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LIVE-REPORT DU "PYRENEAN WARRIORS OPEN AIR VIII" (14 septembre 2024)

Le 17/10/2024

Quand un festival à l'échelle humaine et à l'esprit familial et amical revêt l'habit de la haute-couture française  du Heavy-Rock et éblouit à l'international.

Par Dam'Aël.

Introduction :

Petit clin d'œil sur les billets. De véritables billets papier numérotés comme dans ces années folles mais surtout fétiches, billets qui prenaient encore plus de valeurs quand ils étaient signés par les groupes qu'ils annonçaient. 

Deux ou trois centaines de fêtards sont déjà installés depuis la veille pour participer à un certain nombre de balances et principalement présents pour assister au "warm-up" (initialement prévu à 19H  mais décalé à 21H à cause de ces balances prolongées) mené de main de maître par Olivier MeurderOne et Guillaume Pastor (Guix) le bassiste du groupe Tentation, BenEvils (bénévoles du festivale) qui offrent aux festivaliers présents et à Dame Tramontane sans son carton d'invitation, une soirée de Mix Vinyle Heavy et Trash,  sur la scène Shark Stage du festival avec un son d'enfer. Pour rappel cette scène a été baptisée Shark Stage en mémoire à Mark Shelton de Manilla Road, groupe qui avait participé au Pyrenean Warriors Open Air 2016, en compagnie de ADX, Metal Inquisitor, Ostrogoth, Terminus, Horacle et Electric Shock dont certains membres étaient présents ce 14 septembre 2024.

8ème édition pour ce festival qui continue d'accroître sa notoriété d'années en années eu égard à la qualité des formations nationales et internationales présentées.

 

Pwoaviii

 

Le Running-Order :

Trois groupes français Dunwich Ritual, MEURTRIERES et ANIMALIZE sont les trois groupes underground français qui ouvrent le bal dont deux qui présentent une frontwoman derrière le micro. Les voix féminines sont donc en première ligne lors de l'ouverture de ce festival. Suivront Phantom Spell, Tyrann, et les japonais de Blaze (Osaka,Japan) avant d'aborder les têtes d'affiche de cette huitième édition avec Satan (Band)Demon et les ténors de Warlord.

 

DUNWICH RITUAL

 

Le 1er groupe, Dunwich Ritual a la lourde tâche de lancer les festivités dès 13h en proposant un Heavy Speed Metal de haute volée que la chanteuse a sublimé avec sa personnalité, son énergie et son identité réelle. Un concert puissant et de qualité. On comprend parfaitement pourquoi le label Jawbreaker Records s'est empressé de signer le groupe originaire de Deuil-la-Barre (région parisienne), toujours grand maître à dénicher de futures pépites de l'underground. Et les organisateurs du Pyrenean ne sont pas passés à côté non plus. On aurait presque envie de hurler 30 minutes c'est trop court.

 

Line-up :

Vega : Chant, synthétiseur
Agni et Thösz : Guitares
Eymerick "Rikkit" : Basse 
David Caudmont : Batterie 

 

Setlist :

Intro
Hyperborean Rites
Paleogean Megalopolis


Dunwich Ritual
Night Thunder (Tales of Devil Reef)
Winged Death (1934)


The Sinking City 

 

MEURTRIERES

 

C'est le groupe lyonnais qui prend la relève. Connu pour son EP éponyme sorti en 2020 sur le label italien Gatesofhellrecords avec sa première chanteuse Fleur, le groupe enchaine les tournées et présente ce 14 septembre sur la Shark Stage leur nouvelle frontwoman Fiona qui confirme le talent du quintet. A noter que leur nouvel album Ronde de Nuit toujours via Gatesofhellrecords montre le degré supplémentaire qu'a pris la formation en travaillant ardemment. Bases fondamentales et identité évidente, MEURTRIERES a livré une performance magistrale en jouant fort et carré, ce qui laisse présager de jolis moments à venir.

 

Line-up :

Xavier : basse
Thomas : batterie
Flo Spector : guitares
Olivier : guitares
Fiona : chant

 

Setlist :

Intro

Rubicon
Alienor
La Revenante


Tempête & Naufrage


Alma Mater
Ronde De Nuit
La Déferlante

 

ANIMALIZE

 

ANIMALIZE attaque son show en mettant le feu aux planches de la Shark Stage. Aucune pitié pour les Lyonnais, ça déglingue sa mémé avec ce rapido Metal comme précisaient certains espagnols présents, malgré un problème de micro pour Niels sur les 2 premiers titres. Avec un look 80s totalement assumé et revendiqué, une extravagance scénique provocatrice qui dépasse toutes limites, le quatuor a livré un set plus qu'énergique d'excellente qualité, talent repéré par le label Dying Victims Productions. Le groupe a annoncé que leur batteur allait prendre un autre envol après leur prestation sur le South Troopers Festival du 16 novembre prochain.

 

Line-up :

Niels "Coyotte" Bang  : chant, basse
Jessy "Dante Milk" Bosc : guitare
Gabriel Rattlehead : guitare
Hyungminator : Batterie

 

Setlist : 

Verminateur
Pigs Outer Space (sans intro)


L'Aigle de la Route
Eternal Second avec intro

Cheval
Jungle Dance
Drum solo
Intro Barbara
Sous l'œil du Charognard (sans solo)
Samouraï de l'Univers (sans intro)

 

PHANTOM SPELL

 

Il s'agit d'un one-man band anglais mené par Kyle McNeil qui a ravi tous les fans de Hard Rock Progressif fortement teinté 70's/80's. On le connaît déjà pour être le fondateur et le leader du groupe de Heavy Old-School, Seven Sisters. Kyle vit désormais à Murcia en Espagne et ce sont donc des musiciens espagnols au nombre de quatre qui l'ont accompagné lors de sa prestation sur scène, la première en France d'ailleurs, dans ce magnifique site de Juhègues, avec notamment le batteur de IRON CURTAIN. Le set a donné une superbe transition à cette édition qui envoyait du lourd et du testostéroné, avec cette séquence d'envolées classieuses qui a capté l'attention et capturé le public vers une  atmosphère quasi-solennelle où l'écoute s'est convertie en une concentration d'oreilles presque studieuses sur fond de réelle communion. Un moment magique qui m'aura embarquée délicatement tels les doigts d'une fée sur mélodies salvatrices. A noter concernant le line-up la présence de deux guitaristes dont Kyle, d'un bassiste, d'un batteur et d'un claviériste, les deux derniers assurant les chants complémentaires et les chœurs. D'autre part, Kyle ravi d'être présent sur ce festival, a échangé énormément avec les festivaliers et n'a pas hésité à se mêler à la foule après sa prestation pour profiter personnellement des différentes prestations comme l'ont fait un certain nombre de formations et notamment celle qui suivra Phantom Spell.

 

Setlist :

Dawn of Mind
Up the Tower
Dragon's Dream
Seven Sided Mirror
Keep On Running
Palantiri

 
Black Spire Curse


Blood Becomes Sand

 

TYRANN

 

Les Suédois ont une réputation robuste de délivrer des prestations scéniques redoutables. Confirmation validée sur cette édition 2024 du Pyrenean Warriors, avec leur Heavy Metal teinté légèrement de speed et de Punk, chanté en suédois donc repris en phonétique ou en yaourt par une bonne partie de l'auditoire. Tyrann, composé en grande partie par d'anciens membres de ENFORCER et de TRIBULATION a su mettre l'ambiance pour ramener le public vers un "désordre" plus traditionnel. Leur prestation de ce samedi était la dernière de leur tournée 2024 qui les a amenés en Grèce, au Danemark, en Hollande, en Allemagne et enfin sur les terres françaises des Pyrénées-Orientales. Et il faut préciser que c'est une chance pour nous Français d'avoir pu les voir ou les découvrir sachant qu'ils sortent assez rarement de Suède. A l'instar de Dunwich Ritual, la formation avait été signée sur Jawbreaker Records.

Line-up : 

Jakob Ljungberg (ex-Enforcer, ex-Tribulation) : batterie  
Adam Zaars (ex-Enforcer, ex-Tribulation) : guitars
Tobias Lindqvist ( ex-Enforcer) : chant, Basse 
Joseph Tholl : guitare

 

Setlist: 

Face the Tyrant (Besatt)
Don't Make Fashion of Our Heavy Metal Passion (Djävulens musik)
Transsylvanien
Brinn Med Mig
Omen
Sodom
Undergång
Varje Sekund Och Andetag


Djävulens Musik

Face the Tyrant (Besatt)
Don't Make Fashion of Our Heavy Metal Passion (Djävulens musik)
Transsylvanien
Brinn Med Mig
Omen
Sodom
Undergång
Varje Sekund Och Andetag
Djävulens Musik

 

BLAZE

 

Blaze (1998) est le groupe venu tout spécialement du Japon et beaucoup savent que les groupes japonais voyagent rarement jusqu'à nos contrées. Première escapade en France donc pour ce groupe de Hard/Heavy Rock Old-School avec une difficulté majeure, la communication puisque les membres ne parlent quasiment pas l'anglais et encore moins le français. Cela n'a en rien entaché la qualité du show qu'ils ont délivré sur Torreilles, bien au contraire. Quant à nos cours de japonais pris sur place... pas gagné!!! Une fierté pour l'organisation d'avoir pu les faire venir. Et une fierté pour eux aussi ; ils ont profité de tous les instants sur place, une petite visite à la chapelle de Juhègues juste à côté, et surtout une prestation dantesque, tirée au cordeau, avec des riffs efficaces et remplis d'inspiration qui a embarqué tout le crowd dans un karaoké presque général entrainé par le frontman Wataru Shiota à la prestation scénique tout aussi dantesque. Ils feront un rappel en fin de set, le seul d'ailleurs du festival. C'est vous dire qu'ils étaient très heureux d'être présents et ont su établir une parfaite communion avec les festivaliers.

 

Line-up : 

Fumihiko Kimura : basse
Hisashi Suzuki : guitare
Wataru Shiota : chant
Takashi "Bikky" Funabiki : batterie

 

Setlist :

Fool’s Mate
Right in White Light
Wiseacre in the Land
Picture On the Wall 
See The Light


Underground Heroes


Place in the Sun

 

SATAN

 

45 ans d'existence, un peu chaotique au vu des périodes de stand-by et autres mais toujours bien présents dans le paysage de la New Wave Of British Heavy Metal, pour Satan qui venait fêter la release de leur tout nouvel album sorti la veille Songs In Crimson. Sébastien nous rappelait dans un de ses posts leur présence au  South Troopers Festival de 2018. Une joie donc de les revoir pour certains et de les découvrir pour d'autres avec une grande particularité, celle de les recevoir dans la composition de leur début. Et ces perdreaux des années 80 n'ont pas perdu de leur superbe malgré les années, avec une prestation vitaminée d'une heure à l'identité évidente, couplée d'échanges avec la foule. Brian Ross sans en faire trop a cette capacité de tenir le show  par un charisme déconcertant presqu'à l'image de Biff Byford (Saxon) dans une atmosphère de Heavy traditionnel efficace et robuste qui ravigote. A noter que SATAN est en tournée européenne avec des dates sur 2024 à travers le Royaume-Uni, l'Irlande, le festival PYRENEAN WARRIORS OPEN AIR et seize autres villes d’Europe et que leur dernier passage en France remontait à 2019 depuis leur passage au Festival de Vouziers.

 

Line-up: 

Steve Ramsey : guitare
Russ Tippins : guitare
Graeme English : basse
Sean Taylor : batterie 
Brian Ross : chant

 

Setlist:

intro
Trial by Fire
Blades of Steel
Ascendancy
Burning Portrait
Sacramental Rites
The Devil's Infantry
Break Free (Alan Ross on vocals)
Incantations
Era (The Day Will Come)
Ophidian


Twenty Twenty Five
Turn the Tide
Into the Mouth of Eternity
Testimony
Trial by Fire / Blades of Steel


Siege Mentality
Kiss of Death

 

DEMON

 

Issu du même métal trempé de la New Wave Of British Heavy Metal, le sextet Demon mené par son emblématique chanteur Dave HILL à la voix légèrement rauque, soule voire AOR et sa force tranquille nous embarque incontestablement dans leur univers. Avec une discographie énorme et solide, la formation propose un set incroyable et surtout efficace. Une opportunité pour les festivaliers du Pyrenean puisque que DEMON n'est pas si courant sur scène. Son Hard Rock tirant sur celui d'un DEEP PURPLE est estampillé d'une  identité tout aussi marquée que celle de SATAN. 

 

Line-up: 

Dave Hill : chant 
Ray Walmsley : basse 
Karl Waye  :  clavier 
Neil Ogden : batterie, percussions 
David Cotterill : guitare 
Paul Hume : guitare

 

Setlist: 

Night of the Demon
Into the Nightmare
Hurricane
The Plague
Nowhere to Run


Face the Master


Total Possession
Remembrance Day (A Song for Peace)


Deliver Us From Evil
Sign of a Madman
Don't Break the Circle

 

WARLORD

 

Premier passage en France pour les Américains de Warlord avec pour seul membre d'origine le batteur Mark ZONDER. Annoncée comme La tête d'affiche de cette 8ème édition, la formation n'a pas manqué à son devoir tant leur prestation a été extraordinaire : perfection déconcertante, performance magistrale, groove irréprochable, rythmique dantesque de Mark Zonder et Philipp Bynoe. On ne peut que constater l'excellence de ces six musiciens. Mark Zonder fait preuve d'une élégance manifeste qui s'allie à une puissance irréprochable, le bassiste délivre un groove addictif, les deux guitaristes font un travail exceptionnel allant jusqu'à jouer leur soli en même temps sur les notes du claviériste dont on ne redira pas le talent et l'expérience incontestés. Et c'est sans compter sur le chanteur Giles Lavery qui prend une place royale dans ce tableau, délivrant puissance, sensibilité, avec un respect bétonné de ce qu'est Warlord depuis des années, voyageant avec une telle aisance dans les tonalités si différentes. J'ai été scotchée  notamment par la montée sur Invaders, parfaitement tenue et maitrisée malgré les conditions climatiques qui ne facilitaient pas la tâche. Précision des lignes de chant et esthétisme vocal magnifiques. Chacun d'entre nous se rappellera de cette prestation et de cette chance que nous avons eue et vécue ce 14 septembre 2024.

 

Line-up: 

Giles Lavery : chant 
Philipp Bynoe : basse 
Jimmy Waldo :  claviers 
Mark Zonder : batterie 
Eric Huris : guitare 
Diego Pires : guitare

 

Setlist : 

Lucifer's Hammer
Invaders


Battle of the Living Dead


Kill Zone
City Walls of Troy
Winds of Thor
Lost and Lonely Days
Aliens
Mrs. Victoria


Penny for a Poor Man


War in Heaven
Black Mass
70,000 Sorrows
Winter Tears
Achilles Revenge


Deliver Us From Evil


Child of the Damned 

 

Pour conclure :

Un énorme merci à l'organisation du Pyrenean Warriors Open Air qui a œuvré avec vigueur pour nous offrir une affiche d'une telle qualité.  Une grande ovation pour avoir réussi à faire venir sur notre hexagone des formations rarement voire jamais proposées  ; trois groupes sur les neuf  présents sur le festival n'avaient jamais posé leurs semelles de HardRockers et de HeavyFlingueurs sur le sol français, quel exploit! Et quel privilège!

On n'omettra pas de signaler leur capacité à pousser à l'extrême leur engagement jusqu'à la création chaque année de la Beerenean (ou Byrenean), entendez par là la bière locale bio spéciale Pyrenean vite épuisée!!! A se demander si les gobelets imprimés à la nouvelle édition n'auraient pas été porteurs d'une certaine anomalie, celle d'avoir quelques trous au fond du satanique godet!

A l'année prochaine.

Pwoaviii
Cette chronique est réalisée sans aucune accréditation et émerge tout simplement d'une réelle passion

HIGH PARASITE (Gothique), Forever We Burn (27/09/2024)

Le 16/10/2024

Une des meilleures sorties du genre pour cette année 2024.
Par Ahasverus
High parasite cover« Forever We Burn », le premier album de HIGH PARASITE, est disponible depuis le 27 septembre 2024.
Ce groupe compte dans ses rangs Aaron Stainthorpe, le frontman de My Dying Bride.

« Forever We Burn » est un dix pistes. Il est produit par Greg Mackintosh, le guitariste de Paradise Lost, qui a également posé quelques lignes de guitares sur l'album.
C'est d'ailleurs bien plus du côté de Halifax que de Bradford qu'il faut chercher le domaine de High Parasite ! La tonalité générale de titres comme « Grave Intentions » ou  « Wasn't Human » s'accorde avec un bon vieux disque de la bande à Nick Holmes.

Aaron Stainthorpe a cependant bien trop de talent et de ressources pour monter un projet comme un simple clone de Paradise Lost, et High Parasite trace sa propre voie dans la forêt gothique, saupoudrant son chemin de riffs que n'aurait pas dédaignés le pionnier du doom américain Pentagram ( « My Syndrome »).
Des lyrics graves et saturés se posent sur une suite de mélodies catchy et l'album retient l'intérêt par une suite de titres qui se défendent remarquablement bien, aux limites d'une synthwave nerveuse.  (« Grave Intentions »).
Une des meilleures sorties du genre pour cette année 2024.

D-A-D, la rétrospective

Le 12/10/2024

« Speed Of Darkness » prouve que la longévité de D-A-D n'a en rien érodé son mordant.
Par Ahasverus
A l'occasion de la sortie de « Speed Of Darkness », le treizième album studio de D-A-D, nous vous proposons une rétrospective de la discographie du groupe danois.
D a d coverDisneyland After Dark. C'est ainsi que se nomme D-A-D au début de sa carrière.
Et c'est ainsi que le présentera la piste introductive de son tout premier album. L'idée est de Stig Pedersen, le bassiste du groupe (qui joue sur une basse à deux cordes !), car en effet, qui sait ce qu'il peut arriver à Dsneyland quand les lumières se sont éteintes ?
Disneyland After Dark se forme au début des années 80 à Copenhague autour de Stig et de Jesper Binzer (chant, guitare), rejoint par son frère Jacob (guitare) en 1984. Peter Lundholm complète la formation à la batterie. Après un trois titres anecdotique en 1985, le quatuor sort son premier album en 1986.
D a d discographieCall of the Wild - 1986
C'est donc sous le nom de Disneyland After Dark que sort « Call Of The Wild ». C'est un onze pistes aux influences country évidentes, avec des clins d'oeil à Johnny Cash (« Riding With Sue »), parfois saupoudré d'influences pop telle la ligne de clavier à la Bronski Beat (« I Feel Love ») qu'on entend sur le morceau « Trucker ». Cet album dispensable fait plutôt l'effet d'une curiosité dans la discographie du groupe. La pochette voit apparaître la mascotte un crâne de bovin aux longues cornes, mascotte du groupe.

Draws A Circle - 1987
L'album suivant marque une évolution. Le groupe se cherche en explorant plusieurs pistes. Rock garage (« Isn't That Wild »),  hard-rock (« Mighty Mighty High »), blues « I Won't Cut My Hair »), soft rock (« Black Crickets »), gospel (« There's A Ship »), rock à la Rolling Stones (« 10 Knots »), rythmiques à la AC/DC (« Ride My Train »), ballade (« I'd Rather Live Than Die »), rien ne nous est épargné ! Décousu, il contient même une reprise du « A Horse With No Name » du groupe America.  « Draws a Circle » s'écoulera tout de même à trente mille copies ! La réédition CD accentuera le côté patchwork de l'album en le complétant par un titre country (« Up, Up Over the Mountain Top », qui figurait sur le premier EP) ainsi qu'avec une inclassable parodie crooner de chant de Noël (« Sad, Sad X-Mas ») initialement sortie en face B du single « It's After Dark », issu du précédent album.

No Fuel Left for the Pilgrims - 1989
Les choses sérieuses commencent en mars 1989 avec « No Fuel Left For The Pilgrims ». S'essayant au hard-rock, Disneyland After Dark a trouvé son style de prédilection. Devant le succès de l'album, le groupe est signé en septembre de la même année par Warner qui souhaite le diffuser à l'international. Pour éviter des problèmes de droits aux U.S.A., Disneyland After Dark change son nom en D:A:D. Musicalement, la nouvelle orientation convainc (« Girl Nation »). Avec un hard qui peut aller taquiner les Australiens sur leur terrain (« True Believer », « Overmuch »), le nouvel opus est porté par un single sur lequel la voix de Jesper Binzer brille de mille feux (« Sleeping My Day Away »). Les Danois investissent les charts internationaux, atteignant la vingt-cinquième place en Suède et la vingt-neuvième en Australie. « No Fuel Left For The Pilgrims » fait référence. C'est l'album qui vous sera systématiquement recommandé par les fans et dans les chroniques. Il est certifié double disque de platine au Danemark. 

Riskin' It All - 1991
La filiation australienne de D-A-D se confirme avec ce quatrième album, à peine contrariée par de rares rock (« Down That Dusty 3'rd World Road », « Grow Or Pay ») et une ballade. « Riskin' It All » se classe d'ailleurs à la quatre-vingtième place des charts australiens. Il est particulièrement bien accueilli en Scandinavie et il remporte le titre d'album heavy rock de l'année aux Danish Music Awards.

Helpyourselfish - 1995
D-A-D ne surfe pas sur la vague : « Helpyourselfish » s'éloigne de ses bases pour des compositions plus complexes (« Soulbender », « Candid », « It'swhenit'swrongit'sright ») et un son plus moderne (« Reconstrucdead »). Avec ce virage heavy, ce cinquième long format atteint une place honorable en Finlande (14) et en Norvège (21), mais il ne rafle pas la mise à l'international comme son prédécesseur. Il n'est cependant pas dénué d'intérêt.

Simpatico - 1997
S'il commence avec un « Empty Heads » à la Aerosmith et enchaîne avec le dynamique morceau éponyme, « Simpatico » lève nettement le pied par rapport à l'album précédent. Cela ne l'empêchera pas de se classer à la vingt-sixième place des charts finlandais.

Everything Glows - 2000
L'album suivant consacre l'arrivée de  à la batterie de Laust Sonne et confirme la tendance de D-A-D, qui opte pour un tempo de moyen calibre (« Something Good », « Sunstar », « Candy Bar », « I'm Not The Same », « As Common As »). Même si les Danois savent envoyer du riff (« The Road Below Me », « Evil Twin »), on est très loin d'un « Riskin' It All ». L'album se classe confortablement dans les charts scandinaves, trouvant même une cinquième place dans son pays natal. Il est le premier de la discographie qui voit le nom du groupe s'orthographier « D-A-D » au lieu de  « D:A:D ».

Soft Dogs - 2002
Le huitième album de D-A-D accentue le parti pris d'« Everything Glows », parvenant à proposer des mélodies catchy (« Soft Dogs », « So What? », « Un Frappe Sur La Tête ») tandis que Jesper Binzer ajoute du groove à son chant (« What's The Matter », « It Changes Everything »). « Soft Dogs » est un bon opus, même s'il opte pour des nuances (« Golden Way », « Between You And Me », Blue All Over). Le public danois l'emmène à la première place de ses charts. 

Scare Yourself - 2005
S'il démarre doucement, « Scare Yourself » plante des riffs hard-rock dans des morceaux nonchalants afin de muscler son jeu avec des titres comme « A Good Day (To Give It Up) », « Camping In Scandinavia » « Last Chance To Change » et « No Hero ». Bien accueilli en Scandinavie, il sera certifié disque de platine au Danemark.

Monster Philosophy - 2008
S'il reste rock, le dixième album de D-A-D se fait un poil plus accrocheur (« Nightmare In The Daytime », « Too Deep For Me », « Milk And Honey », « I Am The River », « If I Succeed »). La pochette de l'album est un montage de la statue du Penseur de Rodin,  affublée du crâne de bovin habituellement fiché sous le logo du groupe. « Monster Philosophy »  a atteint la première place des charts danois

DIC·NII·LAN·DAFT·ERD·ARK - 2011
Le onzième album de la formation de Copenhague marque son retour en force dans une musique heavy qui fonctionne parfaitement. « A New Age Moving In », « I Want What She's Got », « Wild Thing In The Woods », « The End » côtoient tout de même des titres plus pépères mais loin d'être déplaisants (« Fast On Wheels », « Breaking Them Heart By Heart »). Deuxième des charts danois, cet opus a obtenu une quatre-vingt-dix-septième place en Allemagne.

A Prayer for the Loud - 2019
Après une pause de huit ans qui aura vu Jesper Binzer enregistrer « Dying is easy », un premier album solo très proche du registre du groupe. « A Prayer for the Loud » remet les gaz avec un « Burning Star » ou un « No Doubt About It » que n'aurait pas dédaignés Aerosmith pour sa période « Permanent Vacation ». On peut aussi penser au hard australien  (« Musical Chairs  »). En tous cas D-A-D signe l'un de ses albums les plus heavy, même si le titre éponyme se la joue blues et si le quatuor se permet quelques respirations (« The Sky Is Made Of Blues », « A Drug for the Heart », « If the World Just »). La pochette de l'album poursuit l'effet du jeu de mot de la chanson-titre en clouant sa mascotte sur la croix.

Dad a prayer for the loud

Speed of Darkness - 2024
Pour son nouvel album, D-A-D envoie sa mascotte dans l'espace le 04/10/2024. L'album ne se déplace cependant pas à la vitesse de la lumière, privilégiant les titres rock (« Speed Of Darkness », « Head Over Heels », « Crazy Wings  ») et les tempos moyens, ce qui n'empêche pas une grande efficacité (« Live By Fire »). Le son sait se faire plus hard (« God Prays To Man », « Keep That Mother Down », « Strange Terrain », « Waiting is the Way ») et « Speed of Darkness » est à ce titre pleinement représentatif de la discographie de ce groupe, capable d'alterner rock et hard-rock avec le même savoir-faire. D-A-D fait ce qu'il sait faire de mieux, avec un chant gorgé de groove, de belles  mélodies, de bonnes guitares.

En presque quarante ans de parcours discographique, ce groupe d'une stabilité remarquable et à la personnalité singulière s'est taillé la part d'un lion et une place à part dans le monde du Metal, offrant des albums rock ou heavy différents dans la continuité, des galettes reconnues pour leur qualité incontestée depuis « No Fuel Left for the Pilgrims ». Sa livraison 2024, si elle n'est pas la meilleure de sa longue carrière, reste intéressante et prouve que sa longévité n'a en rien érodé le mordant de D-A-D.

Albums recommandés : 

  • No Fuel Left for the Pilgrims - 1989
  • Riskin' It All - 1991
  • Soft Dogs - 2002
  • DIC·NII·LAN·DAFT·ERD·ARK - 2011
  • A Prayer for the Loud - 2019
  • Speed Of Darkness - 2024

LEAGUE OF DISTORTION - Les infos sur l'album

Le 08/10/2024

Deux ans après un premier album éponyme suffisamment crédible pour être publié via Napalm Records, LEAGUE OF DISTORTION fera son retour, toujours chez le géant autrichien, le 25 octobre 2024 avec « Galvanize », sa toute nouvelle galette.
League of distortion coverEn avril 2024, le groupe allemand dévoilait le morceau « My Hate Will Go On », un titre aussi puissant que catchy que League Of Distortion accompagnait de ce commentaire : 
« Nous sommes de retour avec une nouvelle chanson qui est comme un bon coup de poing dans la figure. Provocante et forte comme toujours, avec un message profond traitant de l'injustice. Nous avons travaillé dur dans les coulisses et sommes fiers de partager cette nouvelle chanson et cette nouvelle vidéo avec vous. »

En août nous pouvions découvrir « Galvanize », le morceau-titre.
« La vie a ses propres règles inexplicables, disait le groupe. Et on a l’impression que le monde est au bord de la destruction. Chaque vie personnelle est confrontée à des chaînes et à des défis. La vie ressemble parfois à un jeu vidéo – mais ce n’est pas le cas, c’est réel ! Avec la chanson Galvanize, nous voulons encourager chacun à avoir l'audace de se libérer de ce qui nous retient. Battez-vous pour la bonne chose, apportez un changement et devenez la meilleure version de vous-même. Ne laissez pas passer votre vie. Soyez courageux et agissez : now is the time to GALVANIZE. »

Enfin, en septembre, League of Distortion revenait avec « Chainsaw »,  la troisième piste du nouvel album. Ce tittre saisissant met en valeur la voix puissante d'Anna 'Ace' Brunner (Exit Eden) aux côtés des riffs de guitare dynamiques et des cris énergiques de Jim 'Arro' Müller (Kissin' Dynamite).
« Notre nouveau single Chainsaw est un commentaire sans concession sur la brutalité de la vie, l'injustice et le karma, expliue le groupe. Il canalise notre rage et notre frustration de vivre dans un monde où règnent la cupidité et l'hypocrisie. La chanson sert à la fois d'avertissement et de catharsis, nous rappelant que la vengeance et les conséquences sont inévitables. Ce morceau est une explosion sonore de rébellion, un appel viscéral à la justice dans un système brisé. »

A propos de son nouvel album, League Of Distortion explique : 
« Nous sommes excités et euphoriques à l'idée de partager ce deuxième album avec vous ! Oui, l'implacable tempête du Metal moderne fait rage. Indomptés et déchaînés, nous sommes de nouveau, ouvertement et honnêtement en train de dire ce que nous pensons, d'essayer de comprendre ce qui se passe dans ce monde, de partager des sujets et des paroles très personnels, et de fournir un mur du son robuste. N'ayant pas peur de franchir les lignes et les frontières musicales, nous avons créé un album qui a sa propre personnalité et son propre son. »
Rendez-vous le 25/10/2024 chez Napalm Records pour découvrir « Galvanize » dans tous ses états :
> Vinyle rouge
> Bundle T-shirt et CD digisleeve
> CD digisleeve (avec un livret de 20 pages)
> Format digital
League of distortion vynile
L'album est disponible à la précommande par ce lien : 

ORDINUL NEGRU annonce un nouvel album

Le 08/10/2024

ORDINUL NEGRU a dévoilé la tracklist de son futur album « Dodekatemoria » : 
I. Aleph
II. Dodekatemoria
III. Judas Goat
IV. The Decrepitude of Centuries
V. Zahir
VI. Palladian Rituals
L'artwork est signé Alexandru Das tandis que les photos du groupe sont de Oana Stoian.
Ordineul negru coverLe nouveau matériel est en préparation depuis cinq ans et a il été introduit précédemment par deux EP, « Nebuisa » en 2020 et « A Sojourner Wandering Through the Barren Openness » en 2021.
La formation roumaine a mis en ligne une première vidéo de cet album. Il s'agit du morceau. « Zahir ».

Voici ce que le groupe de Timisoara avait à dire à propos de son nouvel opus :
« Dodekatemoria est notre neuvième album et il représente notre lien avec la nature cosmique et ce que nous vivons en tant qu'individus lorsque nous sommes sur ce chemin à la recherche de nos vérités. »
Invités sur l'album,  Anca Otescu (Black Water, FusionCore) et Irinel Carlan viennent conforter l'impact par leurs performances vocales.
« Dodekatemoria » sortira cet automne sur Loud Rage Music.
Ordineul negru

BURNT UMBER (Metal), Acoustic Sessions (EP - 09/10/2024)

Le 08/10/2024

« Acoustic Sessions » conserve le dynamisme de « Petroleum » tout en polissant ses richesses vocales et mélodiques, jouant sur une belle gamme d’émotions.
Par Ingrid Denis

On avait laissé le quartet Burnt Umber prêt à enflammer les coeurs en 2022, avec leur premier album « Petroleum », riche de douze morceaux tous plus entêtants les uns que les autres.
Burnt umberAprès avoir parcouru de nombreuses scènes avec l'énergie qu'on leur connaît, on attendait patiemment que le groupe nous révèle le successeur de cette pépite française de rock alternatif.
C'est donc avec un peu de surprise et la curiosité des gourmands que l'on accueille aujourd'hui « Acoustic Sessions », cet EP acoustique des parisiens, remodelant cinq titres phares de « Petroleum », plus un inédit en cadeau.
Burnt umber pochette ep acoustic sessions 10 07 24Il arrive fréquemment que les groupes de la scène indé se mettent à l'acoustique par nécessité, celle de pouvoir se produire dans de nombreux lieux musicaux maintenant rétifs à ce qui fait vibrer le plus un public rock, à savoir le bon vieux combo basse/batterie. Si Burnt Umber a dû se plier à l'exercice plus d'une fois, il est certain que leur esprit créatif bouillonnait d’en faire oeuvre.
Ce n'est donc pas un album d'économies au coin du feu, mais plutôt une occasion de travailler tout le potentiel émotionnel de leur univers à travers certains titres. Car s’il n’échappe à personne que la pièce maîtresse de ce combo flamboyant, Abby aka The Queen, excelle à lancer sa voix vers de belles prouesses électriques, elle peut tout autant poser des filtres veloutés sur ses modulations.
Et ça met des frissons à coup sûr.
Dès lors, entrons dans la salle et écoutons la reine.
Burnt umber photo live 2 acoustique rock live sartrouvilleLe single phare de l’album, « DRAWNING », commence ainsi par du spoken word, et laisse ensuite Abby la voix brisée et nos yeux embués sur le quai de cette fameuse Montparnasse Station. Il est des ruptures et des non-dits que l’on regrette toute sa vie en revivant la scène.
« THE GAP » délaisse ses effets atmosphériques de cordes et de choeurs, et se recentre sur la ballade langoureuse. Et si la version rock atteint des sommets de belting, ici la chanson se conclut par de magnifiques tenues en voix de tête en C7 et plus encore (à vos pianos !).
« THE HOURGLASS » garde tout à la fois un dynamisme et un flow sensuels, quand « RAINY SUNDAY » et ses accélérations d’origine à la double se mue tout en ruptures et crescendo suaves.
« STOLEN PIC » dévoile son timbre caressant, les intonations lorgnant parfois de Britney Spears vers Anneke Van Giersbergen (oui c’est cadeau ma Abby). Un jeu de séduction façon matador s'installe entre la guitare et la voix, qui se jaugent et s’enlacent.

Le visuel nous montre les musiciens dans une ambiance bleutée, tout à leur communion musicale. Mais là où on pourrait s’attendre à ne se laisser que bercer tranquillement, on est surpris par les récurrentes allures latino, qui bousculent la tête et les hanches presque malgré nous. Les morceaux ne sont pas dans une totale mise à nue instrumentale, préférant s'appuyer sur des variations chaloupées et une frénésie à peine retenue, plutôt que sur le dépouillement folk.
Enfin, si le jeu consistait à comparer les versions rock puis acoustiques de l'album, celui qui se trame avec le bonus track « FALLING » est tout l’inverse, et il faudra attendre pour savoir à quelle sauce électrique sera servi ce titre qui s’annonce épique. Le plaisir communicatif de vocaliser se manifeste encore, et on s’impatiente d’entendre plus puissamment la basse chaude et profonde qui se détache déjà.
L’EP conserve le dynamisme de « Petroleum » tout en polissant ses richesses vocales et mélodiques, jouant sur une belle gamme d’émotions. Et si la voix d’Abby prend tout l’espace, les musiciens ne se reposent pas en sirotant au fond du bar, proposant de jolis glissando, des riffs réinventés, et un jeu rythmique bien dosé et solide. Le plaisir de partager d'un groupe déjà majeur en son genre sur la scène française.
« FALLING » est le seul inédit, portant déjà la belle signature de ses créateurs, et nous donnant rendez-vous pour le futur plat de résistance, en 2025 ?
A noter absolument que pour fêter la sortie de cet Acoustic Sessions sur toutes les plateformes de streaming, on se connectera le 9 octobre sur la chaîne Youtube de Burnt Umber, pour une Release Party digitale live. 

De quoi se régaler !

DEEVA (rock), On A Hot Track (EP - 04/10/2024)

Le 07/10/2024

Non conventionnel, ce sept titres a tout d'un album tant il réussit à développer de belles choses sur vingt-cinq minutes.
Par Ahasverus
DEEVA revient avec sept titres.
Un format sur lequel la formation parisienne se montre particulièrement à son affaire puisqu'elle s'y initiait en 2017 avec l'EP « The Wild One », un tournant électro-heavy dans sa discographie. On ne s'étendra pas sur le catalogue du groupe compte tenu des informations parcellaires que nous avons pu réunir. Nous nous intéresserons directement au nouvel opus, « On A Hot  Track », disponible depuis le 04/10/204 chez M&O Music.
Retraçons tout de même brièvement l'histoire : 2006 marque sa naissance à Montlhery. C'est un quatuor, avant qu'il ne resserre ses effectifs en un duo composé d'Emilie Chioccarello (chanteuse et guitariste) et de Michel Izunsky (guitariste lead).  Soucieux de conserver son étoffe, DEEVA se produit cependant toujours au format basse/batterie/ guitare(s).
Cette année 2024 est donc celle du retour discographique de DEEVA avec un sept titres d'une durée de vingt-cinq minutes. 
« On A Hot  Track » est livré dans une pochette au visuel qui sent le rock, le riff et la sueur : une photo de scène à la manière du « London Calling » de The Clash. On adore !

Deeva« On A Hot Track » s'ouvre sur « Pas Conforme », un titre électro-punk aux boucles rapides qui fonctionnent à 110%. Les lyrics en Français se taillent la part du lion, même si le groupe se plaît à utiliser indifféremment notre langue et l'Anglais au sein d'un même morceau, voire au sein de la même phrase. Les textes accrochent l'attention et Deeva dessine une histoire à chaque chanson : « Rentrer dans les rangs / Avoir des enfants / C'est pas dans mes plans » chante Emilie qui assure : « je ne vais pas me gêner pour en rajouter. »

Mid-tempo rock (« Je M'Emporte ») ou bourrasque électro tranchée par des riffs heavy (« Hot Track ») parfois évocatrice de synthwave (« Ashtag »), l'EP « On A Hot Track » montre à quel point Deeva affiche une belle santé.

Non conventionnel, ce sept titres a tout d'un album tant il réussit à développer de belles choses sur vingt-cinq minutes.
On recommande.

LOFOFORA (Metal), Coeur de Cible (04/10/2024)

Le 06/10/2024

« Coeur de Cible » nous plante ses riffs dans la peau et nous termine à coups de textes qui sont autant de coups de boule.
Par Ahasverus
En selle depuis 1989, Lofofora est l'un des piliers de la scène française, et son chanteur charismatique Reuno en est une figure tutélaire. Ce n'est certainement pas avec « Coeur de Cible », son excellent nouvel album, que cette situation va changer !
Lofofora anthea photographyLofofora par Anthea Photography
Mais reprenons par le début.
Lofofora tire son nom d'un petit cactus nord-américain. Le groupe naît de la rencontre de Phil Curty (basse) et Erik  Rossignol (batteur) avec le chanteur Reuno Wangermez lors d'un concert à Antibes. Lofo (pour les intimes) s'étoffe, se rôde sur scène et construit une fanbase solide. Il sort un EP cinq titres en 1994. L'année suivante, il publie son premier album éponyme, qui reste à ce jour son plus gros succès commercial.
Depuis, bon an mal an, malgré les chauds, les froids, et les changement de line-up, Lofofora empile les longs formats avec une certaine régularité, environ un tous les quatre ans. Le cru 2024 nous est proposé le 4 octobre. Il s'appelle « Coeur de Cible ». Son artwork, traditionnellement réalisé par le groupe, est signé Reuno.
LofoforaUne évidence s'impose lorsqu'on insère « Coeur de Cible » dans son lecteur : Lofo n'a rien laissé en route ! Ce onzième album restitue la fraîcheur des premiers opus, l'énergie et la puissance du groupe sont intacts, l'acuité des lyrics est savoureuse.
La voix de Reuno et les grattes attaquent « Apocalypse » très en bas. Un regard désabusé parcourt un monde qui s'enfonce. « Dites pas que le temps presse quand il n'y a plus rien à faire ». Les mots et les riffs percutent le décor gris et rouge. « Konstat  2024 », qui propose « mille raison de baisser les bras », enchaîne dans le même esprit.

La basse nous cueille et les guitares sonnent comme une faux. « Je suis encore fâché ! », affirme Reuno. Il envisage de «  trancher les privilèges à la machette. En attendant, c'est sa plume qui gratte : « J'aimerais éviter la redite mais le quotidien radote / C'est toujours le mépris, le bâton, la carotte ».  Puis « Les Deux » marche sur les cordes d'un pas léger, se fait bousculer par le morceau qui suit dont la basse danse avec la guitare.
Lofo met la pression. « Espoir » sonne l'alarme, tandis que « Le Temps », très vif, pourrait être un morceau de Trust. Les guitares nous entraînent dans un tourbillon si étourdissant qu'il faut recentrer son attention si l'on veut saisir les paroles de « Maladie Mortelle ». Il serait dommage de passer à côté.
« Ouvrez les Esprits » pointe les regards qui se posent sur les différences. Puis l'album se referme sur « Laisse Pas Faire », un morceau composé à la veille de l'entrée du groupe en studio pour l'enregistrement de l'album.
LOFOFORA s'écrit toujours en lettres capitales. Il n'a perdu ni sa force, ni sa motivation, ni son efficacité. Il garde  — que dis-je, il est !  — un regard sur son époque. « Coeur de Cible » nous plante ses riffs dans la peau et nous termine à coups de textes qui sont autant de coups de boule.
« Coeur de Cible » est disponible depuis le 04/10/2024. C'est une sortie At(h)ome. 

LOFOFORA est en tournée à travers la France. 
Lofofora concerts