CRAZY MOUSS’ / LES REPLIQUANTS / REBOOT Par Pépé Stak@TTo Alfortville, le 20/01/2024

Le 29/01/2024

Comme chaque année le CREA Jean Macé à Alfortville (94) organise sa soirée Concert Rock. Pour 2024 la date a été avancée au samedi 20 janvier.
Ce soir, ce sont trois formations qui vont fouler les planches de la scène de la « Pyramide » comme la surnomme familièrement les habitués : les CRAZY MOUSS’ (l’atelier Rock du CREA, coaché par Jonathan Baron),
LES REPLIQUANTS le méga groupe de reprises, et la tête d’affiche les REBOOT avec leur rock alternatif et engagé.

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Crédit photo Nicolas Dutaut (Reboot)
Pour cette formation de « jeune padawans », pour la quasi-majorité des quinquas confirmés (Pascal « Papy » le bassiste, PiTT rythmique & chant, et Yves le soliste, sauf Hell’der le batteur encore en sursis), c’est le baptême du feu et également leur tout premier concert à domicile.
Ce quartet formé il y a un peu plus d’un an au CREA, nous propose ce soir un menu de trois reprises et quatre compositions dans un style pop rock et rock énervé.
Le set commence avec deux titres joués à la douze cordes, « Borderline », qui se veut un hommage au grand Calvin Russell, et « The night is calling » la sublissime ballade, reprise des Lords Of The New Church.
Les titres suivants se feront avec une configuration 100% électrique (sur des Fender, Strat’ et Télé) avec « Des lendemains », un morceau rock écrit et composé en 1992 qui est un cliché précis de l’actualité du début des ’90 (la chute du mur de Berlin, les conflits en Yougoslavie), puis le titre phare du groupe « Des bières » (ça ne s’invente pas !) qui a été dédicacé par PiTT à François, chanteur et musicien des Garçons Bouchers / Pigalle, disparu l’année dernière, « Nous sommes Crazy » avec son intro à la Trust, « Fils de personne » la reprise du défunt taulier Johnny, sauce Yarold Poupaud, et enfin le dessert avec l’explosif « Instant de vie » des Callbox.
C’est un mini-concert sans prétention aucune qui nous a été livré ce soir par les CRAZY MOUSS’, mais dont les prises de risques ont permis (en plus des reprises originales) de nous faire découvrir l’univers de ce « jeune groupe », à savoir « du rock, des watts … et de la bière ». Encore beaucoup de travail à fournir pour arriver à un niveau correct, mais ces quatre lascars sont motivés et nous ont promis de nouveaux morceaux, à découvrir lors de prochains concerts (dont un « Sainte Binouze », leur Sainte Patronne, qui devrait enflammer le public !).

LES REPLIQUANTS
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Crédit photo Les Répliquants
Après un rapide changement de plateau c’est au tour des REPLIQUANTS de nous donner une bonne leçon de rock avec ses reprises « copies conformes aux originales », pop, rock, hard et même rap !
Sur scène, ces « 7 @ndroïdes », pour reprendre la formule consacrée par Blade Runner, sont trois guitaristes (Jérôme, Didier, et Nicolas, de sacrés pistoléros !), un bassiste (Cyrille avec une très belle basse Gibson SG, oui je tiens à le préciser !), un batteur, une chanteuse (la talentueuse Nathaly) et un chanteur (le ténébreux Vincent), vont nous proposer dans cette deuxième partie de soirée un éventail assez large de morceaux de leur répertoire.
C’est sur « Time is running out » des Muse que le show démarre. C’est clair, net et précis et ça envoie du lourd dès le premier morceau ! Puis « Pretty Fly » des The Offsprings avec son riff immédiatement identifiable par les fans, le cultissime « Zombie » des Cranberries dont le chant de Nathaly a carrément charmé certains spectateurs, (si-si j’en fais partie !), une spéciale dédicace pour Abdellah l’organisateur de la soirée (dont c’est un des morceaux préférés) avec le bondissant « London calling » des Clash et enfin « Bitter end » des Placebo pour conclure cette première salve. Le soufflet n’aura pas le temps de retomber avec « Song two » des Blur, le bouillonnant « Just a girl » des No Doubt (en fermant les yeux on a presque l’impression que c’est miss Gwen Stefani qui se trouve sur scène, l’illusion est parfaite !). Le morceau suivant permet à son chanteur de nous prouver tout son talent avec un titre assez surprenant puisqu’il s’agit de l’emblématique « Lose yourself » du rappeur Eminem qui lui a valu un Oscar avec son film « 8 Miles », et hop, pour Vincent ce sera un stand-up de la foule bluffée !
L’intro en palm-mute permettra de lancer le titre suivant dont certains reconnaitront assurément l’ambiance sonore du clip promotionnel du parfum « J’adore », ça tombe bien car nous aussi on l’adore le « Heavy cross » de Gossip ! S’enchaîneront ensuite « Are you gonna be my girl » des Jet, « Who knew » de P!nk, le cultissime « Born to be wild » des Steppenwolf qui lâchera enfin la bride à nos trois fougueux gratteux pour lancer leurs solos endiablés ! Puis le titre de la consécration pour son chanteur M, « Je dis aime », avant de conclure leur show par « Tostaky » des Noir Des’ et le tonitruant « Palabra mi amor » des Shaka Ponk !
De sacrés performers que ces REPLIQUANTS ! Merci à eux pour cette avalanche de hits exécutés avec brio !

REBOOT
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Crédit photo Marion Cascarino
Après un dernier changement de plateau c’est au tour des REBOOT de faire leur entrée sur scène.
C’est sur une intro sous forme de bande son lancinante, qui monte progressivement en intensité, que REBOOT fait son entrée avec « La vallée », troisième titre de leur EP « Le voile se déchire ».
Le morceau démarre sur un gros riff de Nicolas le guitariste et leader du groupe, la ligne de basse du nouveau bassiste Axel est surpuissante et bien appuyée par un redoutable beat de batterie de Chris. La voix de Kourros chaude et rauque (chanteur que j’ai enfin le plaisir d’entendre ce soir en condition live après l’avoir découvert avec INCRY), apporte cette incroyable énergie nécessaire au morceau. A noter, le sublissime pont en son clair, avant le final du morceau. Et c’est sur un nouveau riff d’intro acéré et bien plus corrosif que sur le précédent titre que s’enchaine « Dans tes mains ». La ligne de basse est lourde, précise et bien mise en avant dans le mix, la batterie de Chris aérienne et terriblement groovy, la ligne de chant toujours aussi envoutante est ici remarquablement doublée par les choeurs d’Axel. Le timbre de voix de Kourros, et sa verve, proche d’un Bernie Bonvoisin,
transpire la hargne et l’énergie dans ce morceau qui évoque les relations toxiques dont nous devons nous affranchir.
Nous avons droit ensuite à l’énergique « Levons nos verres ». Ici encore la ligne de basse « bien appuyée » que l’on retrouve tout au long du morceau rappelle ce malaise hypnotique et cette désorientation sensorielle que la majorité d’entre nous avons ressentis lors de la crise du COVID. Ce titre a été composé lors de cette pandémie. « Ma relève » débute par une intro guitare en son clair, et un staccato exécuté tout en finesse, l’alternance de passages calmes et plus énergiques font de ce titre un petit bijou sur scène.
Le prochain titre est une reprise de … la grande Zazie, « Je suis un homme », morceau sublimé par un son beaucoup plus métal (mention spéciale au solo de Nico !), une batterie bien plus lourde que sur le morceau original de la « Baronne », et par la puissance vocale de Kourros ! Un titre qui s’intègre parfaitement à l’univers des REBOOT. C’est ensuite sur un nouveau sample de « punchlines » de l’astrophysicien et militant écologiste Aurélien Barreau, que démarre le très engagé « Un monde à reconquérir ». La rythmique est alternée entre phase de sommeil et réveil brutal, les riffs de guitare sont abrasifs comme une déforestation sauvage. REBOOT nous pose ici clairement la question : « Qu’attendons-nous pour nous réveiller ? ». « Mantra » avec ses licks en legato, et son vibrant solo vient conclure cette incroyable prestation du groupe, car oui, leur jeu de scène est bien rodé, tout est millimétré dans ce show (gestion des sons grâce au MIDI et à l’utilisation de pédaliers Neural DSP Quad Cortex), mais c’est surtout la générosité des musiciens et leur interaction avec le public qui est à souligner ! Ce nouveau line-up (Axel Thomas à la basse, Chris Agat à la batterie) est en parfaite osmose, et pour les fans dont je fais partie, j’ai hâte d’entendre les nouvelles compositions. Voilà, nous avons encore passé cette année une excellente soirée, merci aux CRAZY MOUSS’ (et à Jonathan Baron), aux REPLIQUANTS, aux REBOOT, au CREA (Anne-Garance la Directrice, Fabrice du bureau de l’Association et Greta), ainsi qu’à son organisateur Abdellah qui a également assuré la régie lumières, mais surtout à Pascal « Skwal » l’ingé son de la soirée !
Voilà, je vous dis à l’année prochaine, et vous rends l’antenne pour ce soir, je vais rapidement me diriger de ce pas vers le « Bar », afin de partager quelques mousses avec les musiciens …