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INNERWISH (heavy mélodique), Ash of Eternal Flame (08/11/2024)

Le 26/11/2024

Après six années de silence discographique, InnerWish revient avec la pièce la plus aboutie de sa discographie.
Par Ahasverus
L'histoire d'INNERWISH commence à Athènes en 1995. Elle se construit autour de Thimios Krikos (guitare) et de  Giannis Papanikolaou (chant) qui jettent les bases de quelques chansons et recrutent un line-up qui leur permet d'enregistrer un premier album, tard le soir dans les studios pour profiter de créneaux à moindre coût.
A l'occasion de la sortie de « Ash Of Eternal Flame », le nouveau long format des Grecs, et à notre avis le meilleur de leur production, nous avons eu envie de nous plonger dans la discographie d'InnerWish.
Retour en 1998.

Innerwish dimitris marinisINNERWISH line-up 2024 - photographie Dimitris Marinis

. Waiting for the Dawn (1998)
Line-up :
 Giannis Papanikolaou - chant / Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Alexis Leventeris - basse / Dimitris Papalexis - clavier / Pavlos Balatsoukas - batterie 
Malgré des développements heavy mélodiques non dénués d'intérêt, le son de ce premier album du groupe grec, enregistré à l'économie, est trop rédhibitoire même dans sa version remasterisée pour qu'il soit autre chose qu'une curiosité.  InnerWish confesse : « A cette époque, nous n'étions qu'un groupe de gars voulant jouer du Heavy Metal et ne pensant à rien d'autre. Nous commençions à travailler nos propres chansons afin de matérialiser nos besoins et souhaits intérieurs (c'est ainsi que le nom du groupe est sorti) sans avoir en tête une sortie officielle. » Sur le son, il ajoute : « Si nous avions la chance d'enregistrer à nouveau cet album, il y a beaucoup de choses que nous aimerions changer, et nous savons que le mix final pourrait être bien meilleur. Mais d’un autre côté, cet album est une image de nos vies à cette époque. »

. Silent Faces (2004)
Line-Up : 
Babis Alexandropoulos - chant /  Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare  / Antonis Mazarakis - basse / Terry Moros - batterie
Musiciens additionnels : Panagiotis Mylonas - claviers / Fotis Giannakopoulos - batterie
Les choses sérieuses commencent en 2004 avec « Silent Faces ». « Dancer of the Storm », la première piste, donne le la en faisant parler la poudre à la manière d'un Blind Guardian. Sans atteindre des sommets, l'album est honnête, plus franc et plus offensif que l'opus de 1998. Le son est moins approximatif que sur « Waiting for the Dawn », et le chant aussi ! Après quelques tatonnements (le split-CD « Realms of the Night » et une apparition sur la compilation « Louder than the Dragon ») les Grecs apparaissent en forme avec une formule plutôt efficace  et un net remaniement de son line-up, les guitaristes Thimios Krikos et Manolis Tsigos étant les seuls rescapés du premier effort.

. Inner Strenght (2006)
Line-Up :
 Babis Alexandropoulos - chant /  Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Antonis Mazarakis - basse / Panagiotis Mylonas - claviers / Terry Moros - batterie
Bénéficiant du même line-up, « Inner Strenght » s'aligne sur la lancée de « Silent Faces ». InnerWish enchaîne les titres de heavy mélodique et multiplie les twin guitars. L'ensemble n'est pas sans qualités, mais il est clairement en retard d'un ou deux métros (« Eye of the Storm »).

. No Turning Back (2010)
Line-Up :
 Babis Alexandropoulos - chant /  Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Antonis Mazarakis - basse / George Georgiou - clavier  / Terry Moros - batterie
Curieusement banni du site officiel du groupe alors qu'il affiche le même line-up, « No Turning Back » survient quatre ans après « Inner Strenght ». Si le fond reste le même, le heavy mélodique de la formation athénienne s'est mordernisé, avec des rythmiques plus tranchantes lorgnant parfois sur le heavy mélodique allemand. Les twin guitars restent plaisantes, l'ombre de Dio profile parfois (« No Turning Back », « Kingdom of the Prime » ). L'ensemble, reconnaissons-le, sonne plutôt pas mal (« Sirens », « Save Us ») et le Metal d'InnerWish commence à prendre sa forme actuelle.

. InnerWish (2016)
Line-Up :
 George Eikosipentakis - chant /  Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Antonis Mazarakis - basse / George Georgiou - clavier  / Fragiskos Samoilis - batterie
Il n'est jamais anodin pour un groupe à ce stade de carrière de commettre un album éponyme. Le procédé sonne comme un aveu : « Eurêka ! Voici ce que nous sommes vraiment ! ». Après trois albums au line-up stable, Terry Moros a cédé sa batterie à Fragiskos Samoilis et Babis Alexandropoulos son micro à George Eikosipentakis. Si la formule permet d'avancer vers la maturité (la voix de George Eikosipentakis est très sûre) et peut capter l'oreille de l'auditeur (« Sins of the Past », « Through My Eyes », « Zero Ground », « Tame the Seven Seas », « Rain Of A Thousand Years »), il manque encore un petit quelque chose pour arriver au point d'orgue. Cependant « InnerWish » est sur la bonne voie, plus posé que ses prédécesseurs. Son ossature classique reflète la paternité d'un Dio et des influences mélodiques allemandes. Il manque pourtant de titres vraiment capables d'accentuer son relief. Ce sera chose faite sur l'album suivant.

. Ash of Eternal Flame (2024)
Line-Up :
 George Eikosipentakis – Chant / Thimios Krikos – Guitare / Manolis Tsigkos – Guitare / Antonis Mazarakis – Basse / George Georgiou – Claviers / Fragiskos Samoilis – Batterie
Guest : Hansi Kürsch (Blind Guardian)
InnerwishIl aura fallu huit ans à InnerWish pour donner un successeur à son album éponyme.
Ill faut admettre que ce nouvel effort nous a totalement convaincus ! Non seulement le line-up grec est parfaitement en place, avec un vocaliste au sommet de son art, mais il est servi par un songwriting particulièrement vigoureux qui permet d'enchaîner les titres avec brio. Il est rare de tomber sur une galette d'un intérêt si constant. L'apport de Hansi Kürsch (Blind Guardian) sur le titre « Sea of Lies » est une réussite évidente et il signe peut-être la meilleure des onze pistes.

Il est cependant talonné de près par des titres forts de metal mélodique racé (« Forevermore », « Soul Assunder », « Primal Scream ») orientés Helloween ( « I Walk Alone »), parfois dans l'esprit d'un Dio (« Cretan Warriors » « The Hands of Doom », « Breathe »). Après des années de silence discographique, InnerWish est donc en pleine forme avec ce qui constitue, à notre sens de loin, la pièce la plus aboutie de sa discographie grâce à un songwriting incroyablement solide sur la durée.

L'artwork de ce « Ash Of Eternal Flame » est l'oeuvre de Giannis Nakos, qui a notamment dessiné la pochette de « The Awakening » de Kamelot.
« Ash Of Eternal Flame » est décliné en deux éditions, l'une bleue pour les CD et la version numérique, l'autre rouge pour les vinyles. Les formats physiques ont en bonus une cover du titre de Blackfoot « Send Me an Angel » (que la bande à Rickey Medlocke commettait sur le très moyen « Siogo »).
Innerwish coverL'album a été enregistré aux studios LoNe et Devasoundz à Athènes, en Grèce, par  Fotis Benardo (ex-Sceptic Flesh). Le mixage et le mastering sont de Henrik Udd (Hammerfall, Powerwolf, Septicflesh).
« Ash Of Eternal Flame » est disponible depuis le 08/11/2024 via le label germano-américain Reigning Phoenix Music (Helloween, Angra).

THE CURE (synthwave), Songs of a Lost World (01/11/2024)

Le 01/11/2024

Une oeuvre délicate qui suspend le vol du temps et près de laquelle il fait bon se poser.
Par Ahasverus
The cure

Peut on être et avoir été ? Le quatorzième album studio de THE CURE tend à prouver que oui...
Seize ans après « 4.13 Dream », The Cure, le groupe aux trente millions d'albums vendus à travers le monde, revient. « Songs of a Lost World », son nouvel opus, est livré dans une pochette présentant une oeuvre du sculpteur slovène Janez Pirnat.
Privilégiant les longues plages instrumentales  (« Alone », « Endsong », « And Nothing is Forever »), The Cure aligne les compositions marquantes  (« A Fragile Thing », « Drone:Nodrone »). Créatif et séduisant, quand bien même il n'a plus le souffle novateur de ses premiers albums, The Cure reste tutélaire et semble inoxydable. Imperméable au temps, la voix de Robert Smith est une madeleine de Proust extraordinaire qui nous fait voyager. Aujourd'hui, c'est clair, The Cure a ce pouvoir extraordinaire d'en appeler à la nostalgie pour nous renvoyer aux premiers temps de sa new wave tout en nous touchant de ses mélodies nues actuelles (« I Can Never Say Goodbye »). On sort de l'album ému, désireux de l'écouter encore tandis qu'il grandit et fait son oeuvre en nous. Cultivant la mélancolie en expert, The Cure a traversé des décennies de musique sans vraiment changer, conservant statut et magie. On ne passera donc pas à côté de « Songs of a Lost World », une oeuvre délicate qui suspend le vol du temps et près de laquelle il fait bon se poser.

« Songs of a Lost World » a été écrit et arrangé par Robert Smith, produit et mixé par Robert Smith & Paul Corkett. Il a été enregistré aux Rockfield Studios  (Queen, Motörhead, Coldplay).
« Songs of a Lost World » est disponible depuis le 01/11/2024.

BETH HART - La Belle et la Beth

Le 31/10/2024

A l'occasion de la sortie de son album « You Still Got Me », nous vous proposons une rétrospective de la discographie studio de BETH HART.
Par Ahasverus
Beth hartBETH HART est originaire de Los Angeles. Elle apprend le piano à l'âge de quatre ans et elle intègrera plus tard un lycée des arts du spectacle où elle travaillera le chant et le violoncelle. C'est là qu'elle commence à chanter, puis à jouer dans des clubs dès l'âge de quinze ans. Elle monte son premier groupe et sort un album en 1993, à l'âge de vingt-et-un ans.


BETH HART AND THE OCEAN OF SOULS - Beth Hart and the Ocean of Souls (1993)
Le premier album opus de Beth Hart est un long format de treize titres de blues et de rock légèrement teintés de soul (« Love Thing »). Bien que sa production soit un peu écrasée par rapport à ce que la chanteuse américaine alignera ensuite, « Beth Hart and the Ocean of Souls » propose de très solides compositions qui mettent en évidence le grain et la sensibilité de Beth Hart, mais aussi la puissance de sa voix (« Love Suffers All », « I Felt Him Cry »)« Halfway to Heaven », « Just Call Me Up », « Can't Hear the Word » sonnent toujours avec fraîcheur. L'album propose une cover originale du titre des Beatles « Lucy in the Sky with Diamonds ». Loin d'être une simple curiosité, ce premier album est un coup de maître et une excellente entrée en matière.

BETH HART BAND - Immortal (1996)
C'est avec de nouveaux musiciens et sous le nom du Beth Hart Band que la Californienne revient s'attaquer aux choses sérieuses en 1996. Elle est signée chez Atlantic Records et la production du nouvel opus est nettement meilleure que celle du premier album. Les riffs montent, et la teinte soul tend à s'éclipser au profit du rock. Beth  met beaucou de groove dans une voix de plus en plus captivante (« Spiders in my Bed », « Isolation », « State of Mind »). « Immortal » propose une nouvelle version du titre « Am I the One », un blues qui figurait sur le premier album.

BETH HART - Screamin' for My Supper (1999)
« Screamin' for My Supper » permet à Beth Hart de se développer sur la scène internationale grâce au titre « LA Song » qui connaît un grand succès en Nouvelle-Zélande.  Intra muros, l'Américaine place cette chanson dans la dernière saison de la série Beverly Hills. Dans sa globalité, l'album se dirige vers un rock  légèrement mainstream (« Just a Little Hole », « Delicious Surprise », « Is That Too Much Too Ask », « Girls Say », « The Sky is  Falling ») encore désireux de faire parler la poudre (« Get Your Shit Together », « Good Old People ») et qui conserve beaucoup de charme (« Stay », « Skin »). 

BETH HART - Leave The Light On (2003)
Malgré des addictions qui provoquent un changement de label, Beth Hart garde le vent du public en poupe et se hisse à la cinquième place des charts danois avec ce double disque de platine. Des titres comme « World Without You », « Monkey Back », ou la cover des Stones « Wild Horses », passent très bien, tandis que le single « Learning to Live » se classe numéro 1 au Danemark.

BETH HART - 37 Days (2007)
Trente-sept jours, c'est le temps qu'il aura fallu pour enregistrer cet album de caractère ! Quelques chansons punchy comme « Good As It Gets », « Face Forward », « Water Falls » et « Sick » côtoient de magnifiques mélodies (« Easy », « At the Bottom »). Certifié disque d'or, « 37 Days » se classe premier des charts danois, à la quatorzième position des charts néerlandais et à la dix-huitième place en Norvège.

BETH HART - My California (2010)
Avec son parti pris de tenir la bride courte à sa chanteuse, « My California » devient plus linéaire et moins épidermique. Il manque de relief, même s'il conserve quelques très belles mélodies dont la recette est désormais totalement maîtrisée par l'Américaine : «  Take It Easy on Me », «  Like You », « Weight of the World » et « Sister Heroin », sur lequel Slash vient poser quelques notes.
Beth hart my californiaBETH HART / JOE BONAMASSSA - Don't Explain (2011)
Pour son nouvel album studio, Beth Hart s'associe au guitariste Joe Bonamassa (ils sont tous deux sur le label Provoque Records) pour un album de reprises qui rend hommage à Tom Waits, Ray Charles ou encore Etta James. Il voit la Californienne retrouver tout le mordant de son chant.

BETH HART - Bang Bang Boom Boom (2012)
Après le sage « My California », Beth Hart revient avec un album un peu plus débridé, mi-jazz («  Swing My Thing Back Around »), mi-blues (« Caught Out In The Rain »), qui devient son plus grand succès commercial. Il se hissera à la cinquante-neuvième place des charts français.

BETH HART / JOE BONAMASSA - Seesaw (2013)
Devant l'engouement provoqué par leur collaboration, Hart et Bonamassa se retrouvent pour un second album de reprises. Il se verra nominé aux Grammy Awards dans la catégorie du meilleur album de blues.

BETH HART - Better Than Home (2015)
Enfanté dans la douleur en seulement cinq jours, «  Better than Home » ne prive pas Beth de sa superbe, ni  de son inspiration (elle signe les onze titres de l'album). L'interprétation est captivante, en témoignent « Might As Well Smile », « Tell' Em to Hold On », «  Better than Home » ou «  St. Teresa ». Numéro un des charts hollandais, «  Better than Home » connaît une belle carrière internationale et il rafle la première position des albums de blues du Billboard américain.
Beth hart better than homeBETH HART - Fire on the Floor (2016)
A l'instar de « Bang Bang Boom Boom », « Fire on the Floor » se teinte de jazz et de blues. Il suit les traces de «  Better than Home » en occupant la première place des albums de blues du Billboard US.

BETH HART / JOE BONAMASSA - Black Coffee (2018)
Jamais deux sans trois... Et même sans quatre si on compte le Live in Amsterdam (2014).

BETH HART - War in my Mind (2019)
De son piano (« Woman Down », « Thankful »), Beth Hart livre un album intime, fait majoritairement des ballades  exécutées avec autant de sobriété que d'intensité (« Without Words in the Way », « I Need a Hero »), ou à renforts de choeurs gospel («  Let it Grow ») qu'un titre western à la Grace Potter («  Spanish Lullabies ») peut venir bousculer.

BETH HART - A Tribute to Led Zeppelin (2022)
Comme son nom l'indique, des standards de Led Zep livrés dans des versions conformes aux titres originaux. On s'interroge sur l'intérêt du truc.

BETH HART - You Still Got Me (2024)
Sorti le 25/10/2024,le nouveau Beth Hart s'ouvre sur un featuring de Slash avec qui la chanteuse a collaboré à plusieurs reprises (sur l'album « My California » notamment).

Ce « Savior With a Razor » rassure quant à la bonne santé de la Californienne qui démarre son album en puissance. « Suga N My Bowl » (avec le bluesman américain Eric Gales) confirme que Beth est repartie comme en 14 sur les routes du blues et du rock, même si le facétieux «  Never Underestimate a Gal » ou le countrysant  «  Wanna Be Big Bad Johnny Cash » tentent de brouiller les pistes.

La chanteuse n'en oublie pas pour autant les grandes et belles ballades dont elle a le secret (« Wonderful World », «  Little Heartbreak Girl »), ni les moments jazzy qu'elle sert toujours avec maestria («  Drunk On Valentine »). Fort de cette diversité qui semble une énumération de ses points forts, «  You Still Got Me » est certainement l'un de ses albums les plus équilibrés de Beth Hart, et peut être le meilleur pour aborder sa discographie et découvrir son immense talent.

Albums recommandés :

  • Screamin' for My Supper - 1999
  • 37 Days - 2007
  • Better than Home - 2015
  • You Still Got Me - 2024

Beth hart album

DARCY (rock), Tout Est à Nous (18/10/2024)

Le 20/10/2024

« Toute notre rage ne rentre pas dans cette putain de chanson. » 
Par Ahasverus
Darcy band 2DARCY revient avec un message clair. 
« Tout Est à Nous » le titre militant de son troisième album, rappelle le slogan « Tout est à nous, rien n'est à eux, tout ce qu’ils ont ils l’ont volé » qui fuse parfois dans les manifs. L'effet est renforcé par une pochette qui s'inspire d'une autre scène de barricades, le tableau révolutionnaire d'Eugène Delacroix « La Liberté Guidant le Peuple».
DarcyMusicalement, Darcy enfonce l'accélérateur dans un album mixé par un habitué du gros son, Fred Duquesne (Mass Hysteria, Tagada Jones).
La rusticité d'un punk (« Rien à Perdre ») plutôt hardcore (« La Terreur », « Tsunami », « Plus Rien à Foutre ») peut se trouver entrecoupée d'effets électro (« Poings en l'Air») et de gros riffs heavy (« La Bagarre »).

La constance est plutôt à chercher dans le message révolutionnaire véhiculé par les lyrics. « C'est nous la terreur / La terreur a changé de camp » (« La Terreur »), « Il n'y a qu'une époque que l'on regrette / C'est quand le bon peuple coupait des têtes »  (« Poings en l'Air »), « Nous sommes là pour en découdre » (« Ce Soir Ca Va Chier »)... Darcy ne démord pas de son engagement durant les onze pistes de son album, à l'exception d'un morceau aux lyrics plus intimes qui vient refermer la galette sur quelques cordes (« La Fin »).
Le jet de pavés bretons nécessitait une portée courte ; le raid est monté en trente-trois minutes.
Darcy band« Tout est à nous » est une sortie At(h)ome. Il est disponible depuis le 18/10/2024.

Darcy est avec Tagada Jones sur la « Tournée du cœur » (au profit des Restos du Coeur) qui passera par quatorze villes de France au mois de novembre 2024.
Tournee darcy

MC5 (rock), Heavy Lifting (18/10/2024)

Le 18/10/2024

MC5 balance ses riffs en faisant des oeillades au rock crasseux, au vieux hard un peu roublard et au funky le plus canaille. C'est terriblement sexy et incroyablement savoureux !
Par Ahasverus

Cinquante-quatre ans après son premier album studio, MC5 occupe l'actualité.
Il met un point final à une discographie peau de chagrin mais qui, à l'instar de celle des Sex Pistols, a marqué significativement l'histoire du rock.
Formé en 1964, MC5 construisait sa réputation sur scène et explosait dès 1969 avec son mythique Live « Kick Out the Jams ». Il sortait un an plus tard « Back in the USA », son premier album studio, plus sage et moins considéré. Un disque que Lemmy Kilmister qualifiait cependant de « rock'n'roll non traité » et que le magazine Rolling Stones a classé parmi les cinq cents meilleurs  albums de tous les temps.
En 1971, MC5 sortait « High Time » mais voyait son succès décroître. L'album n'est pourtant pas mauvais, et des pastilles comme « Sister Anne » ou « Baby Won't Ya » restent de bons morceaux de rock 70's. 
Après divers mouvements de line-up, MC5, rongé notamment par ses excès, splitte en 1972.
Dans les années 2000, Kramer (guitare), Davis (basse) et Thompson (batterie) se retrouvaient pour raviver l'esprit du MC5 avec une série de concerts auxquels participaient notamment Lemmy Kilmister (Motörhead), Ian Astbury (The Cult) et William Duvall (Alice in Chains).
Davis décèdait en 2012 tandis que Kramer et Thompson se retrouvaient en 2024 pour un baroud d'honneur : l'album « Heavy Lifting ».
mc5Il sortait le 18/12/2024 via earMusic.
Ni Kramer ni Thompson ne verraient la sortie de cet opus, puisque  le premier décèdait en février 2024 et le second en mai de la même année.
Artisan de cet album posthume, Wayne Kramer avait cependant le temps de participer à son lancement. Il expliquait au mensuel anglais Uncut : « Vivre longtemps et rester créatif. Telle est mon attitude. Cet album s'inscrit dans la continuité de High Time. Je pense qu'il est de la responsabilité d'un artiste de refléter l'époque qu'il traverse. Et je pense que nous avons fait un album qui est en phase avec notre situation actuelle et les défis auxquels nous sommes confrontés, et qui véhicule un message positif. »
Kramer ajoutait  à l'intention de ceux qui persifleraient que le MC5 de 2024 n'est plus celui des 70's : 
 « Ils ont raison. Ce n'est pas la même chose. Nous ne vivons pas en 1968. Nous sommes dans l’époque dans laquelle nous vivons, et il faut en tenir compte. Dans tout art, il faut répondre à la question : et alors ? Pourquoi devrais-je m'en soucier? Parce que j’ai fait la meilleure musique possible. »
Pour cet album, Kramer a co-écrit une quinzaine de morceaux avec Brad Brooks, qui tient le chant lead sur l'album. Ce dernier avait été repéré par Bob Ezrin et Wayne Kramer à la sortie de son single « God Save the City ».
Bob Ezrin quant à lui est le producteur de l'album. Ezrin a notamment produit ou coproduit « Destroyer » de Kiss, « The Wall » de Pink Floyd et « Welcome to my Nightmare » d'Alice Cooper. Il donne sa vision de l'album : 
. « Il y a un peu de heavy metal. Il y a aussi pas mal de funk. Mais c'est un disque heavy, et c'est un disque de guitares à gauche, à droite et au centre. La plupart du temps, c'est un mur de guitares, et c'est surtout Wayne et son éthique qui sont à l'origine de ce disque. C'est un instantané d'un guitariste au sommet de son art. »
Slash, Tom Morello (Rage Against the Machine), William DuVall (Alice in Chains) et Vernon Reid (Living Colour) font partie des musiciens invités sur ce nouveau MC5.
Long de quarante-cinq minutes, « Heavy Lifting » s'ouvre sur le titre éponyme avec une ligne de basse proche du « Stargazer » de Rainbow.

L'entame de l'album est plutôt hard-rock, avec des titres qui rappellent le travail de groupes comme Foghat (« Barbarians at the Gates », « Boys Who Play With Matches »), Thin Lizzy avec une pincée de Boston (« Blind Eye »), ou UFO, tandis que William Duvall et Slash prennent part à l'une des meilleures pièces de la galette («  The Edge of the Switchblade »). 

MC5 ou plus MC5, on l'ignore. Ce qui est sûr c'est que « Heavy Lifting » nous ramène  — et Bob Ezrin n'est pas pour rien dans l'affaire avec ce son digne d'un vieux Black Sabbath qui permet de profiter de chacune des lignes instrumentales  — au tout début des 70's, à la porte de clubs enfumés dont s'échappe une soul toute prête à donner naissance au funk (« Change, No Change », « I Am the Fun », « Twenty-Five Miles », « Because of your Car », « Hit it Hard ») et où les frontières du rock restent à définir.
De son époque ou non, le dernier album studio des MC5 balance ses ultimes riffs en faisant des oeillades au rock crasseux, au vieux hard un peu roublard et au funky le plus canaille du temps d'avant. C'est terriblement sexy et incroyablement savoureux !

SEEDS OF MARY - La rétrospective

Le 17/10/2024

A l'occasion de la sortie chez Klonosphère / Season of Mist de « LOVE », le quatrième album de SEEDS OF MARY, nous vous proposons une rétrospective de la discographie des Bordelais marquée depuis son origine par un parcours sans faute.Seeds of mary discographieSEEDS OF MARY - 2013
L'aventure Seeds of Mary commence en 2011 autour de Julien Dirt (guitare) et de Jérémy Dourneau (chant). Le groupe sort un EP éponyme de sept titres en 2013. Il est fortement influencé par le grunge, et plus particulièrement par l'univers d'Alice In Chains pour lequel, ravivant les cendres d'un groupe appelé D.I.R.T., les musiciens bordelais n'ont jamais fait mystère de leur admiration. Le timbre de voix de Jérémy Dourneau renforce l'effet mimétique. Ce premier opus est tout à fait honorable, et ses compositions sonnent aujourd'hui encore très efficacement. Il permet au groupe de partager des scènes avec AqME, Bukowski et même Nashville Pussy !

CHOOSE YOUR LIE - 2015
Avec « Choose Your Lie », la personnalité de Seeds Of Mary s'affine. Si « Crash » ou  « Killing Monsters » restent particulièrement imprégnés des influences de Seattle, une esthétique sophistiquée commence à se dessiner (« Burn... Black, White & Everything in Between »). Pas encore totalement sorti de l'ombre de ses aînés, Seeds of Mary cherche son chemin en insufflant du rock dans son metal (« Freak Show », « God and a Sun », « Damaged Young Thing »). Dans ses compositions, Julien Jolivet n'hésite pas à emmener les Bordelais dans de longues explorations musicales (« Epicurean Garden », « King Without a Sun »). Enregistré sous la houlette de David Thiers (Gorod),  « Choose Your Lie » est un artisan du son de Seeds Of Mary. Il conserve aujourd'hui encore sa force, avec des morceaux d'une belle puissance, à commencer par le remarquable titre éponyme qui reste l'une de nos pièces favorites du répertoire des Seeds.

THE BLACKBIRD AND THE DYING SUN - 2017
Signé chez Klonosphère, Seeds of Mary sort « The Blackbird and the Dying Sun » en novembre 2017. Il s'agit incontestablement d'un marqueur dans la discographie du groupe. Il sonne l'heure d'une suite d'albums à l'esthétique musicale et visuelle remarquable. On la doit à Julien Jolivet. C'est aussi l'accession de la formation bordelaise à la maturité, avec des opus si cohérents qu'ils en deviennent des oeuvres complètes plutôt que des suites de chansons. L'univers est classieux (« Lord of the Flies ») mais « The Blackbird and the Dying Sun  » est particulièrement sombre  jusque dans ses instants les plus dynamiques (« Here Comes the Night »). Sophistiqué même dans ses titres accessibles (« Like a Dog », « Sovereign Mind », « Sense of Sacrifice »), « Blackbird » présente un gros travail sur les harmonies vocales.
Même s'il ne cessera de faire progresser sa palette sonore, l'ADN de Seeds Of Mary est gravé dans cet album puissant et sombre, empreint de préciosité et d'une classe certaine.

THE SUN SESSIONS - 2018
Un an après la sortie de son « Blackbird », Seeds Of Mary revient avec un EP quatre titres. Il se compose de  « This is Where it Hurts » et de « A Place to Disappear », deux chansons destinées à figurer sur le précédent album mais qui n'avaient pas été retenues, ainsi que d'une cover de Nine Inch Nails (Wish) et d'une autre de Pink Floyd (Hey You).

Le groupe fera perdurer cette pierre angulaire qu'est « The Blackbird and the Dying Sun » en présentant notamment en 2021 une très belle version acoustique du titre « Back to the Woods ».

SERENDIPITY - 2020
En 2020, Seeds Of Mary fait un retour tonitruant avec un scream de Jérémy Dourneau en ouverture du morceau « The Atheist », première piste de l'album « Serendipity ».

S'il garde des touches dark et mélancoliques, l'album à pochette caméléon est cependant plus ouvert que le précédent long format.
Toujours grunge, le son des Girondins s'est nettement décollé de ses premières influences, se faisant plus direct (« Rewind Me », « Chameleonic », « Sanity is Statistical »), plus alternatif, cultivant sa singularité.
L'esthétique musicale et visuelle bat son plein, totalement maîtrisée par le groupe dont la personnalité se trouve confortée.
Les compositions sont déclinées avec finesse, et le travail des voix prend une raisonnance particulière (« Bleed Me Dry »).
La sensibilité du compositeur Julien Jolivet crève l'écran dans des pièces d'une grande beauté (« Reinventing You »). Celle-ci prend le pas sur l'aspect sombre du précédent opus.

Si « Choose Your Lie » était l'album de la révélation et « Blackbird » celui de la maturité, « Serendipity » est alors celui de la consécration. Remarquablement abouti et en place, il confirme la position de Seeds Of Mary parmi les formations les plus intéressantes et les plus solides de la scène rock metal française.
A1859571438 10LOVE - 2024
Quatre ans se sont écoulés depuis « Serendipity ». Une période marquée par les départs d'Eliott Le Solleu (basse) en mars 2022 puis de Raph Gatuingt (guitare, chant) en février 2023, deux musiciens présents depuis le « Blackbird » (2017). C'est donc un nouveau line-up qui s'est construit autour de Julien Jolivet, Jérémy Dourneau et Aaron Sylvestre (batterie depuis 2015) pour « LOVE », le nouvel opus, avec les arrivées du bassiste Clément  Leclercq et du guitariste et chanteur Tom Collet. (Photographie  Julien Dupeyron)
Seeds of mary julien dupeyronIl nous avait prévenu, Aaron (à droite sur la photo) : malgré son titre altruiste, « LOVE » se voulait l'album le plus heavy de la formation bordelaise !
Seeds of mary loveC'est bien le cas avec « New Anger », « Fire is Bright, Fire is Clean », « Nothing's Sacred » ou « Begin the End ». 
Mais « LOVE » ne se contente pas d'accélérer le tempo ni d'appuyer sur les riffs. Certaines compositions prennent le familier des Seeds à revers, car de nouveaux sons percent la voute au dessus des musiciens pour laisser apparaître un autre ciel (« Parasite Paradise », « The Narcissist »). « LOVE » voit Julien Jolivet étendre imperceptiblement mais significativement son territoire sans pourtant détacher cette patte qui colle à la peau des Seeds. 
A petites touches, à coups d'arrangements, de discrètes incursions et de nouvelles matières, Seeds Of Mary place ses coups. Comptons les points : il nous réjouit et nous impressionne, et c'est « Spiral Me Down », avec ses phases intenses à la Gojira, qui porte une estocade qui nous conquiert définitivement.

Si les compositions sont souvent plus accessibles, Julien Jolivet n'a rien perdu de son appétit créatif et ses tournures sont toujours aussi alambiquées et fortes d'arrangements remarquables (« Amor Fati », Nothing's Scared », « Begin the End»).

Côté voix, nous pouvions craindre les séquelles du départ de Raph, la paire Dourneau/Gatuingt ayant atteint une  complémentarité qui nous rassurait. Le virage a cependant été bien négocié et le nouveau travail vocal fonctionne à plein. Jérémy Dourneau gère parfaitement une l'alternance des chants clair, murmuré et saturé et s'essaie même au hip hop (« Insomnia »).
« LOVE » s'inscrit naturellement dans la courbe ascendante de la discographie des Bordelais. L'intérêt des compositions rend l'écoute de ce nouvel album globalement captivante, même si Seeds Of Mary nous fait prendre les vessies pour des lanternes en nous vendant sa complexité pour une chose naturelle et fluide.
C'est brillant, et cette nouvelle livraison confirme que ce groupe est décidément l'un des plus sûrs et des plus excitants porte-étendards de la scène alternative française !


Caen, Nantes, Calais... SEEDS OF MARY est en tournée dans toute la France avec une release-party qui se tiendra le 19/10/2024 à Cenon et qui fera l'objet d'une captation live. Retrouvez toutes les dates ici : Seeds Of Mary

LIVE-REPORT DU "PYRENEAN WARRIORS OPEN AIR VIII" (14 septembre 2024)

Le 17/10/2024

Quand un festival à l'échelle humaine et à l'esprit familial et amical revêt l'habit de la haute-couture française  du Heavy-Rock et éblouit à l'international.

Par Dam'Aël.

Introduction :

Petit clin d'œil sur les billets. De véritables billets papier numérotés comme dans ces années folles mais surtout fétiches, billets qui prenaient encore plus de valeurs quand ils étaient signés par les groupes qu'ils annonçaient. 

Deux ou trois centaines de fêtards sont déjà installés depuis la veille pour participer à un certain nombre de balances et principalement présents pour assister au "warm-up" (initialement prévu à 19H  mais décalé à 21H à cause de ces balances prolongées) mené de main de maître par Olivier MeurderOne et Guillaume Pastor (Guix) le bassiste du groupe Tentation, BenEvils (bénévoles du festivale) qui offrent aux festivaliers présents et à Dame Tramontane sans son carton d'invitation, une soirée de Mix Vinyle Heavy et Trash,  sur la scène Shark Stage du festival avec un son d'enfer. Pour rappel cette scène a été baptisée Shark Stage en mémoire à Mark Shelton de Manilla Road, groupe qui avait participé au Pyrenean Warriors Open Air 2016, en compagnie de ADX, Metal Inquisitor, Ostrogoth, Terminus, Horacle et Electric Shock dont certains membres étaient présents ce 14 septembre 2024.

8ème édition pour ce festival qui continue d'accroître sa notoriété d'années en années eu égard à la qualité des formations nationales et internationales présentées.

 

Pwoaviii

 

Le Running-Order :

Trois groupes français Dunwich Ritual, MEURTRIERES et ANIMALIZE sont les trois groupes underground français qui ouvrent le bal dont deux qui présentent une frontwoman derrière le micro. Les voix féminines sont donc en première ligne lors de l'ouverture de ce festival. Suivront Phantom Spell, Tyrann, et les japonais de Blaze (Osaka,Japan) avant d'aborder les têtes d'affiche de cette huitième édition avec Satan (Band)Demon et les ténors de Warlord.

 

DUNWICH RITUAL

 

Le 1er groupe, Dunwich Ritual a la lourde tâche de lancer les festivités dès 13h en proposant un Heavy Speed Metal de haute volée que la chanteuse a sublimé avec sa personnalité, son énergie et son identité réelle. Un concert puissant et de qualité. On comprend parfaitement pourquoi le label Jawbreaker Records s'est empressé de signer le groupe originaire de Deuil-la-Barre (région parisienne), toujours grand maître à dénicher de futures pépites de l'underground. Et les organisateurs du Pyrenean ne sont pas passés à côté non plus. On aurait presque envie de hurler 30 minutes c'est trop court.

 

Line-up :

Vega : Chant, synthétiseur
Agni et Thösz : Guitares
Eymerick "Rikkit" : Basse 
David Caudmont : Batterie 

 

Setlist :

Intro
Hyperborean Rites
Paleogean Megalopolis


Dunwich Ritual
Night Thunder (Tales of Devil Reef)
Winged Death (1934)


The Sinking City 

 

MEURTRIERES

 

C'est le groupe lyonnais qui prend la relève. Connu pour son EP éponyme sorti en 2020 sur le label italien Gatesofhellrecords avec sa première chanteuse Fleur, le groupe enchaine les tournées et présente ce 14 septembre sur la Shark Stage leur nouvelle frontwoman Fiona qui confirme le talent du quintet. A noter que leur nouvel album Ronde de Nuit toujours via Gatesofhellrecords montre le degré supplémentaire qu'a pris la formation en travaillant ardemment. Bases fondamentales et identité évidente, MEURTRIERES a livré une performance magistrale en jouant fort et carré, ce qui laisse présager de jolis moments à venir.

 

Line-up :

Xavier : basse
Thomas : batterie
Flo Spector : guitares
Olivier : guitares
Fiona : chant

 

Setlist :

Intro

Rubicon
Alienor
La Revenante


Tempête & Naufrage


Alma Mater
Ronde De Nuit
La Déferlante

 

ANIMALIZE

 

ANIMALIZE attaque son show en mettant le feu aux planches de la Shark Stage. Aucune pitié pour les Lyonnais, ça déglingue sa mémé avec ce rapido Metal comme précisaient certains espagnols présents, malgré un problème de micro pour Niels sur les 2 premiers titres. Avec un look 80s totalement assumé et revendiqué, une extravagance scénique provocatrice qui dépasse toutes limites, le quatuor a livré un set plus qu'énergique d'excellente qualité, talent repéré par le label Dying Victims Productions. Le groupe a annoncé que leur batteur allait prendre un autre envol après leur prestation sur le South Troopers Festival du 16 novembre prochain.

 

Line-up :

Niels "Coyotte" Bang  : chant, basse
Jessy "Dante Milk" Bosc : guitare
Gabriel Rattlehead : guitare
Hyungminator : Batterie

 

Setlist : 

Verminateur
Pigs Outer Space (sans intro)


L'Aigle de la Route
Eternal Second avec intro

Cheval
Jungle Dance
Drum solo
Intro Barbara
Sous l'œil du Charognard (sans solo)
Samouraï de l'Univers (sans intro)

 

PHANTOM SPELL

 

Il s'agit d'un one-man band anglais mené par Kyle McNeil qui a ravi tous les fans de Hard Rock Progressif fortement teinté 70's/80's. On le connaît déjà pour être le fondateur et le leader du groupe de Heavy Old-School, Seven Sisters. Kyle vit désormais à Murcia en Espagne et ce sont donc des musiciens espagnols au nombre de quatre qui l'ont accompagné lors de sa prestation sur scène, la première en France d'ailleurs, dans ce magnifique site de Juhègues, avec notamment le batteur de IRON CURTAIN. Le set a donné une superbe transition à cette édition qui envoyait du lourd et du testostéroné, avec cette séquence d'envolées classieuses qui a capté l'attention et capturé le public vers une  atmosphère quasi-solennelle où l'écoute s'est convertie en une concentration d'oreilles presque studieuses sur fond de réelle communion. Un moment magique qui m'aura embarquée délicatement tels les doigts d'une fée sur mélodies salvatrices. A noter concernant le line-up la présence de deux guitaristes dont Kyle, d'un bassiste, d'un batteur et d'un claviériste, les deux derniers assurant les chants complémentaires et les chœurs. D'autre part, Kyle ravi d'être présent sur ce festival, a échangé énormément avec les festivaliers et n'a pas hésité à se mêler à la foule après sa prestation pour profiter personnellement des différentes prestations comme l'ont fait un certain nombre de formations et notamment celle qui suivra Phantom Spell.

 

Setlist :

Dawn of Mind
Up the Tower
Dragon's Dream
Seven Sided Mirror
Keep On Running
Palantiri

 
Black Spire Curse


Blood Becomes Sand

 

TYRANN

 

Les Suédois ont une réputation robuste de délivrer des prestations scéniques redoutables. Confirmation validée sur cette édition 2024 du Pyrenean Warriors, avec leur Heavy Metal teinté légèrement de speed et de Punk, chanté en suédois donc repris en phonétique ou en yaourt par une bonne partie de l'auditoire. Tyrann, composé en grande partie par d'anciens membres de ENFORCER et de TRIBULATION a su mettre l'ambiance pour ramener le public vers un "désordre" plus traditionnel. Leur prestation de ce samedi était la dernière de leur tournée 2024 qui les a amenés en Grèce, au Danemark, en Hollande, en Allemagne et enfin sur les terres françaises des Pyrénées-Orientales. Et il faut préciser que c'est une chance pour nous Français d'avoir pu les voir ou les découvrir sachant qu'ils sortent assez rarement de Suède. A l'instar de Dunwich Ritual, la formation avait été signée sur Jawbreaker Records.

Line-up : 

Jakob Ljungberg (ex-Enforcer, ex-Tribulation) : batterie  
Adam Zaars (ex-Enforcer, ex-Tribulation) : guitars
Tobias Lindqvist ( ex-Enforcer) : chant, Basse 
Joseph Tholl : guitare

 

Setlist: 

Face the Tyrant (Besatt)
Don't Make Fashion of Our Heavy Metal Passion (Djävulens musik)
Transsylvanien
Brinn Med Mig
Omen
Sodom
Undergång
Varje Sekund Och Andetag


Djävulens Musik

Face the Tyrant (Besatt)
Don't Make Fashion of Our Heavy Metal Passion (Djävulens musik)
Transsylvanien
Brinn Med Mig
Omen
Sodom
Undergång
Varje Sekund Och Andetag
Djävulens Musik

 

BLAZE

 

Blaze (1998) est le groupe venu tout spécialement du Japon et beaucoup savent que les groupes japonais voyagent rarement jusqu'à nos contrées. Première escapade en France donc pour ce groupe de Hard/Heavy Rock Old-School avec une difficulté majeure, la communication puisque les membres ne parlent quasiment pas l'anglais et encore moins le français. Cela n'a en rien entaché la qualité du show qu'ils ont délivré sur Torreilles, bien au contraire. Quant à nos cours de japonais pris sur place... pas gagné!!! Une fierté pour l'organisation d'avoir pu les faire venir. Et une fierté pour eux aussi ; ils ont profité de tous les instants sur place, une petite visite à la chapelle de Juhègues juste à côté, et surtout une prestation dantesque, tirée au cordeau, avec des riffs efficaces et remplis d'inspiration qui a embarqué tout le crowd dans un karaoké presque général entrainé par le frontman Wataru Shiota à la prestation scénique tout aussi dantesque. Ils feront un rappel en fin de set, le seul d'ailleurs du festival. C'est vous dire qu'ils étaient très heureux d'être présents et ont su établir une parfaite communion avec les festivaliers.

 

Line-up : 

Fumihiko Kimura : basse
Hisashi Suzuki : guitare
Wataru Shiota : chant
Takashi "Bikky" Funabiki : batterie

 

Setlist :

Fool’s Mate
Right in White Light
Wiseacre in the Land
Picture On the Wall 
See The Light


Underground Heroes


Place in the Sun

 

SATAN

 

45 ans d'existence, un peu chaotique au vu des périodes de stand-by et autres mais toujours bien présents dans le paysage de la New Wave Of British Heavy Metal, pour Satan qui venait fêter la release de leur tout nouvel album sorti la veille Songs In Crimson. Sébastien nous rappelait dans un de ses posts leur présence au  South Troopers Festival de 2018. Une joie donc de les revoir pour certains et de les découvrir pour d'autres avec une grande particularité, celle de les recevoir dans la composition de leur début. Et ces perdreaux des années 80 n'ont pas perdu de leur superbe malgré les années, avec une prestation vitaminée d'une heure à l'identité évidente, couplée d'échanges avec la foule. Brian Ross sans en faire trop a cette capacité de tenir le show  par un charisme déconcertant presqu'à l'image de Biff Byford (Saxon) dans une atmosphère de Heavy traditionnel efficace et robuste qui ravigote. A noter que SATAN est en tournée européenne avec des dates sur 2024 à travers le Royaume-Uni, l'Irlande, le festival PYRENEAN WARRIORS OPEN AIR et seize autres villes d’Europe et que leur dernier passage en France remontait à 2019 depuis leur passage au Festival de Vouziers.

 

Line-up: 

Steve Ramsey : guitare
Russ Tippins : guitare
Graeme English : basse
Sean Taylor : batterie 
Brian Ross : chant

 

Setlist:

intro
Trial by Fire
Blades of Steel
Ascendancy
Burning Portrait
Sacramental Rites
The Devil's Infantry
Break Free (Alan Ross on vocals)
Incantations
Era (The Day Will Come)
Ophidian


Twenty Twenty Five
Turn the Tide
Into the Mouth of Eternity
Testimony
Trial by Fire / Blades of Steel


Siege Mentality
Kiss of Death

 

DEMON

 

Issu du même métal trempé de la New Wave Of British Heavy Metal, le sextet Demon mené par son emblématique chanteur Dave HILL à la voix légèrement rauque, soule voire AOR et sa force tranquille nous embarque incontestablement dans leur univers. Avec une discographie énorme et solide, la formation propose un set incroyable et surtout efficace. Une opportunité pour les festivaliers du Pyrenean puisque que DEMON n'est pas si courant sur scène. Son Hard Rock tirant sur celui d'un DEEP PURPLE est estampillé d'une  identité tout aussi marquée que celle de SATAN. 

 

Line-up: 

Dave Hill : chant 
Ray Walmsley : basse 
Karl Waye  :  clavier 
Neil Ogden : batterie, percussions 
David Cotterill : guitare 
Paul Hume : guitare

 

Setlist: 

Night of the Demon
Into the Nightmare
Hurricane
The Plague
Nowhere to Run


Face the Master


Total Possession
Remembrance Day (A Song for Peace)


Deliver Us From Evil
Sign of a Madman
Don't Break the Circle

 

WARLORD

 

Premier passage en France pour les Américains de Warlord avec pour seul membre d'origine le batteur Mark ZONDER. Annoncée comme La tête d'affiche de cette 8ème édition, la formation n'a pas manqué à son devoir tant leur prestation a été extraordinaire : perfection déconcertante, performance magistrale, groove irréprochable, rythmique dantesque de Mark Zonder et Philipp Bynoe. On ne peut que constater l'excellence de ces six musiciens. Mark Zonder fait preuve d'une élégance manifeste qui s'allie à une puissance irréprochable, le bassiste délivre un groove addictif, les deux guitaristes font un travail exceptionnel allant jusqu'à jouer leur soli en même temps sur les notes du claviériste dont on ne redira pas le talent et l'expérience incontestés. Et c'est sans compter sur le chanteur Giles Lavery qui prend une place royale dans ce tableau, délivrant puissance, sensibilité, avec un respect bétonné de ce qu'est Warlord depuis des années, voyageant avec une telle aisance dans les tonalités si différentes. J'ai été scotchée  notamment par la montée sur Invaders, parfaitement tenue et maitrisée malgré les conditions climatiques qui ne facilitaient pas la tâche. Précision des lignes de chant et esthétisme vocal magnifiques. Chacun d'entre nous se rappellera de cette prestation et de cette chance que nous avons eue et vécue ce 14 septembre 2024.

 

Line-up: 

Giles Lavery : chant 
Philipp Bynoe : basse 
Jimmy Waldo :  claviers 
Mark Zonder : batterie 
Eric Huris : guitare 
Diego Pires : guitare

 

Setlist : 

Lucifer's Hammer
Invaders


Battle of the Living Dead


Kill Zone
City Walls of Troy
Winds of Thor
Lost and Lonely Days
Aliens
Mrs. Victoria


Penny for a Poor Man


War in Heaven
Black Mass
70,000 Sorrows
Winter Tears
Achilles Revenge


Deliver Us From Evil


Child of the Damned 

 

Pour conclure :

Un énorme merci à l'organisation du Pyrenean Warriors Open Air qui a œuvré avec vigueur pour nous offrir une affiche d'une telle qualité.  Une grande ovation pour avoir réussi à faire venir sur notre hexagone des formations rarement voire jamais proposées  ; trois groupes sur les neuf  présents sur le festival n'avaient jamais posé leurs semelles de HardRockers et de HeavyFlingueurs sur le sol français, quel exploit! Et quel privilège!

On n'omettra pas de signaler leur capacité à pousser à l'extrême leur engagement jusqu'à la création chaque année de la Beerenean (ou Byrenean), entendez par là la bière locale bio spéciale Pyrenean vite épuisée!!! A se demander si les gobelets imprimés à la nouvelle édition n'auraient pas été porteurs d'une certaine anomalie, celle d'avoir quelques trous au fond du satanique godet!

A l'année prochaine.

Pwoaviii
Cette chronique est réalisée sans aucune accréditation et émerge tout simplement d'une réelle passion

HIGH PARASITE (Gothique), Forever We Burn (27/09/2024)

Le 16/10/2024

Une des meilleures sorties du genre pour cette année 2024.
Par Ahasverus
High parasite cover« Forever We Burn », le premier album de HIGH PARASITE, est disponible depuis le 27 septembre 2024.
Ce groupe compte dans ses rangs Aaron Stainthorpe, le frontman de My Dying Bride.

« Forever We Burn » est un dix pistes. Il est produit par Greg Mackintosh, le guitariste de Paradise Lost, qui a également posé quelques lignes de guitares sur l'album.
C'est d'ailleurs bien plus du côté de Halifax que de Bradford qu'il faut chercher le domaine de High Parasite ! La tonalité générale de titres comme « Grave Intentions » ou  « Wasn't Human » s'accorde avec un bon vieux disque de la bande à Nick Holmes.

Aaron Stainthorpe a cependant bien trop de talent et de ressources pour monter un projet comme un simple clone de Paradise Lost, et High Parasite trace sa propre voie dans la forêt gothique, saupoudrant son chemin de riffs que n'aurait pas dédaignés le pionnier du doom américain Pentagram ( « My Syndrome »).
Des lyrics graves et saturés se posent sur une suite de mélodies catchy et l'album retient l'intérêt par une suite de titres qui se défendent remarquablement bien, aux limites d'une synthwave nerveuse.  (« Grave Intentions »).
Une des meilleures sorties du genre pour cette année 2024.