LIVE REPORT ALONE AND ME / WAKAN TANKA / REBOOT (15/11/2024)

Le 29/11/2024

Par Pépé St@kaTTo
Ce vendredi 15 novembre 2024 c’est « concerts à la Camillienne » (Paris XXIIème , une petite salle d’une centaine de personnes que j’ai eu le plaisir de découvrir en janvier 2023 lors des concerts des Suisses de GALAAD et des parisiens de SYNAPSE), car ce soir c’est la release-party des REBOOT avec la sortie officielle de leur nouveau titre « Ces ombres sur la scène » !
Reboot ombresLe menu est alléchant avec deux entrées avant le plat de résistance : ALONE AND ME et WAKAN TANKA !
On commence avec ALONE AND ME, le projet solo Electro/Rock/Acoustique d’Emilie Clem que certains ont connus avec son groupe Rock/Metal EMKLEM. Autant dire que cette jeune artiste (Montpelliéraine d’origine) qui se produit ce soir est loin d’être une débutante. Elle a gagné le tremplin « Hard Rock Rising » en 2013 devant un jury composé de vétérans dont Nono de TRUST et Kemar des NO ONE IS INNOCENT (avec qui elle fera la première partie lors de leur tournée), ainsi que le Prix Best Singer au « Taubertal Open Air Festival », pour la finale mondiale d’Emergenza.
C’est seule sur scène, et en complète autonomie avec sa guitare (ce soir c’est une très belle Gibson en remplacement de sa Cole Clark détruite récemment dans une soute d’Air France !), et son looper Digitech JamMan pour lancer ses boucles de superposition de guitare, percu’ et textures vocales que cette jeune artiste va nous interpréter huit titres dont 3 extraits de son EP « Harmony ».
Setlist : To let you know* / So sexual* / Paradise / So lovely / I won’t / The man / Harmony* / Secret light.
Alone and me harmonyLe show est bien rodé, efficace et chargé d’émotion. La voix d’Emilie est suave et grave, un savant mélange de timbre de Deborah Dyer (Skunk Anansie) et de Pink. Les morceaux s’enchaînent naturellement, sans lassitude aucune. Les rythmes sont enivrants et nous transportent dans l’univers tantôt sombre, tantôt joyeux de son interprète. Toutes ses compositions sont d’une grande qualité et reflètent ses inspirations très ‘90 (Deftones, RATM, Tori Amos, Skunk Anansie, Guano Apes, Massive Attack, Björk). Comment ne pas être touché par autant de spontanéité et de sincérité dans son interprétation ?

Personnellement je n’ai eu aucun mal à m’intégrer dans le monde harmonieux d’ALONE AND ME (« So lovely » est mon morceau préféré !). Une artiste exceptionnelle qui mérite non seulement le respect mais également que l’on s’intéresse à elle, aucun doute qu’elle ira loin, c’est ce que je lui souhaite ! Hâte, de revoir Emilie en Live, version guitare ou piano, mais surtout de la sortie de son premier album !

Liens : 

Après un rapide changement de plateau c’est au tour des Essonniens de WAKAN TANKA de poursuivre la soirée.
Mais tout d’abord un peu d’histoire. L’aventure WT commence en 2014 par des  reprises des Black Keys et des Queens Of The Stone, puis une maquette, suivi après deux ans d’existence d’un concert mémorable sur la scène du Main Stage 2 au Download Festival 2018, puis la première partie des Shaka Ponk lors du Festival Essonne En Scène en 2023. Leur premier EP « Animal in progress » sort en 2016, puis « River » en 2019, et « Heat » en 2023.
Wakan tanka coverFortement influencés par la culture amérindienne, leur musique est un mélange de Rock Stoner, Pop, Bluesy, Psychédélique le tout légèrement teinté d’Electro. 
WAKAN TANKA, c’est Erwan Ducornoy à la guitare et au chant, Chris Vidal Caro à la batterie (les membres fondateurs du groupe), Nicolas Caumont aux claviers et aux choeurs et Alexis Godefroy à la basse.
Setlist :
The sun / Blue magic goat / Dance of death / Reality / Windwalkers /Fascination / Realm of fools / Space train.
En langue Sioux/Dakota, WAKAN TANKA signifie « Grand Esprit » ou « Grand Mystère », et c’est un peu dans un brouillard surnaturel que les quatre gaillards de WAKAN vont faire leur entrée en scène. Erwan lance les premières notes de « The sun » sur une superbe ESP LTD EC 1000 Deluxe Black Cherry (prêtée pour la soirée par Axel des REBOOT), suivi par les accords mielleux de type «Rhodes » de Nicolas. On sent tout de suite la forte influence des DOORS, que ce soit dans le son ou la voix, c’est bouillant, grave à souhait et follement psychédélique. La soirée s’annonce hot ! Le set se poursuit avec le mystique « Blue magic goat » de l’album « Animal in progress » sorti en 2016, un morceau qui va permettre à son shaman de guitariste/chanteur de nous montrer toute sa puissance vocale.

On poursuit avec le très seventies et hypnotique « Dance of death » de l’album « Heat », un titre qui exprime toute sa puissance sur scène. Puis, toujours dans le même trip vintage, c’est au tour de « Reality » de l’album « River » de retentir, suivi du planant « Windwalkers » (de « Heat ») permettant à la section rythmique de Chris et d’Alexis de faire vibrer à l’unisson la salle de la Camillienne.
On arrive enfin à mon morceau préféré le fascinant « Fascination » (de « River »), un titre énergique avec toujours un son aussi sale, boueux et saturé et un refrain ultra percutant et entêtant !
Les WAKAN TANKA vont terminer avec deux nouveautés, pour notre plus grand plaisir, ce seront « Realm of fools » et « Space train » deux brûlots qui concluront leur set magistral (et qui figureront sur le prochain album !). 
La communion était parfaite ! Nous avons eu ce droit soir à de l’excellent vintage mais avec une énorme touche de modernité, qui a permis au public d’apprécier la prestance scénique de ce groupe, ainsi que la qualité de leurs compositions.
Lien : 

Matoscope :

  • Guitare G&L ASAT deluxe / Ampli Fender Hotroad Deluxe / Pedalboard : Ibanez TS9 Beetronics Royal Jelly Gamechanger Plasma Coil Electro Harmonix POG Walrus Audio Julia V2.
  • Clavier Maîtres Novation et Arturia + Ableton.

Après un dernier changement de matos, c’est au tour des REBOOT d’enflammer la scène ce soir.
RebootPour ceux qui voudraient plus de précisions sur les REBOOT, je vous engage à jeter un oeil sur ma chronique de leur EP « Le voile se déchire » et sur mon live-report de janvier 2024 : 

La setlist pour le gig de ce soir est la suivante :
La vallée / Dans tes mains / Levons nos verres / Je suis un homme (cover Zazie) / Enfants du soleil / Ces ombres sur la scène / Sous ton toi / Un monde à reconquérir Rappel : Teardrop (Massive Attack Cover) / Mantra
C’est sur le sample de « La vallée » et sur un riff explosif de son guitariste Nicolas que débute le set. C’est toujours aussi net et précis ! La nouvelle basse d’Axel avec ses micros actifs Dingwall, amenant une patate supplémentaire au morceau (basse 5 cordes du Luthier Noé Guitares, Artémi se DX 5). S’enchaîne dans la foulée « Dans tes mains », avec son intro batterie/basse bien « groovy », portée par la puissance vocale de Kourros et appuyée par les choeurs d’Axel. Un titre qui doit rappeler à certains la période bénite d’un certain Bernie Bonvoisin / TRUST, tant le timbre de voix et l’émotion envoyés sont énormes ! 
Ce sera ensuite le mythique « Levons nos verres », par lequel l’aventure REBOOT a commencé [en tout cas c’est par lui que je les ai découverts !]. Autant dire que ce titre frappe également très fort, notamment en version live, la partie batterie de Chris étant ultra hypnotique avec son staccato de double pédale grosse caisse, et le solo final complètement débridé de Nico…
Le morceau suivant est une adaptation du tube de la grande Zazie « Je suis un homme », sauce REBOOT, autant dire que le titre démarre pied au plancher sur un tempo proche d’un « pow wow amérindien », et un magistral solo de fin de l’ami Nico. Sublissime reprise, la foule était en délire !
Nous aurons droit ensuite à « Enfants du soleil », un inédit qui devrait sortir sur un des prochains albums du groupe. L’intro en arpèges est magnifique, le tempo est lent, les paroles percutantes, « …Et si l’avenir, c’était nos enfants » nous avait prévenu Kourros.
Arrive enfin le titre pour lequel nous étions présent ce soir à la Camillienne, « Ces ombres sur la scène », mais dans une version inédite et différente de celle que nous a présenté les REBOOT avec son clip, à savoir une intro chant/guitare interprété par Kouros ! Je savais que cet immense frontman savait chanter bien sûr, jouer du saxo entre autre, mais là j’avoue que seul à la guitare acoustique il m’a littéralement bluffé ! C’est puissant et précis et diablement chargé d’émotions ! Pour le final du morceaux les autres musiciens le rejoignent pour une apothéose grandiose. Ce titre devrait acquérir avec le temps la renommé de certaines ballades métal anglo saxonnes que nous adorons ! En tout cas c’est mon titre fétiche…

Le morceau suivant « Sous ton toi » est encore un inédit ! L’harmonie guitare est originale et la partie chant magnifique. Les textes en français du groupe amenant beaucoup de fraîcheur dans les morceaux ! C’est énorme.
C’est sur le sample d’ « Un monde à reconquérir » que va se terminer le set, sur un rythme psychédélique, des sons guitares alternés clairs/saturés, des paroles saccadées et un solo à la wahwah bien abrasif !
Pour le rappel, nous avons droit à « Teardrop » la cover de Massive Attack Cover. Axel en profitera pour faire feuler sa 5 cordes, Chris fumer les peaux de sa batterie, Nico débrider son Quad Cortex Neural DSP, et Kouros prouver qu’il maitrise également la langue de Shakespeare.
Le dernier morceau joué ce soir sera le bouillant et growlique « Mantra » qui donnera l’occasion à Kouros après avoir tombé la chemise de quitter également son marcel et de finir dans la foule pour une communion finale et une photo de fin de gig !
Lien :

Matoscope : 

  • Basse : Noé Basse 5 cordes Artémise DX 5 + ampli Hartke
  • Guitare : Heaven Guitars (modèle EVH) + Quad Cortex Neural DSP

Et bien voilà, encore une excellente soirée comme on les aime ! Je ne répèterai jamais assez qu’il faut que nous soyons solidaires de nos scènes locales si nous ne voulons pas voir disparaitre de tels artistes, aussi talentueux qu’ALONE AND ME, WAKAN TANKA et REBOOT…
Merci encore à la Camillienne, et à ses programmateurs pour la qualité de ses concerts ! Et à Marion pour ses mousses fraîches au bar.

 

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