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Le 18/10/2023
« Je suis prêt a tenter tout ce dont j'ai envie tout en gardant ma personnalité. »
Piero QUINTANA par Jessica Calvo Photographe
« Être seul c'est être libre », nous dit Piero Quintana à propos de son nouveau projet. C'est qu'il est en scène avec une guitare et une machine, pour le « Quintana Dead Blues eXperience ».
Des configurations, il en a testé plus d'une, en plus de vingt ans de discographie. « Chaque période de ma vie à eu son univers », poursuit-il en se tournant sur son passé, Quintana Roo, Liga Quitana... Puis il nous parle du présent, de l'album « Older »...
Pour le futur, on verra : il est temps de faire un point sur le cas Quintana...
Interview réalisée en février 2019 - actualisée en octobre 2023.
Ahasverus : Bonjour Piero Quintana. Tout d'abord vous souvenez-vous de votre premier émoi musical et du premier album acheté ?
Piero Quintana : Comme beaucoup de personnes de ma génération, je pense, mon premier disque et premier choc musical a été le fameux « Thriller » de Mickael Jackson en 1982, j'avais alors treize ans. Bien avant, mon enfance à baigné dans du Serge Reggiani, Paco Ibañez, Georges Moustaki et même Claude François et Joe Dassin !
Ahasverus : Comment est née cette vocation de musicien, comment avez-vous découvert votre première guitare et quel est votre parcours artistique ?
Piero Quintana : Ma grand mère, qui fût premier violon à l'orchestre de Chambéry, m'a « mis » au conservatoire dés l'âge de sept ans, pour étudier le solfège et la flûte traversière. Puis vers l'âge de dix-huit ans, un peu dégoûté par le côté rigide du classique, et plus intéressé par la musique du moment, comme Duran Duran, INXS et pas mal de groupes de rock espagnol, je me suis mis à la basse, pensant (à tort) que c’était l'instrument le plus facile pour faire du rock et avoir un groupe rapidement. Je ne me suis mis à la guitare, en autodidacte que bien plus tard, à l'âge de trente-deux ans. Au départ, cet instrument ne me servait qu'à m'accompagner, puis le temps est passé, et avec les progrès, j'ai commencé à lui donner une plus grande place, comme dans Quintana Dead Blues eXperience. Dans plusieurs de mes projets, j'ai mis aussi un peu de flûte traversière et de l'harmonica, mais mon instrument principal reste le chant.
Ahasverus : Dans une interview à Virgin Radio en 2014, vous disiez faire « le grand écart entre Dépêche Mode et Nirvana ». Aujourd'hui comment définiriez vous votre univers ?
Piero Quintana : Ce n'est pas original ce que je vais dire, mais c'est toujours difficile de définir son univers et d'y mettre une étiquette. C'est pour ça que j'aime dire que je fais le « grand écart » entre Dépêche Mode et Nirvana. Je suis fan de Dave Gahan et de tout ces rythmes electro mélangés à ces riffs de blues comme dans « Personal Jesus » ou « I Feel You », et j'ai aussi toujours aimé cette folie dans Nirvana, ce côté crade, sauvage et imprévisible. S'il faut donner d'autres noms d'artistes, je suis très certainement influencé par ce que j'écoute ; Black Rebel Motorcycle Club, Iggy Pop, The Rolling Stones, The Kills, Triggerfinger...
Piero QUINTANA par Jessica Calvo Photographe
Ahasverus : Où trouvez-vous votre inspiration musicale, et quelles thématiques aimez-vous aborder ?
Piero Quintana : Dernièrement, j'essaye d'écouter plus de Blues, des choses plus près des racines, plutôt que des musiques déjà digérées et transformées, afin de m’imprégner de l'essence et d'y mettre ma propre personnalité. Depuis l'album « Older » de Quintana Dead Blues eXperience, je travaille des titres avec Rémi Guirao (Arabella) qui me permet d'avoir un autre angle de vue sur ma musique ; il me propose des morceaux « sur mesure » que l'on travaille ensemble. Je cherche quelque chose de plus direct et de moins produit, pour cela j'épure le plus possible les morceaux et j'y mets l'essentiel, pour que ça soit plus lisible et émotionnel. Au niveau des textes, les thèmes abordés sont souvent des ressentis personnels sur mon histoire, des états d'âmes que j'essaye de retranscrire le plus sincèrement possible.
Ahasverus : Les textes de vos derniers opus sont en Anglais. Cette langue correspond-elle mieux à la musique que vous créez désormais, ou vous n'excluez pas de revenir aux textes en Français ou en Espagnol dans des productions postérieures ?
Piero Quintana : J'écris en Anglais, car effectivement j'ai la sensation que ça se prête mieux à cette période musicale. Auparavant, j'ai toujours chanté en Espagnol et j'ai défendu cette langue, car le rock « en » espagnol a le droit à sa place. Beaucoup s'imaginent que le « rock espagnol » c'est forcement avec de la guitare flamenca ou des mélodies andalouses, que c’est soit du Ska-P, soit style Gypsy Kings (qui sont français soit dit en passant !). En France, c’était à la fois pas facile d'être un groupe de rock espagnol dans ce milieu fermé, et en même temps une force et une originalité ; on jouait de partout, on était différents et on laissait une trace. En 2014, je me suis mis à chanter en Anglais après avoir fait une première tentative en Français avec un nouveau titre qui n'aboutissait vraiment pas. Après plusieurs jours de recherche, j'ai tenté le même morceau avec un bout de texte en Anglais et j'ai eu une révélation ! C’était « These Mornings » (De Novo 2014), et j'avais l'impression d'être Dave Gahan ! haha ! Mais aujourd'hui je ne me pose plus de question, si je dois revenir à l'Espagnol, sur certains titres, ça se fera, naturellement, et peut être même un jour en Français, je n'ai plus aucune règle.
« Je me suis retrouvé seul comme un con avec ma basse. »
Ahasverus : Depuis Quintana Roo , voici treize albums au compteur de votre discographie. Quatuor, duo, vous avez aussi exploré plusieurs types de formations. Pourriez-vous nous brosser l'histoire et les caractéristiques de vos divers projets ?
Piero Quintana : J'ai commencé la musique en groupe sérieusement avec Quintana Roo (nom d'un état du Mexique), en 1991, après plusieurs autres formations éphémères. C'était du Rock espagnol, fortement influencé par les groupes espagnols de la « movida », des années 80/90. On était quatre, deux guitaristes (Greg et Chris) et un batteur (jean H), et j'étais à la basse et au chant. C'est là qu'on a fait nos armes, c'est là qu'on a su qu'on serait musiciens avant tout. Pendant sept ans, on a joué dans toute la France et même quelques dates en Espagne. Puis, le groupe s'est arrêté en 1998 après trois disques. C'est là que je me suis retrouvé seul comme un con avec ma basse et que j'ai dû me mettre à la guitare pour m'accompagner, puis remonter un projet quelques années plus tard, en 2001, avec Liga Quintana. Le nom Liga à été choisi pour sa signification (Ligue), car après la séparation douloureuse de Quintana Roo, je voulais un groupe modulable, avec des musiciens qui entrent dans le projet, puis partent quand ils le veulent sans que le groupe ne meure, ce n'était plus « à la vie-à la mort » : c'était Liga Quintana, un collectif Quintana...
... Même si finalement l'histoire s'est répétée, nous avons vécu des moments énormes et sommes devenus comme des frères. Liga Quintana c'est des centaines de dates entre la France et l'Espagne, c'est quatre disques dont deux enregistrés en Espagne, c'est aussi « StarDiscount », un film. C'est quatre mecs (Les frères Tarricone, Benjamin et Simon, David Litavicki et moi) sans concessions qui font une sorte de rock electro-grunge, chanté en espagnol, sauvage et classe à la fois. L'histoire s'est arrêtée elle aussi, dix ans après, en 2011. Faire de la musique, tourner, c'est un peu maladif chez moi et j'ai toujours la flamme donc je décide immédiatement de continuer, mais seul cette fois-ci, avec différents projets, sous le nom de Quintana et sous forme de duos. Je compose l'album « El Mayor Enemigo » avec Tom Lopez en 2012. Un truc très perso et acoustique, basé sur les textes et des mélodies assez noires ; ma voix, une grosse caisse au pied, une guitare acoustique, une petite boite à rythme minimaliste, et Tom avec son vieux clavier Farfisa et une guitare électrique. Puis j'ai eu à nouveau envie de pression acoustique, d'un truc lourd, electro-rock, puissant et dansant, tout en restant en formule légère. j'ai donc réintroduit une groove box, comme on le faisait dans Liga, et j'ai composé « De Novo » (2014) et « 69 » (2016), avec ma guitare électrique et accompagné par Spike à la basse. Ces projets on été joués aussi de partout entre la France et l'Espagne, c'est là que j'ai vu que je pouvais pousser le délire plus loin et être plus radical ; « être seul sur scène avec une guitare a fond et une vieille groove box Roland MC909 ».
« Je sais aussi qu'un jour je remonterai un groupe, mais je ne me pose pas de question. »
Ahasverus : Vous vous produisez aujourd'hui, sous le nom de Quintana Dead Blues eXperience, un « One Man Rock'N Roll Electro Heavy Blues ». Est-ce à proprement parler une « expérience », ou se produire seul sur disque comme sur scène est-il choix durable du futur Quintana ?
Piero Quintana : En 2017, j'ai fait mes premières dates tout seul sous le nom de Quintana Dead Blues eXperience, pour différencier ce projet du précédent. j'ai choisi un nom à rallonge, pour noyer le poisson ! « Vu que je suis seul, je vais trouver un nom super long ! » J'avais déjà joué seul, auparavant, notamment en première partie de Christine & The Queen et de Gaëtan Roussel et sur quelques festivals, et l'idée, même si c'est flippant, me plaisait. C'est effectivement une expérience artistique et de vie, car je suis ouvert à tout, je suis prêt a tenter tout ce dont j'ai envie tout en gardant ma personnalité. Être seul c'est vraiment être libre, même si la musique est un échange et que la vie de groupe et de partage me manque parfois. Mais en réalité je ne suis vraiment pas seul, je suis très entouré, il y a Chris Martin (KNT Publishing) mon éditeur qui m'accompagne dans le développement du projet, ma compagne Jessica Calvo photographe qui apporte énormément à mon image à l'heure où le visuel est primordial, et beaucoup d'autres personnes. Je partage bien évidemment avec le public et les gens que l'on rencontre lors des tournées. Je sais aussi qu'un jour je remonterai un groupe, mais encore une fois, je ne me pose pas de question, quand, où, pourquoi...
« Ces opus sont ne sont que des prétextes. »
Ahasverus : Où peut-on écouter et se procurer vos albums ?
Piero Quintana : Les albums sont sur internet (Spotify, Deezer, etc), mais aussi en VPC, on peu les commander sur www.pieroquintana.com. Sinon, il y a pas mal de vidéos de tous ces groupes sur Youtube.
Ahasverus : Outre « Older », votre nouvel album sous le nom de Quintana Dead Blues eXperience, quel opus rrecommanderiez-vous à un lecteur qui voudrait découvrir votre univers ?
Piero Quintana : « Older » se rapproche le plus de ce que je recherche, des chansons avec une énergie Rock, un son un peu Stoner, un côté intense et sauvage, avec juste une voix, une guitare et une machine. Chaque période de ma vie à eu son univers, tout en gardant une identité forte. Mais je recommande aux gens de venir aux concerts, c'est là que ça se passe, je fais des nouveaux morceaux et des nouveaux disques juste pour pouvoir tourner et monter sur scène, ces « opus » ne sont que des prétextes en fait ! Ou au pire trouvez des vidéos live sur Youtube !
Ahasverus : Après l'Espagne, vous êtes actuellement sur les scènes françaises. Un mot sur la tournée du Quintana Dead Blues eXperience ?
Piero Quintana : J'ai fait près de soixante-dix dates en 2018, j’espère en faire autant cette année. J'essaye de jouer dans de meilleures conditions d'années en années, je joue partout, du petit bar à la grosse scène de festival. Venez aux concerts, je passe peut être près de chez vous cette année, surveillez les dates sur Facebook ou sur le site officiel !
Ahaasverus : Merci Piero Quintana de nous avoir accordé cette interview.
Piero Quintana : Merci à vous et à très vite sur un concert !
THERION - Troisième volet de la trilogie Leviathan en décembre 2023.
Le 18/10/2023
Nous vous l'annoncions récemment, « Leviathan III », le dernier volet du triptyque initié par les Suédois en 2021, est annoncé chez Napalm Records pour mi-décembre 2023.
En septembre 2023, Therion présentait « Twilight Of The Gods », un premier extrait du nouvel opus.
En octobre 2023, Therion revenait avec la lyric video, « Ruler of Tamag »,second single extrait du futur album.
Christofer Johnsson (guitares, claviers) expliquait :
« La chanson a été écrite par Thomas Vikström et moi-même, elle contient beaucoup d'influences moyen-orientales dans sa musique. Les paroles traitent du Dieu des Enfers dans la mythologie turque, Erlik. Certaines sont d’ailleurs chantées dans cette langue. J'ai collaboré avec Soner Canözer de l’ancien groupe de Metal symphonique turc ALMORA pour la traduction et la réécriture des paroles. La lyric video a été réalisée par Carlos Toro d'Abysmo Films qui a également tourné nos clips au cours de ces treize dernières années. »
En novembre 2023, les Suédois reviennent avec un troisième single-clip, une pièce de plus de huit minutes intitulée « Ayahuasca », nom d'une préparation hallucinogène d'Amérique du Sud utilisée par certaines communautés amazoniennes pour provoquer des transes.
« Le clip a été filmé en Amazonie, avec pour acteur un vrai chaman qui travaille avec l'ayahuasca. La chanson est la première que nous avons écrite dans le cadre des sessions d'écriture de la trilogie Leviathan » explique Christofer Johnsson.
« Leviathan lll » sera disponible le 15/12/2023 aux formats suivants :
> CD digipack 6 volets
> 2 vinyles noirs
> 2 vinyles de couleur argent - 500 exemplaires
> Die Hard Deluxe édition : 2 vinyles de couleur or / marbré + disque de feutrine imprimé avec l’artwork de l’album + 2 art prints (artwork de l’album et un artwork alternatif) - 300 exemplaires
> Lot : CD digipack + pendentif + tote bag + patch
> Lot : CD digipack + t-shirt
> Format digital
Ce nouveau Therion est accessible à la précommande ICI.
JELUSICK (heavy metal), Follow The Blind Man (29/09/2023)
Le 18/10/2023
Dino Jelusick n'a à l'évidence rien à envier à ses prestigieux aînés, David Coverdale et Jorn Lande.
Par Ahasverus.
Dino Jelusick est un enfant de la balle. Né en 1992, il passe ses premières auditions dès l'âge de cinq ans.
Il remporte à onze ans, avec « Ti si moja prva ljubav », une chanson de sa composition qu'il joue pour partie au piano, le concours junior de l'Eurovision à Copenhague en 2003. Il sort son premier album la même année et entame une série de concerts qui le conduiront de l'Europe aux Etats-Unis, et jusqu'en Australie.
2004. Dino a douze ans. Il est le plus jeune nominé au prix de musique croate Porin. Il se produit avec des géants tels que UB40 et Ronan Keating.
En 2005, il sort l'album conceptuel « Prošao sam sve ». Mais ses goûts le poussent peu à peu vers le rock metal, avec une prédilection pour les groupes des 80's.
En 2012, il fonde Animal Drive, groupe avec lequel il enregistre un album (« Bite! » - 2018) et un EP (« Back To The Roots » - 2019), avant que n'intervienne la séparation en 2020.
Dino ne tarde pas à être repéré par le gratin du métal international : le Transiberian Orchestra s'intéresse à lui dès 2016, George Lynch l'intègre à son groupe Dirty Shirley en 2018, et il rejoint Whitesnake au chant, clavier et guitare, en 2021.
En 2023, Dino revient en formation de combat sous le nom de Jelusick avec un album intitulé « Follow The Blind Man ».
Il s'agit d'un onze titres d'environ cinquante-trois minutes.
Autour de Dino, trois compatriotes croates :
A la guitare, Ivan Keller, qui a notamment joué dans « Fireball », avec lequel il ouvre pour Guns'n'Roses en Croatie en 2012. A la batterie, Marc Lepoglavec. Lui et Ivan ont notamment joué avec Marco Mendoza. Le bassiste Luka Brodaric complète la formation.
Jelusick met les choses au clair d'entrée de jeu avec un titre heavy, dynamique et moderne, « Reign Of The Vultures », qui n'est pas sans rappeler l'univers de Soto.
La voix est évidemment le point fort de l'album. Son talent est encore plus évident sur les ballades (« The Great Divide », « Follow The Blind Man », « The Bitter End »). Dino Jelusick n'a rien à envier à ses prestigieux aînés, David Coverdale et Jorn Lande. Avec des vocalistes tels que lui et Mehdi Khema (Carthagods), c'est une génération qui se tient prête pour assurer la relève.
Une production idéale met en évidence le jeu des instruments. La guitare et le clavier (Hammond) se passent le relais dans une parfaite complicité (« What I Want »), c'est le second point fort de cet album. Une légère touche orientale peut imprimer la mélodie (« Died »).
Les titres sont techniques, avec des orchestrations bien pleines et des interprétations très carrées. Ils oscillent entre une tradition à la Coverdale (« Died »), Coverdale/Page ( « The Healer »), et une modernité à la Soto/Carthagods (« Reign Of The Vultures », « Chaos Master ») qui se risque même à esquisser un growl (« Acid Rain »).
Un sentiment de déjà-vu peut poindre à la première écoute. Insistez ! La technicité des musiciens se charge de vous rappeler qu'on a affaire à un Monsieur au moins aussi capable que ses illustres prédécesseurs, et lorsque le songwriting déploie ses ailes, ce disque peut devenir formidable et se montrer capable de squatter la mémoire de manière pérenne (« Follow The Blind Man », « What I Want »).
L'album se referme en douceur avec « The Bitter End » en outro. Cette ballade épurée permet à Dino Jelusick de déployer tout son talent de chanteur.
C'est donc sans hésiter que vous suivrez cet aveugle (« Follow The Blind Man ») qui dispose de tous les ingrédients pour apporter du bonheur au fan de heavy qui bouillonne en vous : un son massif, une grande voix, un songwriting qui sait toucher à l'excellence, et des musiciens aguerris (guitare/basse/clavier/batterie) qui ne manquent pas de développer leurs idées.
Pour conclure, sachez que c'est également à l'aveugle, au moins le temps des fameuses auditions, que Dino Jelusick se retrouvera sur les plateaux de télévision, puisqu'il intègre le jury de la nouvelle saison de The Voice Of Croatia.
NATURE MORTE (post rock), Oddity (29/09/2023)
Le 17/10/2023
Il y a toujours chez Nature Morte quelque chose qui retient d'emblée l'attention.
Pour « Messe Basse » (2021), c'était cette vieille photo des années 70 dont le groupe faisait sa pochette d'album.
Pour « Oddity », son nouvel album, c'est cette confrontation immédiate entre l'univers sourd et feutré du shoegaze et la violence du metal extrême.
Les couleurs vives de la pochette nous avertissent très probablement que la musique est vénéneuse. C'est qu'il se forme, chez Nature Morte, une agglomération d'éléments à priori incompatibles entre lesquels le trio parisien ne choisit pas, un magma qui veut se déverser d'un bloc, telle la lave d'un volcan.
Comme le torrent de lave, « Oddity » est fascinant et sulfureux. Il s'avance en arythmie, parfois furieux, toujours menaçant.
Jamais dénué de beauté, l'album est exigeant et son post-metal ne s'appréhende qu'avec l'attention qu'on doit au diable lorsqu'il arrive au bal. L'ambiance magnétique alors vous gagne. « Oddity » vous inonde d'un climat fascinant.
Nature Morte porte le contraste en bandoulière tout au long d'un album beau et inquiétant, complexe comme un visage défiguré.
Ca et là percent des éclaircies, tels l'intervention de Cindy Sanchez (Lisieux †) sur « Here Comes The Rain », et l'inattendu « Banquet Overflow for the Mind House » avec son passage new-wave très The Cure.
Une reprise de Deftones clôture l'opus sans le dénaturer.
Nature Morte puise dans son passé, recycle les bases, mais affirme plus fortement sa singularité, démontrant sa capacité à porter plus loin sa croix. Réussissant l'alliance contre-nature de la ouate et du vitriol, il livre avec « Oddity » une oeuvre singulière. Sa force ne vous échappera pas.
Enregistré au Lower Tones Place Studio à Magency puis mixé et masterisé par Edgar Chevallier (6:33, Demande à la Poussière), l'album est disponible depuis le 29/09/2023.
C'est une sortie Frozen Records.
LIVE-REPORT DU "TRIBAL FESTIVAL 2023" (Peymeinade-06)
Le 17/10/2023
Par Dam'Aël
Dans un cadre idyllique en pleine pinède Daudet sur Peymeinade (06), espace naturel mais aménagé pour l'occasion, la Tribal Roch Association, qui vient d'ailleurs de fêter ses 22 ans d'existence, nous a proposé le 26 août dernier la 18ème édition du TRIBAL FESTIVAL.
Encore une fois, et plus particulièrement cette année, Marco Le Rolle a su tenir de mains de maître le projet 2023 avec un line-up varié et d'une qualité qui vous donne des frissons. A vous d'en juger!
Alcatrazz Official
OVERDRIVERS
Brutti di Fosco
Underground Therapy
Balls Out
En parallèle des cinq concerts qui décoiffent sans mistral, un stand de merchandising où il est conseillé de se procurer albums, t-shirts et autres en direct auprès des groupes, la restauration rapide pour ne pas flancher au vu de l'énergie libérée lors des heures de headbanging, de hurlements, à gigoter dans tous les sens, un stand de disques et même de bijoux artisanaux. Rien n'est laissé au hasard.
Balls Out
La lourde tâche d'ouvrir le festival revient à la formation niçoise qui est loin de s'en émouvoir de stress, tant son expérience des scènes commence à compter depuis 2016, date de sa formation. Les quatre membres mais aussi amis :
Pat Gioan: Chant / Basse
Pierre Pizana: Batterie
Sonny Micucci: Guitares
Yann Vautrin: Guitares
écument les scènes locales et nationales, Rock N' Eat, Elysée Montmartre, Hellfest et bien d'autres. Ce soir ils piétinent d'impatience pour nous livrer leur set de 8 titres, et je peux vous garantir que si les quatre garnements avaient pu arrêter le temps pour faire durer ce moment, ils ne seraient certainement pas gênés tant leur envie d'en découdre en première partie des Américains d'ALCATRAZZ, était perceptible. Pour ceux qui ont déjà vu cette formation, nul est de rappeler qu'elle sait sortir les crocs et piétiner les planches, une manière bien rockeuse de se faire plaisir et d'offrir au public un moment d'échange et de magie.
1. Back to Real Volume 1 : Get Dirty EP 2
2. Wet and Late Too Big To Handle EP1
3. Moaning Hard Let Me In (I Know Someone Inside) album
4. Get Dirty (Wild And Nasty) Volume 1 : Get Dirty EP 2
5. Hot Mom Volume 2 : Hot Mom
6. Let Me In (I Know Someone Inside) Let Me In (I Know Someone Inside) album
7. Hurricane Let Me In (I Know Someone Inside) album
8. Balls Out Too Big To Handle EP1
Le leader Pat GIOAN, chant et basse, a bien voulu répondre à quelques questions lors de cet évènement. Dam'Aël vous en livre le contenu dans cette vidéo :
Underground Therapy
Mené par Sarah et ses cris de rage revendicateurs, Underground Therapy prescrit son néo-rock en guise d'anxiolytique. N'oubliez donc pas votre ordonnance. On retrouve chez Underground Therapy des fondations 70's psychédéliques sur lesquelles le temps a laissé ses strates successives, et passant du quintet au quartet.
Le gros changement c'est le départ de 2 membres, nouveau bassiste avec Anthony qui change d'instrument, et l'arrivée de Corentin, derrière la batterie...
"On a tout réadapté en essayant de garder l'essentiel et le plus efficace des morceaux pour que ça marche à une seule guitare. La basse a pris plus de place en récupérant des mélodies de l'ancienne guitare, la guitare actuelle a gonflé son son et en même temps ça a permis à Tom d'avoir plus de place." : Anthony.
La formation a signé chez un booker, Pongo Booking, après avoir participé à un tremplin “Los Bambasitos” en novembre 2021 et y avoir rencontré José Garcia, le président de l'association.
Le quartet a délivré un set énergique, brutal mais rempli d'émotions, aux chansons vraiment cathartiques. La voix de Sarah voyageant avec aisance de la violence et l'explosion à la douceur et l'envoutement.
1. Imsomnia Neurosis (EP 20/12/20)
2. Dust
3. Abyss Fire Back (EP)
4. Deep Water
5. Shell Inédit du futur album
6. Donnie Darko Neurosis (EP 20/12/20)
7. Stupid Man Fire Back (EP)
8. Shadow & Light Fire Back (EP)
9. Same Old Story Inédit du futur album
10. Lighter Fire Back (EP)
Après les avoir découverts sur scène, Underground Therapy a bien voulu se prêter au jeu de l'interview qui a pris fin sous les watts du groupe Overdrivers qui prenaient place , l'interview des Toulousains ayant été réalisée après la prestation de Brutti di Fosco au changement de plateau :
Brutti di Fosco
Les Brutti di Fosco (originaire des Marches, né à Cingoli en 2016) jouent du Rock , contaminé par le Funk , le Folk et le Metal, car chaque membre vient d'un parcours musical distinct et a sa propre histoire à raconter. Une musique donc très colorée et rendue épique par la présence d'un instrument traditionnel, la Cornemuse. Il est dit que Fosco (qui manie aussi guitare, basse et piano), le leader du groupe, est l'un des meilleurs cornemuseurs italiens. Au fil des années, le son a évolué d'un son « celtique traditionnel » à une musique plus libre d'étiquettes, où l'esprit ludique du groupe émerge en impliquant le public dans son spectacle.
Fosco (Lorenzo Carducci) Cornemuse, sifflet, chant
Johnny Visciola (Giulio Fabrizi) Basse
Il Tropicale (Edoardo Leoni) Batterie
Don Vito De La Sierra (Lorenzo Marcelloni) Guitare lead
Frederick O'Giustu (Federico Stocchi) Guitare rythmique
A noter dans leur cursus musical, leur participation à la huitième édition de l' émission de talents Italia's Got Talent diffusée le 16 mars 2022 avec une jolie place en demi-finale.
1. Sette Quarti Estote Deformis (EP 2018)
2. Je Jacobites By Name Ye Jacobites by Name est une chanson traditionnelle écossaise
3. Liberi!e single 21/01/22
4. Drunken Sailor
5. Can You Hear The Blackbird Estote Deformis (EP 2018)
6. Luce single 28 mars 2023
7. Frutti di Bosco Estote Deformis (EP 2018) - L'anagramme de Brutti di Fosco -
Introducing the Band Members
8. Let’s Go Pecoraio Estote Deformis (EP 2018)
9. Atholl Highlanders
Il est indéniable que les Italiens savent faire le show tant dans la façon de faire évoluer leur set tout au long de leur prestation que sur l'énergie qu'ils déploient en livrant leurs titres sans temps morts, complétés par des échanges récurrents avec le public. Public qui, s'il a été plutôt très surpris sur les premiers instants, a très vite adhéré au genre présenté et à l'énergie dégagée. En d'autres termes, un excellent moment lors de ce Tribal Festival 23. La formation n'hésite pas pour terminer sa prestation à descendre auprès du public pour délivrer au plus près cette énergie électrisante et plus que jpuissive.
Fosco nous livre quelques informations :
OVERDRIVERS
Si un mur de décibels s'est abattu dès 2015 sur les Terres du Nord, nos quatre rockers débarqués en région Paca ont mis à sac la scène du Tribal Fest de Marco et explosés les esgourdes du public et de ses environs. Après avoir découvert en live Airbourne au Orange Metalic Festival cette année, c'est au tour de cette formation surnommée The Frenchiest of Australian Rock Band qui, vous l'avez compris, nous sert des compositions à la AC/DC like. Inutile de vous écrire que ça bouge dans tous les sens, ça envoie les décibels par flots effrénés et Adrien nous chante haut et très fort quelques titres au sujet parfois déroutants comme She's On Her Period. Le quartet composé de :
Adrien Desquirez – Chant, Guitare
Anthony Clay – Guitare
Benjamin Ollivier – Basse
Florian Morgano – Batterie
fait exploser les watts hors des Marshalls sans s'apercevoir que la pluie commence à s'inviter sur la scène non couverte... Qu'est-ce qui va sauter en premier? Fort heureusement la demoiselle n'ayant pas son billet d'entrée a fait demi tour illico presto laissant la voie ouverte à la déferlante des Nordistes dont le show survolté n'a laissé place à aucun temps mort. Pour finir un bon bain de foule pour finir dans une euphorie totale qui ravit tout le monde musiciens, festivaliers et organisation. Si les Américains d'Alcatrazz nous proposait "Hiroshima Mon Amour" dans leur setlist, Overdrivers fût une véritable bombe atomique sur Peymeinade!
1.You cheated on me Rock Out (EP 3 titres - 2021)
2. She hides a big packet Rockin' Hell ( album - 2016)
3. Factory Rock Out (EP 3 titres - 2021)
4. She’s on her period She's On Her Period (album - 2018)
5. High Mountains She's On Her Period (album - 2018)
6. Dirty Girls Island Rockin' Hell ( album - 2016)
7. Show your boobies She's On Her Period (album - 2018)
8. Rockin’ Hell Rockin' Hell ( album - 2016)
9. Limbs of rock’n’roll Rockin' Hell ( album - 2016)
Quelques petites informations obtenues au bout du micro :
Alcatrazz Official
Depuis 1983, la vie de la formation ALCATRAZZ est loin d’être un long fleuve tranquille au vu des multiples évolutions du line-up ; une véritable saga en quelle que sorte, avec de multiples épisodes. Seuls membres fondateurs Gary Shea à la basse et de Jimmy Waldo aux claviers, restent les véritables piliers du début de l'aventure. A noter malgré tout que la basse est tenue lors des concerts par Adam Sheppard (choeurs). Si Yngwie Malmsteen et Steve Vaï ont laisser quelques empreintes marquantes respectivement de 1983 à 1984 et de 1984 à 1985 dans la vie de Alcatrazz (sans compter Jason Becker), c'est à ce jour le shredlord Joe Stump qui tient la 6 cordes depuis 2019, largement influencé Yngwie et réplique partielle de ce monstre. Sur ce Tribal Festival Joe fait le show dans des positions épiques souvent caché derrière sa tignasse, arborant une jolie guitare ESP jaune discret, beaucoupplus discret que notre guitariste. En tout cas ça envoie du lourd avec des nappes de clavier, des basses et une rythmique servie par Larry Paterson en superforme et malgré le tout petit espace prévu pour la batterie. Larry qui prend le relai depuis le second semestre 2021 de Mark Benquechea lui, présent depuis 2019. Evidemment nous savions que nous n'aurions pas Graham Bonnett derrière le micro, évincé depuis fin 2020 et remplacé par Doogie White ( Rainbow, Yngwie Malmsteen, Michael Schenker...). La setlist fait quelques aller-retours entre la discographie d'Alcatrazz et celle de Rainbow en passant par Michael Schenker’s Temple of Rock,donnant ainsi un léger aperçu du cursus de Doogie.
Evidemment pour les fans de la première heure, l'absence de Graham peut générer une certaine frustration ; cependant il est incontestable que la présence d'une telle pointure au Tribal Festival rend le public fier et le ravit au plus au point. Bravo à Marcus pour pour cette initiative et cette performance.
Little Viper
Too Young to Die, Too Drunk to Live
Wolf to the Moon (Rainbow)
Turn of the Wheel
Ariel (Rainbow)
Jet to Jet
Sword of Deliverance
Battlelines
Too Late for Tears (Rainbow)
Don't Get Mad…Get Even
Hiroshima Mon Amour
Bring on the Rawk
Vigilante Man (Michael Schenker’s Temple of Rock)
The Temple of the King (Rainbow)
Quelques messages recueillis sur place :
1. Jimmy WALDO
2. Joe STUMP
3. Larry PATTERSON
A noter que Larry Patterson Larry a été pendant un certain temps l'assistant officiel de Cozy Powell et de son technicien de batterie Eddie Naughton lors de l'écriture et de l'enregistrement de l'album « Forbidden » de Black Sabbath.
Il a aussi travaillé pour Blaze Bayley avec qu'il a fait deux des albums studio, un double album live et un DVD suivant de nombreuses tournées dans le monde entre 2007 et 2010.
En dehors de la musique, il écrit beaucoup. Dans le monde de la musique, un livre sur l'histoire du groupe Blaze Bayley intitulé « At The End Of The Day », a été initialement publié en 2009.
Depuis 2022, 21 livres sont à son actif, sur des thème totalement différents : des histoires non-fictionnelles sur la Seconde Guerre mondiale – principalement liées à la Wehrmacht – inspirées en grande partie par un intérêt de toute une vie pour la Seconde Guerre mondiale et par son travail comme instructeur de plongée sous-marine, ce qui comprenait quelques années de plongée sur les épaves de guerre au large de la France.
Ravie d'avoir pu voir en live cette formation ainsi que les quatre autres groupes proposés dans ce festival, un des rares festivals à s'êtr 'enraciner sur nos terres provençales. Que l'organisation continue avec passion à générer des éditions d'année en année depuis 2006 et qu'elle puisse ravir autant de public et de passionnés encore pour les décennies à venir.
IN UTEROCK - Emma Cordenod / Aurélien Maillet (2016)
Le 16/10/2023
La frontwoman de 111 brosse le portrait de douze femmes du rock.
IN UTEROCK
Emma Cordenod / Aurélien Maillet - 2016 - Ed. Bergame
Emma Cordenod n'est pas seulement la chanteuse/bassiste/ frontwoman de 111, figure incontournable du rock lyonnais. Emma est également une militante qui met sa plume et son talent au service de ses engagements.
En 2016, elle s'associait au photographe Aurélien Maillet pour publier IN UTEROCK, un opuscule d'une quarantaine de pages qui donne la parole aux femmes de la musique underground, pop, rock, électro, qu'importe...
L'écriture d'Emma a un côté trash/poétique à la Virginie Despentes. Ca ne vous surprendra pas si vous l'avez suivie un tant soit peu. Emma sait aussi écouter. Elle capte les propos d'une douzaine d'artistes dont elle dresse une courte bio, entre velours et vitriol.
Morceaux choisis parmi d'autres :
« Marie parle. Beaucoup. Elle parle de ses rencontres humaines et artistiques. Les deux semblent indissociables. Elle parle des gens qui la touchent. Elle parle de son voyage en Inde. »
« Le Rock, j'y suis venue par la merde... Et puis j'ai écouté les vieux vinyles de mon père. »
L'écriture rock d'Emma est en bonne compagnie : Aurélien Maillet a réalisé des photos en noir et blanc judicieusement tâchées de rouge et d'une rare qualité. Un travail photographique d'orfèvre qui sublime ses modèles. On comprend que ces deux-là se soient associés.
En résumé, voilà : IN UTEROCK est un tout petit bouquin à tout petit prix sur les états d'âme du rock au féminin.
TARAH WHO? : Letter from L. A.
Le 15/10/2023
« Je n'ai pas de message précis quand j'écris, mon but est de me libérer de mes émotions et de faire du rock'n roll. »
Le 24/09/2021 sortira « Supposedly A Man », le nouveau Tarah Who?.
Pour patienter en attendant la sortie de cet album de rock qu'on vous recommande et dont notre chroniqueur Pépé Stakatto vous fera l'article, nous avons pris des nouvelles de Coraline et Tarah, les deux expatriées - elles vivent aux USA - qui composent cette formation.
Bonjour Tarah Who? Pourquoi avoir choisi une formule duo ?
Coraline Herve (batterie) : Bonjour ! Merci de nous recevoir. On n'a pas vraiment choisi la formule duo, c'est plutôt venu à nous (rires), mais ça fonctionne plutôt bien pour nous !
Tarah G. Carpenter (chant, guitare, basse) : Bonjour ! Oui effectivement. En fait notre dernier bassiste nous a planté une semaine avant une tournee Europeenne. On a dû trouver une solution très rapidement et il nous a semblé plus simple de partir en duo avec des tracks plutôt que d'essayer de trouver un(e) bassiste qui aurait dû apprendre vingt-cinq chansons en une semaine, etc. Au retour de notre tournée européenne, on avait une autre tournée de prévue et on se disait que, si on trouvait la solution pour ces deux tournées, on verrait après. La réaction du public était très encourangeante et on a trouvé plus simple finalement de n'avoir que nous deux a gérer, donc on est resté comme cela.
Tarah Who? ... Comment naît l'idée du prénom suivi de cette interrogation ?
Tarah G. Carpenter : Alors ça c'est une autre longue histoire ! (Rires)
Pour la faire courte, j'avais envoyé un email a mes musiciens de l'époque parce qu'on cherchait un nom de groupe. Donc ça, c'était au tout debut... J'avais proposé plein de noms, mais ils n'ont finalement retenu que le sujet de mon email qui était « Tarah... WHO??? ». On s'était dit qu'on allait faire les dates déjà programmées avec ce nom puis qu'on allait réflechir, mais ... On ne l'a jamais fait !
Votre nouvel album sort le 24/09/2021. Il s'appellera « Supposedly A Man ». Quel message doit-on lire à travers ce titre ?
Tarah G. Carpenter : En fait l'album devait s'appeler « Exposed », parce que chaque chanson expose quelque chose de personnel ou une situation. La pochette de l'album a été pensée comme une fiche de police, d'où les photos mugshots. Au cours des semaines, j'écoutais un peu des nouveautés avec Alexa (NDLR : l'assistant intelligent d'Amazon) et je me suis rendue compte qu'à chaque fois que je lui demandais de jouer une chanson, elle jouait tout l'album de l'artiste. Dans cet album, il y avait effectivement la chanson que je cherchais, mais du coup je me tapais les autres titres de l'opus avant de tomber sur le single. Alors j'ai fait mes recherches et tout le monde a l'air de faire pareil ! Les Foo Fighters, Royal Blood etc. J'ai donc voulu tester : appelons l'album comme l'un des singles qui, pense-t'on, plaira le plus, comme ca ceux qui utilisent Alexa pourront découvrir également les autres chansons de l'album !
De quand datent les compositions du nouvel album ?
Tarah G. Carpenter : Je les ai composees pendant le confinement. Je dirais que d'avril à septembre 2020 je composais. On a enreigstré le week-end des élections présidentielles aux US, avec nos masques !
« Supposedly A Man ». s'ouvre sur « Bad Time », un titre qui traite des violences faites aux femmes. Après « 64 Women » (votre dernier EP) à propos de l'immigration, Tarah Who? reste sur un sujet à caractère social...
Tarah G. Carpenter : Oui... Mais ce n'est pas voulu. J'écris ce que je ressens, ou ce que j'ai besoin d'exprimer. Je n'ai pas de message précis quand j'écris, mon but est de me libérer de mes émotions et de faire du rock'n roll.
Autre morceau, « La petite Boche ». C'est le surnom que donnaient péjorativement ses camarades de classe à la mère de Tarah, petite fille d'un soldat Allemand. Cette histoire sera moins lisible en Grande-Bretagne ou aux USA, pays qui n'ont jamais été occupés et dans lesquels vous trouvez principalement votre public. Mais j'imagine que l'important était de rendre hommage et justice à la maman de Tarah au travers de cette chanson, et que c'est la raison de son titre en français ?
Tarah G. Carpenter : Exactement ! J'ai écrit cette chanson pour ma mère, mais aussi pour toutes les mamans parce que, pour les enfants qui sont proches de leurs parents, je pense que l'on peut reconnaître l'amour qu'on leur porte sans en avoir honte. On a eu de la chance avec mes frères, et je pense que Coralie sera d'accord avec moi, que nos parents étaient et restent présents pour nous. Ils font beaucoup pour nous, et je voulais dire a ma mère, que j'en etais consciente. En très gros... Effectivement, pour cette chanson, les Américains n'osent même pas prononcer le titre ! (Rire) Ou bien je dois corriger, parce qu'ils veulent l'appeler « La Petite Bouche ». Ah nan, les mecs ! C'est pas le sujet... du tout !
L'autre raison pour laquelle je voulais l'appeler comme ca, c'était pour rappeler deux choses, toujours en restant dans l'optique de dénonciation lorsque l'album s'appelait « Exposed ». Je voulais rappeler aux jeunes que donner des noms à ses camarades pouvait faire très mal, et je voulais aussi souligner cette période de l'histoire que les nouvelles générations n'ont pas connu.
C'est dans les gènes de Tarah Who? que de défendre ses valeurs au travers de sa discographie ?
Tarah G. Carpenter : Haha ! Je ne sais pas ! Je pense que c'est dans mes gènes, et le fait que je compose les chansons l'est aussi, certainement. Il me semble important de toutes facons de défendre ses valeurs. Maintenant, pour Tarah Who?, ce qui m'importe, plus encore que de faire partie d'un style musical en particulier, c'est d'écrire des chansons dont nous sommes fières et de les jouer avec sincérité et authenticité. Le style va varier de titre en titre, mais ce sera toujours du rock, parce que je ne connais que ça. J'ai grandi en écoutant du punk, du grunge, du garage, du metal, etc. Et je pense que toutes ces influences sont dans le son de Tarah Who?.
Je ne me considère pas du tout comme une chanteuse. Rien que de l'écrire cela me fait bizarre !
J'ai beaucoup aimé l'album « Supposedly A Man », sa maturité, son énergie. Des incartades punk et grunge, mais avant tout un album de rock direct, musicalement efficace et textuellement très percutant...
Coraline Herve : Merci beaucoup ! On a voulu faire un album un peu plus « simple » et efficace, qui est direct.
Tarah G. Carpenter : Merci, ça fait vraiment plaisir. Je suis contente de lire « énergie », après, je ne sais pas si c'est en vibe ou en énergie dynamique, mais j'avais peur justement que cet album diffère un peu trop des anciens et qu'il plaise moins à certains de nos fans qui aiment justement « 64 Women » (NDLR : le précédent EP de Tarah Who?) pour son côté très punk chaotique. Mais c'est une très bonne définition, « rock direct», c'est carrément l'esprit. On est un goupe de rock, plus ou moins énervé. En live, on a tendance a rester sur ce côté énervé et je pense que c'est ce qui fait qu'on nous appelle punk, par ici.
Tarah, ton registre vocal assez bas me fait penser parfois à Crissie Hynde (The Pretenders), par exemple sur La Petite Boche ou Manners... Quel rapport entretiens-tu avec ta voix ?
Tarah G. Carpenter : Alors là... Euh... Honnêtement je ne sais pas du tout ce que je fais... Je ne me considère pas du tout comme une chanteuse. Rien que de l'écrire cela me fait bizarre ! Je chante parce qu'il s'agit de mes pensées, de mes émotions, de mon vécu, et maintenant ça me fait du bien parce que, en live, je crie tout ce que j'ai, donc il y a ce côté soulagement, défouloir. Mais je n'y connais rien du tout en voix... Je ne pourrais pas chanter toute seule, par exemple... Il faut que je joue !
Vous êtes toutes deux françaises expatriées aux USA. Reviendrez-vous tourner dans l'hexagone ?
Coraline Herve : Je reviens toujours de temps à autre pour voir la famille, et ça fait toujours du bien de revenir à la maison, en France. Pour l'instant je pense rester aux USA, mais on verra bien dans quelques années.
Tarah G. Carpenter : Oui pareil, la France c'est la maison, la famille, les amis, la bonne bouffe (punaise !), le bon vin (raahh lalala...). Mais pour la musique, et pour mon style de vie en général, je préfère être aux Etats-Unis. Depuis le temps, je connais plein de monde, et c'est ce qui m'a permis de continuer dans la musique. Je ne trouvais pas d'opportunités en France, et le jeu de scène, la facon dont les musiciens travaillent, sont complêtement differents. Je me trompe peut-être parce que je n'ai pas suffisamment d'expérience en France pour le coup, mais à l'époque où j'essayais de faire des choses, c'était un circuit tres fermé et restreint, avec décibelmètre à toutes les scènes musicales, les musiciens que j'ai rencontré ne prenaient pas le travail au serieux. A L.A., tout le monde est acteur ou musicien, et le niveau musical est impressionnant. Si ça ne marche pas avec l'un, tu prends l'autre. Ca va très vite ! Il n'y a QUE des opportunités !
Tourner en France ? Bien sûr ! Toujours ! On adore venir jouer en Europe et en France, à la maison.
Que va faire Tarah Who? dans les prochains mois ?
Coraline Herve : Nous sommes en train de travailler sur le prochain EP ou album, on ne sait pas encore (Rires) et on espère pouvoir rejouer live assez vite.
Tarah G. Carpenter : Bah justement je travaillais là sur une demo ! Et je me suis souvenue de cette interview ! Oui, on est en train de préparer des nouvelles chansons que l'on va enregistrer en décembre, et on commence à booker des dates.
Où et sous quels formats pourra-t-on se procurer le nouvel album ?
Coraline Herve : L'album sera disponible en digital sur toutes les plateformes ainsi qu'en physique. Vous pourrez le retrouver sur notre site internet, www.tarahwho.com.
Tarah G. Carpenter : Yes, en physique il sera distribué dans quelques magasins je crois, mais sinon il sera dans nos merch avec les tee-shirts et tous les autres trucs qu'on emmène en tournée !
Merci Tarah Who? d'avoir pris le temps de me répondre.
Coraline Herve : Merci beaucoup de nous avoir reçues.
Tarah G. Carpenter : Oui, merci beaucoup.
STEPHANIE NOLF : L'interview Unsafe
Le 15/10/2023
« J'ai fait tellement de compos que j'en ai oublié une bonne partie. »
Il y a des hommes qui ne dorment jamais, chantait Sardou. Il y a des femmes tout pareil... Celle-ci écrit, compose, growle, joue de la basse, fait des artwork, des mixages, diversifie les projets... Stéphanie Nolf officie au chant dans UNSAFE, dont elle a entièrement composé le dernier album. Comme on l’a beaucoup aimé, ce “Mankind”, cette synthèse musclée de Thrash et de Metal, on a profité du confinement pour proposer à Stéphanie une rétrospective dune carrière bien remplie.
Voici son interview.
Bonjour Ahasverus. Je n'en ai aucune idée, j'avais très peu d'argent de poche jusqu'à la fac. Je ne crois pas avoir acheté les K7 audio que j'avais à cette époque... Sinon je me rappelle avoir bien flashé sur l'album "Dirt" d'Alice in Chains quand il est sorti, peut-être que celui-là, je l'avais acheté moi-même...

Le premier gros concert auquel j'ai assisté c'est celui des Toy Dolls au centre culturel de ma ville (Limoges) le 13 mai 1993. C'est un ami qui m'avait emmené. C'était bien sympa et du coup, juste après, le 14 juin, au même endroit, je suis allée voir Suicidal Tendencies (la claque !). Depuis je n'ai jamais arrêté d'aller aux concerts ni de faire de la musique.
Si l’on enlève les cours de musique à l'école, où on nous faisait jouer de la flûte, à dix-sept ans je suis arrivée à la fac, et peu de temps après j'ai acheté une basse. Au départ je voulais faire de la batterie, mais je n'aurais pas pu me l'acheter et il aurait fallu trouver un endroit pour jouer... Mais c'est bien, la basse, ça me convient très bien...
Le premier vrai groupe dans lequel j'ai joué c'est Endless Fall en 1994, un groupe de thrash hardcore. Ça faisait deux ans que je m’entraînais à jouer de la basse. Je n'avais même pas d'ampli à cette époque, et des filles musiciennes dans des groupes de métal et de hardcore, il n'y en avait vraiment pas beaucoup.
Le premier concert que nous avons fait c'était en juin 1994, au centre culturel de la ville, en première partie de Mercyless. Je ne faisais pas la maline ! Sinon il y a eu d'autres concerts sympas, première partie de Madball en 95, sélection au Printemps de Bourges en 96, la deuxième édition du festival Megafolies en 96, l'échange culturel avec Gdansk en Pologne en 97...
Je jouais déjà avec Lionel Faucher, guitariste dans Endless Fall. Dès que ce groupe s'est arrêté, en 1998, nous avons continué et fondé Unsafe, au début avec le même batteur. Puis les musiciens ont beaucoup changé, seul Lionel et moi sommes restés jusqu'à aujourd'hui.
Ce mini LP a été bien accueilli dans la presse.
Et bien, il faudrait que je le réécoute... J'ai fait tellement de compos que j'en ai oublié une bonne partie, et dès que les albums sont sortis je ne les réécoute pas, je passe à autre chose. Celui-ci, je ne suis pas sûre que cela soit mon préféré. Et ce n’est d’ailleurs pas tout à fait le premier album car nous avions enregistré dix morceaux deux ans auparavant, que nous n'avons pas sortis.
Sinon pour un concert, nous avons pour objectif de reprendre un vieux morceau du cinq titres "Human Toxin" (2005), avec un ancien chanteur, Lucas. Et pour l'occasion j'ai réécouté celui-là, et je me suis dis que ça sonnait pas mal pour l'époque.

Oui, et la difficulté pour nous a été de trouver des musiciens constants, investis, performants... Bref, un peu comme dans beaucoup de groupes, en fait, et nous sommes perdus au milieu de la France... Ce n’est pas très grand ici (NDLR : UNSAFE est basé à Limoges), et ce n'était pas très évident. Comme le line-up n'arrêtait pas de changer, il fallait que l'on puisse avancer malgré tout, alors faire les compos, c'était le moyen de faire progresser le projet et de garder une certaine cohérence dans le style.
Lionel en a fait aussi quelques unes.
J'aime bien jouer de la basse. Je n'avais pas du tout prévu de faire du chant.
En 2011, nous avions un enregistrement studio planifié pour l'album “Masterpiece of the Absurd”, et six mois avant le chanteur arrête. Il fallait donc trouver quelqu'un en catastrophe. Ayant déjà passé un certain nombre de chanteurs de la ville, nous nous sommes dit qu’il serait plus pratique que quelqu'un du groupe s’y colle...


Et bien voilà, l'enregistrement de cet album a été très compliqué ! Notre dernier chanteur en date est parti six mois avant l’enregistrement, ce qui m’a laissé peu de temps pour me mettre au point. J'ai dû m'arracher pour tenter de faire une voix gutturale, et comme pour tout ce que j'ai fait dans la musique, je n'ai pas pris de cours, je me suis débrouillée toute seule... Bon avec le recul je trouve que là mon chant n'est pas super au point...
Et le batteur qui nous a fait faux bond après une journée de studio ! C’est Aaron Mac Lennahan, l’ingénieur du son chargé de l’enregistrement, un très bon batteur et bassiste, qui s’est proposé pour le remplacer au pied levé. Il a fait un super boulot. On ne pouvait communiquer qu'en anglais, c'est bien, ça nous a fait bosser la langue en même temps... même si pour les termes techniques, des fois, c'était un peu compliqué.
Pour cet album, nous avons procédé comme pour le précédent : enregistrement à la maison et mixage au Dôme Studio. En ce sens, “Enter Dark Places” est assez proche de “Evilution”, mais tout y est un cran au dessus. Je me suis même essayée pour la première fois à faire une intro avec un logiciel qui peut reproduire un orchestre symphonique.
Nous avons eu l’opportunité de signer avec un label danois, Mighty Music, qui nous a offert une bien meilleure distribution et promotion (Europe, U.S.A., Japon) grâce à laquelle nous avons eu des chroniques très positives dans de nombreux magazines étrangers.
Quant aux clips, nous faisons tout nous même avec très peu de moyens.
J'ai un côté impulsif quand je n'ai pas fait de guitare et de compos depuis un moment, car j'ai plein d'autres choses à gérer pour le groupe et d'autres projets, le boulot à côté... je dois m'y remettre et je me dis que je ne vais plus y arriver... Et là je fais de la guitare toute la journée, je trouve une compo, et après je fais ça tous les jours, sur mon temps libre. Du coup, ça va vite pour faire un album, mais je fais pas mal de morceaux et de riffs qui passent à la poubelle. Je suis bien influencée par les groupes que j'écoute à ce moment là, et comme je suis du style à rester bloquée six mois sur le même groupe à n'écouter que ça en boucle, cela m'inspire bien !
Pour les artworks, c'est un peu le hasard qui fait que je choisis telle ou telle idée avec ce que j'ai sous la main. Je fais des essais. Pour Mankind, j'avais pris des photos chez des amis collectionneurs, et je m'en suis servie dans le livret.
Question difficile ! Je me rappelle avoir trouvé un riff dans Endless Fall. J'ai commencé à faire des compos après pour Unsafe, mais je ne me rappelle pas de la première qui a certainement dû partir à la poubelle. Au début nous n'avions pas d'ordinateur, on jouait de la guitare au métronome et on s'enregistrait sur un magnétophone à cassettes pour se rappeler des riffs. Il fallait ensuite faire écouter cela aux autres musiciens en répète et tenter d'expliquer l'ambiance et le rendu recherché avec des mots. C'était beaucoup plus difficile. Maintenant les compos sont entièrement faites et enregistrées sur ordi, avec tous les instruments, avec le chant, sous forme de démo, ce qui donne une meilleure idée du morceau. Nous revoyons ça ensuite, au local. Les musiciens adaptent, modifient, rajoutent, enlèvent des éléments en fonction du jeu de chacun...
Après l'album “Evilution” nous nous sommes retrouvés à nouveau à deux, Lionel et moi. On se demandait si nous allions continuer à faire des répétitions. Je me suis dit que je pouvais bien faire un album toute seule (à part pour les solos guitare), et tant pis si on ne trouvait personne : cela ne m’empêcherait pas de produire quelque chose ! Du coup j'ai continué à bosser sur cet album. Mais entre temps, j'ai aussi participé à un projet de Metal féminin, Ashes Arise. Donc ça m'a pris un peu plus de temps pour terminer “Mankind”.
Puis sont arrivés dans Unsafe Luke Perry (guitariste) et Xavier Garrabos (batteur de retour). Nous avons donc sorti l'album, qui était déjà entièrement enregistré, (il ne manquait que les solos de guitare). Nous avons repris les répètes et les concerts, j'ai dû apprendre à jouer de la basse et faire le chant en même temps. Christophe Vivier est ensuite venu nous rejoindre pour me remplacer à la basse.

Je suis encore bien marquée par les groupes que j'écoutais au début, et que je continue d'écouter : Carcass, Death, Napalm Death, Pantera, Slayer, Soilwork, The Haunted, Testament, Lamb of God... mais j'accroche bien aussi sur des groupes comme Beyond Creation, Necrophagist, Decapitated, Jinjer, Exhorder.
Ce qui me plaît dans les groupes que j'ai commencé à écouter dans les années quatre-vingt dix, c'est que leurs morceaux sont très accrocheurs, très efficaces. Bien qu'ayant une certaine complexité, à la première écoute, ils te restent dans la tête, ça sonne ! Je n'accroche pas trop à des styles rythmiquement trop simples et dépouillés, ou trop fournis, donnant parfois l'impression que c'est du collage de riffs. Tous ces groupes et d'autres comme Anthrax, Nevermore, Forbidden, King Diamond, Annihilator, Arch Enemy, Cannibal Corpse, Entombed, Machine Head (dans les premiers albums), Fear Factory, Voivod (je note ceux-la car ils sont dans la bibliothèque musique de mon ordi, ça m'évite de descendre voir dans le meuble à CD, mais il y en a plein !) ont des riffs qui tuent !
Ashes Arise c'est en projet en ligne à trois auquel j'ai participé avec deux Américaines : Amy et Emily.
L'objectif était de faire un album Metal entièrement réalisé par des femmes. Nous ne nous sommes jamais rencontrées, nous avons juste communiqué par messages écrits, en anglais ce qui a été compliqué, tout ça avec un décalage horaire de neuf heures...
Cela reste une très bonne expérience, je n'ai pas composé de morceaux dans ce projet, j'ai fait la prog. batterie, la basse, du chant guttural, le mix, les clips.
Le projet est en stand-by aujourd'hui, je ne pense pas que cela continue, j'ai basculé sur un autre projet maintenant.
Chaos Rising ça pourrait être pour moi un peu comme la suite du précédent projet mais en plus ambitieux. Au départ j'avais contacté Isa pour remplacer Emily au chant dans le projet féminin précédent, mais il n'avançait plus, alors je me suis dis qu'on allait créer quelque chose de plus vaste...
C'est donc un projet collaboratif international (en ligne), créé en 2019, ouvert à toute femme artiste intéressée par la musique Metal : musicienne, productrice, graphisme, écriture de paroles, promotion, vidéo… Nous travaillons en équipes pour composer des morceaux dans différents styles de Metal. Chacune peut s'investir dans ce qui lui plaît, participer à une seule ou plusieurs compos, changer de style, d'instruments...
Ce qui est intéressant c'est que cela bouge tout le temps, cela demande de pouvoir s'adapter, passer d'un instrument à l'autre ou d'un style à l'autre pour celles qui le souhaitent. Je bosse en ce moment avec une équipe de Metal mélodique et deux équipes de Death/Thrash Metal. J’aime beaucoup l'idée : cela permet de bien progresser et d'échanger avec plein de monde, chacune ayant sa vision du style... C'est très enrichissant ! Par contre cela demande beaucoup de rigueur, et d'avoir de bonnes bases techniques. Chacune doit pouvoir maîtriser son domaine, savoir s'enregistrer proprement au clic, avoir un bon niveau de pratique permettant de produire quelque chose de qualité...
Voici les musiciennes qui ont déjà participé à des compos :
Isa Lçn (chant & textes), France - Mel Most (guitare, basse, textes), France - Audrey Gardenat (batterie), France - Tina Grusch (basse & graphisme), Allemagne - Anika Ov Moseberg (chant & textes), Allemagne - Britta Görtz (chant & textes), Allemagne - Barbara Teleki (guitare, solos), UK.
D'autres participantes s'ajoutent petit à petit.
Dans un premier temps, pour faire avancer le projet, je passe d'un poste à l'autre lorsqu'il manque quelqu'un : compos, guitare, basse, chant, paroles, prog. batterie, mixage, clips... Mais au fur et à mesure que vont s'ajouter des participantes, je me recentrerais sur la compo à la guitare.
Le but est de proposer une actu régulière de notre travail, et tout ça réalisé uniquement par des femmes.
Si d'autres filles sont intéressées, il est possible de nous contacter sur nos pages.
Pour moi question création, confinement ou pas, cela ne change pas grand chose : je compose, je bosse sur un élément de mes différents projets pendant la majeure partie de mon temps libre depuis plusieurs années, et j'ai un travail à côté. La limitation des déplacements me permet quand même d'avoir un peu plus de temps ; les journées s'organisent autrement.
Nous allons continuer à présenter et mettre en ligne petit à petit des nouveaux morceaux avec Chaos Rising, deux morceaux des équipes Death/Thrash sont quasiment finis, plusieurs autres sont en préparation. Isa et Mel sont très productives, on ne va pas tarder à avoir l'équivalent d'un album !
Nous commençons aussi à réfléchir à des morceaux pour un prochain album d'Unsafe. Luke (guitariste) a de très bonnes idées de compos, et Lionel aussi va contribuer. J'en ferai moins qu'avant, ce qui va permettre de diversifier et d'enrichir le style du groupe.
Enfin je bosse aussi la basse pour le groupe Syrinx, de Rémi Tharaud (guitare/chant) et Mehdi Ghiani (batterie). Un nouvel album est en préparation, et c'est très bien, tout ça !
Je vais prendre un classique et une production plus récente : Carcass “Heartwork” et Beyond Creation “Earthborn Evolution”...
Un grand merci pour ton soutien !