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SILVERTRAIN : Le silence est d'or

Le 07/11/2023

« Une personnalité et une marque de fabrique c'est ce qu'il faut avoir. Silvertrain a tout cela, la nouvelle équipe va le prouver. »

Silvertrain esther w pink

Photographies d'Esther W. Pink - Interview réalisée par Ahasverus

Phil York, c'est un peu le parrain de notre webzine. Parce que c'est son énergie et sa profession de foi résolument « Rock Or Burn », ainsi que sa grande générosité artistique qui nous ont donné l'envie de créer Ahasverus - Métaux en tous genres après avoir vu Silvertrain en concert au Monster's Art de Fréjus à l'occasion de la sortie de l'album « Waves Of Insanity » (2016).
C'est un parrain dont Ahasverus n'est pas peu fier, parce qu'il a tourné avec Motörhead et avec Rose Tattoo, pardonnez du peu, et qu'il est ainsi le gardien d'une partie de l'histoire du Metal. (voir notre interview SILVERTRAIN de Phil en Phil - Part. I)
Il était donc naturel que nous allions solliciter notre parrain Phil York à l'approche de la sortie de « Bring Back The Silence », le sixième album de Silvertrain. Cette interview trouvera pour l'occasion sa conclusion dans un proverbe : si la parole est d'argent, le silence est d'or...


SILVERTRAIN, « Rock Or Burn », extrait de l'album « Walls Of Insanity » (2016)


« Nous avons remis en avant l'Âme de Silvertrain. »

Ahasverus : Bonjour Phil. Où en es-tu avec le nouvel album ?
Phil : « Bring Back the Silence », réalisé au Dôme Studio chez David Potvin, sort fin novembre en physique et sur toutes les plateformes. Avant sa sortie trois singles seront disponibles en streaming. 
« Bring Back the Silence », c'est huit chansons. Chacune d'entre elle nous emmène dans un univers teinté de souvenirs, de situations présentes, d'espoirs, de rêves, une galerie de tableaux qui créeront un show époustouflant lors de nos concerts. Ce nouvel opus se différencie de la Trilogie «Walls of insanity / No Illusion /Steel Against Steel ». Micky Ramirez, guitariste, a influé énormément sur cet album. Il s'est accaparé des textes et s'est projeté dans chaque histoire, des histoires qui sont d'actualité, des histoires qui sont des cris, des espoirs, des rêves. Nous avons remis en avant l'Âme de Silvertrain. Toute l'équipe à hyper bossé dans ce sens. Nous sommes vraiment fiers du résultat.
Ahasverus : Des concerts en vue ?
Phil : Oui. Nous avons choisi la filière des Fests et de quelques villes ciblées, Les programmations sont en cours, nous communiquerons le calendrier, fin janvier. 
Ahasverus : On me dit parfois dans des interviews qu'il devient difficile de tourner aujourd'hui. Les plateformes de streaming ont-elles tué le business ?
Phil : Non, c'est juste le monde qui évolue. Il faut s'adapter très vite. Quand j'entends dire que le passé était mieux, pour moi c'est faux, c'était très difficile aussi de se payer un instrument, répéter, faire des concerts, être signé par une Maison de Disques où simplement s'auto-produire. Que se soit dans la zique où autre, c'était très difficile et à toute époque. Les peintres, les sculpteurs, etc, et même pour tous les artistes des XVI, XVII, XVIII, XIXème ou XXème siècles, un nombre incalculable est resté dans l'anonymat. De nos jours il en est de même. La musique est omniprésente sur les réseaux, nous dévorons des dizaines de chansons de tous styles chaque jour et chaque style a ses propres niches. Alors se faire une place aujourd'hui est compliqué tout comme aux différentes époques.  Une personnalité et une marque de fabrique c'est ce qu'il faut avoir. Silvertrain a tout cela, la nouvelle équipe va le prouver.
Ahasverus : Un artiste peut il vivre de son art aujourd'hui ?
Phil :Vivre de son art a toujours été très difficile. Il y a énormément de talents, mais comme la société de consommation est passée par là, il y a une élimination de fait, donc très peu de places.

« Silvertrain est une griffe, une marque. Je la revendique avec ses bonnes et mauvaises périodes. Nous sommes dans une bonne période. »

Ahasverus : Mais toi tu es toujours là.
Phil : La passion ne s'explique pas, elle est en moi depuis l'âge de seize ans. Silvertrain est une griffe, une marque. Je la revendique avec ses bonnes et mauvaises périodes. Nous sommes dans une bonne période.
Ahasverus : Peux tu me parler des autres musiciens ? 
Phil : L'intégration n'est jamais chose facile, tant techniquement que moralement. Intégrer un groupe c'est s'identifier à lui. Michael Levant, notre bassiste, l'a tout de suite compris. Ses partitions apportent énormément de volume et de profondeur, son émotion est omniprésente et les compositions s'en ressentent. Il s'est beaucoup investi dans les chansons. Concernant Emmanuel Drillin, notre second guitariste, au fil de l'enregistrement il a estimé qu'à la sortie il prendrait une toute autre voie. Nous nous sommes séparés à la fin de l'album. Fabrice, son remplaçant, est une histoire qui commence, donc rendez-vous sur scène. 
Pour ce qui est de la batterie, Sébastien a eu un grave problème d'acouphènes. Après quelques séances d'enregistrement nous avons décidé de mettre Enzo aux commandes, contrat qu'il a rempli magistralement en peu de temps. Aujourd'hui l'équipe est prête.  Silvertrain depuis ses débuts est taillé pour la scène. Nous travaillons un show incroyable : le plaisir d'entendre, mais le plaisir de voir aussi !
Ahasverus : Pour les pochettes précédentes (« Walls of insanity », « Steel Against Steel ») tu faisais appel à Stan W Decker. Qu'en est-il pour « Bring Back The Silence » ?
Phil : Quand j'aime, je suis fidèle, mais hormis cela Stan à tout de suite compris le sens de « Bring back the silence ». Radios, chaînes de télévision, réseaux sociaux, etc, c'est un Blabla constant. L'idée du fœtus est géniale : ces êtres vivants en ont marre d'entendre en boucle toujours les mêmes choses, marre que tout le monde donne son avis sur tout, marre de ce narcissisme ambiant. Ils ont le droit de dire, « Fermez vos gueules et ramenons le silence ! »
Silvertrain esther w pink 2
Photographie d'Esther W. Pink

 

DUMMY TOYS (punk rock), War Is Nightmare (07/06/2023)

Le 01/11/2023

« Aucun des neuf morceaux présents sur cette galette ne veut relâcher la pression et arriver dernier. »

Dummy toysPar Ahasverus
Qinhgdao est une ville côtière de l'Est de la Chine réputée pour... sa bière ! Le groupe de punk-rock chinois Dummy Toys ne pouvait donc trouver meilleur endroit pour se développer au pays du Milieu.
Dummy Toys est un quatuor féminin. En 2020 il propose un premier album au titre clair : « Not A Puppet ». Les filles n'ont pas l'intention de faire tapisserie et elles balancent douze titres d'un punk-rock ramassé avec des morceaux courts pouvant se montrer extrêmement nerveux (« Adespota Thing »). Loin de se crisper sur son rocher, Dummy Toys tente même une approche originale avec une rythmique ragga sur le morceau « Anti Sweet Girl  ».

L'ouverture rappelle The Clash. Par ce trait et par d'autres 
propositions, « Not A Puppet » n'est pas sans présenter quelques similitudes avec la discographie de la formation britannique (« City Of Dead  » ), tandis qu'un titre comme « DMC Baby » nous ramène plutôt aux débuts de Blondie.

   
On trouve donc beaucoup de qualités dans le matériel des Dummy Toys, avec un premier long format particulièrement respectable qui peut aussi présenter un visage hardcore (« Flying Young Girl », « Mentally Deficient » ).
C'est sur ce côté hardcore qu'appuie Dummy Toys quand il sort son second album, « War Is Nightmare », le 07/06/2023.
Dummy toys cover« Peu importe que la mélodie ne sonne pas bien aux oreilles du grand public ou ne lui plaise pas assez, nous voulons simplement faire entendre notre musique fort sans avoir à en expliquer le sens », peut on lire sur le Bandcamp du groupe.
Avec des titres extrêmement vifs, le gang chinois ne peine pas pour faire entendre ses intonations à la Slayer ou à la Death Angel (« Stop Your Control », « Wake Up »).

Les nouvelles compositions sont faites d'une écriture très serrée, avoisinant généralement les deux minutes, et pas une piste ne passe au dessus des 03:18. Il semble qu'aucun des neuf morceaux présents sur cette galette ne veuille relâcher la pression et arriver dernier.
Dummy Toys réussit ainsi un album de punk furieusement efficace et hardcore (« Network Mob »), avec des slogans marquants (Do not forget / Do not forgive  — Disaster). D'ailleurs le groupe assure : «  Même si nous savons qu'il n'y a pas grand chose à changer, nous voulons quand même rester toujours éveillés. ».

« War Is Nightmare » est donc un album qui dépote, un concentré d'énergie punk beaucoup plus choquant que son prédécesseur, et la puissance dégagée par le songwriting force le respect. Ces ving-trois minutes suffisent  clairement à Dummy Toys  pour enclencher la vitesse supérieure. De même, elles suffiront à vous botter le cul. Une recommandation cependant : le son des plateformes de streaming peut présenter des faiblesses. Nous vous conseillons de privilégier l'écoute sur Bandcamp qui proposera une bien meilleure qualité : https://dummytoyspunk.bandcamp.com/album/war-is-nightmare

Le Metal brièvement expliqué à Apolline.

Le 30/10/2023

« Il est permis de violer l'histoire, à condition de lui faire un enfant. » (Alexandre Dumas)

Par Ahasverus
Apo

Le Metal naît à la fin des années 60. Il prend pour nom hard-rock. C'est la Grande-Bretagne qui lui donne ses principaux tuteurs, avec trois groupes fondateurs : Led Zeppelin, Deep Purple et Black Sabbath.
Chacune de ces formations sculptera des riffs qui marqueront durablement l'histoire de la musique, tels « Whole Lotta Love » (Led Zeppelin), « Smoke On The Water » (Deep Purple) et « Iron Man » (Black Sabbath), reconnaissables dès les premières secondes.

Les premiers albums de ces formations sont souvent enregistrés en quelques jours. Ainsi Tony Iommi, le guitariste de Black Sabbath, explique-t-il à propos du premier album éponyme : « Nous nous sommes dit On se donne deux jours pour l’enregistrer et un jour pour le mixer. Donc on a joué sur scène. Ozzy chantait au même moment, nous l’avons juste mis sur une autre bande et nous nous sommes débrouillés comme ça. »
Musicalement, ces formations s'appuient sur le rock, le rock psychédélique et le blues. Schématiquement, on peut estimer que Deep Purple, avec son orgue Hammond, est une formation plutôt progressive tandis que Led Zeppelin est hard-rock (il  utilise néanmoins des éléments prog'). Quant à Black Sabbath, dont le titre éponyme utilise le triton (le diabolus in musica !), il peut être considéré sans risque de se tromper comme l'ancêtre du Black Metal.

Les Métalleux, musiciens ou fans, utilisent le horn sign (le signe du diable) en signe de ralliement. Son origine est controversée, mais il apparaît pour la première fois dans l'histoire discographique en 1969 sur l'album « Witchcraft Destroys Minds and Reaps Souls », de Coven, un album dont la première chanson s'appelle... Black Sabbath ! Et le bassiste ? Oz Osborne !
CovenOn trouve aujourd'hui encore des groupes qui perpétuent l'esprit de ces pionniers, tels Greta Van Fleet, souvent comparé à Led Zeppelin.

Le hard-rock élargit son champ d'action musical grâce à des groupes comme Queen, capable d'harmonies extraordinaires (« Bohemian Rhapsody »), ou encore Thin Lizzy et Rory Gallagher, qui amènent des influences irlandaises.

Ils trouvent écho aux Etats-Unis avec des formations telles que Blue Öyster Cult. Note, Apolline, que l'accent tréma est un gimmick du Metal : il se pose sur le O de Motörhead et on le voit sur deux voyelles de Mötley Crüe. Ce sont les plus connus, mais en cherchant bien, on trouvera d'autres formations qui utilisent le même signe de reconnaissance, comme les Suédois de Children Of The Sün.
Aux USA encore, Kiss entretient le mystère sur ses musiciens maquillés et privilégie le côté spectaculaire des shows, tandis qu'Aerosmith livre un hard américain classique.
En Australie arrive un groupe qui donnera au hard-rock son Internationale : « Highway To Hell ».

C'est le dernier album du chanteur Bon Scott, décédé en 1980. AC /DC parviendra à surmonter l'épreuve en imposant Brian Johnson et en signant l'un de ses meilleurs albums : « Back In Black ». Son style hard australien donnera naissance à un courant singulier, toujours perpétué par les Suisses de Krokus ou les Français d'Overdrivers.

En Europe continentale, des groupes comme Scorpions, avec dans leurs rangs les guitaristes virtuoses Ulrich Jon Roth et Michael Schenker, raflent la mise.
Nous arrivons à la charnière 70's/80's, avec la naissance d'un nouveau courant au Royaume-Uni. Il a pour chefs de file Iron Maiden, Judas Priest et Saxon. On l'appelle la New-Wave Of British Heavy Metal.

Elle signe l'acte de naissance du heavy et l'âge d'or du Metal en France qui voit les groupes Trust (« L'Elite », « Antisocial ») et Téléphone (« La Bombe Humaine ») squatter les radios nationales tandis que nombre de formations sont sur leurs talons (Shakin' Street avec notre ami Jean-Lou Kalinowski que tu as pu croiser sur le groupe, Ocean, Satan Jokers, Ganafoul, Sortilège, High Power, Karoline, Vulcain...). 

Parallèlement, en 1977, éclate le mouvement punk. Il vient bousculer le rock, et le Metal se verra régulièrement remis en cause par des générations qui l'estiment dépassé, mais il intégrera toujours les ingrédients de ses contestataires pour rebondir.
En 77, le punk privilégie l'énergie et la révolte plutôt que la technique. Il est porté quant à sa branche la plus métallique par les Ramones et les Sex Pistols. Motörhead sert de passerelle entre les deux univers punk et metal.

En 1981, Venom, un trio de musiciens qui n'est pas réputé pour ses qualités techniques, ouvre la porte d'un nouveau courant en créant l'album « Welcome To Hell » et en jouant à fond sur l'imagerie satanique. En 1982 le titre de son deuxième album se veut on ne peut plus clair : « Black Metal ».
VenomEn 1983 des adolescents boutonneux viennent achever de révolutionner tout ça avec un album nommé « Kill Em' All » où la musique, technique, nerveuse et inventive, prédomine sur le chant.

Côté européen, le Metal allemand est toujours en force avec l'arrivée d'Accept, qui intègre à son heavy des éléments de musique classique et des choeurs.

Metallica pose les bases du Thrash Metal, une musique aussi violente que progressive. Megadeth (le groupe de Dave Mustaine, viré de Metallica), Slayer, Anthrax, Exodus, Death Angel et quelques autres enfoncent le clou. Le champ du thrash metal saura lui aussi s'élargir quand Sepultura y intégrera des éléments ethniques (« Roots »).

Mais l'heure de gloire de Metallica n'est pas encore venue, et des groupes aux cheveux permanentés (qu'on appelle désormais hair metal ou glam metal) comme Bon Jovi sont de véritables hit makers qui tiennent le haut du pavé avec des albums comme « Slippery When Wet » et « New Jersey ».

De son côté, Manowar invente le power metal en donnant un côté épique à sa musique. Il arbore des tenues dignes de Conan le Barbare et en promet « Death To False Metal » aux mous du genou, c'est à dire tous les autres groupes puisqu'il est le meilleur du monde.

Des guitaristes virtuoses (Vai, Satriani) imposent pendant ce temps leur style néo-classique.
Cependant le Hard/Heavy s'essouffle. A l'instar de Kiss et de son tube disco « I Was Made For Lovin' You » (1979), de nombreux groupes cèdent aux sirènes de la radio FM et se noient sous des nappes de clavier. 

Blackfoot, Rose Tattoo, Tygers Of Pan Tang, auteurs de tueries en guise de premiers albums, perdent momentanément leur âme. Il est donc logique que la fin des années 90 voit le Metal totalement ringardisé par un nouveau venu : le grunge ! Le titre « Smell Like Teen Spirit » est un véritable tsunami qui passe toute la journée sur les ondes FM.

Exit les cheveux permanentés et les futals en peau de zèbre : Nirvana, Soundgarden, Alice In Chains arborent un rock minimaliste mais puissant et ils montent sur scène sans panoplie. Ils font cependant trembler le rock sur ses fondations ! Il faudra toute la force d'un Guns N' Roses pour remettre les choses en ordre avec ses deux « Use Your Illusion » magnifiquement produits.

Metallica met également la main à la pâte avec un album éponyme, couramment connu sous le nom de « Black Album ». Il sera son opus le plus populaire mais il signe pourtant la fin de sa domination sur le thrash international et de sa suprématie sur la musique Metal en général...

Dans la même période, le black metal initié par Venom suit son chemin satanique jusqu'à l'extrême et jusqu'au fanatisme avec Mayhem, dont l'histoire vraie et les dérives criminelles sont parfaitement expliquées par le film Lord Of Chaos.

Ainsi se construit en permanence l'histoire du Metal, faite de courants, d'affluents, de confluents, de ramifications, rarement d'impasses... Des rivières parfois souterraines, mais qui ne manquent jamais de revenir en surface le temps d'un revival (The Black Crowes, Greta Van Fleet ).
On trouvera ainsi toujours des parentés et des fondateurs qui insèreront de nouveaux ingrédients qui donneront naissance de manière plus ou moins caractérisée à une branche novatrice.
Ainsi Helloween (encore un groupe allemand) qui prépare l'arrivée d'Angra, Rhapsody, Edguy, et du heavy mélodique...

Ainsi Therion qui est l'un des premiers à inviter des chanteurs lyriques sur sa musique amplifiée avant que Tarja ne transforme le métal symphonique en or avec Nightwish. Le leadership du Metal européen passe alors durablement aux mains des pays scandinaves. Ils détiennent toujours les rênes aujourd'hui.
Ainsi Mother's Finest qui intégrait du funk à sa musique dès les années 70, bien avant Extreme (« Get The Funk Out »),  Suicidal Tendencies ou Rage Against The Machine... 

Qu'il incorpore du chant guttural (un domaine que je connais mal, mais si quelqu'un veut bien m'en expliquer l'histoire, je suis preneur !) ou du chant tibétain (The Hu), des éléments industriels (Rammstein, Nine Inch Nails), du hip hop (Korn, Rage Against The Machine, Body Count), des éléments ethniques (System Of A Down, Sepultura, Dirty Shirt), le Metal est une éternelle prolongation de lui-même sans cesse renouvelée. Laissé pour mort cent fois, il s'est toujours régénéré. Et si les pistes de demain s'écrivent bien aujourd'hui, il semble qu'elles trempent leur plume dans la même encre qu'hier...

PRINCESSES LEYA (métal parodique), Big Bang Therapy (20/10/2023)

Le 30/10/2023

Mettant pleinement l'accent sur le volet musical, Princesses Leya gagne en maturité mais continue à rouler sur les jantes. Il est donc normal qu'il fasse des étincelles.
Par Ahasverus

Après sa désopilante « Histoire Sans Fond » qui   les voyait partir à la recherche d'une partition secrète sur la planète Chlamidia 4, les Princesses Leya sont de retour avec un nouveau concept-album, « Big Bang Therapy ».
01 visuel album princesses leya big bang therapy 1440x1440 rvbMais rappelons d'abord pour les non initiés que Princesses Leya est né en 2017 de la rencontre de Dedo (chant) et Antoine Schoumsky (guitare, chant), musiciens, mais également comédiens issus du théâtre et du stand-up
L'affaire est d'abord un spectacle qui mélange humour et métal, puis l'alchimie fonctionne si parfaitement que les Princesses se retrouvent en tournée durant plusieurs années et finissent par convenir que l'aventure pourrait prendre avantageusement une tournure discographique. Elle se concrétise par la sortie de  « L'Histoire Sans Fond », alternance de sketchs et de morceaux aux textes savoureux tels que  « Ouais Ouais Ouais »,  « Tue Tes Parents » ou  « Je Vous Emmerde Et Je Rentre A Ma Maison ».

En 2023 leurs majestés remettent donc le couvert avec un spectacle flambant neuf, « Big Bang Therapy », choisissant cette fois-ci de présenter l'album avant le spectacle. 
Si leurs péripéties précédentes conduisaient les Princesses à sauver une dimension parallèle, c'est cette fois TOUTES les dimensions que nos héros vont devoir secourir.
Ce fil conducteur est prétexte à passer au prisme des Princesses Leya des thématiques souvent sérieuses telles que la misère sexuelle (Baise Tout Seul), le capitalisme (Boulimie cannibale), le nucléaire (« Push »), le complotisme (Complotriste) ou l'analphabétisme (Analfabet).

Majoritairement musclée, usant de Metal, de grunge et de pop punk,  la dérision permanente des Princesses Leya, à la manière de formations telles que les Fatals Picards, Les 3 Fromages ou Ultra Vomit mais avec une approche conceptuelle, leur permet de nous entraîner ponctuellement vers des rythmes reggae (« Sèvres Babylone ») et des percussions caraïbes (« Jojoba »).
Faisant évoluer la recette, « Big Bang Therapy » n'est entrecoupé que de quelques sketches, permettant au nouvel album de gagner en homogénéité.

Mettant pleinement l'accent sur le volet musical, ce nouvel opus des Princesses Leya prend en maturité mais continue à rouler sur les jantes. Il est donc normal qu'il fasse des étincelles.
Princesses Leya sera en concert à Paris (Trabendo) le 08/12/2023. Opium du Peuple saura parfaire la soirée.
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EXIT EDEN: Retour imminent !

Le 24/10/2023

Exit eden par stephan heilemannEXIT EDEN par Stephan Heilemann

En 2017 la Lyonnaise Clémentine Delauney (Visions Of Atlantis) s'associait à Anna Brunner (League Of Distortion), Marina La Torraca (Phantom Elite) et Amanda Somerville dans un projet nommé Exit Eden qui présentait « Rhapsodies In Black », un premier album de reprises d'artistes aussi divers que Lady Gaga, Bonnie Tyler et Depeche Mode.

En 2023 Exit Eden amorce son retour. Il opère désormais en formule trio, avec Clémentine Delauney, Anna Brunner et Marina La Torraca qui annoncent un nouvel album dont la sortie est prévue pour le 12 janvier 2024 chez Napalm Records : « Femmes Fatales ».
Exit eden artworkIl s'agira cette fois d'un douze pistes comprenant six compositions originales et des reprises de morceaux de tous horizons, tels « Kayleigh » de Marillion, « Poison » d'Alice Cooper ou « Désenchantée » de Mylène Farmer.
Pour annoncer l'album, Exit Eden a choisi une composition originale signée Anna Bruner et Hannes Braun (Kissin' Dynamite), un morceau auquel l'ex-Nightwish Marko Hietala apporte sa contribution et sa personnalité.
Exit Eden déclare :
« Nous sommes de retour et très heureuses de présenter EXIT EDEN à nouveau, en commençant par le single Run! - notre toute première chanson originale. Elle met en scène le légendaire Marko Hietala (ex-Nightwish), et nous ne pourrions être plus honorées ! Ce n'est qu'une des nombreuses facettes de notre nouvel album Femmes Fatales, et nous sommes impatientes de toutes les partager avec vous. »

Egalement mis en ligne une reprise du standard « Separate Ways », du groupe américain Journey, une chanson de 1983 qui s'était hissée au huitième rang du Billboard Hot 100 où elle parvenait à rester six semaines consécutives. Exit Eden explique : 
« Notre version de ce classique de Journey est un hommage au rock’n'roll et aux chansons intemporelles. Nous sommes ravies de raconter par nos propres voix cette histoire musicale et de la partager avec vous aujourd’hui. »

Enfin, juste avant la sortie de l'album, dans un clip au décor somptueux, le trio a levé le voile sur le morceau « Femmes Fatales », qui donne son titre à l'album. Le groupe explique à son propos : 
« Lorsque nos chemins se sont croisés pour la première fois il y a des années, nous étions des inconnues, puis nous sommes devenues des amies, des alliées, des sœurs de crime... Avec la chanson "Femme Fatale", nous avons renversé la situation, joué avec nos propres cartes et établi de nouvelles règles. Nous nous sommes libérées des préjugés et des limites en embrassant notre vraie nature et notre féminité, en retrouvant notre pouvoir de sorcières modernes - résilientes, libérées, nous SOMMES des Femmes Fatales. »

Cinq des six compositions de l'album « Femmes Fatales »  sont signées Anna Brunner et Hannes Braun, tandis que la sixième (« Dying in my Dreams ») est co-signée par Marina La Torraca. L'opus a été enregistré et mixé par Hannes Braun ; l'incontournable Jacob Hansen a pris en charge le mastering.
« Femmes Fatales » sera disponible aux formats suivants : 
> 1 vinyle rouge et noir marbré - 300 exemplaires
> 1 vinyle noir
> 1 earbook + livret 48 pages - 300 exemplaires
> 1 CD digipack + livret 6 pages
> Lot : CD + t-shirt
> Format digital
Il peut être précommandé ICI.
Exit eden coffret

SELF EXPLOITED WHORE - 1er album PORNAGOG (12/04/23)

Le 24/10/2023

Par Dam'Aël

Sew bandCrédit photo : FloRiane F. Photos
HISTOIRE :

Self_Exploited_Whore est un duo originaire de Bourgogne-Franche-Comté formé par Ségolène SanGluten et Furax, un duo sur scène comme à la ville puisque Madame et Monsieur sont mariés. Actifs depuis 2015 avec initialement des reprises de Municipal Waste, Cradle Of Filth, Shaka Ponk, Simon and Garfunkel, Nirvadonna (Nirvana vs Madonna ), ces fous furieux décident de former Self_Exploited_Whore en novembre 2021 et de réaliser leurs propres - ou moins propres d'ailleurs - compositions qui les amènent à un certain nombre de scènes.  Et c'est notamment  une prestation live remarquée aux côtés de Witches, Savage Annihilation et Iron Flesh (entre autres) ainsi que la diffusion de quelques uns de leurs morceaux sur des radios Française, Anglaise et Irlandaise, que le label de metal extrême France, Black, Death, Grind va décider de leur proposer la réalisation de leur premier album. Naissance sans forceps de PORNAGOG et pas dans la demi-mesure puisque le nouveau-né propose pas moins de 15 titres, certes, mais des titres assez courts pour une écoute de 19'24 mn. La version numérique a été proposée le 10 avril et sa version Digipack le 12 août dernier ( https://youtu.be/OM37L6ZDVBY?si=-o3_IgIgD4ZONgRH).

Furax, renard libidineux et guitariste de Self Exploited Whore et sa femme Ségolène "SanGluten" au chant forme un duo atypique de deathgrind français composé d'un chant principal assuré par Madame et d'un chant additionnel assuré par Monsieur qui, parallèlement, manie la guitare ; le tout est chanté en anglais. Et sa décoiffe sa m***, ça dég*** dans le caniveau, mais le duo réveille aussi les consciences.

PORNAGOG a été enregistré, mixé et masterisé par  Son Altesse Furax - Productions  https://www.youtube.com/channel/UCQ_4CS_J3Bxlr0d1jTTJcQA )

Sew pornagog 00 front
 

REFLEXION :


La caractéristique d'un art est qu'il s'adresse à tous, sans pour autant plaire à tous, mais avec une intention majeure, celle de tenter d'ouvrir chaque esprit à la découverte. Pas de 100% de réussite, sans doute plus de pourcentage d'échec, mais l'initiative est princeps pour cette ouverture d'esprit sur l'univers très complexe qu'est l'ART. 
Je vous rappelle mon manque d'adhésion au Death, Black et Dark, cependant chroniquer c'est aussi parler d'album qui sort de sa zone de confort. Et celui-ci en fait partie d'autant que le duo en rajoute à la pelle pour interpeler, sidérer voire même choquer. Je ne décrirai pas techniquement cet album PORNAGOG, le premier de  Self Exploited Whore, mais je vais vous le présenter sous la forme d'une video récapitulative : au menu une galette aux parfums variés, forts, épicés voire même aigres.

Pourquoi?

Parce que cela m'amuse de le faire!

What else?

Heuuuuuu! Encore juste une petite chose, soyez curieux, allez jusqu'au bout de la video...

 

1.The art of farting 01:09
2.Dead people smell better 01:43
3.menstruation feast 01:24
4.Iron? I run! 00:40
5.21 steps to reject you 00:21
6. Daddybarrow 00:50
7.Human deletion crusade 03:14
8.Breathe 00:10
9.Time to hang you out 00:40
10.Torn to pieces and sodomized 00:44
11.Pornagog 01:55
12.Grandma's advice 00:25
13.Waste sweet waste 01:35
14. Shitbag 00:50
15.T.B.W.B. (The Brutal Woods Boy) 03:33

Les liens :

http://facebook.com/sonaltesse.furax

https://selfexploitedwhore.bandcamp.com/album/pornagog

http://Linktree S.E.W. https://linktr.ee/selfexploitedwhore

http://https://france-black-death-grind.sumupstore.com/
 

 Mots clés : death metal metal blastbeats deathgrind grind grindcore growl guttural pig squeal France

 

 

HORSKH - "Body Building" - Nouveau single - 13 octobre 2023

Le 20/10/2023

Par Dam'Aël

HORSKH semble au sommet de sa forme! Le trio qui allie electro, indus et metal, taillé pour le live ne manquera pas d'enflammer de grandes salles pour promouvoir son nouvel album BODY prévu pour le 19  janvier 2024. 

 Bastien Hennaut : programmation, claviers, chant, guitares (membre de PØGØ )
 Briou : batterie
 Jordan Daverio: guitares, claviers

Horskh le groupe

HORSKH nous proposait son tout premier extrait le 06 avril dernier "Interface", extrait de son futur album BODY , véritable collision entre la violence du metal et le pouvoir accrocheur de l'electro, le tout sur fond de questionnements sur les IA et la dépendance de l'être humain aux technologies numériques.   
"Ce titre évoque notre rapport aux interfaces numériques. Smartphones, réseaux sociaux, applications multiples pour chaque action du quotidien, le narrateur/chanteur se met ici à la place d’une intelligence artificielle qui parle à l’humain. Cette I.A tente de l’apprivoiser avec des notifications en le déculpabilisant etc. Comme généralement dans les lyrics d'HORSKH, le sens est ouvert. L'aspect futuriste est accentué par l'univers très dark du clip et l'utilisation d'éléments 3D." (HORSKH)

Directed by Brice Hincker and Bass Tien Horskh

Filmed and edited by Brice Hincker and Amélie Diane

3D Fx by Rouxcoucou

Wardrobe stylist: Lou-Anne Boehm and Bass tien Horskh

Fashion designer: Dinah Monney

Make up: Cindy Pasqualin

Track mixed and mastered by Deviant Lab / Thibault Chaumont

Cyber technician: Etienne Bianchi Shaârghot and Sarah-Lane Roberts

Courant mai, le 24 pour être plus précise, la formation diffusait un second extrait  "Tension" confirmant toujours cette collision entre la violence du metal au pouvoir accrocheur de l'electro sur de solides textures sonores. Un titre court et énergique dont le clip n'est pas sans rappeler Twin Peaks et l'univers de David Lynch. 

"Tension" évoque une recherche d'équilibre entre différentes forces, différents états parfois opposés. Musicalement, c'est une version sous amphétamine d'un Nirvana passé à la sauce industrielle. Le morceau est marqué par une alternance entre des refrains très violents et des couplets mélodiques avec des textures électroniques et planantes. Il y a aussi cette idée de chercher à avancer face à un monde et des éléments en perpétuel changement, fait d’embuches et de contradictions. Il parle donc de sensations, de ressentis sans être linéaire ou même binaire dans l'approche de l'écriture. On pourrait comparer les paroles à l'univers de David Lynch, avec des images qui se suivent et qui semblent parfois absurdes, ou tout droit sorties d'un rêve." (HORSKH)

 

"Body Building" est le troisième single que HORSKH  offre à nos esgourdes ce 13 octobre, précisant qu'il s'agit d'un titre plus électro que ses deux prédécesseurs avec une énergie explosive et une mélodie entêtante. Le tout sur fonds de mutations des matières et des corps. 

"Ce morceau évoque un corps en construction qui tente des choses, qui essaie de se surpasser. Il renvoie aux étapes pour se construire soit même mentalement et physiquement, modifier son apparence, ses habitudes, ses envies et certaines fois contre les idées reçues, la société, sa famille etc. 
Bien sûr, il est question du muscle et de l'apparence, qui est au cœur de notre époque, notamment dû à l'importance des réseaux sociaux et à l'image qu'on y renvoie. Mais il y a aussi l'idée de transition entre différents états. "Body Building" évoque donc la vie, son maintien et ses mutations
." (HORSKH)

Très proche au niveau du son d'un Carpenter Brut dont il a fait la première partie, HORSKH délivre des ambiances très personnelles affirmant son identité et son talent à la fois sur sillons et sur planches, en d'autres termes à la fois en studio et en live.

Les trois singles de BODY : 
Tension
Interface
Body Building

BODY a été mixé et masterisé par Thibault Chaumont au Deviant Lab Studio (Carpenter Brut, Igorrr, Mass Hysteria, etc.).

DISCOGRAPHIE :

2014 : EP DAWN

2015 : DAWN (extended version - EP)

2017 : GATE

2021 : WIRE (HORSK devenu trio avec l'arrivée du guitariste/claviériste)

2024 : BODY prévu le 19 janvier

 

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7 WEEKS (rock), Fade Into Blurred Lines (13/10/2023)

Le 19/10/2023

« Fade Into Blurred Lines » conduira vos émotions aussi sûrement que le cuivre conduit l'électricité. 
Par Ahasverus

7 weeks album du mois

Voici la nouvelle livraison de 7 Weeks. Elle s'appelle « Fade Into Blurred Lines ».
Nous l'abordions avec une pointe de doute : nous avions adoré « Sisyphus », l'un des meilleurs albums de rock de l'année 2020,  et voici que 7 Weeks entendait rebattre les cartes dans une formule trio avec un album « enregistré live, sans artifice » que le dossier de presse estimait « moins solaire, plus terrien ».
Ne laissons pas s'installer le suspense plus longtemps : nous avons trouvé l'opus excellent au point d'en faire notre album du mois dans notre newsletter n°11.
Nous voila rassuré  : dès le premier morceau, « Gorgo », on retrouvait l'ADN inaltéré du groupe, cette voix caractéristique, ces rythmiques vrombissantes, cette guitare indépendante, toujours en mouvement, enfin cette élégance permanente dans le placement.
7 Weeks lachait « Gorgo » en premier single, disant à son sujet : « Gorgo parle de fuite en avant, du rapport intime au monstrueux, des jours sombres qui pétrifient quand on ose les regarder en face. Texte symbolique, Gorgo illustre la crise de sens que nous traversons et les lignes de fuite que nous créons pour y échapper : repli sur soi, confort viral et illusoire, certitudes figées. On avait cet arpège crimsonien en stock ainsi que cette image d’un personnage qui se retrouve figé face à ces certitudes. On a  donc combiné les deux idées avec l’image de la Gorgone mythologique. »  

Certes, d'autres morceaux sont possiblement plus radicaux, et le son préparé par Pascal Mondaz est peut-être légèrement plus brut, plus crissant. Mais l'identité de 7 Weeks est affirmée et sa signature reste heureusement omniprésente.
Entre explosivité (« Blackhole Your Heart ») et émotion (« Mute »), le trio ne tranche pas.

Il alimente son fourneau avec la même classe, et bien que ses ingrédients soient différents de cette formation, nous sommes tenté de le comparer à Screaming Trees pour sa marginalité dans le grunge rock et pour la beauté évidente qui habille certains morceaux.
Finalement la parenté de « Sisyphus » à « Fade Into Blurred Lines » s'impose, non par une gémellité mais bien par un air de famille. « Fade Into Blurred Lines » suit son propre chemin mais n'aura rien à envier au remarquable « Sisyphus ». Comme lui, il fait mouche, qu'il serpente paresseusement (« Shimmering Blue », « Castaway »), qu'il parte à bride abattue, effréné et strident (« Wax Doll »), ou qu'il évoque des images western (« Windmills »).
« Fade Into Blurred Lines » se referme en finesse avec l'intime « Travellers ».
On apprécie que 7 Weeks n'ait rien lâché après  « Sisyphus » : il a posé sa patine sur chaque note de « Fade Into Blurred Lines ». Le résultat est infiniment séduisant et conduira vos émotions aussi sûrement que le cuivre conduit l'électricité. 
« Fade Into Blurred Lines » est notre Album du Mois. Il saura illuminer votre octobre 2023.