Groupe : Furies Album : Fortune’s Gate (16/10/2020)
Genre : Heavy Metal
Origine : Paris Par Dam'Aël
FURIES - Line-up 2020
Le groupe
Furies, c'est à l'origine un quintet féminin créé par la batteuse, Roxy Velour (aka Zaza Bathory) sur Paris en 2013. Et plus on est de folles, plus on s'amuse... Meteor s'associe à cette folie en piquant le micro, Levana sort de ses Santiags pour s'emparer au plus vite du manche de sa guitare lead fauchant au passage Kim Hell White en lui tendant le manche de la guitare rythmique, Alice Atkins, lacets de ses Doc Martens à peine noués, se fait sonner d'un coup de cymbale bien envoyé, pour s'activer à la basse. Inutile de vous dire, qu'avec un tel recrutement, les filles s'immergent d'un bond, d'un seul, au studio Luna Rossa, dans le 13ème arrondissement de Paris, dans l'énergie folle et furieuse du combo nommé Furies.
Crédit photo Soniablade
Leurs références sont des groupes tels qu’Iron Maiden, Kiss, Mötley Crue, Judas Priest ou Black Sabbath…. Fortement aguerries par leurs démonstrations en live sur les scènes locales, elles enfoncent les piliers de leur fondations de métalleuses petit à petit et très solidement. Le groupe sort un EP 4 titres, dont une reprise de Phantom Blue, en 2015. Lynda Bastarde (Hemoragy) remplace Alice à la basse, puis, très rapidement à la vitesse d'une météorite, prend en charge le chant abandonné par Meteor ( oui elle était facile...je reconnais). A préciser que Linda a participé à la relance de Sortilège (avec Zouille). Le line up devient mixte ensuite avec les arrivées de Billy Laser et Sam Flash aux guitares (les daltons de la guitare divisé en deux). Furies a laissé d'impressionnantes cartes de visite au Hellfest, au Rising Fest et au Taunus Metal Meeting et autres, et revendiquant l’efficacité du hard rock, de la puissance du heavy metal et de l’esprit du thrash, la formule magique de ces 2 XX et 2 XY a abouti à cette grosse machine scénique méchamment huilée, qui foule les mêmes planches que des formations telles que Cauldron, Raven, Diamond Head, Evil Invaders, Blasphème, No Return ou encore ADX.
Furies, du haut de leur 1m70 en moyenne, est capable de vous déboulonner les 2 500 000 rivets, de désosser les 18 038 pièces métalliques et de vous faire voler en éclat les 7 300 tonnes de fer de notre magnifique Tour Eiffel, de leur énergie plus que tonitruante ! Après avoir défier les 1710 marches et dévaler ses 3 étages en un aller retour en quelques minutes dans un tempo de formule 1.
La discographie
EP " Furies" avril 2015 (15')
En 2015, le quintet originel sort son premier EP "Furies", un 4 titres, dont une reprise d'un autre groupe féminin, Phantom Blue, sur la demande express de Roxy. L'opus sort uniquement en téléchargement.. Et leur release se fait au Black Dog, un café parisien. Déjà, à l'époque, il était admis que ces filles là n'avaient rien à envier aux britaniques Girlschool ou aux suèdoises Crucified Barbara, ni même aux Etatsuniennes Phantom Blue.
le 19 mai 2017, Furies devenu le quartet actuel - Lynda Basstarde (Linda Siewicz), Zaza Bathory (Roxy Velour), Billy Laser et Sam Flash - sort une démo auto-produite de 2 titres de 10 minutes sur K7 délivrées en 5 couleurs différentes (noir, rose, vert, bleu et jaune). Les titres proposés sont le furieux "Unleash The Furies" et le rapide et racé "Prince Of The Middle East "! D'un hard rock peu pêchu, FURIES change de style avec un heavy speed mélodique et un son qui envoie les watts autant dans les enceintes que dans chaque esgourdes qui circulent aux alentours.
C'est à cette époque qu'elles s'engagent dans une parité parfaite en intégrant les deux guitaristes lead, bien rangés de part et d'autre de ces deux nanas qui décoiffent, manche de guitare bien orientée vers l'extérieur (on évite les accidents), car l'un est gaucher, l'autre est droitier ! On fait dans la précision chez FURIES.
"Deux titres qui ne se ressemblent point, le premier « Unleash the Furies » est plus speed, commence en trombe, pas un riff qui ne puisse que captiver les amateurs de bonnes guitares, un refrain qui donne envie de chanter aussi, un chant puissant très captivant… « Prince of the Middle-East » est, lui, plus sombre, avec une introduction où la batterie est mise à l’honneur, un rythme plus marqué, moins de vitesse mais plus carré, avec de nombreuses cassures de tempo qui viennent renforcer l’accroche, bref passée la première minute, on n’a pas du tout envie d’être interrompu dans l’écoute."
(https://www.soilchronicles.fr/chroniques/furies-unleashthefuries)
L’album
"Fortune's Gate" 16/10/2020 heavy 80's Old School (47'38)
Evidemment cet album était très attendu par les fans en première intention mais aussi par la presse spécialisée qui désirait voir si ce potentiel bien mis en valeur sur les scènes et les deux productions passées, était confirmé. Et bien le défi est très largement relevé car cet album de 10 titres de plus de 47 minutes d'un Heavy 80's, Old School, bien Speed flirtant avec son voisin le Trash en mode délicat et léger, est un elixir de de rythmique implaccable, de riffs incisifs, de basse bien placée et bien mise en avant et d'une batterie dont la grosse caisse, volontairement écrasée donne le fond d'écran de cette ambiance bien lourde, ronde et tonitruante où la caisse claire prend le devant de la scène. Et si on s'écoutait cela...
"You And I” (4'28)
Morceau hyper rapide qui tranche dans le vif du sujet avec une rythmique dynamique où basse, batterie et guitares se tiennent la main. Wouahhh, la claque, cette voix très haut perchée, bien au-dessus de la tonalité de cette rythmique de base. Une voix claire et cristalline qui tient les cordes vocales en éventail, avec une aisance déconcertante. Net, précis et bien placé, on fait face à un niveau technique de haute volée.
"The Fortune's Gate" (4'35)
Autant le premier titre est plus à la mode US, celui-ci sonne plus à la mode scandinave, avec cette voix plus symphonique. Le Metal Symphonique de Furies n'est pas loin et ouvre une nouvelle porte de leur possibilité créative. Magnifique fin de titre avec cette voix pleine, très douce qui est une veritable opposition à cette force furieuse vocale que Linda nous offre sur le reste de l'album. L'instrumental ne déroge pas à cette qualité et ce niveau déjà entrevus sur le précédent titre.
"Voodoo Chains" (4'52)
Rare est la basse mise en avant dans les morceaux de Metal, mais là c'est un régal de prendre les riffs de basse dans les esgourdes, laquelle se permet même d'introduire le chant de Linda. Energie, riffs de guitare plus aigus et bien incisifs. La mise en avant de cette basse donne une couleur particulière à ce "Voodoo Chains" bien délirant et fou, à la manière de Furies. Alors réveillez-vous pour aller bouger sur les "wake-up" de ce morceau presque légèrement déjanté. Ce titre a fait l'objet d'une vidéo officielle sortie le 19 juin 2020 (5'00)
"Antidote" (5'42)
L'intrus de cet album dont le texte est interprété dans la langue de Molière et, franchement, ça lui va bien et même très bien. Le phrasé de Linda fait glisser les sonorités de notre langue avec panache et s'en est un véritable régal. Le tempo y reprend un peu son souffle et les guitares bien syncopées se couplent avec le même rythme syncopé de la basse. C'est bien lourd, typé heavy mid tempo, la voix redescend d'un étage et la grosse caisse fait un boulot de dingue, donnant ce groove -pilier, l'air de rien. Chapeau bas à la batteuse qui ne désarme pas d'une croche. Superbe tenue vocale finale.
"Delusions of Daylight" (4'36)
Les ambiances se font variées dans ce titre dont le tempo est pris de tremblements parkinsonniens tant ça bouge chez ces fous furieux et les débits se font changeants. Nous pourrions peut-être leur demander le type de vitamines qu'ils avalent au lever du jour. Titre puissant, efficace, fédérateur avec des passages sur chaque instrument, variés et bien placés, et notamment cette caisse claire montante en seconde partie. Les spécialistes de la 6 cordes vous parleront aussi du riff en "Palm Mute" sur ce titre.
"Never Day Die" (4'37)
Marque de fabrique de Furies, on retrouve ces intro fracassantes qui décoiffent tout sur leur passage, à dépecer notre Monument, symbole de notre capitale et de notre pays France ou à lui faire subir un peeling de rafraîchissement. L'ambiance de ce morceau ravira sans aucun doute les nerds de jeu vidéo.
"Superstition" (4’44)
Pause bières et retour sur la platine avec une reprise plus tranquille mais qui s'énerve petit à petit avec cette grosse caisse double pédale qui galope à un rythme effrené, les guitares qui voient les cordes subir des aller retours à en faire péter leurs cordes, cette basse ronronnante et cette voix qui ne lâche rien, toujours aussi bien placée et bien tenue. Les choeurs ne se font pas priés non plus pour partager cette énergie, au tempo variable pour gagner en nuance et en ambiance. Eh! Linda, trop sensuel le fin-mot de l'histoire!
"Prince Middle of East" (5'04)
Quel plaisir Zaza c'est entrée en matière avec une intro à la batterie, sunlights centrés sur toms et cymbales... vite rejointe par les guitares qui ne lâchent pas cette cordée musicale solide et solidaire. Un Speed Metal aux riffs aiguisés au couteau suisse et une voix tranchante qui lacère cette belle harmonie de son efficacité vocale dans une ambiance légèrement orientale au niveau des 3 minutes d'écoute. A noter que la basse fait un très bon travail d'accompagnement de cette rythmique de grosse caisse.
"Fire in Sky" (4'27)
"Fire in Sky" est un véritable feu d'artifice, explosif et fulminant d'énergie. On va jusqu'à entendre les crépitements... Brulôt, vous avez dit brulôt .... En effet c'est un brulôt estampillé Furies !
"Unleash the Furies"(4'43)
Les deux guitaristes solistes permettent ce bon duel de 6 cordes, au côté néo-classique à la Malmsteen sur ce titre, excellement aidé par cette batterie qui détonne et fracasse avec précision, et la basse toujours en support harmonieux, vrombissante à merveille. On y retrouve un tempo hyper rapide qui fait tout tourbillonner dans un nuage de bon heavy speed décapant et ultra puissant ( Monsieur Propre vous pouvez dégager...).
"Fortune's Gate" est une performance instrumentale irréprochable (beaux solos des deux guitaristes Billy Lazer et Sam Flash ainsi que percussions puissantes de Zaza Bathory et basse ronronnante et vrombissante) avec une vocaliste à la voix haut perchée, juste, tenue et toujours bien placée. Furies nous offre une véritable maîtrise technique, un son lourd mixé à souhait, une rythmique de haut vol et des soli variés qui ravissent
" Ce que l'on aime dans NOTRE musique, ce côté épique dû aux suites d'accords venues tout droit du classique, cette puissance positive qui, même lorsqu'elle flirte avec la noirceur, reste toujours pêchue et motivante."
Inutile de sortir votre flûte les gars, ce cobra là ne danse pas et c’est assurément lui qui va vous charmer. Par Pépé Stakatto
Le groupe allemand Cobrakill s’est formé en 2020 sous l’impulsion de son guitariste Randy White et de son chanteur Logan Lexi, afin de faire revivre ce bon Heavy Glam des ’80. Un premier EP éponyme de trois titres (CobraKill) voit le jour cette même année avec l’ajout de musiciens additionnels : Tommy Gun à la guitare et aux choeurs, Struja à la basse et John Teller derrières les futs. Pas de doute, ces lascars ont bien biberonné aux Twisted Sister, Mötley Crüe, Judas Priest, et autres Wasp ou Ratt de l’époque bénie des années ’80 !
Le son est très typé californien, les compositions de qualité, mention spéciale au « Amber Eyes », titre qui sort du lot sur cette première galette. Le premier album du groupe Cobratör (huit titres), sort en 2022 sur le label Polonais Iron Oxide Records.
Après un changement de line-up, on retrouve Randy White et Tommy Gun toujours aux guitares, Crippler Ramirez à la basse, Toby Ventura à la batterie et un petit nouveau au chant, Nick Adams dont le timbre de voix rappelle immédiatement Sebastian Bach (Skid Row), Vince Neil (Mötley Crüe) et même Lenny Wolf (Kingdom Come). La recette quant à elle n’a pas changé d’un iota. On retrouve pêle-mêle du Heavy, du Hard FM, du Sleaze et du Glam Rock dans ses influences. A signaler les deux pépites de l’album, le tonitruant « Lavender Haze Gipsy » et la sublissime ballade « We’ve Just Begun ».
Fort de ce succès, c’est donc tout naturellement que le groupe se voit proposer un contrat avec le label Italien Frontiers Records pour leur deuxième album Serpent's Kiss, sorti en ce début d’année 2024 ! Enregistré au Studio Monkey Moon de Dortmund, c’est le batteur Toby Ventura qui en assurera l’enregistrement, le mixage et la production, l’artwork étant l’oeuvre de Noackart. Comme nous allons le voir, cet album présente une maturité et une diversité incroyable.
L’entame se fait avec « Above the law » et son refrain mordant comme une morsure de serpent ! Le son est énorme, le pont entêtant avec ses choeurs et ses riffs bien abrasifs, un premier titre déjà accrocheur. Le très rockien « Bazooka » maintient la pression avec son refrain glam.
« Concrete jungle » tend plutôt vers un hard FM, certes aseptisé mais imparable par sa mélodie et l’apport de claviers finement placés.
On poursuit notre voyage avec le très Sleaze et gentillet « Razor Blade », c’est propre et direct sans en faire des caisses. [Hey, on croirait presque entendre chanter Swan Hellion des BlackRain sur ce titre !].
« Monstrous » avec sa basse sautillante et en boucle, ses choeurs dilués, lorgne quant à lui vers un Heavy très eighties ; et c’est avec « Same Ol' Nasty Rock N' Roll » que Serpent Kiss trouve enfin son rythme de croisière, un titre qui n’aurait pas dépareillé sur un bon vieil album de Mötley Crüe, tant la comparaison est évidente !
Avec « Torture me », mon titre fétiche de l’album, nous touchons ici au sublime. Le riff d’intro est hyper-catchy, le venin se répand enfin et nous fait doucement délirer, la mélodie rappelant Poison (tiens tiens !) voire un Ratt de la grande époque. En live ce titre va désosser sa mémé… Bon, après une énième réécoute, je vais quand même passer au morceau suivant !
« Hungry heart » reste dans cet Hair Metal glamour qui est un peu la marque de fabrique de CobraKill, puissant et terriblement Rock’n’Roll ! Refrains hachés et répétitifs, basse omniprésente et bien mise en avant… Avec « Seventeen » et son intro à la Dokken, cette Heavy Ballade va permettre à nos pistoleros de distiller leurs soli à foison. A noter également la forte influence « Bon Jovienne » (Roulette ?) que l’on retrouve dans ce morceau que ce soit par sa structure de pont, ou ses parties chants.
Sur « Silent running », on se rend compte de l’important travail de CobraKill pour sur-vitaminer cette superbe reprise de la bande à Mike Rutherford (Mike & The Mechanics). Une rythmique lourde, des riffs ciselés « aux p’tits z’oignons », une ligne de basse divinement appuyée, ainsi que la voix envoutante de Nick Adams apportent à ce morceau ce manque « de patate » flagrant sur l’original, mais en y préservant toute sa magie. Un titre ma foi, bien jubilatoire…
Le très Heavy « Ride my rocket » ressemble à ces fabuleux cocktails que l’on pouvait siroter sur la plage de Venice Beach à la fin des années 80 : un fond de Mötley Crüe, deux doigts de Crazy Lixx, une pincée de Kix et un « shake it, shake it baby » de Cinderella !
« Velvet snakeskin » le titre le plus énervé de l’album vient clôturer de façon magistrale sur les chapeaux de roues et dans un poussiéreux tête-à-queue ce deuxième opus de CobraKill. C’est puissant, nerveux et mortel, comme une ultime morsure !
Alors inutile de sortir votre « flûte » les gars, ce cobra là ne danse pas et c’est assurément lui qui va vous charmer avec cet excellent « Baiser du serpent » !
« Serpent kiss » est certes moins agressif et énergique que le précédent « Cobratör » mais il gagne en maturité et en originalité et il confirme bien l’ADN qui coule dans ses veines avec tous ces groupes qui ont fait leur renommé passée…
Un véritable travail de recherche dans les textes sur fond de Heavy traditionnel.
Par Dam'Aël
Si la formation est passée par divers patronymes au cours de ses premières années d'existence notamment Son of a Bitch, celle qui a donné et gardé son nom depuis 46 ans n'a pas dérogé à son Hard/Heavy identifiable dès les premières touches musicales. Et si leur nom aurait pu faire penser aux novices de l'époque qu'il s'agissait d'un groupe d'origine allemande, il n'en était rien.
Un peu d'histoire en un raccourci très réduit : Les Saxons étaient un ancien peuple germanique qui vivait au nord-ouest de l'Allemagne actuelle. Vers 450, certains d'entre eux envahirent l'Angleterre du sud-est (Essex), du sud (Sussex) et de l'ouest (Wessex). Non rien avoir avoir avec un quelconque programme jouissif (je vous ai vus venir). Dès lors, c'est la raison pour laquelle les habitants de l'Angleterre ont été appelés les Anglo-Saxons.
Le groupe est alors devenu l'un des groupes de Metal considéré comme l'un des piliers de la NEW WAVE OF BRITISH HEAVY METAL (NWOBHM), au côté de légendes telles que IRON MAIDEN, DEF LEPPARD, WHITESNAKE, TYGERS OF THE PAN TANG (qui sera présent au South Troopers le 16 novembre prochain - Les-Pennes-Mirabeau - Jas Rod - France), VENOM, GIRLSCHOOL, pour ne citer qu'eux et surtout sans oublier DIAMOND HEAD puisque BRIAN TADLER (fondateur de Diamond Head) remplace dorénavant PAUL QUINN (co-fondateur de SAXON en 1975) épuisé par de longues années de tournées incessantes à travers le monde entier.
“Après avoir longuement réfléchi, notre grand ami et compagnon de bataille Paul Quinn a décidé de se retirer des tournées avec Saxon. Après de nombreuses années sur la route, avec le stress et la fatigue qui accompagnent les longues tournées, Paul ne veut pas que ses performances en pâtissent et qu’il déçoive ses compagnons de groupe et ses fans. Paul continuera d'enregistrer avec le groupe et il est possible qu'il participe à certains shows spéciaux à l'avenir.” (Biff Byford)
La formation se constitue dorénavant de l'indétrônable Biff BYFORD au chant devenant le seul membre d'origine et fondateur de SAXON, Nigel Glockler à la batterie, Doug Scarratt et Brian Tatler aux guitares ainsi que de Nibbs Carter à la basse. Le choix de Brian revient à Biff qui avait en tête et en toute première intention fait ce choix respectant sa volonté d'intégrer un bipède talentueux ayant foulé les années et ses scènes 80 de ses propres pieds. Bryan répondait à ses critères. Je tiens cette information d'une interview donnée par Biff et Brian eux-mêmes. J'ai par contre, pu lire par ailleurs que Biff " avait aussi pensé à Phil Campbell, ex-Motörhead, pour jouer de la six-cordes"...
Line-up :
Peter "Biff" Byford – chant
Nigel Glockler – batterie
Doug Scarratt – guitare
Brian Tatler – guitare
Nibbs Carter – basse
(Paul Quinn ex-membre mais toujours considéré plus ou moins comme faisant partie de la formation)
Membres précédents :
Paul Quinn - Guitare
Jörg Michael - Batterie et percussions
Fritz Randow - Batterie et percussions
Graham Oliver - Guitare
Paul Johnson Basse
Steve Dawson - Basse
Nigel Durham - Batterie
Pete Gill - Batterie
On rappelle que Biff Byford adore l'Histoire et s'en nourrit principalement par de nombreuses lectures. Il y puise l'inspiration et la nature de ses textes, à l'instar de Maiden, sur nombre de titres. Les paroles y sont sérieuses et respectueuses, rendant justice à cette Histoire, en tentant au maximum d'y intégrer les rimes pour flirter avec une certaine poésie.
« J’ai passé le plus clair de ma vie à lire à propos de l’histoire. Elle est partout. Même si tu ne réalises pas que quelque chose fait partie de l’histoire, c’est le cas. » (Biff)
Les fans de Heavy et plus particulièrement ceux de SAXON connaissent la longue et prolifique discographie des Anglais et leur capacité à rester fidèle à une certaine marque de fabrique : assez peu de crossover, d'aventures dans l'expérimentation ou d'explorations dans la folie créative déjantée et rocambolesque ; non une patte assez habituelle d'un Heavy traditionnel qui ravit les incompressibles et indétrônables amateurs du genre 80's Old School juste supportant une certaine modération temporelle avec des productions qui savent évoluer tendrement avec son temps. Quand vous aimez la madeleine, peu de chance de vouloir la voir revisiter en mode 3.0.
Et le temps ils peuvent en parler! Près d'une demi-décennie à façonner leur musique.
Le temps, le temps
Le temps et rien d'autre
Le tien, le mien
Celui qu'on veut nôtre.
Près d'une demi-décennie à façonner leur musique, en effet avec des heures de gloires et des classements enviés. En bref :
Saxon avait huit albums dans le Top 40 britannique dans les années 1980, dont quatre albums dans le Top 10 britannique et deux albums dans le Top 5 :
"Wheels of Steel"- 1980 - s'est classé n°5 au Royaume-Uni pendant six mois
"Denim and Leather" - 1981 - dont la chanson titre est considérée comme un hymne métal, que "Princess of the Night", "Never Surrender" et "And the Bands Played On", prennent place dans le Top 20 britannique.
l'album live "The Eagle Has Landed" de 1982 se classe n°5 au Royaume-Uni, avec une prestation au festival Monsters Of Rock en 1982, devenant ainsi le premier groupe à y apparaître deux fois.
"Power & the Glory" de 1983 est devenu l'album le plus vendu du groupe dans le monde à ce jour avec la pochette de l'album du réalisateur hollywoodien Ridley Scott.
Et c'est sans compter les nombreux singles dans le UK Singles Chart et un succès manifeste dans toute l'Europe ainsi qu'aux États-Unis et même au Japon. Saxon et a vendu plus de treize millions d'albums dans le monde pendant ces années glorieuses 80's.
Ils l'ont exploité le temps mais le temps ne les pas exploités au point de les plaquer au sol et de les terrasser. Non SAXON n'est pas mort!!! . Et cette nouvelle galette en est la preuve vivante. Dix titres sont proposés sur Hell, Fire And Damnation sorti le 10 janvier dernier sur Silver Lining Musicpour environ 45 minutes d'écoute
L'ALBUM
Liste des titres :
1. The Prophecy
2. Hell, Fire And Damnation
3. Madame Guillotine
4. Fire And Steel
5. There’s Something In Roswell
6. Kubla Khan And The Merchant Of Venice
7. Pirates Of The Airwaves
8. 1066
9. Witches Of Salem
10. Super Charger
The Prophecy attaque direct en mode très cinématographique sur une voix sépulcrale terrifiante, grave et caverneuse, grognée par l'acteur Brian Blessed ouvrant sur le titre éponyme de l'album Hell, Fire And Damnation qui dès lors prend toute sa dimension et annonce la couleur de l'album ; une véritable palette Heavy fringante, puissante, légitime et certainement pas décevante.
Heavy tu dis, Heavy on vit ! J'avance sans trop prendre de risques que le refrain de ce titre éponyme sera repris haut et fort bras tendu vers le ciel et reconnaissance tournée vers le quintet de ce moment magnifié en live ! Et on ne rate pas cette magnifique envolée finale qui signe l'empreinte de ces années maîtresses. A savoir que la chanson est née d'un riff de Brian largement inclus dans la conception de ce nouvel album et sublimée de surcroît par le travail de production de l’ingénieur du son ANDY SNEAP, avec cet écho adroitement placé sur HELL, HELL. Ce titre fait référence à une injure "Hell, fire, and damnation, what’s tha’ been doing now?!" que proclamait le père de Biff "quand petit, je faisais n’importe quoi ou que j’écrivais des trucs sur la table de la cuisine". Un titre à la fois speed et aux variations bien sélectionnées.
Madame Guillotine reprend l'histoire de l'exécution de Marie-Antoinette pendant la Révolution française sur un instrumental à la fois accrocheur et mélodique. L'introduction s'ouvre sur des lignes de basse bien saisies et des guitares aigues et intenses, une formule qui fait un bien fou à nos oreilles. En mode plus mid-tempo, la voix de Biff se veut légèrement rauque et mélodieuse tout en poussant une puissance parfaitement maîtrisée. Très rythmé, ce titre est fédérateur et s'ouvre à chanter tous en chœur.
"Fire and Steel" bien plus brutal et très rapide à l'effet ravageur mettra le feu dans le pit. Le solo produit légèrement en écho et discrètement en retrait pour lui donner de la profondeur est particulièrement excellent. Brian a avoué à la presse, avoir dû travailler certains passages très rapides pour lui. Travail accompli! Il s'agit de l'un de mes titres coup de cœur de cet album.
Evocateur d'un tableau électrique qui grille, c'est sur des notes électro que s'invite sur la piste 5 "There’s Something In Roswell" dont le songwriting est toujours aussi mélodique malgré la voix rageuse de Biff qui tient parfaitement ses notes les plus hautes. Non Mr Byford n'a pas perdu de sa superbe et garde le coffre nécessaire pour donner l'explosion suffisante à des titres rapides, puissant voire violents (avec modération). Personnellement, je me vois hurler au volant de ma voiture le "Roswell" entêtant et surtout addictif de ses paroles .
A l'instar de "Fire and Steel", "Kubla Khan And The Merchant Of Venice" rejoint la horde du Speeding Metal, sur la voie de la rapidité et de l'énergie bien loin d'évoquer le côté soyeux de l'Histoire notamment celle de la Silk Road, loin d'être tendre et très calme... Ce mur de guitares puissantes et gigantesques érige l'édifice des deux six-cordistes et traduit l'alchimie qui s'est opérée entre eux depuis ces quelques mois à travailler ensemble. Episode plus moderne qui ravive quelques bons et excitants souvenirs de l'adolescence de beaucoup, c'est celui des radios pirates non soumises à la juridiction anglaise et qui ont fait naître pléthore de passions et générer une salve conséquente de futurs musiciens.
"Pirates Of The Airwaves" s'introduit sur les ondes avec des paroles brouillées et le hurlement de Brian Blessed "Saxon's Alive" (à 5 secondes) et presque inaudibles que les riffs de guitare viennent supplanter avec élégance. Et oui, vous allez danser devant votre transistor d'époque! Et sans devoir vous cacher sous la couette afin d'éviter l'interdit parental.
Ça pète et ça claque fort sur "1066", avec des riffs de guitare qui dégomme en rafales la piste 8 traitant de la Bataille d'Hastings, événement décisif de la conquête de l'Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, contre les forces armées d'Harold Godwinson, le dernier roi anglo-saxon.
Duo ou duel guitaristique, à vous de voir cependant Biff, lui, ne baisse pas la garde et s'attaque avec puissance sur "Witches Of Salem" au sujet dramatique du procès et de l'exécution d'un certain nombre de personnes en Amérique du Nord fin du XVII ème siècle, des femmes principalement (mais aussi quelques hommes) accusées de sorcellerie.
L'album se clôture avec une pile électrique "Super Charger" qui envoie watts, énergie, vocaux costauds qui casseraient toute torpeur et headbanging ravageurs qui vont fracturer quelques vertèbres et mettre à mal nombre de cervicales. Encore un coup de cœur parmi les 10 pistes de cet excellent album fidèle à l'empreinte de Saxon et à sa vision du Heavy traditionnel.
Notre avis :
Hell Fire And Damnation met en avant un SAXON possédé ! Possédé d'énergie, toujours aussi investi par son art qu'il valide encore royalement à près de cinquante ans de compositions, à coup d'une cinquantaine de productions studio, Live et compilations confondues. Saxon's alive! Evidemment ! Le changement de guitariste n'est pas venu affecter l'équilibre des Anglais, bien au contraire ; le duo Doug/Tatler fonctionne à merveille dans une alchimie qui pourrait en faire rougir plus d'un. Rempli d'inspiration, de puissance, avec étonnamment de la poésie en rimes, des sujets historiques plus ou moins connus par nombre d'entre nous, cette galette n'est absolument pas la énième production qu'il faille sortir pour de mauvaises raisons ou d'aspect égotique. Elle révèle un véritable travail de recherche dans les textes sur fond de Heavy traditionnel façonné depuis toujours par les Anglais qui s'enorgueillit de déposer leur marque de fabrique sans vraiment déroger à leur cahier des charges depuis 1975.
La production, le mixage et le mastering sont réalisés par Andy SNEAP (Judas Priest, Exodus, Accept and Priest guitarist)avec un parfait équilibre pour saisir chaque instrument, chaque note vocale avec clarté et une certaine modernité, sans désintégrer l'approche old school de l'instrumental. Une galette comme je les aime, sans compression dévastatrice.
L'artwork a été réalisé par Peter SALLAI et un certain nombre de versions sont à notre disposition pour satisfaire toutes les envies y compris celles des collectionneurs invétérés à savoir CD, Vinyles, Cassettes et en Digitale.