Renaud Hantson a connu plusieurs vies.
Pionnier du hard-rock français, il a mené une première partie de carrière derrière les fûts et au chant de Satan Jokers.
Doué d'une voix peu commune, il a été repéré par Michel Berger dont il est devenu proche. Renaud a joué dans de grandes comédies musicales françaises, comme La Légende de Jimmy (pour le rôle titre), Starmania et Notre Dame de Paris.
Dans les années 2000, Renaud revient au rock, avec le groupe Furious Zoo (dont un album est en chantier) où il chante en Anglais. Il relance aussi Satan Jokers, collaborant avec Laurent Karila, le psy du Metal, qui s'attellera aux lyrics de plusieurs concept-albums brillants autour des addictions.
Animé d'un sens inné pour les belles rencontres, Hantson réunira autour de lui des musiciens exceptionnels tels que Pascal Mulot, Aurel Ouzoulias et Michaël Zurita. Si vous souhaitez découvrir Satan Jokers, on recommande l'album « Symphönïk Kömmandöh » qui constitue un excellent best-of et certainement l'un des meilleurs albums de Metal en mode symphonique grâce au talent du compositeur Florent Gauthier (qui a aussi travaillé avec Sapho et Renaud, l'autre, celui de Morgane de Toi).
Parallèlement à cette carrière métallique, Renaud Hantson sort en solo de nombreux albums de rock d'un excellent tonneau, tels « Tatoués A Jamais » (2020) et « Essentiel, libre comme l'art » (2021).
En 2024, Renaud Hantson revient avec une galette qui a pour titre « Ce(ux) Que J'aime ». Ce double album se compose de seize reprises du répertoire français et de cinq compositions inédites. Si certains choix de Renaud sont évidents (Michel Berger, Johnny Hallyday), d'autres sont étonnants (Art Mengo, Jean-Louis Murat, Michel Delpech, Gilbert Bécaud), voire carrément gonflés (Marcel Amont) !
« Ce(ux) Que J'aime » est déjà disponible chez Brennus. Les Liens :
« Thanks For The Noise » est la confirmation pérenne d'un talent et d'une personnalité forte. Par Ahasverus
« Notre musique on la fait avec nos putains de tripes. Ce qu'on veut, c'est que les gens sentent ça, et qu'ils voient le plaisir qu'on a à monter sur scène, à ressortir moites de sueur, la bouche pâteuse, avec une seule envie : recommencer. » C'est la profession de foi épinglée par Madam sur sa page Bandcamp. De fait, après deux EP (2018 et 2022), le trio toulousain remet le couvert avec un long format au titre aussi cinglant que sa musique et sa pochette : « Thanks For The Noise ». Vous voila prévenus.
L'énergie est une caractéristique saillante de ce premier album de trente-cinq minutes et même si Madam revendiquait plutôt pour influences celle de « The White Stripes pour le côté brut et garage mais aussi de Franz Ferdinand pour les tournes de batteries dance » (interview Rockfanch 2022), il y a quelque chose qui tient du punk dans sa musique.
Sans fioritures, privilégiant l'In Your Face, « Thanks For The Noise » aligne onze pastilles efficaces (« She's Gone », « Wanna Be You ») ainsi qu'une nouvelle version d'un titre du premier EP (« The Ride »). Le message passe instantanément et des morceaux percutants comme « Mirrors » trouveront aisément le chemin des setlists et le coeur d'une fanbase déjà solide.
Installée comme un propriétaire, Madam assure sa position sur la scène française aux côtés de formations originales (Imparfait, No Terror In The Bang) avec lesquelles elle contribue à porter beau les couleurs de l'underground. « Thanks For The Noise » est la confirmation pérenne de son talent et d'une personnalité forte qui perçaient depuis les premiers pas du groupe.
Johnny Montreuil impose ses rouflaquettes et sa caravane sur une parcelle de terrain du rock français sur laquelle sont passés Les Negresses Vertes et Mano Negra. On n'est pas prêt de le déloger ! Par Ahasverus Johnny Montreuil c'est d'abord Benoît Dantec, éducateur spécialisé auprès d’enfants déscolarisés, rugbyman (niveau fédéral 2). C'est à vingt-cinq ans que ce Clamartois d'origine (il a poussé non loin du Tapis Vert) décide de se consacrer pleinement à la musique et devient Montreuillois par hasard. Il l'explique au journal Le Parisien :
« J'ai débarqué ici avec mon premier groupe, au hasard d'une colocation, et je m'y suis senti tout de suite à l'aise, beaucoup plus qu'à Paris. Les musiciens, les studios, les petits bars kabyles : ça fourmille. »
Benoît fait ses premières avec Les Princes Chameaux. Puis le nom de Johnny Montreuil jaillit, éclate, comme un blague ringarde. Il confie à Skriber :
« J’étais rue de Paris à Montreuil. Les Princes Chameaux battaient un peu de l’aile. Je me suis mis à adapter en français certains des morceaux de Johnny Cash qui me plaisaient beaucoup, pour vraiment creuser le sens de ses chansons. Je voulais aussi les remettre au goût du jour, sortir de la country made in Kentucky, pour faire ces adaptations à la sauce montreuilloise, bien banlieusarde. D’où Johnny Montreuil. »
Un blaze d'Apache qui se marie bien avec le surnom d'Emilio Castiello, alias Geronimo (violon, mandoline), rencontré rue de Bagnolet, à Montreuil bien sûr. Le duo recrute Tatou (Jacques Navaux) pour la batterie et enregistre un cinq pistes en 2012. Johnny Montreuil est né. Restait à graver son aventure discographique.
« Narvalo City Rockerz » (2015)
Une aventure qui s'ouvre au son d'un rockabilly percutant (« Avec Mes Dents ») tandis que Ronan Drougard (guitare électrique) et Kik Liard (harmonica) étoffent désormais la formation.
Sous les saillies d'une guitare distordue, de l'harmonica, du violon, « Narvalo City Rockerz » propose un son immédiatement original. Vintage et western (« Riton »), typé 50's/60's, il offre pourtant des points saillants de modernité au milieu d'un brassage foutraque à la Mano Negra. Coté lyrics, Johnny Montreuil regarde le pavé, usant volontiers d'un argot de banlieue. Vibrant comme un Jonasz (« J'Suis Le Vent », « Oh Liège »), il se fait crooner pour Gigi Pantin (« Bois de l'Eau »), évoque ses souvenirs d'Algérie avec Rachid Taha (« L'Amour Au Balcon ») et compose au final un album de rockabilly manouche détonant qui ne choisira pas entre le rêve américain (« Le Coeur Qui Saigne ») et les Balkans (« That's Allright Mercedes »), pareillement imprégné par la musique tzigane de ses voisins de terrain vague et par le rock de Presley, de Chuck Berry, de Johnny Cash.
« Narvalos Forever » (2019) « Chiner la Feraille » ouvre ce second album en mode vintage, faussement rétro avec sa contrebasse, son harmonica et ses choeurs cajuns. Country, folk, rock, americana, western (« So Long Taulard »), le Johnny Cash du 9-3 enfonce le clou des 50's en déroulant un road-trip savoureux.
Exit les influences manouches, Géronimo et son violon s’en sont allés, et Steven Goron remplace désormais Tatou à la batterie. Ce line-up resserré se retrouve autour d'influences américaines qui courent des années 1920 aux années 1950, se passant le témoin du blues au rock N' roll (« Pourvu qu'ça Glisse »). Les rythmiques se font aussi simples et efficaces que celles du Man In Black (« C'est des Morts », « Avant Gangster »). Textuellement, le fils de syndicaliste n'a pas oublié ses préoccupations sociales : il porte la liberté sinon en étendard, au moins en bandoulière.
Pensé pendant la pandémie à laquelle se réfère le titre « 5 Minutes », « Zanzibar » s'ouvre sur une chevauchée instrumentale à la Enio Morricone (« Ciao Narvalo »). Elle annonce l'arrivée en ville de Johnny Montreuil et sa bande. Brassant le folk, le blues, le rock, et l'americana, ce troisième long format reste ouvert aux musiques du monde et se pare des couleurs de l'Afrique lors d'un blues avec Fixi, Guimba Kouyaté, David Chalumeau et Diane Renée Rodríguez (« Les Goémons »). Il flirte aussi le temps d'un calypso avec Rosemary Standley, avec qui Johnny Montreuil partage un appétit pour Johnny Cash (« Vers les Îles »). La chanson française n'est pas oubliée puisque c'est bien à Renaud que les « Visions de Manu » rendent hommage. Tantôt vrombissant (« Ses Amours », « Zanzibar ») tantôt mélancolique (« I Heard That (Lonesome Whistle) »), « Zanzibar » impose les rouflaquettes et la caravane de Johnny Montreuil sur une parcelle de terrain du rock français sur laquelle sont passés Les Negresses Vertes et Mano Negra. On n'est pas prêt de le déloger !