Les Suédois jettent leur ancre dans la décennie avec le risque que cet album typé n'y reste accroché. Par Ahasverus
Septième album studio d'Amaranthe, « The Catalyst » promet un démarrage puissant avec son titre éponyme.
Ne ménageant pas les effets pour appuyer leur métal (« Re-Vision », « Find Life »), les Suédois jettent leur ancre dans la décennie avec le risque que cet album typé n'y reste accroché.
Le mariage des trois voix est bien conduit et des morceaux comme « Damnation Flame » nous gagnent avec leur fantasia rondement menée.
D'un format assez court, « The Catalyst » est un album qu'Amaranthe voulait « le plus varié et le plus éclectique du groupe à ce jour », affirmant qu'il était « à la fois d’un bond en avant et une montée en puissance. »
Côté puissance, nous somme prévenus ! L'auditeur n'aura de pause (assez réussie) qu'à la septième piste (« Stay A Little While ») sur une galette qui ne ralentit que rarement (« Breaking The Waves »).
Décomplexé, Amaranthe préfère les accélérations, brassant de multiples influences, sans complexe et sans façons. Il va jusqu'à régurgiter une sorte de Dance Metal (« Ecstasy »).
Le résultat global n'est dénué ni de talent ni d'intérêt, il peut se faire efficace tel ce « Resistance », entre sympho et électro.
En tous cas, malgré son aspect ramassé, cet opus, coup d'accélérateur dans la discographie d'Amaranthe, s'avère aussi dense que trapu. Il entend ne rien lâcher du haut de ses trente-huit petites minutes. Cela suffira-t-il à vous saisir ?
Disponible chez Nuclear Blast depuis le 23/02/2024, « The Catalyst » est produit par l'incontournable Jacob Hansen.
Amaranthe est en concert à Paris (Bataclan) le 20/03/2024. Il affiche déjà sold-out.
Tracklist :
01. The Catalyst
02. Insatiable
03. Damnation Flame
04. Liberated
05. Re-Vision
06. Interference
07. Stay a Little While
08. Ecstasy
09. Breaking the Waves
10. Outer Dimensions
11. Resistance
12. Find Life CD Bonus
13. Fading Like a Flower (Cover Roxette)
14. Insatiable (Acoustic Version)
15. Damnation Flame (Orchestral Version)
16. Breaking the Waves (Acoustic Version)
Line-Up :
Elize Ryd : Chant
Henrik Englund : Chant
Nils Molin: Chant
Olof Mörck : Guitares / Claviers
Johan Andreassen : Basse
Morten Løwe Sørensen : Batterie
Parce qu'on ne peut pas être et avoir été DUST IN MIND fait son retour dans une formule totalement différente. Par Ahasverus
DUST IN MIND EST DE RETOUR !
Il revient avec une formule totalement nouvelle, lui qui marquait les esprits avec l'énörme « CTRL », son quatrième album.
C'était en 2021, les Strasbourgeois opéraient en quintette.
A la guitare Philippe Miralles, à la basse Xavier Guiot et à la batterie Thomas Marasi. Au chant, la charismatique Jennifer Gervais, qui portait l'image de Dust In Mind. Au chant encore, la tête pensante et cheville ouvrière de la formation, Damien Dausch, guitariste et chanteur, mais aussi principal compositeur, responsable du son et du visuel. Jennifer et Damien étaient deux des fondateurs du groupe.
Avec « CTRL », Dust In Mind frappait remarquablement fort. Non seulement par la qualité et l'originalité de ses compositions (le pont Piaf de « Synapse ») mais aussi par une pochette à la hauteur des grands albums, pour laquelle posait Freaky Hoody, l'homme le plus tatoué de France...
Si Dust In Mind ne pouvait défendre« CTRL » sur scène pour cause de pandémie, il le vendait magnifiquement par une série de clips digne des meilleures formations internationales, tel ce « Synapse », tourné en une heure seulement, qui lui permettait de devenir le premier groupe de l'histoire du Metal à avoir tourné un clip sur la Tour Eiffel !
Autre moment fort qui contribuait à inscrire « CTRL » dans nos mémoires, « Speak For the Voiceless ».
Ce clip voyait le groupe utiliser la langue des signes dans un effet des plus saisissants.
La pandémie eut-elle un effet pervers sur le fonctionnement du groupe ? En août 2023 les routes de Jennifer Gervais et de Dust In Mind se séparaient « après beaucoup de réflexion et d'introspection ». « Pour des raisons personnelles, je tire ma révérence de ce groupe que j'ai fondé il y a dix ans et dans lequel j'ai mis mes tripes, mon temps et tout mon cœur », disait la Strasbourgeoise. Dust In Mind, quant à lui, s'engageait « à aborder ce nouveau chapitre avec un cœur et un esprit ouverts », sollicitant votre compréhension et « votre compassion pendant cette période de transition alors que nous naviguons à travers ces changements ».
Tourmente, tourmente... Pour la suite de l'aventure, Dust In Mind sollicitait Maellie-Jenny Dewailly, qui remplaçait avec courage Jennifer au débotté dans une série de concerts.
Puis Dust In Mind quittait l'écran de nos radars... pour y réapparaître le 11/04/2025 avec un nouveau titre : « My Way » !
Loin de capitaliser sur son passé, Dust In Mind revient sous la forme d'un trio désormais composé de Damien Dausch (chant, guitare), Xavier Guiot (basse) et Thomas Marasi (batterie). L'absence de contrepoint féminin donne aux Strasbourgeois un visage radicalement changé. Ils expliquent :
« My Way marque la renaissance de Dust In Mind. Brut, honnête et indestructible. Plus de compromis. Plus de retenue. Voilà qui nous sommes désormais. Nous avons tout donné pour ce premier pas. Douleur, liberté, vérité : cette chanson parle de choisir sa propre voie, même quand ça fait mal. Il s'agit de lâcher prise, de se relever des décombres et de dire enfin : Je crois qu'il est temps ! »
Côté public, à en juger par les commentaires postés sur Youtube, les réactions sont globalement favorables, tout en rendant hommage à l'ancienne formule. En tous les cas, qu'on aime ou pas Dust In Mind dans sa version trio, il est clair que le groupe ne ment pas : il pratique la musique qu'il aime avec une intégrité maximale.
« Je n avais ni plans, ni volonté de changer : je me suis laissé porter par la musique ! » Par Ahasverus « Cancer Alley »...
Elle existe, cette « Allée du Cancer ». Le site web de Human Rights Watch la situe en Louisiane. C'est une bande longue d'environ 140 kilomètres qui court le long du Mississippi, entre la Nouvelle-Orléans et Bâton Rouge. Là, des laissés pour compte vivent à proximité de quelques deux cents sites nuisibles pour la santé. (article disponible ici : https://www.hrw.org/fr/news/2024/01/25/etats-unis-la-cancer-alley-de-la-louisiane)
C'est par elle que nous arrive Cor Perditum, le projet naissant de Jérôme (ex-Jirfiya) et Suzy.
Jérôme explique :
« Aux Etats-Unis, en Louisiane ou dans la Comté de Charlotte, des personnes vivent à proximité d'usines de plastique et de caoutchouc. Les cheminées expulsent des fumées toxiques, et ceux qui vivent aux alentours de ces usines tombent malades : cancers , asthme... Les gens essayent de prouver que l'air qu'ils respirent est malsain, mais c'est très compliqué. Aux Etats-Unis, il n y a pas de distance limite obligatoire entre les usines et les habitations. Les plus démunis, en particulier les Hispaniques et les Afro-Américains, n'arrivent à obtenir de crédit que dans ces quartiers malsains. Ce phénomène s'appelle le redlining, c'est fait pour que ces déclassés ne puissent pas se mélanger... C'est affreux : on force les personnes les plus pauvres a se loger dans des environnements toxiques et dangereux ! » « Cancer Alley » est donc le premier morceau dévoilé d'un album engagé qui comportera huit pistes. Des titres dans la lignée de ce que Jérôme pratiquait avec Jirfiya. La guerre, la religion la santé mentale, l'écologie et la consommation font partie des sujets abordés, « mais toujours du point de vue des opprimés et des laissés pour compte ! »
Musicalement, le guitariste-growler précise :
« Je ne me suis pas posé de limites au niveau du style, et je n'avais ni plans, ni volonté de changer : je me suis laissé porter par la musique ! Peut-être que ça sonne comme mes autres projets, peut-être pas... Mais c est toujours moi qui ai composé et écris pour les groupes au sein desquels je jouais ! »
Coline Verger au violon et Quentin Fauré au violoncelle complètent la formation aux côtés de Jesse Haddad (batterie) sur ce morceau. Les cordes agrémentent ainsi cinq des huit pistes de l'album, qui s'appellera « The Truth Behind ». Un opus qui revient de loin, à en croire Jérôme:
« J avais perdu la volonté de jouer pour quelqu'un d'autre que moi. J ai continué à jouer et à composer seul, sans but précis, puis j'ai fini par me dire que si je trouvais la bonne personne, ça vaudrait le coup de faire quelque chose de ces morceaux. J'ai rencontré Suzy via internet. On a tout de suite accroché, et on avait beaucoup de références communes. Initialement, je ne cherchais pas particulièrement une voix féminine, mais ça m'a paru évident quand elle a fait les premières maquettes. Et je suis fier de vous présenter ce premier extrait de notre album à venir. » « The Truth Behind » sortira courant 2025. Suivez et soutenez Cor Perditum en likant leur toute jeune page Facebook : Cor Perditum