LUX (métal symphonique), Le Crépuscule d'une Reine (31/10/2023)

Le 19/11/2023

Il y a du talent chez Marion-Lamita, on le savait. Mais il y a ici quelque chose en plus qui démarque cet opus de ses productions antérieures : une certaine maturité peut-être ; une audace dans l'écriture, assurément.
Par Ahasverus

Il y a un moment qu'elle portait en elle, Marion-Lamita, ce projet de nous raconter l'histoire de la malheureuse Marie-Antoinnette dans un concept-album. C'est désormais chose faite avec « Le Crépuscule d'une Reine », disponible depuis le 31/10/2023.
Lux artworkL'affaire des colliers, la disgrace, la fuite à Varennes, l'exécution... Ses lyrics nous entraînent dans un récit qui s'ouvre par un prologue qui retient l'attention. Il ne faut pas longtemps pour que la voix nous saisisse, ce saisissement opère dès les premières notes en voix claire : quel magnifique vibrato la porte !
Une mélodie nerveuse nous entraîne, avec une narration soignée, dictée par la passion.
Toutes les qualités sont  là dès le premier morceau, impressionnant dans sa mise en place. Le chant en Français, les backing vocals, les lead nerveuses, les choeurs... Et puis de temps en temps la voix lyrique, le néoclassique mis en évidence par un son de clavecin.
Cependant « Le Crépuscule d'une Reine » affirme son caractère métallique, le classicisme se voyant contrebalancé par la dissonance.
L'album variante, s'apaise (« Vaine Déférence », « Cette Etoile Est la Nôtre »). Les musiciens s'activent autour de leur soprano-leader qui utilise toutes les cordes (vocales) de son arc, principalement en chant clair, parfois en voix lyrique (« Fersen »).
Les choix de composition nous bousculent avec des ruptures dans la structure rythmique (« Vaine Déférence »). 

De belles harmonies de guitares prennent leur temps (« Cette Etoile Est la Nôtre »), agréablement mises en évidence par la production. Les sonorités classiques s'accordent au contexte historique tandis que les voix légèrement growlées sont placées à point nommé dans le récit pour ne pas choquer par leur anachronisme.
Il y a du talent chez Marion-Lamita, on le savait. Mais il y a ici quelque chose en plus qui démarque cet opus de ses productions antérieures : une certaine maturité peut-être ; une audace dans l'écriture, assurément. Il y a une prise de risques dans la mise en place des mélodies de cet album, un gros travail des textes, et l'équipe réunie sur cette galette n'est peut-être pas étrangère à la réussite de l'affaire comme à sa direction. Lux réalise avec « Le Crépuscule d'une Reine » certainement l'album le plus abouti de la discographie de Marion-Lamita. Il a eu la délicieuse idée de conclure l'album avec l'aria « Ô Toi Qui Prolongeas Mes Jours », une pièce contemporaine  de l'Autrichienne qui permet à Marion Lamita de donner libre-cours à cette voix lyrique qui nous enchante.

Les amateurs de métal symphonique et de néo-classique apprécieront cet album d'une heure et huit minutes porté par la passion et par l'ambition pure et sincère de rendre hommage à la reine Marie-Antoinette. Le pari était difficile, Lux l'a remporté.
Lux artwork et pub

 

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