Chronique d'Album : EVIL MINDED (Heavy Metal) Weighing Of The Heart (Démo, 2020)
Chronique d'Album : EVIL MINDED (Heavy Metal) Weighing Of The Heart (Démo, 2020)
Le 08/08/2020
Groupe : EVIL MINDED
Album : Weighing Of The Heart (Démo, 2020)
Genre : Heavy Metal
Origine : Toulouse
Par Dam'Aël
Le groupe :
On aurait pu les surnommer les Dupont/Dupont du Rock Toulousain, Jonathan Sendrané et Jonathan Jourdan se passionnent pour le Rock des années 70’s /80’s et c’est dans cette contrée gauloise qu’ils font la connaissance, en 2010, de Romain (!!!), Romain Bourgeois, et qu’ils s’aventurent tous trois dans leur histoire musicale personnelle. Le trio se partage les tâches, Jonathan Sendrané et Romain prennent les guitares, formant les Dupont/Dupont de la guitare - je rigole - et Jonathan Jourdan s’octroie les baguettes magiques de la batterie. Il faudra attendre 2013 pour compter sur Anaïs Abbadi pour assurer le chant et Yann Lehue la basse. C’est alors que le nom du groupe est décidé : Evil-Minded (Evil-MindedOfficial) et que leur musique prend l’étendard du Hard Rock. 2015 est une année importante puisqu’ils enregistrent leur première démo “Rock’N’Roll Road” suite à la rencontre d’un ingénieur du son qui n’est pas dans la catégorie “poids-plume” puisque Plume a déjà travaillé avec Sidilarsen : pas moins que çà! En ressortent 10 titres aux sonorités 70’s revues et corrigées, dont les textes sont parfois engagés.
Premier EP "Rock'N'Roll Road" de Evil-Minded - 2015
Quel groupe n’a pas connu de divergences musicales ; Evil Minded n’y échappe pas. Perte du bassiste Yann et de la chanteuse Anaïs, ce qui amène Jonathan Sendrané à pousser les vocalises, campé derrière sa guitare (double fonction. L’histoire ne dit pas s’il a double cachet.... Pardon...) et y compostant un timbre plus Heavy. Et vlan! çà c’est fait. Le problème du bassiste se résout dans une foulée de métalleux énergique et voici que Damien Oliveira arrive au grand galop chaloupé d’une machine de guerre, arrache la basse laissée orpheline et, nouvelle apogée oblige, le 17 mai 2019, le premier album de Evil-MindedOfficial éclot à la rosée du matin (normal, Toulouse, la ville r..., oui je sais, je vais finir par me faire virer). "Into The Jaws Of Death" est un album au titre sérieux puisqu'il rend hommage à la photographie du même nom, prise le 6 juin 1944 par Robert F. Sargent lors du débarquement de Normandie.
La presse en a parlé : https://www.themetalmag.com/evil-minded-into-the-jaws-of-death-cd-digital-17th-may-2019-self-produced/ https://www.auxportesdumetal.com/reviews/EvilMinded/evilminded-intothejawsofdeath.html http://france.metal.museum.free.fr/chros/e/evil_minded_02.htm
Photo de Robert F. Sargent - 6 juin 1944 - L'album "Into The Jaws Of The Death"
Les compositions sont non moins sérieuses puisqu'elles traitent des conflits belliqueux mondiaux et rendent "hommage aux soldats ayant donné leur vie pour défendre les couleurs de leur patrie, au travers de textes évoquant les plus grands conflits de notre monde, tels que les guerres mondiales, la guerre froide, l'extrémisme religieux”. Après avoir parcouru la France et lustré leur semelles sur les planches d'un certain nombre de scènes pour défendre leur premier album, Damien lève le pavillon blanc et laisse sa place à Guillaume Lefebvre, fondateur et compositeur de Nemedian Chronicles.
La seconde démo "Weighing Of The Heart" sort dans les bacs le 4 juillet 2020.
La démo :
"Weighing Of The Heart" est un trois titres de moins de 20 mn de Heavy Metal bien ciselé, efficace, carré et implacable où les compositions sont parfaitement élaborées.
1789 (6’14) . En chargeant ma platine, bien décidée à découvrir la nouvelle démo de Evil-Minded tout en préparant un bon café, j’ai cru qu’un petit diablotin me l’avait remplacée par un BlackRain de dernière mixture ; Swan sort de cette platine!!! Ce n’est pas toi que je veux écouter ce matin... Telle a été ma première surprise dès les premières vocalises de Jonathan. La base rythmique bien heavy est dans un accord parfait avec la thématique du morceau : Evil-MindedOfficial est parti pour faire sa petite révolution dans ce monde, bien décidé à défendre ses couleurs sur fond de bleu/blanc/rouge bien sûr. Le solo qui s’annonce avec un changement très net de tempo est sobre, efficace, non démonstratif et laisse place à chaque guerrier du titre, que ce soit la basse ou la batterie, avec une basse qui accompagne avec une fidélité exemplaire les choeurs de fin de titre. A noter ce côté un peu celtique de la guitare en introduction et cette rythmique de marche citoyenne décidée à vaincre et gagner ses droits, sans oublier de noter par ailleurs, le travail de martèlement de la grosse caisse qui appuie avec une efficacité implacable cette dynamique de combat.
Unmerciful Life ( 3’56). La musique est bien engagée comme le combat et se traduit par un véritable Heavy d’attaque où les riffs sifflent et atteignent leurs cibles, dans une musicalité acérée dans laquelle le vrombissement de la basse, incisif déchire tout sur son chemin. Les Toulousains aiment à s’accorder des changements de tempo pour renforcer les paroles de leurs textes engagés et forts. Sujet grave, Jonathan accorde sa voix dans des timbres plus graves qui lui vont bien. A noter les cinq dernières notes de la basse mises en exergue, effet de surprise garanti. Là encore tout est bien ficelé.
Weighing For The Heart (7’08). Démarrage au quart de tour, super duo basse/guitare qui crée un groove d’attaque plus qu’efficace qui est vite complété par une batterie survoltée qui, lorsqu’elle l’est moins, est suppléée par une grosse caisse tambourinante où la double pédale est très judicieuse, donnant le ton au sujet évoqué ; ça martèle et on aime...beaucoup! A s’essouffler par un headbanging qui va mettre à dure épreuve vos cervicales. On vous aura prévenus! J’adore le côté sombre de la basse et la répétition des riffs bien lourds qui font un heavy bien catchy à la Evil-Minded.
Le magnifique artwork a été réalisé par un artiste guatémaltèque Mario Lopez. A noter le petit détail de la plume dans l'un des plateaux qui n'est pas sans rappeler le dernier membre arrivé dans la formation et qui peut, de surcroît amener à y trouver une connotation symbolique où un tout petit rien peut faire basculer notre monde dans de terribles situations.
En 1947, une horloge virtuelle (Doomsday Clock) a été créée et mise à jour par les directeurs du « Bulletin of the Atomic Scientits » de l’université de Chicago, une revue scientifique qui traite de la sécurité mondiale. Sur cette horloge, minuit représente la fin du monde.
L’horloge utilise l’analogie du décompte vers minuit pour dénoncer le danger qui pèse sur l’humanité du fait des menaces nucléaires, écologiques et technologiques. Le nombre de minutes restantes avant minuit (Heure de fin du monde) est mis à jour après une estimation collégiale, et en fonction de la menace sur la terre. Plus la menace est imminente, plus on se rapproche de minuit. Il survient un événement grave qui pourrait nous amener à la guerre ? On avance l’aiguille de l’horloge !
En 1947 l’heure était fixée à 23h53.
Depuis le 23 janvier 2020 l’horloge affiche minuit moins cent secondes (23h58 min 20 s) en raison de l’ « incapacité des dirigeants mondiaux à faire face aux menaces imminentes d’une guerre nucléaire et du changement climatique ».
Ainsi, dans sa chanson « 2 Minutes to Midnight », (2 minutes avant minuit), Iron Maiden fait référence à l’horloge de la fin du monde qui en septembre 1953 avait atteint 23h58. Cette année-là, à la suite des essais de la bombe H par les États-Unis et l’union soviétique, l’horloge a été très proche de minuit.
Créée en 84, cette chanson est une accusation. Elle accuse la guerre ayant pour but le profit et la destruction négligente du seul rocher sur lequel nous devons vivre. La guerre est comme une grande entreprise, un système de prédation économique et social et les seuls qui en pâtissent sont les gens ordinaires, et non les magnats et les politiciens qui la causent et la perpétuent.
La notion d’Economies de guerre est apparue, évoquant ces complexes militaro-industriels qui tirent profit de toute entrée en guerre d’un pays suffisamment prospère.
La convoitise et la négligence, deux grandes menaces humaines qui font avancer l’aiguille sur l’horloge, qui nous amènent au bord du gouffre.
La musique comme message d’alerte… Iron Maiden s’en charge.
LIVE-REPORTEVER AFTER-ANTIPOD-STEREOSUCKERSauROCK N EAT (Lyon-13 janvier 2022)
Par Dam'Aël
Habitant sur Saint-Raphaël, je n'étais pas revenue au ROCK N EAT official(by céd & mike) située quai Arloing dans le 9e arrondissement de Lyon, depuis le passage de Mobius, Altesia et Talvienkeli le 28 octobre 2021. Je me replonge dans l'univers bien particulier de cet endroit atypique de par son architecture. Au niveau "déco", on confirme le fidèle flipper Iron Maiden, une section de carcasse de voiture parée d'un drapeau anglais (Iron Maiden oblige), une sculpture par soustraction de Eddie (Iron Maiden oblige), un baby foot sur roulettes mais oups banal (Iron Maiden évincé). Pizza, burger, frites défilent sous mon nez, beer, bier, birra, cerveza, bière pétillent dans les gobelets à l'effigie du Rock N Eat.
Venue principalement pour soutenir et assister à la première de Antipod, j'en profite aussi pour découvrir en live ce vendredi 13 janvier Ever After et Stereosuckers.
STEREOSUCKERS :
Le quartet est composé deTerence Bougdour (Filthy Brats) au chant, Dizzy Viper (Sleekstain) aux guitares et Gregg Erin (8Ball Ink) à la basse et CJ Butcher à la batterie et investit la petite scène avec le sourire franc et communicatif de Terence. Il le gardera tout au long de ce set qui nous envoie en pleine face, en mode bonne droite de boxeur, leur hard Rock old school posé sur une voix très identitaire, parfois même avec un mélange de Billy Idol et de Brian Johnson qui a attiré mon attention. C'est efficace, carré, joué avec passion. ils sont là pour se faire plaisir les guys, ça se voit et ça se transmet au public bien présent. Les quatre singles de la formation Revolutiön, Moments Like These, Still In my Dream et My Home Town sont proposés dans une setlist de dix titres, ponctuée d'une magnifique balade électro-acoustique qui narre avec beaucoup d'émotion une déception sentimentale vécue par le guitariste lui-même. Le groupe prévoit la sortie de son premier EP, on garde donc un œil de Rockeur sur eux. Stereosuckers, vous avez parfaitement chauffé la scène pour l'entrée du groupe Antipod.
ANTIPOD :
La formation lyonnaise formée par Sébastien Lelong attendait cet évènement depuis des mois et imaginez sept bipèdes qui piétinent depuis de longues journées avec cette envie irréductible de fouler les planches du Rock N Eat! Non seulement ils ont soulevé la poussière résiduelle de cette scène mythique, bousculé les nuages de fumée imaginés par la scénographie, libéré les watts haute tension, mais ils sont allés jusqu'à déclencher l'alarme incendie à la fin de leur set. Quand Antipod décide de marquer les esprits, il sait s'y prendre!
L'entrée du groupe s'effectue membre par membre fédérant un public déjà bien excité et encore plus interactif avec le groupe; il est aussi là pour Antipod et sa toute première prestation scénique!.. Un vendredi 13 !!! Je pourrai même les soupçonner d'avoir acheter sept billets de loterie...
Revenons sur leur set d'une durée d'environ quarante minutes : après une intro au séquenceur, les Lyonnais s'échauffent avec élégance, talent et force sur Heylel au chant féminin proposé par Jemina Robineau, très maîtrisé et délicat. Naufrage suit avec l'arrivée masculine, en second lead vocal, de Stéphane Monserrat en tenue de rockeur accompli (Il sévit aussi dans le groupe clermontois depuis plus de trente ans Awacks). La complicité est réelle et magique et les deux chants offrent une précision et une justesse irréfutables. Aucun doute, le potentiel est là et confirmé de surcroît par une section rythmique de haut niveau. A n'en point douter, Antipod et son avenir sont à surveiller et à suivre avec beaucoup d'assiduité.
Le duo enchaîne sur Ne Jamais Douter. Si jamais les membres d'Antipod ont un quelconque doute sur leur talent, on les rassure immédiatement "Ne Jamais Douter" doit être la devise princeps de la formation. La vie au Temps prend le relai avec pour terminer leur passage sur scène, Nouvelle Ere qui devrait être désormais l'horizon de vie de Antipod. Il est indéniable que la qualité instrumentale fait mouche, et on fait un clin d'œil au tout nouveau batteur Aurel Haddock qui a su reprendre au pied levé les baguettes de Greg en y apportant une touche personnelle sans revisiter totalement le travail originel des percussions, une touch plus métalleuse pour cette section rythmique qui explore avec une réelle alchimie Heavy, Symphonique et Progressif dans un espace très mélodique. Les compositions sont riches, variées : l'auteur, compositeur n'est autre que le claviériste et fondateur du groupe, Sébastien Lelong. On cite Bilel Adda à la guitare rythmique, Matthieu à la basse et Elias Bouabib à la guitare lead, qui lâche des soli solides, parfois shreddés qui déchirent et qui font leur effet. Un potentiel dans les cordes d'Antipod.
Je rejoins Noise Injection sur la perception du son selon l'endroit où l'on se trouve. Les voix de Jemina et surtout celle de Stéphane auraient mérité un peu plus de mise en avant sur l'instrumental.
Antipod est en train de finaliser son tout premier album EVEIL qui sortira dans les bacs vraisemblablement dans les semaines voire les mois à venir ; un album qui devrait prendre sa place dans le catalogue international du label italien Wormholedeath.
Merci encore à Sébastien Lelong et sa petite famille pour l'accueil particulier qu'ils m'ont accordé.
EVER AFTER :
Ever After en chiffres :
2017 : formation du groupe par Hélène Finaud (chant lead) et Laurent Moulin (basse et chant), basé sur des reprises
2018 : Eclosion du groupe sur des compositions
2019 : 1er EP "Lost Control" un 5 titres
2020-2021 : vide temporo-spatial Covid
2022 : clip de "Earth Rehab" (27/11/22)
2023 : Sortie du premier album Fucking Phoenix et sa release party au Rock N Eat (13/01/23), avec Romain Thual à la guitare, Anthony Sejalon à la batterie, Loïc Dole à la guitare et Jérémy Gubian au clavier.
Ever After est prêt à en découdre car l'ambiance est électrique, le public réintègre la salle du Rock N Eat après la fausse alerte incendie, une façon originale de la part d'Antipod, de passer le relai à leurs confrères Lyonnais. Le combo est là pour défendre son premier album Fucking Phoenix, tout frais, rempli de motivation, de plaisir, d'énergie. Le ton est très rapidement donné avec une ligne vocale féminine qui aiguise quelque peu notre curiosité. Le spectre vocal de la chanteuse est très intéressant et son songwriting l'est tout autant. Je serais même tentée de dire qu'elle ne nous a peut-être pas donné la totalité de son potentiel dans cet opus. Hélène au fin fond de ses retranchements pourrait être une sacrée surprise. C'est pourquoi j'attendrai le second album avec beaucoup d'impatience. Cela dit, les six membres de Ever After, avec les dix titres de Fucking Phoenix, ont offert une prestation sérieuse, passionnée et digne d'un groupe qui en a sous les fers. Un Metal Symphonique qui n'a pas à faire rougir tant le travail est sérieux, accrocheur et pour lequel la patte Ever After marque au fer rouge un "Symphonique au cachet dingue" comme l'a très bien écrit mon confrère Ahasverus ( sa chronique : http://www.ahasverus.fr/blog/ever-after-fucking-phoenix-13-01-2022.html). Une véritable surprise malgré la panne vite résolue de la tête d'ampli guitare qui est venue compléter le monde de l'imprévu. Une soirée pleine de rebondissement sur fond de talent et de bienveillance.
On rappelle que Ever After sera présent au PLANE 'R FEST qui se tiendra les 6 et 7 juillet prochain dans la région lyonnaise.
Merci à tous pour cet excellent moment musical, festif et bienveillant.