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Sortie d'Album : WRØNG (Grunge), Die Alone (EP - 2020)
Le 16/10/2020
En ces temps difficiles, la crise ne vous fera pas rendre gorge, puisqu'il ne vous en coûtera que 2€50 si vous choisissez de télécharger les quatre titres en toute légalité.
Back to the roots : MOBIUS, "The Line" (2016)
Le 15/10/2020
« The Line c'est une écriture sincère qui m'a permis de mettre sur papier et en musique le passé. »

Voici à peine quatre ans, le 10/10/2016, sortait "The Line", le premier album de Mobius.
Les Lyonnais ont fait du chemin depuis. On les retrouvait début 2020 avec "Kala", qui mélangeait métal progressif et musiques du monde.
Mais qu'est-ce que "Kala" doit à "The Line" ? Et comment Mobius voit-il cet album aujourd'hui ?
Loin de tout challenge commercial, voici le genre de questions que nous posions aux Lyonnais, tout en soufflant avec plaisir les quatre bougies de cette première pierre à leur édifice. Guillaume Deveaux (claviers) et Heli Andrea (chant), ainsi que l'ingénieur du son Raphaël James, ont accepté de revenir sur ce premier album.
Bonjour Mobius. Tout d'abord replaçons "The Line" dans son contexte : en 2016. François Hollande est président de la république. La France est en état d'urgence et la menace terroriste est "plus élevée que jamais". C'est aussi le temps de l'affaire Cahuzac, et Macron quitte le gouvernement pour fonder LREM. Musicalement, Gojira sort "Magma", Black Sabbath annonce "The End". Où est Mobius sur la scène française ?
Guillaume (claviers) : Pour ces premières années, Mobius, vis à vis de la scène française, ça se passait... et bien à Lyon et sa banlieue ! Pas beaucoup plus loin... On a quand même eu l'occasion inouïe de jouer en première partie de Leprous en 2013, tout ça avec trois chansons-démo dans notre besace et le tout six mois après notre tout premier concert ensemble (c'est même la toute première scène foulée pour certains !). Cette date inoubliable nous avait mis un coup de boost, elle nous avait aussi ouvert les yeux sur ce qu'on était capables de faire.
Depuis quand le line-up se connaît-il ?
Guillaume : Le line-up d'origine, celui qui a donné naissance à The Line, s'est formé en deux étapes. D'abord Adrien, Anthony et moi même, qui nous connaissions depuis le collège (sur l'île de La Réunion). Une fois sur Lyon, on s'est mis à rechercher des musiciens pour compléter le groupe, et porter au mieux les ébauches de compositions que l'on avait sous le coude. On a rencontré Julien puis Héli, en 2012 il me semble. Quelques années pour se connaître, s'apprivoiser, faire murir les compositions, et on s'est lancé dans l'enregistrement de quelques titres en démo !

Mobius 2016. De gauche à droite : Julien Pelisson, Guillaume Deveaux, Héli Andrea, Anthony Laravine, Adrien Brunet. (photographie Julie Gobelin)
Trois ans après la démo trois titres dont tu parlais, vous préparez donc un album. Aviez-vous une idée de la direction à prendre ?
Guillaume : On avait une idée de l'album sur papier avant de monter Mobius. En tout cas on avait les titres, le concept (bien éloigné du résultat final), le nombre de pistes, l'ambiance de chaque chanson. Adrien et Anthony avaient vraiment bien formalisé leurs idées. Même si au final "The Line" est assez éloigné du concept de base, ça nous a permis d'avoir une ligne directrice pour composer, agencer les chansons, ce qui n'est pas une mince affaire lorsqu'on se lance dans ce genre de projet pour la première fois. Première fois pour nous tous d'ailleurs, ingénieur du son inclus !
La démo en elle-même n'était pas sur le calendrier, l'objectif c'était de sortir un album. Mais quand on a rencontré Raphaël James (l'ingénieur du son), on avait déjà ces trois chansons de terminées. C'était l'occasion de voir ce que ça pouvait rendre. C'était aussi une opportunité de se confronter aux difficultés d'un enregistrement, de voir ce qui était impossible à faire, de cerner les éventuels problèmes sur les chansons dans leur version de l'époque. C'était vraiment excitant de découvrir nos chansons avec tous les arrangements que permettent le studio, et avec un son "professionnel", suffisamment pour mes oreilles de l'époque en tout cas ! Ca a été un exercice extrêmement important pour nous tous, ces premieres sessions.
Les tâches se répartissent naturellement ?
Guillaume : Déjà à l'époque, c'était Adrien et moi qui composions l'essentiel de la musique. Certaines chansons ont pu bénéficier d'arrangements de façon collégiale ("Rising Mind" et "The Heresiarch"), mais Adrien et moi avions déjà les idées claires sur la plupart des chansons. Je dis bien la plupart, parce que pour des chansons comme "Cosmopolis" ou "Evasion", je n'ai eu le "déclic" que très peu de temps avant la date d'enregistrement ! Pour le plus grand bonheur de mes camarades (rires).
Pour l'écriture, la tâche a naturellement été donnée à Héli. Rien de naturel là-dedans à vrai dire, elle n'avait pas plus d'expérience que nous sur le sujet. Mais au fil du temps elle a réussi à trouver les sujets qu'elle voulait aborder sur l'album dans sa globalité, et individuellement dans chaque chanson. C'est d'ailleurs elle qui est à l'origine du titre de l'album. C'était important qu'elle soit maître de ses textes et de ses mélodies pour ce premier essai.
Qu'est-ce qui lui sert de fil rouge dans l'écriture, et pourquoi l'album s'appelle-t-il "The Line" ?
Heli (chant) : A l'époque de la sortie de "The Line", je n'en parlais pas ouvertement, mais j'avais besoin d'exprimer des traumatismes pour avancer dans la vie. Maintenant je pense que c'est un bon moment pour ça, et ton interview me donne l'occasion de parler plus librement du concept de "The Line".
Les textes sont principalement axés sur le besoin de trouver de la force en soi pour se construire. Je sortais d'un procès contre mon père qui a duré huit ans pour violence physique et harcèlement. J'ai grandi dans un climat de violence et de terreur. Ma mère est passée près de la mort plusieurs fois et aujourd'hui elle en porte de lourdes séquelles. Pour ma part, je n'ai pas de séquelles physiques mais psychologiques : ne jamais se sentir en sécurité, se sentir abandonnée par la famille, la société, vivre dans la pauvreté et l'exclusion sont des choses qui ont fait partie de mon histoire et qui ont fait de moi une adulte fragilisée. Donc quand j'ai commencé à chanter j'étais effrayée de tout, je n'avais aucune confiance, ni en moi, ni dans la vie, mais j'avais une certaine force de résilience et j'aimais chanter avec Mobius. Ainsi pour moi, The Line, c'est un cri, parfois bancal dans les paroles, pas toujours bien cohérent, mais une écriture sincère qui m'a permis de mettre sur papier et en musique le passé, et de me dire : "Ok, c'est fini maintenant." La première phrase de l'album c'est "Who am I today?" c'est la question que je me posais. Les paroles sont volontairement larges pour que chacun puisse les plaquer sur son propre vécu, mais aussi parce qu'elles parlent de moi et que je ne me sentais pas, alors, de porter ce message publiquement.
Sur "The Line" vous réenregistrez les trois titres de la démo de 2013. Pourquoi avoir transformé "Heretic Disaster" en "The Heresiarch" ?
Guillaume : Les trois chansons de la démo s'inscrivaient dans tous les cas dans l'album. Les enregistrer une première fois nous a permis de prendre un peu de recul sur la direction que l'on voulait prendre, et de ré-arranger certaines choses qui ne nous plaisaient plus (voire beaucoup de choses, sur "Herectic Disaster" par exemple). Dans tous les cas, les enregistrer de nouveau était un passage obligé pour avoir une unité de son et de production sur "The Line".
Héli : A mon arrivée dans le groupe, il m'a fallu du temps pour prendre ma place et mettre mes concept dans les chansons. Donc pour les trois titres de la demo (qu'on a enregistrée en premier), les concepts et paroles ne sont pas vraiment les miens. J'essayais de coller au concept qu'Anthony, Guillaume et Adrien avaient écrit avant mon arrivée. Mais ce n'était pas vraiment personnel. L'écriture de "The Line" a réellement été le moment où j'ai pris ma place et où j'ai pu parler de choses qui me tenaient à coeur. Donc les trois chansons de la demo sont celles dans lesquelles je me reconnais le moins. On a gardé les anciens titres, mais ils ne représentaient plus, pour la plupart, le contenu réel des chansons. Les titres ont aussi un côté daté, comme "Heretic Disaster", donc on a essayé de faire un entre-deux : garder les titres et les moderniser un peu. "Heretic Disaster" est devenu "The Heresiarch" par exemple. Aujourd'hui, je vois ça comme un premier pas vers une écriture plus mature.
Un premier album j'imagine que c'est un peu Candide qui découvre le monde... Y a t-il des réalités techniques ou financières, des déconvenues qui vous font descendre de votre petit nuage ou revoir vos ambitions ? (je pense par exemple à Héli qui pensait faire chanter des amis en chorale...)
Guillaume : La réalité financière, on y a été confronté avant même de commencer. Nous étions encore tous étudiants à l'époque, et louer un studio ou du matériel coûteux n'a même pas été envisagé. Le DIY (Ndlr : Do It Yourself) s'est vite imposé. J'exagère peut être avec le terme DIY, car même si Raphaël n'en était qu'à ses débuts en terme de mixage de cette envergure, ingénieur du son restait son métier et il était donc équipé en conséquence ! La réalité technique ne nous a pas vraiment effrayé, il faut savoir que pour 80% des enregistrements guitares, Anthony n'était pas à Lyon près de nous ! Il était retourné à La Réunion pour une longue période, mais on a pu trouver un autre ingénieur du son, de la même promotion que Raphaël, pour prendre en charge l'enregistrement des guitares.
Héli : Je n'ai jamais été déçue parce que je ne m'attendais à rien de particulier, faire un album, c'était une totale découverte pour moi. Les réalités techniques d'abord. Je ne savais pas gérer la distance au micro pour chanter, je n'avais pas de technique vocale pour me préserver et avoir de l'endurance, ce qui est essentiel. Donc j'ai eu des passages assez éprouvants pendant les enregistrements. Parfois, il y avait le volume mais pas l'émotion, ou l'émotion mais pas la technique... C'est après ces enregistrements que j'ai décidé de prendre des cours de chant pour gagner en confort, en endurance et en technique globalement. Ça a été très formateur et j'ai pris des notes tout du long avec notre ingé-son qui m'a coachée pour ces enregistrements. En terme financier, comme tout était fait maison avec notre ingé son, ça a beaucoup amorti les coûts. La batterie était électronique, et pour la voix on a mis un canapé debout et du linge tendu dans un salon pour créer une cabine studio. Quant à la chorale de potes : j'ai tenté, mais le travail était plus important que je le pensais. On s'adapte, on trouve de nouvelles idées, de nouveaux arrangements... Au lieu d'une chorale de copains, j'ai enregistré toutes les voix moi-même et c'était super. Je fais plein de chorales moi-même maintenant, j'adore !
"The Line" marque le début de votre collaboration avec Above Chaos. Un mot sur l'artwork ? Quel message vouliez-vous véhiculer ?
Héli : Pour résumer l'album, notre ancien guitariste et moi-même avons écrit : "Their choices designed my path, now I design the future. On the Line of who we are, between resistance and possibility". On naît et on grandit dans un environnement qu'on n'a pas choisi. On est prédestinés à porter un bagage culturel et social, mais on peut se défaire d'une partie si on le veut. Le foetus sur la pochette est dans une bulle confortable mais il va naître dans un monde abstrait où il devra trouver sa place. C'est un individu fragile qui va tracer sa voie dans un univers qu'il devra décoder. Donc pour résumer cette pochette qui est très épurée : c'est une sensation de petitesse face au monde qui nous entoure.
Avec Vincent Fouquet, alias Above Chaos, on a très vite accroché en terme de façon de travailler et dans notre manière de voir les choses. Il a rapidement dépassé son rôle de graphiste pour nous donner des conseils sur la promotion par exemple. On est devenus amis et au même titre que Raphaël, il fait partie des personnes qui nous ont boostés et encouragés, et qui nous suivent toujours aujourd'hui. Artistiquement, il a clairement une patte à lui, avec son background black metal (et donc pas du tout prog/djent/moderne), mais il a une palette d'émotions et d'univers riche. Il a donc réalisé la pochette de "Kala" par la suite, et on était vraiment sereins sur le résultat qu'il proposerait.

Comment votre son, signé Raphaël James sur cet album comme sur tous vos opus, a-t-il évolué ?
Raphaël (ingénieur du son) : L'évolution du son de Mobius c'est avant tout notre évolution à tous, techniquement et musicalement. "The Line" était notre premier LP, pour eux comme pour moi. Il y aurait beaucoup de choses que j'aimerais changer si je le refaisais maintenant, mais ça nous a permis d'évoluer avec Kala, de savoir où on voulait aller en terme de son, au niveau des arrangements, etc.
Héli : En terme de voix, de performance, d'intention et d'arrangements, je pense que depuis "The Line" on est beaucoup plus sur la voie de trouver "notre propre son" en tant que groupe. Tout a évolué. "The Line" était très formateur mais "Kala" l'a été tout autant, et l'expérience de "The Line" nous a permis d'aborder "Kala" avec plus de maturité. On a une meilleure direction, avec plus de recherches ensemble et plus de liberté sur le son qu'on voulait.
Si vous deviez réenregistrer THE LINE, que changeriez-vous ?
Héli : Enregistrer une batterie acoustique, changer les sons de guitare, certains arrangements voix, faire un coaching avant d'entrer en studio, changer les noms des chansons, etc. Mais c'est un témoin des musiciens qu'on était à cette époque, une photo de nos goûts à ce moment là, donc je ne changerais rien.
Guillaume : Je ne vais pas te mentir : TOUT ! Que ce soit le son des instruments, ou les arrangements musique et voix. Déjà à l'époque, les idées de modifications jaillissaient alors que l'enregistrement était terminé. Ca nous a appris l'importance des pré-productions pour chaque chanson. De toutes façons, je ne suis pas vraiment partisan de faire du neuf avec du vieux. Pour expérimenter sur "The Line", il nous reste le live ! Comme on a pu le faire avec la version maloya-acoustic de Rising mind au CriDuCol Festival.
Musicalement, y a-t-il eu des "fausses routes", des directions dont vous vous écarterez ?
Guillaume : Pas vraiment de fausses routes à mon sens, mais quand les chansons de "The Line" ont été enregistrées on peut dire qu'elles étaient déjà assez éloignées de nos aspirations musicales du moment. Certaines chansons dataient de plusieurs années, avant même que l'on pose le pied à Lyon ! Les premières ébauches de "Mist of Illusions", "Rising Mind" ou "Bursting Chaos" sont nées quand on baignait encore tous les trois (Adrien, Anthony et moi) dans le métal symphonique, le power et le prog traditionnel. Il y a forcément eu un travail de ré-arrangement assez conséquent pour harmoniser les compos anciennes et récentes, mais aussi pour intégrer les souhaits de Julien et Héli le mieux possible. Bref, il était clair pour nous tous que cet album n'était pas l'idéal musical que l'on aurait envisagé si l'on avait composé des choses entièrement nouvelles sur le moment. Mais ce projet de longue date nous tenait à coeur, on voulait le finir !
Aujourd'hui avec "Kala", on a volontairement laissé de côté l'aspect orchestre/choeur et chant lyrique, au profit de couleurs plutôt orientées moyen-orient et musiques du monde. Mais ça ne veut pas dire qu'on n'y retournera pas, rien n'est figé ! Malgré tout je n'ai pas résisté à mettre un ensemble de cordes sur Akasha et Bhati.
"J'en parle comme si c'était une ascension de l'Himalaya, mais un premier album, et même le fait d'avoir un groupe et de vouloir le développer, c'est un peu ça. C'est des sensations fortes et un panorama magnifique, mais c'est aussi des prises de risques, des limites, des frustrations."
Les chroniques de "The Line" m'ont paru majoritairement très élogieuses. Elles soulignent déjà la maturité, la maîtrise technique et le potentiel du groupe (voir in fine). Comment avez vous ressenti cette phase ? Sortez-vous satisfaits de l'accueil critique de "The Line" ?
Héli : Quelques semaines avant la sortie de l'album, on faisait de la promo sur les réseaux sociaux, on était impatients. En même temps, j'étais stressée à l'idée que tous ces efforts payent et qu'on découvre ma voix plus largement. "Que vont penser les gens ? Vais-je être cataloguée "chanteuse symphonique ?" Je cachais mon visage sur les réseaux sociaux, je voulais être jugée sur ma voix et ce que j'avais à dire, donc sur ma personnalité musicale. C'était le stress, j'avais l'impression qu'on allait me voir nue (rires). Je crois que quand l'album a été publié sur Bandcamp (sortie officielle), je me suis tenue loin d'internet pendant plusieurs heures.
Les premières critiques sont tombées, plutôt positives, puis de plus en plus de super critiques. On a eu un retour très positif de certains musiciens et de personnes qu'on respecte pour leur travail. Tous ces retours nous ont encouragé à défendre cet album et notre musique, et nous ont donné confiance. C'était très valorisant, et accueillir ces retours ensemble avec le nouveau line-up fraîchement formé, ça nous a solidifiés en tant que groupe je pense.
Le line-up, j'y venais : il y a du mouvement après l'enregistrement de "The Line" : Anton (guitare) et Julien (basse) sont remplacés par Xavier (guitare) et Alexandre (basse). Un rapport de cause à effet ?
Héli : Faire un album, y mettre tout ce qu'on a, son temps, son énergie, sa patience, son argent, c'était quelques sacrifices. Et quand on se rend compte que l'album est fait mais qu'il faut donner encore plus d'efforts pour le promouvoir, ça pousse dans ses limites, du moins quand on est autoproduits et qu'on veut faire passer le mot. Je pense que quand on mène un tel projet, c'est dans le but de grandir et de réitérer l'expérience. J'en parle comme si c'était une ascension de l'Himalaya, mais un premier album, et même le fait d'avoir un groupe et de vouloir le développer, c'est un peu ça. C'est des sensations fortes et un panorama magnifique, mais c'est aussi des prises de risques, des limites, des frustrations. Donc chacun d'eux, pour des raisons différentes, ne se sentait pas de s'investir par la suite à la hauteur de ce qu'on voulait, ce qu'on a compris sans aucun souci.
L'album a-t-il pu être suffisamment distribué ?
Héli : A l'époque on ne connaissait rien à la promotion. J'ai bénéficié de quelques conseils de Vincent Fouquet et d'Eddy Chaumulot (ex-T.A.N.K et Vise Versa) qui m'ont expliqué le principe du teaser, des chroniques et du reste. Alors j'ai pris un ordinateur et commencé des petits messages et emails. C'était un travail de fourmi qui nous a permis d'atteindre un premier public sur la toile, confidentiel à l'échelle du monde musical, mais de plusieurs milliers de personnes tout de même. De mémoire, on a du vendre quelque chose comme trois cents CDs, en France principalement, puis en Europe (pays voisins), et puis carrément à l'autre bout de la planète (USA, Canada, Japon, Mexique, Indonésie...). Merci Internet ! Donc je dirais que c'était un bon début pour nos petits moyens et notre connaissance limitée du domaine.
Quel jugement portez-vous aujourd'hui sur "The Line" ?
Héli : C'est un premier album dont je suis fière. C'est une étape dans ma vie musicale, et c'est un magnifique travail de groupe. Pour moi, il a ses défauts, ses petites longueurs, son aspect un peu démonstratif (cinquante-quatre minutes !) mais aussi son charme. Il porte les prémices d'un son et de concepts personnels, et c'est un beau témoin des musiciens que nous étions il y a des années. "Cosmopolis" et "Mist of Illusions" sont les morceaux dont je suis la plus fière parce qu'ils sont variés en intensité, punchy et hyper fun à jouer en live.
Guillaume : Même si j'ai énormément de mal à l'écouter aujourd'hui (!), il a une place spéciale dans mon coeur. Contrairement à "Kala", il y a mille choses et mille choix que j'aurais voulu faire différemment. Mais c'était l'album de toutes les premières fois et dans cette optique je ne peux en être plus fier, que ça soit en terme de plaisir personnel mais aussi au regard des critiques de l'album. Le son global de "The Line" n'est peut être plus à mon goût, mais en tout cas jouer certains de ces titres sur scène avec notre son actuel reste un réel bonheur. Je me demande bien comment ça pourrait sonner si on devait ré-enregistrer une des chansons de "The Line" de nos jours, tiens...
Individuellement, qu'est-ce que "The Line" vous a appris, et qu'est-ce que "Kala" doit à "The Line" ?
Héli : Ce qu'on doit à "The Line" ? Tout ! L'expérience du studio, de la promotion, la communication, mais surtout découvrir que des gens aiment ce qu'on fait ; avoir des retours géniaux de la part de professionnels ; à titre personnel, que des gens aiment ma voix et qu'ils la trouvent émouvante, mes premiers concerts et d'autres.
The Line portait quelques prémices du style qu'on voulait aborder par la suite notamment avec un petit peu de chant mongol et la piste "A Mazing World" qui contient du duduk et une derbouka. On était curieux de ça mais on le réservait pour Kala.
Guillaume : "Kala" doit tout à "The Line". Je pense que chacun de nos projets nourrira le suivant. Cette première expérience nous a permis d'être meilleurs sur tous les aspects pour "Kala", que ce soit en terme d'organisation, de composition, de promotion. Chacun des choix pour "Kala" a été conscient et réfléchi, et si on avait pris la décision de se concentrer dès le début sur les compos qui allaient devenir celles de "Kala", le résultat n'aurait jamais été à la hauteur de ce que l'on a produit aujourd'hui.
Individuellement, "The Line" m'a appris à devenir un meilleur compositeur, à toujours réfléchir à ce qui rendra une chanson meilleure et à ne pas tartiner chaque section avec des claviers ! Ca a surtout été le point de départ d'une aventure humaine incroyable. C'est cliché, mais c'est vrai !
Merci, Mobius, pour votre accueil.
Merci à toi !
Mobius 2020. De gauche à droite : Adrien Brunet, Guillaume Deveaux, Héli Andrea, Xavier Pompon, Alexandre Gaudencio. (Photo Héli Andrea)
THE LINE - LES CRITIQUES ONT DIT :
- Pour ce premier opus Mobius met la barre très haute.
https://www.unitedrocknations.com - Oui j’ai été séduit, et je ne peux que vous inviter vivement à découvrir ce groupe qui fera inévitablement parler de lui tant la maturité des musiciens transparait dans The Line.
https://amongtheliving.fr - Mobius a énormément de potentiel et en dévoile une grosse partie sur ce premier album.
https://one-standing.com - Un travail vocal d’autant plus impressionnant lorsque l’on sait qu’Héli assure à elle seule toutes les parties vocales et chœurs «féminins».
https://metaldream.soforums.com - Ce disque est bouleversant du début à la fin.
https://www.lesuricate.org
PORNO GRAPHIC MESSIAH - « Interdit » ou le plaisir des sens
Le 15/10/2020
Voici l’interview de Scars Summer.
Bonjour Scars Summer. Tu es ado quand tu es repéré par Undercover Slut, un groupe de Metal Indus parisien qui connait le succès et les plateaux télé avec le titre « Communism is Fascism ». Comment arrives-tu dans cette aventure, et qu'en gardes-tu ?
Je décide de fonder Porno Graphic Messiah lors d’un after à Londres, en 2006. Mais j’étais encore un gamin avec finalement peu de bouteille. J’ai donc fait beaucoup d’erreurs dans les débuts de Porno Graphic Messiah ; je me suis rodé depuis. (Rire)
Ce fut très compliqué... Je passe d’un groupe avec de belles dates et des opportunités, à un groupe tout neuf avec une chanson mal enregistrée. Et puis, en étant jeune, je me suis peut-être mal entouré aussi. Pour autant, je suis très content des retours positifs et de ce qu’est en train de devenir petit à petit Porno Graphic Messiah en France.
A l’époque je voulais correspondre à un style musical bien précis, le Metal Industriel.
« Statue Of Libert »”, c’est la statue de la liberté façon 2020 (que je note d’ailleurs « Z0Z0 » sur l’album, pour faire une légère référence diabolique): Cette statue de la liberté n’a plus le droit de dire ce qu’elle veut ! Comme mise en image dans le clip il y a quelques semaines, elle passe d’une robe blanche et pure à une robe noire, pour finir morte avec un maquillage complètement coulant. Et c’est d’ailleurs nous même qui la ramassons, avec nos masques chirurgicaux sur nos visages. Comme pour faire passer un message : la statue de la liberté, c’est monsieur tout le monde qui l’a tuée ; En tuant la liberté d’expression, on se tue nous-mêmes.
Je ne vais rien t’apprendre de nouveau. Dans tous les groupes, entreprises et équipes, c’est pareil : gérer l’humain, c’est loin d’être évident. Mais quelque soit le débat, ils savent que j’ai toujours raison… Donc au final … (Ça, c’est purement gratuit, et aussi pour me venger d’images salaces, que Val notre bassiste m’a montré sur le dernier trajet !). Réellement, je pense que mes musiciens se retrouvent aussi un peu comme public dans Porno Graphic Messiah. En tous cas, c’est mon ressenti. J’aime de plus en plus ce qu’on fait, et je m’amuse de plus en plus sur scène. Et tout autant à enregistrer nos albums dans mon studio ! Même si on a chacun nos défauts, et mes musiciens pourraient te faire une très longue liste des miens, je pense qu’ils sont tout de même heureux d’avoir un mec assez «tenace» comme moi pour gérer notre groupe (Rires).
Alors ça, c’est certainement mon côté chanteur … J’adore parler dès lors que je me sens à l’aise ! Et c’est tout à fait le cas avec toi. C’est vrai qu’avec un groupe, tu te fais beaucoup beaucoup, beaucoup (trop ?) de souvenirs ! On doit avoir de quoi faire deux ou trois bouquins d’ailleurs...
« C’est important d’avoir en tête qu’une passion doit avant tout rester un plaisir. Et encore une fois, je m’amuse beaucoup à travailler sur cette aventure. »
Another Management, c’est une deuxième partie de moi. C’était la suite logique des rencontres extraordinaires que l’on fait avec un groupe de musique. C’est une plateforme de réseau et d’opportunités pour les groupes de Rock à Metal extrême et entreprises-structures de cet univers, sur toute la France et le Canada.
Oui, et beaucoup de jeunes groupes ne s’en rendent pas encore compte. Depuis 2006, je prends énormément de plaisir. Et c’est important d’avoir en tête qu’une passion doit avant tout rester un plaisir. Et encore une fois, je m’amuse beaucoup à travailler sur cette aventure.
Merci beaucoup à toi !
WIRE EDGE - Et pour quelques parcelles de plus (interview)
Le 10/10/2020
Genre : Cold Wave
Origine : Paris
Par Ahasverus
En juillet 2020 sortait “Workhorse Empire”, le premier album d’un groupe de cold wave totalement inconnu. On ne trouvait à son propos que des informations parcellaires, malgré les excellentes chroniques qu’il suscitait (voir in fine - c’est l’un des cinq meilleurs albums de l’année selon l’excellent zine Satan bouche un coin).
On a évidemment eu envie d’en savoir plus. Alors on a pris notre plus belle plume et on est allé leur poser les questions qui brûlaient nos lèvres de petits curieux, histoire de compléter la carte et le territoire.
Franck (batterie) et Yann (guitare) nous ont accueilli. Voici notre interview de Wire Edge, pour quelques parcelles de plus...
“Une façon de convoquer l'art.”
Des tonnes de guitares sous des tonnes de batterie ! Des structures qui ne se privent d’aucune liberté dans un esprit très prog’, tout en restant fondamentalement métal. Le tout surplombé par un chant clair et sombre... Pour nous décrire, on aime parler de «Cold Metal» : au-delà de la signature vocale de Nico, ça évoque bien notre façon assez introspective et perfectionniste d’aborder la musique.
Ça renvoie pour nous à beaucoup de choses. En Europe, dans les années 80 c’est un mouvement post-punk très dark, souvent minimaliste. Joy division, sisters of mercy… mais aussi Depeche Mode qui glisse vers un son plus indus. Aujourd’hui pour nous c’est surtout une façon de convoquer l’art, de faire sonner une voix contenue, mesurée, distinguée… quelque soit le tumulte de l’instrumental derrière : c’est un spectre très large qui peut aller de David Eugene Edwards (16 horse power, Wovenhand), à Trent Reznor de Nine inch Nails. On est quelque part sur le chemin de cette vague…
Au départ des morceaux, il y a toujours de solides bases à deux guitares. Mais une fois les riffs posés, chacun amène sa propre vision, ses idées, ses propositions de structures ou d’arrangements… la discussion est très ouverte. Le fait d’avoir des expériences, des parcours différents tout en se retrouvant absolument sur certaines références communes, c’est évidemment une grande richesse. En studio, très vite on fourmille d’idées différentes, alors on essaie tout, on se laisse le temps de comprendre où chacun veut en venir, puis on consolide chacun chez soi ce qui tient la route avant de le rejouer. Un gros boulot d’aller-retours pour ne garder que le meilleur, selon nous.
C’est assez naturel avec nos influences respectives. On aligne deux guitaristes qui ont la même culture du riff, et on est tous amateurs de prog’. D’autres entendront du Tool, du NiN ou du Mastodon… Ambiance sombre, clair obscur musical, riffs accrocheurs… Dans tous les cas ça nous va comme références. On développe notre son sans chercher à mettre en avant nos influences, mais sans les mettre sous les tapis non plus : on n’a pas de complexe avec ça !
Tout l’album s’est construit sur des principes résolument prog : pas de limite, pas de format, pas de recette. Comedian fait partie des morceaux où on trouve le plus d’ingrédients différents : hyper riche et variée, oscillant entre moments calmes et planants, groovy, voire speed metal, avec un bon solo final… Elle est un peu à part c’est vrai.
Quel morceau ! Enorme titre de Metallica bien sûr. Plans Within Plans, c’est un peu l’exutoire de l’album. Le titre sur lequel on a choisi justement de resserrer les arrangements au minimum pour laisser toute leur place aux riffs. Dans le même temps les textes sont parmi les plus symboliques de l’album. Donc le combo parfait pour un clip : grosse envie de jouer un morceau très énergique et dans le même temps, possibilité d’amener du sens avec les images, avec le choix de ce film sorti de nulle part, Carnival Of Souls… Le clip qu’a réalisé Matthieu, ça devait être une vignette de trois minutes, au départ, avec que des images empruntées. Quand on a commencé à voir où ça nous emmenait, on s’est dit que c’était trop dommage de s’en tenir là, alors on a tourné le reste… et nous voilà avec sept minutes de film : à regarder jusqu’au bout !
On a choisi très tôt de placer Nico au chant, à un moment où on ne savait pas forcément où on irait. Immédiatement sa voix a transformé les premières maquettes. Elle est tellement identifiable, c’est une réelle force pour notre son. On aime ou pas, mais elle semble ne laisser personne indifférent… Pour le reste, on a travaillé en artisans : chacun amenant ses intentions, sa façon de faire. Yohann, notre ingé son, s’est sûrement arraché les cheveux mais il a réussi à tout faire passer dans le mix… une prouesse vu les quantités de matériau qu’il a reçu : cet album aurait pu sonner de mille autre manières !
“Les retours dépassent de loin nos prétentions de départ.”
Merci beaucoup ! En réalité la question de tout sortir sur un seul album ou de le faire en deux EP s’est longuement posée... On a fini par accepter que cette époque de notre histoire (des années, littéralement) méritait d’être regroupée sur un seul opus. Peut-être parce que tout a été fait à la suite, dans le même mouvement, sans jamais de break ou autre. On a tenu le coup sans se lasser et l’esprit est resté le même tout du long. Évidemment, on a beaucoup appris au fil du temps : à se connaître en tant que musiciens, et donc à ouvrir des possibilités qu’on n’aurait pas imaginées au début du processus. Le risque, c’était que certains morceaux paraissent d’une autre époque, décalés… Mais comme on les a tous remaniés à toutes les étapes de la composition puis de l’enregistrement, ils se sont conformés les uns aux autres. Ils ont trouvé leur place.
Elle aura lieu, quoiqu’il arrive. Même si on n’a pas une grosse exposition médiatique, les retours dépassent de loin nos prétentions de départ. Ça nous a à tous donné l’envie de conclure cette époque par un bel objet. Manifestement, on n’est pas du genre à nous précipiter, donc on va prendre le temps de faire les choses bien. Et on va tout faire pour donner une chance à ce premier album de trouver son public.
Avec plaisir ! Merci surtout à toi pour ton intérêt pour Wire Edge, ainsi qu’envers toute la scène émergente et underground ! On se fera un plaisir de remettre ça bientôt… avec du son neuf !
Les critiques en disent :
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"Wire Edge s'autorise des moments instrumentaux, quelques envolées apaisées, pour mieux nous scotcher au mur du son."
http://www.dubucsblog.com -
" Un bel équilibre et un son remarquable."
Rock'n Force -
"La musique de Wire Edge capte nos moindres émotions et nous enveloppe de sa trame aux effluves Toolienne."
https://rockmetalmag.fr -
"Je me rallie à l’avis général, je le classe volontiers dans le top 5 des meilleurs albums que j’ai pu écouter cette année et lui souhaite un succès mérité."
https://satanboucheuncoin.com -
"Les Parisiens nous impressionnent par leur palette technique et une empreinte mélodique marquante."
https://www.lagrosseradio.com
Liens et Informations Utiles :
Chronique d’Album : FERVENT (Heavy Metal), “Rebirth” (2020)
Le 04/10/2020
Album : Rebirth (2020)
Genre : Heavy Metal
Origine : Ajaccio
Par Ahasverus
Le Groupe :
“REBIRTH”
L'Album :
“Avec une humilité désarmante, il (Ange-Marie Bacci) me signifie presque entre les lignes, et avec un certain amusement, que cette piste onze qui crée la surprise en fin d'album, est en fait Sa ( je suis moins discrète que lui!...) toute première composition, avant même que ce le groupe ne soit formé dans son line-up définitif.”
Les Critiques :
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“Je ne peux qu'écrire "respect" pour ce travail d’excellente qualité à tous les niveaux, et prier pour que le groupe ne s’endorme pas sur ses lauriers, mais continue encore et encore à se perfectionner et à faire vivre aussi talentueusement sa musique.”
http://www.metal-integral.com -
“Ce groupe français semble détenir tous les ingrédients d'une vraie réussite dans un style largement sous représenté dans l'Hexagone.”
https://www.lagrosseradio.com
Notre Avis :
Les Liens :
-
Facebook : https://www.facebook.com/FerventBand
Le 03/10/2020
Elle a été la voix d’ Asylum Pyre et de l’extravagant Funny Ugly Cute Karma ; elle prépare aujourd’hui son premier opus solo. Nous voulions en savoir plus sur son parcours et son nouveau projet. Voici l’interview de Chaos Heidi.
Chaos Heidi : Wouah, ça va aller chercher loin ça… Pour autant que je me souvienne la musique n’a jamais été bien loin. Mes parents en écoutaient à la maison, on chantait en classe dès la maternelle, j’avais des jouets musicaux (petit piano, percussions…). Dur à dire lequel est le premier !
Hahaha ! A mon avis ça ne va pas être très glorieux ! Ça devait être un truc genre “Top Dj volume 3”... J’avais treize ou quatorze ans, je venais d’avoir un lecteur CD. Avant ça je n’avais que des K7 (oui, je suis née dans les années 80 !) ) et j’écoutais les tubes qui passaient à la radio. C’était peu de temps avant que je découvre qu’il existait tout un monde musical qui ne passait pas à la radio.
Très honnêtement je ne suis pas sûre de me rappeler… Et puis il y a plusieurs «premières fois» de concerts dans une vie… Quand j’étais petite, je me souviens d’un concert de Michel Delpech avec mes parents ! Pas exactement ce que j’aurais choisi aujourd’hui ! J’ai envie de dire plutôt Rammstein au Zenith à Paris en 2001 car c’est l’un des premiers «gros» concerts que j’ai vus et je l’attendais fébrilement ! C’était énorme !
J’habitais à Marseille, vers 2007, ça s’est appelé Nevery. C’était du heavy mélodique. Le groupe a continué après mon départ, mais il a changé de nom et il a évolué, aussi. Ils existent toujours, ils s’appellent Whispering Tales , maintenant. La chanteuse est une amie.
Le conservatoire. Bon souvenir ou passage obligé ?
Les deux mon général ? J’y suis restée huit ans, entre enfance et adolescence. J’ai énormément appris ; c’est une base musicale fantastique que je ne renierai jamais. Après, ce n’était pas toujours très drôle… Un système avec des notations, des examens, des profs pas toujours cool, une pression… Ça ne devrait pas être ça la musique. Et mon conservatoire n’était que classique. Si j’avais pu continuer en musiques actuelles à l’adolescence je n’aurais peut-être pas arrêté.
La toute première ? C’est comme pour les concerts tout à l’heure ça : je suis à peu près sûre d’avoir composé des choses quand j’étais petite, avec mon piano (j’ai commencé à huit ans), mais de là à m’en souvenir et les avoir conservées... Par la suite j’ai fait beaucoup de tentatives. Mais j’avais du mal à finir les choses… J’avais des bribes de textes, des bribes de compos… je me jugeais trop sans doute, alors ça restait à prendre la poussière dans un coin, voire dans la poubelle. J’ai des dizaines de créations inachevées au fil des ans. (Rire) Donc je crois que non, je ne peux pas dire que je me souvienne d’une première création vraiment mémorable...
Oui, assez… J’aime être seule, déjà. Je m’installe avec mon matériel, de la façon que je juge la plus propice à ce moment-là. Après je laisse divaguer mon esprit, soit un stylo à la main, soit les doigts sur le piano. Étonnamment, il finit toujours par se passer quelque chose. C’est la partie un peu magique du processus… Je ne me l’explique pas. Des fois, quand je réécoute des choses que j’ai enregistrées genre la veille, j’ai du mal à me souvenir de ce que j’ai fait et j’écoute avec un air étonné «ah, j’ai composé ça moi ? c’est bien !»
Deux ! «Fifty Years Later» en 2012 et «Spirited Away» en 2015. Le premier n’était pas avec moi, et le dernier non plus .
Pas sûr qu’il y ait un lien de cause à effet . L’énergie est indispensable dans la vie d’un artiste, et il en faut un paquet ! (Rire) L’énergie n’est jamais un problème, par contre elle doit rester positive, s’élever au-dessus des «problèmes» justement, car des challenges il y en a aussi un paquet dans une vie d’artiste et on se sent parfois abattu… ça ne dure jamais trop, heureusement. La leçon c’est tracer sa route, cultiver sa propre énergie, ne pas se laisser happer par ce qui tire vers le bas, continuer, toujours, et se rappeler que le plus important c’est kiffer au max, car ça c’est le moteur de l’énergie perpétuelle !
Haha ! Je vote pour la récréation ! J’ai un lien particulier avec ce groupe, Iron Maiden. Il a tenu une place spéciale toute ma vie, depuis l’adolescence. Je ne sais pas l’expliquer, ça me parle, je me sens chez moi quand je suis chez Maiden… Alors le chanter me parait naturel, et comme j’ai remarqué que ça ne faisait pas plaisir qu’à moi j’en fait régulièrement profiter tout le monde.
Alors pour être tout à fait exacte je n’ai encore aucune certitude sur ce qui va sortir, ni quand. J’ai en effet six titres prêts à l’heure actuelle, certains sont encore en cours de mix et mastering. Le premier, «Nuage de Maux», un réarrangement electro d’un titre que j’avais écrit pour Funny Ugly Cute Karma, est sorti avec un clip le 26/06/2020. Les cinq autres seront des inédits complets. Le style est en effet sur une base electro, très majoritairement en français, et les ambiances varient selon les titres. J’ai cette idée de sortir un clip pour chacun de ces titres car dans ma vision des choses l’image/le visuel et donc la vidéo sont très liés à ma musique. Je vois souvent des images, des scènes quand j’écris ou compose. Je suis actuellement en train de réfléchir à tout ça, à mes envies, et aussi à la meilleure façon de diffuser ces titres au public… Parallèlement je suis aussi en train d’écrire de nouveaux titres. Sois sûr que quand ce sera prêt tu le sauras...
Il y en a beaucoup ! Je ne sais pas si j’en ai un meilleur… ça ne me vient pas, là, comme ça… A chaque fois qu’un projet voit le jour, ou connait une belle avancée, c’est une bonne nouvelle, un événement heureux qui vient baliser ma vie d’artiste, ça me conforte sur mes choix,. Je suis heureuse de pouvoir consacrer ma vie à l’art, c’est une chance, et c’est toute ma vie qui fabrique des souvenirs cool.
Il y en a quelques-uns... A différents niveaux. (Rire) Notamment en live, des problèmes techniques qui foutent en l’air ton set par exemple. Mais le plantage de F.U.C.K est sans doute le pire mauvais plan. Ce projet avait du potentiel, je n’en démordrai jamais.
Houlala, quelle responsabilité ! Très difficile à dire. Et encore plus s’il doit y avoir un rapport avec le fait que je suis professeur de chant ! J’imagine que je choisirais des artistes qui pour moi allient parfaitement la maîtrise vocale avec la transmission d’une émotion… Du coup je voterais pour «Pitfalls» de Leprous, et pour faire un contrepied, tiens, je citerais en second Woodkid, «The Golden Age», car il fait passer la technique très en second plan, en faveur d’une intention pure, et dans son cas ça marche bien (mais aussi parce que la musique est géniale et pas portée par son chant seul). Bref ! Je me lancerais sans doute dans une dissertation sur l’équilibre entre la maîtrise technique, l’émotion transmise et la place de la musique au milieu de tout ça. Je peux parler très longtemps !
Elle a du boulot, Chaos Heidi, là... Elle a la sortie de ses premiers titres à préparer au mieux, et elle continue d’écrire et composer pour la suite. Le tout en donnant ses cours de chant toutes les semaines. (Rire) Une vie bien remplie, mais c’est comme ça que c’est le mieux, non ?
Merci beaucoup à toi . Merci aux lecteurs également, j’espère que toutes ces questions et réponses vous auront donné envie d’aller découvrir mon univers. A bientôt !
Crédits photographiques :
Les photographies de Chaos Heidi présentées dans cette publication sont des captures d’écrans des clips “Nuage De Maux” et “On The Run” réalisés par Cécile Delpoïo - Réalisatrice Vidéo .
Chronique d’Album : NOW OR NEVER (Heavy Metal), “III” (2020)
Le 28/09/2020
Album : III (2020)
Genre : Heavy Metal
Origine : International
Par Ahasverus
Le Groupe :
"Ricky et moi, nous nous sommes connus à la maternelle et avons pour ainsi dire grandi ensemble, tant physiologiquement que musicalement. Ayant joué de nombreuses années avec lui pour des projets divers tels que Sultan, entre autres, il était logique qu’il me contacte pour créer Now Or Never lorsqu’il est revenu à Genève où je réside."
https://hardforce.com
"III"
L'Album :
"L'idée était une forme de continuité dans la thématique abordée sur l'album précédent et plus particulièrement de réutiliser l'esprit du modèle de T-shirt que j'avais également réalisé il y a 3 ans." (extrait de sa page Facebook)
Les Critiques :
- "Un album phénoménal."
https://www.themedianman.com - "Now Or Never a réalisé une bombe qui s'inscrira dans l'histoire de la musique, c'est certain."
https://www.themetalmag.com - "Un vrai monstre qui coche toutes les cases en ce qui concerne la musicalité, la puissance, la brutalité."
https://www.jacemedia.co.uk
Notre Avis :
L’exercice devient particulièrement périlleux quand ce chanteur s’appelle Amore, puisque la voix du grand Jo a la faculté d’apposer un sceau sur tout ce qu’elle touche.
Pour passer l’obstacle, Now Or Never a misé sur Steph Honde. Pas un manchot non plus ! Le chanteur parisien est le fondateur du supergroupe international Hollywood Monsters.
Maintenant, une oreille sur la galette...
Cessez le tir ! Aux résultats ! NoN III : treize impacts en cœur de cible. Le pari est donc parfaitement réussi pour la bande à Ricky Marx, l’ex-Pretty Maids.
Sans rien retirer à la prestation de Jo Amore et à la qualité des deux premiers albums de NoN (qu’on conseille également), Steph Honde enfile aisément un costume qu’on jurerait taillé sur mesure. Pas de changement de cap, il prend sa place dans la cordée et poursuit l’ascension initiée avec brio. Le niveau est extrêmement élevé et le nouveau partenaire a toute sa part dans le succès de l’entreprise.
Côté compos, le groupe sait d’où il vient : «Eyes Of A Child» sent bon les années Whitesnake, et les refrains addictifs se succèdent, («Until We Say Goodbye», «Ordinary World», «Winds Of Freedom»). Mais Now Or Never sait aussi surprendre, (la batterie judicieusement mise en avant sur «Another Chance»), et s’ancrer dans son époque («Woman In The Dark», «Point Of No Return»).
On sait la maestria et le métier de ces musiciens ; on soulignera la qualité de la production qui creuse encore la différence avec bon nombre de galettes.
« III » est à ranger sur le rayon de vos Whitesnake, du dernier Soto et de la discographie de Myles Kennedy (Slash, Alterbridge). C’est un grand, un très grand album de Heavy. L’illustration de ce qu’il advient quand un groupe réunit virtuosité, inspiration et moyens.
Plus simplement, « III » est indispensable. Achetez-le !
Les Liens :
https://www.onlynon.com
Facebook :
https://www.facebook.com/onlynowornever
Spotify :
https://open.spotify.com/album/4X8TTO7cxVjb7y3ciDvNhi
Toutes plateformes :
https://smarturl.it/NowOrNever-III
STRUGGLEHEAD rompt le silence (interview)
Le 27/09/2020
Genre : Heavy Thrash
Origine : Toulon
Interview réalisé par Ahasverus le 18/09/2020
Alex : Salut Ahasverus. Je suis Alex, guitariste et chanteur de Strugglehead.
Le projet de faire de la musique ensemble débute en 2011 quand, avec Robin, le batteur, et quelques potes du lycée, nous montons un premier groupe de reprises pour le plaisir. Rapidement, avec Robin, nous commençons à écrire nos premières bribes de compos et nous commençons à prendre la chose beaucoup plus au sérieux. Cependant, à cette période de nos vies, ce n'était pas évident de trouver des gens prêts à s'investir, donc à l'été 2015, après plusieurs changements de line-up, nous ne nous retrouvons finalement plus qu'à deux avec Robin. Nous avons fait quelques auditions, mais nous ne nous voyions pas jouer avec un total inconnu qui, potentiellement, pouvait encore nous planter. Après un tour au Hellfest où j'ai pu voir pas mal de power trios qui déboîtaient, j'ai proposé à David, mon frère, batteur de formation, de prendre la basse afin de continuer à trois, quitte à perdre un peu du côté "Metal à deux guitares" que nous voulions au départ, car je savais que lui ne me ferait pas faux bon et s'intègrerait sans problème.
David : Je n'étais pas réellement partant au départ, je n'avais jamais joué de la basse hormis sur Guitar Hero... Donc j'ai refusé au début. Mais arrivé à mon anniversaire, j'ai déballé une basse et un ampli de leurs emballages, et je me suis dit : "Bon, bein autant essayer".
Robin : À partir de là, nous avons stabilisé le line-up, repris les répètes et l'écriture, et depuis 2015 nous n'avons pas bougé et nous tenons bon ! Et Strugglehead était officiellement créé.

Alex : C'est une musique multi-influencée, sans attache particulière. Certains diraient que nous nous cherchons encore, mais de mon point de vue, j'ai écrit ce qui me venait au gré de mes envies et des sujets que je voulais aborder.
Robin : Plus précisément, nous sommes surtout influencés par le Thrash Metal et le Heavy Metal mais nous piochons d'autres influences dans nos goûts personnels. Peut-être que pour le deuxième album notre façon d'écrire sera plus uniforme, plus cadrée, mais rien de concret n'est encore fixé.
Dav : Pour citer un exemple, une fois Robin a parlé d'écrire quelque chose sur la peur des profondeurs marines. Alex s'est très vite lancé dans l'écriture du morceau, nous avons ajouté des passages en 3/4 pour rappeler les sea shanties (les chants de marins). Le thème du morceau part des abysses et remonte à la surface, musicalement on part de très calme et on monte jusqu'au point de rupture où on arrive à la surface... En gros, nous avons globalement une manière assez conceptuelle de composer.
Une démo sur votre parcours ?
Robin : Oui, nous avons sorti une démo en 2018, assez modeste, pour pouvoir démarcher facilement les salles en leur présentant ce que nous faisions, pour commencer à nous faire entendre. Ça coïncide avec le moment où nous avons commencé à monter sur scène.
Alex : Nous avons enregistré cette démo, avec d'abord quatre titres (Jack, Oh Jack ; From First To Last ; Under A Mask et Spins Your Head). Nous avons tout enregistré à la maison, comme dit Robin, de manière très modeste. Nous avons enregistré les guitares et la basse en passant par des plugins directement en line sur le logiciel, et la batterie sur un programmateur. Enfin bref, nous n'étions pas du tout satisfaits. Du coup, nous avons sorti un cinquième titre, “Silicosis”, où nous avons enregistré en live avec de vrais amplis, une vraie batterie, de vrais micros.
Dav : Ca nous a permis d'écouter nos morceaux d'un point de vue extérieur. Nous avons pu nous rendre compte de choses qui n'allaient pas ou qui ne nous plaisaient plus, du coup nous avons changé pas mal de choses, notamment sur “Jack, Oh Jack”, que nous avons quasiment reprise à zéro.
Un album dont la réalisation a été contrariée par la pandémie ?
Robin : Contrariée par la pandémie, oui et non. Nous devions initialement sortir notre album en avril 2020, car nous étions passés en studio en janvier et il nous tardait d'avoir une copie dans les mains de notre album, après tant de travail...
Alex : Finalement, nous avons dû reporter ça à septembre, et ça a été un mal pour un bien, car nous avons eu le temps de bien peaufiner les détails de l'artwork, de la mise en page, de la pochette d'album etc.. Et même pour les morceaux, Rondi Gordon, notre ingé qui nous a enregistrés au Studio 18 à Hyères (petite pub), nous a proposé dans l'été de retoucher les mixes car il avait trouvé par hasard un détail qui rendait le tout beaucoup plus sympa.
Dav : Et surtout, en sortant du studio, nous n'avions plus d'argent du tout dans notre cagnotte qui avait été remplie grâce aux entrées de nos concerts. Donc si nous avions fait la sortie en avril, nous aurions réellement dû nous ruiner pour payer le merch et les CDs. Là, ça nous a permis de voir plus loin et de mieux prévoir. Une bonne leçon que nous retiendrons pour le prochain album !

Alex : Eh bien pas loin ! Déjà, certains morceaux de l'album existaient avant même que Dav ne rejoigne le groupe et que Strugglehead ne soit vraiment formé. Puis nous avons recruté Dav fin 2015, le temps qu'il prenne ses marques, qu'il apprenne ce que nous jouions déjà, donc la première année a été relativement peu productive, nous avons surtout bien rodé ce que nous avions déjà. Le temps a passé, nous avons continué à travailler sur l'écriture, sans nous imposer de date limite. Nous avons écrit sur ce que nous avions envie, nous n'avons pas voulu nous précipiter. Résultat, en 2019, notre set était bouclé et rodé par quelques concerts locaux, et nous avons donc réservé le studio pour la première semaine de janvier 2020.
Robin : Par manque d'expérience, nous avions réservé trop peu de jours, car cinq jours n'étaient pas suffisants pour enregistrer à la perfection l'album, d'autant qu'Alex a été malade sur les derniers jours, et ça a eu un impact sur les prises chant. Rondi Gordon, l'ingé son, nous a offert un jour pour peaufiner le tout, et nous avons donc eu six jours pour enregistrer l'album (encore merci à lui) ! Nous avons aussi ré-enregistré deux ou trois prises de chant à la maison sur une journée, pendant le confinement, ce qui peut arrondir la durée d'enregistrement à une semaine. Cela a permis à Alex de refaire les prises où il avait été malade.
Dav : A un moment, nous nous sommes demandé si nous ne devions pas encore rallonger de quelques jours pour faire un truc parfait. Puis nous en avons discuté et nous nous sommes dit que c'était parfait comme c'était, que ça nous ressemblait, que c'était une musique de “sauvages” comme dirait notre père, que c'était loin d'être chirurgical mais que c'était ce que nous voulions : un truc vivant et humain.
Robin : Nous avons fait une petite date en 2017, mais nous considérons notre vraie première date comme étant celle de septembre 2018, au MC Morts Subites à La Garde. Cela fait donc deux ans, une période sur laquelle nous avons joué une dizaine de fois en tout. Le plus loin où nous avons joué est Nice. Nous avions d'autres dates de prévues, notamment le festival Feria In Hell à Nîmes au mois de mai 2020, organisé par l'association La Forge... Mais c'est malheureusement tombé à l'eau à cause du Covid. Nous avions aussi des dates prévues à Marseille, Aix-en-Provence, et des discussions pour aller jouer même un peu plus loin... Mais cela attendra !
Alex : Oui, enfin ! C'est la concrétisation, le projet prend enfin vie, comme un écrivain qui tient son premier bouquin dans les mains, nous tenons notre premier CD ! Nous ne remercierons d'ailleurs jamais assez les bénévoles qui nous ont aidés à le finaliser, Aurélien Chevalier pour la typo, Mélody Techer pour l'artwork complet, Rondi Gordon pour ses heures supp, sa patience et sa dévotion légendaires sur le mixage et le mastering, le soutien moral et physique de nos proches... Nous aurions vraiment fait un truc tout pourri sans eux !
Dav : Maintenant, nous allons préparer la suite, à savoir, essayer de viser les plateformes de streaming musical pour toucher le plus de monde possible. Et surtout, nous avons hâte de nous remettre à composer pour attaquer notre deuxième album.

Robin : Merci Ahasverus, c'était notre première interview. Vous apportez un coup de pouce aux petits groupes dans leur promo et c'est une aide précieuse, continuez !
- Alex : Guitare, chant
- David : Basse
- Robin : Batterie
- Démo (2018)
- “When Silence Fades” (2020)
- Facebook :
https://www.facebook.com/StruggleheadBand - Ecouter ou acheter “When Silence Fades” :
https://strugglehead.bandcamp.com/releases
- Les photographies de Strugglehead ont été réalisés par
Yves Thévenin
(https://www.facebook.com/esby.photo#!/esby.photo) - Icesphotos
(https://www.facebook.com/icesphotos/)















