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LA PIETA - Moyenne ?

Le 25/03/2019

« Un projet artistique ce n’est pas une autobiographie permanente. »


Qui est La Pietà ? Quelqu’un comme vous, comme moi ? La moyenne, au motif que chacun se retrouve à un moment donné dans les paroles de ses chansons ? Mon oeil ! Sa musique n’était pas à priori dans la zone de confort de notre fanzine, mais qu’importe : cette lumière inhabituelle était irrésistible, il fallait qu’on la voie de plus près. Voici une interview de La Pietà.


Bonjour La Pietà. C'est Courtney Love qui vous a donné l'envie de faire de la musique ?
La Pietà :
Entre autres, oui. J’écrivais depuis gamine. Mon frère a commencé a écouter du Rock, et s’est acheté une guitare. il écoutait notamment Nirvana. Le décès de Cobain en 1994 m’a fait un choc, j’étais gamine, mais j’ai voulu comprendre pourquoi les cris de ce mec me touchaient autant. Et je me suis mise à avoir envie de faire, moi aussi, des cris. Mais je ne me sentais pas légitime. Je chantais mal, j’étais une fille, j’étais grosse et moche. Une Courtney love, avec ses discours battants, m’a donné la force de le faire. Elle m’a donné envie de prendre une guitare, et de faire de ma douleur quelque chose.

Votre mère était prof de lettres et vous avez lu dès l'enfance. Quels émois littéraires vous ont donné le goût de l'écriture ?
La Pietà :
C’est vrai, mes deux parents lisaient beaucoup, mais ça m’a plutôt dégoûtée de la littérature à une époque, parce que, comme tous les enfants, j’avais besoin de me rebeller et de me sentir en opposition avec ce qu’on m’avait proposé toute mon enfance. Je me suis remise à lire plutôt adulte, du coup. J’ai adoré Françoise Sagan. Avant de s’appeler La Pietà, ce projet s’est appelé « Bonjour Tristesse » pendant quelques mois. J’aime beaucoup Virginie Despentes, Bukowski, Olivier Adam...
 
La Pietà, pour le public, c'est vous . Pourtant vous l'avez définie comme un “laboratoire créatif personnel”, un “projet pluridisciplinaire”, et vous employez souvent pour en parler la troisième personne du singulier. C'était important de mettre La Pietà à distance ?
La Pietà :
Oui, c’est important de mettre une distance. Non, La Pietà ce n’est pas moi. C’est une partie de moi. C’est un projet artistique. Ce n’est pas une personne, c’est une de mes facettes, mais c’est loin d’être toute ma personnalité. C’est malsain de confondre les artistes et leurs projets, de confondre l’humain et l’artistique, de confondre une image et une personne, des mots et un cœur. Je ne mens pas dans ce que je fais, je suis sincère, toujours, mais un projet artistique ce n’est pas une autobiographie permanente. J’ai envie et le droit de faire mourir La Pietà si j’ai envie de passer à autre chose. J’ai envie et le droit d’exprimer d’autres choses dans ma vie que ce projet là, ou de le faire évoluer. Je suis La Pietà, mais La Pietà n’est pas moi. C’est aussi pour cela que j’ai commencé tout ce projet de manière complètement anonyme, sans que l’on voit mon visage. Je ne voulais pas qu’on confonde le narrateur et l’auteur.
 
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La Pietà par Christophe Beaussart.
Des sacs, des préservatifs, des clés USB avec vos clips dessus, des calepins, des mouchoirs... Votre merchandising démontre que La Pietà est plus qu'un simple projet musical et que des gens s'identifient à votre univers. Je crois que La Piétà est l'exutoire des gens normaux, et que “La Moyenne” est leur manifeste. Mais pour vous qui le connaissez, qui est votre public ?
La Pietà :
Il n’y a pas « MON » public. Il y a des gens. Je n’ai jamais aimé les généralités, je ne vais pas commencer ici. Il y a tout un tas de gens différents. Tout simplement. La plupart des gens qui écoutent ou aiment La Pietà à un moment donné ont pu être touché par mes mots, souvent parce qu’ils ont eu l’impression que ces mots leur ressemblaient, parce que ça exprimait aussi une partie d’eux, une souffrance vécue à un moment donné, une envie d’y survivre pourtant, le mal être parfois, la sensibilité souvent. Ce qui est sûr, c’est que la plupart de ces gens sont profondément humains, touchés, touchants, engagés dans leur vie de tous les jours pour faire de ce monde un bel endroit, des gens qui se battent au quotidien, des profs, des infirmiers, des artistes, des humanistes, des artisans, des gens qui pleurent, des gens qui rient, des gens qui aiment.
 
 “Être artiste, c'est interroger le monde."


“La hargne” est-elle un élément constitutif de La Pietà, ou rien n'est fixé ?

La Pietà : La hargne, la rage, la colère, font partie de ce projet, comme elles font partie de la vie. Comme la violence, mais aussi comme l’amour, la tendresse, l’envie.

Pour éviter que La Pietà ne devienne votre cage, vous avez choisi récemment de tomber les masques, que vous portiez y compris lors des interviews. La liberté passe-t-elle par une remise en question permanente ?
La Pietà :
Oui, parce que peut être que les prisons que l’on rencontre, souvent, on se les fabrique soi-même. On a la chance d’avoir un libre arbitre et une certaine liberté, autant en jouir. Il faut comprendre qu’il y a un vrai paradoxe qui rend les musiciens schizophrènes : être artiste, c’est interroger le monde, s’interroger soi-même, questionner, déranger, changer, faire violence. Et pourtant, faire de la musique, à l’heure actuelle, c’est aussi un métier, dans une « industrie du disque » où, pour vendre, il faut au contraire calibrer, divertir, aller dans le consensus, créer une « marque », choisir sa cible, se vendre. Alors que fait-on ? J’ai choisi d’être libre avec ce projet, parce que, quand j’ai commencé à le faire, je n’envisageais pas de réussir quoi que ce soit avec, et sûrement pas d’en vivre ! Pourtant, ça a plu, et j’ai commencé à en vivre... Mais je ne veux pas pour autant oublier d’où vient La Pietà. Donc oui, je questionnerai en permanence ce projet, et j’essaierai de continuer à m’autoriser à aller là où je veux, là où il me semble intéressant de dire ou faire quelque chose, avec un objectif artistique, et non de rentabilité. Je n’avais pas envie de tourner en rond dans une case que je me serais créée. La Pietà ne sera jamais là où on l’attend, ce serait trop facile.

 

      "Les mots avant tout."

 

La Pietà, les mots, vous les collez partout : sur votre corps, sur votre visage... Sont-ils un également un masque ou une manière de crier que vous avez des choses à dire ?
La Pietà :
C’est plutôt une manière de mettre en image l’identité de ce projet, les mots avant tout. Les masques avaient pour but de démystifier l’apparence, l’image dans la musique, une manière de dire : “Ecoutez ce que je dis, avant de regarder si je suis bonne ou pas !” Une espèce de pied de nez à notre époque hyper-conceptualisée autour de l’image, du corps, de la perfection, de la réussite. J’ai retiré les masques pour ne pas m’enfermer au contraire dans ce concept-là. J’ai continué à foutre des mots sur ma peau, comme j’en mets sur des dessins depuis toujours. Mais peut-être que ça non plus, ça ne durera pas...

 

Avec "La Fille la Moins Féministe de la Terre", vous invitiez les gens à vous envoyer des vidéos d'eux-mêmes, masqués puis démasqués, avec un panneau disant "Je veux avoir le droit de..." On retrouve ces vidéos montées dans votre clip. Quel souvenir gardez-vous de cette expérience et de tous ces messages que vous avez reçus ?
La Pietà :
Oui, c’était un beau projet, que je voulais participatif. C’était bien de faire ça avec des fans, des amis, et même l’homme qui partageait ma vie à l’époque. Ça restera gravé. J’aime que ces gens soient une partie de La Pietà aussi.
 

 

Quel artiste, tous arts ou périodes confondues, aimeriez-vous ou auriez-vous aimé rencontrer ?
La Pietà :
Je ne sais pas. L’expérience m’a plutôt montrée qu’il vaut mieux garder une distance avec les artistes qu’on aime. Pas besoin de les rencontrer pour les écouter et les aimer. Ça revient à la réponse plus haut sur la différence entre une personne et ce qu’elle fait. On peut adorer ses œuvres et ne pas aimer la personne. C’est d’ailleurs souvent le cas. Alors, évidemment, j’aurais aimé partager une scène avec un Cobain, un Cantat, un Ferré, un Brel, une PJ Harvey, et bien d’autres...

 

Vous venez de terminer votre roman, commencé voici quatre ans. Il est l'origine du projet La Pietà. Avez-vous envie de nous en dire plus sur ce livre, ou faudra-t-il attendre sa sortie ?
La Pietà :
En fait, c’est le journal de La Pietà. C’est le livre que j’ai commencé il y a quatre ans et que j’ai eu envie de mettre en musique. C’est ainsi qu’est né le projet. Du coup, chaque texte de La Pietà est tiré de ce livre. C’est un mélange de journal autobiographique et romancé, de chroniques sur la vie en général ; notre monde, mon monde, le monde de la musique tel que je l’ai vécu depuis vingt ans maintenant, de mon enfance chaotique à mon rêve de Rockstar, de ma signature en major à ma descente aux enfers, de la drogue à la scène, l’amour, la dépression, et le combat continuel pour se dire que « du chaos naissent les étoiles »… Voilà ce que j’ai voulu faire avec La Pietà. Créer de la lumière à partir de ma nuit noire.
 
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               La Pietà par Brice Bourgois

 

     "Mon seul et unique critère : 
Faire tout cela dans le plaisir."
 
Vous avez déjà un long parcours musical. Avec La Pietà, avez-vous enfin rencontré le public dont vous aviez envie ?
La Pietà :
Je n’ai pas envie d’un public en particulier. J’ai envie de toucher des gens. De leur apporter un sourire, une larme, un truc qui fait se sentir vivant, comme d’autres artistes l’ont fait pour moi. Je suis heureuse de tous les regards que j’ai eus dans ma carrière, de chaque fan, chaque rencontre, chaque voix qui chantent mes paroles, chaque bout d’humanité, dans chaque café concert, chaque fête du village, chaque scène, chaque endroit où j’ai dit ou chanté un texte.

 

 


Votre manque de superficialité est-il un frein pour les radios et les télévisions commerciales aseptisées qui ne doivent délivrer aux spectateurs que des messages de bonheur entre deux spots de pub ? En résumé, La Pietà est-elle un poil à gratter dans une société dystopique ?
La Pietà :
Je suis pas sûre de manquer de superficialité en fait ! Je manque sûrement de filtres par contre. Mais je suis arrivée à l’âge où je m’en fous. Où je trouve la vie plus belle en vrai que derrière les filtres Instagram. Où je préfère la terrasse d’un café qu’un débat sur Facebook. Et où je jouis d’écrire des chansons avec des collégiens, plus que de rêver de remplir des Zéniths. Préférer kiffer mes concerts dans tous les bleds génialissimes de France, que d’aller raconter de la merde sur une actualité de merde dans des émissions à la TV. Peut être que rien que cela, c’est être un poil à gratter.
 
Vous qui êtes la fille la moins féministe de la terre, un mot sur la place des femmes dans la musique ?
La Pietà :
On a la place qu’on se donne. A nous de la prendre, la place. On n’est pas des femmes ou des hommes, on est juste des êtres humains. J’ai pas envie de devoir mettre en avant des femmes juste parce que ce sont des femmes. Qu’elles soient traités à égalité, pour talent et travail égal, point.

 

Votre premier album aura douze titres. Quand sera-t-il disponible ?
La Pietà :
On est en train de l’enregistrer, il devrait sortir début 2020, en même temps que le roman. Mais avant ça, on sortira des singles, des clips, et on continue pour l’instant de défendre le précédent EP sur les routes avec une tournée tout le printemps.

 

Cet album marque vos premières collaborations avec d'autres personnes pour les compositions ?
La Pietà :
Oui, je travaille avec Anthony Bellevrat, un de mes meilleurs amis, avec qui je co-compose tout l’album. C’est un fabuleux pianiste, un super guitariste, et un super humain. Je l’aime, et je suis très heureuse de faire cet album avec lui. C’est essentiel dans ce projet, le plaisir, la joie, l’amour. C’est mon seul et unique critère : faire tout cela dans le plaisir.
 
Que fait La Pietà dans les mois à venir ?
La Pietà :
Programme chargé à vrai dire. D’abord la tournée de printemps pour continuer à présenter l’EP sorti en novembre dernier, « Chapitres 5&6 ». En parallèle, j’enregistre donc l’album. A côté de ça, on va commencer des résidences pour transposer les nouveaux titres en live et préparer le spectacle qui se fera avec l’album, et où il y aura plus de show : lights, décors, un peu de vidéos. Et puis je prépare également la sortie du premier roman... Nous allons aussi faire des projets d’action culturelle : des ateliers d’écriture et de traduction en langue des signes en avril et mai sur Montpellier, des ateliers dans un collège à Nîmes. Et puis je commence à réfléchir, doucement mais sûrement, à mon prochain projet : un spectacle pour enfant.

 

Merci La Pietà d'avoir bien voulu répondre à nos questions.
La Pietà :
Merci à vous, et rendez-vous dans les concerts, c’est là où ça se passe vraiment !
 
 
              

Nous remercions :

. Christophe Beaussart pour sa photographie en couleurs de La Pietà
(http://scenesdunord.fr/recherche/_index.php#.XLGmx9jgooA)


. Brice BOURGOIS pour sa photographie en noir et blanc de La Pietà
(
https://www.facebook.com/PhotographerLivePictureUnderground/)

 

 

HANIBAL DEATH MACHINE : Troisième souffle

Le 23/03/2019

Alliant Metal Indus et Doom, Hanibal Death Machine a sorti en février 2019 “A Bout de Souffle”, un six titres fortement inspiré par le contexte social, aux riffs lourds et tranchants.
Jean-Luc Loret, chanteur de la formation de Montauban, a bien voulu nous en dire plus sur le groupe et son nouvel opus.
 
HANNIBAL DEATH MACHINE
 
Bonjour Jean-Luc. Pourrais-tu présenter Hanibal Death Machine aux lecteurs qui ne le connaîtraient pas encore ?
Jean-Luc :
J'ai crée Hanibal Death Machine en 2014 avec le guitariste de l'époque, Thibault Beyney. Depuis juin 2018, il a quitté le navire pour raisons personnelles. Le line-up actuel est composé à la batterie de Dorian Loret, à la guitare de Corentin Altar Di Alter, et à la basse de Yann Gerbaud. J’assure le chant. Nous avons a notre actif deux EP, Birth et Sombre Vision. Notre nouvel album, A Bout de Souffle, est sorti le 22/02/2019 chez M & O Music. Nous avons pas mal tourné en Russie, en Espagne, en Suisse et en France.

 

Comment s'est formé le groupe ?
Jean-Luc :
Le groupe Aloïs, dont j'étais chanteur et Thibault guitariste, devait s'arrêter. Nous avons pris la décision tous les deux de former Hanibal Death Machine et de lui donner cette couleur Metal Indus.
 
VOTRE SEIGNEURIE, Vicié (1993)
Quel a été ton parcours artistique ?
Jean-Luc :
J'ai un parcours très long, avec plusieurs formations. Le groupe qui a le plus marché était Votre Seigneurie, avec l’album Vicié, sorti en 1993. Ensuite, ensuite j'ai fait l'Ost, Aloïs, pour arriver à Hanibal Death Machine.
 
HANIBAL DEATH MACHINE, Birth (2015)
En 2015 Hanibal Death Machine sortait l’EP “Birth” et partait en tournée douze jours en Russie. Quels souvenirs gardes-tu de cette période ?
Jean-Luc :
J'en garde de supers souvenirs ! Tout était imprévu, on a commencé la promo de Birth et une proposition de tourner en Russie nous est arrivée. Un très grand moment ! Le public russe est tellement généreux... Ça nous à conforté dans l'envie de continuer à bosser avec notre producteur fétiche, David Castel, qui nous fait sonner comme on l'espère !

Comment se passe l'élaboration des compositions au sein du groupe ?
Jean-Luc :
Jusqu'à présent je composais les séquences sur mon PC et je structurais la mélodie et le texte. Depuis l'arrivé de Corentin dans le groupe, on part de plus en plus sur la base de ses riffs, puis je compose les séquences, le texte et le chant.

Tu composes les textes en français. Quelles thématiques aimes-tu aborder ?
Jean-Luc :
Cela dépend de l'album, car ça représente des parties de vie... Sur A bout de souffle, qui est un album plutôt révolutionnaire, j'ai vraiment été inspiré par le contexte social moribond, les élections de Trump et de Macron, la succession d'attentats, etc, je t'en passe et des meilleures... Je ne pouvais écrire que ce type de textes !
 
HANIBAL DEATH MACINE, A Bout De Souffle (2019)
Après Birth et Sombres Visions (2016), nous vous retrouvons donc avec un nouvel opus. Peux-tu nous en dire un mot ?
Jean-Luc :
A Bout De Souffle est un album de six titres, et l'évolution, par rapport à Sombre vision, c'est que nous imposons un style bien plus “Metal” que par le passé, plus lourd, plus sombre et plus abouti.

Pourquoi avoir intitulé ce nouvel album A bout de Souffle ?

Jean-Luc :
Ah, super question ! En fait j'ai écrit cet album il y a plus d'un an, et je sentais cette colère qui montait et qui allait exploser. Pour moi, ce sont les prémices de la fin d’une civilisation, la fin du capitalisme, du libéralisme, et l'orientation vers un monde où les préoccupations seront tournées vers l'humain. Enfin je l’espère, rien n'est sûr, malheureusement !
 

En février sortait votre clip, “I had a dream”. Peux-tu nous en parler ?
Jean-Luc :
Sur notre précédent clip, Le Temps de l'Absence, on ne s'était pas investis, laissant carte blanche au réalisateur de l'époque. Suite à la promo, Didou, le chanteur de Sidilarsen, qui est un pote, m'a dit “Jean-Luc, je ne comprends pas bien où vous voulez en venir, quels messages vous véhiculez dans ce clip ? On ne voit pas trop ce que vous souhaitez dire.” Il m'a conseillé de penser le clip bien plus en amont. Nous avons fait ça, avec plusieurs réunions de création, et le jour du tournage, on avait tout prévu. Le jeune réalisateur Mika Henselmann a fait des merveilles, on est vraiment fiers du résultat, et les retours sont excellents !
HANIBAL DEATH MACHINE
Quelle sera votre actualité dans les mois à venir ?
Jean-Luc :
Tourner, bien sûr. Mais maintenant on a décidé d'essayer de passer un cap, de produire des concerts de meilleure qualité. Disant cela, je pense à tout ce qui est autour du groupe, la sono, la salle, tout ce qui ne dépend pas directement de nous. On va être un peu plus exigeants, quitte à jouer moins. On veut vraiment passer ce cap !
 
    

Merci à
Jean-Luc Loret pour son accueil.
Retrouvez Hanibal Death Machine sur Facebook :
https://www.facebook.com/hanibaldeathmachine
En concert : . Le 26/04/2018 en acoustique à Montauban (L'acoustic bar) . Le 27/06/2019 à La Penne-Sur-Huveaune (Cherrydon)
Ecouter l’album :
https://open.spotify.com/album/4TwxUm3yGp60ma0X7TUOqs

Sortie d'album : ULTRA ZOOK - L'Album (2019)

Le 23/03/2019

Groupe : ULTRA ZOOK
Album :
Ultra Zook L’Album
Genre :
Zumba Expérimentale Acrobatico-Auvergnate d’avant-garde à flûtes.
Origine :
Clermont-Ferrand
 
      
Il se passe toujours quelque chose chez Dur et Doux.
Après “Pantophopie”, le Ni nouveau sorti début mars 2019, le collectif lyonnais nous propose le premier LP d’Ultra Zook.
L’Album (c’est son titre - il va falloir expliquer ça à François Pignon...) est sorti hier, 22/03/2019.
 

Ultrazook

ULTRA ZOOK - L'Album (2019)
 
Formé en 2011, Ultra Zook est un trio Clavier/Basse/Batterie/Voix et... Flûtes !
Il est l’auteur de trois EP : EPUZ (2012), EPUZZ (2013) et EPUZZZ (2014).
Vous les trouverez sur Bandcamp sans casser votre petit cochon : ils sont à un euro pièce !
L’Album est le premier LP d’Ultra Zook.

 

Les connaisseurs reconnaîtront derrière l’artwork le travail de Willy Tenia, déjà remarqué pour ses collaborations avec CHROMB ou PoiL.
A ce propos : les amateurs pourront retrouver ses œuvres le 27/03/2019 au Central Vapeur de Strasbourg ; les informations utiles sont ici : Vernissage Willy Ténia Kakakids.

Revenons à Ultra Zook. Qu’avons-nous, musicalement ?
(NDLR : moment de solitude du rédacteur)

Une certitude : totalement barré, Ultra Zook n’a plus pris son traitement depuis longtemps.
Certes, direz-vous, il n’est pas dangereux, juste particulièrement joyeux, faussement décousu, totalement échappé. Pour autant, en vérité je vous le dis : il n’est pas prêt de passer à la radio ! Aussi, aucun scrupule : signalez L’Album aux autorités ! Partagez-le !
Textuellement, Ultra Zook ne craint pas de poser les questions qui ne franchiront jamais les barrières du Grand Débat National : “Pêche ? Poire ? Prune ? Quelle sorte de fruit êtes-vous ?” Particulièrement inspirants, les fruits,  on les retrouve en morceaux, comme dans Gibeli Gibelo, “Derrière chez moi/Il y avait des noix/J’en cueillais deux/ J’en mangeais trois”, sont une des thématiques fortes de cet album qui ne mâche pas que ses mots.
Résumer L’Album d’Ultra Zook ? Imaginez une table plus ou moins ronde autour de laquelle Philippe Katerine philosopherait avec Francky Vincent autour d’un sirop de papaye, tandis qu’arrive un serveur annonçant que Christian Vander les demande au téléphone.
Un opus foutraque et joyeux qui n’a pas volé son artwork.
A découvrir impérativement !

L’Album est à prix Malin, entendez 6.66€, sur Bandcamp. https://ultrazook.bandcamp.com/album/ultra-zook-lalbum
 
       
Ultra Zook en concert :
- le 23/03/2019, à LE TREMPLIN - Musiques actuelles - Beaumont avec CHROMB.
- le 01/05/2019 au Kitchen Kustoms d’Orléans avec EPIQ.
 
N’oubliez pas de liker la page Facebook d’Ultra Zook : https://www.facebook.com/ultrazook/

KILL THE MOOSE - Les Enfants du Shoegaze

Le 20/03/2019

Formé en 2015, Kill The Moose, auteur de plusieurs EP caractérisés par l’opposition d’un mur de guitares et d’une voix légère, a réussi à imposer son style bien reconnaissable dans le paysage du Rock Alternatif niçois Influencé par la vague Shoegaze des 90’s, le quatuor, prochainement en concert à Nice et à Grasse, a bien voulu répondre à quelques questions.

KILL THE MOOSE par F. Le Court.
       

Bonjour Kill The Moose. Situons d'abord d'où vous venez : premier album acheté ?
Nico (batterie) : Oh P***, ça pique ça ! Un live de Queen, oublions la période sombre de la Dance Music.
Elisabeth
(chant) : Ouf ! Oh la la ! Pfff ! C’était dans les années quatre-vingt. J’en sais rien moi ! Sans doute un truc des charts britanniques ! Probablement un Duran Duran...(honteuse)
Fédu
(basse) : Je crois que c’est Back in Black d’ACDC, pour faire dans l’originalité !
Alex
(guitare) : Je ne me rappelle pas si c’est In Utero ou Nevermind de Nirvana

 

Qu'est-ce qui a déclenché votre vocation artistique ?
Elisabeth :
Mes années de chorale à l’église anglicane m’ont fait découvrir le chant et Bruno Massena m’a fait monter sur scène pour monter notre premier groupe Merry Mayhem.
Fédu : Pfffff euuuh mmm... C’est un pote qui jouait de la guitare qui m’a amené à faire de la musique.
Nico :
Ça a commencé au collège avec un délire entre potes qui cherchaient un truc à faire ensemble.
Alex : J’ai toujours aimé la musique. Gamin, j’ai appris à me servir d’une platine vinyle pour mettre du Devo... Ça doit être l’envie de faire du bruit qui a déclenché tout ça.

 

Quels sont vos parcours ?
Elisabeth :
J’ai commencé avec Merry Mayhem dans les années 90, My Elastic Eye dans les années 2000 et aujourd’hui Kill The Moose et DullBoy.
Fédu : J’ai d’abord joué dans Sherikah, un groupe de Rock Alternatif / Metal au lycée, puis j’ai accompagné Mark Ashton durant toute sa tournée.
Nico :
J’ai débuté au collège dans le Grunge et s’en est suivi un enchainement de groupes dont Princess Cum, Tapenga et Stéréogram, et aujourd’hui Kill The Moose.
Alex :
Tout a commencé au lycée avec Hymen Splash, c’était sacrément mauvais... S’en est suivi Stone Dogs, groupe de Grunge, le Sylvester Staline Baboushka Band, Yumi And The Naughty KoKeshi, Sobel et aujourd’hui Kill The Moose et Swivel Circle.

 

Nous en arrivons donc à Kill The Moose. Pourriez-vous présenter le groupe aux lecteurs qui ne vous connaîtraient pas ?
Alex :
Kill The Moose est un groupe de Rock Alternatif fortement influencé par la scène britannique des années quatre-vingt-dix, et plus particulièrement du Shoegaze. On a créé le groupe avec Babeth au chant en 2015, et nous jouons depuis un an avec Nicolas à la Batterie et Alexis (Fédu) à la basse. Pour tenter de résumer notre musique, il y a une voix pleine de mélodies très pop qui se pose sur des nappes de guitares réverbérées, le tout rythmé par un couple basse / batterie qui envoie !

 

Comment s'est formé Kill The Moose ?
Alex :
Kill The Moose était à l’origine un projet que nous avions Babeth et moi en dehors d’un groupe (Yumi And The Naughty Kokeshi). Après quelques chouettes années de compo, on a quitté le premier groupe qui battait de l’aile pour ne se consacrer qu’à Kill The Moose. On s’est d’abord cherchés musicalement parlant, entre Pop et Rock Alternatif, jusqu'à l’arrivée de notre troisième EP “To The Moon And Back”, puis de Nico et Fédu dans la foulée !

 

Je pensais que le nom “Kill The Moose” était un hommage au groupe Britannique de Shoegaze “The Moose”, mais j'ai lu que c'était un clin d'oeil au Monty Python ?
Alex : “A Møøse once bit my sister... No really ! She was Karving her initials on the møøse with the sharpened end of an interspace tøøthbrush given her by Svenge - her brother-in-law - an Oslo dentist and star of many Norwegian møvies: "The Høt Hands of an Oslo Dentist", "Fillings of Passion", "The Huge Mølars of Horst Nordfink"... (Ndlr : sous-titre décalés du générique de fin du film “Sacré Graal !”)
 
Comment naissent et s'élaborent vos compositions ?
Elisabeth :
Généralement, les chansons partent des plans de gratte d’Alex sur lesquels je pose une mélodie et des paroles. Nous présentons ensuite une version aux Mooses en répète, sur laquelle Fédu trouve des lignes de basses efficaces et où Nico nous expose son incroyable auto-exigence !

 

Home Sweet Home et The World Is My Oyster traitent des réfugiés ; From Here To Now du Terrorisme. Quelles thématiques aimez-vous aborder ?
Elisabeth :
From Here To now ne parle pas de terrorisme mais d’une amie qui a connu de la violence conjugale… Les chansons que j’écris sont inspirées de l’actualité, d’histoires que j’entends à droite à gauche et qui me touchent. En Général la mélodie m’évoque un mot, mot auquel je fais des associations d’idées et l’écriture suit.

 

Dieu est-il un type perturbé ? (God is a messed-up guy)
Fédu :
Ouais un peu quand même et même beaucoup !
Nico :
En tout cas, s’il existe, vu le bordel de la vie, il est sacrément atteint !
Alex :
Et pas que lui…
Elisabeth :
Pour moi Dieu n’existe pas, ce qui devrait uniquement subsister, ce sont des valeurs de respect, de tolérance, bonté et entraide, tout le reste c’est du blabla.

A propos de Dieu, Deux albums à sauver du déluge pour reconstruire le Rock dans la bonne direction ?

Elisabeth :
Dry de Pj Harvey pour la force brute, et un album des Cocteau Twins !
Fédu :
Downward spiral de Nine Inch Nails et j’ai découvert récemment, Flying Microtonal Banana… de King Gizzard & The Lizard Wizard.
Nico :
Je dirais le sixième album de Eels, Blinking lights and other revelations (ou tout autre album de Eels), et pour du plus nerveux je dirais Song for the Deaf de Queens Of The Stone Age.
Alex :
Déjà pour commencer Loveless de My Bloody Valentine parce que My Bloody Valentine, ça c’est fait ! Je dirais ensuite Second Album de My Diet Pill.
 

KILL THE MOOSE
Quelle partie de votre activité artistique préférez-vous ?
Elisabeth :
Tout est complémentaire ; ne faire que de la scène me fatiguerait, que de la composition me frustrerait. La créativité et le partage sont à mon sens indissociables.
Fédu : Sans hésitation la scène.
Nico :
Malgré la pétoche que ça me fout des fois, je dirais la scène.
Alex :
J’hésite entre la composition, ce moment où tu tombes sur le morceau et que tu te dis “ouais, on touche plus !”, même si ce moment est rare ; ou alors le studio, qui est le moment où tu peux réaliser tout ce que tu as en tête pour le morceau, ce que tu ne peux pas faire en live, comme être quatre guitaristes ou inverser des pistes de batterie...

 

La chanson que vous préférez dans votre discographie ?
Elisabeth :
Je suis incapable de répondre à cette question, ça dépend tellement des jours et des moments...
Fédu :
“Fall From Space” ! Nico : “From Here To Now” car elle me challenge et elle commence par de la batterie.
Alex :
Je pense instinctivement à “Ordinary Extras”, une vieille chanson, probablement la première écrite avec Babs . Elle n’est jamais sortie sur aucun CD et n’est plus jouée en live depuis trois ans. Elle a ce gros côté Shoegaze qu’on a aujourd’hui.

 

Quelle est votre actualité dans les prochains mois ?
Alex :
Actuellement nous sommes en phase de composition et de préparation d’une tournée, et on vient de sortir d’un enregistrement d’une reprise de Nick Cave. Question scène nous jouerons le 6 avril à l’ Altherax Music pour la Release de Press Gang Metropol, puis également avec eux le 4 mai à l’ Eca500 (Altitude 500) à Grasse. Enfin le 11 mai à La Zonmé de Nice avec Two Eyes, un super groupe de Nancy.

 

Merci Kill The Moose d'avoir accepté de répondre à mes questions.
Elisabeth :
Merci à toi et à la promotion que tu fais pour la scène locale….. Thanks !
 
 
Kill The Moose sur Facebook (N’oubliez pas de Liker leur page !) :
https://www.facebook.com/killthemoose/
Kill The Moose sur Bandcamp :
https://killthemoose.bandcamp.com/
Kill The Moose en concert :
Kill The Moose sera à l’ Altherax Music de Nice le 6/04/2019, à l’ Eca500 (Altitude 500) à Grasse le 4/05/2019 et à La Zonmé de Nice le 11/05/2019.

 

Photographies de Kill The Moose par F. Le Court et Nao Ilk.
 
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KILL THE MOOSE par Nao Ilk.

 

Sortie d'album : Ni (Prog' Rock Expérimental), Pantophobie (2019)

Le 15/03/2019

Groupe : Ni
Album :
Pantophobie (2019)
Genre :
Math Rock à voix / Experimental Prog’ Metal
Origine :
Bourg-En-Bresse / Macon
    
Après trois opus en nom propre et une pause “Bran Coucou” merveilleusement barrée réalisée avec leurs camarades de PoiL sous le nom de PinioL, Ni revient chez Dur et Doux en ce mois de mars 2019, avec neuf morceaux référençant chacun une peur particulière et tocarde, réunis ici sous le titre générique de “Pantophobie”, c’est à dire la peur de... Tout !
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Ni, Pantophobie. (2019) - artwork de Davor Vrankić
La galette est emballée dans un magnifique artwork que le groupe a eu la bonne idée de confier à l’artiste croate Davor Vrankić, dont vous pouvez admirer les œuvres ici : http://www.davorvrankic.net/works/
Côté musique, c’est à Heliophobie (illustré par un clip) que revient l’honneur d’ouvrir la marche. Après une première minute trente destinée à rappeler au distrait qu’il franchit les portes du territoire Noise Rock, la composition prend un aspect métallique, puissant et progressif, confirmé sur la seconde piste, tandis que la troisième retrouve un terrain Math Rock qui se durcit sur la fin.


L’album musarde ainsi tout au long des neuf morceaux, alternant phases métalliques et passages Noise / Math Rock, particulièrement bien servi par la puissance d’un son concocté par Hervé Faivre (Igorrr) pour les prises studio et Remy Boy ( Gojira, Secret Chief) pour le mix.
Pantophobie rassurera ceux qui ont aimé “Les Insurgés de Romilly” (2015), dont il est un digne successeur, et fédérera les amateurs d’Extrême Prog’ Metal à la Devin Townsend. Les fans des albums les plus sombres de Dream Theater devraient également y trouver leur compte. Pantophobie est donc le disque qui convient à tout fan de Metal qui souhaite élargir non seulement son vocabulaire et ses connaissances médicales, mais aussi son champ musical par des incursions dans la sphère Noise.
Ni démontre avec Pantophobie qu’il n’a rien perdu de son inspiration, mieux, il se bonifie et ne craint en rien cette leucosélophobie qu’il célèbre. Disponible sur Bandcamp au prix de 6.66€ (évidemment !), Pantophobie est l’opus de Math Rock idéal pour diversifier votre CDthèque métallique... A moins que vous ne soyez caïnophobe ?
 
                                                         
Les curieux aimeront sûrement savoir quelles sont ces peurs qui donnent leurs noms aux morceaux de Pantophobie :
Pantophobie : peur de tout
Héliophobie : peur le la lumière du soleil
Alektorophobie : peur des poulets
Lachanophobie : peur des légumes
Leucosélophobie : angoisse de la page blanche
Catagelophobie : peur du ridicule
Athazagoraphobie : peur d’être oublié
Kakorrhaphiophobie : peur de l’échec
Lalophobie : peur des discours
Stasophobie : peur de se tenir debout
        
Ni sera en concert un peu partout en France et en Europe.
Toutes les dates sur leur page Facebook :
https://www.facebook.com/ni.ni.ni.music/
Pantophobie est disponible ici :
https://niiii.bandcamp.com/album/pantophobie

 

 

AC22 - 12 Songs Inspired By The Love of Isabelle De La Chaynée Plus 3 Other Tales. (2018)

Le 14/03/2019

FORMATION : AC22
Album : 12 Songs Inspired By The Love of Isabelle De La Chaynée Plus 3 Other Tales. (2018)
Genre : ZEPPELINESQUE !

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Zeppelinesque ? C'est le mot qui me vient, et qui convient, à l'écoute de ce second album d' AC22 sorti en toute discrétion en novembre 2018.
En effet, vous ne trouverez rien sur cet opus, ou pas grand chose, à part une chronique élogieuse chez RockMeeting, le seul qui a su ouvrir l’œil, euh... l'oreille.

Quant aux autres zines : niet, nada, nibe, peau d'balle !
Ils sont passés à côté de ces quinze titres remarquables.
La faute à qui donc ? Gilets jaunes ? Macron ?
Non. La faute au discret Jean Lou K, plus doué pour composer de superbes albums que pour jouer les marchands.

Un peu d'histoire ?

Batteur historique et compagnon de route de Shakin' Street, depuis l'époque où ce combo comptait dans ses rangs Corinne Marienneau et Louis Bertignac - partis rapidement rejoindre Jean-Louis Aubert pour... Mais je m'égare ! - Jean Lou K est désormais le capitaine et seul maître à bord du projet AC22.

Début 2018, AC22 sort son premier album, "The Trianon Sessions", sur lequel les prestigieux Fred Guillemet (Trust / Hallyday) et Georges Bodossian (Ocean), pour ne citer qu'eux, lui prêtent main forte.
Là encore, seul Rock Meeting est sur le coup.
Qu'importe ! Jean-Lou a envie de composer une douzaine de chansons, et trois autres histoires, pour chanter son amour à une muse mystérieuse, Isabelle De La Chaynée. C'est la naissance d'un album au titre interminable et d'une déclaration sans équivoque.

Fred Guillemet est à nouveau de l'aventure, ainsi que deux chanteurs remarquables présents sur le précédent produit : Flora Roland et Vitha Sai. Ces deux vocalistes se soutiennent ou alternent la place de lead selon les compositions. Mais c'est à Vitha Sai que Jean Lou confie l'essentiel du lead sur cet album. Pas innocent, évidemment, puisque dès l'entame, la voix de Vitha, proche de celle de Plant, retient l'attention et pose ce décor zeppelinesque qu'on ne quittera plus vraiment. Et si vous n'avez pas compris, Jean Lou K pastiche et signe sur "Sweet Isabella", huitième piste, sorte de mix de "Whole Lotta Love" et de "Rock'N Roll".

L'ensemble des titres de cet opus vous fait visiter un univers Rock qui va des Stones à Rush (le titre "Isabelle"), mais le phare Led Zep n'est jamais loin (l'excellent "King Without A Queen").

Au final, ne commettez pas l'erreur de vos zines assoupis : ne faites pas l'impasse sur cet album ; il se pourrait rapidement que vous ne puissiez plus vous en passer !

En tout état de cause, écoutez au moins une fois "12 Songs Inspired By The Love of Isabelle De La Chaynée Plus 3 Other Tales", et vous conviendrez avec moi qu'il mérite beaucoup mieux que le modeste écho qu'il a reçu jusqu'à présent.
N'attendez donc plus que les webzines se réveillent à votre place, et célébrez avec nous l'amour de Jean Lou K porte à son Isabelle.

On vous donne les liens :

https://ac22.bandcamp.com/…/12-songs-inspired-by-the-love-o…

Liker la page d'AC22 :
https://www.facebook.com/ACdedeux/

CAJUN TANG : Rougail-Blues ou Rougail-Cajun ?

Le 02/03/2019

Le tangue est un mammifère insectivore, originaire de Madagascar et présent dans l’océan Indien. Connu pour ses vertus gustatives, il ressemble un peu à notre hérisson.
Notre petit animal vous étant maintenant familier, permettez-moi de vous en présenter un qui ne manque pas de piquant : Cajun Tang.
Basé sur l’ile de La Réunion, Cajun Tang est un duo constitué de Tedy Beer (guitare, harmonica, chant) et d’Ely la Flask (violon).
Les deux compères se sont connus en 2017. Ils ont signé leur premier album éponyme en 2018.
Influencée par la musique Cajun des années 1930 à 1950, leur production rappelle aussi le blues des origines. Leurs textes en anglais, français ou créole, s’inspirent de la vie quotidienne, de la chasse (rassurez-vous gentils métalleux, le petit tangue réussira à rejoindre son terrier !), des peines de cœur, ou des vacances... à Palavas-Les-Flots !
 

Cajun Tang, Mardi Gras, No Man’s Land, Mafate, le très joli Amen, et bien d’autres titres vous transporteront sans difficulté en pleine Louisiane, le cul sur la berge, à regarder le fil de l’eau verdâtre, car le duo touche si juste dès le premier album qu’on croirait voir passer des alligators dans son jardin !
Classé entre Nathan Abshire, Robert Johnson et Jimmie Lee Robinson, votre galette de Cajun Tang sera en parfaite compagnie. Tedy Bear et Ely la Flask signent, avec ce premier LP éponyme, une belle réussite. A découvrir absolument.

 Lien Facebook :
https://www.facebook.com/Cajun-Tang-111256862891245/
(N’oubliez pas de liker leur page !)

Ecouter Cajun Tang : https://cajuntang.bandcamp.com/

Le Metal expliqué aux profanes

Le 02/03/2019

Article publié par Sylvain Fuschs sur Les Fils de la Pensée (http://réfléchir.net) le 03/01/2019. Reproduit avec l'aimable autorisation de son auteur.

La musique Metal s’instaure en conjuratrice de la violence plutôt qu’elle ne s’en fait la prescriptrice, et possède vis-à-vis de celle-ci les mêmes vertus cathartiques que les tragédies grecques antiques vis-à-vis de la pitié et de la crainte. Loin de mettre en scène complaisamment une situation humaine qui tourne mal, la tragédie explorée par les grecs faisait œuvre de mimêsis et de thérapie pour le spectateur. Soigner le mal par le mal, combattre le feu par le feu, plonger dans l’obscur pour y déloger de façon paradoxale une lueur libératrice qu’aucun autre genre musical ne saurait produire… Tel est l’esprit de la musique Metal.

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Le groupe de Shock-Rock BAD TRIPES - Album Splendeurs et Viscères (2013)

S’il fallait comparer le mauvais procès fait au Metal à d’autres réquisitoires, on penserait aux rituels des morts présents dans nombre de cultures du globe avant qu’ils ne furent étouffés par l’acculturation initiée par les monothéismes et leur propension à uniformiser les sensibilités, les mœurs, les canons et les formes. Les fêtes des morts ne tirent pourtant par leur source d’une fascination pour le néant mais plutôt d’un besoin de commémoration pour les âmes des défunts.

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THE FUNDAMENTAL WISDOM OF CHAOS, Harvest Of Laments (2018).

Nous pourrions également comparer ce procès au refus des mystères de l’ombre de notre modèle actuel de civilisation basé sur l’évidence des Lumières, qui a pourtant produit ses propres dérives : principe de précaution poussé jusqu’à bannir toute forme de risque alors que vivre, c’est parfois risquer ; impératif de transparence contre-productif et générateur de malaise ; hygiénisme incitant chacun à mener une existence aseptisée sans couleur ni saveur ; expurgation de tout excès lié à la fête par nature ambivalente et dionysiaque ; négation des forces liant l’homme à la nature. Comment s’étonner dès lors de la recrudescence des extrémismes et des pratiques extrêmes en tout genre faisant office de chambres de compensation pour les névroses se développant à l’ombre d’un vitalisme étouffé ?


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BORN AGAIN, album "True Heavy Nation" (2018)

Le Metal, assigné au rôle de mauvais clown par la scène musicale officielle, n’en finit pourtant pas de remporter succès après succès auprès d’un public invisible mais fidèle et nombreux, comme un hommage du fatum à la morale toute faite, comme un rappel des profondeurs à l’aplat de la raison, comme la rançon due par la pensée à ce qui demeure impensé.