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Le nouveau DELAIN sortira en 2023

Le 29/11/2022

« Dark Waters », le nouvel album de Delain sortira le 10/02/2023 via Napalm Records.
Delain artwork
Delain a connu quelques turbulences dans son line-up en 2021. Il évolue désormais dans une nouvelle configuration totalement en ordre de marche : Martijn Westerholt (clavier et principal compositeur du groupe), Ronald Landa (guitare) et Sander Zoer (batterie) sont maintenant accompagnés par Diana Leah (chant) et Ludovico Cioffi (basse).
Martijn Westerholt nous parle de ce nouvel opus :
« Cet album capture tous les éléments qui composent la personnalité de Delain : nos riffs de guitare distinctifs, nos parties orchestrales grandioses, les techniques de chant metal et pop, le son du rock opéra couplé à celui du synthé des années 80. En résumé, c’est vraiment un album identifiable à Delain parsemé d’éléments reconnaissables de Delain, mais aussi de nouvelles influences marquant ainsi une progression. »
Delain a révélé deux extraits de « Dark Waters », avec dans un premier temps « The Quest And The Curse », un titre éminemment symphonique qui permettait de faire connaissance avec le nouveau line-up.

Aujourd’hui Delain revient pour nous présenter « Beneath », son nouveau single-clip, avec de belles images aquatiques, très bien réalisé. Ce morceau allie puissance et mélodie ; Diana Leah partage le chant avec Paolo Ribaldini.
Martijn Westerholt estime que « Beneath représente très bien l’album et Delain dans leur ensemble car il englobe tous les éléments reconnaissables du groupe que vous retrouverez sur Dark Waters. »

  • « Dark Waters » voit également la participation de Marko Hietala (ex-Nightwish, déjà présent sur le premier album du groupe) et de  Ruud Jolie (Within Temptation).

Du lourd dans ce qu'il montre, du lourd en perspective !

« Dark Waters » sera disponible aux formats suivants :

  • Double vinyle noir
  • Lot CD avec pochette 3 volets + t-shirt (uniquement disponible sur la boutique Napalm Records)
  • Double vinyle bleu marbré / noir / blanc - édition limitée à 300 exemplaires (uniquement disponible sur la boutique Napalm Records)
  • Coffret en bois : 2 CDs (album + version instrumentale), un coffret CD avec la version orchestrale, 6 sous-verres, un drapeau, une carte postale à l’effigie du groupe - édition limitée à 500 exemplaires (uniquement disponible sur la boutique Napalm Records)
  • Album digital

Delain coffret en boisCi-dessus l'édition Coffret en bois

Les précommandes sont ouvertes ICI.

OÏKOUMEN, L'interview

Le 28/11/2022

« On voudrait faire des morceaux qui interpellent. »


Début novembre 2022 Oïkoumen sortait son premier album, un opus progressif, baroque et lyrique intitulé « Dystopia ». L'affaire était suffisamment intrigante pour que nous ayons envie d'en savoir plus. Laura (chant, paroles) et Elie (guitare, musiques) ont accepté de satisfaire notre curiosité...
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Photographie : Daniel Hempel


Bonjour Oïkoumen. Pouvez-vous m'éclairer sur la signification de ce nom ?
Laura Mazard :
Oïkoumen est une déformation du mot grec oikoumene qui signifie “l’ensemble du monde connu” et habité par l’Homme. Le terme, centré sur l’Homme, évoque également le rapport qu’il entretient avec son environnement et ce qu’il en connaît. De fait, il suggère aussi en négatif ce qu’il lui reste à découvrir. Dans nos chansons, nous abordons et aborderons beaucoup de thématiques relatives à ce lien entre l’Homme et ce qui l’entoure, entre l’Homme et ce qu’il est, entre l’Homme et ce qu’il connaît ou rêverait de connaître. 
Influencés par le métal symphonique à la création du groupe en 2017, vous vous en détachez dès le premier EP, un trois titres présenté en 2020 ?
Elie Veux :
A vrai dire on a du mal à se classer ! Le terrain de base de la formation était effectivement symphonique mais nous souhaitions aborder des thématiques qui n’entraient pas forcément dans le genre et surtout transmettre des émotions plus brutales qui nous emmenaient vers d’autres façons d’écrire et de penser nos morceaux. Je considère que la rupture s’est faite à partir du single The Green Queen qui a été réalisé pendant le processus d’écriture de l’album.

En revanche, l’EP est, dans mon esprit, plus ancré dans la tradition symphonique avec des titres comme Enchanted World et Deus Vult bien que Pompéi se rapproche déjà plus d’un aspect “prog”. Cette idée est d’autant plus affirmée dans ma tête par le fait que les thèmes y sont plus légers et enchanteurs que sur le single et l’album où on a décidé de parler de ce qui nous prend aux tripes.

Malgré un son cru, ce premier EP reste très fréquentable, et même intéressant, justement avec des titres comme « Pompei »...
Laura Mazard : Pour l’EP nous n’étions (vraiment) pas du tout entourés d’où ce son qui ne correspond pas à ce vers quoi on est allés ensuite. En ce qui concerne Pompéi, il correspond à la lignée “historique” qu’on s’était donnés en début de voyage.
Quelques reprises pour occuper le terrain... J'ai trouvé gonflé de s'attaquer à Rammstein !
Laura Mazard : En effet, on fait aussi des reprises pour se mettre au défi et s’exercer le temps de mener à bien les compositions originales ! Rammstein était un de ces défis ! Plus ça a l’air impossible à reprendre plus c’est stimulant ! En ce qui me concerne, ça m’a obligé à réfléchir vocalement complètement différemment de d’habitude et à explorer de nouvelles contrées où je ne serais pas allée autrement !

Elie Veux : Dans le même esprit on s’est essayés sur du Children of Bodom, Trivium et Arch Enemy ! En plus de travailler d’autres arrangements vocaux et parfois s’attaquer à la structure (comme dans Those Who Fight). C’est aussi l’occasion de montrer nos goûts musicaux.
Début novembre 2022, premier album, avec une production nettement meilleure.
Laura Mazard :  En effet, pour l’album on était bien mieux entourés ! Grâce aux judicieuses recommandations de nos compères de chez Exanimis, on s’est tournés vers un humain pour la batterie et quel humain ! C’est Clément Denys, excellent batteur de chez Fractal Universe qui a donné vie à nos rythmes et Flavien Morel s’est chargé du Mix ! C’était un vrai bonheur pour nous !
« Dystopia » (c'est le titre de votre album), c'est dix morceaux, de « Dystopia » à « Utopia ». Quel fil les relie ?
Laura Mazard :
L’album est une lente évolution de l’obscurité vers la lumière. Il a été composé il y a deux ou trois ans (oui, on a eu de gros problèmes de production qui ont énormément retardé la sortie du projet !) à une période pleine de colères, de prise de conscience sur l’environnement et la société et tout cela a guidé l’album. Quand on prend conscience d’un problème, il y a plusieurs façons de réagir : d’abord la colère qui peut se conclure en désespoir ou en envie de se battre et d’y croire. C’est ça Dystopia, un album qui commence avec des titres sombres et pessimistes pour s’ouvrir ensuite sur un chemin alternatif où l’optimisme a sa place, où l’envie d’y croire donne l’énergie pour se battre. Dystopia parle d’une planète détruite, d’une humanité écoeurante, Utopia met en lumière les beautés qui nous entourent et la force que donne l’espoir.  
Oikoumen artwork

 

Musicalement, vers quoi vouliez vous tendre ?
Laura Mazard :
On tend vers quelque chose de plus incisif, cru et sincère. On voudrait faire des morceaux qui interpellent, pas qui flattent l'oreille, quitte à ce que ça dérange. On voudrait faire quelque chose qui touche, qui vient secouer l’auditeur. On voudrait aussi aller chercher les émotions qui dérangent tout en proposant des morceaux qui abordent des sonorités plus douces.
Elie Veux : Effectivement, on cherche à faire correspondre ce que l’on souhaite exprimer avec la musique sans nécessairement s'enfermer dans un style de métal. Ainsi, si on estime que des riffs se rapprochant du trash, du djent ou du heavy (etc) nous paraissent plus pertinents pour parler de telle ou telle chose, on le fait. Cependant, je veille toujours à conserver le fil conducteur orchestre (parfois en simple soutien ou beaucoup plus présent) et voix claire. C’est ainsi que l’on se retrouve avec des titres comme Amandla avec un esprit plus heavy (car on veut fédérer) et à l'opposé Slaughterhouse qui possède des couplets incisifs et des refrains à la limite du trash (exprimant l’horreur).
La voix de Laura Mazard est lyrique. Vous m'en dites un mot ?
Laura Mazard :
J’ai en effet une formation lyrique mais je m’en détache beaucoup dans mes interprétations. Pour Dystopia, l’idée était ici de casser le son pour le rendre plus humain. Je ne couvre pas souvent mes notes comme dans le chant lyrique où le son est très rond et solennel et je ne déploie pas de long vibrato. Je voulais faire quelque chose de plus écorché, comme un cri. Donc oui, il y a une base et un registre lyrique mais très déstructuré et abîmé. Par moment, je fait cohabiter ce choix d’interprétation avec une voix de poitrine qui sera peut-être plus présente sur l’album II !

Comment s'est déroulé le processus de composition ? La voix a-t-elle été pensée immédiatement comme un instrument, ou les lignes de chant ont-elles été composées après coup ?
Elie Veux : Je confirme écrire très souvent mes mélodies lead et les riffs/orchestres avant le texte. La musique est écrite à partir des thèmes de chaque morceau que l’on détermine à l’avance avec Laura puis je me lance dans la compo. La suite sera légèrement différente car j’ai plus tendance à réaliser un premier jet à partir des thèmes puis, en cours de route, demander à Laura d’également écrire un premier jet à partir du “brouillon” de mélodie et ainsi être plus souple pour “adapter” la mélodie au chant (ce fut le cas sur The Green Queen). Après on estime que ça fait partie de notre “signature” et on trouve l’effet intéressant d’utiliser des intervalles plus larges. Aussi, sur Dystopia, on voulait faire quelque chose de très resserré et piqué pour les premiers morceaux car on trouvait qu’une interprétation plus tight a tendance à souligner l’angoisse (aussi bien sur le chant que sur le bloc guitare/basse/batterie).
Laura Mazard :  Je confirme… la voix a en effet été composée comme un instrument ce qui, il faut se le dire, a parfois été un énorme défi technique !
J'ai finalement trouvé que « Dystopia » ne s'était pas tant éloigné que ça de ses origines  « métal symphonique » avec des titres comme « Utopia », une magnifique composition de plus de neuf minutes, même si je vois plus globalement le groupe comme une formation de métal moderne et progressif, avec une touche de baroque et de lyrique...
Laura Mazard :  Alors là, nous sommes ravis d’avoir votre impression sur la question car en effet, comme dit plus tôt on a bien du mal à se classer et il me semble que votre impression décrit bien le flou artistique dans lequel on se trouve ! En fait, dans la formation, on vient tous d’univers différents et on les fait se rencontrer. Les instrus sont sûrement plus progressifs et la voix et les orchestres plus symphoniques et le tout fait un joyeux mélange qu’on ne sait pas trop qualifier. On fait du Oïkoumen on va dire !
Votre actualité dans les prochains mois ?
Laura Mazard :   Nous sommes actuellement en train d’essayer de promouvoir l’album afin de se faire connaître et de mieux s’entourer encore. On voudrait notamment recruter un batteur, trouver un label et des collaborateurs afin de pouvoir mieux spécialiser les tâches ! Bien sûr, on postule aussi pour faire des concerts ! Du côté créatif, l’album II est en cours ainsi que divers projets pour faire le lien !
Elie Veux : Et un Deus Vult anniversary (morceau de l'EP) avec nouvel arrangement prévu début 2023… en plus de ce qui a été mentionné par Laura ci-dessus !
Merci Oïkoumen de m'avoir répondu.
Laura Mazard : Merci à vous de nous avoir donné une voix ! C’est bien sûr toujours un bonheur pour des artistes de pouvoir s’exprimer sur leurs projets qui représentent souvent des années de travail, d’émotion, d’envie et d’ambition ! Merci pour ça et longue vie à la chronique !
Elie Veux : Merci de nous avoir accordé ce temps ! En effet, c’est très agréable de pouvoir exprimer notre vision du projet et ce qu’on veut en faire mais aussi d’avoir les retours et les impressions des gens qui nous ont écouté !
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Photographie : Daniel Hempel

THE RIVEN, Peace And Conflict (25/11/2022 - chronique)

Le 27/11/2022

Le songwriting et le talent ouvrent le champ des possibles à un groupe à fort potentiel dont on n'a assurément pas fini de vous parler.

Un peu d'histoire : le samedi 6 avril 1974, le groupe ABBA remportait l'Eurovision avec une chanson qui célébrait l'une de nos défaites.

DEPUIS, LES SUEDOIS DOMINENT LE MONDE DE LA MUSIQUE  !
En ce 25 novembre de l'année 2022, ils reviennent — non pas Abba mais les Suédois ! — via le label The Sign Records, pépinière de talents incontestables. Sont nominés dans la pépinière : MaidaVale, Hot Breath, Heavy Feather, Children of the Sün, Grande Royale et autres NEPHILA. J'en oublie au fond de l'enveloppe, c'est certain.
C'est qu'ils arrivent en convoi de Stockholm (prononcé en suédois « stɔkː(h)ɔlm »), nos Scandinaves. Ou de Göteborg-Rock-City (prononcé en suédois « ʝøːtəˈbɔr »), ou de Malmö (prononcé en suédois « malːˈmøː ») ou de n'importe où en Suède (prononcé en suédois « ninːpø':tu' »)  afin d'assurer leur suprématie et de faire en sorte à coups de prix modiques — 7 € seulement sur Bandcamp ? Ah les salauds ! — que le trou ne se referme pas...
La dernière saillie en date de  The Sign Records est assurée par The Riven. Le quintet est actif depuis 2016. Il pratique un  rock/hard rock influencé par les 70's — c'est le crédo du label  — et il commet ici son second long format :

« Peace And Conflict »

The riven conflict

« Peace And Conflict » est un neuf pistes d'environ trente-sept minutes.
Maarten Donders en a réalisé l'artwork.
L'album a été enregistré aux La Cavana Studios par Arnau Diaz, guitariste de The Riven. Le mixage et le mastering sont de Ola Ersfjord.
Passons à la musique. Ca commence en dynamique avec deux pièces assez proches. Les guitares hard-rock savoureuses (à la Foghat) et la basse s'activent (« On Time » et ses choeurs bien fichus, « The Taker »).

« Peace And Conflict » leur succède. Il donne son nom à l'album. Il est plus lent, se rapproche du rock psychédélique. La voix de Totta Ekebergh se fait rageuse. Puis le morceau part en guitares à la tierce. La pièce, bien ficelée, prend de la densité.
Les cordes et les lyrics de « La Puerta Del Tiempo » nous transportent en Espagne le temps d'un interlude. Ca ne dure pas : la batterie reprend la main avec le chaloupé « Sorceress ».
« On Top Of Evil » flirte avec le doom puis le quitte pour s'emballer dans un final aux séduisantes rythmiques sabbathiennes.
Un hard classique prend le relais (« Fly Free ») et, là encore, s'autorise de belles lignes de guitares.

Très jolie pièce aux cordes claires, « Sundown » permet à Totta Ekebergh de s'approprier l'espace et de nous donner la mesure de son talent.
Le bluesy « Death » cloture l'album. La fin est épique.

Ces neuf morceaux composent un cocktail très ouvert dans un album dont les influences puisent dans le rock, le hard-rock, le rock psychédélique intense et le heavy du début des 80's. Le chant féminin est puissant et bien ajusté, les guitares jouent volontiers à la tierce, la basse aime les chemins de traverse. L'interprétation est brillante tandis que le songwriting ouvre le champ des possibles à un groupe à fort potentiel dont on n'a assurément pas fini de vous parler. Décidément, on ne peut que vous recommander de suivre The Sign Records, leur label, qui continue à nous enchanter avec des ambassadeurs toujours de très haut niveau.
« The history book on the shelf /Is always repeating itself », prévenaient Agnetha et Anni-Frid. Nom d'un fjord ! La Suède, musicalement, n'est pas prête de lâcher l'affaire.

THE BOBBY LEES, Bellevue (07/10/2022 - chronique)

Le 27/11/2022

The Bobby Lees frottent leurs cordes jusqu'à dézinguer tout un pit.

Quatre mois seulement après l'EP « Hollywood Junkyard », The Bobby Lees remettaient le couvert avec :

« BELLEVUE »

The bobby lees artwork
Un treize pistes de trente-et-une minutes, soit une durée moyenne de 2:38 par morceau !

Un album partiellement réchauffé puisque les quatre titres de l'EP « Hollywood Junkyard » sont intégrés à ce nouvel opus (dont un lifting sous speed d'un morceau de The Waterboys qui, je vous le livre pour l'anecdote, fit le bonheur de la saison 3 de Miami Vice en 1986).
Réchauffé ne veut pas dire tiède ; ne boudons pas notre plaisir : The Bobby Lees portent leurs compositions à ébullition !
D'autant que « Bellevue » est produit et mixé par Vance Powell (Jack White, Chris Stapleton) au Sputnik Sound de Nashville. « Vance a aidé à transformer certaines des pistes en quelque chose que nous n'aurions jamais pu faire par nous-mêmes », confesse le groupe.
Pete Lyman (Tom Waits, Rival Sons) s'est chargé du mastering.
Composé durant la pandémie, « Bellevue » se veut plus ouvert que ses prédécesseurs et fait dire au groupe qu'il prend des risques et fait « des choses musicalement plus étranges que par le passé ».
Si la musique est collective, les paroles sont signées Sam Quartin (chant, guitare).
Et puis « Bellevue » c'est également neuf morceaux inédits qui déboulent à fond avec la chanson-titre.

Elle donne le ton d'une galette qui n'hésite pas à envoyer ses médiators au charbon, sous la barre de la minute trente. C'est efficace !
Garage et minimaliste, « Bellevue » ralentit parfois le temps d'un blues pouvant évoquer un Tom Waits qui se serait converti au grunge (« Strange Days »). Mais partout ils privilégient l'urgence, font cingler leur came avec insolence jusqu'à un final instrumental réussi.
The Bobby Lees vont à l'essence du punk-rock, ils y vont vite et ne laissent pas les chiens pisser après les roues. Ils ont les épaules pour devenir une référence, maltraitent les guitares, hurlent pour notre plus grand plaisir et frottent leurs cordes jusqu'à dézinguer tout un pit.
Instinctif et jubilatoire,  « Bellevue » déménage. Il s'écoute en boucle.
Soyez gourmands, on vous le recommande instamment !
« Bellevue » est disponible depuis le 07/10/2022 via Ipecac Recordings.

ETWAS, L'interview de Silver (guitare)

Le 27/11/2022

« L’envie d’aller plus loin dans la brutalité était évidente. »


Début septembre 2022, ETWAS sortait « Enochian Keys - Chvpter I », son premier album, mélange  de black et de métal symphonique.

Guitariste de la formation, Silver Croze, revient avec nous sur le parcours du groupe, son orientation musicale et la construction de ce nouvel opus.


Bonjour Etwas. Une explication sur le nom du groupe ?
Silver :
Etwas m’est venu lors de mes dix-huit bougies. Je cherchais un nom de groupe, simple, mystérieux dans une langue différente de la nôtre. J’ai donc choisi « ETWAS » - « etvasse » en prononciation. Ça veut dire « quelque chose » en Allemand. J’apprenais l’Allemand pour ne pas faire Espagnol comme tout le monde (LOL !).
En 2020 vous sortez « Behind The Veil », un premier EP orienté Métal Symphonique...
Silver : Lorsque nous nous sommes rencontrés (Victoria / Florian), j’ai proposé six chansons que j’avais composées il y a longtemps. Nous nous sommes alors rassemblés afin de les modifier et, de sortir cet EP quelques années après. C’était vraiment cool de voir ces chansons enfin sur CD.
Etwas behind the veil
J'adore les voix mais je suis totalement parallèle à la technique. Un mot sur celle de Victoria, particulièrement haute ?
Silver : Victoria a une voix haute « soprano colorature/lyrique ». Mais elle cherche à agrandir son « range » de voix. Jouer avec le bas, parler, chanter et pas faire du lyric constamment, et dernièrement du growl. C’est ce qui la rend indispensable pour le groupe au vu des compositions et de l’ambiance. Peut-être que sur le prochain chvpitre, elle l’utilisera plus régulièrement, qui sait.
« Behind The Veil » tient la route. Cette voix céleste et  l'univers légèrement dark de votre métal  tranche dans la masse des productions symphoniques. Pourtant en 2022, vous changez d'orientation : l'album « Enochian Keys - Chvpter I » marquera l'irruption du black metal dans votre musique. Explications ?
Silver : « Behind The Veil » a été composé il y a environ vingt ans. J’ai passé de longs mois à arranger ces titres pour les mettre au goût du jour. Mais l’envie d’aller plus loin dans la « brutalité », dans le « Black » était évidente au vu de nos goûts musicaux. Ces titres n’étaient pas destinés à finir dans ce registre « Black Metal ». Le but était de faire évoluer notre univers. Mais si on écoute bien les intros des tracks 2 « Semblant of Mercy » et 3 « War in Storm and Ashes », nous remarquons que l’ambiance commence à s’installer. De nos jours, beaucoup de groupes symphoniques restent bloqués sur ce style ou parfois, prennent un côté rock / radiophonique. Nous cherchons à garder une identité propre à la nôtre, celle que l’on aime et que l’on agrémente avec quelques idées cinématographiques.
Etwas
Je zappe généralement les introductions sur les albums, mais je trouve celle de « Enochian Keys - Chvpter I », avec ses murmures propres aux films d'horreur, très efficace.
Silver : Oui c’était l’idée. Je me souviens d’en avoir parlé avec Victoria. S’il était faisable de créer une atmosphère avec un croisement de chuchotements afin d’apporter une ambiance « spirit ». Mettre une intro de ce type en début d’album prépare l’auditeur à notre ambiance.
D'une manière générale, j'ai d'ailleurs trouvé votre Black Metal plutôt cinématographique. Les éléments oppressants que vous insufflez me font penser aux classiques « Shinning »  ou « Poltergeist », ou encore au dystopique « 1984 » pour le côté narratif, ainsi qu'à l'univers vampirique qui donne un côté gothique élégant à l'ensemble, tout autant séducteur qu'angoissant.  On ne sait pas à quelle sauce « Enochian Keys - Chvpter I »  envisage de nous manger...
Silver : Oui et ça me fait plaisir de l’entendre ! C’est un peu tout ça. On crée un univers autour de nos compositions. Certains groupes composent puis écrivent. Nous, ce n’est pas ce processus de composition. Nous réalisons des recherches sur des thèmes spécifiques. Une fois que nous sommes bien documentés, nous passons à l’étape de composition. Ces sujets attirent notre curiosité, et j’invite ceux qui le peuvent à se procurer les paroles de nos chansons. C’est dans un Anglais simple et avec Internet, il est possible de les traduire.

Pour en revenir aux thèmes, nous sommes tous curieux ou attirés par l’histoire. Ici le but n’est pas d’affirmer si cela existe. Mais d’en parler. On ne force personne à accepter les sujets, nous même, nous avons du recul dessus, mais nous trouvons tout cela passionnant. Et la plupart de nos sujets sont largement exploitables avec de la musique et de la vidéo. Par exemple, nous connaissons déjà les thèmes qui seront abordés sur le prochain chvpitre !

Parlez-moi du processus de composition de l'album...
Silver : Je regarde beaucoup de vidéos sur l’histoire, les mythes, même des films culte, etc. Et j’en parle avec Victoria qui est intéressée aussi par ces sujets. Nous discutons autour et nous échangeons des reportages, des documentaires, etc. Une fois qu’un sujet nous passionne, nous composons autour. Je m’enferme au studio, je prends ma guitare et je cherche quelques accords qui colleraient à l’ambiance du sujet. Un titre complet peut me prendre une nuit (« No Candle to Ignite / You Nephilim ») ou plusieurs semaines de compositions (« In a Dreary Coffin »). Une fois que j’ai quelque chose de solide, je l’envoie aux membres du groupe afin de collecter leurs avis, voir si ça colle bien au sujet, si ça leur plaît et on passe ensuite aux modifications. Une fois que le titre est créé, je l’enregistre en pré-production et on fait des essais de voix dessus. Nous travaillons principalement par Internet. Ensuite nous nous réunissons pour répéter les titres, manger et boire de la bière !
Les thématiques abordées suivent-elles un fil rouge ?

Silver : Nous élaborons une liste de sujets avant de composer, et nous les respectons jusqu’à la fin. En général, ils concordent tous ensemble. Jusqu’à maintenant nous n’avons pas eu de problème avec. Peut-être que cela arrivera un jour mais pour le moment ce n’est pas le cas, donc on continue avec cette façon de travailler.

Un mot sur la production ?

Silver : Compliqué d'écrire à ce sujet car je m’occupe de produire Etwas en son mais aussi en vidéo. Parfois je manque de recul et je fais donc intervenir d’autres personnes (extérieures au groupe) afin d’avoir leurs avis, ce qui me permet de ne pas rester le seul décideur. Je suis satisfait de la production, même si parfois je me dis que j’aurais pu faire mieux. Le but étant de progresser, c’est LA vraie satisfaction du travail.
Avec « A Forked Tail And Horns » Etwas a-t-il trouvé sa voie ?
Silver : Possible ! Ce titre rassemble tous nos goûts musicaux et pose l’accent sur l’ambiance que nous souhaitons partager.
Etwas photo
Votre actualité sur les six prochains mois ?
Silver : Nous avons des métiers très prenants et nous manquons un peu de temps pour pousser Etwas vers l’avant. Nous nous organisons pour qu’ Etwas se produise en concert d’ici 2023. Mais nous sommes aussi sur les préparatifs de plusieurs clips vidéo ainsi que le futur chvpitre.
Merci Etwas de m'avoir consacré du temps...
Silver : Merci à toi surtout ! Merci pour tout ce que tu fais. En espérant qu’elles vous auront servies sur la compréhension de notre univers ainsi que notre mode de composition. Prends soin de toi et Stay Metal !

TETHA, Bound To Lose (18/11/2022)

Le 25/11/2022

Cinq pièces subtiles élaborées avec un soin rare.

« Je suis Theta » affirmait récemment celle qui présente ce mois-ci son premier cinq titres sous ce nom.
Tetha artwork
Artwork : Thomas Herman-Polloni
On la connaissait au leadership d’un groupe parisien, elle nous laisse de cette période deux EP  classieux révélant les deux faces d’un rock qui cultivait l’élégance.
Le groupe de rock a splitté, mais l’élégance, TETHA n’y renonce pas. Elle revient à ses amours dark-pop dans un opus électro raffiné, soigneusement travaillé dans ses arrangements. Elle l’ouvre d’un beat nerveux mais aux vocaux retenus (« Blame »), puis ce chant initié sur le ton de la confidence se double, se complexifie dans un électro aux choeurs-funambules (« Blue-Eyed Grass »). Tetha s'apprête, prend son élan, s’envole en dansant, marque des pauses nostalgiques (« But I Don’t Think I’m The Same »). Enveloppante, elle captive (« Burn ») pour conclure en finesse sur des notes subtiles, dites à l’oreille, un léger voile par dessus la voix (« Bound To Lose »). La boucle est bouclée.

Tetha nous confie en intime cinq pièces subtiles élaborées avec un soin rare. Son univers électro-pop est naturellement mélancolique et précieux. Tetha ne cherche pas la démonstration : elle s'exprime avec toute sa sensibilité. Elle mérite de trouver son public.
« Bound To Lose », l'EP, est disponible depuis le 18/11/2022.


Tracklist :
1.- Blame (03:50)
2.- Blue-Eyed Grass (03:29)
3.- But I Don’t Think I’m The Same (03:46)
4.- Burn (03:34)
5.- Bound To Lose (03:54)
Durée totale : 18mn env.

Le Lien :

YAROTZ, Childish Anger (single-clip)

Le 23/11/2022

Yarotz (nom inspiré du mot russe « Yarost » qui signifie « rage ») vient de présenter un nouveau clip issu de son album « Erinyes » sorti en mars 2022, un morceau (post-)hardcore qui voit la participation de Christian Andreu, guitariste de Gojira.
Le titre s’appelle « Childish Anger », superbement clippé et mis en valeur sous la direction d'Eloi Casellas.

Yarotz explique :
« Childish Anger suit un adulte revivant les différentes formes de violences vécues pendant sa vie : harcèlement scolaire, violences parentales, conjugales et harcèlement professionnel. Ce personnage se retrouve dans l’impasse, sur le point d’exploser. Il cherche à dénouer les chaînes qui l’emprisonnent mais en choisissant la violence pour s’en extraire, le personnage ne parvient qu’à s’autodétruire. Chaque coup porté à l’autre est un coup qu’il se porte car il l’enfermera de nouveau dans le spirale de la violence. Le scénario quasiment autobiographique du chanteur, souhaite démontrer que la rupture des cercles de violences ne peut se faire par la violence. »
Le groupe indique qu’il souhaite ici mettre en avant l’association Mémoire Traumatique et Psychologie de Muriel Salmon, organisme d'information et de formation pour les intervenants prenant en charge les victimes, qui oeuvre auprès des pouvoirs publics pour changer le regard de notre société et pour que des actions soient mises en place pour endiguer notamment les violences faites aux femmes et aux enfants.
Ce clip ultra-percutant peut certainement apporter sa pierre à l'édifice.
Yarotz franck potvin
Line-Up (photographie : Franck Potvin) :

  • Fabien Zwernemann : guitare
  • Vincent Perdicaro : basse
  • Vincent Perdicaro : batterie

DANIEL JEA, Se Taire Et Ecouter (25/11/2022)

Le 22/11/2022

« Se Taire Et Écouter ». C'est ce que propose Daniel JEA dans son cinquième album.
Daniel jea
Dernier volet d'une trilogie initiée avec « A l’Instinct A l’Instant » (2020) et « En Suspens » (2021), ce nouvel épisode musical fait appel à la même équipe que ses prédécesseurs.
Se taire, écouter... Certes !
Mais s'interroger...
« Où est-ce qu'on a appris à accepter tout ça ?  » demande Jea dans un début remarquable où s'égrène en avalanche le chapelet des considérations masculines sur la place et le corps de la femme (« Lâche »).
Le rock est un peu énervé, ramassé, strident ( « Bitume »).

Quelques phrases chatoyantes s'invitent parmi les riffs acérés (« Vu d'Ici ») dans un bruit de caisse à sable (« Si Tu »). La guitare et la batterie s'équilibrent (« A deux doigts ») tandis que la narration suffit à imposer l'ambiance (« L'Infini »). « La Rengaine », finement assemblée, s'enfle comme une rumeur au fil de l'écoute, puis la guitare s'étire en slide (« Se Taire et Ecouter ») suggérant un parterre d'images dans une longue pièce osée.
L'album, rock/pop/electro, enfin bref, scène française, sort le 25/11/2022.
La release-party est annoncée le soir même, à Paris (Les Voutes).
Daniel jea les voutes