Nation signe alors chez Sony Music Entertainment. Il place un morceau  à la cérémonie d'ouverture de la Gothia Cup, une compétition de football internationale. Cette prestation lui donne l'occasion de jouer devant un public de 60 000 personnes, sans même parler de l'impact télévisuel.
Parallèlement, Art Nation partage la scène avec des géants comme Europe, Twisted Sister ou Dokken.
En 2017, Art Nation sort « Liberation », son deuxième album. Il est bien plus heavy, que « Revolution ». Sans pour autant renoncer à la fibre mélodique, il marque une évolution dans la musique du groupe en lui conférant des orchestrations pop plus modernes. Art Nation vient de trouver son style et a heureusement évité de s'enfermer dans une FM sclérosée. Côté son, Jakob Hermann (In Flames, Evergrey) et Jacob Hansen sont aux manettes. 
En 2019, Art Nation revient avec un dix pistes de seulement trente-cinq minutes : « Transition ». Les éléments pop et symphoniques de sa musique sont soulignés par plusieurs webzines (Music Waves, Metal Integral).
Le 09/06/2023, Art Nation revient chez Frontiers Music srl avec un nouvel album : « Inception ».
Art nation
Alexander Strandell précise à propos de cet opus : « Le nouvel album correspond à ce que Christoffer et moi voulions qu'Art Nation soit depuis le début, en 2014. Un mélange de chansons mélodiques, heavy, pop/hard rock avec de grands refrains et des mélodies épiques, avec une solide amitié. »
Le songwriting de ce quatrième long format semble vouloir se faire encore plus accrocheur, avec le bien nommé « Brutal & Beautiful », un titre d'ouverture qui indique que la tendance est à l'accélération.

Le second titre, « The Last Of The Burned », le confirme dans un parfait prolongement du premier.
Art Nation est d'humeur heavy (« Fight Fire With Fire », « Somewhere I Know I Belong »), avec des descentes de manches qui font penser à Nils Courbaron (Sirenia) et des partis pris électro-pop jusque dans la manière d'aborder le chant (« Superman »).
L'aspect rock mélodique/AOR reste bien sûr une composante essentielle de l'univers du groupe (« The Legend Reborn », « Powerless », « 1001 »).  

Une ribambelle de riffs accrocheurs s'enchaînent dans des formats de trois à quatre minutes, juste ce qu'il faut pour taper en coeur de cible.
Le songwriting sans faute et le talent des musiciens aboutit à un album de hard mélodique relevé, avec une face pop assumée, qui parvient à unir le plus souvent les deux univers pour le meilleur.
H.E.A.T, Within Temptation et Amaranthe sont les points de repères fréquemment cités par les webzines. Nous ajouterons à la liste Kissin' Dynamite (« Brutal & Beautiful », « Somewhere I Know I Belong »).
Il va sans dire qu'« Inception » est à découvrir.

FIREBORN (heavy metal), Reflections (16/06/2023)

FIREBORN (heavy metal), Reflections (16/06/2023)

Le 07/07/2023

Une jeune chanteuse remarquable, puissante et originale, qui ne pourra que se bonifier + un groupe en place aux compositions très variées et accrocheuses = un premier album pertinent qui retient l'attention.
Par Ahasverus
Voici le premier album d'un jeune groupe digne d'attention. Pas un lapin de six semaines non plus : Fireborn se forme en 2016 à Lörrach, au Sud de l'Allemagne, à quelques envolées de Mulhouse. Le groupe s'appelle alors Dislike Silence. Sous ce nom, il sort un EP, en vente ou à l'écoute sur le site du groupe. Puis il se classe trente-septième à la finale des German Rock and Pop Awards, catégorie Rock.
Allez savoir pourquoi le groupe change de nom... Il devient Fireborn. C'est peut-être plus typé heavy ?
Pour enregistrer « Reflections », son premier album, Fireborn se rend en Suisse. Ca tombe bien, c'est à deux pas de Lörrach. Le Little Creek Studio a vu passer notamment les Burning Witches et Destruction. 
Fireborn cover
Particularité : Fireborn a pour atout Jenny. Et cet atout, il n'entend pas le laisser dans sa manche. La jeune chanteuse est puissante, très puissante, même (« Ferryman »), avec un timbre un peu rauque, souvent comparé à Lzzy Hale (Halestorm). C'est pas rien, Lzzy Hale, dans le Metal ! Et la voix de Jenny, légèrement éraillée, peut même, sur certains passages, faire penser à Bonnie Tyler. Si, si, tendez bien l'oreille... (« Angel In Need », « Deep Blue Water »)

Un bon chanteur, si doué soit-il — et il est clair qu'en plus de la technique et de la puissance cette chanteuse a un don — ne suffit pas à faire un bon album. Jenny se voit heureusement servie par un songwriting efficace qui va du heavy soutenu (« The Eye Of A Hurricane ») à la ballade acoustique (« Guide Your Home »), avec un peu de modernité dans les structures (« Pack Of Wolves », « Proud And Ashamed ») et des éléments plus proches du rock ou du blues  (« Done With You »). 
Avec ses quatorze titres pour cinquante-quatre minutes, « Reflections » prend le risque de la longueur. Pourtant il s'écoute d'une traite, avec des morceaux variés et des refrains suffisamment accrocheurs pour garder l'attention, assortis de guitares mélodiques et de gros riffs quand il faut (« You Seem So Far »).

Ainsi, capitalisant sur le talent de sa chanteuse et parvenant à servir ce joyau dans un excellent écrin instrumental, Fireborn signe un premier album remarquablement abouti. Loin de se coincer dans un stéréotype, il se démarque,  s'ouvre musicalement et ne cesse de montrer ses qualités.
Une jeune chanteuse remarquable, puissante et originale, qui ne pourra que se bonifier + un groupe en place aux compositions très variées et accrocheuses = un premier album pertinent qui retient l'attention... On n'a probablement pas fini d'entendre parler de cette formation allemande, Fireborn, qui ne demande qu'à prendre la place qui lui revient sur la scène Metal internationale. A découvrir et à suivre dans un parcours qui devrait prendre rapidement les courants ascendants.
« Reflections » est disponible depuis le 16/06/2023.

SUPREMACY (hard mélodique), Influence (30/06/2023)

SUPREMACY (hard mélodique), Influence (30/06/2023)

Le 04/07/2023

Pleinement calibré pour séduire les amateurs d'un hard-rock US légèrement AOR,  « Influence » a pour lui l'avantage certain de ne pas céder pleinement aux sirènes de la FM grâce à quelques propositions bien placées qui viennent muscler son relief.

Par Ahasverus

Huit ans après « Leaders », un album plus qu'honorable, SUPREMACY revient avec un nouveau chanteur.
Enfin, nouveau... façon de parler ! Gus Mosanto (ex-Adagio) a rejoint la formation colombienne en 2017 !
C'est que si depuis 2009, année de sa fondation, Supremacy n'est pas resté inactif (concerts avec Scorpions, Cinderella, Extreme, Sebastian Bach, etc), le groupe de Bogotta n'en est qu'à son second effort discographique, et c'est la seule trace tangible de son existence pour le public français.
Voici donc « Influence », son nouvel album, qui vient combler cette lacune.
Supremacy influence
Il est livré dans un artwork signé Joey Polycarpo.
Si « Leaders » (2015) était déjà bon,  la voix mâle de Gus Monsanto tire incontestablement Supremacy vers le haut. « Influence » fait passer l'impression laissée par « Leaders » de « bonne » à «  forte ».
Musicalement, Supremacy officie dans le hard US. Il y ajoute clairement une bonne touche d'AOR, mais un AOR plutôt large d'épaules (« Sin Paradise », « Sirius »).

L'intervention d'un saxophone apporte une touche originale en milieu d'album, et le morceau  « Dancing With The Devil », avec ses choeurs bien balancés,  se distingue aussi par son pont plein de swing sur lequel les instruments évoluent à l'unisson.
Le style peut encore se renforcer et s'éloigner des radios quand Supremacy durcit son jeu (« Indigo Children ») et nous sert un titre plus incisif, clairement construit comme un Skid Row (« Dance For Me »).

D'une manière générale, « Influence » est construit sur un excellent songwriting, parfaitement épousé par la voix de Mosanto, qui se fait tantôt puissante et agressive, tantôt chaude et caressante. Ce chaud/froid est pleinement calibré pour séduire les amateurs d'un hard-rock légèrement AOR (« My Time ») et, si tel est votre cas, vous devriez lui céder dès la première écoute. Il a pour lui l'avantage certain de ne pas s'abandonner pleinement aux sirènes de la FM et il évite la linéarité avec quelques propositions bien placées qui viennent muscler son relief.
On note la présence de Bruce Kulick (Kiss), qui gratifie d'un solo la seconde piste de cet excellent album qu'il convient de ne pas rater et qui entre dans nos recommandations pour cette année 2023.

On précisera aussi que le Danois Jakob Hansen (U.D.O, Epica, Dagoba), désormais incontournable, a assuré le mixage de cet opus.

STRAY GODS (heavy mélodique), Olympus (23/06/2023)

STRAY GODS (heavy mélodique), Olympus (23/06/2023)

Le 01/07/2023

Fervent admirateur de la Vierge de Fer, Stray Gods pousse le mimétisme à un point proche de la perfection.
Par Ahasverus

Stray Gods se définit comme la collaboration de cinq musiciens conduits par le songwriter/producteur Bob Katsionis (clavier et guitare chez Firewind). Les choses sont claires.
En fouillant un peu plus avant vous apprendrez  que cette formation grecque a pour chanteur le portugais Artur Almeida (Attick Demons). John Mc Riss (guitare), Gus Macricostas (basse) et le batteur Thanos Pappas (Scar Of The Sun) complètent le line-up. 
Stray gods band
Ils sortaient l'an passé un album de huit pistes ressemblant à Iron Maiden, jusqu'à s'y méprendre (« Black Horses »). Un héritage clairement convoité par le groupe.
Stray Gods revient le 23/06/2023 avec le même format et l'album « Olympus ».
Stray gods olympus
Pas de grosse surprise côté songwriting. Pas de petite surprise non plus... Stray Gods nous réchauffe ses cavalcades basse/guitares sur lesquelles se pose une belle voix de stentor à la Dickinson.
Sans prendre une réelle distance avec son mentor, le power mélodique de Stray Gods peut parfois faire penser à KingCrown (« Out Of Nowhere »),  pour sa musique, mais aussi pour la voix d'Almeida parfois proche de celle de Jo Amore.
Les Grecs penchent pourtant bien du côté de la Vierge de fer (« Ghost From The Future », « Fortune Favors the Bold »), poussant le mimétisme à un certain degré de perfection  (« The Other Side Of The Mirror »).
Mauvaise langue, on pourrait dire que le breuvage est décaféiné, parce qu'on aimerait que Sray Gods ait en plus la petite chose qui le distingue de son tuteur, mais c'est hors sujet puisque la démarche est clairement délibérée.
Reconnaissons, c'est bien fait. Et si vous aimez Maiden, vous devriez normalement adhérer à la proposition grecque qui, si elle n'a pas le niveau d'un « Senjutsu », s'en tire tout de même avec mention dans son dictionnaire amoureux des Britanniques, allant jusqu'à oser une fresque historique de 10:08 comme savent en écrire les tauliers de la NWOBH (« Olympus »).


L'album existe en vinyle coloré ainsi qu'en cassette. Commandez-le ICI.
Stray gods cassette