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Les N'importe-Quoi d'Ahasverus : Le Monster's Art (ou Tant Qu'Il Y Aura Des Lapins)
Le 28/11/2021
« Tu veux des filles ? Si tu veux des filles, mets des lapins. »
Hier je suis passé dans la zone de la Palud à Fréjus.Je savais que Bad Tripes et Loki Lonestar venaient en concert au Monster'S Art - WMC le vendredi 22/02/2019, je voulais réserver ma place.« – Bad Tripes et Loki sur un même plateau, c’est une sacrée affiche, dis-je à Philippe, le patron. Je les ai vus au Poste à Galène, à Marseille en septembre 2018. C’était une soirée de fous ! C’est d’incroyables performeurs ! »
Il approuve. Je reprends :
« – Ça me plairait bien de faire une publication sur le site de ton club, Ils Sont Passés Par le Monster’s Art, pour les annoncer... »
Dans sa chaise, Philippe se renfrogne. Il me regarde, méfiant. Ses doigts se crispent sur la table en bois.
« – Gratuitement ! » j’ajoute.
Il se détend.
« – Tu vois ça comment ? » demande-t-il.
Philippe m’interrompt :
« – C’est trop long, fils. »
Je suis un peu surpris.
Il reprend :
« – C’est trop long, ton truc, Cornélius. Moi j’aime bien ce que tu fais, ça te donne un style... Mais les jeunes, ils perdent pas de temps à les lire, tes papiers. Si tu veux les jeunes au concert de Bad Tripes et de Loki Lonestar, ce qu’il faut, crois-moi, c’est des vidéos !
- Bon, réponds-je. Je mettrai des vidéos... »
« – Qu’est-ce qu’il y a ? fais-je.
– Dans ta publication, il faudrait des vidéos des deux groupes...
– Oui, bien sûr : je mettrai des vidéos des deux groupes...
– C’est pour les jeunes...
– Oui bien sûr, pour les jeunes... »
« – Après les vidéos, je poursuivrai ma présentation : A ma droite, Loki Lonestar, chanteur, performeur multi-facettes, ex-Tricksterland, membre de HeYs, Microp... »
Philippe m’arrête à nouveau :
« – Tu as prévu des lapins ?
– Des lapins ?
– Oui, des lapins.
– Des lapins au concert ? »

Il m’explique, Philippe :
« – Assure le coup, fais simple : Tu as vu comme elles likent sur Facebook dès que tu postes une photo de lapin ? Tu veux des filles ? Mets des lapins !
– Je mets des dauphins aussi ? Pour les enfants ! »
Philippe se fige :
« – Touche jamais aux cétacés malheureux ! Si tu mets des dauphins, tu as les enfants, mais tu perds tous ceux qui sont contre la captivité des cétacés... Marineland n'est qu'à quarante bornes du Monster's, c'est hypersensible !
- Punaise ! J’avais pas pensé ! Merci Phil... »
Philippe se lève, il va chercher deux bières dans le frigo. Il se rassoit. Je poursuis tandis qu'il décapsule :
« – Après je pensais évoquer la complicité qui unit Loki et Bad Tripes. Ils se connaissent très bien et s’apprécient. Ils pourraient nous réserver des surprises...
– Ah ! C’est bien, ça, les surprises, commente Philippe. Ca nous amènera les curieux ! »
J’approuve. Je commence à lui rappeler le final auquel on avait eu droit, en septembre, à Marseille. Il m’arrête :
« – Tu veux des mecs ?
– Bien sûr !
– Mets une femme à poil... De toutes façons sans les dauphins on n’aura pas les enfants, tu peux te lâcher ! Si tu veux ramener des mecs au concert, tu mets une femme à poil dans ta publication en pleine page. C'est du béton !
- Bon, va pour ça aussi... »
« – Cornélius, mon ami, ne t’excites pas. Une publication pour qu’elle touche un max de monde, il lui faut des Like, des commentaires et des partages. Sinon t'as beau t’appeler Baudelaire, tu n'auras pas un lecteur...
– Mince... Et comment on fait pour les avoir, les Like, les commentaires, les partages qui vont toucher le maximum de monde ?
– Tu mets un chaton !
– Un chaton ? »
« – Tu regarderas Facebook, Cornelius. La moindre publication où tu mets un chaton, elle dépasse les trente Like et les sept commentaires. Deux chatons ? Cinquante Like/neuf commentaires ! C’est statistique ! C’est une astuce de communicants ; ils se la refilent dans les séminaires ! Je vais même te dire : si tu trouves une vidéo avec un chaton qui dort en remuant les pattes et en ouvrant la bouche, tu atteins les soixante/quatre-vingt Like à l’heure et ça tourne pendant trente jours ! »
On se lève, avec Philippe, et puis on se donne une grande accolade : on est fin prêts pour le concert Loki Lonestar + Bad Tripes au Monster's Art le 22/02/2019 à Fréjus : on a les vidéos pour les jeunes, les lapins pour les filles, les surprises pour les curieux, la femme à poils pour les garçons, et les chatons pour les Like. Le concert va être blindé, mais vous inquiétez pas, on vous trouvera une place !
On part pour une belle fête !
- LOKI LONESTAR (Electro Rock Voodoo/Paris-Berlin-Planète Mars) : Âme damnée et magique de Micropoint, feu follet folledingue des Screwdrivers, truculent derviche tourneur des HeYs et fabuleux chamane from Paname, Loki Lonestar s'offre une petite escapade en solo pour ensorceler les foules avec son rock tribal des confins de l'espace. Au menu : poésie punk, danse démoniaque et mélodies imparables.
Sa page :
https://www.facebook.com/lokilonestar
Son site :
www.lokilonestar.com - BAD TRIPES (Shock rock/Marseille) Depuis 2009, Bad Tripes distille son rock vénéneux, sinistre et joyeux à grands coups de guitares, de hurlements rigolards et d'instruments vieillots et vicelards. En 2017, Bad Tripes revient avec un troisième album intitulé « Les Contes de la Tripe », composé de douze petites fables tragicomiques et salaces, gore, badass et cradasses.
Leur site :
http://www.badtripes.fr
Leur Bandcamp :
https://badtripes.bandcamp.com
SWEET NEEDLES, "Tormenta" (album - 2021)
Le 27/11/2021
Groupe : Sweet Needles
Album : « Tormenta » (26/11/2021)
Genre : Heavy rock vagabond
Origine : Paris
On aime : Un chanteur très impressionnant
Par Ahasverus
Après neuf ans d'activité, quelques tremplins, trois EP et des affiches prestigieuses (le Raismes Fest 2019 aux côtés de Glenn Hugues), Sweet Needles franchit un cap en présentant en cette fin d'année 2021 son premier long format :
« Tormenta »
Onze pistes pour cinquante-deux minutes, et un opus réalisé en autoproduction grâce à un crowdfunding qui dépassait les attentes en atteignant 140% du budget demandé ; c'est vous dire si ces Parisiens ont une fanbase solide, acquise à coup de concerts, de single et d'EP !
A ce point de carrière, un album relève du passage obligé. Hippolyte Bordes (batterie) précisait son sentiment sur les longs formats dans une interview accordée fin 2020 à Sensation Rock :
« L’album est un prétexte pour exister car on a l’impression que les gens n’écoutent plus vraiment les albums en entier ou avec moins d’attention que pour des singles ou des formats courts comme les EP. La différence de nos morceaux et la surprise qu’ils peuvent provoquer en s’enchaînant pourra au moins tenir la pleine attention des gens jusqu’au bout. »
Le mot-clé est lâché : « surprise », et c'est effectivement ce que cultive Sweet Needles tout au long de ce « Tormenta »...
- Première surprise : il s'ouvre sur un titre très heavy, très compact, et d'une durée inhabituelle (01:30), autant dire presque une intro. Cette piste donne son titre à l'album. Sa structure est assez punk.
- Après cette mise en
boucheoreilles, les choses sérieuses commencent avec « Not The Only One ». Des guitares torturées et une voix polymorphe capable d'envoyer des screams dignes des premiers Skid Row. Oscar Bonnot a du coffre. Il ne nous en prive pas. - Le court (2:30) « Shake It! Groove It!» enfonce le clou de la diversité en infusant du boogie dans son heavy.
- Le démarrage blues/funk de « Egotrip » permet à Oscar Bonnot de donner un aperçu de l'étendue de son registre vocal. Un titre un peu inclassable, mais avec du métal dedans...
- « Be Bop » démarre assez bas et nous ramène avec ses riffs lourds vers une structure plus familière.
- « Headache » se plait à emprunter à nouveau les chemin de traverse, avec une intro blues et un chant à la RHCP. La basse claque et Sweet Needles brouille à nouveau les styles.
- « Thirteen » est un morceau plus classique mais qui connaît une rupture dans sa structure sur la dernière partie.
- « Better Late Than Never » est un titre très énergique, immédiat, avec des choeurs en avant - on imagine bien sa transposition sur scène.
-
L'intro de « Black Haze » a un côté psychédélique, et cette composition blues rock prend des allures de stoner avant de s'intensifier.
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« From Hisingen To Paris » invite le Suédois Chris Blood (The Last Band) à déchaîner la foudre. C'est l'un des titres les plus brutaux de l'album.
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« Another Land » est un mid-tempo heavy, avec des guitares mélodiques très présentes. C'est le titre le plus long de l'album ; il est également sa conclusion.
Pari réussi pour Sweet Needles : « Tormenta » est un album bigarré qui se renouvelle de titre en titre, tout en conservant sa cohérence. Le songwriting est exigeant, il est surtout magnifiquement servi par un chanteur doué d'une voix peu commune, dans la lignée d'un Whitfield Crane (pour l'étendue du registre) ou d'un Sebastian Bach (pour les screams).
De ce savoir-faire et de ce don, il résulte un album d'une belle qualité, fait d'un métal dont les musiciens ont pris un malin plaisir à décoller l'étiquette de temps en temps. C'est évidemment à découvrir sans attendre.
Sweet Needles donnera sa release-party le 01/12/2021 au Supersonic de Paris (dans le quartier Bastille).
« Tormenta », les critiques en disent :
- « On conseille vraiment à ceux qui seraient tentés de dire que le rock est mort en France d’aller y jeter une oreille avant de se prononcer. »
http://www.zicazic.com - « Ils ont trouvé la substance musicale qui rend accro. Vite, un nouveau shoot ! »
https://www.lagrosseradio.com
Tracklist :
- Tormenta
- Not The Only One
- Shake It! Groove It!
- Ego Trip
- Be Bop
- Headache
- Thirteen
- Better Late Than Never
- Black Haze
- From Hisingen To Paris feat. Chris Blood (The Last Band)
- Another Land
Line-up :
- Chant : Oscar Bonnot
- Guitare : Simon Dillinger
- Guitare : Arthur Bonnot
- Basse : Arthur Calonne
- Batterie : Hippolyte Bordes
Discographie :
- Opus 33 (EP - 2014)
- Broken Bones (EP - 2016)
- Sweet Needles (EP - 2019)
- Tormenta (Album - 2021)
Les Liens :
- Ecouter/acheter l'album :
http://hyperurl.co/tormenta - L'album au format digipack :
https://sweetneedlesmerch.bigcartel.com/product/cd-tormenta
MOBIUS : « 24 Light-Years » (cover VOLA)
Le 24/11/2021
Reprise de Volée Vola
Le groupe de métal progressif lyonnais Mobius a présenté aujourd'hui 24/11/2021 une reprise du titre « 24 Light-Years », morceau issu de « Witness » (2021), le nouvel album de VOLA.
Guillaume Devaux (clavier) a adapté cette nouvelle version avec une rythmique légèrement différente à propos de laquelle Mobius précise :
« Le kayamb (cette percussion plate avec des haricots à l'intérieur) dont joue Guillaume est également à l'honneur, en provenance directe de l'île de l'océan Indien où est né Mobius : La Réunion. Nous espèrons que vous apprécierez cette cover autant que nous avons eu plaisir à la réaliser ! »

- Retrouvez la version originale de Vola ici : https://www.youtube.com/watch?v=23V1j_cp-_k
Mobius avait présenté début novembre 2021 une autre reprise, adaptée cette fois d'un morceau de Sleep Token.
Les Liens :
- Site officiel :
https://mobius-band.com/ - Facebook : Mobius
- Rejoindre le Fangroupe : MOBIUS FANS
TDW, « Fountains » (album - 2021)
Le 22/11/2021
Groupe : TDW
Album : « Fountains » (26/11/21 - Layered Reality Productions)
Genre : Métal Progressif
Origine : Pays-Bas
On aime : les choeurs
Par Aahsverus
Tom De Wit, alias TDW, musicien de metal progressif hollandais, présentait en 2020 son septième album, The Days The Clock Stopped ».
A cette occasion, il profitait du crowdfunding pour impliquer ses fans dans le processus créatif de l’opus suivant en leur proposant de lui suggérer des idées de chansons.
C’est ainsi qu’arrive en cette fin d’année 2021 le huitième album de TDW :
« Fountains »
Ainsi, six des dix titres présentés sur « Fountains » ont été composés/écrits sur la base de suggestions amenées par la fanbase de l’artiste en amont de l’écriture de l’album.
TDW a confié aux fans l’initiative des sujets et de l’idée de base sur lesquels il a bâti postérieurement six des chansons . À celles-ci s'ajoutent quatre morceaux écrits par Tom De Wit pour parachever « Fountains » et lui donner du liant.
Tom De Wit explique :
« Cet album possède quelques thèmes qui forment son cadre. Nous avons traversé l'essoreuse en tant que créateurs et humanité en général, j'ai donc fait des chansons sur la nécessité de garder espoir même lorsque la vie vous malmène, de comprendre la valeur réelle de l’art plutôt que de regarder aveuglément les chiffres des ventes et le marketing. Ma vie a été une croisade constante contre l'art creux à but uniquement lucratif. L'objectif le plus élevé pour moi est de faire quelque chose qui appelle une vraie réponse. Les gens sont souvent distraits par le côté commercial des choses, mais en fin de compte, c'est notre fontaine créative qui nous permet de continuer. Oui, vous devez prendre votre carrière au sérieux, oui, vous devez penser à ces choses, mais pour moi, la musique et l'aventure créative passent TOUJOURS en premier. »
Un album avec une déclaration d'intention claire, qui fait la part belle à ses co-créateurs.
Le temps nous dira comment « Fountains » sera reçu mais, pour son géniteur, il est certain qu’il restera une grande expérience (ré)créative qui a fait déborder la fontaine des idées.
Côté musique, ses dix pistes de métal progressif se distinguent spécialement par un travail remarquable des chœurs, ces voix à l’unisson particulièrement bien dirigées qui donnent beaucoup de relief aux compositions (« Hope Song I », « Gratitude Song »).
L’utilisation de la flûte retient également l’attention (« Hunters Eyes ») au milieu de riffs graves et accrocheurs (« Anthracite »).
Si l’album part d’une structure classique, il sait aussi intègrer des éléments qui surprendront l’auditoire (« Graveyard Boogie ») et propose de beaux featurings avec d’excellentes propositions au synthé (« Another Choice Another Universe ») comme à la guitare. Le tout concourt à un album de métal foisonnant et de haute tenue qui reste accessible et qui saura intéresser le public prog’ dans sa grande majorité.
« Fountains » sera disponible le 26/11/2021 chez Layered Reality Productions.
Line-up :
- Tom de Wit - Chant, guitare, synthé
- Rich Gray – Basse, choeurs (ANNIHILATOR/AEON ZEN)
- Fabio Alessandrini – Batterie (ANNIHILATOR)
Liens :
- https://tdwmusic.com/
- https://facebook.com/tdwmusic
- https://instagram.com/tdwprog/
- https://youtube.com/c/TDWMusicVisions/
Le 21/11/2021
Après « Grand Guignol Orchestra » (2019) qui explorait l'univers du cirque, Pensées Nocturnes sortira le 16/01/2022 chez Les Acteurs de l'ombre Productions son septième album, intitulé « Douce Fange». Mélangeant métal, avant-garde et musette, il s'intéressa « à une vieille France aux Halles insalubres, aux ruelles coupe-gorge, aux bobinards malfamés et aux bistrots dépravés. »
Un premier single intitulé « Le tango du vieuloniste » a été dévoilé.
Les N'importe-Quoi d'Ahasverus : 111 - Le Chiffre du Malin
Le 20/11/2021
« C'est curieux, quand même, cette histoire ! Pourquoi elle me menace, la fille ? »
Publication originale mise en ligne en 2018.
Ce week-end, en surfant sur Facebook, je remarque une annonce pour un groupe nommé 111.
666 The Number of the Beast, d'accord, mais c'est quoi, ça, Un-Un-Un ? Le chiffre du Malin ?
Je vais dans la cuisine, je récupère mes lunettes en téflon qui protègent des radiations, puis j'ouvre Facebook à la page 111.
Là je tombe sur une photo. Il y a une fille brune. Elle me regarde de haut. Elle tient une pancarte à la main sur laquelle je lis « 111 viendra ce lundi cinq février dès vingt heures dans Le Rock à Kiki, l'émission (écoute, sinon je te pète ta gueule ! Oui !) ».

C'est curieux, quand même, cette histoire ! Pourquoi elle me menace, la fille ? Je la connais même pas ! En plus le cinq, je peux pas, c'est le jour des soins à domicile.
Je ferais mieux de prévenir la police... Je décroche mon téléphone.
Une patrouille arrive quinze minutes plus tard. Je fais entrer les trois policiers, je leur montre la photo.
« — Ah j'aurais parié ! C'est encore Emma Cordenod ! fait l'un d'entre eux en lissant sa moustache.
— Vous la connaissez ? je demande.
— Si on la connaît ? Elle est chanteuse, contrebassiste et bassiste ! Et aussi l'auteure d'In Uterock, une monographie sur le rock au féminin qu'elle a écrit avec Aurélien Maillet.
— Elle fait partie de 111, un power trio rock lyonnais créé en 2016, poursuit une policière. Elle est subversive ! Ca fait un moment qu'on la piste ! »
Ils hochent la tête. Je reprends :
« — Mais pourquoi elle me menace ?
— Mais parce que vous n'avez pas encore écouté Extended Play, leur album, mon pauvre monsieur ! me fait le troisième policier. Depuis ce matin, on en est à la douzième intervention pour le même motif !
- Mais je dois faire quoi ? »
Ils me regardent d'un air compatissant.
« — Faut l'écouter au moins une fois. »
Emma Cordenod par Eric "RX" Thibault
Puis voilà que le policier moustachu me demande s'il peut disposer de mon ordinateur. Il va sur Soundcloud où le groupe a mis son EP cinq titres à disposition (bien sûr, vous pouvez aussi l'acheter sur les sites marchands qu'il me dit), et l'écoute commence. Un bon rock, avec une grosse personnalité, à la fois épuré et puissant. Une basse ou une contrebasse, une guitare, une batterie, une voix et des tripes. Mince, c'est bon, ça, je dis. Et je vois les policiers qui commencent à s'agiter progressivement sur Weaponless. Quand arrive Sweet Murderer, le troisième titre, le moustachu perd toute contenance, il jette sa casquette en l'air et se met carrément à gueuler "Your tongue is rough". Sur Mother, c'est encore pire, les trois reprennent en choeur "Hey ! Motheeeer". Et ils se mettent a faire des grands mouvements de balancier avec leur buste tout en hurlant.
C'est là qu'on sonne...
J'ouvre la porte, j'ai un nouvel équipage de police devant moi. Des CRS, je crois.
« — On vient pour le tapage, disent-ils.
— C'est vos collègues, je réponds.
— On sait. On a des plaintes depuis ce matin, un peu partout au fil de leurs interventions... »
Pendant ce temps, les trois premiers policiers, de plus en plus excités, dansent sur « Closer » , le dernier titre. Le troisième se roule même sur mon tapis en proférant des jurons en Anglais.
Les CRS regardent.
« — Vous ne les interpellez pas ? je demande.
— On va attendre la fin du EP, me répond l'un des nouveaux arrivants. Là c'est trop dangereux. Tout à l'heure il y en a un qui a tenté de me mordre.
— Et puis ce serait dommage de couper la musique ! » complète un autre, la mine réjouie.
L'EP se termine. Les trois CRS empoignent leurs collègues. « — Pas de résistance, on va s'expliquer au poste », disent-ils. « — Je suis de la maison » crie le moustachu. « — Les amendes je les fais sauter » hurle la policière.
« — Vous devriez quand même écouter 111 », me conseille en sortant l'un des fonctionnaires. « — Moi j'écoute que du Metal », je lui crie dans l'escalier. « — Il y a une telle force dans 111 que ça peut vous plaire quand même ! » me gueule-t-il. Puis tout le monde sort du bâtiment en reprenant « Mother » en canon.
Je retourne devant l'ordinateur. Emma Cordenod me regarde toujours, avec sa pancarte. Elle a pas l'air de déconner, Emma...
Vaudrait peut-être mieux que je le commande, cet EP...
111 - line-up 2021 par Corinne Esposito.
Les Liens :
« Welldone » est le nouveau single de 111.
CHAOS HEIDI : «The Devil Knows » (Single - 2021)
Le 20/11/2021
Son nom associe la puissance du chaos au prénom d'une gentille fillette des montagnes. Il est aussi un clin d'oeil appuyé à un album de Sepultura : Chaos Heidi est de retour !
Après « Nuage de maux », qu'elle composait initialement pour son groupe Funny Ugly Cute Karma, elle construit son EP avec une nouvelle composition intitulée «The Devil Knows ».
Chaos Heidi explique :
« Je me souviens que quand j’ai écrit ce morceau, ça m’a pété comme ça d’un coup, un matin. Vingt-quatre heures plus tard 95% du titre était là.
J’avais envie d’un titre qui parlait de pacte avec le Diable. De sulfureux. De sentiment de liberté. De s’affranchir des codes et des limites…
Le Diable en fait c’est souvent juste cette petite voix à ton oreille qui te pousse dans la direction de ton instinct, celui qu’on se refuse si souvent à suivre pour des tas de (mauvaises) raisons. Écoutez votre Diable, il vous veut du bien !
Pour la musique j’ai eu envie de m’inspirer d’éléments bluesy/gospel comme les claps mains et les stomps de pieds et le piano (pour parler du Diable, ma foi, c’est drôle) et de les mêler aux sonorités electro que j’aime et utilise beaucoup pour ce projet. »
Un clip ilustrant cette composition, aux références cinématographiques sur le thème du Diable et des démons, sortira le 26/11/2021. Il a été tourné dans le cinéma au style art déco de Beaumont sur Oise, célèbre notamment pour avoir servi de décor à l’émission de télévision « La Dernière Séance » présentée par Eddy Mitchell dans les années 80.
Ecouter le titre : https://orcd.co/thedevilknows
AMORE AD LUNAM : White Wings Raven Soul (Album - 2021)
Le 19/11/2021
Groupe : Amore Ad Lunam
Album : « White Wings Raven Soul » (05/11/21 - Dark Tunes )
Genre : Métal Gothique
Origine : Porto Rico
On aime : le songwriting, la voix dans les basses
Par Ahasverus
Amore Ad Lunam est un groupe originaire de Porto-Rico.
Ce projet a été lancé en 2006 par le chanteur/songwriter Malcolm Báez qui, après avoir oeuvré au sein de formations black, prenait ici un virage gothique.
Les chansons de Amore Ad Lunam englobent un large éventail de genres musicaux, mélangeant le rock'N'roll old school, le doom gothique, l'alternatif et le métal avec une touche de trip hop. Parmi ses influences, on retrouve The 69 Eyes, The Sisters of Mercy, Moonspell, Type O Negative, The Cult ou, Billy Idol et Paradise Lost. C'est ces trois dernières qui nous ont été le plus perceptibles à l'écoute du nouvel album.
Ah ! Le nouvel album ! Nous en arrivons donc à l'essentiel de notre propos, c'est à dire à cet opus que la formation portoricaine a sorti le 05/11/2021 sur le label allemand darkTunes :
White Wings Raven Soul
Il s'agit d'un douze pistes.
Plusieurs invités sont crédités sur différents titres :
- Vivanativa Band (Porto Rico) sur « Pretty Screams »
- Vlad In Tears (Allemagne) sur « Stay »
- Niño Planeta (Porto Rico) sur « Gravity »
- A Million Souls (Porto Rico) sur « Without You »
- Erik Molarin (Suède - si on n'est pas tombés sur un homonyme) sur « A Broken Melody »
- Kemi Vita (Hollande) sur « Bendita ».
Les pistes :
- « White Wings Raven Soul » (tiens, pourquoi ce titre ?) s'ouvre sur « Pretty Screams » un rock gothique. Ecoutez ce riff d'intro : il n'aurait pas dépareillé sur un bon album de The Cult ! Les vocaux peuvent d'ailleurs rappeler ici ceux de Ian Astbury. Des notes de clavier soutiennent généreusement une guitare parfois saturée dont les sorties sont bien mises en avant par la prise de son. Les choeurs sont parfaitement travaillés.
- « Stay » rend le relais dans un timing parfait. Ce second titre est assez lourd au démarrage, mais il prend vite de la vitesse. Les tonalités sont basses, et l'ensemble évoque Paradise Lost.
- Des guitares acoustiques ouvrent la troisième piste. « Gravity » est une ballade aux choeurs bien travaillés, qui prendra de la densité et s'électrisera tout à fait sur son dernier quart. C'est cette fois à Billy Idol que l'on pense.
- « Without You » connaît un début plus appuyé, tout en restant gothique. Nappes de clavier, grosses guitares, voix très basses, et un côté plus pop qui trouve son rythme sur un refrain entêtant. A la façon d'un Him, il rentre facilement dans la tête ; il sera plus compliqué de l'en faire sortir...
- Intro intéressante, avec « A Broken Melody », sur un rythme qui accélère et un texte en Espagnol. Rapide, léger, ce ttire confirme un talent pour le songwiting. Les voix de basse sont toujours remarquables. Les notes hautes survenant sur le dernier quart au milieu de sonorités beaucoup plus graves donnent un contraste saisissant.
- Ces notes hautes introduisaient le chant de Kemi Vita dans un duo avec Malcolm Báez pour « Bendita ».
- « Perfect Moon » s'ouvre sur un riff offensif. C'est l'un des titres les plus rapides de l'album. Son côté électro peut rappeler Paradise Lost. Il trouve sa fin avec une section rythmique de plus en plus présente.
- « Alone Forever » se rapproche d'un Him. La voix est très basse. La fin s'étire, un peu inhabituelle pour cet album.
- « Lost Again » est plus mélodique, avec un beau travail des backing vocals. Du clavier, quelques ruptures de rythme, un côté électro, et toujours un bon sens du songwriting.
- « I'm Inside You » est très rock, avec un clavier toujours bien présent. On notera un beau pont à la guitare lead. et une fin où la batterie se veut plus marquée.
- « Nymphomaniac » dénote, avec des voix peu plus hautes auxquels l'album ne nous a pas habitués. Le son du clavier est assez vintage.
- « Salvation & Drugs » est un titre de 2016. C'est un peu de légèreté qui conclut cet album.
En résumé :
Un album bien écrit, et très agréable. Un sens du songwriting évident, une production un peu sèche qui fait bien résonner les guitares et une prod' qui a trouvé ce qu'il convenait de rugosité pour éviter l'écueil de l'aspect clinique.
Le chant est remarquable dans les basses, et les titres rentrent bien.
Vous tenez avec ce « White Wings Raven Soul » un très bon album de métal gothique, qui tient la route sur toute la distance de ses cinquante-deux minutes. Vous aimez Him, The Cult, Paradise Lost ? Vous vous plongerez dans ce nouveau Amore Ad Lunam sans même prendre le temps de vous mouiller la nuque.
Les Liens :
- Website:
http://www.amoreadlunam.com - Facebook:
https://www.facebook.com/amoreadlunam - Instagram:
https://www.instagram.com/amoreadlunam - Spotify:
https://open.spotify.com/artist/7lpcWlSxNGyJrEkE4JV5M5 - L'Album :
https://darktunes.bandcamp.com/album/white-wings-raven-soul


