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IMAGINAERIUM, The Rise Of Medici (17/10/2022 - chronique)

Le 30/10/2022

Les albums de Clive Nolan sont pour moi quelquefois trop lyriques et j’ai du mal parfois à les écouter d’une traite. Pour celui-ci ce n’est absolument pas le cas.

Une chonique d'Harvey
Pour ma première chronique ici même j’ai l’honneur, le privilège mais aussi la difficulté de parler du premier album de Imaginaerium.
Imaginaerium
Pourquoi donc ? Car l’un des fondateurs de ce groupe est Eric Bouillette mon regretté Ami mort bien trop tôt, tant de talent et de gentillesse, de bonté dans une seule personne… J’ai quand même accepté car je considère cela comme un hommage que je peux lui rendre à lui et sa femme Anne claire. Je n’irai pas plus loin dans les arguments personnels que je garde pour moi !
Eric
IMAGINAERIUM - Eric Bouillette
L’idée du groupe est partie de discussions entre Clive Nolan et Eric & Laura Piazzai, puis se sont ajoutés de multiples musiciens, nous y reviendrons.
Clive
IMAGINAERIUM - Clive Nolan
Le scénario de départ est corrélé à l’amour qu'Éric avait pour l’Histoire en général, ici c'est une partie des histoires de la grande famille Medicis qui nous est narrée (grandeur et décadence de Cosimo à la suite de son mariage avec Lucrezia de Medici).
« The Rise of Medici » est donc un album concept composé et arrangé par Clive Nolan et par Eric Bouillette. Coté musiciens nous retrouvons Clive Nolan (claviers, enregistrement batterie, chant – il interprète le personnage de Rinaldo) ; Eric Bouillette (guitares, claviers, mandoline, violon) ;  Laura Piazzai (chant – elle interprète le personnage de Contessina) ; Andy Sears ( chant – il interprète le personnage de Cosimo) ; Elena Vladyuk (chant – elle interprète Lucrezia) ; Mark Spencer (chant – il est Monks) ; Scott Higham (batterie); Bernard Hery (basse) et Isabella Cambini (harpe).
Laura
IMAGINAERIUM - Laura Piazzai
Pour ne rien vous cacher les albums de Clive sont pour moi quelquefois trop lyriques et j’ai du mal parfois à les écouter d’une traite. Pour celui-ci et en grande partie grâce à Éric, ce n’est absolument pas le cas, il est bien plus rock et punchy tout en restant lyrique bien sûr mais la conception est bien meilleure et l’ensemble passe très bien.  « The Tide Will Change » ou « Never Close Your Eyes » où les chœurs sont admirables en sont deux bons exemples. Le reste de l’album est du même acabit avec un « Treachery » magnifique également.

Les envolées de Clive sont toujours autant enjouées mais ici pas surjouées. Laura est parfaite et on retrouve un super Éric à la guitare mais pas que, avec par exemple son admirable travail à la mandoline sur « Glass Throne » ou à la guitare acoustique sur « Fall From Grace ».
Vous aurez compris, cet album est splendide et son écoute est plus que recommandée pour les fans de rock progressif, mais pas que !

LEDA, Tu Mi Bruci : L'explication de texte

Le 29/10/2022

TU MI BRUCI : RETOUR DE FLAMME

Avec Marocco Speed, son nouvel opus sorti le 22/04/2022, LEDA compte incontestablement parmi nos chouchous (notre chronique LEDA, Marocco Speed) de l'année 2022 dans la catégorie rock.
Leda
Surfant sur l'album, les Italiens se sont fendus d'une explication de texte relative à leur dernier single-clip, Tu Mi Bruci (traduisez : Tu me brûles). On partage, bien sûr !
Une chambre, un lit, une maison, les paroles de Tu mi bruci font référence à une relation qui n'est plus forte, avec le choix d'un langage plus poétique que descriptif.
Leda tu mi bruci
Musicalement, la chanson joue avec des vides et des pleins rythmiques, des riffs de guitare électrique entrelacés avec des parties de synthé. Le nouveau single du groupe italien fait également appel à la voix et aux guitares slide de Paolo Benvegnù.
« Tu mi bruci est né au piano, déclare le groupe, mais seulement dans la salle de répétition, il a revêtu une apparence complète, liée à notre écoute partagée (comme Balthazar, Sleaford Mods). Par rapport aux territoires crépusculaires sur lesquels nous nous déplaçons musicalement, la texture sonore est lumineuse et dynamique, contrastant avec les paroles qui parlent d'une distance et d'une incapacité à communiquer. »

Dans le clip vidéo - tourné par le réalisateur Andrea Giancarli et photographié par Daniele Castelli - la pierre poreuse, fendue et taillée, est vivante et, baignée par la lumière de la flamme vacillante, elle met en scène un conflit comme il y en a beaucoup. Les puissants murs en travertin de la "Cave Cavam" de Rosara (Italie) semblent contextualiser les deux protagonistes dans un environnement familier, une énorme maison qui les avale dans une danse qui devient dangereuse. Les masques de Giulia et Giacomo de la Compagnia dei Folli cachent deux visages de chair muets et cachés, mais qui doivent être révélés. La vidéo devient l'expression visuelle d'un projet qui étudie les éléments matériels et symboliques du territoire : le travertin, qui ne se dresse que dans des zones géologiques particulières riches en cours d'eau et le feu, encore au centre d'importantes célébrations et de rites de passage dans le monde rural. Le projet a été réalisé grâce à la Fondazione Cassa di Risparmio di Ascoli Piceno.

SERAINA TELLI, Simple Talk (21/10/2022 - chronique)

Le 27/10/2022

Seraina Telli, l'intarissable, propose un nouveau sans faute sur son parcours musical déjà bien rempli.

Seraina telli portrait
Pas le temps de s'assoupir avec Seraina Telli !
Cofondatrice et frontwoman de Burning Witches, la Suissesse aux cheveux bleus, chanteuse, songwriter, multi-instrumentiste, quitte ce combo en 2019 pour fonder son groupe de métal progressif Dead Venus. Elle sort alors deux albums, « Bird Of Paradise » en 2019 et « Flowers & Pain » en 2022. Ils sont accompagnés de quelques clips mémorables, dont cet ingénieux « Lily Of The Valley », tourné en une seule prise : 

Car Seraina Telli ce n'est pas seulement une voix, c'est aussi un oeil sûr. Elle est d'ailleurs son propre designer, et son look est indéniablement pour partie dans sa notoriété.
Son second opus de Dead Venus à peine refroidi, Seraina Telli entame une tournée européenne (qui ne passe pas par la France) avec les Italiens de CoreLeoni. Elle abreuve à nouveau nos sillons le 21/10/2022 avec un premier album solo :

« SIMPLE TALK »

Seraina telli simple talk
Au programme de la galette, douze compositions, pour une durée d'environ quarante-et-une minutes, avec pour ouverture « Modern Warrior », un titre autobiographique, du sur-mesure à l'accroche chorale indéniablement taillée pour  cette voix puissante et rugissante qui sait si bien souligner ses lyrics percutants.

Affirmant « I'm Not Sorry », Seraina s'affirme sur le même mode, entourée de discrètes nappes de clavier servies sur des gros riffs. La voix est surpuissante, les rythmiques font taper du pied.

« Take Care » s'encadre de guitares claires. La batterie cogne.  La voix ne s'économise pas, soutenue par les choeurs dans un morceau savamment structuré.
« I Dare To » consolide la charge Big Rock en insistant sur ce chant particulièrement généreux.
« Remedy » permet aux lignes vocales de suivre des montagnes russes très puissantes
« Soldier Of Fortune » est la première des deux ballades proposées par cet album.
« G. E. B. » marque le temps fortement et propose des guitares saturées qui reviennent sur « Dreamer ».
«Not One Of Your Kind  » se permet des claviers et une cadence plus pop. Les lyrics sonnent particulièrement bien.
« Fever » est une reprise du standard popularisé par Peggy Lee et Elvis Presley qui avance masquée avant de se dévoiler.
« Remember You » est une version épique de la ballade que Seraina dévoilait en 2020 dans ce clip :

« Medusa » prend le contrepied pour conclure l'album sur une accélération nerveuse bienvenue.
Seraina Telli, l'intarissable, propose ainsi un nouveau sans faute sur son parcours musical déjà bien rempli.
Sa performance vocale est féline et généreuse. Elle se conjugue à des lyrics qui sonnent particulièrement bien à l'oreille.  Devant tout autant à l'univers du métal qu'à celui du big rock tel que le pratiquent des groupes comme Roxette ou Bryan Adams, « Simple Talk » démontre, s'il en est encore besoin, la richesse de l'univers de la Suissesse. On suit et on applaudit avec une admiration toujours grandissante, admiration pour ce parcours, pour cette créativité galopante comme pour cette nouvelle interprétation rugissante brillamment habitée. Il y a de l'or en Suisse, ce n'est une surprise pour personne. Seraina Telli vous le confirmera.

EVIL-MINDED, Lucy’s Fate (14/10/2022 - chronique)

Le 27/10/2022

Pour les fans d’Iron Maiden cet opus est un petit bijou tant l’inspiration est évidente.

Groupe : Evil-Minded
Album : « Lucy’s Fate »
Genre : Heavy Metal
Influences : Iron Maiden / Judas Priest / Metallica / AC/DC / Motörhead
Origine : Toulouse
Sortie : 14/10/2022

Par Pépé St@kaTTo

Line-up 2022 :

  • Jonathan Sendrané (chant, guitare)
  • Jonathan Jourdan (batterie)
  • Romain Bourgeois (guitare)
  • Guillaume Lefebvre (basse) Lorraine Cross, Nemedian Chronicles

Evil minded music records france promo

Anciens membres :

  • Anaïs Abbadie (chant)
  • Yann Lehue (basse)
  • Damien Oliveira (basse)

Discographie :

  • Rock'N'Roll Road (2015 – démo 10 titres)
  • Into The Jaws Of Death (2019)
  • Weighing of the Heart (2020 – EP 3 titres)
  • Lucy’s Fate (2022)

« Rock'N'Roll Road » (2015) - Démo
« Into the Jaws of Death Label » (2019) - Autoprod’
Tracklist :
1.Into the Jaws of Death - 2.No Man's Land - 3.The Old Knight - 4.Missing Paradise - 5.Call of Duty - 6.Pain - 7.Holy Wars - 8.Evil-Minded - 9.U235
« Weighing of the Heart » (2020) Artwork Mario Lopez - Autoprod’
Tracklist :
1.1789 - 2.Unmerciful Life - 3.Weighing For The Heart

« Lucy’s Fate » (2022) - Artwork Mario Lopez - Label Music-Records
01.The Evil Within - 02.The Last Strike - 03.The Eternal City - 04.Filibusters -05.1789 - 06.London Vampire - 07.Lucy’s Fate - 08.Weighing Of The Heart - 09.Trust My Lies - 10.Unmerciful Life - 11.Rock Squadron
Evil minded lucys fate music records
C'est à Muret très exactement, en banlieue Toulousaine (Sud-Ouest, Haute-Garonne et patrie de la Chocolatine) qu’Evil-Minded voit le jour en 2010. Sous l’impulsion des deux Jonathan, Jourdan et Sendrané, guitaristes et grands passionnés de Hard Rock des années 80 (Iron Maiden, Judas Priest, Metallica, AC/DC, Motörhead), le groupe va intégrer de nouveaux membres, répéter, participer à quelques scènes locales et sortir finalement une démo en 2015.
Après quelques changements notoires, Jonathan Jourdan ayant lâché sa guitare (au profil de Romain Bourgeois) pour la batterie, vu un défilé de plusieurs bassistes, et Jonathan Sendrané succédant à Anaïs Abbadie au chant, que le groupe livre en 2019 son premier album en autoproduction « Into the Jaws of Death » (en mémoire d'une photographie prise le 6 juin 1944 par Robert F. Sargent lors du Débarquement de Normandie). Ce concept-album dont le thème récurrent a pour cadre historique la seconde guerre mondiale rend ainsi hommage à ces héros, ces soldats ou résistants qui ont forgé l’Histoire et que l’on retrouve dans le titre des morceaux. Les critiques positives de la scène Metal, tant nationales qu’internationales, vont pousser nos amis Toulousains à poursuivre l’aventure…
En 2020, Evil-Minded présente (encore en mode autoproduction) une nouvelle démo de trois titres toujours aussi Heavy, intitulée « Weighing of the Heart » dont la sublissime pochette est signée par le graphiste guatémaltèque Mario Lopez (King Diamond / Metal Church / Them). Pour plus d’informations sur le groupe et cet EP, je vous invite à lire l’excellente chronique de ma collègue Dam'Aël.
Après la signature d’un contrat avec le Label hexagonal Music-Record (Cf. photo en début de chronique), le groupe va profiter des multiples périodes de confinement pour peaufiner les onze titres de leur second album « Lucy’s Fate ». Lancement des sessions studio début 2021 pour une sortie effective et attendue le 14 octobre 2022.
La pochette très « Old-School » de ce nouvel opus a également été réalisée par Mario Lopez, elle représente « Lucy Westenra », vampirisée par le Comte Dracula dans le célébrissime roman de Bram Stoker. Cependant, les divers conflits et mythes populaires de notre monde ont continué d’inspirer le groupe et se retrouvent ici.
L’album débute sur le très Maidenien « The Evil Within » avec son riff abrasif. Le chant sans être trop poussé drive ce morceau puissant et martial, les chœurs venant renforcer cette atmosphère de conflit latent. Ce titre qui pourrait être encore d’actualité aujourd’hui, décrit le climat hostile de la « guerre froide » et l’affrontement entre les « deux maîtres » du monde pour la domination de l’humanité, sur fond de peur d’holocauste nucléaire. Les solos de guitares omniprésents sont légion et viennent magnifier ce premier morceau. Une très bonne entrée en matière !
On poursuit avec « The Last Strike » qui démarre comme un cheval au galop, ou plutôt comme un Stuka en piqué avec son long riff d’intro, le chant démarrant dans la foulée. La rythmique basse/batterie puissante est rehaussée par des solos rageurs et on retrouve encore ici une mélodie dans la veine d’un Maiden, que du bonheur ! Le thème abordé dans ce titre est celui de l’affrontement entre Allemands et Soviétiques pour le contrôle de Stalingrad.
« The Eternal City » et son intro très Epic-Metal est pourtant un morceau très Heavy avec un gros son, classique mais accrocheur. La basse est bien mise en avant, le chant est guerrier et cadencé comme une phalange de soldats romains partis en découdre pour la gloire de l’Empereur et la splendeur de Rome. Pour vous en persuader, il suffit de regarder le clip officiel du morceau ci-dessous :

« Filibusters » démarre sur un tempo lent, rythmé pour les galériens. Hissez la grande voile et venez naviguer avec les Flibustiers. Un morceau Hard/Heavy certes bateau mais qui a l’avantage de ne pas se prendre au sérieux dans ses paroles. Le pont de fin est plus rapide et lance enfin l’abordage, le solo tonnant comme un canon de 12.
En piste 5 on retrouve « 1789 » déjà présent sur la démo « Weighing of the Heart », un titre ici aussi fortement influencé par Maiden et la révolution Française. Le chant est martial et repris par des chœurs, la rythmique implacable et mouvante comme une marée humaine qui marcherait vers la Bastille. A noter le pont de fin et son changement de tempo, avec une basse bien mise en avant, une batterie délivrant ses roulements de tambours de guerre et un solo incandescent prêt à briser de ses riffs toutes les chaînes. Un excellent titre.
Le génialissime « London Vampire » est un instrumental d’un peu plus de six minutes qui au dire de ses géniteurs aurait pu mériter des parties philharmoniques avec un vrai quatuor à cordes, ce qui constitue comme l’on s’en doute une boutade de Hardos de la belle époque. On retrouve cependant quelques nappes de claviers qui viennent de ci-de-là enjoliver le morceau. Grosse influence encore ici de la « Vierge de Fer », et un rythme haletant symbolisant assurément la traque du Vampire dans le cœur du vieux Londres.
« Lucy’s Fate » qui donne son nom à l’album débute sur des arpèges en sons clairs d’inspiration gothique, sur une lecture d’Abraham Van Helsing qui préambule le sort de Lucy. Un premier solo mélancolique lance ensuite sa rythmique entêtante et un chant qui ne demande qu’à être repris en chœur. Fermez les yeux et laissez-vous entraîner dans cette chasse au vampire, laissez l’esprit de vengeance vous envahir en mémoire de la belle Lucy. La mélodie de ce morceau est sublime et envoutante, les parties de guitares magiques. Mon deuxième morceau préféré de l’album.
« Weighing For The Heart » que l’on retrouvait également sur la démo « Weighing of the Heart » démarre sur une partie batterie bien speedée, Jonathan Jourdan pouvant libérer toute son énergie dévastatrice, et il est vrai que sur ce morceau il « bucheronne » grave le bougre ! L’ambiance lourde nous plonge immédiatement dans l’Egypte antique au temps des pharaons, encore une belle référence à Maiden et à son album « Powerslave ». Les solos guitares sont époustouflants et invitent à un « headbanging » permanent. Un titre qui doit tout défoncer en Live…
« Trust My Lies » avec sa longue intro hypnotique, (le chant ne commençant qu’à 1’43), traite de la manipulation mentale et du contrôle de la population par le mensonge. Ce morceau est particulièrement travaillé, avec ses changements de rythmes, ainsi que le « discours parlé » d’un gourou qui cherche à attirer dans ses filets les pauvres ouilles crédules, et qui conclut par des rires sataniques. Le riff répétitif et incisif tourne inlassablement et relance le chant tout le long du morceau. C’est tellement malsain que cela en devient démoniaque…
Sur « Unmerciful Life » (mon titre fétiche de l’album) c’est la basse qui est mise à l’honneur, même si la batterie perce également au mix. Ce morceau est très musical et s’inscrit dans un Heavy relativement rapide, limite speed par moment. Le pont, basse / guitare sons clairs suivis par un solo ultra décoiffant, est de toute beauté ! Le discours très engagé dans les paroles pourrait également être d’actualité car il traite de l’absurdité de la guerre…
Avec « Rock Squadron » nous arrivons à la dernière piste de l’album, « dommage » diront certains, « trop long » trouveront d’autres. La question a été posée au groupe lors d’une interview radio, les morceaux sont longs car ils reflètent leur vision et inspiration du moment dans leurs titres (riffs guitares et solos à la pelle, désolé pas fait exprès !), n’oublions pas non plus que certains Maiden, Judas ou Metallica tapent allègrement dans les 6 minutes. Et puis, pourquoi se priver de certains titres ? Il est parfois également difficile de faire un choix…
Bref, avec ses 4’55 « Rock Squadron » reste dans la moyenne et balance un bon titre guerrier Heavy et bien catchy. Ce titre a bénéficié d’un clip Youtube Officiel que je vous laisse découvrir ci-dessous :

Pour les fans d’Iron Maiden (dont je fais partie) cet opus est un petit bijou tant l’inspiration est évidente, « trop » diront certains, « jamais assez » diront les autres, chacun se faisant sa propre opinion.
Reste également la question du chant avec son accent « trop frenchie » là également les opinions divergent. Personnellement je pense que ce n’est pas dérangeant, ni agressif à l’écoute, et puis si Jonathan chantait avec l’accent de Toulouse C*N, ou de Marseille PUT1, ou en patois (l’Occitan bien de chez nous), ça changerait quoi ? Pour moi il n’y a pas besoin de débat, ce n’est qu’un détail, le Metal c’est avant tout de la musique et du feeling, et pour ça les Evil-Minded « hé bé C*N, ils en ont ! ».
Je ne saurais donc que trop vous conseiller de vous jeter sur cette galette et d’en apprécier chaque ingrédient, en ce qui me concerne j’attends patiemment le prochain skeud, et également l’occasion de les voir jouer sur la Capitale …

ALPHA MOUNTAIN « Alpha Mountain » (sortie le 28/10/2022 - chronique)

Le 27/10/2022

Un excellent lead vocal à deux voix qui rappelle un autre duo de haute volée  : Glenn Hughes et Joe Lynn Turner.

Groupe : Alpha Mountain
Origine : France
Album : Alpha Mountain (28/10/2022) - Chronique d'album
Genre : Hard Rock, Power Rock, saupoudré d'éléments de rock progressif
Label : Vallis Lupi
Par Dam'Aël

Alpha mountain

LE GROUPE :

Alpha Mountain est un tout jeune groupe qui n'a pas encore soufflé sa première bougie mais qui est loin de nous offrir de simples gazouillis tant le line-up qui le compose est monumental. Et le logo de la formation l'exprime très explicitement en nous tournant vers cette chaîne magistrale de Tantalus au sud ouest de la Colombie britannique située au Canada. Une montagne imposante et un groupe qui impressionne tout autant avec ses cinq membres au CV plus que rempli. A l'origine du projet Steph Honde (Café BertrandHollywood MonstersNoN) et Butcho Vukovic (Watcha, Last Temptation) qui désirent en partie mettre en évidence sur cet opus un double lead vocal masculin. Deux bassistes complètent le duo, Fred Schneider (LAG I RUNAdrian Byron Burns) et Pascal Baron (SSB - Sloane Square BandYarol Poupaud) qui se partagent la quatre cordes sur les pistes 4, 6, 8 et 9 pour Fred et 1, 2, 3, 5, 7, 10 et 11 pour Pascal. La batterie est assurée par Eric Lebailly bien connu pour avoir travaillé avec le groupe Adagio ainsi qu'avec Louis Bertignac. Nul n'est à préciser que la six cordes sera bien évidemment maniée avec talent, vigueur et excellence par Steph. Vous l'avez compris des musiciens largement  à l'aise dans leurs baskets, se retrouvant sur un terrain de jeu qu'ils connaissent parfaitement dans un seul et unique but, celui de nous offrir un moment sans équivoque magique et texturé à souhait au vu des expériences de chacun.

Alpha mountain logo

ALBUM : ALPHA MOUNTAIN

2607 ! Non ce n'est ni l'année de sortie de cet album, ni la hauteur de cette montagne radieuse (encore que ses 2306 m d'altitude n'en sont pas si éloignés), mais le temps qu'il nous faudra au minimum accorder à cette galette pour nous dévoiler l'intégralité de ces onze morceaux. J'imagine que certains en désirent la conversion : 43'27. Et si une présentation de sa durée en secondes paraît épique, une partie de sa réalisation ne l'est pas moins. Pourquoi me demanderez-vous ? Alors sortons crampons, casques de protection et bâtons pour escalader ce processus de composition. En effet, une partie de l'album a été réalisée à partir de lignes de chant exécutées a capella par Butcho, lesquelles sont issues d'une technique de mash-up sur bande sonore de titres appartenant à certains groupes très connus comme les Rolling Stones, David Bowie, Thin lizzy, Stevie Wonder et autres. Un processus de composition atypique mais que maîtrise parfaitement notre artiste Vukovic pour en avoir présenté quantité - et qualité - sur les réseaux sociaux. A Steph de s'agripper haut et fort à des lignes de chant qui forcément varient un tant soit peu car peu de groupes enregistraient au clic dans les années 70, 80 ; or poser des patterns instrumentaux sur ordinateur à partir de tels enregistrements équivaut à une belle escalade sur des sommets plus que défiants. Un bel exercice pour Steph dont il a su s'affranchir avec une aisance certaine. L'autre partie de l'opus suit quant à lui, un processus beaucoup plus classique et habituel, celui de poser des harmonies vocales sur un instrumental déjà établi. Au total quinze titres seront réalisés pour une sélection finale de onze morceaux. Un gros travail en amont qui s'articule malgré tout avec une vivacité d'exécution globale étonnante : rapidité de composition, vélocité d'enregistrement, célérité de mixage. Une semaine pour chacune de ces étapes. Steph Honde dégaine plus vite que son ombre... on ne se demande pas quelles ont été les bandes dessinées de son enfance... Jolly Jumper ferait-il partie de l'écurie Alpha Mountain?

Alors allons découvrir les onze sommets de cette chaîne musicale bien française.

1. Serenity (5:00)

Serenity donne le clap de départ et une entrée directe dans cet album riche en énergie et variations. Cadencé et très groovy, le morceau nous offre un excellent aperçu du duo que Butcho et Stéphane sont capables de réaliser au chant : un véritable lead vocal à deux voix qui s'imbriquent à la perfection tel un jeu de Lego ou les pièces d'un puzzle, à vous de choisir laquelle de ces distractions vous préférez. En attendant ces cinq premières minutes sont exquises et ne sont pas sans rappeler un groupe mythique à la couleur violette très profonde; D'ailleurs Steph. s'amuse allègrement à nous en livrer un clin d'oeil évident sur  la note finale de "I lost my mind, I lost control"(1'01) avec un contrôle parfait et une maîtrise qui pourraient faire vibrer un certain Gillan. Les rimes du texte sont en parfaite adéquation avec la mélodie, mais cela nous n'en doutions pas car nous connaissons cette capacité chez Butcho Vukovic à livrer de façon récurrente d'excellentes lignes de chant quel que soit le genre musical délivré. Les claviers qu'auraient sans doute apprécier de jouer Don Airey ou feu Jon Lord sont assurés par Honde. Ce titre a été proposé sous forme d'un lyrics-video-clip le 8 octobre dernier que je vous laisse découvrir ici :

2. All in Vain (5:03)

All in Vain est le premier clip-video, sorti le 10 septembre dernier, qui martèle sauvagement que le combat est à tous les étages, nécessitant efforts, efforts, et encore efforts... En vain pour la plupart du temps au vu de l'actualité et de la récurrence des problèmes de l'Humain. La basse de Pascal Baron est magnifiquement mise en avant sur ce titre, faisant la part belle à cet instrumental dynamique et martelant. Le chant se fait sur des tonalités différentes mais laisse la place à certaines envolées dans les hauteurs pour Steph Honde qui nous rappelle sa capacité reconnue à fournir une belle gamme de vocaux. Le solo de guitare est "chiadé" tout en restant très mélodique et la batterie structure parfaitement le morceau en claquant avec un savoir faire que l'on reconnaît à Eric Lebailly depuis très longtemps, et marquant les points forts de l'instrumental ; ce qui génère une texture travailée sur ce All in Vain. Alors je précise malgré tout qu'il m'a fallu plusieurs écoutes de cette seconde piste pour l'appréhender totalement, ne me demandez pas pourquoi, sans doute un alliage musical à la formule plus complexe... La question reste ouverte.

3. It’s Tough (3:03)

Très fédérateur malgré un instrumental peut-être un peu plus alambiqué sur trame solide de mélodie. Alpha Mountain nous donne une envie soudaine, cheveux au vent, bras en l'air, de bouger notre popotin et chantonner sur le refrain de  It’s Tough  et ses "wouo wouo wouo" et "yé yé yé". Un titre joyeux malgré la dureté ambiante du quotidien et une basse légèrement plus sombre.

4. A Deep and Real Sad Song (6:09)

Superbe opposition vocale dans cette introduction de A deep and Real Sad Song avec un chant du genre plutôt "crooner" pour Steph et le second imprégné d'un Yin très aérien pour Butcho : assez époustouflants ces deux magiciens de la voix! Cette balade qui s'articule sur des cymbales légères livrées par Eric et une basse ronronnante jouée par Fred, offre des plages évolutives pour nous embarquer dans son paysage mélancolique. La guitare à la Ritchie Blackmore vient compléter ce tableau musical que Renoir aurait certainement su traduire en couleurs hautement émotionnelles. Cette quatrième piste est magnifique et donne une preuve supplémentaire du talent de chacun des cinq membres de Alpha Mountain. L'écoute multiple nous aspire toujours plus en profondeur dans cette toile sublimissime. N'hésitons pas à la consommer sans modération, l'ivresse y est extrêmement bénéfique. Coup de cœur!

5. It’s Up To You (5:21)

C'est un morceau puissant qu'Alpha Mountain nous délivre pour accompagner son message It's Up To You. Butcho joue la performance dans cette puissance vocale, cotoyée par des motifs instrumentaux particulièrement lourds et tout aussi forts. Une pointe arabisante saupoudre un petit peu de fraicheur dans ce titre qui pourrait avoir sa version Doom sans trop de difficulté me semble-t'il. Allez je me laisse vous confier, et je demande au quintet de bien vouloir laisser faire mon imagination, que je me suis permise d'entendre des "Sam" en tout arrière plan des chœurs (Les amateurs de Watcha comprendront).

6. A Memory Trace (5:31)

Nouvelle pause et autre place à une  seconde balade qui s'articule sur une composition assez magistrale. Ces habitués du Hard Rock, du Blues savent s'habiller avec délicatesse d'un doux mouvement introduit par de l'électro-acoustique soyeux. Alpha Mountain nous invite à une dance langoureuse et tendre sur tonalités envoutantes et charmantes. Quel panel, quel talent! Que de magie, un voyage qui partage le monde des genres musicaux. L'instrumental sait offrir une parfaite évolution d'énergie qui imprimera notre mémoire de traces indélébiles tant ce titre est magnifique. Guitare, basse, batterie, chants créent ce cocktail subtile A Memory Trace. Leur second opus, si seconde galette est d'actualité, aurait toute légitimité à se nommer Alchimie.

7. Bad Days (4:24)

Les Bad Days peuvent parfois donner la rage, cette rage de vivre couplée d'une énergie prête à décoiffer tous les chauves qui trainent sur son passage et décoiffer les brush les plus laqués. Eric Lebailly assène l'idée en introduisant des blast beats sur le Hard Rock d'Alpha Mountain. Et bien lui en a pris, c'est très bien placé et super bien vu. Vous l'avez compris, il s'agit d'un morceau rapide, énergique qui malgré tout sait allier des chœurs assez doux en contraste total avec la dynamique du titre. Butcho sait aussi faire des choix très judicieux pour étoffer ses lignes de chant. 

8. The Thin Red Line (3:28)

Atypique! Le combo s'aventurait-il à franchir cette Thin Red Line dans cet album? Il semblerait que oui puisqu'il sort en effet des sentiers battus en balayant d'un revers de main les structures classiques couplets/refrains, sur cette huitième piste. Un libre cours à l'émotion, aux souvenirs, à tout... J'ai aussi laissé filer mon imagination ou mon interprétation en m'accordant une légère escapade vers un Goodbye Marylou à partir de quelques notes de guitare en milieu de morceau. Oui et alors!..

Ce morceau m'amène à préciser que cet album n'a pas qu'un seul fil conducteur; il arpente le genre tel un arachnide qui explore sa propre toile d'araignée. 

9. Chasing the Wind (3:44)

Suggestion :

  • Ecoutez une ou deux fois ce Chasing The Wind
  • Allez écouter Heroes de David Bowie
  • Ré-écoutez Chasing The Wind et laissez-vous aller
  • Petit complément, rappelez-vous l'un des process de composition expliqué plus haut.

Stéphane a construit tout l'instrumental à partir du chant a capella de Butcho qui lui-même s'est forgé sur la bande son du titre Heroes de David Bowie en y transformant totalement la ligne de chant originelle. Assez bluffant et particulièrement original cette façon de créer. Chasing the Wind fait aussi partie de mes coups de cœur.

10. Don’t Go Astray (3:15)

Ce morceau prêche la belle parole, toujours sur mélodie évidente et groove qui auraient sans doute plu à un certain Bowie. Les paroles sont frontales, la musique directe avec pour mission de retranscrire les années divines du Hard Rock en version Alpha Mountain 2022.

11. What’s Going Wrong (4:02)

L'album se conclut sur une nouvelle balade qui signe aussi le talent du combo dans les mid-tempi, sachant délivrer émotion, délicatesse et sensibilité avec beaucoup d'élégance. Elton John dans les parages se serait peut-être invité, en guest, sur l'introduction de ce What's Going Wrong... Oui je sais, on sort du cadre et... A L O R S!!!

NOTRE AVIS :

Cet opus Alpha mountain met en exergue  une double qualité. Celle d'un excellent lead vocal à deux voix sur tessiture medium/aigüe pour Butcho et basse pour Steph. qui rappelle un autre duo de haute volée Glenn Hughes et Joe Lynn Turner, mais aussi celle d'une qualité de composition et d'une base rythmique véritablement solide, technique, dynamique et très groovy. Tout un chacun prendra vite conscience des influences qui ont orientées ces onze morceaux (Stevie Wonder, Pink Floyd, Deep Purple, Dio) ainsi que les différentes expériences de chacun des membres qui en constitue la formation. Un album instinctif, organique et sincère qui titille un tant soit peu et laisse la place à l'erreur, telle que cela peut se produire en live. A écouter et surtout ré-écouter pour en aborder tous les méandres et subtilités ; un multi-facette cohérent qui fait voyager.

On note que la pochette très révélatrice du projet, est réalisée par Tristan Greatrex (UFO, MSG, Lionheart…), que l'album sort sur le label français Vallis Lupi (label de production et de promotion musicale rock | alt | art | prog) et est distribué par InOuïe distribution en france et à l'international. Je rappelle que le mixage et le mastering sont assurés par Stephane Honde et que les enregistrements de la basse et la batterie ont été confiés à Fabien Giordani du Fatlab Studio (Avignon).

Tracklist : 43'27 soit 2607"

1. Serenity (5:00)
2. All in Vain (5:03)
3. It’s Tough (3:03)
4. A Deep and Real Sad Song (6:09)
5. It’s Ut To You (5:21)
6. A Memory Trace (5:31)
7. Bad Days (4:24)
8. The Thin Red Line (3:28)
9. Chasing the Wind (3:44)
10. Don’t Go Astray (3:15)
11. What’s Going Wrong (4:02)

 

LES LIENS :

Alpha Mountain

https://vallislupi.bandcamp.com/album/alpha-mountain

vallislupiproductions

inouiedistribution.pro

Fatlab Studio

Les Inestimables d'Ahasverus : ACHING BEAUTY, L'Ultima Ora (2004)

Le 23/10/2022

Un album touché par une grâce évidente, et finalement chef d'oeuvre.

Encore un premier album dans les Inestimables. Si j'en parle, c'est qu'il a lui aussi ce ton qu'on ne retrouve pas ailleurs, qui fait que j'y reviens fidèlement depuis sa sortie, en 2004. Il paraissait alors chez Brennus.
Son point d'orgue tient sur une note : « Pairsonality ». Minute précise 7:45.
Mais pourquoi commencer par la fin ?
On reprend pour les retardataires...
Aching Beauty, groupe de métal progressif. Il se forme en 1997.
EP d'abord. Puis Album.

« L'Ultima Ora »

Aching beauty
Passons sur l'artwork, son flou un peu dispensable autour du visage. Il a fait le job, retenu l'attention alors.
Production excellente. C'est perceptible dès les premières secondes. De magnifiques arpèges soulignés par un clavier. Piano, flûte. Glissent rapidement sur « Sublimation - Peter Pan Syndrome ». Escalade « Sublimation - Steps » et ses guitares puissantes.
La voix présente une certaine fragilité, un vibrato qui la caractérise agréablement.
Excellence du refrain, volubilité du clavier, virtuosité de la guitare.
Absolument magnifique ce « Sublimation - Steps ».

Il sonne terriblement, même aujourd'hui.
Le calme revient avec « Sublimation - Endlessly ». Je crois reconnaître un violoncelle.
« Pairsonality ». Mon morceau favori. Batterie solo. Basse percutante. Guitares heavy. Clavier enfin. Tout est paré pour porter la voix qui tarde à venir. Ca s'emballe et tourbillonne. Le chant vient mettre de l'ordre après plus d'une minute trente de musique. Il explore les basses, monte. Vibrato. Structure agitée. Refrain.
«  Looking for a goal, searching for an idol »
Très beaux choeurs (au clavier je suppose).
Le thème se répète, invente des variations.
«  Finally found my god, followed my idol »
Décline.
« Finally lost my god, destroyed my idol /Needed a man to transfigure me/He could be my guide, provide me strength and pride »
Jusqu'à l'envolée finale :
« Now that I’ve killed him… »
Cette note, la voix va la chercher et la tenir dans les aigus. C'est juste incroyable.Tout l'album s'articule autour. On est au sommet de l'oeuvre.

La descente se fait par une pente douce très agréable : « Glittering Images ». Les voix s'enchevêtrent. Les riffs reprennent le pouvoir sur la fin et « The Hundredth Name » nous ramène sur des terres chères à Dream Theater.
Calme et arpèges pour «  Soul's Wrinkles ». La voix effleure les cordes avec son vibrato. Puis elle part en fausset. Le morceau reste léger, à peine écorné par la basse qui cherche à claquer.
Prog Metal encore pour « Shatter The Shell », première des quatre parties du titre « L'Ultima Ora » qui conclut l'album. Guitare très technique, riffs solides.  Puis « Lost », morceau à la construction inattendue qui ne rentre dans le rang qu'à sa fin. La guitare lui règlera son compte avec « Aching Awakening », pièce instrumentale d'une grande richesse.
L'album trouvera sa conclusion en beauté avec « Masked Life », qui contient tous les ingrédients qui l'ont édifié. Fond prog' metal, riffs puissants, voix délicates, dialogues claviers/guitares, touches folk. Le morceau s'étire sur sa fin, comme pour récupérer après l'effort.
Aching Beauty, talentueux. Tellement prometteur dans ce registre. Les Parisiens se tourneront pourtant vers le rock indé et le chant en Français dès après « L'Ultima Ora ». Ces mecs avaient un beau bagage musical, et un chant d'une grande subtilité. Ils laissent au prog' cet album touché par une grâce évidente, et finalement chef d'oeuvre. Auraient-ils pu mieux faire ? Qu'auraient-ils pu ajouter après cette note ultime décrochée à 7:45 de « Pairsonality » ?

HOWARD, Event Horizon (sortie le 21/10/2022 - chronique)

Le 21/10/2022

Un groupe dont le talent singulier a déjà éclaté. Il confirme avec brio qu'il sait exploiter son identité sonore.

Retour du groupe parisien Howard dont nous vantions avec enthousiasme en 2020 l'album  « Obstacle ».
Howard est un trio de rock qui utilise comme The Doors une formule guitare/orgue Hammond/batterie qui lui donne un son caractéristique rehaussé par l'usage du thérémine
Après un EP et un album Howard est de retour le 21/10/2022 via KLONOSPHERE (Seeds Of Mary, Trepalium, Nebulizar) avec un album flambant neuf :

« EVENT HORIZON »

Howard 2
JM Canoville a signé le visuel de ce nouvel opus, enchevêtrement de cables à la fois moderne, coloré, psychédélique, totalement à l'image de cet album qui s'ouvre sur le titre « Bankable Sermon ».

Premier constat : la production donne un bel espace au grain du chanteur, et souligne la profondeur de l'orgue Hammond. Les instruments swinguent d'entrée tandis que le thérémine amène un grain de folie.
« Seeds Of Love » tente de proposer quelques notes sages qui s'étranglent tandis que des riffs puissants assènent le tempo.

« Need Want Get » surprend par ses sonorités et son chant parlé. Le trio prend toute sa place, les riffs martelés sont à peine emballés par l'orgue.
Une longue préparation introduit « Telescope » et, configuration oblige, l'ombre de The Doors surgit. Les riffs font exploser un morceau qui retrouve une ambiance de cathédrale du meilleur effet.
« I Hear A Sound » assume sa part psychédélique teintée d'une frénésie qui fait naître des images issues des 70's.  La production donne aux respirations un beau relief.

« The Way » cherche des sonorités profondes et fait surgir les notes de belle manière. L'esprit des Doors, encore, et de belles plages servies sur son aux petits oignons.
« Heedless » explose. Effets sur la voix. Le thérémine prend un aspect saturé qui part en foufelle.
« Event Horizon » s'assagit. Avec ses sept minutes et demie cette dernière piste est la plus longue de l'album. Howard est parfaitement à l'aise sur ces formats. Il l'avait démontré avec « The Void » sur l'album précédent. Ils lui permettent de dérouler sa créativité.
Ici, une guitare lead épurée se voit embarquée dans diverses ambiances, et c'est un peu comme si  Pink Floyd rencontrait The Doors. Howard réussit parfaitement son développement. Les instruments se mêlent agréablement, s'apaisent pour revenir furieux avant de s'éteindre tout à fait.
Ainsi s'achève un album au son rock, dans la lignée d' « Obstacle », pour un groupe dont le talent singulier a déjà éclaté. Il confirme avec brio qu'il sait exploiter son identité sonore avec un très bon album électrifié, actuel et déterminé. On n'en attendait pas moins de ces Parisiens, porteurs d'un précieux héritage qu'ils investissent judicieusement dans une musique psychédélique moderne.
La release-party de « Event Horizon »  aura lieu à Paris, au Bactstage BTM, le 03/12/2022.
Billetterie ouverte !

Line-Up :

  • JM Canoville : chant, guitares
  • Raphaël Jeandenand : orgue Hammond, synthétiseur, basse, thérémine
  • Tom Karren : batterie, samples, glockenspiel, flûte

Tracklist :
1.- Bankable Sermon
2.- Seeds Of Love
3.- Need Want Get
4.- Telescope
5.- I Hear A sound
6.- The Way
7.- Heedkess
8.- Event Horizon
Durée totale : 38mn env.

 

BAD KINGZ, Take Me Into Your Kingdom (sortie le 21/10/2022 - chronique)

Le 21/10/2022

Il est évident que les amateurs de hard façon Led Zep ou Free vont saliver sur cette galette où les qualités des musiciens éclatent, portées par des tempi ravageurs.

Né de l'envie de jouer un classic hard-rock influencé par des groupes du early 70's tels que Free, Thin Lizzy ou Led Zeppelin, Bad Kingz conjugue les talents de trois musiciens expérimentés, deux Français (Alex Sire à la basse et Chris Savourey à la guitare) et un Anglais (Tomas Baptista au chant). Encore qu'il me semble que Chris Savourey est Suisse. Alors tranchons : deux Français... dont peut-être un Suisse.
Le trio sort sans tarder, ce 21 octobre 2022, un premier album :

« Take Me Into Your Kingdom »

Badkingz cover
Si c'est Led Zeppelin qui vient en tête au début de l'album avec « They Come Here To Stay », et même Deep Purple pour les rythmiques, c'est que la production fait des oeillades aux 70's tandis que le chant de Tomas Baptista est capable d'envolées dont la référence ultime reste Robert Plant.

On pourra s'écarter de cette première impression par une écoute attentive, car la palette de Bad Kingz est plus large qu'une simple resucée des formations 70's, mais pour l'heure, c'est toujours aux sources du blues et du hard-rock que s'abreuve « Take Me Into Your Kingdom » en seconde piste. Le chant est groovy,  la section rythmique sèche et agréable.
« It's A Long Way Down » poursuit sur le même rythme, avec un pont savoureux suivi par un solo du même tonneau. Il est déjà évident que les amateurs de hard façon Led Zep vont saliver sur cette galette où les qualités des musiciens éclatent, portées par des tempi ravageurs.
« I'm Seeing Blue » met Bad Kingz à l'heure du blues. Ce quatrième morceau fait flamboyer chant et guitare qui se relaient pour nous entraîner.
« The Mirror » propose un réveil boogie-hard-rock énergique avant qu'une ballade (« Friend ») n'arrive à mi-album, seulement portée par la guitare acoustique et la voix. Il n'est besoin de rien de plus pour servir cette mélodie très douce à laquelle les silences donnent de la profondeur. Le chant part un peu plus bas avant de prendre son envol.

« Fire All I Need » met fin à cette parenthèse acoustique et la référence Steelheart nous vient en évidence tant le chant de Tomas Baptista nous semble plus proche d'un Miljenko Matijević que d'un Robert Plant.
« Hear Me Now » et « Rebuild »  retournent vers des rythmes 60's/70's évocateurs de Free, agrémentés de passes de guitares lead aussi courtes que lumineuses.
« Horizon Of Hope » martèle ses riffs pour apporter une courte conclusion instrumentale à l'album.
Malgré une virtuosité évidente Bad Kingz n'en fait jamais trop. Ses musiciens expérimentés se placent au service des compositions dans une exécution réjouissante, ils réalisent leurs prouesses avec une une grande sûreté. Le songwriting allié à la dextérité alléchante du trio lui permettent de ne faire aucun round d'observation et  promettent ce disque à une grande longévité sur les platines des amateurs de classic hard-rock. Ils placent « Take Me Into Your Kingdom » parmi les sucreries de cette année 2022. 
A ne rater sous aucun prétexte ce très bon album est disponible dès maintenant chez M&O Music et sur vos plateformes habituelles.