« Se Taire Et Écouter ». C'est ce que propose Daniel JEA dans son cinquième album.
Dernier volet d'une trilogie initiée avec « A l’Instinct A l’Instant » (2020) et « En Suspens » (2021), ce nouvel épisode musical fait appel à la même équipe que ses prédécesseurs.
Se taire, écouter... Certes !
Mais s'interroger...
« Où est-ce qu'on a appris à accepter tout ça ? » demande Jea dans un début remarquable où s'égrène en avalanche le chapelet des considérations masculines sur la place et le corps de la femme (« Lâche »).
Le rock est un peu énervé, ramassé, strident ( « Bitume »).
Quelques phrases chatoyantes s'invitent parmi les riffs acérés (« Vu d'Ici ») dans un bruit de caisse à sable (« Si Tu »). La guitare et la batterie s'équilibrent (« A deux doigts ») tandis que la narration suffit à imposer l'ambiance (« L'Infini »). « La Rengaine », finement assemblée, s'enfle comme une rumeur au fil de l'écoute, puis la guitare s'étire en slide (« Se Taire et Ecouter ») suggérant un parterre d'images dans une longue pièce osée.
L'album, rock/pop/electro, enfin bref, scène française, sort le 25/11/2022.
La release-party est annoncée le soir même, à Paris (Les Voutes).
RENSEIGNEMENTS DIVERS :
Line-Up :
Daniel Jea : chant, guitares, choeurs
France Cartigny : synthé, percus, choeurs
Emilie Rambaud : batterie, choeurs
Textes et Musique : Daniel Jea
Enregistrement: Stéphane Prin / à Midilive Studios (Jean-Louis Murat, Miossec)
Assistant enregistrement: Léo Aubry
Mixage: Stéphane Prin à Studio Zemixx
Mastering: Benjamin Joubert à Studio Biduloscope (Arthur H, Renaud)
« Coeur de Cible » nous plante ses riffs dans la peau et nous termine à coups de textes qui sont autant de coups de boule. Par Ahasverus En selle depuis 1989, Lofofora est l'un des piliers de la scène française, et son chanteur charismatique Reuno en est une figure tutélaire. Ce n'est certainement pas avec « Coeur de Cible », son excellent nouvel album, que cette situation va changer ! Lofofora par Anthea Photography
Mais reprenons par le début.
Lofofora tire son nom d'un petit cactus nord-américain. Le groupe naît de la rencontre de Phil Curty (basse) et Erik Rossignol (batteur) avec le chanteur Reuno Wangermez lors d'un concert à Antibes. Lofo (pour les intimes) s'étoffe, se rôde sur scène et construit une fanbase solide. Il sort un EP cinq titres en 1994. L'année suivante, il publie son premier album éponyme, qui reste à ce jour son plus gros succès commercial.
Depuis, bon an mal an, malgré les chauds, les froids, et les changement de line-up, Lofofora empile les longs formats avec une certaine régularité, environ un tous les quatre ans. Le cru 2024 nous est proposé le 4 octobre. Il s'appelle « Coeur de Cible ». Son artwork, traditionnellement réalisé par le groupe, est signé Reuno.
Une évidence s'impose lorsqu'on insère « Coeur de Cible » dans son lecteur : Lofo n'a rien laissé en route ! Ce onzième album restitue la fraîcheur des premiers opus, l'énergie et la puissance du groupe sont intacts, l'acuité des lyrics est savoureuse.
La voix de Reuno et les grattes attaquent « Apocalypse » très en bas. Un regard désabusé parcourt un monde qui s'enfonce. « Dites pas que le temps presse quand il n'y a plus rien à faire ». Les mots et les riffs percutent le décor gris et rouge. « Konstat 2024 », qui propose « mille raison de baisser les bras », enchaîne dans le même esprit.
La basse nous cueille et les guitares sonnent comme une faux. « Je suis encore fâché ! », affirme Reuno. Il envisage de « trancher les privilèges à la machette. En attendant, c'est sa plume qui gratte : « J'aimerais éviter la redite mais le quotidien radote / C'est toujours le mépris, le bâton, la carotte ». Puis « Les Deux » marche sur les cordes d'un pas léger, se fait bousculer par le morceau qui suit dont la basse danse avec la guitare.
Lofo met la pression. « Espoir » sonne l'alarme, tandis que « Le Temps », très vif, pourrait être un morceau de Trust. Les guitares nous entraînent dans un tourbillon si étourdissant qu'il faut recentrer son attention si l'on veut saisir les paroles de « Maladie Mortelle ». Il serait dommage de passer à côté.
« Ouvrez les Esprits » pointe les regards qui se posent sur les différences. Puis l'album se referme sur « Laisse Pas Faire », un morceau composé à la veille de l'entrée du groupe en studio pour l'enregistrement de l'album.
LOFOFORA s'écrit toujours en lettres capitales. Il n'a perdu ni sa force, ni sa motivation, ni son efficacité. Il garde — que dis-je, il est ! — un regard sur son époque. « Coeur de Cible » nous plante ses riffs dans la peau et nous termine à coups de textes qui sont autant de coups de boule.
« Coeur de Cible » est disponible depuis le 04/10/2024. C'est une sortie At(h)ome.
En 2022 une tourmente judiciaire frappait Marc Marc Gulbenkian, alias Kemar, chanteur de NO ONE IS INNOCENT, mis en cause dans une affaire d'agression sexuelle. La plainte était classée, mais elle avait pour conséquence, en début d'année suivante, de provoquer le départ de la presque totalité du line-up parisien, entraînant le départ du batteur Gaël Chosson et des guitaristes Popy et Shanka.
Avec trois nouveaux musiciens, No One Is Innocent revient avec « Colères », une compilation qui explore trois décennies de carrière, soit toute la discographie du groupe à l'exception de l'album « Drugstore ».
« Colères » propose également deux nouveaux titres, « Ils Marchent » et « L'Arrière-Boutique du Mal ».
Enfin, les morceaux « Massoud », « La Peau » et « Le Poison » sont proposés dans une version revisitée à l'orientale avec le Lahad Orchestra.
No One Is Innocent sera en concert à Paris (La Cigale) le 20 mars 2025.