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GRANDMA'S ASHES : This Too Shall Pass (17/02/2023)

Le 04/03/2023

Groupe : Grandma's Ashes
Origine : Paris (France)
Album : This Too Shall Past (Sortie le 17 février 2023)
Genre : Rock Alternatif, Stoner, Rock Garage.

Par Dam'Aël

Grandma s Ashes - le groupe

LE GROUPE :

Qui n'a pas balayé devant sa porte, au sens propre comme au sens figuré ? Mais balayer ou ramasser les cendres de grand-mère, c'est déjà plus glauque. Bon certes, j'y vais un peu fort ! Non Grandma's Ashes n'a pas jeté son dévolu sur ce genre d'actions. Mais reconnaissez que  choisir un tel patronyme interpelle, non?.. Décidé un jour de grande canicule - on comprend mieux - ce trio féminin, estampillé d'une sororité marquée au fer rouge, s'accorde à mettre en évidence la Femme, son caractère, ses émotions, ses déboires, ses introspections et ses actions et réactions pour obtenir cette résilience de vie qui, quelque part, sauve in fine. Et l'image de chacune de leurs grand-mères leur semble bien adaptée eu égard à l'image que ces trois filles veulent donner à leur public. Groupe de Stoner Rock fondé en 2017 à Paris, il est formé par Eva Hägen (Basse / Chant / tatoueuse), Myriam El Moumni (Guitare / ingénieur du son dans des salles de concerts) et Edith Séguir (Batterie  étudie la musique), chacune trouvant un certain pouvoir dans leur instrument. Eva, développe le pouvoir de l'émotion,  Myriam trouve dans la guitare, le pouvoir de l'évasion, grâce à l’approche psychédélique du rock 70's et l'effet hypnotisant du stoner,  Édith et sa batterie, le pouvoir du changement et de renouveau récurrent.

Le trio grandma s ashes 1

La formation fait ses débuts avec des reprises de Kadavar ou de Queens Of The Stone Age puis l'ambition vient toquer à leur porte avec une livraison toute particulière, l'envie de s'exposer aux compositions personnelles. Un véritable brasier enflamme ces trois nanas qui délivre en 2020, le titre Daddy Issues, début d'une toute autre aventure avec un EP The Fates qui sort dans les bacs le 10 décembre de cette même année. Un instant, je me suis demandée si, à un quelconque moment, elles avaient envisagé de prendre pour surnom Nona, Decima et Morta... Mais, humilité oblige, Eva, Myriam et Edith gardent leur prénom et se cantonnent à présider uniquement à leur propre destin et celui du groupe.

The Fates les amène aux Studios Ferber pour l'enregistrement de ce 5 cinq titres, passant de leur salle de répète DIY au Studio A et son immense console Neve, dépoussiérant les pas, et bien d'autres, de Black Sabbath qui en avait investit les lieux pour l'enregistrement de Heaven And Hell sorti le 25 Avril 1980.

https://grandmas-ashes.bandcamp.com/album/the-fates

Grandma s ashes the fates

L'ALBUM : THIS TOO SHALL PAST

https://grandmas-ashes.bandcamp.com/album/this-too-shall-pass

"L'album aborde de manière introspective les thèmes de la mort, du deuil, de la rupture mais aussi de l’amour et l’amitié. Nous avons décidé de l’appeler This Too Shall Pass. Tout finit par disparaître, y compris cet album, notre musique, et nous-mêmes" explique le groupe.

Le trio dont les influences sont extrêmement variées, Yes, King Crimson, Led Zeppelin pour l'approche rock progressif des 70's,  QOTSA et Mars Red Sky pour le côté stoner ou encore  Gojira, Polyphia et Black Midi pour l'aspect plus agressif, a pour objectif  d'obtenir une musique narrative sans compromis qui s'estampille de chacune des personnalités du combo, dans une fluidité et une aisance de travail qui signe la cohérence du groupe et son ambition commune.

This Too Shall Pass propose neuf titres, une introduction et deux interludes, pour une durée frôlant les cinquante minutes d'écoute. L’album est enregistré, réalisé et mixé par Fred Lefranc (Pogo Car Crash Control, Miossec, Toybloïd…) et masterisé par Fabian Tormin. Produit par le label NICE PROD, il est distribué par BACO MUSIC  au format digital et digipack dans un premier temps, puis vinyle au printemps.

La pochette est réalisée par le Studio Derville : Le ressentiment est symbolisé par une dague, le désir par une grenade, la mélancolie par une fleur fanée. Les ronces qui les entourent symbolisant la résilience. On peut aussi observer le fil de coton ou de lin qui relie les trois femmes sur l'artwork de The Fates. Personnellement, j'imagine que le trio exprime le lien fort qui les unit et qui marque le symbole d'une cohésion irréfutable.

Grandma s ashes this too shall past

Galette déposée sur la platine, je me pose et attends avec impatience son contenu ; à ma grande surprise, un chant a capella s'offre en toutes premières notes, un peu baroque, un peu religieux, un peu... zut je me suis trompée d'album. Mais je ne bouge tant la mélodie est magnifique rejointe par différentes lignes de chœurs. P*** (NDLR : Punaise ? Purée ?), c'est beau ça ! 1'27 de voyage dont j'ai perdu la destination. Grandma's Ashes est le tour opérateur de l'aventure, seul à décider avec cette sentence d'introduction "A Mon Seul Désir". Si le titre ne laisse présager aucunement du futur contenu au niveau musical, il lâche immédiatement deux informations importantes ; la première est que ce trio est bien décidé à n'en faire qu'à sa tête, et secundo, la qualité vocale semble est de la partie sur cet opus qui manifestement prévoit de grandes surprises!

Ce n'est donc pas une douche froide qui nous saisit à l'amorce de cette écoute mais une impatience qui s'installe pour découvrir la Touch de ces trois drôles de dames. "Cold Touch" s'annonce en mode plutôt stoner, aux vibrations légèrement sombres et électrisantes attendries par un chant clair, doux qui s'élève et s'envole au fil des 3'57. On constate une réelle recherche de composition dès ce premier titre qui nous plonge dans l'univers bien particulier de ces demoiselles.

Mais pas un monde parallèle. Par contre, des situations "Aside" difficiles à faire accepter à son entourage ; tel est le sujet abordé dans le morceau suivant magnifiquement capté par julien Mitternich et diffusé le 13 janvier dernier. "Ecrit il y a quelques années après un coming out laborieux, un véritable concentré de violence et de soif de liberté. Il exprime le mélange de solitude, de soulagement et de fierté que l’on ressent lorsqu’on affirme une part importante de soi mais aussi l’incompréhension face à une famille et un monde hostile. Confrontée à ses parents obtus, elle se retrouve seule face à ses désirs incompris, dans la confusion et la tristesse. On nous retrouve en live, comme un miroir des émotions vives du personnage principal et l’eau, le protagoniste de ce clip, symbole de violence et de suffocation”, explique le commando féminin qui met sans réserve la dague en avant sur ses visuels, symbole du ressentiment clamé avec talent dans cet opus mais surtout sur ce second single. Une ambiance lourde et progressive qui évolue au rythme de l'intensité de cette colère, à l'orée d'un paysage clair-obscur, difficile à aborder tel le passage de l'adolescence à l'état adulte. "Borderlands" et l'insouciance qui fait place à l'introspection et ses constats durs et violents, accablants parfois ; comme un voyage initiatique qui défie le courage pour affronter les montagnes des incompris. De belles ambiances éthérées se vêtissent d'un lourd manteau massif de sonorités plus doom, au rythme très pachydermique frôlant l'apoplexie. L'interlude "Grow" s'enchaîne en guise de thérapeute permettant une bonne respiration et une digestion cathartiques qui génèrent de bonnes vibrations et que la basse assure avec magnificence sur ces quelques 31 secondes. A noter que cet extrait est en fait, à l'origine, la fin du titre La Ronce.

Qui sait semer avec méthode récolte les fruits de ses efforts. Le printemps en est une belle période représentative et Grandma'sAshes a su s'en inspirer sur "Spring Harvest". Le  titre le plus court (exceptés les interludes) s'accompagne d'un clip romantique et très sensuel, premier single  délivré par la formation le 17 juin 2022, dont l'instrumental très cadencé sert de matrice solide au chant affecté qui traduit une émotion à fleur de peau. Le video-clip le met en lumière  à la perfection . L'ambiance sonore évolue graduellement pour laisser place à des guitares un tantinet saturées, une basse bien ronronnante qui finit par vrombir sur ses toutes dernières notes. On confirme la qualité des lignes vocales, le placement des voix et l'aisance avec laquelle Eva articule les variations du chant plus qu'alambiquées sur l'ensemble de cet album. Une chanteuse à la technique ciselée et l'émotion chargée, ourlant avec beaucoup de délicatesse mais aussi avec une puissance magistrale quand il est nécessaire, des lignes de chants ultra précises, expressives et bien pensées. Ce que nous retrouvons dans "Cruel Nature" avec son tourbillon subtile qui embarque avec malice jusqu'à cet excellent solo de guitare. Un extrait classieux qui s'enchaîne sur l'interlude "Melt" mené par un saxo inattendu et dont la fin donne le tout premier accord du morceau suivant "La Ronce". Vous l'avez compris, Grandma's ashes aime jouer à inclure des éléments subtiles dans la construction de ce This Too Shall Pass; nombre de pistes se répondent entre elles. Leur jeu se poursuit avec le mélange des genres et des rythmiques qui ne cessent de varier en un temps record. Ayant aussi pris ma tasse de psychotonique, "Cafféïne" s'annonce étonnamment en un bpm de ralenti filmographique. Que ces nanas sont imprévisibles ; l'art de la surprise ! Et c'est sans compter les grésillements égarés en intro qui semblent être les quelques notes de guitare en fin de Aside... J'y capte même quelques structures de tango savamment délivrées (ça reste personnel). La machine de guerre Grandma's Ashes sort la grande cavalerie des rythmes et des ambiances dans ce morceau aux multiples épisodes. Les harmonies de voix sont colorées d'un grunge dépressif et morose aussitôt illuminé par la magie de l'inspiration. Un de mes coups de cœur  pour son originalité.

Suivent un  titre plus technique "Cassandra" qui sera donc plus difficile à réaliser en live d'après le trio et "Lost At Sea" plus calme, mélodieux coupé à mi-distance  par un passage puissant et violent. L'album se termine par une reprise du titre "Aside".

NOTRE AVIS :

Grandma'sAshes est sans aucun doute passé avec un brillant succès de l'étape de l'adolescence musicale à l'age adulte de la maîtrise sonore narrative. Le trio développe l'art du crossover des genres imprimant une émotion particulièrement intense dans des structures complexes et souvent imprévisibles ; l'art de la complexité dans une ambiance de fluidité et de sérénité musicale. Difficile à définir tant l'univers du groupe est assez épique. Il arbore une certaine magie : une capacité dans l'alchimie de magnifier des sentiments agréables et beaucoup moins en un univers sonore chanté, inspiré et soigné dans une idée de solution cathartique et salvatrice. La thérapie Grandma's Ashes est efficace et surtout addictive. Pour appréhender le monde artistique du trio, il faut y revenir encore et encore pour desceller les détails qui nous sont passés inaperçus (et rassurez vous, aucune condamnation à la clé).

Les ambiances sont variées, érigées sur des structures composites qui dressent un tableau des plus chatoyants, bigarrés. De multiples effets diaprés qui donnent une couleur étincelante à cet opus malgré la profondeur des sujets abordés et la dureté des émotions traitées. Le trio parisien est un trio de magiciens. 

La finitude de la matérialité n'est pas le futur programme des extra-terrestres mais le constat presque violent de Grandma's Ashes.

La relesae party de l'album se tiendra à La Maroquinerie à Paris le 14 avril prochain en partenariat avec Oui FM, et partira en tournée dans toute la France à partir du 3 mars au 26 aout. Un pack proposant une place + album (vinyle ou CD) est disponible sur la boutique officielle du groupe (pack limité à 50 exemplaires).

On va plus loin chez Ahasverus :

  • Eva : Précisément pour l'album on a beaucoup utilisé l'imagerie de la peinture classique, de la peinture baroque. Toute l'imagerie baroque. Au niveau des postures, des personnages et au niveau des symboles. Les éclairages, les ambiances. Et même du ressenti de certaines peintures qui mettent plus ou moins mal à l'aise. Moi j'aime beaucoup la peinture romantique. Füssli par exemple qui a des ambiances très très glauques. Avec des personnages qui sont décharnés, parfois c'est presque horrifique et pourtant il y a un traitement de l'image qui est très très doux. Et je sais que parfois on joue ce type de peinture-là : très romantique. On a une chanson qui s'appelle "La Ronce" et qui pour moi ne peut être qu'une peinture romantique. Elle a été créée d'après une gravure que j'ai chez moi. C'est une linogravure du studio Vaderetro qui représente une tour effondrée avec un framboisier, une énorme ronce qui passe au travers. C'était comme si ce truc m'obsédait. Cette ronce qui pousse avec des gros fruits juteux au milieu des décombres je trouvais la symbolique très intéressante. Donc beaucoup de symbolique médiévale, classique, baroque. ( photographe, une artiste belge : le Studio Derville :  cherche à reproduire des clairs-obscurs qu'on retrouve beaucoup dans la peinture flamande.)                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                
  • https://studios-ferber.com/histoire/

Les liens :

Tour grandma s ashes

BAD TRIPES : L'interview Mots-Clés d'Hikiko Mori

Le 03/03/2023

« Le nom de l'album, c'est le ressenti du groupe à ce moment-là. C'est un gimmick qui résume très bien des années de merde et de solitude, de 2020 à 2022. »

Fin janvier 2023, le groupe de shock-rock Bad Tripes sortait « La Vie La Pute » son quatrième album. Tandis que les Marseillais se préparent à investir Fréjus pour une soirée Geek'N'Roll qui se déroulera le 10/03/2023 au Monster'S Art, l'intarissable Hikiko Mori, frontwoman de la formation marseillaise, a bien voulu nous éclairer sur le nouvel opus : inspiration, ambiance, line-up, réalisation, production,  tout cela et plus est évoqué dans cette interview  mots-clés.

Entretien réalisé par téléphone le 27/02/2023
Bad tripes christophe sanchez aka shankrasonic
Photographie Christophe Sanchez AKA Shankrasonic

Moral des Troupes ?
Hikiko Mori : Ca a rarement été aussi bien ! Après quasiment trois ans d'une période très compliquée bien que créative, on a eu un début d'année très chargé. Depuis janvier, ça redonne un peu le goût de vivre (rires). Le nouveau line-up a trouvé une complicité musicale et artistique à tous les niveaux.

Discographie ?
« Les Contes de la Tripe »  est un album dont on est très contents aujourd'hui encore.  Il m'est arrivé de le réécouter et je reste fière de ce qu'on a fait dessus. Comparativement, « Phase Terminale », le premier album avait des erreurs de son, je ne sais même pas comment on a pu les laisser passer. « Splendeurs et Viscères »,  j'assume (je parle à titre personnel) même si il y a quelques détails que je trouve moins percutants que d'autres.
Bad tripes discographie 700
Filiation ?
« La vie La Pute » n'a pas été influencé par « Les Contes de la Tripe ». « Les Contes... » avait été écrit pendant une période bizarre. On n'était pas dans le même mood. « La vie La pute » c'était la période du Covid. Seth — il n'arrête jamais de composer — m'envoyait des morceaux. J'ai commencé à écrire à ce moment d'incertitude... La salle où l'on répétait était fermée à cause de la crise sanitaire. On a fait l'album dans un détachement total. Même si on continue de se ressembler et qu'il y a une continuité, on a fait le truc sans trop y penser. On est très instinctifs dans notre fonctionnement. On n'était ni dans le passé, ni dans l'avenir, on marchait vraiment au présent. Le nom de l'album, c'est le ressenti du groupe à ce moment-là. « La vie la pute », c'est aussi un truc que je disais souvent,  une phrase à la con que je sortais pour tout et pour rien et qui nous faisait marrer. C'est un gimmick qui résume très bien des années de merde et de solitude, de 2020 à 2022. « La vie La Pute » n'est pas un album de rupture, mais on n'a pas cherché non plus une continuité.
Bad tripes cover
Pression ?
Non. On  ne fonctionne pas comme ça. Seth compose beaucoup. 95% du temps, c'est lui qui démarre les choses en composant, puis je le rattrape en écrivant les textes en fonction de l'ambiance que ses sons m'évoquent. Certains morceaux peuvent me parler moins que d'autres, mais c'est juste une réflexion, pas une pression par rapport à ce qu'on a fait précédemment. Je peux penser « tiens, ça on a déjà fait ». « La Cadavereuse » par exemple date d'il y a longtemps. On l'avait écartée parce qu'on trouvait qu'elle ressemblait à « Car Nous Sommes Nombreux » (NDLR : septième piste de l'album « Les Contes de la Tripe »). Puis en la réécoutant, j'ai trouvé le refrain génial. J'adore cette chanson ! On a décidé qu'il n'y avait pas à la mettre de côté.

Inspiration ?

Je regarde énormément de chaînes de true-crimes. Je suis tombée très tôt dans cette fascination morbide mais extrêmement banale, un peu à cause de Marilyn Manson, en cherchant l'origine de son nom. Pendant le confinement, j'ai regardé des podcasts sur les tueurs en série. Dans mon boulot aussi (je travaille dans la presse) je recense les faits divers. Massacres de masse, attentats... Dans mon taf, c'est mon quotidien !
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Photographie Christophe Sanchez AKA Shankrasonic
« Supermasochiste ? »

Bob Flanagan je l'ai découvert avec le clip de Nine Inch Nails, « Happiness in Slavery ». J'étais intriguée par ce monsieur qui se faisait torturer par des machines, et moi, à chaque fois que je vois quelque chose, j'ai envie de comprendre ce qu'il y a derrière. Je connaissais donc Bob Flanagan par ce biais, et le hasard l'a remis sur ma route vers 2008. J'étais bénévole dans une salle de spectacles un peu trash, je faisais des performances, j'aidais à la promo et je trainais un peu dans la salle. Une fois  alors que je devais faire une performance, j'étais arrivée très tôt, et j'avais quatre heures à attendre. Il faisait hyper froid,  alors l'un des artistes résidents m'a proposé d'aller mater un film au chaud. On a squatté sa piaule, on s'est enroulés dans des plaids, et on a regardé « Sick, The Life And Death Of Bob Flanagan, Supermasochist », le documentaire de Kirby Dick. C'est un film sur un mec qui est en train de mourir... Moi qui me plains tout le temps, je vois ce gars qui a la mucoviscidose, pour qui la vie est une souffrance permanente, arriver, en se masturbant, à transcender la souffrance en plaisir. Il devient Supermasochiste, s'invente un personnage de super-héros tout en faisant à côté des spectacles comiques, des chansons pour les enfants malades... Ce mec est vraiment un modèle... Je n'ai jamais autant pleuré devant un film. Ca m'est resté dans la tête. J'ai rematé le film plus tard, avec une émotion tout aussi intense.

Underground ?
 Le mot fait toujours un peu snob... Mais ça parle aux gens. J'ai fait des performances avec Jean-Louis Costes, l'artiste underground par excellence. Ca m'a apporté beaucoup. Artistiquement, humainement... Du mauvais comme du très bon dans ma manière de voir la vie, de considérer la scène et l'expression artistique...
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Photographie Christophe Sanchez AKA Shankrasonic

Sombre ?
Je ne sais pas trop... « La Vie La Pute » a été écrit dans des circonstances particulières, marquées par le deuil. J'en parle clairement dans l'album. On a beaucoup rigolé pendant l'enregistrement, parce qu'on est très cons, et parce que l'humour c'est ce qui nous sauvera. Mais ça a été très douloureux à faire. Pour « Splendeurs et Viscères » j'étais dans une période revancharde dont je suis revenue. J'étais en mode gueularde et moralisatrice, j'étais vraiment pas bien. Pour « Les Contes de la Tripe », je n'avais plus envie d'être cette Mère La Morale qui engueule les gens. J'avais décidé de prendre un peu de recul et d'être moins frontale. Alors j'ai écrit des petites histoires. J'ai parlé de choses intimes, mais d'une manière détournée.  Pour « La Vie La Pute », avec les confinements, avec les couvre-feux, on était tous en tête à tête avec soi-même. J'étais en télétravail, je ne voyais quasiment plus personne. Peut être que ce tête à tête avec moi a fait surgir l'écriture comme ça. C'est une évolution naturelle, je ne me suis pas dit : « tiens je vais me cacher derrière des personnages » . Je n'ai pas réfléchi, c'est l'humeur du moment qui m'a portée.

 Hip Hop ?
Seth est un gros fan du hip hop des années 90's, un gros fan d'IAM. Moi, gamine, j'écoutais NTM, et il faut franchement être de mauvaise foi pour dire que c'est de la merde ! Seth voulait qu'on enregistre un morceau hip-hop depuis très longtemps, il avait même envisagé qu'on fasse une reprise d'IAM. J'avais habilement esquivé la question pendant des années. Durant le confinement, Seth m'a balancé ce morceau que j'ai trouvé vachement bien. Mais je ne voyais pas comment écrire là dessus. D'un point de vue technique, personnellement, je me suis chiée dessus !  Seth m'a rassurée. Il a une curiosité pour le rap, il a cette culture, avec ce phrasé particulier. Il m'a épaulée, il a fait le prof avec moi, c'est lui qui m'a un peu fait les lignes de chant. On a beaucoup travaillé. Pour moi c'était laborieux, j'avais peur d'être ridicule.
Bad tripes la vie la pu te
Titre ?
Seth me faisait une sorte de chantage affectif en me disant « moi je m'en fous, si le prochain album ne s'appelle pas la vie la pute j'arrête de composer ! »,  Du coup je me suis dit qu'il y aurait bien un moyen de faire une chanson qui aurait ce nom sans que ça tourne au gag. Ce morceau rap en était l'occasion...Au final, le morceau m'a paru si parfait que je ne me suis pas dit qu'il allait décontenancer les gens. C'est au moment du placement dans l'album qu'on s'est demandé comment on allait faire. Si  on le met en dernier ça fait morceau qu'on n'assume pas. On était hyper contents du résultat, pleins d'auto-satisfaction. On l'a donc assumé. Il donne son titre à l'album et devient en quelque sorte sa vitrine
Comme tout créateur, on veut plaire à notre auditoire. Mais on veut avant tout aimer ce que l'on fait. Et là, ça nous a plu de le faire.

« On avait envie d'un gros son. »

Production ?
C'est le seul truc où on avait une vraie pression. Depuis nos débuts, on a toujours enregistré avec la même personne, même si on n'a pas d'ingé-son attitré.   Ca fait des années qu'on avait envie d'un gros son, Seth surtout, (je suis moins sensible dans ce domaine). J'ai suggéré qu'on l'enregistre nous-mêmes. Seth est le couteau Suisse du groupe, il fait du montage, de la vidéo, de l'étalonnage et tout, mais pour le son il a dit non, qu'il n'avait ni le matos, ni les connaissances, ni le budget pour faire un studio.
Un jour en surfant sur Facebook il tombe sur Point Break Recording, un studio allemand basé à Cologne. Il écoute ce que fait le mec et il m'envoie un lien. J'ai limite les cheveux qui sont soufflés en écoutant le son, mais je lui fais remarquer qu'on n'aura sûrement pas le budget. On demande un devis, je pensais qu'on allait nous proposer un tarif où il faudrait qu'on s'endette sur je ne sais combien d'années, qu'on vende un rein et même un poumon... Et puis non, c'était abordable. Alors on s'est dits « allez, si ça se trouve ce sera notre dernier album avant la fin du monde, on se lance ! »
J'avais des craintes, car ce gars, Milan Steinbach — c'est son nom — travaille plutôt avec des groupes de death mélodique, un genre auquel je ne comprends absolument rien. Est-ce qu'il allait capter notre demande ? Et puis le fait qu'on soit un groupe francophone, qu'on utilise des samples, c'était très différent de ce qu'il faisait habituellement. Je craignais une incompréhension. Mais pas du tout ! Ce mec est un vrai professionnel ! On s'est appelés sur Skype, on s'est présentés, il a fait une démo qu'on a trouvée parfaite. L'efficacité allemande n'est pas un cliché. Une ponctualité... On aurait dit qu'il était Suisse ! Une excellente écoute de nos attentes. Flatteur quand même : il nous a félicités pour notre professionnalisme. Je me suis dit « Mon Dieu ! Il nous a pas vu enregistrer ! » Il y a des morceaux où on n'avait même pas de paroles ! On a écrit sur le moment. Et il n'a pas vu la gueule du studio : on n'en avait pas ! On a enregistré dans le salon de tatouages de Seth, dans une espèce d'endroit qui fait la jonction entre la cuisine et les chiottes... (Rires)  J'avais posté une photo du studio sur Facebook : une pauvre table, un micro et, pour m'isoler, un drap qui sentait le désodorisant à chiottes. C'était n'importe quoi ! Sous le salon de tatouage il y avait un magasin de cuisines où les gens faisaient la fête en plein confinement... Les conditions étaient insensées et burlesques.
L'album est donc prêt depuis un moment. Depuis deux ans en fait. Mais on a attendu le bon timing pour le sortir. On voulait faire des concerts, et en 2021 c'était compliqué. On voulait aussi un clip, signifier notre retour. On a préféré attendre. C'était long et frustrant, mais pas plus mal.

« Seth et moi, c'est une alchimie chelou.
Une entente humaine et artistique. »

Seth ?
On est un vieux groupe, mine de rien. Seth à la base jouait dans un groupe de death mélodique. Il sortait avec notre première bassiste. A l'époque, Bad Tripes était le pire groupe du monde, et on lui faisait pitié, à Seth... Comme il est hyperactif, un jour il nous a composé un morceau. On devait enregistrer une démo, on n'avait même pas de filtre anti pop, on en avait bricolé un avec un cintre et un collant... Notre guitariste nous a lâché. Seth a proposé de nous dépanner... Il n'est plus jamais parti ! Et il est devenu la colonne vertébrale du groupe...
Artistiquement, nous avons assez peu de goûts en commun, mais il y a d'autres choses qui nous rapprochent : l'humour, la curiosité, la connerie, la passion. Côté cinéma par exemple j'aime des films qui le feraient dormir, et ceux qu'il aime sont des films dont je n'ai absolument rien à foutre. Seth et moi, c'est une alchimie chelou. Une entente humaine et artistique.

Line-Up ?
Sir Mac Bass est un copain que je connais depuis pas mal d'années. Il voulait être dans Bad Tripes avant même qu'il y ait Kami (NDLR : la précédente bassiste de Bad Tripes). Mais comme il avait plein de groupes et que Kami avait été parfaite pendant l'audition, on a choisi cette dernière qui était très bien et super motivée. Quand Kami est partie fonder d'autres projets, Sir Mac Bass nous a dit qu'il était toujours disponible. Il s'est très bien inséré parce qu'il est complètement fou ! Il amène un groove, une virtuosité dans la basse qu'on n'a pas connus jusqu'à présent, sans dénigrer nos anciennes bassistes. Il a des goûts très variés, de Magma à Radiohead en passant par Devin Townsend. En parlant de l'album, il disait : « Moi j'ai rien branlé, j'ai pas composé une note ». Ouais. Mais on sent sa touche, sur l'album ! Son grain de folie s'entend ! Puis au niveau des clips, quand tu regardes « La Madrague des Macchabées », c'est clairement lui la star ! Il a amené cette folie douce et joyeuse, son enthousiasme qui fait du bien. Il amène une pèche revigorante.

Notre nouveau batteur a pour nom José Jordison (NDLR : elle prononce à l'espagnole en accentuant le trait par plaisanterie). José Jordison (NDLR : elle dit à la française), c'est un ami de longue date qui voulait rejoindre Bad Tripes depuis longtemps. Mais à l'origine j'avais une réticence à recruter les membres du groupe parmi les amis. C'est que j'avais fondé Bad Tripes  avec ma meilleure amie, et puis un jour, on fait un concert, on se dit à bientôt, et je ne l'ai plus jamais revue... Je ne lui en veux pas outre mesure, c'est juste... « la vie la pute »... Mais j'ai toujours gardé cette crainte qu'un projet artistique avec des amis ne foute la merde dans l'amitié. On s'entend bien humainement, mais est-ce qu'artistiquement ça va le faire ? Désormais en l'occurrence, ça semble être le cas...
José n'est pas que batteur. Il fait du synthé modulaire, il est claviériste, il touche à tout. C'est un peu un one-man-band à lui tout seul, il va nous apporter une richesse au niveau du son et probablement quelques nouvelles orientations artistiques.
José et Sir Mac Basse ont donc trouvé leur place naturellement. Ca tient peut-être à notre âge, aux épreuves qu'on a traversées, mais on n'a plus envie de se faire chier.  On avait des drama, des conneries, quand on était plus jeunes et un peu immatures. On est un plus âgés, et on est avec des gens qui savent ce qu'ils veulent mais aussi ce qu'ils ne veulent pas, et qui savent l'exprimer. On est capables d'échanger, et on avance sereinement.

« Si l'on pouvait, tu verrais un clip par titre. »

Accueil ?
On réfléchit tout le temps aux clips en écoutant les morceaux, et si l'on pouvait tu verrais un clip par titre. On sait que « La Madrague » a été diversement appréciée, certains préférant le côté gore des clips précédents au côté lumineux de la plage. Mais c'était clairement le but !
Ceux qui ont participé au crowdfunding ont eu l'album avant les autres. Sur les retours qu'on a eu, « La Vie la Pute » était à l'unanimité le morceau préféré de tout le monde. Ca, franchement, je m'y attendais pas, et Seth non plus (il était sur le cul). La première fois qu'on a joué l'album en intégralité c'était à la Tattoo Convention du Mans, juste avant Halloween. On n'a pratiquement joué que des nouveaux morceaux et ça c'est super bien passé. On avait plaisir à jouer, on voyait les gens danser. On n'avait pas fait la chanson « La Vie la Pute » pour des raisons techniques, mais aussi parce qu'on n'a pas osé. Les retours sur écoute et notre nouveau batteur nous ont convaincu de l'insérer à la setlist. On l'a jouée pour la première fois à la release-party au Makeda à Marseille. Il y a des gens qui l'ont chantée, c'était fabuleux .J'ai ressenti ce morceau tellement violemment.    J'ai pleuré comme une merde sur scène. C'était très fort. Ce morceau est un bébé dont nous sommes très fiers.

Concerts :
Nous pouvons déjà annoncer que nous serons le 10 mars au Monster's Art à Fréjus, avec Le Métalleux Geek et le 1er juillet à la convention Kronenbus, avec Black Bomb A et Dead Bones Bunny.

Projets ?
Seth est toujours en train de composer. Je sais qu'il bosse déjà et qu'il tape des boeufs avec José. Tout est réjouissant et donne envie d'aller de l'avant !  Je ne veux pas en dire plus mais le nouveau Bad Tripes est en train de se mettre en place, et il promet d'être très intéressant. On est bourrés de projets !
Bad tripes christophe sanchez aka shankrasonic 3
Photographie Christophe Sanchez AKA Shankrasonic

CRADLE OF FILTH ANNONCE UN ALBUM LIVE !

Le 01/03/2023

« Trouble And Their Double Lives » sera le premier album live du groupe britannique en vingt ans de carrière.

Cradle of filth annie atlasman
CRADLE OF FILTH par Annie Atlasman


Dani Filth explique :
« Je dirais que cet album live était très attendu, à en juger par cet écart de vingt ans depuis le dernier ! Il sert également de bon accompagnement à notre tournée imminente Double Trouble Live aux côtés de DevilDriver, et étrangement, il comble la période pendant laquelle nous préparons notre premier album publié chez Napalm Records, dont l’excrétion de masse est prévue pour 2024. »
« Trouble And Their Double Lives » a été enregistré entre 2014 et 2019 lors de concerts donnés aux USA, en Europe, en Australie et dans le monde pendant la tournée Cryptoriana World Tour. Il a été produit, mixé et masterisé par Scott Atkins aux Grindstone Studio (Vader, Behemoth, Amon Amarth) à Suffolk en Angleterre, avec des captations audio réalisées par Danny B.
Cradle of filth artwork
L'album live sera composé de classiques du groupe (tracklist in fine) ainsi que deux inédits enregistrés en studio : « Demon Prince Regent » et  « She's A Fire ».
Dani Filth précise : 
« Les deux titres originaux de cet album ont été écrits après l’enregistrement de Existence Is Futile et présentent un pont parfait, quoique pas forcément lié, entre notre temps chez Nuclear Blast et notre prochain disque chez Napalm Records. Il a toujours été question d’un double-album, mais on a pensé ‘Tant pis ! Fourrons du nouveau sur cet album aussi ! Le pire des deux mondes !’ La chanson en elle-même évoque la quintessence d’une passion ardente, une sombre inspiration de l’amour et de la créature qui l’a provoqué. »
 « She's A Fire » fait l'objet d'un premier single-clip sorti le 01/03/2023.

« Trouble And Their Double Lives »  de Cradle of Filth sera disponible le 28/04/2023 chez Napalm Records  aux formats :

  • Digital
  • Pochette cartonnée avec 2 CDs
  • Double vinyle noir
  • Double vinyle argent (Europe seulement)
  • Double vinyle orange transparent marbré noir + disque de feutrine (exclusivité shop Napalm Records - 500 exemplaires)
  • Double vinyle or (exclusivité shop Napalm Records - 500 exemplaires)
  • Coffret deluxe en bois : pochette cartonnée 2 CDs + patch + pins + médiator + porte-clés + bouchons d’oreille (exclusivité shop Napalm Records - 666 exemplaires)

Les précommandes sont ouvertes ICI.
Cradle of filth box
Tracklist :

1. She is a Fire (inédit)
2. Heaven Torn Asunder
3. Blackest Magick in Practice
4. Honey and Sulphur
5. Nymphetamine (Fix)
6. Born in a Burial Gown
7. Desire in Violent Overture
8. Bathory Aria
9. The Death of Love (titre bonus)
10. Demon Prince Regent (inédit)
11. Heartbreak and Seance
12. Right Wing of the Garden Triptych
13. The Promise of Fever
14. Haunted Shores
15. Gilded Cunt
16. Saffron's Curse
17. Lustmord and Wargasm (The Lick of Carnivorous Winds)
18. You will Know the Lion by his Claw (titre bonus)

POIL, UEDA (01/03/2023)

Le 28/02/2023

Cette rencontre du passé et du futur n'a rien de dissonant, au contraire : elle fascine, elle envoute !

Atypique, PoiL l'a toujours été.
Tout autant Poil à gratter que Poil aux dents, le groupe lyonnais s'acoquine avec l'insolite et n'aime rien tant qu'abolir les frontières. Justement, il nous emmène au Japon !
Junko Ueda pour guide.
Elle pratique, dit-on, « le récit traditionnel japonais et le chant bouddhiste shômyô » (une tradition vieille de mille deux-cents ans). Elle joue aussi du satsuma-biwa, un luth à manche court.
Poil n'a certes pas besoin qu'on le pousse beaucoup pour faire naître l'étrangeté. Son univers imprévisible et virevoltant se laisse volontiers conduire par les incantations de Junko Ueda. Et comme l'album avance, Poil s'épaissit, amplifie, habille la chanteuse de notes obsessionnelles qui dansent autour de sa voix comme des herbes folles dans le vent.
« Kujô-Shakujô ». Chant bouddhiste shômyô pratiqué par les moines pour éloigner les mauvais esprits. Les pulsations s'accélèrent, les voix se mêlent.
Puis  « Poil /Ueda » plonge dans la bataille navale de Dan no Ura qui nous ramène en 1185. Un moment, le calme semble. Poil frappe ses cordes comme un métronome. La batterie dispute la parole au chant. La basse s'enraye, la guitare crisse et claque.

Les instruments sonnent la révolte, donnent de toute leur puissance. La musique s'affole et pourrait  illustrer cette séquence des Temps Modernes où Chaplin est emporté par la machine dont il serre les boulons.
Mais nous sommes au Japon. Au moyen-âge. Fermons les yeux. La prêtresse Ueda psalmodie déjà « Dan No Ura —  Part 2 ». Sinon cinématographique, l'ambiance est solennelle. Quelques notes graves, légères comme un voile qui se soulève.
Poil 1
Jazzy et bruitiste, rock in opposition imprégné de world « Poil / Ueda » marie musique traditionnelle et d'avant-garde. C'est inattendu, exotique, rude, et très intense. Pourtant Cette rencontre du passé et du futur n'a rien de dissonant, au contraire : elle fascine, elle envoute ! Les opposés se rejoignent, et leur rendez-vous a lieu le 01/03/2023 chez Dur et Doux 


Poil et Junko Ueda seront au Marché Gare, à Lyon le 01/03/2023. La formation suisse Schnellertollermeier complètera l'affiche. L'expérience est unique, ne la ratez pas !
Poil tour

MOTOCULTOR 2023 : L'affiche

Le 28/02/2023

La XIVème édition du Motocultor aura lieu les 17-18-19-20 AOÛT 2023 

Les 110 groupes programmés au festival du Finistère évolueront sur quatre scènes différentes.

Motocultor
Avec : 
  • Jeudi 17 août 2023 : A.A Williams, Angelus Apatrida, Burning Witches, Deafheaven, Hällas, Hatebreed, Kadavar, Royal Republic, Steve'n'Seagulls, Ugly Kid Joe, The Psychotic Monks, Warbringer, Wolfmother, Zeal & Ardor
  • Vendredi 18 août 2023 : Arka’n Asrafokor, Boisson Divine, Brieg Guerveno, Carcass, Crisix, Deicide (Legion set), Déluge, Esthesis, GGGOLDDD, Haken, Health, Hrafngrímr, Humanity's Last Breath, Hypno5e, IC3PEAK, Insomnium, Lili Refrain, Luc Arbogast, Marduk, Napalm Death, Psychonaut, Terror, Uuhai, Vio-lence, Wardruna
  • Samedi 19 août 2023 : Amenra, Birds in Row, Bleed From Within, Brutal Sphincter, Brutus, Bullet For My Valentine, Coilguns, Der Weg Einer Freheit, Dog Eat Dog, Gatecreeper, Little Big, Ludwig von 88, Pénitence Onirique, Rectal Smegma, Russian Circles, Sylvaine, The Acacia Strain, The Toy Dolls, Washington Dead Cats, Watain
  • Dimanche 20 août 2023 : 1914, Abbath, Alestorm, Archspire, Biohazard (Original Line-up), Carpenter Brut, Cave In, Church of Misery, Converge, Crowbar, Dieth, Dying Fetus, Elder, Heart Attack, Kabbalah, Landmvrks, Messa, Nostromo, Orpheum Black, Rise of the Northstar, Shadow of Intent, Soen, Stick to Your Guns

A suivre...

LE METALLEUX GEEK : nouveau clip

Le 28/02/2023

Nous faisions l'éloge récemment du long métrage Le Métalleux Geek - Le Croisement des Mondes (2021).
A l'aube de son concert au Monster'S Art de Frejus, Le Métalleux Geek est de retour avec un clip. « My Megadrive », est son nouveau cri d'amour  à feu Sega.

Un clip sensuel (avec un petit côté SM soft et parodique) et une reprise métallisée d'un morceau initialement conçu par 2080.
Un exercice réussi visuellement et musicalement pour Julien Brehelin. On se réjouit à l'idée de retrouver Le Métalleux Geek, son équipe et Bad Tripes le 10/03/2023 au Monster's Art de Fréjus pour une soirée Geek'N'Roll qui promet d'être festive. Cette soirée à thème commencera dès 17 heures avec une première partie dévolue aux jeux vidéos version tubes cathodiques. La seconde partie fera place aux concerts.
Le Métalleux Geek est sur Youtube :

 

POLYCHROME, Equilibrium (09/09/2022)

Le 28/02/2023

Paradoxalement, une certaine intemporalité s'installe malgré des influences 70's marquées.

Disponible depuis le 09/09/2022, « Equilibrium » est le premier album de Polychrome, un projet initié par Simon et Maxime Senizergues.
Polychrome
Ce concept-album raconte en seize morceaux la vie d'Usky, lourdement imprégnée d'un secret de famille : un frère qu'il aurait tué accidentellement et dont on lui a caché l'existence. Une sorte de déterminisme conduira Usky au plus bas avant qu'il ne parvienne à trouver l'équilibre. 
Musicalement, « Equilibrium »  avance bien, avec une basse qui claque, pleine de groove, parfois pop et funky.

Influencé par le rock progressif britannique des 70's, l'album évoque King Crimson, mais aussi The Beatles, car sa recherche progressive vise plus à atteindre l'harmonie et la mélodie qu'elle ne cherche à les bousculer. Il en ressort une certaine fraîcheur et une présence renforcée par l'utilisation de cordes et, paradoxalement, une certaine intemporalité s'installe malgré des influences marquées.
Conceptuellement, on pense au « Tommy » de The Who, au « The Wall » de Pink Floyd et à ces grands albums dystopiques qui ont jalonné l'histoire du rock.
Disponible en format digital, « Equilibrium » est un projet ambitieux qui sera accessible en CD digipack le 02/04/2023.
Robert Wyatt, XTC, Steve Reich sont les autres références citées par cette jeune formation parisienne.
Polychrome clementinegrasphotographe 4
POLYCHROME par Clémentine Gras

PATRICK COUTIN, L'Homme Invisible (03/03/2023)

Le 27/02/2023

Efficace dans ses riffs, sobre dans les paroles, terrible dans le son.

Coutin par fredo slim1PATRICK COUTIN par Fredo Slim


Toc toc. Patrick Coutin est de retour !
Et c'est un peu comme si l'on voyait passer un vieil ami de la famille qu'on n'aurait pas croisé depuis un moment, mais qui est un familier de longue date. Depuis l'époque où il aimait regarder les filles, certainement...
Assez récemment cependant, en 2020, Patrick Coutin sortait un excellent triptyque aux allures d'événement : un album en français (« Paradis électrique ») ; un second en anglais (« Welcome in Paradise ») ; un troisième mixant les deux langues (« Obsolète Paradise »). Le tout regroupé dans la box « Coutin Paradise ». Agrémentée de dessins originaux. Chouette idée !
2023. Coutin revient via  ! En homme pressé cette fois, nous dit-on.
Pour privilégier l'instantané, et probablement l'efficacité, il est parti enregistrer son nouvel opus à Austin, au Texas. Au chant, à la guitare, à l'harmonica, c'est lui, Patrick Coutin.
Voyons ses musiciens. A la guitare : David Grissom (Buddy Guy, Bob Dylan, Chris Isaak). A la basse : Eric Holden (Shakira). A la batterie : Jarrod J. Johnson (Lenny Kravitz). Des pédigrées à faire dresser l'oreille...
Pour projet, un dix pistes, dix morceaux composés pendant le confinement et réunis sous le titre :

« L'Homme Invisible »

Coutin homme invisible lp front 3000x3000
Invisible, il ne l'est pas, Coutin. On avait repéré le bruit de sa bécane. « La ballade de Jesus Cat » dévoile un son chaleureux, bien rond, dans un clip enregistré « comme un road trip à la Jack Kerouac, entre Austin, Sans Antonio, Corpus Christi et Houston ».

On sait que « Jésus Cat (Le chat de Jésus) est le surnom d'une jeune femme blonde, fragile, timide, un peu perdue, solitaire, qui s'enfuie sur sa moto pour trouver autre chose que la vie de tous les jours. »
« Rouler vite / Mourir Libre » professe Patrick Coutin dans un bon rock aux riffs réglos.
Kerouac... La route est bien visible dans cet album. Les femmes sont la aussi, et la nuit... Les textes dessinent des aventures, des lieux, croquent des portraits. Ils sont parfois intimes (« Maman », « L'Homme Invisible »).
L'accent est américain, avec une pointe de blues et de rock dans les cordes, pas si éloigné du hard-rock quand il se veut rugueux. Et l'on passe de morceaux chaleureux où les guitares ondulent (« Quand Je Suis Loin De Vous », « Maman ») à des compositions rentre-dedans où la lead se fait liane, où les rythmiques vous enserrent (« La Nuit Est Là ») comme un titre des Stones (« La Star du Comptoir »), frisant le hard (« Rien Que Pour Vos Yeux »), enchaînant des accords qu'on pourrait écouter à l'infini parce qu'ils sont savoureux (« Une Pierre Qui Roule »).
Puis Coutin dresse le bilan du monde qui l'entoure, désabusé.

L'harmonica complète sporadiquement les espaces laissés par la rythmique (« L'Homme Invisible »).
Efficace dans ses riffs, sobre dans les paroles, terrible dans le son, « L'Homme Invisible » avance sans ronds de jambes excessifs, préférant le côté plug & play aux oeillades tout en délivrant une admirable richesse sonore. Rythmé, nerveux, l'album a la classe d'un jean élimé, couvert d'une patine, et ses morceaux envoient une p*** de bonne dose de guitare. Ils sont à l'évidence appelés à vivre leur seconde vie sur scène.
Ca tombe bien : Patrick Coutin sera le 21/03/2023 à Paris (La Bellevilloise). Il jouera à cette occasion l'intégralité de ce nouvel album.
Coutin release party
Les réservations de la salle parisienne sont ouvertes ICI.

Patrick Coutin sera également à :

  • Toulouse - 11/03/2023 - Showcase chez Gibert
  • Paris - 18/03/2023 - Showcase chez Gibert