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BAZAR BELLAMY, Trompe La Mort (sortie le 18/11/2022)
Le 21/11/2022
Après « Jusqu’Ici Tout Va Bien » (2019), Bazar Bellamy revient avec « Trompe La Mort », son deuxième album.

Dans une narration qui nous rappelle « Présence Humaine » (2000), l’escapade musicale de Houellebecq, Bazar Bellamy remonte tel un saumon ses « Torrents d’Altitude », bilan de mi-vie prétexte à réfléchir sur le réchauffement climatique ou l’immobilisme politique.
Une note suffit parfois à imprimer le rythme (« Les Horaires de Bureau ») tandis que sous la plume se dresse une scène de rue-vitriol, fantasmée, sexuelle et incandescente.
L’écriture vivace vient heurter piano ou violon. On pense à l’héritage d’un Jean Guidoni (« Cavale », « Touche Touche ») ou au Pagny du « Chatelet Les Halles ». L’album est capable d’échappées mélodiques (« Sixteen », « Cours Lentement ») et de faire saigner les riffs (« NPNG ») au milieu des pentes électro (L'Happeur).
Bazar Bellamy a surtout ce talent de conteur et cette capacité à incarner devant vous dix histoires indépendantes et solides au long des cinquante minutes de cette galette.
« Trompe La Mort » est disponible depuis le 18/11/2022.
OÏKOUMEN, Dystopia (04/11/2022 - chronique)
Le 18/11/2022
Multipliant les propositions, « Dystopia » marque une étape nette sur le parcours de Oïkoumen et pose les fondations pertinentes de ce qu'on espère être le début d'une belle lignée.
Voici une nouveauté qui nous a semblé intéressante ; elle est disponible depuis le début de ce mois de novembre :
« Dystopia »

Le groupe s'appelle Oïkoumen. Il est fondé à Paris en 2017 par Élie Veux, (guitare, composition) et Laura Mazard (chant, textes). Yaël Febvray (basse, synthétiseur) rejoint la formation 2019.
Le groupe est alors prêt pour présenter son premier opus, et c'est un EP éponyme de trois titres qui voit le jour. Il sera porté par le clip « Pompéi ».
Parallèlement, Oïkoumen occupe le terrain avec quelques reprises : Stratovarius, Arch Enemy, Children Of Bodom, Trivium ou encore Rammstein... C'est que ce groupe, d'abord influencé par les grands noms du symphonique, lorgne maintenant vers un métal moderne, comme en atteste son single « The Green Queen » fin 2021...
Et il fait route vers un territoire progressif, baroque et lyrique !
Fort d'une chanteuse au timbre haut, Oïkoumen a muri. Il nous accueille en vocalisant sur un nouvel opus d'environ cinquante minutes.
La voix de Laura Mazard apporte beaucoup. Elle joue même, c'est malin, avec les respirations (« Insidious »).
Autour, les rythmiques claquent, se complexifient, prennent de la vitesse (« Slaughterhouse ») sans pour autant snober la face symphonique du Métal (« Five Elements »).
La voix imprime sa direction (« Blood Ores »), donne des faux-airs de Lacuna Coil quand elle baisse d'un ton (« Green Warriors »). Elle est rejointe par les claviers quand elle balaie les cimes pour se faire instrument (« Contamination »). Le synthétiseur compose avec la basse un tamis serré autour des guitares (« Burnout »). Puis les musiciens dégagent le champ le temps d'une incartade acoustique qui fait place nette au chant ou à la batterie.
« Dystopia » se termine dans une pièce enchanteresse de plus de neuf minutes. L'armature est classique, les guitares claires et la flûte sont en pointe sur un premier tiers instrumental bien amené.
Ainsi Oïkoumen finit-il de nous charmer dans un premier album progressif contemporain, singulier dans la signature, ambitieux dans la composition, lyrique dans le chant. Multipliant les propositions, « Dystopia » marque une étape nette sur le parcours de Oïkoumen et pose les fondations pertinentes de ce qu'on espère être le début d'une belle lignée.
CANDLEMASS, Sweet Evil Sun (18/11/2022 - chronique)
Le 17/11/2022
Les riffs tranchants faucheront au passage les amateurs de Doom, de Hard-Rock et de Heavy Metal.
Après douze albums studio, quelques Live et maintes compilations, le géant suédois Candlemass revient avec un nouvel album de Doom Metal sorti ce 18/11/2022 chez Napalm Records :
« SWEET EVIL SUN »

Un opus dont la création aura nécessité dix-huit mois et dont la qualité est particulièrement revendiquée par le groupe.
Leif Edling (basse) explique :
« Sweet Evil Sun parle d'espoir, d'effort, d'adoration et d'échec. Il s'agit de toutes les batailles personnelles que vous menez, mais aussi de la décomposition sans fin de l'humanité. La réalisation de cet album nous a pris plus d'un an et il n'y a pas une mauvaise piste dessus ! Nous avons passé un moment fantastique à l'enregistrer et nous attendons vraiment avec impatience sa sortie. C'est du Doom, c'est du Metal ! C'est l'essence de Candlemass rassemblée en un seul album ! »
L'artwork de « Sweet Evil Sun » est signé Erik Rovanpera (découvrez ses peintures sur bois et ses acryliques ICI) qui a en charge le visuel du groupe depuis « Psalms for the Dead » (2012).
Ce treizième album studio a été enregistré au studio NOX de Stockholm.
Un riff bien lourd déchirera vos enceintes dès « Wizard Of The Vortex », morceau qui lance ce dix pistes. Les guitares rugueuses qui le conduisent sont enluminées par la lead, parfois interrompues par des cavalcades heavy que ne renierait pas Maiden.
Candlemass retrouve ses fondamentaux et s'inscrit à la quintessence du genre avec le morceau-titre « Sweet Evil Sun ».
« Cela ne m'a pris qu'environ une heure pour l'écrire, explique Leif Edling à propos de cette chanson, mais il s'est avéré que ce n'était pas seulement le morceau-titre de Sweet Evil Sun, mais aussi l'un des meilleurs morceaux de l'album ! Un beau riff, un super refrain et un sacré solo de guitare de Lars ! C'est immédiat, épique, lourd, accrocheur ! ça déchire ! »
Les riffs purs évoquent un vieux Pentagram.
Un son sans fioritures met en valeur les guitares rythmiques (« Angel Battle ») qui alternent riffs sombres et échappées hard-rock habitées par une lead virevoltante.
La batterie avance d'un pas lourd, imposant son rythme (« Black Butterfly », « Scandinavian Gods »).
La voix de Johan Längqvist multiplie les propositions. Elle prend de l'épaisseur encore et encore, se fait théâtrale pour annoncer l'arrivée inquiétante de la mort, tandis que Jennie-Ann Smith (Avatarium) prête main-forte de belle manière pour soutenir le refrain dans une parfaite complémentarité (« When Death Sighs »).
Candlemass varie les ambiances dans des formats qui dépassent souvent les six minutes, alterne les passages sombres et les phases propres à briser les nuques avec la plus grande sûreté.
C'est que les riffs tombent comme des couperets, griffant une production épurée qui ne se laisse pas distraire.
Des cordes claires nous accueillent parfois, vite contrariées par les guitares impatientes qui lancent leurs rythmiques avec la puissance et la nervosité d'une locomotive sur des rails (« Devil Voodoo », « Crucified »).
« Sweet Evil Sun » en impose, s'abreuve à la source d'un Doom authentique, toujours efficace. Candlemass tient son rang autant par son savoir faire que par son inspiration sur un album qui ne dépareillera pas dans sa riche discographie. Ses riffs tranchants, c'est garanti, faucheront au passage les amateurs de Doom, de Hard-Rock et de Heavy Metal.
ONE RUSTY BAND, One More Dance (21/10/2022 - chronique)
Le 17/11/2022
One Rusty Band retrousse ses manches et frotte ses cordes pour nous orienter sur les chemins caillouteux du blues/rock américain.
Nouvel opus pour One Rusty Band, né d'une rencontre genevoise de Léa et Rusty Greg voici bientôt quinze ans.
Le groupe construit son répertoire à partir de racines américaines et teste sa formule à l'école de la rue.
Un album éponyme sort fin 2016, suivi quatre ans plus tard par « Voodoo Queen », au titre en clin d'oeil à la Nouvelle Orléans.
Enfin c'est le 21 octobre 2022 qu'un nouveau long format vous invite à douze nouvelles danses.
« One More Dance »

L'accroche est rugueuse. La guitare électrique le dispute aux percussions claquantes (« Electric Church »).
La voix n'est pas sans aspérités et le blues de One Rusty Band retrousse ses manches et frotte ses cordes pour nous orienter sur des chemins caillouteux (« Lose Control »).
Il nous accroche par un big rock redoutable d'efficacité (« Why Movin On »), poursuit avec un bon vieux format 70's tel qu'aurait pu le pratiquer un J Geils Band survolté (« Screen Generation »).
Le temps d'une pause (« Evolution ») et l'on repart pour quelques tours de claquettes, d'harmonica (« Too Hot », « One More Dance ») et de choix instrumentaux qui singularisent l'atmosphère toute électrisée ( « Elsewhere ») et amènent beaucoup de fraîcheur.
L'originalité sonore de la galette est aussi bienvenue qu'avérée.
L'ombre de Johnny Winter n'est cependant pas loin, celle de Status Quo non plus (« Boogie Brothers ).
Mais le blues rock très roots de « One More Dance » reste résolument Américain et One Rusty Band l'affirmera dans une conclusion en mode bayou (« Raccoon Rock »).
Le résultat est bluffant. Bien malin qui aura senti qu'ils n'étaient que deux pour orchestrer tout ça depuis l'un des côtés de l'hexagone.
ETWAS, Enochian Keys - Chvpter I (01/09/2022 - chronique)
Le 17/11/2022
Un album à la séduction sulfureuse, rencontre de deux univers antagonistes sur la surface d'un miroir prêt à rompre.
Deux ans après « Behind The Veil », son premier opus, ETWAS revient avec « Enochian Keys - Chvpter I », disponible depuis le 01/09/2022.

Ce premier long format des Nîmois marque un virage certain dans leur orientation musicale, mélangeant de forts éléments black metal aux ingrédients symphoniques qui caractérisaient l'EP.
Etwas se distingue par le chant très haut de Victoria Hove, cependant loin d'être figé car la voix fait feu de tous bois, s'essayant même au growl avec éclat (« The Baphomet Cult »). Et c'est par des chuchotements incantatoires qu'elle nous accueille sur « The Purgatory », introduction aussi courte qu'efficace qui renvoie notre imaginaire aux films d'horreur les plus stressants.
La rythmique black appuyée (« The Mark Of The Goat ») prend ensuite le relais, serrant de près un chant céleste tandis que les chuchotements maintiennent l'atmosphère angoissante sur l'ensemble de la galette. La pression est accentuée encore par l'arrivée des claviers et des growls ( « It's Alive » ).
Dans une alternance d'ombre et de lumière, les menaces succèdent aux promesses, les choeurs démoniaques côtoient les chants angéliques (« A Forked Tail And Horns »), les notes dissonantes (« Philosopher's Stone ») contrarient les aspirations néoclassiques (« Infernal Flames »).
Etwas compose ainsi un album à la séduction sulfureuse et gothique, rencontre de deux univers antagonistes sur la surface fragile d'un miroir prêt à rompre sous les coups d'un ballet tempétueux et diabolique qui tourbillonne sous chaque pas. La dualité black/symphonique installe donc en dix titres une atmosphère composite attirante qui sera familière aux amateurs d'ambiances ésotériques et de vampires de tous poils dont on ne sait bien s'ils ouvraient la bouche avec l'intention de vous sourire ou pour vous mordre.
Marion Lamita annonce un nouveau projet
Le 15/11/2022
Marion Lamita, dont on connait les talents et la grande voix soprane au travers de divers projets (Darkonelly, LUX) et contributions (Seyminhol, Giotopia, Dracovallis) prépare un album dont la sortie numérique est annoncée le 22/12/2022 sur Bandcamp.
Ce nouveau projet se nomme Elusive sky, et l'album a pour nom « Infinity ».

Marion Lamita précise :
« Il s’agit d’un album atmosphérique qui se classe plutôt dans la catégorie New-Age, avec des accents rappelant l’ambiant, parfois un peu trip-hop, avec toujours une pointe de lyrisme qui caractérise ma voix.
Comme vous pourrez le voir en regardant la pochette, l’album invite au voyage céleste.
J’espère qu’il vous plaira et que vous aurez envie de le découvrir, juste avant Noël !
Le 22 décembre marquera la date de la sortie digitale, mais un pressage sera fait peu de temps après, courant 2023, et je pourrais bien sûr vendre cet album d’Elusive Sky aux concert de Lux. »
Précisons pour conclure que Lux sera en concert le 17/12/2022 à Dijon au Deep Inside Klub Rock.
Munroe's Thunder « The Black Watch » (sortie le 11/11/2022)
Le 10/11/2022
"The Black Watch" a cette qualité à reprendre des influences majeures et à livrer avec passion de grandes tendances Rock Metal en y faisant éclore le style Munroe.
Groupe : Munroe's Thunder
Origine : USA
Album : The Black Watch (11/11/2022) - Chronique d'album
Genre : Power Metal Mélodique
Label : RFL Records
Par Dam'Aël

LE GROUPE :
Cinq membres constituent ce groupe de Power Metal Mélodique mais Munroe's Thunder, formé en 2015, est d'abord et avant tout un projet solo de l'Américain Ronny Munroe connu pour avoir été le frontman et vocaliste de Metal Church avec sa participation sur quatre de leurs neuf albums : "The Weight Of The World" (2004), "A Light In The Dark" (2006), "This Present Wasteland" (2008) et "Generation Nothing" (2013). Ronnie intègre aussi le groupe de Rock Progressif du guitariste Kurdt Wanderhoof, Presto Ballet qui lui permet de mettre encore plus en avant ses talents vocaux ( album "Invisible Places" et un EP "Like What You've Done With The Place"). Il rejoint par ailleurs Trans-Siberian Orchestra en octobre 2011 et avait au préalable officié dans Zero Discipline, Madhouse, Moxi, Seattle Palatin (1986-1988), Farcry (1990). Enfin, depuis juillet 2022 il est annoncé comme le nouveau chanteur d'un autre combo de Power Metal Vicious Rumors. Vous l'avez compris, Ronnie Munroe en a sous ses semelles et sur ses cordes vocales, nul doute à avancer. A rappeler dans la foulée, la discographie solo de l'artiste : Internal Quest (EP 2007), He Fire Within (2009), Lords of the Edge (2011) et Electric Wake (2014).
Ronnie Munroe joue aux côtés d'artistes tels que Motorhead, Black Sabbath, Dio, Iron Maiden, Judas Priest, Queensryche, System of a Down, Fear Factory, Blind Guardian, et réalise de nombreuses performances aux USA mais aussi en Europe , y compris sur des festivals comme le Wacken Open Air, Rock Hard Fest, Sweden Rock, Graspop, Bang Your Head, BW & BK, Rocklahoma sans oublier des salles prestigieuses telles que la House of Blues (Chicago, Cleveland, LA), BB King's (NY) et le Roberto Clemente Coliseum (San Juan, Porto Rico). Difficile de tout nommer et ce n'est pas l'objet princeps de ce papier.
Je vous signalais en préambule la présence de cinq membres au total ; en effet Munroe s'est octroyé le support de David Mark Pearce à la guitare lead et à la basse, Oliver Wakeman aux claviers, Justin Zych à la guitare et BJ Zampa à la batterie. A préciser que David Mark Pearce revêt un autre rôle important, celui de directeur musical assurant également le mixage et la production de la galette The Black Watch.
Line-up de MUNROE'S THUNDER :
Ronny Munroe - Vocals
David Mark Pearce - Guitars, bass
BJ Zampa - Drums
Justin Zych - Guitar
Oliver Wakeman-Keyboards

L'ALBUM : THE BLACK WATCH
Un petit historique sur cet album ne s'impose pas mais donne quelques informations supplémentaires pour les fans jusqu'au-boutistes. The Black Watch devait sortir l'été 2016 mais la vie sait arrêter diaboliquement les heures douces et légères quand elle le décide. Un cancer est diagnostiqué chez la femme de Ronnie, Joy Von Hughes qui de surcroît contracte une pneumonie. L'album devra attendre. La période du Covid y rajoutera une couche supplémentaire pour différer nombre de projets et notamment celui de Munroe's Thunder. Après le décès de Joy en juin 2019, il était primordial de terminer cet opus qui devient un véritable hommage envers Joy et son courage.
Le titre relève d'une intrigue assez extraordinaire et inattendue. Ronnie nous explique : " The Black Watch, est vaguement basé sur mon héritage familial, car certains de mes ancêtres étaient en fait dans The Black Watch qui gardait Mary, Queen Of Scots. Découvrir cela m'a suffisamment intrigué pour faire un album conceptuel à propos de mon héritage familial."
Rappel historique : " Mary Queen of Scots, nom d'origine Mary Stuart ou Mary Stewart, (08/12/1542 en Écosse - 08/02/1587 en Angleterre), reine d'Écosse (1542-1567) et reine consort de France (1559-1560). Ses actions conjugales et politiques imprudentes ont provoqué une rébellion parmi les nobles écossais, la forçant à fuir en Angleterre, où elle a finalement été décapitée en tant que menace catholique romaine pour le trône anglais. L'histoire est l'un des contes les plus reconnus de l'histoire " et tenez-vous bien Munroe découvrant qu'il a des liens avec cette histoire légendaire décide d'en faire un album concept.
Le 16 sept. 2022 Munroe's Thunder déclenche les précommandes de l'album via RLF Records avec un bonus pour les 100 premières commandes : une affiche en édition limitée.
Ce sont 11 titres au total que nous pourrons découvrir le 11 novembre prochain, dont une très brève intro instrumentale de 21 secondes " Battle Cry"et un interlude de 1'46 "Falkirk".
"Battle Cry" (Pearce) s'introduit au son des cornemuses irlandaises et laissent très rapidement la place au premier véritable morceau, le titre éponyme,
"The Black Watch" ( Zych, Munroe, Pearce) qui nous mène sans ménagement dans le vif du sujet et en immersion totale dans le thème historique de la galette. Un Bruce Dickinson n'aurait sans doute pas fait beaucoup mieux sur ce titre tant la ligne de chant de Ronnie délivre des mélodies incisives dont certaines envolées claquent de plein fouet notre système auditif, ravi des sons qu'il a à traiter. Les riffs de guitare puissants se posent sur une rythmique solide, et proposent des plages sonores bien choisies et inspirées. Bien, les hostilités sont lancées et le feu est mis en moins de 8 mn depuis la déclaration de guerre.
"Awaken The Fire" (Pearce, Munroe) n'éteindra pas l'incendie décidé par Munroe's Thunder avec cette structure instrumentale combative, ses riffs monstrueux et dévastateurs que les claviers essaient de rendre plus joyeux. Cette troisième piste offre deux solo, le premier proposé par Pearce et le second en collaboration avec Zych. Le trig de la batterie peut même rappeler les crépitements des flammes qui viennent lécher les mains ensanglantées du texte.
"Gray Hall " (Pearce, Munroe) laisse la place à la colère, au chant cinglant, agressif et belliqueux que chaque instrument mène tambour-battant ; une véritable invective sonore que les plages de claviers alimentent avec détermination. Une alliance Maiden/Deep Purple sur contrat émis par Munroe's Thunder! En d'autre termes, des influences évidentes qui s'ouvrent sur du Munroe's Thunder en barre. Portez une attention toute particulière au passage qui débute aux 2'04 et qui s'étire aux 2'50, qui est pour moi, un passage épique et magistral.
"Baddington Mary" (Pearce, Munroe) s'ouvre sur une plage acoustique et la voix de Ronnie, basse, même très basse. Les couplets sont proposés ainsi, en opposition aux refrains plus dynamiques et sur envolées vocales qui crient douleur et déchirement. On rappelle ici, que lors de la composition de l'album, Joy souffrait énormément... cette souffrance s'exprime magistralement dans l'interprétation de Ronnie sur ce titre qui aborde la trahison d'un certain Anthony Babington (on note l'absence d'un double b, par rapport au titre) condamné pour avoir comploté l'assassinat d'Élisabeth Iʳᵉ d'Angleterre et pour avoir conspiré avec la reine Mary, emprisonnée, qui avait su communiqué par l'intermédiaire d'un cryptage de ces lettres... La prestation au chant de Munroe démontre, s'il fallait encore le démontrer, une grande capacité à changer de tonalité et de tessiture.
"Brace For The Night" (Pearce, Munroe) Batterie, claviers et ... le reste! Ce 6ème titre est tout en puissance sur des claviers qui n'ont rien à envier à ceux de grands groupes auxquels nous pensons tous. Situé Oliver Wakeman dans la veine d'un Don Airey ou d'un Jon Lord est loin d'être exagéré. On salue la puissance du duo basse / batterie. Ca ronfle et ça martèle! Et nous pouvons tirer notre chapeau pour le gigantesque travail que David Mark Pearce exécute sur chacun des titres. Aucune redondance dans des soli tout aussi magiques qu'efficaces.
"Dead Man's War" (Pearce, Munroe) s'annonce comme une ouverture de film à la Golden Meyer. Encore un titre qui tue sur riffs qui décapitent (Mary Stuart apprécierait sans doute assez peu l'expression) en duo avec une basse plus qu'endiablée. Ces deux monstres nous proposent deux soli, celui de Zych puis celui de David durant ces 5'54.
"Falkirk" ( Zych, Munroe) offre une pause douce et tendre sur guitare acoustique et claviers délicats, mélodieux presque soyeux. Un peu de tendresse dans cette histoire de brutes (en référence à la bataille de Falkirk). Ronnie Munroe délivre une prestation tout aussi délicate. La photo de J Von Hughes Munroe figure sur la page de ce titre Falkirk, dans le livret de l'album (est-ce une référence au texte : "We lost a legend...)

"Thirty Years War" (Pearce, Munroe) : Une des forces de Munroe's Thunder est de savoir nous délivrer des instrumentaux colorés et puissants donnant une place importante aux claviers qui voguent sur mer calme et océans agités, donnant le crescendo au titre en habile complicité avec les riffs de guitare et la solidité de la section rythmique; le chant doublé de choeurs texture ce titre qui flirte ouvertement avec un progressif évident.
"Echoes Of The Dead" (Pearce, Munroe) : 5'11 de Power Metal carrément trashy qui envoie les watts sans retenue avec pas moins de trois soli en cadeau : le premier livré par David Mark Pearce et les deux suivants par Justin Zych. Les claviers restent efficaces et opportuns et BJ Zampa ne lésine pas sur les toms qui assure une structure béton du début jusqu'à la fin.
Ce titre est supporté par une vidéo officielle accompagnée des paroles sortie le 23 septembre dernier, qui intègre en introduction Battle Cry, le court instrumental de début d'album.
"The Executioner" (Pearce, Munroe) : The executioner est un condensé de puissance, d'efficacité, de riffs cinglants, fracassants et étourdissants appuyés sauvagement par des claviers stupéfiants. La ligne vocale est incisive et redoutable, confirmant sans contestation possible le talent de Ronnie Munroe dans sa capacité de lâcher envolées et robustesse.
Track List:
1. Battle Cry
2. The Black Watch
3. Awaken The Fire
4. Gray Hall
5. Babbington Mary
6. Brace For The Night
7. Dead Man's War
8. Falkirk
9. Thirty Years War
10. Echoes Of The Dead
11. The Executioner
Pour vous donner un bel aperçu en 2'14, un petit clic pour une grande claque :
Notre avis :
The Black Watch est un album qui ne peut que rassembler un grand nombre d'aficionados de Maiden, Deep Purple, de Dio, de Metal Church, de Rainbow... car il a cette qualité à reprendre des influences majeures et à livrer avec passion de grandes tendances Rock Metal, en y faisant éclore le style Munroe. La richesse des compositions, le panel vocal, la technique de chacun des membres en fait un album, texturé, varié, puissant. Son côté à la fois conceptuel et très personnel rajoute encore plus d'émotion à cet opus. La dynamique des onze titres sait allier puissance, douceur, énergie, émotion. The Black Watch bénéficie d'une production high level, assurée par David, qui magnifie le talent de chacun des membres du quintet et en fait un album de grande qualité, très inspiré ; il ne faut surtout pas passer à côté. Vous pourrez vous le procurer auprès de son label RFL Records.
On va plus loin chez Ahasverus :
L'album étant prévu à l'origine pour 2016, nous avons retrouvé le teaser d'origine proposé le 30 déc. 2015 avec un line-up légèrement différent. La basse devait être assurée par RC Ciejek ( Ancien bassiste de Joey Belladonna et d'Anthrax), la batterie, elle, par Rick Ward (Midnight Circus & Azrael's Bane).
Les liens :
https://www.facebook.com/munroesthunder
https://www.facebook.com/ronnymunroefb
https://www.facebook.com/rflrecordsroxx
FT-17, Aisne 1914 (06/06/2022 - chronique)
Le 10/11/2022
Retour en guerre avec Marcellin
Une chronique d'Apolline
Le groupe de metal extrême nantais FT-17 a sorti en juin son 3ème opus (sous le label nantais L'Ordalie Noire) intitulé « Aisne 1914 ».

Pochette de l’album « Aisne 1914 », réalisée par Newsålem (qui expose au WESTILL FEST de Vallet le 19/11/2022 puis le 21 janvier 2023, 18:30 au Purgatory de Bordeaux le 21/01/2023).
Pour ceux qui ne connaissent pas, FT-17, c’est du black metal mélodique, un peu influencé death.
Le groupe base ses œuvres sur la Grande Guerre (leur nom vient d’ailleurs d’un char d’assaut qui était utilisé à cette époque). Dans ce troisième album, tout comme dans les deux précédents (« Marcellin s’en va en guerre », sorti en 2016, qui donne une vision globale de la première guerre mondiale, puis « Verdun ! », paru en 2018, qui couvre la bataille du même nom) vous suivrez l’évolution de Marcellin Trouvé, un personnage fictif dont l’histoire est basée sur les écrits de trois poilus.
« Aisne 1914 » se focalise sur la bataille de l’Aisne (du 13 au 28 septembre 1914, mais c’est eux qui se chargeront du cours d’histoire hein, j’vais pas non plus tout faire, non mais !).
Les textes – en français s’il vous plaît – sont écrits dans un style moderne, mais renvoient sans nulle difficulté à cette époque lointaine, notamment grâce aux passages narratifs, où Marcellin avec sa voix grave – dans tous les sens du terme – raconte ce qu’il voit, ce qu’il vit sur le champ de bataille.
Ces moments d’accalmie sonore aident au passage l’auditeur à emmagasiner toute l’intensité des chansons, et nous permet de nous attacher encore plus à ce personnage.
Musicalement, on retrouve dans « Aisne 1914 » la même atmosphère – pesante et épique – du groupe. Leur black metal a un son très propre, caractéristique de FT-17, et la musique suit le cours de la bataille : la batterie accélère lors des offensives, et redevient plus lente lorsque la guerre se calme. L’enchaînement des différentes chansons est fluide et cohérent, et les quarante-cinq minutes que dure cet opus passent toutes seules, aussi délicieuses qu’une bière fraîche après une journée de travail par 40°C. Et plus on écoute plus on s’en délecte.
Le groupe peut se targuer d’avoir ouvert pour les Allemands de Kanonenfieber sur trois dates françaises fin octobre, et on leur souhaite autant de magnifiques concerts que possible. S’ils passent par chez vous, allez leur faire un petit coucou !
Je terminerai cette chronique en disant que FT-17, c’est un groupe qui nécessite du temps et plusieurs écoutes pour être apprécié à sa juste valeur. Il faut vraiment creuser dans leur discographie pour se rendre compte de toute la passion et le travail qu’ont mis les musiciens dans leurs œuvres. C’est pourquoi, même si cet album est excellent, je vous laisse ci-dessous le lien du premier album « Marcellin s’en va en guerre », car je pense que c’est celui des trois qui permet le mieux de se plonger dans l’univers du groupe, et dans le quotidien de Marcellin, et l’écouter en premier ne donnera que plus de profondeur aux suivants.