PUNK

ALKALINE TRIO : dixième album en janvier.

Le 10/01/2024

« Blood, Hair, And Eyeballs », le nouvel album d'Alkaline Trio, sortira le 26/01/2024 sous le label Rise Records (Placebo, At The Drive In, Sum 41).
Alkaline trio

Il s'agira du dixième album des punk-rockers américains. Il succède à « Is This Thing Cursed », sorti en 2018.
Matt Skiba (chant, guitare) apporte des précisions sur la genèse de l'album : 
« Ma mère a travaillé pendant des années comme infirmière aux urgences. Elle et ses collègues appelaient les nuits très chargées ‘blood, hair, and eyeballs’. Et bien, nous avons été très occupés à créer un album exceptionnel que nous appelons également ‘Blood, Hair, And Eyeballs’. Nous avons abordé ce nouvel album de manière complètement nouvelle. Nous avons construit les chansons ensemble, à partir de zéro, dans la même pièce, ce qui ne s’était pas produit depuis les débuts du groupe. Habituellement, nous partons d’une idée déjà écrite par quelqu’un. Cette fois, nous avons eu l’occasion unique de construire les chansons à partir des pistes de batterie enregistrées au Studio 606 sur une bande magnétique de deux pouces en utilisant l’une des consoles les plus mythiques et au son incroyable du rock. Cela a presque tout à voir avec le son de notre nouvel album ». 
Pour illustrer son nouvel opus, Alkaline Trio a mis en avant plusieurs singles, à commencer par le morceau qui a donné son titre à ce nouveau long format. Cet excellent clip voit de grands noms du skate board se transformer en zombies.
Alkaline trio clip 1Dan Andriano (basse, chant), expliquait :
«  Le skateboard est mon premier amour, mon sport préféré et une communauté par le biais de laquelle j’ai découvert le punk rock. Donc, quand Matt et moi avons lu l’idée de Ravi de combiner les deux et d’y ajouter des zombies effrayants, nous avons tout de suite adoré. Le travail réalisé par Ravi et toute l’équipe de production était incroyable et cela se voit. Démarrer la sortie de notre dixième album avec cette vidéo super amusante mettant en vedette Steve Caballero, Chris Cole, Ace, Corey et Shea est bien plus qu’un rêve devenu réalité, c’est un véritable amour. Ce n’est pas une phase passagère. »

Le groupe a également levé le voile sur un autre morceau du futur album, intitulé « Bad Time ».

Plus récemment, Alkaline Trio complétait notre panorama avec « Versions Of You », la troisième piste de « Blood, Hair, And Eyeballs ».

DUMMY TOYS - La poupée qui fait non

Le 08/12/2023

« Peut-être que les gens étaient venus à notre show parce qu'ils étaient curieux de voir jouer un groupe chinois. Mais la prochaine fois, je crois qu'ils viendront voir notre performance parce qu'ils aimeront les Dummy Toys ! »
Dummy toys band 2DUMMY TOYS par Passenger 21. De gauche à droite : Quin, Xiaoniao, Huanzi et Qing
Elles ont un look étonnant et un nouvel album (« War Is Nightmare ») détonnant et leur tournée européenne devrait les voir fouler les scènes françaises en mai 2024. Voici une interview de Huani, Qing, Quin et Xiaoniao, du groupe de punk-rock chinois DUMMY TOYS.
Interview réalisée par mail par Ahasverus en novembre 2023.


Ahasverus : Bonjour Dummy Toys. Quand est née votre formation et quel est le line-up du groupe ?
Xiaoniao (guitare) : DummyToys s'est formé en 2015. Quin est au chant, Huanzi à la basse, Qing à la batterie et je suis à la guitare.

Ahasverus : Comment le groupe s'est-il construit ? 
Xiaoniao : A l'origine c'était une suggestion de Liyang, un membre de Demerit, un groupe punk chinois. . Nous les filles, nous étions toujours ensemble, c'était une relation sympa et nous avons pensé que nous pourrions simplement former un groupe. De mon côté j'ai toujours voulu faire partie d'un groupe StreetPunk/Hardcore.
Huanzi (basse) : Oui, même chose pour Qing, qui a toujours voulu avoir un groupe exclusivement féminin. Quant à moi, je jouais déjà dans un groupe avec Xiaoniao au lycée. alors je me suis naturellement retrouvée  dans Dummy Toys.  Enfin Quin, notre chanteuse, venait elle aussi d'un autre groupe de trois filles.

 « L'éducation vous incite à faire ce que les autres aimeraient que vous fassiez, et beaucoup de gens finissent par s'y perdre. »

Ahasverus : En 2020 vous réalisez votre premier album, « Not a Puppet ». Pourquoi ce titre ?
Xiaoniao : « Not a Puppet » est l'une des chansons de cet album et nous avons utilisé son titre pour nommer notre premier opus. En grandissant, nous entendions trop souvent des réflexions comme « Vous devriez faire comme ceci » ou « Ceci est bon pour vous et cela est mauvais ». L'éducation vous incite à faire ce que les autres aimeraient que vous fassiez, et beaucoup de gens finissent par s'y perdre. Ils vivent comme les autres veulent qu'ils vivent, aussi je voulais souligner l'importance du « soi » à travers cette chanson, en se questionnant soi-même sur ce que l'on veut, en pensant au genre de personne qu'on voudrait devenir, en n'ayant pas peur de ce que l'on veut être, et surtout en ne devenant pas le genre de personne qu'on déteste. Ne soyez pas la marionnette des autres !
Huanzi : Je ne veux pas être enchaînée, je ne veux pas être contrôlée.
Quin (chant) : Ne pas être un pantin. Nous devons toujours penser et faire nos choix par nous-mêmes, sans suivre le troupeau.
Qing (batterie) : La marionnette n'a pas d'âme, elle peut n'être qu'une matière dans les mains des autres. Mais l'être humain est fait de chair et de sang, avec des pensées et des émotions, avec des attitudes et une conscience de soi. Et la musique est notre manière de nous exprimer car nous sommes des êtres humains. Ne soyez pas une marionnette.
Dummy toys not a puppet

Ahasverus : L'artwork de « Not a Puppet » est une poupée martyrisée...
Xiaoniao : Je pense que c'est une poupée qui se libère de l'esclavage.
Quin : Oui, on se blesse toujours en brisant ses chaînes.
Qing : C'est une poupée martyrisé mais déterminée et forte à l'intérieur.

Ahasverus : L'album « Not a Puppet » est assez hardcore musicalement, mais la chanson « Anti Sweet Girl » m'a fait penser au groupe de rock britannique The Clash, alors que « DMC Baby » me rappelle les premiers albums de Blondie.
 Xiaoniao : Oui, haha ! Ils sont différents. Pour « Anti Sweet Girl » nous avions soudainement voulu quelque chose de différent, c'est sorti comme ça et nous l'avons enregistré. « DMC Baby » est une chanson pour les enfants, et aussi pour nos propres enfants. Dmc est un club de punk où nous allons souvent nous produire. On peut dire que les enfants grandissent et viennent dans notre monde comme des anges. Nous pensions donc que cette chanson devrait être entraînante.
Huanzi : « Anti Sweet Girl » est ludique et « DMC Baby » a une mélodie entraînante.
Quin : A chaque fois que je commence à chanter « DMC Baby », les petites frimousses des enfants des autres membres du groupe me viennent à l’esprit et je sens mon coeur rempli d'amour ! (Rires)

Ahasverus : En 2023, vous avez sorti votre nouvel album, « War Is Nightmare ». Pourquoi ce titre ?
Xiaoniao : « War is Nightmare » est aussi le titre d'un morceau très important dans l'album. Nous avons toujours voulu écrire une chanson sur la guerre. Nous pouvons parfois entendre des avis favorables à la guerre, ce qui nous inquiète beaucoup car la guerre est toujours terrible. On peut lui donner toute sorte de justifications, mais de quelle justice s'agit-il ? Nombre de personnes ont perdu la vie, nombre de familles ont été détruites, et les gens qui subissent la guerre vivent dans la peur chaque jour. Les justifications ne peuvent effacer la perte d'un être cher. Bien après que la guerre soit terminée, les gens qui l’ont vécue sont réveillés par des cauchemars. Parce que la guerre elle-même est un cauchemar.
Qing : Regardez notre Terre, des guerres se produisent partout, entre pays, entre organisations, entre groupes ethniques, entre personnes... C'est un énorme cauchemar pour tous ceux qui aiment cette planète. Même si nous ne pouvons pas arrêter tout cela, la guerre n'est pas la seule voie  en ce monde.
Dummy toys coverAhasverus : « War Is Nightmare » a-t-il été réalisé dans les mêmes conditions que « Not A Puppet » ?
Xiaoniao : Oui, ce sont tous deux des productions à bas coût, et nous avons été aidées par de nombreux amis. Nous les en remercions beaucoup !
Quin : Nous avons enregistré la guitare et la basse chez un ami, le chant et la batterie dans le studio d’un autre ami. Et nous avons eu recours au même mixage pour les deux albums car l'ami qui s'est occupé du mixage est un technicien exceptionnel et il nous a très bien compris. Nous avons fait de notre mieux. Et, heureusement, même s'il s'agit d'une production à faible coût, nous avons obtenu de bons résultats.
Qing : Les deux albums ont été enregistrés à Qingdao dans des conditions très simples. Nous avons reçu beaucoup d'aide et nous remercions tous ces amis.

Ahasverus : « War Is Nightmare » est bien plus hardcore que votre premier album. J'ai pensé au groupe de thrash metal Slayer en en écoutant cet album ! Quels sont les artistes qui influencent Dummy Toys aujourd'hui ?
Xiaoniao : Il y en a tellement... Monster Squad, Cheap Sex, Demerit, Crude S.S., Tragedy, etc. Ils ont tous une grande influence sur notre musique.

Ahasverus :  Comment avez-vous construit les dix pistes qui apparaissent sur le nouvel album et la pandémie a-t-elle eu une influence sur votre façon d'écrire les chansons ?
Xiaoniao : L'épidémie n'a pas affecté notre manière de créer. J'écrivais d'abord mes nouvelles idées et de nouveaux chapitres seule, puis on continuait à créer ou à modifier les morceaux toutes ensemble. C'est juste qu'à cause de la pandémie nous ne pouvions pas nous réunir chaque semaine. Je continue à penser que les meilleures idées naissent quand nous sommes ensemble.

Ahasverus : « Bus Of Death », avec ses choeurs, est un véritable hymne. J'imagine que le pit est en feu quand vous jouez cette chanson sur scène ! 
Xiaoniao : On a sollicité de nombreux amis pour enregistrer « Bus Of Death »  Je me rappelle encore de cet enregistrement... Même si les paroles sont tristes, c'est un très beau souvenir. Beaucoup de gens aiment cette chanson, et j'espère que de plus en plus viendront la chanter avec nous quand nous la jouerons sur scène à l'avenir.
Huanzi : J'aime aussi cette chanson. Elle est solennelle et remuante, et je me sens toujours en mouvement quand on la joue, il est facile de se laisser porter.
Quin : En fait, peu importe à quel point je me sens puissante ou pleine de colère quand je chante une chanson, dès que je commence à entonner « Bus Of Death » un immense sentiment de tristesse m'envahit

Ahasverus : Votre musique est agressive, mais j'ai été tout autant impressionné par les paroles de vos chansons, qui sont très élaborées. Loin du trip classique « Sex, drug, Rock N' Roll », vos textes sont explicitement humanistes. L'engagement fait-il partie de l'identité du groupe ?
Xiaoniao : Les paroles de chacune de nos chansons reflètent l'état d'esprit et les idées que le groupe veut exprimer. Nous voulons parler au monde, discuter de ce qui nous concerne, remettre en question et critiquer l'injustice, c'est ça qui nous motive.
Qing : Nos chansons reflètent toujours nos pensées.


« Do not believe in what you see!
With everything in their control
They made you be willing to live in dreams
The dreams that full of fuckin’ lies! »
Disaster


Ahasverus : Le sens d'un texte tel que « Disaster » est universel et pourrait s’appliquer à de nombreux régimes totalitaires, passés ou présents…
Xiaoniao : Oui, cela s'applique au passé comme au présent, et cela convient à n’importe quel régime. Face à un « fléau », on se retrouve piégés. On est en panique et on ne sait  pas où est la vérité ; et  la vérité paraît plus difficile à affronter que le fléau lui-même. Ce qui est terrible aussi c'est qu'à un moment donné tout sera oublié. Ca deviendra du passé, et il n'en restera plus que des phrases dans les livres d'histoire. Et quand surviendra le fléau suivant, les gens ne sauront toujours pas quoi faire...

Ahasverus : Dummy Toys commence à susciter de l'intérêt hors de Chine. Quels sont les pays où votre musique est bien reçue et comment percevez-vous cet enthousiasme ?
Xiao niao : En fait, nous ne savons pas dans quels pays nous sommes populaires, haha ​​! Mais quand nous avons tourné en Europe et au Rebellion Festival, au Royaume-Uni, tout le monde était vraiment enthousiaste. Nous étions très heureuses. Beaucoup de gens nous disaient qu'ils comprenaient ce que nous chantions et qu'ils s'y retrouvaient. Nous étions très émues. Cette fois-là peut-être que les gens étaient venus à notre show parce qu'ils étaient curieux de voir jouer un groupe chinois. Mais la prochaine fois, je crois qu'ils viendront voir notre performance parce qu'ils aimeront les Dummy Toys ! (Rires)
Quin : Beaucoup de gens m'ont dit après notre show : « Oh, on ne savait pas qu'il y avait des groupes comme ça en Chine, vous êtes tellement bons. » J'ai toujours apprécié ces compliments mais je leur ai assuré qu'il y avait beaucoup beaucoup de bons groupes en Chine.
Dummy toys 1DUMMY TOYS par Passenger 21
Ahasverus : En 2023, que signifie être un punk-rocker en Chine ?
Qing : Pour moi, le punk signifie aimer ce que l'on aime et lutter contre ce que l'on déteste.
Xiaoniao : Le punk est en fait une niche très spécialisée en Chine, et 2023 semble vouloir se faire encore plus difficile. Le punk devra trouver sa propre voie pour survivre.

Ahasverus : Qu'allez vous faire en 2024 et avez-vous des projets en Europe ?
Xiaoniao : Nos amis Rico et Anita commencent déjà à nous aider pour planifier une tournée européenne en mai 2024. Nous irons en Allemagne, en France, aux Pays-Bas, en Belgique, en Suède, au Danemark, en République Tchèque, en Pologne, et également sur un festival de musique en Espagne et au Royaume. On tournera pendant un mois.
Quin : Nous serons aussi à l'affiche du Rebellion Festival 2024 !

Ahasverus : Comment peut-on se procurer votre nouvel album en Europe ?
Xiaoniao : Nos disques vinyles sont désormais disponibles sur notre Bandcamp comme chez certains disquaires en Europe, voire à New York. La prochaine fois nous en emporterons quand nous irons jouer en Europe et nous vendrons nos albums après nos concerts !
Huanzi : Nos vinyles sont disponibles à l'étranger via Laibixi Records (Allemagne-Leipzig)、DIY Kolo Records (Pologne-kolo)、Genjing Records (États-Unis/Chine)、Tmom Records (Allemagne-Berlin).

Ahasverus :  Un grand merci, Dummy Toys, d'avoir pris le temps de répondre à cette interview.
Dummy Toys : Merci beaucoup !

Lerka-Jo - Lerka la bouillonnante

Le 21/11/2023

« Les peuples slaves sont nés avec la musique, elle les accompagne dans tout ce qu'ils font. »
Lerka joEn mars 2023 sortait « Je suis Lerka-Jo », un EP au gros son prometteur qui nous interpellait, écartelé entre des textes graves et des chansons festives construites à gros riffs autour de la bouillonnante Lerka.
Nous avons eu envie d'en savoir plus sur l'opus et sur le projet. Lerka a répondu à nos questions.

Interview réalisée par Ahasverus par mail et par téléphone entre octobre et novembre 2023. 

Ahasverus : Bonjour Lerka. Pour commencer, d'où vient ce nom de Lerka-Jo ?
Lerka : Lerka c'est le nom qu'on me donnait quand j'étais enfant. Ca qualifie une personne qui fait des bêtises. Jo, c'est un nom que j'avais dans mon voisinage, un ajoût que j'ai trouvé sympa à utiliser quand j'avais douze ans. Cette sonorité américaine, je trouve que ça fait plus joli.

Ahasverus : Faute de mieux, j'ai qualifié votre musique de punk fusion. Ca vous correspond ?
Lerka : Et bien le destin, comme on dit, le mélange des cultures, d’expériences diverses, ont créé notre style qui fusionne tous les genres musicaux. L’esprit de subversion personnelle, en tous cas, y est !

Ahasverus : Quels sont les artistes qui vous ont influencés ?
Lerka :  Adolescente en Ukraine, des artistes comme Kuz’ma Skryabin, Valentin Strikalo, le groupe T.a.T.U, Noize MC, m’ont fait une belle compagnie,  je les écoute toujours d’ailleurs ! En ce moment je passe également beaucoup de Kanye West. Enfin, Oxxxymiron, le rappeur russe, m'inspire énormément. Je préfère le rap russe au rap US, je le trouve plus... intellectuel ! Les rappeurs russes glissent pourtant aussi beaucoup de gros mots dans leurs chansons, mais  les gros mots, en Russie, font partie inhérente de la langue !

« Je ne pensais pas pouvoir écouter de Metal jusqu'à ce qu'il me traîne à un concert de punk où je me suis dit « Cette énergie, c'est ça en fait ! C'est cette musique que je veux faire ! »

Ahasverus : Quel parcours vous a conduit à Lerka-Jo ? 
Lerka : J'ai toujours baigné dans la musique. J'ai toujours connu mon père jouant de la guitare. Il n'était pas une journée sans qu'il ne joue un ou deux morceaux. Ma mère chantait aussi... Les peuples slaves sont nés avec la musique, elle les accompagne dans tout ce qu'ils font. J'ai été sur scène toute petite, la première fois à cinq ans pour jouer le rôle d'un ange. Puis pour chanter dans une première chorale, puis pour suivre des cours de pianoforte durant sept ans  —  mes soeurs et moi on jouait toutes du piano... Je ne voulais pas y aller au départ. Je pleurais. Ma mère disait que ça me servirait. Elle avait raison...
J'ai aussi participé à des compétitions de chant en Crimée, mais je n'ai jamais gagné (Rire). Puis il y a eu des soirées de reprises de Queen au collège, des concerts organisés par la mairie… La scène a toujours fait partie de ma vie, en Ukraine, et je donnais des concerts régulièrement. J'ai fait le conservatoire . J'ai commencé le piano à six ans, et le chant aussi. J'ai commencé à chanter dans une chorale Le professeur aimait ma voix. Il m'a proposé de suivre des cours de chant, ce que j'ai fait pendant cinq ans tout en poursuivant mes études de piano, jusqu'en 2014. C'est cette année-là que j'ai quitté l'Ukraine... J'avais à peine quinze ans quand je suis arrivée en France. Je ne savais pas comment m'y prendre pour continuer ce que j'avais mis en place en Ukraine, et j'ai donc pris un peu de retard. Je n'ai rien fait musicalement pendant cinq ans, car j'avais d'autres priorités : aller à l'école, finir mes études, apprendre le Français... J'ai repris la musique à l'âge de dix-huit ou dix-neuf ans. Aujourd’hui je suis heureuse d’avoir lancé le projet Lerka-Jo, et j’espère le developper au maximum avec les meilleures intentions et toute ma volonté.
Lerka jo 1Ahasverus : Le 24/03/2023 vous sortez l'album « Je suis Lerka-Jo ». Comment avez-vous construit les huit morceaux qui le composent ?
Lerka : La construction a été assez fluide. Le processus de la création musicale est ma partie préférée : avoir des idées qui survolent incessamment, les rattraper et les rendre concrètes, c’est la plus belle des choses. J'ai travaillé sur cet album avec Thomas, et nous avons eu une cohésion musicale et créative qui a permis aux huit morceaux qui composent cet EP de sortir l'un après l’autre à la vitesse de la lumière ! Pour ma part, même si j'ai composé au piano dès l'âge de onze ou douze ans, j'ai toujours besoin d'un intervenant, et Thomas m'a beaucoup apporté. Il a eu la base et le talent nécessaires. J'ai l'oreille musicale et la pratique du solfège, mais je manque de connaissances technologiques pour mettre en place des chansons, et c'est surtout dans ce domaine que j'avais besoin de quelqu'un. Je ne pensais pas pouvoir écouter de Metal, jusqu'à ce q'on me traîne à un concert de punk où je me suis dit « Cette énergie, c'est ça en fait ! C'est cette musique que je veux faire ! » Ca m'a parlé directement ! Limb Bizkit, Rage Against The Machine, c'était l'univers de Thomas, mais c'est désormais aussi mes références. Musicalement, « Je Suis Lerka · Jo » reste donc principalement le fruit des influences de Thomas, mais j'ai pu rajouter des choses qui me plaisaient. 

Ahasverus : Votre album commence par « Champagne », un titre festif, avec un clip tourné au bord d'une piscine. Placer ce titre en ouverture était une évidence ?
Lerka : J’adore l’été, et pour bien représenter ma personnalité c’était la seule réalité…. Soleil, eau (pétillante !), bikini… Vivre d’amour et d'eau fraiche ou de « Champagne » frais, c'est mon tube de l'été sans hésitation !

Ahasverus : Le virage de l'album, la claque, même, arrive avec le morceau « Je Suis Lerka · Jo ». C'est pour ne plus répondre aux questions que vous avez décidé de vous dévoiler dans un titre ?
Lerka : Oui, c’était clairement une réponse générale à tous… car au bout d'un moment c’est toujours les mêmes questions qui reviennent.  Cette chanson, « Je Suis Lerka · Jo », est une idée de Thomas, là encore, qui m'a suggéré d'écrire quelque chose en relation avec mon parcours. Ca ne me plaît pas de parler de mon parcours à des gens que je croise dans la rue et qui se montrent curieux parce qui'ls entendent mon accent, même si je comprends leur curiosité. Ce titre était l'occasion de leur faire une réponse collective. J’ai trouvé indispensable d’en parler fort et Thomas m’a encouragée  à écrire ces paroles. « Je Suis Lerka · Jo » est selon moi l'un des titres forts de l'album. Comme t’as dit : « Ça claque » !

Ahasverus : Quelles sont les langues utilisées dans les lyrics de Lerka -Jo ?
Lerka : En majeure partie j’utilise l’Anglais, le Français et le Russe pour l’écriture. Puis je rajoute les phrases en Ukrainien, et parfois en Italien pour arranger les rimes et les passages mélodiques, car selon moi l’Ukrainien et l’Italien sont deux langues chantantes. Pour le nouvel album vous verrez comment je mixe toutes les langues ensembles, telle une salade de fruits !

Ahasverus : Qui a écrit les paroles de l'album ?
Lerka : C'est moi. Thomas a apporté des corrections aux textes en Français. 

Ahasverus : Les thématiques que tu abordes sont très écartelées...
Lerka : Il n'est pas envisageable pour moi de rester sur une seule thématique. J'ai beaucoup d'idées qui ne sont pas toujours exploitées, mais qui restent dans ma tête et qui tournent. Parfois je veux faire quelque chose de festif, parfois j'ai envie de  parler de quelque chose de plus profond. 

Ahasverus : Ton parcours est-il une force pour ta musique ?
Lerka : C'est une force de vie, comme chaque parcours. Ce que je vis aujourd'hui même m'inspire pour de nouvelles chansons.
Lerka jo portraitAhasverus : Un mot sur la production de l'album ? 
Lerka :  Hahaha ! C’était ma première expérience dans l’industrie musicale, depuis j’apprends tous les jours. J’avoue qu’au début rien n'était facile, durant la production du disque j’étais extrêmement têtue… Je pense que je le suis encore, mais j’ai appris à faire confiance aux professionnels. Notre ingé-son Xavier « Goosh » Le Gouix à Loud Studio, s’est montré très indulgent et je l'en remercie, Et mince, à vrai dire y’a toujours des choses qui ne vont pas, mais on les surmonte a chaque fois et je suis très fière de ça !

Ahasverus : Fin 2022 vous jouez dans une soirée « Projection & Concert » organisée par l'IAATA (Information Anti-Autoritaire Toulouse et Alentours). Simple opportunité, ou c'était important d'en être ?
Lerka :  Je n’avais aucune idée qu’est ce que voulait dire l’IAATA, on s’est présentés car des amis nous ont demandé de jouer. On a fait le show, mais  on l’a pris comme une simple opportunité.

« En ce moment c'est l'écriture du nouvel album avec des amis musiciens. Cet album, on va l'écrire tous ensemble, et  ça va être super chouette ! »

Ahasverus : Vos projets dans les prochains mois ?
Lerka : Les concerts arrivent, je suis tranquille, pas de surcharge mentale, step by step... Puis l’écriture du nouvel album à déjà débuté, je travaille dessus avec des amis musiciens. Cet album, on va l'écrire tous ensemble, et  ça va être super chouette ! Je n'aime pas me répéter, je souhaite donc explorer des styles différents pour Lerka-Jo, par exemple rajouter du drum and bass, des sons électro, des choses plus classiques avec une jolie voix, même s'il y aura toujours du punk rock et du punk fusion. Je souhaiterais pouvoir tenir le rythme d'un EP ou d'un album par an. Je prépare aussi une tournée en Ukraine, pour dix ou quinze dates. Il est important pour moi d'aller porter cette musique hybride, faite de langues ukrainienne et russe, et de montrer qu'il y a des gens qui, même s'ils sont déracinés, portent encore leur pays dans leur coeur. Malgré la guerre, les gens n'ont pas arrêté de vivre ;  il y a toujours en Ukraine de la musique, des concerts... J'irai peut-être aussi en Italie... Pour l’année qui arrive, nous avons donc du boulot, et même beaucoup de boulot ; je recherche très activement des dates pour 2024. Ce serait certainement le moment pour prendre un directeur artistique et un booker pour développer le projet Lerka-Jo. Il faut se faire connaitre car il faudra défendre le prochain album, qui sortira au printemps 2024 si Dieu le veut.Lerka jo 3Ahasverus : Lerka-Jo sur scène, ça donne quoi ?
Lerka : C'est chaque fois différent, avec une énergie extra-explosive qui donne le sentiment de la fête éternelle, avec des ballons et des papillons, et bien sur le Champagne super friendly ! Une fois vue en concert = fan pour toujours ! Il y a un impact très positif sur scène, le lien avec le public est très puissant.
Lerka jo 2Ahasverus : Vous avez le trac avant de monter sur scène ?
Lerka : Je sais que le set est bien préparé, je n'ai pas le trac.

Ahasverus : Que trouve-t-on sur le stand de merch de Lerka-Jo ?
Lerka : Hihihaha ! C’est ma partie préférée aussi ! Déjà le logo de super-héro designé par Thomas fait comprendre l’authenticité de Lerka-Jo Si l'on rajoute des couleurs éclatantes ça donne le pur esprit du personnage ! Pour l’instant Lerka-Jo propose des t-shirts de toutes  les couleurs et des sous-vêtements white/pink  homme et femme… Et ce n'est que le début !

Ahasverus : Merci, Lerka-Jo, d'avoir répondu à mes questions...
Lerka : Merci, ça m'a fait plaisir de parler.

RUMKICKS (punk rock), Born Rude (27/06/2023)

Le 11/11/2023

Un instantané punk-rock frais comme un Ramones.
Par Ahasverus
Rumkicks band3Rumkicks est un groupe de punk rock qui a pris naissance en Corée du Sud aux alentours de 2019.
Les Séoulites ont construit leur succès à l'aide de singles et d'un EP (« Brutality », 2020) mais aussi d'une image, et c'est cette alchimie globale a permis au trio de se faire remarquer et d'exporter leur musique à l'international.
L'ascension ne s'est pas faite dans la facilité si l'on en croit ce que le groupe expliquait au magazine Devilution dans une interview de 2022 : « La Corée est un pays très conservateur qui ne vous permet pas de vous teindre les cheveux. Yeawon (NDLR : chant/guitare) porte une perruque quand elle va au travail, une perruque noire. Ici, au Royaume-Uni, il existe de nombreux tatouages. C'est illégal en Corée. » 
L'engouement du public est désormais acté et il a permis à Yeawon et à son gang de partager la scène avec des formations aussi réputées que Bad Religion et The Exploited.
En juin 2023 Rumkicks revenait avec un album intitulé « Born Rude ».
Rumkicks coverLa création de « Born Rude » s'est faite sous pression : 
« Normalement, nous écrivons une chanson lorsque nous avons une idée, expliquait le groupe à Devilution Magazine. Mais cette fois, nous avions une date limite pour l’album donc nous avons dû écrire de nouvelles chansons le plus vite possible. C’était une période assez difficile pour nous car rien ne nous venait à l’esprit. »
Rumkicks par nagoyaRUMKICKS par Nagoya
Pourtant les treize compositions signées Yeawon, dont nombre, déjà sorties en singles, ont été réenregistrées pour cet album, sonnent juste. 
Côté lyrics (en Coréen ou en Anglais)  la frontwoman a puisé dans les expériences personnelles du groupe. Ainsi « Don't Touch My Head » naît d'une anecdote de tournée, tandis que l'une des filles après un concert voyait un homme ivre tenter de toucher ses cheveux sous la douche. « Punk Is Nowhere », autre exemple, est une réponse à des attaques de haters reçues sur les réseaux sociaux.
Allant à l'essentiel, la formation coréenne délivre en trente minutes des chansons dont l'efficacité n'a d'égale que la simplicité, à l'instar des « Drinking Everyday » et « Rude Girl Oï » qui ouvrent l'album.

Les mélodies dégagent fluidité et énergie et doivent plus aux Ramones (« Punk Rocker », « Goodbye Song », « Punk Is Nowhere ») qu'à la pop punk cependant présente (« I Don't Wanna Die »). 

Qu'on ne se méprenne pas : parler de simplicité à propos des titres alignés sur ce  « Born Rude » n'a rien de péjoratif. A grands coups de « Oï » et de répétitions rythmiques, Yeawon développe un talent de hit maker certain et permet aux  Coréennes de réaliser un instantané punk-rock frais comme un  premier Ramones. C'est une pleine réussite qui ne connaît aucune perte et qui contribuera à parfaire la fanbase déjà conséquente des Rumkicks.

 

DUMMY TOYS (punk rock), War Is Nightmare (07/06/2023)

Le 01/11/2023

« Aucun des neuf morceaux présents sur cette galette ne veut relâcher la pression et arriver dernier. »

Dummy toysPar Ahasverus
Qinhgdao est une ville côtière de l'Est de la Chine réputée pour... sa bière ! Le groupe de punk-rock chinois Dummy Toys ne pouvait donc trouver meilleur endroit pour se développer au pays du Milieu.
Dummy Toys est un quatuor féminin. En 2020 il propose un premier album au titre clair : « Not A Puppet ». Les filles n'ont pas l'intention de faire tapisserie et elles balancent douze titres d'un punk-rock ramassé avec des morceaux courts pouvant se montrer extrêmement nerveux (« Adespota Thing »). Loin de se crisper sur son rocher, Dummy Toys tente même une approche originale avec une rythmique ragga sur le morceau « Anti Sweet Girl  ».

L'ouverture rappelle The Clash. Par ce trait et par d'autres 
propositions, « Not A Puppet » n'est pas sans présenter quelques similitudes avec la discographie de la formation britannique (« City Of Dead  » ), tandis qu'un titre comme « DMC Baby » nous ramène plutôt aux débuts de Blondie.

   
On trouve donc beaucoup de qualités dans le matériel des Dummy Toys, avec un premier long format particulièrement respectable qui peut aussi présenter un visage hardcore (« Flying Young Girl », « Mentally Deficient » ).
C'est sur ce côté hardcore qu'appuie Dummy Toys quand il sort son second album, « War Is Nightmare », le 07/06/2023.
Dummy toys cover« Peu importe que la mélodie ne sonne pas bien aux oreilles du grand public ou ne lui plaise pas assez, nous voulons simplement faire entendre notre musique fort sans avoir à en expliquer le sens », peut on lire sur le Bandcamp du groupe.
Avec des titres extrêmement vifs, le gang chinois ne peine pas pour faire entendre ses intonations à la Slayer ou à la Death Angel (« Stop Your Control », « Wake Up »).

Les nouvelles compositions sont faites d'une écriture très serrée, avoisinant généralement les deux minutes, et pas une piste ne passe au dessus des 03:18. Il semble qu'aucun des neuf morceaux présents sur cette galette ne veuille relâcher la pression et arriver dernier.
Dummy Toys réussit ainsi un album de punk furieusement efficace et hardcore (« Network Mob »), avec des slogans marquants (Do not forget / Do not forgive  — Disaster). D'ailleurs le groupe assure : «  Même si nous savons qu'il n'y a pas grand chose à changer, nous voulons quand même rester toujours éveillés. ».

« War Is Nightmare » est donc un album qui dépote, un concentré d'énergie punk beaucoup plus choquant que son prédécesseur, et la puissance dégagée par le songwriting force le respect. Ces ving-trois minutes suffisent  clairement à Dummy Toys  pour enclencher la vitesse supérieure. De même, elles suffiront à vous botter le cul. Une recommandation cependant : le son des plateformes de streaming peut présenter des faiblesses. Nous vous conseillons de privilégier l'écoute sur Bandcamp qui proposera une bien meilleure qualité : https://dummytoyspunk.bandcamp.com/album/war-is-nightmare

NOVA DOLL (grunge, stoner), Denaturing (29/09/2023)

Le 27/09/2023

Nova Doll est une jeune formation canadienne, formée en 2022 à Barrie, sur les bords du lac Simcoe, dans l'Ontario. Influencé par Kyuss, Queen Of The Stone Age ou High On Fire, ce projet est un brassage de différents genres musicaux tels que le stoner, le punk, le grunge, le sludge et le doom.
Nova doll band
Nova Doll a livré son premier album le 29/09/2023. Il s'appelle « Denaturing ». 
Noval doll artwork
Cette offre se veut une expérience, passant d'une saison à l'autre avec des morceaux accompagnés de sons de la nature. Chaque chanson parle de la mort sous un aspect différent : la mort d'une personne, la mort de l'innocence, la mort des relations ou la mort des saisons.
Ainsi le titre « Dénaturation » explore la dégradation biologique et chimique du corps humain après la mort tandis que « Dead Before I Knew It » traite de  l'expérience de perdre une partie de soi à cause des actions de quelqu'un d'autre et que « California Sunshine » explore un trip acide qui conduit à la tragédie .

Particulièrement garage, nu, punk et stoner, le son crasseux et saturé de Nova Doll renvoie aux balbutiements du Grunge et pourra vous rappeler les premiers efforts des Babes In Toyland et de L7 (« Waydown », « Denaturation », « Mabon »). Il conviendra à ceux qui cherchent un rock qui fait vibrer les murs.

SLEAZYZ (horror metal), Glitter Ghoulz From Hell (08/09/2023)

Le 25/09/2023

« Glitter Ghoulz From Hell », c'est quasiment une setlist que Sleazyz pourrait dérouler dans son intégralité lors de ses concerts, c'est vous dire si ça envoie...
Par Ahasverus
Sleazyz a livré ce mois-ci le successeur de « March Of The Dead ». On avait beaucoup aimé cet album de 2021. Son clip éponyme remarquable qui portait haut les couleurs de l'Horror Metal reste aujourd'hui encore parmi nos chouchous du genre.

Il était temps que les Troyens reviennent sur le devant de la scène ; c'est chose faite avec « Glitter Ghoulz From Hell », leur nouvel opus. Il est présenté dans un artwork sympa qui annonce bien la couleur de cet album inspiré par le cinéma horrifique vintage.
Sleazyz cover
Remonté comme un coucou suisse, Sleazyz retrouve ses marques dès l'amorce de sa galette. Ses lignes vocales, aussitôt efficaces, semblent d'abord taillées pour chatouiller la fosse (« Monster A Go Go », « Down », « Life Will Never Be The Same »). En prise directe, « Necromancer » et « Voodoo Dance » mettent la gomme sur le côté punk du répertoire des Troyens. Ici, l'univers de Sleazyz, bien identifiable, semble devoir tout autant à Alice Cooper qu'à Nashville Pussy. Les riffs sont efficaces et gras, le chant de Fred est solide et plein de gouaille, bien soutenu par des backing vocals en phase et  dosés intelligemment. La guitare lead s'entortille (« Satan's School For Lust ») ou nous fait le coup de la Mère Talkbox (« Hellhouse »). L'ensemble déroule son câble sans en faire des tonnes, usant parfois d'un son cru fort à propos (« Voodoo Dance »). Sleazyz envoie maintenant ses chansons comme des confettis sur un pit. Il vise l'effet immédiat, sans se cacher (« Party Is Not Dead ») capable qu'il est d'écrire des morceaux de bon vieux rock N' roll en toute simplicité (« Bag Of Bones », « Life Will Never Be The Same »). Et ça marche ! C'est efficace comme une allumette et réjouissant, et « Glitter Ghoulz From Hell » présente quasiment en dix pistes une tracklist que Sleazyz pourrait dérouler dans son intégralité lors de ses concerts... C'est vous dire, tout de même, si ça envoie !
Une réussite, incontestablement.

ASK YOUR MOM (punk metal), Y Mettre Un Terme (11/09/2023)

Le 17/09/2023

Ask Your Mom a un avenir sur la scène française, il devrait y trouver sa place rapidement.
Par Ahasverus
Nouveau venu sur la scène française, ASK YOUR MOM est une formation originaire de Lozère qui fait ses premiers pas en 2022. Elle propose en cette année 2023 l'EP « Y Mettre Un Terme », livré dans un artwork de Milldrin.
Ask your mom cover
Un premier opus fait d'urgence punk et de puissance métallique qui a pour spécificités un chant en Français et surtout l'utilisation d'un harmonica.
Il s'agit d'un cinq titres long d'un peu moins de vingt minutes à propos duquel le groupe déclare : 
« Une première étape pour notre jeune groupe. Nous sommes fiers de cette première galette qui retrace les premières compos du groupe . Nous avons souhaité jouer un style qui mixe toutes nos influences et non pas nous orienter vers un seul style. L’harmonica et le chant en français ont été un choix pour créer notre identité propre . Une première étape est franchie et nos nouvelles compos nous motivent pour vous proposer, à terme, un album plus complet . »
Si Ask Your Mom est nouveau dans notre paysage sonore, ses membres ne sont pas inexpérimentés. Implantés en tant que musiciens (BDX, Jackals, Aquilon, RC710), ils ont également contribué à la diffusion des musiques amplifiées (association Nawakstyl, Nuclear Festival).
Profitant de son savoir-faire, c'est donc le groupe, par le biais de son chanteur/harmoniciste Serge Menalt, qui a pris en compte l'enregistrement et le mixage de « Y Mettre Un Terme », tandis que le mastering était confié au Fatlab Studio (Scarlean, Bengal).
Ask Your Mom se fait convaincant dès les premières minutes de son EP, dans un mélange de metal, de punk, de hardcore, avec des riffs puissants et des textes critiques  tournant autour de l'écologie, des « professions non essentielles » ou de la guerre en Ukraine. Ils retiennent l'attention et se voient parfaitement défendus par la diction groovy et emportée de Serge Menalt. L'apport de son harmonica, traité en lead, est un véritable atout qui démarque notablement des compositions comme « Y Mettre Un Terme » ou « Ukr'Haine ». Côté mélodie, des morceaux comme « Fils De » sont à l'évidence calibrés pour solliciter le pit. On sent que ce groupe à potentiel a mûrement pensé sa musique avant de la coucher sur sillons, et ces premiers pas discographiques en sont d'autant plus convaincants. Au vu de ce qu'il démontre depuis son lancement, on prend le pari qu'Ask Your Mom a un avenir sur la scène française ; il devrait faire sa place rapidement.
L'album est disponible sur vos plateformes et sur le Bandcamp du groupe.

BAD SKIN MARK II

Le 19/08/2023

Bad Skin est un groupe québecois fondé par Tam-G.
Bad skin dope
Au milieu de la décennie précédente, la guitariste/chanteuse placardait dans les rues de Montreal une petite annonce visant à constituer un groupe de punk-rock féminin. Caro, Léa,  Cloee répondaient à l'appel.
En 2017, après un EP très prometteur, les riot girls concrétisaient en balançant l'album « Pussy Power », porté par le single-clip « All The Drugs ». Un titre dans la lignée des L7, l'un des totems de nos Canadiennes. 

Les années suivantes voyaient Bad Skin bousculer son line-up. Chloée (guitare) et Léa (basse) quittaient l'aventure. Tam-G conservait son poste de chanteuse/guitariste tandis que la multi-instrumentiste Caro sortait sa guitare, laissant ses baguettes aux bons soins de Christine. Aurely attrapait la basse. Le nouveau line-up se faisait les dents en 2020 en jetant une cover du succès du groupe de pop Aqua, le fameux « Barbie Girl ».
Avec cette mark II, le punk des Bad Skin prenait une tournure différente. L'écriture de Dope s'affirmait en français. Les filles invitaient Vincent Peake (GrimSkunk), l'un des tauliers de la scène rock québecoise, qui se prêtait volontiers au jeu des Montréalaises sur un « J'aurais Pu T'Aimer » formidable et énergisant. 

L'EP « The Heartbreak Tour » reprenait ce morceau et officialisait l'acte de naissance du nouveau line-up de nos punkettes qui s'éloignaient du « Live Fast Die Punk »  des débuts, n'hésitant pas à insuffler à leur musique une tonalité pop-rock acidulée. Ce « Completely Insane »,  qui voit Caro, l'autre pilier des Bad Skin, prendre le chant lead sur le refrain, en témoigne.

En 2023, Bad Skin, toujours très en forme, honore quelques festivals et ouvre en août au Québec pour le groupe Bad Religion.
Côté écriture, Tam-G confirme le cap et reprend sa plume pour un single-clip en Français. « Je M'en Fous », assure-t-elle. On la connait suffisamment pour nous porter garant de sa sincérité !

MATW, Save the World (single)

Le 07/07/2023

MATW  (Me Against The World) sortira « Through The Looking Glass», son nouvel EP, le 08/09/2023.
MATW accompagne cette annonce d'un premier single-clip, « Save The World ».

« Save The World » parle de la manipulation des médias, de la corruption, et de la prise de conscience générale.
Les médias et lanceurs d'alertes sont témoins des dérives quotidiennes du monde. Certains essaient d'alerter le public, aussi bien sur l'inaction climatique que sur la dérive des gouvernements et les problèmes sociaux. Peu importe la façon dont ils s'y prennent, le public préfère détourner le regard (ce qui fait écho au récent film Don't Look Up). 
Dans le clip, l'un des membres du groupe rentre chez lui et allume la télé. Il tombe sur un présentateur qui perd les pédales. Il fait des apparitions et lui crie dessus afin d'essayer de lui faire passer son message. Puis dans sa salle de bain, il allume sa radio et est confronté à un animateur radio qui agit de la même manière. 
Originaire de Marseille, MATW (Me Against The World) propose un concentré d’énergie au style hybride, alliant Punk, Heavy et Hardcore, et dont les textes relatent des tourments de l’humanité.  Il puise dans ses diverses influences (Four Year Strong, A Day To Remember, The Offspring et Avenged Sevenfold) afin de construire un son et un style qui lui sont propres.

LERKA-JO (punk/fusion), Je Suis Lerka-Jo (24/03/2023)

Le 27/06/2023

Lerka-Jo, c'est pour du vrai. On n'attendait pas cette artiste au potentiel digne d'une grenade dégoupillée.

Par Ahasverus

« Champagne is fantastic for your brain ! » 
C'est Lerka-Jo qui l'affirme, avec modération, bien sûr !
La pochette psychédélique plutôt kitsch présente une jeune fille assez gironde (mais rien à voir avec le département, Lerka-Jo est Toulousaine !) aux lunettes rouges et à la tenue jaune et noire,  impossible abeille sur un fond zébré de bleu plus ou moins sombre.
Lerka jo
Son logo rose avance en chasse-neige. Pousse devant ! Je passe !
C'est le premier album de Lerka -Jo, un huit pistes de vingt-cinq minutes au titre incontestable : « Je Suis Lerka-Jo ». Il succède à un double single sorti en 2022. Et il est disponible depuis le 24/03/2023.
Yep ! Pétillante comme  ce champagne qu'elle célèbre en introduction de son huit pistes, Lerka-Jo propose un punk-rock d'abord festif . Il vous met d'autant mieux la tête à l'envers que la jeune fille égrène ses paroles débridées au bord d'une piscine, dans une « swimming pool session » aussi minimaliste que sa tenue.

Elle est pas belle la vie ? Cette légèreté est comparable à ces bulles de champagne qui savent si bien nous mettre du baume au coeur.
« Cringe Boom (Hard Step) », en seconde place, écrase la pédale façon hip hop. Gros riffs et chant rappé, mais la musique heavy est cependant brisée par d'imposants claviers. Les langues s'entremêlent, sans qu'on parvienne à les identifier toutes.
Troisième piste. Vous y êtes ? Mine de rien, Lerka-Jo vous a emmené dans les cordes. Maintenant vous allez ramasser ! Ca se passe du côté des lyrics. Gauche ! Droite ! Gauche ! 
« Il était une fois dans une ville lointaine / La plage, la fête, le vin, on imagine à peine / Là-bas avant l'orage, le soleil brillait / Là-bas avant la rage, les voisins s'aimaient. »
Gauche !
C'est que Lerka-Jo est Ukrainienne. Elle est arrivée en France à l'âge de quatorze ans. Sans sa famille. C'est le drame d'une vie, que l'Administration résume en deux mots : « mineure isolée ». C'est ça l'histoire qui vient saloper votre dance floor. 
Tu peux ranger le champagne et les cacahuètes, Robert, c'est mort... « Je suis Lerka-Jo » est l'explication de texte que tu n'attendais pas, et elle a un double des clés. Elle parle Français avec une pointe d'authenticité collée au bout de la langue. C'est ça, l'accent qu'on avait pressenti mais pas identifié.
Son pays, Lerka-Jo, « c'était l'Ukraine, mais maintenant c'est la Russie / Où il fait très froid, mais on boit, y a pas de souci. » 
L'art du débotté, on n'avait rien vu venir.
 La jeune fille au bord de la piscine est partie se changer. Elle a prévenu : les interrogatoires, ça la gonfle autant qu'un contrôle d'identité : aux « Qu'est-ce que tu fais là ? Tu parles bien, tu as galéré ? / Tu fais des études ? Et la France, ça te plaît ? » Elle concède : « Quand on me pose des questions c'est rarement très marrant. ». 
« Je suis Lerka-Jo » est incontestablement le titre- phare de cet album. On ne saura plus le regarder sans son éclairage.
« Citrus On Mars  » voudrait calmer le jeu. Il change de sujet : « J'ai voulu sortir toutes les ordures / J'ai pas vu que tu étais caché dedans ». La multiplication des langues brouille les sens. Mais la musique est claire, le clavier obsédant, le riff heavy. Puis l'ambiance drum & bass s'installe sur « Mars5SF ». Grosses guitares toujours, quoiqu'on reste cette fois à la porte du texte. On le regrette, depuis qu'on connaît désormais la portée pratique du missile Lerka-Jo.
« Infractus » (sic) s'impose en titre fort avec un texte qui ferait presque passer la musique au second plan, prouvant que « Je suis Lerka-Jo » n'était pas un one-shot.
« Pornagraphia » dévale ses 02:17 comme une caisse à savon. Unstoppable !
« King Kong » clôture l'album sur un claquement de doigts dans une ambiance hip-hop. Son chant est en Anglais. Son accélération très rock trouve son souffle et conclut l'album efficacement.
Au final, on ne l'attendait pas, cette artiste  au potentiel digne d'une grenade dégoupillée. Et certes pas une grenade à plâtre !
Lerka-Jo joue pour du vrai. Il serait dommageable de ne pas l'écouter. Elle sera à L'International, 5/7 Rue Moret, Paris XIème, le 12/10/2023. 
« Je Suis Lerka-Jo » est disponible sur toutes vos plateformes.

Le coin du Youtubeur : A La Fin Des Nuits - Krav Boca (documentaire)

Le 25/06/2023

« Ils sont tous magnifiques, c'est des gens qui n'ont rien et qui donnent tout. »
Camille Garcia-Rennes structure son récit loin des clichés rock N' roll, donnant la priorité à la sensibilité de ses personnages aux parcours entremêlés.

Par Ahasverus

Krav Boca, le groupe de punk à mandoline, a mis en ligne gracieusement le 18/06/2023 le long métrage « A La Fin Des Nuits ».
Krav boca movie 1
Réalisé par Camille Garcia-Rennes, ce documentaire de 2021 a été projeté dans plusieurs salles françaises, grècques et italiennes avant d'être publié le 18/06/2023 sur le Youtube du groupe.
Long de 80 minutes, « A La Fin Des Nuits » suit Krav Boca en tournée tandis qu'il partage backstage, entre deux extraits live, sa philosophie et ses galères dans un rockumentaire  qui nous permet peu à peu d'entrer dans son intimité.
Entre départs et retrouvailles, le groupe de punk/rap, qui a fait de l'engagement sa raison d'être, sillonne les pays du bassin méditerranéen, de concert en concert, de squat en squat, de cause en cause :
« On a joué à Bordeaux, dans la fac occupée. La tension, c'était ouf ! »
Quitte à organiser des concerts sauvages, branché sur n'importe quelle source d'électricité, avec la musique pour barricade : « On ne va pas attendre qu'ils nous donnent l'autorisation : on a envie de jouer, on joue ! »
Mais les causes ne manquent pas, et toujours, il faut s'en aller...
« Quand tu bouges autant, tu es là juste un certain moment avec les gens, mais tu dois tout le temps repartir. Tu combats à leurs côtés à un moment donné mais après tu dois les laisser à leur lutte, parce que toi tu sais que d'autres luttes t'appellent. »
Sur la route, Krav Boca se sent famille plutôt que groupe : « On n'est tous super différents, c'est le groupe qui nous rassemble ! ».
Il réfute tout rêve d'argent, tout désir de gloire, préférant suivre ses idéaux : 
« On ne verra jamais le groupe comme un taf. Il n'y a pas de thune en jeu ici. Ca n'empêche qu'il y a des soirs où chaque pièce compte. Des fois c'est pour aider un pote qui sort de prison, ou un collectif de sans papiers. »
Le groupe précise ses ambitions :
« Partager des moments avec les gens et vivre avec eux, c'est pour ça qu'on fait de la zique. C'est pas pour aller dormir à l'hôtel le soir, jouer dans des salles lambda sans âme, où tout est blanc, propre, aseptisé. Tout ça c'est pas nous ! »
Les kilomètres s'alignent sur une route faite de rencontres, de spectacles, tandis qu'un des chanteurs masqués confie : « Je ne me suis jamais senti aussi vivant et aussi libre que quand j'avais cette putain de cagoule sur la tête. »
Peu à peu, la réalisation trouve son rythme, tire son fil rouge : le camion. Ce fameux « Camtar » auquel le collectif rendait hommage dans l'album « City Hackers » !

Car aussi vrai que l'explique le clip, la machine tombe en panne plus souvent qu'à son tour, et Krav Boca est à sa merci, tandis que, d'une panne l'autre, c'est l'homme qui s'irrite :  « Est-ce que tu as d'autres sujets de conversation que Krav Boca ? »
Camtar est leur moteur, et quand il lâche arrive le temps des questions et des remises en cause : « Sans ce groupe je ne suis rien. Ca me prend tout. Je ne peux plus continuer comme ça » ; « J'en suis arrivé à un stade où je suis comme un drogué : j'ai besoin de ma dose pour arriver à survivre, mais il n'y a plus aucun plaisir derrière. »
D'utopie en dystopie, on se dit pourtant « on aura touché ça, et c'est magique », avec la conscience que ça finira un jour, mais que ça valait mieux que d'aller pointer. D'ailleurs, « la musique est la seule chose qu'on sait faire... »
Laissant venir peu à peu son sujet, Camille Garcia-Rennes conduit son road-movie à la manière d'une infusion. Loin des clichés Rock N' Roll, il met en évidence la sensibilité de ses personnages aux parcours entremêlés, courant après un idéal et se cognant parfois aux réalités. Le traitement nous permet peu à peu de faire notre le regard de l'un des membres du groupe sur ses camarades  quand il estimait : « Ils sont tous magnifiques, c'est des gens qui n'ont rien et qui donnent tout. »

Krav Boca a sorti « 6AM », son dernier EP, le 31/05/2023.
Il sera sur la route tout l'été.

Krav boca summer tour 2023

EPIQ ET PUNK

Le 27/01/2023

Le trio de punk-rock tribal EPIQ a présenté un extrait de son futur album qui sortira le 03/03/2023 chez Mrs Red Sound et PaDaM.
Cet opus, dont l'artwork devrait être dévoilé prochainement, s'intitule  « Pas Bravo La Viande », et c'est également le titre du premier et excellent single clipé. 

Brassant world music et punk-rock, EPIQ, fondé en Charente en 2012, dont le batteur n'est autre que Matgaz de Mars Red Sky, mélange basse, batterie, balafon et chants traditionnels africains.
Si la base du trio est instrumentale, le futur album recevra néanmoins le concours d'invités atypiques dans le milieu du punk-rock, tels Abdoulaye Dembélé qui fait une intervention saisissante pour ce « Pas Bravo La Viande » ou Lassina Coulibaly sur le titre « James Krin ».
La tournée d'EPIQ sillonnera tous les coins de l'hexagone.
Epiq tour

THE BOBBY LEES, Bellevue (07/10/2022 - chronique)

Le 27/11/2022

The Bobby Lees frottent leurs cordes jusqu'à dézinguer tout un pit.

Quatre mois seulement après l'EP « Hollywood Junkyard », The Bobby Lees remettaient le couvert avec :

« BELLEVUE »

The bobby lees artwork
Un treize pistes de trente-et-une minutes, soit une durée moyenne de 2:38 par morceau !

Un album partiellement réchauffé puisque les quatre titres de l'EP « Hollywood Junkyard » sont intégrés à ce nouvel opus (dont un lifting sous speed d'un morceau de The Waterboys qui, je vous le livre pour l'anecdote, fit le bonheur de la saison 3 de Miami Vice en 1986).
Réchauffé ne veut pas dire tiède ; ne boudons pas notre plaisir : The Bobby Lees portent leurs compositions à ébullition !
D'autant que « Bellevue » est produit et mixé par Vance Powell (Jack White, Chris Stapleton) au Sputnik Sound de Nashville. « Vance a aidé à transformer certaines des pistes en quelque chose que nous n'aurions jamais pu faire par nous-mêmes », confesse le groupe.
Pete Lyman (Tom Waits, Rival Sons) s'est chargé du mastering.
Composé durant la pandémie, « Bellevue » se veut plus ouvert que ses prédécesseurs et fait dire au groupe qu'il prend des risques et fait « des choses musicalement plus étranges que par le passé ».
Si la musique est collective, les paroles sont signées Sam Quartin (chant, guitare).
Et puis « Bellevue » c'est également neuf morceaux inédits qui déboulent à fond avec la chanson-titre.

Elle donne le ton d'une galette qui n'hésite pas à envoyer ses médiators au charbon, sous la barre de la minute trente. C'est efficace !
Garage et minimaliste, « Bellevue » ralentit parfois le temps d'un blues pouvant évoquer un Tom Waits qui se serait converti au grunge (« Strange Days »). Mais partout ils privilégient l'urgence, font cingler leur came avec insolence jusqu'à un final instrumental réussi.
The Bobby Lees vont à l'essence du punk-rock, ils y vont vite et ne laissent pas les chiens pisser après les roues. Ils ont les épaules pour devenir une référence, maltraitent les guitares, hurlent pour notre plus grand plaisir et frottent leurs cordes jusqu'à dézinguer tout un pit.
Instinctif et jubilatoire,  « Bellevue » déménage. Il s'écoute en boucle.
Soyez gourmands, on vous le recommande instamment !
« Bellevue » est disponible depuis le 07/10/2022 via Ipecac Recordings.

DEEP MERRIES, Worth The Run (clip - 2022)

Le 09/10/2022

Le groupe de punk-rock Deep Merries a profité de son passage aux USA pour réaliser un nouveau vidéo-clip du côté de Los Angeles (Venice Beach).

Deep merries
Les Lyonnais ont jeté leur dévolu sur « Worth The Run », la chanson titre de leur EP sorti en mai 2022.

Le Lien :

MADAM en concert à Paris

Le 06/10/2022

MADAM, sera à La Boule Noire le 18 mai 2023.

Madam boule noire
« On aime le fait que les gens viennent voir un groupe dont ils n'ont jamais entendu parler, et repartent en nous disant qu'ils ne s'attendaient pas à se prendre autant d'énergie dans la gueule. On aime ce qu'on fait, et on le fait avec nos putains de tripes. Ce qu'on veut, c'est que les gens sentent ça, et qu'ils voient le plaisir qu'on a à monter sur scène, à ressortir moites de sueur, la bouche pâteuse, avec une seule envie : recommencer... » disent les Toulousaines.
https://www.youtube.com/watch?v=XIuCl87Wx3Y
C'est le trio de garage rock parisien Gurl qui ouvrira les festivités. 
https://www.youtube.com/watch?v=83gT6zImyIg
La billetterie est déjà ouverte : 

Retrouvez « II », le nouvel EP de Madam, ici :

Et la tournée de Madam là :

Madam tour 1

YOU ME AT SIX - No Future? Yeah Right (single - 2022)

Le 14/09/2022

You Me At Six a présenté le 13/09/2022 un tout nouveau single intitulé « No Future? Yeah Right » via le label français Underdog Record / AWAL Recordings.


Doté d'un refrain élancé et provocateur, ce tout nouveau titre de pop punk voit la participation de  Rou Reynolds de Enter Shikari.
You me at six featROU et JOSH © Tom Pullen
Josh Franceschi, chanteur de You Me At Six, pécise : « No Future? Yeah Right est une chanson qui se concentre sur la rupture de la chaîne d’un cycle négatif. Parfois, nous nous trouvons sous le charme de l’insécurité des autres et si vous laissez les gens vous blesser, ils le feront. Rien n’est plus décevant que de découvrir les vraies couleurs de quelqu’un et leur obscurité. Amener notre ami de longue date, Rou, à prêter ses compétences à notre angoisse et à notre défi a rendu la chanson beaucoup plus profonde. »
You Me At Six a annoncé la sortie de « Truth Decay », son huitième album, à l'horizon 2023.
You me at six band
YOU ME AT SIX © Freddie Stisten

TARAH WHO? et FAUL - Yay Or Nay (single - 2022)

Le 12/09/2022

Les Françaises de Tarah Who? ont eu la bonne idée de s'associer aux Espagnoles de FAUL le temps d'un single-clip ravageur intitulé « Yay or Nay ».
Tarah who faul
Des lyrics en Anglais, en Espagnol et en Allemand (et puis un mot de Français nous a-t-il semblé sur la fin ?) aussi complémentaires qu'une lettre et son timbre  pour une sorte de « Should I Stay or Should I Go »  revisité (pour l'écriture) dans une sonorité punk-rock qui peut rappeler L7 (pour la musique).

Encore une jolie collaboration pour nos expatriées qui s'étaient déjà acoquinées voici sept mois avec le duo brasilo-britannique (anglo-brésilien ?) Yur Mum.



 

MADAM fait son Rodeo

Le 10/09/2022

Surfant sur la sortie de son EP II paru au matin du printemps 2022 (notre chronique ici), MADAM a dévoilé le 09/09/2022 un nouveau clip illustrant la deuxième piste de l'opus, le morceau « Rodéo ».

Madam détaille :
« Ce clip c’est une ode aux kilomètres qu’on fait entassées dans un camion, aux matelas qu’on déplace la nuit pour dormir ensemble, aux câlins qui précèdent le moment ou l’on monte sur scène. C’est aussi un remerciement aux personnes qui travaillent avec nous. Et puis, à tous les gens qui viennent nous voir de plus en plus nombreux aux concerts, qui nous suivent, nous soutiennent, et participent chaques jours à écrire les règles du Rodeo auquel nous avons décidé de participer.  »
Madam est sur la route. Voici le détail de sa tournée :
Madam tour 1

ANGRY SILENCE, « Strange Times Call for Strange Measures » (2022)

Le 18/05/2022

Angry Silence est un groupe breton basé dans les Côtes d'Armor. Il définit sa musique comme un indie rock nostalgique teinté de punk. Il cite pour influences Guided by Voices, Stereolab, Pavement, Sebadoh, Breeders, Pixies, Sonic Youth, Les Thugs, Cleaners from Venus, Sleater Kinney et Television Personalities. C'est le titre d'un morceau de ce dernier groupe qu'il a choisi pour nom.
Après une démo sortie en 2021, Angry Silence présente l'album « Strange Times Call for Strange Measures ».
« Strange Times Call for Strange Measures » est un douze pistes. Il est sorti le 01/04/2022.
La pochette de l'album a été réalisée par Bonjour Grisaille. Dans la suite de celle de la démo, qui présentait une photographie du grand-père de Manu (chant) durant son service militaire, celle-ci rend hommage à son père, disparu quelques semaines seulement avant l'enregistrement de l'album, tandis qu'il acheminait un container de fauteuils roulants à destination des déshérités du Pérou.
Angry silence cover
L'album a été enregistré en mai 2021, dans une grange, en une semaine (une journée par musicien) afin de mettre en avant une certaine spontanéité.
Avec douze plages de (punk-)rock direct, héritières d'une certaine scène française (Les Thugs, Les Dogs), Angry Silence oscille entre la liberté d'un The Clash (« The Battle Still Rages », « Time To Get Real ») et le son chaud et organique d'un Frank Black (« Pissing Rain »). Le social-punk qu'il propose claque efficacement, rock dans l'esprit, rock dans la chair. Parfois presque grunge (« My Mate Jeffrey »), saturant ses guitares (« Day in Day Out »), Angry Silence étonne par ses choix lorsqu'il sert un interlude instrumental ou lorsqu'il reprend un titre oublié de la soul de l'année 1967. Incontestablement, « Strange Times Call for Strange Measures » sonne juste, prenant résolument le parti des laissés-pour-compte et faisant le choix  de l'underground et d'une certaine marginalité pour distribuer sa musique. Authenticité est donc le maître mot de cet album comme de ce groupe de rock, et si l'intention vous séduit nous vous encourageons à les découvrir.
« Strange Times Call for Strange Measures » est disponible en formats CD, vinyle et cassette.
Découvrez l'album ICI.

Les Critiques :

  • On ne peut que saluer ce premier album du groupe, à la fois accessible, viscéral et sans concession, ce qui reste un équilibre pas toujours simple à trouver.
    ExitMusik
  • Strange Times Call For Strange Measures sonne vrai.
    MUZZART
  • On n’est pas là pour remplir les stades, juste exprimer certaines vérités crues et sans filtres apparents.
    Bretagne Actuelle
  • La musique d’Angry Silence dévoile un punk, qui, s’il continue de filer droit, n’a plus peur de lâcher la pression, de se faire plus doux, et d’intégrer une dimension pop.
    Positive Rage

Tracklist :

  1. The Battle Still Rages
  2. Another Sunday Night
  3. Our Place Called Future
  4. My Mate Jeffrey
  5. Day in Day Out
  6. Dark End of the Street
  7. Party's Over
  8. Brother
  9. Pissing Rain
  10. All Beauty Eludes Us
  11. The Best Place in the Sun
  12. Time to Get Real