Prog, Avant-garde

OPETH : Le classement des albums

OPETH : Le classement des albums

Le 24/04/2024

Voici le classement des albums studio d'OPETH par les abonnés d'Ahasverus Le Groupe.
On commençe par le meilleur...

  • N° 1 (11 voix) : Blackwater Park (2001)
    Opeth

  • N° 2 (9 voix) : Damnation (2003)
  • N° 3 (6 voix) : Ghost Reveries (2005)
  • N° 4 (4 voix) : Still Life (1999) / Watershed (2008)
  • N° 6 (3 voix) : Morningrise (1996) / Heritage (2011)
  • N° 8 (2 voix) : Orchid (1995) / Deliverance (2002) / Pale Communion (2014)
  • N° 11 (1 voix) : My Arms, Your Hearse (1998) / In Cauda Venenum (2019)
  • 0 voix : Sorceress (2016)

Ils ont dit : 

  • « Opeth ou l'évolution perpétuelle, le Prog' dans tous ses états ! » (Julien)
  • « Je n’aime qu’un seul album d’Opeth, et il est dans mon top 10 des meilleurs albums de tous les temps. » (Sébastien)
  •  « J'ai énormément écouté, à l'époque, Damnation et Ghost Reveries, en plus du grand classique BlackWater Park. » (Stan)
  • « j'ai découvert Opeth avec l'album Still Life.  A la premiere écoute cela m'avait littéralement scotché. » (Alan)
  • «  Ma préférence va aux deux premiers albums du groupe, ce Black lorgnant amoureusement vers les ambiances gothiques et atmosphériques.  » (Yann)
Meshuggah : Le classement des albums

Meshuggah : Le classement des albums

Le 14/04/2024

Voici le classement des albums studio de Meshuggah par les abonnés d'Ahasverus-Le-Groupe.
On commençe par le meilleur...

  • N° 1 (4 voix) : obZen (2008)
    Meshuggah

  • N° 2 (3 voix) : Koloss (2012) - Nothing (2002)
  • N° 4  (2 voix) : Destroy Erase Improve (1995) - Chaosphere (1998) - Catch Thirtythree (2005) 
  • N° 7 (1 voix) : The Violent Sleep of Reason (2016)
  • 0 voix : Contradictions Collapse (1991) - Immutable (2022)

Ils ont dit : 

  • « Meshuggah c'est le chaos à l'état pur, ce qui vient au début, ou peut-être à la fin, et forcément ça fait peur, en même temps que ça fascine. » (Stéphane)
SYMAKYA (metal progressif), Project 11 : The Landing (2024)

SYMAKYA (metal progressif), Project 11 : The Landing (05/04/2024)

Le 07/04/2024

Donnant dans son prog' la priorité au heavy et à la mélodie, Symakya réussit le tour de force de rester accessible tout au long d'un album d'une richesse évidente. 
Par Ahasverus
Sykamaya band
Symakya est un groupe de heavy symphonique et progressif formé en 2008 par des musiciens de Seymihnol, Elvaron et Heavenly, trois formations bien établies sur la scène française. Citant pour influences communes Iron Maiden, Judas Priest, Pain of Salvation, Kamelot, Nightwish, ou encore Sonata Arctica, ces artistes expérimentés et perfectionnistes sortent en 2011 « Majestic 12: Open Files », un premier album tournant autour de l'Ufologie. 
Symakya 1C'est sous la forme d'un quatuor que Symakya refait surface en 2024 avec l'album « Project 11 : The Landing », qui propose pas moins de soixante-cinq minutes de musique !
SymakyaC'est  Kevin Kazek (chant) qui s'est collé aux lyrics de ce concept album.  Ce docteur en histoire ancienne n'en est pas à son coup d'essai puisque c'est un exercice qu'il pratiquait régulièrement avec Seyminhol. Ici, les musiques de « Project 11 : The Landing » ont été construites à partir de ses paroles. 
Restant en cohérence avec le titre « Majestic 12: Open Files », « Project 11 : The Landing » se réfère au projet Apollo 11, qui voyait l'homme poser son pied sur la Lune pour la première fois en 1969. Symakya s'inspire de l'événement et nous entraîne sur les traces des Sélénites, mêlant textes antiques, guerre froide, histoire et écologie.
Si le récit est particulièrement fouillé, le quatuor réussit le tour de force d'éviter à sa musique progressive les longueurs en proposant des passages accrocheurs, parvenant à maintenir remarquablement l'attention sur des compositions qui descendent rarement sous la barre des sept minutes.
Ainsi des morceaux comme « The Height of Endymion », « Lunar Obsession », « Eleven », « The Oath » ou « Full Moon », conservent un attrait mélodique évident et un côté épique immédiatement fréquentable ; ils ne manqueront pas de vous faire headbanguer (« Horses of Apollo ») ! 
Parallèlement, la richesse de l'album, ses lignes instrumentales, la qualité du chant et des choeurs, la variété des arrangements, les différences d'ambiances et de son, vous inciteront à revenir lui prêter une oreille plus attentive, car il est aussi magistralement pensé qu'éxécuté. 
La clarinette et le violon complètent agréablement le propos ( « Land », dont le refrain est une vraie tuerie !).
Symakya délivre donc une galette particulièrement soignée qui comporte plusieurs niveaux de lecture mais qui donne la priorité au heavy et à la mélodie. Il réussit le tour de force de rester accessible et efficace tout au long d'un album d'une richesse évidente.  Il se montre à l'aise dans l'éxécution, trouvant sa zone de confort jusque dans les passages les plus techniques. On salue le brio des musiciens dans leur ensemble et plus particulièrement celui du vocaliste, dont la puissance et la justesse nous impressionnent toujours, et du compositeur qui réalise un exercice bluffant qui permet à « Project 11 : The Landing » de frapper sa cible au coeur ; cet album est aussi admirable qu'excitant !
« Project 11 : The Landing » est disponible depuis le 05/04/2024. C'est une sortie Wormholedeath (Max Enix, Crystal Gates, Wyvern, The Villainz).

DREAM THEATER : Le classement des albums

DREAM THEATER : Le classement des albums

Le 23/03/2024

Voici le classement des albums studio de DREAM THEATER par les abonnés d'Ahasverus-Le-Groupe.
En commençant par le meilleur...

  • N°1 : Images and Words (1992) - 19 voix
    Dream theater

  • N° 2 : Metropolis Part 2: Scenes from a Memory - 13 voix 
  • N° 3 : Awake (1994) - 10 voix
  • N° 4 : Train of Thought (2003) - 8 voix
  • N° 5 : Falling into Infinity (1997) - 6 voix
  • N° 6 : Octavarium (2005) - 5 voix
  • N° 7 : When Dream and Day Unite (1989) - 3 voix
  • N° 8 : Six Degrees of Inner Turbulence (2002) - Systematic Chaos (2007) - A Dramatic Turn of Events (2011) - A View from the Top of the World (2021) - 1 voix
  • Black Clouds and Silver Linings (2009) - Dream Theater (2013) - The Astonishing (2016) - Distance over Time (2019) - 0 voix

Ils ont dit : 

  • Alan :  « Images And Words est l'album de référence par excellence de Dream Theater, à l'époque une petite révolution. Ensuite je mettrais Awake. »
  • Yann : « Dream Theater c'est Awake. Je me limiterais facilement à celui-ci. »
  • Régis : « C'est marrant comme on reste extrêmement attachés aux anciens albums des groupes de façon globale. Il y a quelques exceptions, mais j'ai remarqué qu'en général nous sommes quasiment unanimes sur les premiers albums. La preuve en est avec Images And Words. Bon, comment passer à côté de cette pépite ? »
ANGRA : le classement des albums

ANGRA : le classement des albums

Le 18/03/2024

Voici le classement des albums studio d'ANGRA par les abonnés d'Ahasverus-Le-Groupe.
En commençant par le meilleur...

  • N°1 : Holy Land (1996) - 30% des voix
    Angra 3
  • N° 2 : Angels Cry (1993) - 24% des voix
  • N° 3 : Fireworks (1998) - 16% des voix
  • N° 4 : Rebirth (2001), Temple Of Shadows (2004) et Circles Of Pain (2023) - 8% des voix
  • N° 7 : Aurora Consurgens (2006) - 2% des voix
  • Aqua (2010), Secret Garden (2014) et Ømni (2018) n'ont récolté aucun suffrage.

Ils ont dit :  

  • Yann : « Toute l'ère Matos est à inscrire au panthéon de la musique distordue ».
  • Julien :  « Holy Land est mon album culte mais Angra est et restera à jamais Fireworks pour cette subtilité de jeu ! »
  • Sébastien : « Je suis tellement fan de Holy Land que j’ai jamais réussi a intégrer Fireworks, qui est un album pourtant vraiment vanté par les fans. »
  • Stéphane : « Le somptueux Temple of Shadows a montré qu'Angra pouvait briller sans le regretté Andre Matos. »
WHOM GODS DESTROY (métal progressif), Insanium (15/03/2024)

WHOM GODS DESTROY (métal progressif), Insanium (15/03/2024)

Le 18/03/2024

Un tourbillon permanent.
Par Ahasverus
Whom gods destroy
Voici un supergroupe composé de virtuoses de la scène Metal qui comptent dans leurs CV des formations telles que Dream Theater, Guns N'Roses, Whitesnake ou Angra. Ils se retrouvent pour un album résolument progressif, heavy et moderne.
Dès les premières notes, il apparaît que Whom Gods Destroy propose des compositions aussi sombres que techniques, usant volontiers de sonorités dissonantes  (« Over Again »).
La voix de Dino Jelusick (Whitesnake) est d'une belle puissance, proche de celle de Jorn Lande et de David Coverdale.
Le jeu des musiciens, virevoltant pour le duo guitare/clavier, subtil pour la batterie, ne cesse de solliciter vos sens en hissant les compositions à un niveau  étourdissant (« Crawl »). 

« Insanium » stimule et sollicite ainsi de manière quasi permanente votre attention  dans un univers qui peut rappeler Ark.
Une ballade bienvenue pourra vous permettre de souffler (Find My Way Back) et vous trouverez parfois quelques propositions plus accessibles (« Keeper Of The Gate »).
Sans être totalement hermétique, « Insanium » reste exigeant, même s'il ne manque pas de mélodies dans les refrains.
Il tisse avec expertise une toile de neuf titres, dont un instrumental  (« Hypernova 158 »), dans un métal progressif particulièrement véloce. Cette complexité réjouira viscéralement une partie du public métalleux ; les autres auront du mal à suivre ce tourbillon permanent qu'il impose à leurs sens, même s'ils reconnaîtront volontiers la richesse des compositions.

CALIGULA'S HORSES (metal progressif), Charcoal Grace (2024)

CALIGULA'S HORSES (metal progressif), Charcoal Grace (26/01/2024)

Le 02/03/2024

Tour à tour vif, technique et fin, « Charcoal Grace » a les arguments pour convaincre un public de progueux aussi large qu'exigeant. 
Par Ahasverus

Caligula horse

Originaire d'Australie, Caligula's Horse revient via InsideOut Music avec un sixième album.
« Charcoal Grace » a été conçu pendant la pandémie. Son artwork est signé Chris Panatier.
S'étirant sur plus d'une heure, « Charcoal Grace » est un album de metal progressif nerveux, toujours en mouvement, qui sait faire parler les riffs, mais qui reste surtout plein de sensibilité.
Jamais à court d'émotions, de beauté, de guitares sidérales, de mélodies, le groupe de Brisbane privilégie les morceaux longs, parvenant à rester efficace sur des formats de dix à douze minutes, plaçant au centre de sa galette une chanson-titre de vingt-quatre minutes divisées en quatre parties.
Juché à la cinquième place des charts australiens, « Charcoal Grace » s'est vu bien accueilli par les critiques françaises, considéré par Music Waves comme l'une « des sorties majeures de l’année en matière de metal progressif ».
 « Charcoal Grace » ne manque ni d'énergie ni de sensibilité. Tour à tour vif, technique et fin, cet album attractif aux sonorités relevées a les arguments pour convaincre un public de progueux aussi large qu'exigeant.

THE RAGING PROJECT (métal progressif), Future Days (2024)

THE RAGING PROJECT (métal progressif), Future Days (06/02/2024)

Le 11/02/2024

Ivan Jacquin fédère des artistes aux renommées très diverses qui ont pour point commun un même talent.
Par Ahasverus

Ce mois de février est marqué par le retour discographique d'Ivan Jacquin, membre du groupe de métal progressif Psychanoïa et concepteur du projet Foreign, un opéra rock progressif dont le second volet, « The Symphony of the Wandering Jew Part II » nous avait notablement ébloui, d'abord pour ses qualités de composition et pour son casting, enfin et surtout pour sa production époustouflante.
Foreign 2 artworkIvan revient donc avec un nouveau concept, The Raging Project. Initié en 2007 sous la forme d’un trio, il sort un EP en 2009 avant d'être mis en sommeil. Ivan le réveille en 2021 sous la forme d’un projet studio avec des invités triés sur le volet, à l'instar de ce qu'il a fait avec sa trilogie Foreign, dirigeant cette fois-ci seize musiciens et chanteurs.
Si les ingrédients restent sensiblement similaires, la recette diffère. Bien que toujours progressive, elle intègre des influences électro, néo-métal ou atmosphériques, 
Comme son nom l'indique, « The Raging Project » est un manifeste de colère. Colère contre les cicatrices irrémédiables que nous infligeons quotidiennement à notre environnement. L'artwork rapporté au titre de « The Raging Project: Future Days » rend les commentaires superflus.
Raging projectTotalement écrit et composé par Ivan Jacquin,  « The Raging Project: Future Days » est un douze pistes de soixante-dix minutes. Il reprend les cinq pistes de l'EP (réenregistrés) et propose cinq nouvelles compositions, les deux morceaux restants étant en quelque sorte des bonus tracks, version anglaise ou française de titres originaux.
Pour la distribution, Ivan fait dans la dentelle : on trouve notamment Leo Margarit (Pain Of Salvation) à la batterie, Derek Sherinian (Dream Theater) au Moog, clavier et thérémine, Amanda Lehmann (Steve Hackett), Fabrice Lacourt (Veda) et Jean-Pierre Louveton (JPL, Nemo) à la guitare. Mais celle qui tire particulièrement son épingle du jeu au milieu de ces noms prestigieux, c'est Ingrid Denis (Jirfiya, Oscil), alchimiste sublime qui transforme en or chaque mélodie touchée par la grâce de sa voix (« Don't Want », « Ambient ») !

Dans une tracklist variée qui saura vous surprendre (« I Wanna Dance »), Ivan Jacquin confirme la sûreté de son casting et sa capacité à concevoir et diriger des projets ambitieux. Il fédère autour d'un songwriting solide des artistes aux renommées très diverses mais qui ont pour point commun un talent qu'il sait mettre en valeur. A découvrir de préférence via le Bandcamp du projet : https://theragingproject.bandcamp.com/album/future-days

ELLESMERE (rock progressif), Stranger Skies (12/01/2024)

ELLESMERE (rock progressif), Stranger Skies (12/01/2024)

Le 12/01/2024

Inspiré par Genesis et Rush, ce quatrième album d'ELLESMERE devrait satisfaire les fans de rock progressif.
Par Ahasverus
Disponible depuis le 12/01/2024, « Stranger Skies » est le quatrième album d'Ellesmere, un projet conduit par le multi-instrumentiste Roberto Vitelli.
Il fait écho à l'album « Wyrd », sorti en 2021, et Rodney Matthews (Nazareth, Magnum) a d'ailleurs illustré les deux opus, représentant des mondes opposés, l'un « froid » – lié aux quatre premières chansons de l'album – et l'autre « chaleureux » – lié aux deux dernières compositions qui totalisent à elles seules plus de vingt-quatre minutes.
EllesmereDu point de vue des lyrics, « Stranger Skies » aborde à nouveau le thème du voyage et de la découverte de mondes nouveaux et inexplorés, une constante de tous les disques d’Ellesmere.
Musicalement, l'album est profondément progressif et symphonique, avec une grande richesse dans les arrangements, et une large gamme de contributeurs (Clive Nolan, John Hackett) autour du noyau dur composé de Roberto Vitelli (basse, claviers et auteur-compositeur principal), Mattias Olsson (batterie), John Wilkinson (chant) et Giacomo Anselmi (guitare).
Avouant pour principales sources d’inspiration « A Trick of the Tail » de Genesis et « Moving Pictures » de Rush, « Stranger Skies » est un patchwork progressif fait de beaux effets chorus (« Tundra »), de pièces virevoltantes (« Arctica »), d'ambiances lithurgiques (« Stranger Skies ») et d'instruments variés tels que le saxophone, la flûte, ou la guitare acoustique à douze cordes. 
Parfaitement respectueux des codes du rock progressif, « Stranger Skies » est soigné et bien exécuté. Fidèle à  ses grands aînés dont il avoue s'inspirer, son interprétation de qualité devrait rallier à Ellesmere la majeur partie des fans du genre.

NI (rock in opposition), Fol Naïs (01/12/2023)

NI (rock in opposition), Fol Naïs (01/12/2023)

Le 29/11/2023

Ni sait mettre de la mélodie où l'on n'imagine pas  qu'elle puisse pousser !
Par Ahasverus.

Après le superbe « Pantophobie » qui déclinait en neuf pistes quelques peurs irraisonnées dans un album qui tenait autant de l'avant-garde que de Devin Townsend ou de Dream Theater, Ni revient secouer le cocotier du rock français avec un troisième album intitulé « Fol Naïs ».
Cover ni fol nai sFol naïs, c'est le bouffon, et plus précisément, puisqu'il en existe deux sortes, le bouffon naturel, celui dont la folie pouvait distraire le roi, mais dont il convenait de ne pas se moquer.
Comme il donnait à chaque piste de son précédent album le nom d'une phobie, Ni conceptualise à nouveau son propos en baptisant chacune des pistes de Fol Naïs du nom d'un bouffon ayant marqué l'histoire ou notre culture, tels Dagonet, bouffon du roi Arthur, Brusquet et Triboulet, qui servirent François Ier, ou Catherine, dite Cathelot, qui fut à la cour de Marguerite de Savoie... 

Fol Naïs, un terme qui peut parfaitement s'appliquer par extension à Ni dont la musique n'emprunte pas les voies communes. 
Après le sombre « Pantophobie », le groupe de Bourg-en-Bresse souhaitait renouer avec des rythmes plus rapides. Le résultat n'en est pas léger pour autant. Ni a surtout voulu ne pas répéter le même album, mais il n'a pas changé sa nature profonde. 
Continuant ses explorations, il évolue en terrain accidenté, gardant la maîtrise et brossant ses pièces sous les secousses. Monté sur une structure métallique, chaos et anarchie ne sont qu'apparence dans la musique de Ni, car tout est contrôlé, même s'il arrive à l'hypnotique « Chicot » de mettre les doigts dans la prise. « Rigoletto » vous saisit par son tempo et vous happe dans ses tourbillons hurlants sans cependant vous perdre. Car tout avant-gardiste qu'il soit, Ni sait mettre de la mélodie où l'on n'imagine pas  qu'elle puisse pousser ! Et des titres comme « Berdic », « Rigoletto » ou  « Triboulet » deviennent d'accessibles passeports pour l'avant garde.
Ainsi Ni propose à nouveau un album remarquable et profondément séduisant, un animal sauvage et nerveux qui peut se cabrer à la moindre note et qu'il vous appartiendra d'apprivoiser. Jouant des figures de style comme il a joué avec nos sens, il conclut son opus en épanadiplose, reprenant en conclusion la figure musicale qui ouvrait son album.
« Fol Naïs  » a été enregistré au Hacienda Studio par Stéphane Piot. Il a été mixé et masterisé par R3myboy.
« Fol Naïs  » est une sortie Dur & Doux. Il est disponible le 01/12/2023.

ULTRA ZOOK (avant-garde), Auvergnification (05/05/2023)

ULTRA ZOOK (avant-garde), Auvergnification (05/05/2023)

Le 09/09/2023

Un moment de plaisir partagé au centre d'un univers absurde échafaudé comme un château de cartes.
Par Ahasverus
Après « Epuz » (2012), « » Epuzz » (2013), « Epuzzz » (2014) puis après « L'Album » (2019), Ultra Zook revient avec un nouveau long format intitulé « Auvergnification ».
Ultra zook auvergnification
Ultra Zook, c'est Benjamin Bardiaux, Rémi Faraut et Emmanuel Siachoua,  un trio clavier/basse/batterie qui se retrouve autour de musiques déconstruites et de textes improbables à propos d'un type qui passe l'aspirateur (« L'Aspi ») ou d'un automobiliste qui cherche la bonne sortie sur l'autoroute A75 (« Oui Ben Oui Mais Non »).
De l'aveu même du groupe, le titre, « Auvergnification » est un «  clin d’œil à leurs confrères transatlantiquéens de Red Hot Chili Peppers, rencontrés brièvement en rêve il y a une dizaine d’années par l’un des membres d’Ultra Zook, celui qui tente depuis quelques temps de se démarquer et de faire croire qu’il a de la personnalité en laissant pousser ses cheveux sur sa nuque en visant le mulet. Il y a une chanson sur cet album qui s’appelle justement Rêve avec les Red Hots, que Mattt Konture – qui a dessiné la pochette, merci un million de fois - a transcrit dans un anglais parfait au recto par Red Hot Dream. Les bilingues sauront s’y retrouver. »
Pour que la fête soit complète, Ultra Zook a invité François Arbon à donner du saxo sur « J'ai L'impression Qu'c'est Plus Ca » et à jouer du trombone sur « Georges Gallamus », tandis que Flo Borojevic pose ses percussions sur « L'Aspi ». Blanche et Ilya Faraut font les choeurs sur « Salut ! » et le taulier Johnny Hallyday se fend d'un « Merci beaucoup » sur « Rêve Avec les Red Hots ».
Comme à son habitude, Ultra Zook enchaîne les musiques débridées et les textes incongrus. L'ensemble est manié avec drôlerie et nous immerge dans un moment de plaisir partagé à savourer depuis le centre d'un univers absurde échafaudé comme un château de cartes.
« Auvergnification » se termine par une piste instrumentale. Il a été enregistré et mixé en 2021 par Emmanuel Siachoua, puis masterisé en 2022 par Théophane Bertuit à Polyphone Records.

GODSTICKS (prog), This is What a Winner Looks Like (2023)

GODSTICKS (métal progressif), This is What a Winner Looks Like (26/05/2023)

Le 16/08/2023

S'éloignant du jazz fusion des débuts, Godsticks a refusé la redite, cuisinant son prog' sur une recette plus directe, privilégiant l'efficacité sans rogner la technique pour marquer les mémoires.
Godsticks band
GODSTICKS par Eleanor Jane
Par Ahasverus

Godsticks est un groupe de rock progressif britannique basé à Newport, au Pays de Galles, où il prend naissance en 2006.
Après un EP éponyme, il signe « Spiral Vendetta », un premier album progressif qui soigne les harmonies vocales et qui pose les bases d'une musique technique et virevoltante, utilisant largement la fusion et dispersant principalement des éléments jazz sur son tamis métallique. Riche et exigeant, il lui permet de se distinguer dès 2010.
En 2013 « The Envisage Conundrum » passe à l'offensive. L'aspect fusionnel est mis au second plan. L'agressivité des riffs, la nervosité des guitares même en cordes claires ainsi que le positionnement basse/batterie en font un opus plus métallique que le premier album. Il se permet cependant un interlude au piano et une fin toute en douceur.
Godsticks revient deux ans plus tard avec « Emergence » qui nous cueille par des riffs sombres, parfois hypnotiques, j'oserais dire à la limite du doom. Egalement vif, toujours soigné, l'album est technique et heavy, prenant le temps d'une pause en son centre pour mieux repartir.
« Faced With Rage » (2017) appuie toujours sur ce côté dark prog et démarre sur un morceau d'une magnifique complexité. Capable de développer force et finesse, il est traversé d'éclairs lumineux, et c'est un album à ne pas négliger pour découvrir le groupe.
« Inescapable » (2020) est plus modéré, progressif plutôt qu'agressif, peut-être au risque de se perdre avant la fin malgré quelques belles pièces.
Passé la pause COVID, Godsticks revient avec un sixième album studio, « This Is What a Winner Looks Like ».
Godsticks artwork
« If I Don't Take It All », le titre d'ouverture, a un côté catchy prometteur. Godsticks recherche moins l'imprévu, privilégiant les mélodies mémorables. Les compositions occupent maintenant des formats standards de trois à quatre minutes, deux seulement dépassant la barre des cinq minutes. On obtient ainsi un ensemble homogène cependant qu'on s'éloigne des structures complexes qui ont jalonné l'histoire du groupe. C'est assez heureux car le savoir-faire des Gallois permet de conjuguer la technique et la mélodie tout en mettant du liant dans des compositions d'apparence moins techniques que leurs aînées, loin en tous cas du jazz fusion des débuts. Puissant, métallique et parfaitement produit, le nouvel album est compact et homogène, plus cohérent que le bégayant « Inescapable ». Il pourrait attirer de nouveaux fans dans ses filets  par son instantanéité, tandis que les addicts aux musiques complexes tenteront de se consoler sur les quelques passages alambiqués (« Throne », « Mayhem », « Wake up ») ou retourneront à « Faced With Rage », car cette nouvelle livraison de Godsticks a refusé la redite, cuisinant son prog' sur une recette plus directe, privilégiant l'efficacité — sans cependant rogner la technique — pour marquer les mémoires.

YES (rock progressif), Mirror To The Sky (19/05/2023)

YES (rock progressif), Mirror To The Sky (19/05/2023)

Le 15/08/2023

Le seul tort de la formation britannique est probablement d'être devenue une institution, chacun projetant ses fantasmes sur son prochain album. Mais vous, êtes-vous YES OR NO ?

Par Ahasverus
Le pionnier du rock progressif anglais, Yes sortait ses premiers opus en 1969. Il a proposé en mai 2023 son vingt-troisième album, « Mirror To The Sky ».
Yes cover
C'est un album particulièrement clivant, il est même rare de voir des avis aussi tranchés chez les chroniqueurs ! Aussi m'a-t-il semblé intéressant de vous présenter un florilège des critiques de cette sortie. Parce qu'elles valent souvent le temps qu'il faut pour les lire, je vous propose également le lien qui vous permettra de les retrouver dans leur intégralité.
Ainsi, côté déçus, Prog Critique estime  que l'album est « bancal », et que ses morceaux sont « souvent sans profondeur » (https://progcritique.com/yes-mirror-to-the-sky/).
Plus modéré, Rolling Stone se demande s'il  « ne manque pas l’acteur principal qui a pour nom Jon Anderson. » En effet, le line-up de Yes ne compte plus pour membre historique que Steve Howe. Néanmoins, comme le souligne Wikipedia, Yes a justement cette particularité « de ne jamais avoir enregistré plus de deux albums studio consécutifs avec la même formation » ! (https://www.rollingstone.fr/yes-mirror-to-the-sky/)
Acides, Les Eternels n'y vont pas avec le dos de la cuillère : ils recommandent l'album « aux organisateurs des soirées belote de l’association des retraités de Verveine-Sur-Ennui. », moquant l'imitation diaphane que Jon Davison ferait de son prédécesseur Jon Anderson. (https://www.leseternels.net/chronique.aspx)
Enfin, PAN M 360 estime qu'il est temps de dire « non à Yes », assurant que le groupe « ne fait que ternir son nom à chaque nouvelle sortie. » (https://panm360.com/records/yes-mirror-to-the-sky/)
Et les remarques condamnent jusqu'à l'artwork de Roger Dean, « pas formidablement inspiré » selon le Webzine Albumrock. (https://www.albumrock.net/album-yes-mirror-to-the-sky-12830.html)
De quoi se pendre avec les cordes de sa guitare ! 

Heureusement des chroniques du même album affichent un avis diamétralement opposé.
C'est le cas de RockMeeting, qui, en compagnie de Yes, a fait un « beau voyage dans le monde du Rock Progressif ». (http://rockmeeting.com/news/13472-yes-mirror-to-the-sky-nouvel-album-all-connected-video)
profilprog.com Web & Radio le confirme : il s'agit d'un « bien bel album ». (https://www.profilprog.com/reviews2023/yes-%282%29/mirror-to-the-sky)
Pour Amarok Magazine : musique & cinéma, « Mirror To The Sky » est «  empreint d’une grande sérénité et d’une belle dynamique » (https://www.amarok-mag.com/yes-mirror-to-the-sky/), tandis que Guitar Part Magazine assure que « Yes n’avait jamais été aussi bon depuis une bonne trentaine d’années ». (https://www.guitarpart.fr/articles/yes-mirror-to-the-sky-inside-out-music)
C'est aussi l'avis de Meilleurs Albums, qui estime que le groupe britannique est  « revenu à son âge d’or ». (https://meilleurs-albums.com/nouvel-album-de-yes-en-2023-mirror-to-the-sky/)
Le seul avis tiède, et c'est amusant au regard du titre du zine, est émis par Clair & Obscur, qui trouve ce nouvel album « largement écoutable ».  (http://clairetobscur.fr/yes-mirror-to-the-sky/)
Pour moi, enfin, « Mirror To The Sky » est un excellent opus de rock progressif, pleinement dans la tradition de Yes, pochette comprise. La musique reste d'un niveau exceptionnel  : le chant de Jon Davison, très pur, les harmonies vocales placées parfaitement, la basse cinglante (« Cut From The Stars »), les guitares qui répliquent aux claviers dans un tout harmonieux (« Unknow Place »), l'utilisation d'un orchestre qui donne du champ aux compositions (« Mirror To The Sky »), les soli et les gimmicks merveilleux  (« Unknow Place »), tout prouve que le savoir-faire de Yes reste présent, avec des morceaux de neuf ou quatorze minutes jamais lassants. Le seul tort de la formation britannique est probablement d'être devenue une institution, chacun projetant ses fantasmes sur son prochain album. Le line-up actuel de Yes porte un lourd héritage, mais soyons honnête : « Mirror To The Sky » est savoureux à l'écoute. Mais vous, serez-vous YES or NO ? Le mieux reste d'y goûter par vous-mêmes !

Les Inestimables d'Ahasverus : ACHING BEAUTY, L'Ultima Ora (2004)

Le 23/10/2022

Un album touché par une grâce évidente, et finalement chef d'oeuvre.

Encore un premier album dans les Inestimables. Si j'en parle, c'est qu'il a lui aussi ce ton qu'on ne retrouve pas ailleurs, qui fait que j'y reviens fidèlement depuis sa sortie, en 2004. Il paraissait alors chez Brennus.
Son point d'orgue tient sur une note : « Pairsonality ». Minute précise 7:45.
Mais pourquoi commencer par la fin ?
On reprend pour les retardataires...
Aching Beauty, groupe de métal progressif. Il se forme en 1997.
EP d'abord. Puis Album.

« L'Ultima Ora »

Aching beauty
Passons sur l'artwork, son flou un peu dispensable autour du visage. Il a fait le job, retenu l'attention alors.
Production excellente. C'est perceptible dès les premières secondes. De magnifiques arpèges soulignés par un clavier. Piano, flûte. Glissent rapidement sur « Sublimation - Peter Pan Syndrome ». Escalade « Sublimation - Steps » et ses guitares puissantes.
La voix présente une certaine fragilité, un vibrato qui la caractérise agréablement.
Excellence du refrain, volubilité du clavier, virtuosité de la guitare.
Absolument magnifique ce « Sublimation - Steps ».

Il sonne terriblement, même aujourd'hui.
Le calme revient avec « Sublimation - Endlessly ». Je crois reconnaître un violoncelle.
« Pairsonality ». Mon morceau favori. Batterie solo. Basse percutante. Guitares heavy. Clavier enfin. Tout est paré pour porter la voix qui tarde à venir. Ca s'emballe et tourbillonne. Le chant vient mettre de l'ordre après plus d'une minute trente de musique. Il explore les basses, monte. Vibrato. Structure agitée. Refrain.
«  Looking for a goal, searching for an idol »
Très beaux choeurs (au clavier je suppose).
Le thème se répète, invente des variations.
«  Finally found my god, followed my idol »
Décline.
« Finally lost my god, destroyed my idol /Needed a man to transfigure me/He could be my guide, provide me strength and pride »
Jusqu'à l'envolée finale :
« Now that I’ve killed him… »
Cette note, la voix va la chercher et la tenir dans les aigus. C'est juste incroyable.Tout l'album s'articule autour. On est au sommet de l'oeuvre.

La descente se fait par une pente douce très agréable : « Glittering Images ». Les voix s'enchevêtrent. Les riffs reprennent le pouvoir sur la fin et « The Hundredth Name » nous ramène sur des terres chères à Dream Theater.
Calme et arpèges pour «  Soul's Wrinkles ». La voix effleure les cordes avec son vibrato. Puis elle part en fausset. Le morceau reste léger, à peine écorné par la basse qui cherche à claquer.
Prog Metal encore pour « Shatter The Shell », première des quatre parties du titre « L'Ultima Ora » qui conclut l'album. Guitare très technique, riffs solides.  Puis « Lost », morceau à la construction inattendue qui ne rentre dans le rang qu'à sa fin. La guitare lui règlera son compte avec « Aching Awakening », pièce instrumentale d'une grande richesse.
L'album trouvera sa conclusion en beauté avec « Masked Life », qui contient tous les ingrédients qui l'ont édifié. Fond prog' metal, riffs puissants, voix délicates, dialogues claviers/guitares, touches folk. Le morceau s'étire sur sa fin, comme pour récupérer après l'effort.
Aching Beauty, talentueux. Tellement prometteur dans ce registre. Les Parisiens se tourneront pourtant vers le rock indé et le chant en Français dès après « L'Ultima Ora ». Ces mecs avaient un beau bagage musical, et un chant d'une grande subtilité. Ils laissent au prog' cet album touché par une grâce évidente, et finalement chef d'oeuvre. Auraient-ils pu mieux faire ? Qu'auraient-ils pu ajouter après cette note ultime décrochée à 7:45 de « Pairsonality » ?