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Chronique d'album : SPEED ROCK MACHINE (Hard Rock), "Speed Rock Machine" (EP - 2020)

Le 11/11/2020

Groupe        :   Speed Rock Machine
Album          :    “Speed Rock Machine”
Genre          :    Hard-Rock / Rock’n’Roll vitaminé
Influences    :    AC/DC / Motörhead / Rose Tatoo
Origine         :    Vence (2005)
Sortie           :    23/10/2020

Par Pépé St@kaTTo

A la mémoire de mon ami Jean-Luc Wallendorf, j'aurais aimé que l'on puisse les voir ensemble en Live !
Keep Rockin' in Heaven poto...

 

Srm

Crédit photos @laurem

Line-up actuel :  J.-PA Makarian : chant / guitare / harmonica)-  Phil The Riff (lead guitare)-  Kriss (basse)-  Floo Ryhan (batterie)
Anciens membres : Rodo Rockblaster (Batterie) - Boris Saruman (Basse) - Solcarelus (basse - Guitariste à Porno Graphic Messiah)

Un peu d’histoire :

Y a des groupes qui se sont taillés leur réputation à coups de hache, et d’autres qui ne font pas dans la demi-mesure et qui choisissent la tronçonneuse ! C’est le cas de Speed Rock Machine…
Composé au départ de J.-PA Makarian (chant/guitare/harmonica), Phil The Riff (guitare), Danny Cash (Basse) et Thierry (Batterie), le groupe a commencé très vite à se faire connaitre dès 2005 dans la région niçoise, pour rapidement atteindre une renommée dans les départements limitrophes, voire plus loin.

Toutes les occasions sont bonnes pour jouer leur rock’n’roll survitaminé : bars, pubs, rassemblements biker’s, festivals divers et même la Maison d’Arrêt de Nice ! Cette année 2005 sera également l’occasion pour Speed Rock Machine d’enregistrer, en seulement deux jours, une démo de quatre titres pour présenter le groupe.L’année suivante, Marc Varez (ex-batteur de Vulcain) les convie chez lui pour une séance d’enregistrement, mais également pour leur offrir la chance de jouer avec plusieurs autres groupes sur Les Andelys (27). Un «concert d’anthologie» partagé avec Marc lors de la reprise de  «Ace of Spades» de Motörhead !
Après avoir longuement tourné en 2007 et rodé de nouveaux morceaux, SRM entrera en 2008 au Studio Marilyn de Cagnes-Sur-Mer pour enregistrer leur premier album «Rebelle et fier» ils y rencontreront Mamad Rafati, leur nouvel ingé-son. Ce premier album de treize titres fait la part belle au Rock’n’Roll mais aussi au Hard Rock de la belle époque.
A partir de 2009 le groupe enchainera les concerts et jouera inlassablement partout où il est possible de faire rugir les amplis !  Il s’est dernièrement distingué, en 2019, lors du «Hell’s Week» de Roquebrune-sur-Argens.
Quinze ans après sa formation, et douze ans après son premier album autoproduit, Speed Rock Machine sort enfin son deuxième album, un EP de cinq titres sur le Label M&O Music, enregistrement et mixage au JDS Live Studio de Saint Laurent du Var. Management : Azur Digital Conseils.

Speed rock machine

Fait d’armes :
Premières parties de Soldat Louis, Vulcain, Calvin Russell, American Dogs et Satan Joker.

Discographie :
- 2005 démo 4 titres :
01. Mon cœur a quelque chose planté dedans 02. Rebelle et fier 03. J’en veux encore 04. Black

- 2008 1er album «Rebelle et fier»  Autoprod. :
01. Rock 'n' Roll Man 02. Cette fois c'est la bonne 03. Tu me donnes envie 04. Le vieux loup 05. Illégal 06. Jusqu'en enfer 07. Au black 08. Retiens tes chaines 09. J'ai pas de quoi payer 10. Ange de l'Enfer 11. J'en veux encore 12. Rebelle et fier 13. Bye bye

- 2020 2ème album « Speed Rock Machine » - M&O Music :

01. Dans mes veines 02. Playing Rock’n'Roll 03. Cette fille 04. Suicide girl 05. Désir 
(https://speedrockmachine.bandcamp.com/releases)

Dès les premiers riffs Acédéciens le ton est donné, ce skeud sera bien rock’n’roll comme nous l’a toujours prouvé Speed Rock Machine.


«Dans mes veines» est puissant et hargneux, la section basse/batterie martelant tout le long du morceau son rythme implacable ne pourra que vous faire taper du pied à son écoute. Le son des guitares est énorme, un véritable déluge sonore, une tempête assurément heavy ! Mais pourrait-il être autrement avec le matos de folie utilisé !?
Le second morceau «Désir» va faire monter la température d’un cran tant les paroles de l’ami Jean-Pa se veulent sensuelles. Une structure de morceau encore bien rock’n’roll, voire teintée de blues-rock avec son intermède d’harmonica.
Le superbe «Suicide Girl» avec son double riff d’intro poursuit son orgie de décibels. La basse est bien lourde, la batterie toujours aussi percutante. Les chœurs chantés sur un refrain typé très «anglo-saxon» apportent une belle énergie au morceau. Le chant conclut sur un hurlement final de toute beauté qui n’est pas sans rappeler un certain Bon Scott.
«Playin rock’n’roll» avec sa rythmique carrée et métronomique digne des frangins Young  enclenche le morceau suivant. De gros riffs bien puissants, une grosse caisse seule en intermède, un pont de basse profond et sourd vont balancer, tel un missile, le solo de fin pour un retentissant hymne au rock’n’roll !
Dernier brûlot de l’album «Cette fille» débute et termine sur un solo d’harmonica, véritable déclaration d’amour, ce morceau au tempo tantôt rock, tantôt speed, tantôt bluesy conclura magistralement cet EP.

Voilà, le barillet est vide, SRM vient de balancer ces cinq bastos ! Que dire, la messe est dite… Du pur Rock’n’Roll superbement chanté dans la langue de Molière. Des compositions que l’on ne peut qu’apprécier, appuyées par un son surpuissant.

En quinze ans le groupe aura su rester fidèle à lui-même, jusqu’à la pochette de l’EP qui demeure épurée et simpliste, ne reprenant que le logo rouge du groupe sur fond noir. Bref, l’essentiel. Mais, comme aurait dit Alfred, «Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse !». Surtout si c’est du «Jack’s» serai-je tenté de rajouter…
Un groupe taillé pour la scène, à voir d’urgence (dès qu’on le pourra), tant son énergie Live est immense et communicative… Car les Speed Rock Machine sont de vrais rockeurs qui ne trichent pas ! Ils vivent par leur musique et pour leur musique.

Matoscope :

Phil The Riff :
Gibson Les Paul Custom Black Beauty (1982)
Gibson SG juniorLoïc Le Pape L.Steel G
Ampli Marshall JCM 800 (1986)
Cordes Ernie Ball 10-52

Kriss :

Basse Gibson Thunderbird
Ampli Gallien Krueger
Cordes DR Strings Hi Beams
Effets Compresseur Empress

Floo Ryhan :

Batterie Tama Silverstar
Caisse claire Pearl
Set et Cymbal Zildjian K et Sabian AAX
Pédale grosse caisse Tama Iron Cobra

Jean PA :
Gretsch G6131 Malcom Young I Signature
Epiphone SG Standard
Ampli Marshall JCM 800
Harmonica Hohner... et tronçonneuse Macculloch !



Composition et Paroles :

J.-PA MAKARIAN

Contacts :

M & O Music (Label)
+33/(0)663378449
info.music@m-o-music.com
www.m-o-music.com
facebook.com/momusiclabel

M & O Office (Promotion)
+33/(0)663378449
contact@m-o-office.com
www.m-o-office.com
facebook.com/mooffice

Management :

AZUR DIGITAL CONSEILS
(contact@azurdigitalconseils.com)

Chronique d'album : PAST AND SECRETS (Metal Progressif), "Memories" (EP - 2020)

Le 29/10/2020

Groupe          :   Past and Secrets
Album            :    “Memories”
Genre            :    Métal Progressif / Atmosphérique / Djent (*)
Influences    :    Periphery / Meshuggah / Pink Floyd (?)
Origine          :    Lille (2019)
Sortie            :    07/10/2020

Par Pépé St@kaTTo

Line-up :

  •  Yohan Delasalle : multi-instruments (Ex-guitariste de Misery)
  •  Guitaristes invités : Ludovic Dinh, Pat Mulot, Tiem et Oscar Salas

(Mixed and Mastered by Vyrah Studio)

Après «Baby M», paru le 25 septembre 2019, mixé et masterisé par Mickael Streckleg (Kickace Productions) et featuring Mika Dienstun, premier morceau annonçant la naissance du projet,  puis «Born», paru le 14 décembre 2019 avec en invité Pat Mulot, le mini EP 5 titres «Memories» sort enfin le 07/10/2020.

Past and secrets
Past and Secrets est avant tout le projet solo de Yohan Delasalle, compositeur et guitariste de génie comme nous le découvrirons en explorant cet album instrumental.


L’album 

1. Heaven For Them
2. Strange Mystery (feat.Ludovic Dinh)
3. BoRn (feat.Pat Mulot)
4. Dancin' Together (feat.Tiem)
5. The Day You Turnaround (Feat.Oscar Salas)

  • Après avoir jeté un oeil sur la pochette pastel et sobre de «Memories» qui nous annonce d’emblée un plongeon dans un hyper-espace Progressif et futuriste, l’EP démarre avec «Heaven for them». Avec une intro d’éléments déchainés (pluie et orage) vite rejoints par une nappe de clavier très ambient, les parties guitares aériennes font à leur tour une entrée fulgurante comme un rayon de soleil pour réchauffer l’auditeur. La mélodie apportée par le piano est belle et apaisante, chaque instrument se fondant en une douce alchimie. Une très bonne entrée en matière.
  • «Strange mystery» avec son intro langoureuse guitare/synthé laisse place ensuite à un tempo plus endiablé, rythmique lourde et plombée, pour retomber sur un passage plus calme où la basse et le clavier vont amorcer l’arrivée du solo flamboyant de Ludovic Dinh.
  • «Born». On retrouve ici le tout premier morceau de Past and Secrets, véritable genèse du projet. Mon morceau préféré de l’album, le plus abouti à mon sens et le plus Métal Prog’. Un battement de cœur lance le morceau dans un bouillonnement de claviers très atmosphériques appuyés par une rythmique implacable. On retrouve au milieu du morceau le pont au synthé très lent qui va relancer avec plus de puissance la machine et permettre à Patrick Mulot de conclure par une salve de tapping très envolée !

  • «Dancin' Together» avec son intro en son clair, ses passages atmosphériques et très dissonants, limite fusion, est également un morceau très aérien, ponctué par des passages alternés de riffs de guitares calmes ou tranchants. Le solo de fin de Diem sur sa guitare headless sept  cordes est particulièrement fluide, intéressant et technique (sweeping / speedpicking).

  • «The Day You Turnaround» va clore le chapitre de cet EP sur une note de mélancolie. Appuyé par une intro clavier très solennelle et cérémonieuse, la «communion néo-progressive» trouve ici son apothéose : envolées de guitares, fusion magique des parties claviers, chaque instrument s’imbrique parfaitement. Le gimmick récurrent accroche l’auditeur tout au long du morceau et le guide jusqu’au bouquet final du solo de Oscar Salas.


«Memories» laisse place à l’imagination et à la rêverie, une bouffée d’oxygène pour égayer notre époque funeste.
Le niveau de technicité de cet album est hallucinant et ravira autant les amateurs de Métal Progressif que les guitaristes avides de passages techniques !
Très mélodiques par la richesse de ses compositions, Yohan Delasalle livre ici cinq pépites dont il est le seul orfèvre et que je vous laisse découvrir et apprécier :   


https://pastandsecrets.bandcamp.com

https://www.facebook.com/Past-and-Secrets-106930977363305

Matoscope

  • Yohan Delasalle : Endorsé Laboga (Pologne) tête ampli + cabs, endorsé Skull Strings (7 cordes, tirant 011/072)
  • Ludovic Dinh : Endorsé Guitares Ibanez
  • Tiem : Guitare Strandberg Boden Original Serie (headless)
  • Oscar Salas : Guitare Strandberg Boden Fusion 10th Anniversary Edition
  • Pat Mulot : Guitare Jackson 7 cordes

(*) : Le djent est un sous-genre musical de Heavy Métal, dérivé plus précisément du Métal Progressif. Le mot «djent» est tiré de l'onomatopée produite par le son d'une guitare accordée basse, à haut gain et forte distorsion, utilisant la technique du palm mute. La technique fondatrice du djent consiste en l'application d'une distorsion et d'un gain particulièrement élevé, le tout en restant très propre et précis (notamment grâce à l'utilisation de Noise Gates), associé à un sous-accordage conséquent (allant du Drop A au drop E à l'octave), sur une guitare électrique à sept  cordes ou plus (souvent huit). Cela entraîne au jeu un son mat, particulièrement saturé, aux sonorités agressives, mais néanmoins très propre et tranchant. (Source : Wikipedia)

 

Chronique d'album : SEEDS OF MARY (Rock/Grunge) - Serendipity (2020)

Le 28/10/2020

Groupe : Seeds Of Mary
Album : Serendipity (2020)
Genre : Rock / Grunge
Origine : Bordeaux

Par Ahasverus


Le Groupe :

SEEDS OF MARY est un quintette bordelais formé en 2011.
Il mélange des influences issues des musiques rock, grunge et métal.
Son line-up actuel se compose de Jérémy, (chant), Julien (guitare), Raph (guitare, chant), Eliott (basse) et Aaron (batterie).
Son premier album éponyme paraît en 2013.

Seeds1 

 
SEEDS OF MARY, "Seeds Of Mary" (2013)
 
“Seeds of Mary” est suivi par ‘Choose Your Lie” (2015), illustré par le clip du même nom.

 

Le groupe s’affirme en 2017 avec la sortie de l’album “The BlackBird And The Diyng Sun”, qui réunit l’esthétisme musical et visuel qui caractérisent son univers.
En 2020, Seeds Of Mary revient avec son quatrième album. Il s’agit de...


“SERENDIPITY”

 

L'Album :

“Serendipity” est un dix titres d'un peu plus de quarante-sept minutes.
Julien (guitare) signe à nouveau l’artwork de l’opus. Interrogé sur son choix, il nous explique :
“Le caméléon c'était pour plusieurs raisons... A l'origine la pochette devait être celle du livret. Mais finalement j'ai proposé celle avec le caméléon en reprenant les couleurs du livret, comme si celui-ci passait devant cette pochette et en prenait la teinte. Un caméléon albinos apportait à ce côté “sérendipité”, et esthétiquement ça représente assez bien notre évolution en tant que groupe. Et puis l'idée m'est venue à partir du morceau “Chameleonic” (NDLR : en piste 6) qui est un morceau pivot dans l'album. Tout ça réuni a laissé peu de doutes sur le fait que ça allait être la pochette.”
Seeds 1

SEEDS OF MARY, "Serendipity" (2020)

Une citation de Marcel Proust dans le livret succède à celle de Friederich Nietszche choisie pour “Choose Your Lie” et à celle de Henry David Thoreau illustrant “The BlackBird And The Dying Sun”. Explications de Julien :
“Dans chaque album j'ai inclus une citation qui permet au disque de dépasser le cadre purement musical. Cela fait de l'album une réelle expérience esthétique. En tout cas c'est l'effet recherché pour ma part. Ça montre que la musique est avant tout composée avec l'émotion et que nos influences en la matière se trouvent dans diverses formes artistiques. Cette phrase de Proust met l'accent sur le jeu du regard et des perspectives qui est un thème central dans les visuels mais qui a grandement influencé les paroles également.”

 

“The Atheist” est le premier single choisi pour illustrer l'album.
Il est suivi par le clip “Rewind Me” :

Les Critiques :

  • “Un Seeds Of Mary au meilleur de sa forme. Bravo.”
    https://amongtheliving.fr
  • “Ce groupe va ravir les fans et les amoureux de ce style qui porte en lui une classe certaine et une empreinte assez personnelle. Du beau boulot !”
    https://www.metalfrance.net
  • “Une musique ambitieuse très inspirée.”
    https://hardrock80fr.wordpress.com
  • “Les Seeds Of Mary nous ont habitués à du haut de gamme et une nouvelle fois nous ne sommes pas déçus !”
    https://bratsindiemusic.wixsite.com
  • “Une véritable réussite qui saura plaire à un public très large.”
    https://chairyoursound.com
  • “Un album de qualité. Il serait dommage de le rater.”
    https://www.pavillon666.fr

Notre Avis :

Seeds Of Mary n'est pas bordelais pour rien : il cultive les grands crus et ne propose que des “produits” qui conjuguent classe et qualité.
Depuis “The BlackBird...”, les Seeds ont un son. Un son unique. Pourtant, dès l'entame de ce “Serendipity”, ils surprennent par la violence inaccoutumée du chant comme pour remettre des pendules à l’heure.
Alors oui, les Seeds ont un son, une identité. Et ils arrivent à en faire une singularité sans en faire un carcan. Au top de leur forme, ils poursuivent l’extension du territoire : les secondes voix de Raph prennent un peu plus de place ; Jérem part dans les basses (Sanity Is Statistical) et s’arrache dans l’agressivité (The Atheist). Leur complémentarité est idéale.
La musique est toujours aussi sombre et esthétique, mais plus sensible que jamais (Reinventing You), plus vindicative que jamais (The Atheist) ; chaque composition est ciselée avec un détail et une finition peu communes qui nourrissent l'écoute d'une richesse délectable.
Que les fans se réjouissent : le “Blackbird...” était un grand album ; “Serendipity” est au moins à son niveau, et probablement encore un cran au dessus.
En résumé, ce qui était l’une des sorties les plus prometteuses de l’année se mue en l’un des albums les plus réussis de l’année, confirmant qu’on a affaire à l’un des groupes les plus intéressants de sa génération.
Vous l’avez compris : “Serendipity” est unique, abouti, c’est une beauté dark d’une grande sensibilité, un must. Achetez-le.

On surligne en post-scriptum le magnifique travail de Julien sur les visuels, puisqu’un album de Seeds Of Mary c'est d'abord un bel objet. Vous choisirez donc une version physique, CD ou LP, elle vaut nettement les quelques euros de différence.


Les Liens :

Serendipity sur Spotify :
https://open.spotify.com/album/1SaMW5P3LHaQMjnubMRAJv
Serendipity sur Bandcamp :
https://seedsofmary.bandcamp.com/album/serendipity
Seeds Of Mary sur Facebook :
https://www.facebook.com/SeedsOfMary

Chronique d’Album : OVTRENOIR (Post Metal), “Fields of fire” (2020)

Le 23/10/2020

Groupe : O V T R E N O I R
Album : Fields of fire (disponible le 23 octobre 2020)
Genre : Post Metal / Post Hardcore / Cold Dark (?)
Influences : The God Machine, A Storm Of Light, Breach, Cult Of Luna

Origine : Paris
Par Pépé St@kaTTo

Line-up

  • William Lacalmontie - Guitar, Vocals (Throane)
  • Dehn Sora - Guitar, Backing Vocals, Drones, Theremin (Throane / Treha Sektori)
  • Julien Taubregeas - Drums (The Great Divide / Throane)
  • Angéline Seguelas - Bass, Backing Vocals (Throane)
  • Olivier Dubuc – Guitar Live (Throane / ex The Last Embrace Band)

 

Le Groupe

Ovtrenoir, dont le nom fait initialement penser aux œuvres abstraites du peintre Pierre Soulages* et à son usage des reflets de la couleur noire, « noir-lumière » / « l’outrenoir » est un groupe de Post Metal.
Son nom tout trouvé, le ton général est donné : il sera sombre, atmosphérique, mélancolique et brutal. Tout comme « le contraste violent avec le noir et le blanc sur l'entière surface de la toile *», les morceaux d’Ovtrenoir chercheront en permanence à trouver cet équilibre d’ombre et de lumière.
A son origine trio Post Rock acoustique le line-up du groupe sera finalisé en 2015 avec l’arrivée du 4ème membre le graphiste et musicien Dehn Sora, rejoignant ainsi le photographe William Lacalmontie (guitare et chant), Julien Taubregas (batterie) et Angeline Seguelas (Basse). Ovtrenoir va ainsi se doter d’un son beaucoup plus massif, épais et saturé et s’atteler à la composition de son 1e EP.
C’est chose faite en 2016 avec « Eroded » et son single « Inherit the dust ». L’album à la très belle pochette noire et blanche (Dehn Sora) enregistré et mixé au Studio Sainte-Marthe par Francis Caste (Hangman’s Chair, Regarde Les Hommes Tomber, Comity), sortira sur le label belge Consouling Sounds.
 

 

Ce premier album de cinq titres est massif et homogène, avec des morceaux riches en ambiances multiples et aériennes (tantôt Sludge, Doom, Hardcore voire Dark Ambient). Les guitares omniprésentes sont fortes en distorsions et fuzz, appuyées par une basse sourde et une batterie qui distille des tempi bas et enveloppés, le chant à la voix hurlée légèrement en retrait est quant à lui primaire, puissant et animal.
Le potentiel du groupe parisien est énorme et les compositions riches de par leurs architectures font ainsi de ce 1er album une réussite.

La discographie

  • EP « Eroded » (2016)
  • Single « Inherit the dust » (2018)
  • CD « Fields of fire » (2020)

Quelques faits d’armes …

  • Espace B avec Rosette & North - Paris (2017)
  • OTB Fest au Glazart avec Jaye Jayle / Emma Ruth Rundle / Dälek – Paris (2017)
  • Avec Dirge & Throane : Farmer de Lyon, Ferrailleur de Nantes, Raymond Bar de Clermont Ferrrand, La Machine à Coudre de Marseille, Bifröst de Rouen (2018)
  • Au Point Ephémère avec Rosetta & Wiegedood - Paris (2018)
  • Roadburn Festival de Tilburg - Pays-bas (2019)

Le nouvel album

Le deuxième album du groupe qui sortira le 23 octobre 2020 très attendu par les fans devrait constituer pour Ovtrenoir l’épreuve ultime du feu et j’en suis persuadé sa consécration.

 OTVRENOIR, Files Of Fire - artwork Hideyuki Ishibashi et Dehn Sora.

Ce nouvel opus de sept titres d’une quarantaine de minutes prénommé « Fields of fire » a comme le premier EP également été enregistré et mixé au Studio Sainte-Marthe par Francis Caste et toujours distribué par Consouling Sounds. Artwork de l'album avec des photos de Hideyuki Ishibashi et layout de Dehn Sora.
01. Phantom Pain
02. Wires
03. Echoes
04. Kept Afloat
05. Those Scares are Landmarks
06. I Made My Heart A Field Of Fire
07. Slumber
A la première écoute je retrouve cette ambiance ténébreuse et lourde d’ « Eroded », sensation froide et glaçante que j’ai pu éprouver en découvrant les albums « Seventeen second » et « Pornography » de The Cure dans les ’80, cette impression d’errer seul par une nuit sans lune dans une dimension irréelle, de sombrer en plein brouillard pour finalement se perdre dans un marécage de mélancolie sombre et humide, entouré de sons glauques et enveloppants.
Ovtrenoir c’est tout cela à la fois … de « Phantom Pain » qui démarre son intro par un riff entêtant, à « Wires » qui enchaine le deuxième morceau sur un tempo plus rapide et un début de chant guttural dès la première mesure, les minutes défilent sans être lassantes.
Le troisième morceau de 8’23 « Echoe » commence tout en douceur sur des « drones », marque de fabrique du Post rock et savamment utilisés par Ovtrenoir. Les riffs de guitares se répondent dans une ambiance lourde et pesante, le chant toujours aussi lancinant se veut moins hurlant que sur le précédent album mais reste bien mis en avant. La cassure au milieu du morceau permet de relancer avec plus de puissance la deuxième partie.
Vient ensuite « Kept Afloat » ce morceau acoustique (le plus calme et le plus lent de l’album) semble évoquer un rêve avec une voix détachée posée sur des nappes d’accords de guitares dronés (en open), sorte d’écho d’une conscience libérée … Charon attend votre obole et en échange vous fera traverser le Styx et enchainer sur « Those Scares are Landmarks » véritable hymne aux cicatrices de la vie.
« I made my heart a field of fire » qui donne son titre à l’album est lui aussi bien lourd et oppressant, avec une sensation de « destruction massive » de feu et de cendres.
Le dernier morceau « Slumber » est quant à lui hypnotique avec des paroles qui tournent en boucle et, loin de nous faire basculer dans un sommeil profond nous rappelle juste qu’après le chaos et l’obscurité vient la lumière et la renaissance …
Un excellent second album pour les amateurs de Post Metal (Cold Dark ?), ce style de musique au premier abord déconcertant (tempo bas, gros murs du son, riffs de guitare abrasifs, percutants mais toujours très mélodiques, grosse caisse bien sourde et forte appuyée par une basse percutante, voix rugissante et grave) demande plusieurs écoutes pour en cerner toutes les nuances et en ressentir toutes les subtilités.
Une véritable toile de maître qui m’a permis de découvrir le Post Metal et Ovtrenoir et qui j’espère piquera à votre tour votre curiosité…

Matoscope

  • Guitares : Ibanez AS103BM Exotic Explorer & LTD Eclipse Deluxe EC 1000
  • Basse : Rickenbaker 4003
  • Amplis : Peavey xXx (Cab Marshall) & Orange
  • Effets : pédales BOSS (DD20 - RV6) & ZOOM (G3)…
- Fields Of Fire sera disponible le 23 Octobre 2020 -
Sa release-party, quant à elle, se déroulera le vendredi 06 novembre 2020 au Bus Palladium (Paris).

Ovtrenoir2 Photographie © David Fitt

Chronique d’Album : CROWLING (Thrash), “When Domination leads to Submission” (EP - 2020)

Le 20/10/2020

Groupe : CROWLING
Album : “When Domination leads to Submission” (EP - 01/11/2020)
Genre : Thrash Metal
Origine : Avignon

Par Ahasverus

Le Groupe :

Crowling est un projet de heavy thrash formé en 2012 dans la région d’Avignon par Sly (chant / lead guitare) et Judas (basse).
En 2014 le groupe sort son premier EP, un quatre titres nommé “Sweet Bloody Pie”.
Aujourd’hui, le quatuor se compose de Sly (chant / lead guitare) , Bobby (guitare / choeurs) , Teddy (basse / chœurs) et Romain (batterie) .
Crowling premier ep

CROWLING, " “Sweet Bloody Pie” (2014)

 

Six ans après son premier EP, Crowling présente son nouvel opus...

“When Domination leads to Submission”

L’Album :

“When Domination leads to Submission” est un cinq pistes d’une durée d’environ vingt-deux minutes.
L'artwork est signé Stephane Gransagne.

Crowling cover 

CROWLING, “When Domination leads to Submission” (2020)

 

Il s’ouvre sur une version revisitée et thrash de “Human Madness”, titre heavy qui se trouvait initialement en deuxième position de l'EP "Sweet Bloody Pie”.

 

Un premier clip est en chantier, et le groupe compte sur une campagne de financement participatif avec contreparties pour alléger ses frais. Vous pouvez les soutenir en suivant ce lien : https://fr.ulule.com/premier-clip-pour-crowling/
“When Domination leads to Submission” sera disponible en version digitale dès le 01/11/2020. L’édition d’une version physique dépendra des résultats du crowdfunding.

Les Critiques :

Notre Avis :

Après l’estimable “Sweet Bloody Pie” (2014), Crowling revient avec un opus qu’il veut “plus mature et plus agressif” que son prédécesseur.
Considérez le but atteint : “When Domination leads to Submission” est un EP nerveux, qui rue dans les brancards et qui devrait porter aux anges (ou aux démons) les fidèles de la formation avignonnaise.
Si la version reliftée de “Human Madness” rassure instantanément sur la santé du line-up, la suite donne carrément des fourmis métalliques dans les jambes. A l’évidence, des titres tels que “Alan Hal” ou “Apotheosis” sont des hymnes thrash taillés pour assaillir les scènes.
Crowling tient donc ses promesses en durcissant le ton. Il franchit un pallier vers l’excellence avec des compositions puissantes et acérées et un opus qu’on recommande et qu’on se plaît à écouter en boucle. Dans ces conditions, une petite contribution au crowdfunding est la bienvenue. Nous concernant, c’est fait.

Les Liens :

Le crowdfunding (pour précommander l’album et soutenir le clip) :
https://fr.ulule.com/premier-clip-pour-crowling/

Chronique d'Album : FURIES (Heavy Metal), "Fortune's Gate" (2020)

Le 16/10/2020

Groupe : Furies
Album : Fortune’s Gate (16/10/2020)
Genre : Heavy Metal
Origine : Paris

Par Dam'Aël

Furies 1 

FURIES - Line-up 2020

Le groupe

Furies, c'est à l'origine un quintet féminin créé par la batteuse, Roxy Velour (aka Zaza Bathory) sur Paris en 2013. Et plus on est de folles, plus on s'amuse... Meteor s'associe à cette folie en piquant le micro, Levana sort de ses Santiags pour s'emparer au plus vite du manche de sa guitare lead fauchant au passage Kim Hell White en lui tendant le manche de la guitare rythmique, Alice Atkins, lacets de ses Doc Martens à peine noués, se fait sonner d'un coup de cymbale bien envoyé, pour s'activer à la basse. Inutile de vous dire, qu'avec un tel recrutement, les filles s'immergent d'un bond, d'un seul, au studio Luna Rossa, dans le 13ème arrondissement de Paris, dans l'énergie folle et furieuse du combo nommé Furies.

Furies 2

Crédit photo Soniablade
Leurs références sont des groupes tels qu’Iron Maiden, Kiss, Mötley Crue, Judas Priest ou Black Sabbath…. Fortement aguerries par leurs démonstrations en live sur les scènes locales, elles enfoncent les piliers de leur fondations de métalleuses petit à petit et très solidement. Le groupe sort un EP 4 titres, dont une reprise de Phantom Blue, en 2015. Lynda Bastarde (Hemoragy) remplace Alice à la basse, puis, très rapidement à la vitesse d'une météorite, prend en charge le chant abandonné par Meteor ( oui elle était facile...je reconnais). A préciser que Linda a participé à la relance de Sortilège (avec Zouille). Le line up devient mixte ensuite avec les arrivées de Billy Laser et Sam Flash aux guitares (les daltons de la guitare divisé en deux). Furies a laissé d'impressionnantes cartes de visite au Hellfest, au Rising Fest et au Taunus Metal Meeting et autres, et revendiquant l’efficacité du hard rock, de la puissance du heavy metal et de l’esprit du thrash, la formule magique de ces 2 XX et 2 XY a abouti à cette grosse machine scénique méchamment huilée, qui foule les mêmes planches que des formations telles que Cauldron, Raven, Diamond Head, Evil Invaders, Blasphème, No Return ou encore ADX.

Furies, du haut de leur 1m70 en moyenne, est capable de vous déboulonner les 2 500 000 rivets, de désosser les 18 038 pièces métalliques et de vous faire voler en éclat les 7 300 tonnes de fer de notre magnifique Tour Eiffel, de leur énergie plus que tonitruante ! Après avoir défier les 1710 marches et dévaler ses 3 étages en un aller retour en quelques minutes dans un tempo de formule 1.

La discographie

EP " Furies" avril 2015 (15')
En 2015, le quintet originel sort son premier EP "Furies", un 4 titres, dont une reprise d'un autre groupe féminin, Phantom Blue, sur la demande express de Roxy. L'opus sort uniquement en téléchargement.. Et leur release se fait au Black Dog, un café parisien. Déjà, à l'époque, il était admis que ces filles là n'avaient rien à envier aux britaniques Girlschool ou aux suèdoises Crucified Barbara, ni même aux Etatsuniennes Phantom Blue.
Trackisting: Feel, Bury (1er single), Tragedy, Walking Away (Phantom Blue cover)

 

FURIES - "Unleash the furies" démo 2 titres
le 19 mai 2017, Furies devenu le quartet actuel - Lynda Basstarde (Linda Siewicz), Zaza Bathory (Roxy Velour), Billy Laser et Sam Flash - sort une démo auto-produite de 2 titres de 10 minutes sur K7 délivrées en 5 couleurs différentes (noir, rose, vert, bleu et jaune). Les titres proposés sont le furieux "Unleash The Furies" et le rapide et racé "Prince Of The Middle East "! D'un hard rock peu pêchu, FURIES change de style avec un heavy speed mélodique et un son qui envoie les watts autant dans les enceintes que dans chaque esgourdes qui circulent aux alentours.
C'est à cette époque qu'elles s'engagent dans une parité parfaite en intégrant les deux guitaristes lead, bien rangés de part et d'autre de ces deux nanas qui décoiffent, manche de guitare bien orientée vers l'extérieur (on évite les accidents), car l'un est gaucher, l'autre est droitier ! On fait dans la précision chez FURIES.

Furies 4 

"Deux titres qui ne se ressemblent point, le premier « Unleash the Furies » est plus speed, commence en trombe, pas un riff qui ne puisse que captiver les amateurs de bonnes guitares, un refrain qui donne envie de chanter aussi, un chant puissant très captivant… « Prince of the Middle-East » est, lui, plus sombre, avec une introduction où la batterie est mise à l’honneur, un rythme plus marqué, moins de vitesse mais plus carré, avec de nombreuses cassures de tempo qui viennent renforcer l’accroche, bref passée la première minute, on n’a pas du tout envie d’être interrompu dans l’écoute."
(https://www.soilchronicles.fr/chroniques/furies-unleashthefuries)

 

L’album

"Fortune's Gate" 16/10/2020 heavy 80's Old School (47'38)

Evidemment cet album était très attendu par les fans en première intention mais aussi par la presse spécialisée qui désirait voir si ce potentiel bien mis en valeur sur les scènes et les deux productions passées, était confirmé. Et bien le défi est très largement relevé car cet album de 10 titres de plus de 47 minutes d'un Heavy 80's, Old School, bien Speed flirtant avec son voisin le Trash en mode délicat et léger, est un elixir de de rythmique implaccable, de riffs incisifs, de basse bien placée et bien mise en avant et d'une batterie dont la grosse caisse, volontairement écrasée donne le fond d'écran de cette ambiance bien lourde, ronde et tonitruante où la caisse claire prend le devant de la scène. Et si on s'écoutait cela...
"You And I” (4'28)
Morceau hyper rapide qui tranche dans le vif du sujet avec une rythmique dynamique où basse, batterie et guitares se tiennent la main. Wouahhh, la claque, cette voix très haut perchée, bien au-dessus de la tonalité de cette rythmique de base. Une voix claire et cristalline qui tient les cordes vocales en éventail, avec une aisance déconcertante. Net, précis et bien placé, on fait face à un niveau technique de haute volée.

 

"The Fortune's Gate" (4'35)
Autant le premier titre est plus à la mode US, celui-ci sonne plus à la mode scandinave, avec cette voix plus symphonique. Le Metal Symphonique de Furies n'est pas loin et ouvre une nouvelle porte de leur possibilité créative. Magnifique fin de titre avec cette voix pleine, très douce qui est une veritable opposition à cette force furieuse vocale que Linda nous offre sur le reste de l'album. L'instrumental ne déroge pas à cette qualité et ce niveau déjà entrevus sur le précédent titre.

 

"Voodoo Chains" (4'52)
Rare est la basse mise en avant dans les morceaux de Metal, mais là c'est un régal de prendre les riffs de basse dans les esgourdes, laquelle se permet même d'introduire le chant de Linda. Energie, riffs de guitare plus aigus et bien incisifs. La mise en avant de cette basse donne une couleur particulière à ce "Voodoo Chains" bien délirant et fou, à la manière de Furies. Alors réveillez-vous pour aller bouger sur les "wake-up" de ce morceau presque légèrement déjanté. Ce titre a fait l'objet d'une vidéo officielle sortie le 19 juin 2020 (5'00)

 

"Antidote" (5'42)
L'intrus de cet album dont le texte est interprété dans la langue de Molière et, franchement, ça lui va bien et même très bien. Le phrasé de Linda fait glisser les sonorités de notre langue avec panache et s'en est un véritable régal. Le tempo y reprend un peu son souffle et les guitares bien syncopées se couplent avec le même rythme syncopé de la basse. C'est bien lourd, typé heavy mid tempo, la voix redescend d'un étage et la grosse caisse fait un boulot de dingue, donnant ce groove -pilier, l'air de rien. Chapeau bas à la batteuse qui ne désarme pas d'une croche. Superbe tenue vocale finale.
"Delusions of Daylight" (4'36)
Les ambiances se font variées dans ce titre dont le tempo est pris de tremblements parkinsonniens tant ça bouge chez ces fous furieux et les débits se font changeants. Nous pourrions peut-être leur demander le type de vitamines qu'ils avalent au lever du jour. Titre puissant, efficace, fédérateur avec des passages sur chaque instrument, variés et bien placés, et notamment cette caisse claire montante en seconde partie. Les spécialistes de la 6 cordes vous parleront aussi du riff en "Palm Mute" sur ce titre.
"Never Day Die" (4'37)
Marque de fabrique de Furies, on retrouve ces intro fracassantes qui décoiffent tout sur leur passage, à dépecer notre Monument, symbole de notre capitale et de notre pays France ou à lui faire subir un peeling de rafraîchissement. L'ambiance de ce morceau ravira sans aucun doute les nerds de jeu vidéo.
"Superstition" (4’44)
Pause bières et retour sur la platine avec une reprise plus tranquille mais qui s'énerve petit à petit avec cette grosse caisse double pédale qui galope à un rythme effrené, les guitares qui voient les cordes subir des aller retours à en faire péter leurs cordes, cette basse ronronnante et cette voix qui ne lâche rien, toujours aussi bien placée et bien tenue. Les choeurs ne se font pas priés non plus pour partager cette énergie, au tempo variable pour gagner en nuance et en ambiance. Eh! Linda, trop sensuel le fin-mot de l'histoire!
"Prince Middle of East" (5'04)
Quel plaisir Zaza c'est entrée en matière avec une intro à la batterie, sunlights centrés sur toms et cymbales... vite rejointe par les guitares qui ne lâchent pas cette cordée musicale solide et solidaire. Un Speed Metal aux riffs aiguisés au couteau suisse et une voix tranchante qui lacère cette belle harmonie de son efficacité vocale dans une ambiance légèrement orientale au niveau des 3 minutes d'écoute. A noter que la basse fait un très bon travail d'accompagnement de cette rythmique de grosse caisse.
"Fire in Sky" (4'27)
"Fire in Sky" est un véritable feu d'artifice, explosif et fulminant d'énergie. On va jusqu'à entendre les crépitements... Brulôt, vous avez dit brulôt .... En effet c'est un brulôt estampillé Furies !

 

"Unleash the Furies"(4'43)
Les deux guitaristes solistes permettent ce bon duel de 6 cordes, au côté néo-classique à la Malmsteen sur ce titre, excellement aidé par cette batterie qui détonne et fracasse avec précision, et la basse toujours en support harmonieux, vrombissante à merveille. On y retrouve un tempo hyper rapide qui fait tout tourbillonner dans un nuage de bon heavy speed décapant et ultra puissant ( Monsieur Propre vous pouvez dégager...).
Version live à l’Empreinte.

Furies cover 

Conclusions

"Fortune's Gate" est une performance instrumentale irréprochable (beaux solos des deux guitaristes Billy Lazer et Sam Flash ainsi que percussions puissantes de Zaza Bathory et basse ronronnante et vrombissante) avec une vocaliste à la voix haut perchée, juste, tenue et toujours bien placée. Furies nous offre une véritable maîtrise technique, un son lourd mixé à souhait, une rythmique de haut vol et des soli variés qui ravissent
" Ce que l'on aime dans NOTRE musique, ce côté épique dû aux suites d'accords venues tout droit du classique, cette puissance positive qui, même lorsqu'elle flirte avec la noirceur, reste toujours pêchue et motivante."
"Monsieur Lennon, où que vous soyez, il est temps de reconnaître que « French Rock is not like english wine anymore ! »" (http://www.parisianwalkways.com/2015/03/rock-is-like-english-wine-cette-phrase.html)
A noter une version heavy metal du standard de Dalida “Mourir Sur Scène” qui avait amené Furies chez France Inter
 
Discographie: (INDEPENDANT / AGENCE SINGULARITES)
Furies (2015 - EP)
Unleash The Furies (2017 - Deux titres)
Mourir sur Scène (2017 - Single)
Voodoo Chains (2020 - Single)
Fortune’s Gate (2020 - A venir le 16/10)
FURIES - Line-up 2020

Sortie d'Album : WRØNG (Grunge), Die Alone (EP - 2020)

Le 16/10/2020

Sorti le mercredi 14/10/2020, "Die Alone" est le premier EP du quatuor grunge français (francilien ?) WRØNG.
Wrong
La voix du chanteur n'est pas sans rappeler celle de Kurt Cobain, et c'est donc vers Seattle que cet EP devrait vous embarquer.
WRØNG n'est pas pour autant une copie 100% conforme de Nirvana, et "Die Alone" sait aussi aérer ses racines.
Son chanteur peut mettre un fond de vibrato dans la voix ("Poison") et l'ensemble sait aller vers d'autres ports que celui d'Aberdeen. Mais attention, WRØNG ne fait pas de navigation au long cours, plutôt du cabotage : de grunge en rock alternatif, il ne vous proposera pas de danser la polka sur l'entrepont...Mais si vous aimez le rock abrasif, celui qui s'enflamme dès que l'allumette touche le grattoir, n'hésitez pas à poser votre oreille sur cet EP assez efficace dans le genre inflammable.
En ces temps difficiles, la crise ne vous fera pas rendre gorge, puisqu'il ne vous en coûtera que 2€50 si vous choisissez de télécharger les quatre titres en toute légalité.
Alors écoute gratuite en ligne vs achat de l'EP ? That is the question.
La réponse sur est https://www.wrongweare.com/.

Back to the roots : MOBIUS, "The Line" (2016)

Le 15/10/2020

« The Line c'est une écriture sincère qui m'a permis de mettre sur papier et en musique le passé. »
The line


Voici à peine quatre ans, le 10/10/2016, sortait "The Line", le premier album de  Mobius.
Les Lyonnais ont fait du chemin depuis. On les retrouvait début 2020 avec "Kala", qui mélangeait métal progressif et musiques du monde.
Mais qu'est-ce que "Kala" doit à "The Line" ? Et comment Mobius voit-il cet album aujourd'hui ?
Loin de tout challenge commercial, voici le genre de questions que nous posions aux Lyonnais, tout en soufflant avec plaisir les quatre bougies de cette première pierre à leur édifice. Guillaume Deveaux (claviers) et Heli Andrea (chant), ainsi que l'ingénieur du son Raphaël James, ont accepté de revenir sur ce premier album.

 

Bonjour Mobius. Tout d'abord replaçons "The Line" dans son contexte : en 2016. François Hollande est président de la république. La France est en état d'urgence et la menace terroriste est "plus élevée que jamais". C'est aussi le temps de l'affaire Cahuzac, et Macron quitte le gouvernement pour fonder LREM. Musicalement, Gojira sort "Magma", Black Sabbath annonce "The End". Où est Mobius sur la scène française ?
Guillaume (claviers) : Pour ces premières années, Mobius, vis à vis de la scène française, ça se passait... et bien à Lyon et sa banlieue ! Pas beaucoup plus loin... On a quand même eu l'occasion inouïe de jouer en première partie de Leprous en 2013, tout ça avec trois chansons-démo dans notre besace et le tout six mois après notre tout premier concert ensemble (c'est même la toute première scène foulée pour certains !). Cette date inoubliable nous avait mis un coup de boost, elle nous avait aussi ouvert les yeux sur ce qu'on était capables de faire.

Depuis quand le line-up se connaît-il ?
Guillaume :
Le line-up d'origine, celui qui a donné naissance à The Line, s'est formé en deux étapes. D'abord Adrien, Anthony et moi même, qui nous connaissions depuis le collège (sur l'île de La Réunion). Une fois sur Lyon, on s'est mis à rechercher des musiciens pour compléter le groupe, et porter au mieux les ébauches de compositions que l'on avait sous le coude. On a rencontré Julien puis Héli, en 2012 il me semble. Quelques années pour se connaître, s'apprivoiser, faire murir les compositions, et on s'est lancé dans l'enregistrement de quelques titres en démo !

Mobius groupe2
Mobius 2016. De gauche à droite : Julien Pelisson, Guillaume Deveaux,  Héli Andrea,  Anthony Laravine,  Adrien Brunet. (photographie Julie Gobelin)

Trois ans après la démo trois titres dont tu parlais, vous préparez donc un album. Aviez-vous une idée de la direction à prendre ?
Guillaume :
On avait une idée de l'album sur papier avant de monter Mobius. En tout cas on avait les titres, le concept (bien éloigné du résultat final), le nombre de pistes, l'ambiance de chaque chanson. Adrien et Anthony avaient vraiment bien formalisé leurs idées. Même si au final "The Line"  est assez éloigné du concept de base, ça nous a permis d'avoir une ligne directrice pour composer, agencer les chansons, ce qui n'est pas une mince affaire lorsqu'on se lance dans ce genre de projet pour la première fois. Première fois pour nous tous d'ailleurs, ingénieur du son inclus !
La démo en elle-même n'était pas sur le calendrier, l'objectif c'était de sortir un album. Mais quand on a rencontré Raphaël James (l'ingénieur du son), on avait déjà ces trois chansons de terminées. C'était l'occasion de voir ce que ça pouvait rendre. C'était aussi une opportunité de se confronter aux difficultés d'un enregistrement, de voir ce qui était impossible à faire, de cerner les éventuels problèmes sur les chansons dans leur version de l'époque. C'était vraiment excitant de découvrir nos chansons avec tous les arrangements que permettent le studio, et avec un son "professionnel", suffisamment pour mes oreilles de l'époque en tout cas ! Ca a été un exercice extrêmement important pour nous tous, ces premieres sessions.

Les tâches se répartissent naturellement ?
Guillaume :
Déjà à l'époque, c'était Adrien et moi qui composions l'essentiel de la musique. Certaines chansons ont pu bénéficier d'arrangements de façon collégiale ("Rising Mind" et "The Heresiarch"), mais Adrien et moi avions déjà les idées claires sur la plupart des chansons. Je dis bien la plupart, parce que pour des chansons comme "Cosmopolis" ou "Evasion", je n'ai eu le "déclic" que très peu de temps avant la date d'enregistrement ! Pour le plus grand bonheur de mes camarades (rires).
Pour l'écriture, la tâche a naturellement été donnée à Héli. Rien de naturel là-dedans à vrai dire, elle n'avait pas plus d'expérience que nous sur le sujet. Mais au fil du temps elle a réussi à trouver les sujets qu'elle voulait aborder sur l'album dans sa globalité, et individuellement dans chaque chanson. C'est d'ailleurs elle qui est à l'origine du titre de l'album. C'était important qu'elle soit maître de ses textes et de ses mélodies pour ce premier essai.



Qu'est-ce qui lui sert de fil rouge dans l'écriture,  et pourquoi l'album s'appelle-t-il "The Line" ?
Heli (chant) :
A l'époque de la sortie de "The Line", je n'en parlais pas ouvertement, mais j'avais besoin d'exprimer des traumatismes pour avancer dans la vie. Maintenant je pense que c'est un bon moment pour ça, et ton interview me donne l'occasion de parler plus librement du concept de "The Line".
Les textes sont principalement axés sur le besoin de trouver de la force en soi pour se construire. Je sortais d'un procès contre mon père qui a duré huit ans pour violence physique et harcèlement. J'ai grandi dans un climat de violence et de terreur. Ma mère est passée près de la mort plusieurs fois et aujourd'hui elle en porte de lourdes séquelles. Pour ma part, je n'ai pas de séquelles physiques mais psychologiques : ne jamais se sentir en sécurité, se sentir abandonnée par la famille, la société, vivre dans la pauvreté et l'exclusion sont des choses qui ont fait partie de mon histoire et qui ont fait de moi une adulte fragilisée. Donc quand j'ai commencé à chanter j'étais effrayée de tout, je n'avais aucune confiance, ni en moi, ni dans la vie, mais j'avais une certaine force de résilience et j'aimais chanter avec Mobius. Ainsi pour moi, The Line, c'est un cri, parfois bancal dans les paroles, pas toujours bien cohérent, mais une écriture sincère qui m'a permis de mettre sur papier et en musique le passé, et de me dire : "Ok, c'est fini maintenant."  La première phrase de l'album c'est "Who am I today?" c'est la question que je me posais. Les paroles sont volontairement larges pour que chacun puisse les plaquer sur son propre vécu, mais aussi parce qu'elles parlent de moi et que je ne me sentais pas, alors, de porter ce message publiquement.

Sur "The Line" vous réenregistrez les trois titres de la démo de 2013. Pourquoi avoir transformé "Heretic Disaster" en "The Heresiarch" ?
Guillaume :
Les trois chansons de la démo s'inscrivaient dans tous les cas dans l'album. Les enregistrer une première fois nous a permis de prendre un peu de recul sur la direction que l'on voulait prendre, et de ré-arranger certaines choses qui ne nous plaisaient plus (voire beaucoup de choses, sur "Herectic Disaster" par exemple). Dans tous les cas, les enregistrer de nouveau était un passage obligé pour avoir une unité de son et de production sur "The Line".
Héli : A mon arrivée dans le groupe, il m'a fallu du temps pour prendre ma place et mettre mes concept dans les chansons. Donc pour les trois titres de la demo (qu'on a enregistrée en premier), les concepts et paroles ne sont pas vraiment les miens. J'essayais de coller au concept qu'Anthony, Guillaume et Adrien avaient écrit avant mon arrivée. Mais ce n'était pas vraiment personnel. L'écriture de "The Line" a réellement été le moment où j'ai pris ma place et où j'ai pu parler de choses qui me tenaient à coeur. Donc les trois chansons de la demo sont celles dans lesquelles je me reconnais le moins. On a gardé les anciens titres, mais ils ne représentaient plus, pour la plupart, le contenu réel des chansons. Les titres ont aussi un côté daté, comme "Heretic Disaster", donc on a essayé de faire un entre-deux : garder les titres et les moderniser un peu. "Heretic Disaster" est devenu "The Heresiarch" par exemple. Aujourd'hui, je vois ça comme un premier pas vers une écriture plus mature.

Un premier album j'imagine que c'est un peu Candide qui découvre le monde... Y a t-il des réalités techniques ou financières, des déconvenues qui vous font descendre de votre petit nuage ou revoir vos ambitions ? (je pense par exemple à Héli qui pensait faire chanter des amis en chorale...)
Guillaume : La réalité financière, on y a été confronté avant même de commencer. Nous étions encore tous étudiants à l'époque, et louer un studio ou du matériel coûteux n'a même pas été envisagé. Le DIY (Ndlr : Do It Yourself) s'est vite imposé. J'exagère peut être avec le terme DIY, car même si Raphaël n'en était qu'à ses débuts en terme de mixage de cette envergure, ingénieur du son restait son métier et il était donc équipé en conséquence ! La réalité technique ne nous a pas vraiment effrayé, il faut savoir que pour 80% des enregistrements guitares, Anthony n'était pas à Lyon près de nous ! Il était retourné à La Réunion pour une longue période, mais on a pu trouver un autre ingénieur du son, de la même promotion que Raphaël, pour prendre en charge l'enregistrement des guitares.
Héli : Je n'ai jamais été déçue parce que je ne m'attendais à rien de particulier, faire un album, c'était une totale découverte pour moi. Les réalités techniques d'abord. Je ne savais pas gérer la distance au micro pour chanter, je n'avais pas de technique vocale pour me préserver et avoir de l'endurance, ce qui est essentiel. Donc j'ai eu des passages assez éprouvants pendant les enregistrements. Parfois, il y avait le volume mais pas l'émotion, ou l'émotion mais pas la technique... C'est après ces enregistrements que j'ai décidé de prendre des cours de chant pour gagner en confort, en endurance et en technique globalement. Ça a été très formateur et j'ai pris des notes tout du long avec notre ingé-son qui m'a coachée pour ces enregistrements. En terme financier, comme tout était fait maison avec notre ingé son, ça a beaucoup amorti les coûts. La batterie était électronique, et pour la voix on a mis un canapé debout et du linge tendu dans un salon pour créer une cabine studio. Quant à la chorale de potes : j'ai tenté, mais le travail était plus important que je le pensais. On s'adapte, on trouve de nouvelles idées, de nouveaux arrangements... Au lieu d'une chorale de copains, j'ai enregistré toutes les voix moi-même et c'était super. Je fais plein de chorales moi-même maintenant, j'adore !

"The Line" marque le début de votre collaboration avec Above Chaos. Un mot sur l'artwork ? Quel message vouliez-vous véhiculer ?
Héli :
Pour résumer l'album, notre ancien guitariste et moi-même avons écrit : "Their choices designed my path, now I design the future. On the Line of who we are, between resistance and possibility". On naît et on grandit dans un environnement qu'on n'a pas choisi. On est prédestinés à porter un bagage culturel et social, mais on peut se défaire d'une partie si on le veut. Le foetus sur la pochette est dans une bulle confortable mais il va naître dans un monde abstrait où il devra trouver sa place. C'est un individu fragile qui va tracer sa voie dans un univers qu'il devra décoder. Donc pour résumer cette pochette qui est très épurée : c'est une sensation de petitesse face au monde qui nous entoure.
Avec Vincent Fouquet, alias Above Chaos, on a très vite accroché en terme de façon de travailler et dans notre manière de voir les choses. Il a rapidement dépassé son rôle de graphiste pour nous donner des conseils sur la promotion par exemple. On est devenus amis et au même titre que Raphaël, il fait partie des personnes qui nous ont boostés et encouragés, et qui nous suivent toujours aujourd'hui.  Artistiquement, il a clairement une patte à lui, avec son background black metal (et donc pas du tout prog/djent/moderne), mais il a une palette d'émotions et d'univers riche. Il a donc réalisé la pochette de "Kala" par la suite, et on était vraiment sereins sur le résultat qu'il proposerait.

Mobius kala

Comment votre son, signé Raphaël James  sur cet album comme sur tous vos opus, a-t-il évolué ?
Raphaël (ingénieur du son) :
L'évolution du son de Mobius c'est avant tout notre évolution à tous, techniquement et musicalement. "The Line"  était notre premier LP, pour eux comme pour moi. Il y aurait beaucoup de choses que j'aimerais changer si je le refaisais maintenant, mais ça nous a permis d'évoluer avec Kala, de savoir où on voulait aller en terme de son, au niveau des arrangements, etc.
Héli : En terme de voix, de performance, d'intention et d'arrangements, je pense que depuis "The Line"  on est beaucoup plus sur la voie de trouver "notre propre son" en tant que groupe. Tout a évolué. "The Line" était très formateur mais "Kala" l'a été tout autant, et l'expérience de "The Line"  nous a permis d'aborder "Kala" avec plus de maturité. On a une meilleure direction, avec plus de recherches ensemble et plus de liberté sur le son qu'on voulait.

Si vous deviez réenregistrer THE LINE, que changeriez-vous ?
Héli :
Enregistrer une batterie acoustique, changer les sons de guitare, certains arrangements voix, faire un coaching avant d'entrer en studio, changer les noms des chansons, etc. Mais c'est un témoin des musiciens qu'on était à cette époque, une photo de nos goûts à ce moment là, donc je ne changerais rien.
Guillaume : Je ne vais pas te mentir : TOUT ! Que ce soit le son des instruments, ou les arrangements musique et voix. Déjà à l'époque, les idées de modifications jaillissaient alors que l'enregistrement était terminé. Ca nous a appris l'importance des pré-productions pour chaque chanson. De toutes façons, je ne suis pas vraiment partisan de faire du neuf avec du vieux. Pour expérimenter sur "The Line", il nous reste le live ! Comme on a pu le faire avec la version maloya-acoustic de Rising mind au CriDuCol Festival.



Musicalement, y a-t-il eu des "fausses routes", des directions dont vous vous écarterez ?
Guillaume :
Pas vraiment de fausses routes à mon sens, mais quand les chansons de "The Line" ont été enregistrées on peut dire qu'elles étaient déjà assez éloignées de nos aspirations musicales du moment. Certaines chansons dataient de plusieurs années, avant même que l'on pose le pied à Lyon ! Les premières ébauches de "Mist of Illusions", "Rising Mind" ou "Bursting Chaos" sont nées quand on baignait encore tous les trois (Adrien, Anthony et moi) dans le métal symphonique, le power et le prog traditionnel. Il y a forcément eu un travail de ré-arrangement assez conséquent pour harmoniser les compos anciennes et récentes, mais aussi pour intégrer les souhaits de Julien et Héli le mieux possible. Bref, il était clair pour nous tous que cet album n'était pas l'idéal musical que l'on aurait envisagé si l'on avait composé des choses entièrement nouvelles sur le moment. Mais ce projet de longue date nous tenait à coeur, on voulait le finir !
Aujourd'hui avec "Kala", on a volontairement laissé de côté l'aspect orchestre/choeur et chant lyrique, au profit de couleurs plutôt orientées moyen-orient et musiques du monde. Mais ça ne veut pas dire qu'on n'y retournera pas, rien n'est figé ! Malgré tout je n'ai pas résisté à mettre un ensemble de cordes sur Akasha et Bhati.


"J'en parle comme si c'était une ascension de l'Himalaya, mais un premier album, et même le fait d'avoir un groupe et de vouloir le développer, c'est un peu ça. C'est des sensations fortes et un panorama magnifique, mais c'est aussi des prises de risques, des limites, des frustrations."

Les chroniques de "The Line" m'ont paru majoritairement très élogieuses. Elles soulignent déjà la maturité, la maîtrise technique et le potentiel du groupe (voir in fine). Comment avez vous ressenti cette phase ? Sortez-vous satisfaits de l'accueil critique de "The Line" ?
Héli :
Quelques semaines avant la sortie de l'album, on faisait de la promo sur les réseaux sociaux, on était impatients. En même temps, j'étais stressée à l'idée que tous ces efforts payent et qu'on découvre ma voix plus largement. "Que vont penser les gens ? Vais-je être cataloguée "chanteuse symphonique ?" Je cachais mon visage sur les réseaux sociaux, je voulais être jugée sur ma voix et ce que j'avais à dire, donc sur ma personnalité musicale. C'était le stress, j'avais l'impression qu'on allait me voir nue (rires). Je crois que quand l'album a été publié sur Bandcamp (sortie officielle), je me suis tenue loin d'internet pendant plusieurs heures.
Les premières critiques sont tombées, plutôt positives, puis de plus en plus de super critiques. On a eu un retour très positif de certains musiciens et de personnes qu'on respecte pour leur travail. Tous ces retours nous ont encouragé à défendre cet album et notre musique, et nous ont donné confiance. C'était très valorisant, et accueillir ces retours ensemble avec le nouveau line-up fraîchement formé, ça nous a solidifiés en tant que groupe je pense.


Le line-up, j'y venais : il y a du mouvement après l'enregistrement de "The Line" : Anton (guitare) et Julien (basse) sont remplacés par Xavier (guitare) et Alexandre (basse). Un rapport de cause à effet ?
Héli :
Faire un album, y mettre tout ce qu'on a, son temps, son énergie, sa patience, son argent, c'était quelques sacrifices. Et quand on se rend compte que l'album est fait mais qu'il faut donner encore plus d'efforts pour le promouvoir, ça pousse dans ses limites, du moins quand on est autoproduits et qu'on veut faire passer le mot. Je pense que quand on mène un tel projet, c'est dans le but de grandir et de réitérer l'expérience. J'en parle comme si c'était une ascension de l'Himalaya, mais un premier album, et même le fait d'avoir un groupe et de vouloir le développer, c'est un peu ça. C'est des sensations fortes et un panorama magnifique, mais c'est aussi des prises de risques, des limites, des frustrations. Donc chacun d'eux, pour des raisons différentes, ne se sentait pas de s'investir par la suite à la hauteur de ce qu'on voulait, ce qu'on a compris sans aucun souci.

L'album a-t-il pu être suffisamment distribué ?
Héli :
A l'époque on ne connaissait rien à la promotion. J'ai bénéficié de quelques conseils de Vincent Fouquet et d'Eddy Chaumulot (ex-T.A.N.K et Vise Versa) qui m'ont expliqué le principe du teaser, des chroniques et du reste. Alors j'ai pris un ordinateur et commencé des petits messages et emails. C'était un travail de fourmi qui nous a permis d'atteindre un premier public sur la toile, confidentiel à l'échelle du monde musical, mais de plusieurs milliers de personnes tout de même. De mémoire, on a du vendre quelque chose comme trois cents CDs, en France principalement, puis en Europe (pays voisins), et puis carrément à l'autre bout de la planète (USA, Canada, Japon, Mexique, Indonésie...). Merci Internet ! Donc je dirais que c'était un bon début pour nos petits moyens et notre connaissance limitée du domaine.

Quel jugement portez-vous aujourd'hui sur "The Line" ?
Héli :
C'est un premier album dont je suis fière. C'est une étape dans ma vie musicale, et c'est un magnifique travail de groupe. Pour moi, il a ses défauts, ses petites longueurs, son aspect un peu démonstratif (cinquante-quatre minutes !) mais aussi son charme. Il porte les prémices d'un son et de concepts personnels, et c'est un beau témoin des musiciens que nous étions il y a des années. "Cosmopolis" et "Mist of Illusions" sont les morceaux dont je suis la plus fière parce qu'ils sont variés en intensité, punchy et hyper fun à jouer en live.
Guillaume : Même si j'ai énormément de mal à l'écouter aujourd'hui (!), il a une place spéciale dans mon coeur. Contrairement à "Kala", il y a mille choses et mille choix que j'aurais voulu faire différemment. Mais c'était l'album de toutes les premières fois et dans cette optique je ne peux en être plus fier, que ça soit en terme de plaisir personnel mais aussi au regard des critiques de l'album. Le son global de "The Line" n'est peut être plus à mon goût, mais en tout cas jouer certains de ces titres sur scène avec notre son actuel reste un réel bonheur. Je me demande bien comment ça pourrait sonner si on devait ré-enregistrer une des chansons de  "The Line" de nos jours, tiens...



Individuellement, qu'est-ce que "The Line" vous a appris, et qu'est-ce que "Kala" doit à "The Line" ?
Héli :
Ce qu'on doit à "The Line" ? Tout ! L'expérience du studio, de la promotion, la communication, mais surtout découvrir que des gens aiment ce qu'on fait ; avoir des retours géniaux de la part de professionnels ; à titre personnel, que des gens aiment ma voix et qu'ils la trouvent émouvante, mes premiers concerts et d'autres.
The Line portait quelques prémices du style qu'on voulait aborder par la suite notamment avec un petit peu de chant mongol et la piste "A Mazing World" qui contient du duduk et une derbouka. On était curieux de ça mais on le réservait pour Kala.


Guillaume : "Kala" doit tout à "The Line". Je pense que chacun de nos projets nourrira le suivant. Cette première expérience nous a permis d'être meilleurs sur tous les aspects pour "Kala", que ce soit en terme d'organisation, de composition, de promotion. Chacun des choix pour "Kala" a été conscient et réfléchi, et si on avait pris la décision de se concentrer dès le début sur les compos qui allaient devenir celles de "Kala", le résultat n'aurait jamais été à la hauteur de ce que l'on a produit aujourd'hui.
Individuellement, "The Line" m'a appris à devenir un meilleur compositeur, à toujours réfléchir à ce qui rendra une chanson meilleure et à ne pas tartiner chaque section avec des claviers ! Ca a surtout été le point de départ d'une aventure humaine incroyable. C'est cliché, mais c'est vrai !

Merci, Mobius, pour votre accueil.
Merci à toi !

 

Unnamed 1

Mobius 2020. De gauche à droite : Adrien Brunet, Guillaume Deveaux, Héli Andrea, Xavier Pompon, Alexandre Gaudencio. (Photo Héli Andrea)
 

THE LINE - LES CRITIQUES ONT DIT :

  • Pour ce premier opus Mobius met la barre très haute.
    https://www.unitedrocknations.com
  • Oui j’ai été séduit, et je ne peux que vous inviter vivement à découvrir ce groupe qui fera inévitablement parler de lui tant la maturité des musiciens transparait dans The Line.
    https://amongtheliving.fr
  • Mobius a énormément de potentiel et en dévoile une grosse partie sur ce premier album.
    https://one-standing.com
  • Un travail vocal d’autant plus impressionnant lorsque l’on sait qu’Héli assure à elle seule toutes les parties vocales et chœurs «féminins».
    https://metaldream.soforums.com
  • Ce disque est bouleversant du début à la fin.
    https://www.lesuricate.org