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Cécile Delpoïo : L'interview

Le 20/12/2020

« J’ai commencé la guitare à dix-sept ans avec un prof, et très vite, il m’a dit que ce qui était cool c’était de chanter en même temps. »

alisatrice de clips vidéo, Cécile Delpoïo est aussi la très belle voix du groupe de métal symphonique  Remember The Light.
La formation parisienne ayant connu quelques changements ces derniers mois, l'occasion était idéale pour faire plus ample connaissance avec sa frontwoman.

Cecile guitare autoportrait


Bonjour Cécile Delpoïo. Ton premier souvenir en relation avec une chanson ?
Cécile Delpoïo :
Je crois que c’est la première fois que j’ai entendu le morceau « Total Eclipse of the Heart » de Bonnie Tyler. C'était la première fois que je ressentais un tel bouleversement devant une chanson. J’étais bien jeune, j’avais sept ou huit ans. J’ai été réveillée par ce morceau qui passait à la radio et que ma mère était en train d’écouter dans une autre pièce. Ca a été un « choc » au réveil d’entendre quelque chose qui me parlait autant et qui m'émouvait sans que je comprenne vraiment pourquoi.

Tu baignes dans la musique depuis toute petite ?
Pas vraiment. Mes parents n’écoutaient pas énormément de musique à la maison. Mon père aime le hard rock (Deep Purple, Led Zeppelin...), mais il n’écoutait pas souvent ses vinyles (problèmes de goûts communs avec les autres je crois) et ma mère se limitait souvent à RFM, mais sans que ça soit une grande passion. Toutefois, elle aime la musique classique et les chanteuses lyriques, donc elle m’a fait découvrir la chanteuse Emma Shapplin, dont je suis toujours extrêmement fan (j’ai tous ses albums à la maison !). Mais en dehors de ça, j’ai forgé mes goûts moi-même, en commençant avec la musique de films vers l’âge de onze ou douze ans (« Gladiator » par Hans Zimmer et Lisa Gerrard pour être plus précise !).

Ensuite tu fais une école de cinéma, et c’est pour illustrer tes films que tu commences à composer...
Oui, tout à fait. En fait, ce n’est même pas moi qui ai décidé vraiment. J’avais fait « pour m’amuser » un petit morceau au piano pour le générique d’un court-métrage que j’avais réalisé, et ce morceau avait tapé dans l’oreille d’un de mes camarades de classe qui préparait l’un des films de fin d’année - j’étais la monteuse de son équipe. Du coup il m’a dit avoir adoré ce morceau au piano et vouloir que je fasse toutes les musiques de son court-métrage, un court-métrage de douze minutes quand même, donc forcément plusieurs musiques ! Je lui ai dit que j’en étais incapable... Il a insisté « Mais si allez, je compte sur toi, ça va être super ! » Donc, le soir-même, j’ai commencé à composer. Il voulait quelque chose dans le style Yann Tiersen et Amélie Poulain, alors mes toutes premières vraies compos étaient bien loin du metal comme tu peux te douter... Ça lui a beaucoup plu et par la suite j’ai fait les musiques de ses autres films, ainsi que pour quelques camarades. En vrai, il y avait tellement de défauts dans ces compos, j’étais totalement autodidacte en la matière, et plus que débutante... Mais on est aussi en école de cinéma pour apprendre, alors bon... En tout cas ça m’a vraiment donné le goût de créer la musique, c’est quelque chose qui m’a très vite beaucoup plu.

C’est un prof de guitare qui te pousse à chanter…
Oui, mais ça c’était avant l’école de cinéma.
J’ai commencé la guitare à dix-sept ans avec un prof (je faisais déjà du piano seule depuis quelques années) et très vite, il m’a dit que ce qui était cool avec une guitare acoustique c’était de chanter en même temps, sauf que moi, je n’avais jamais chanté de ma vie !
En fin d’année, il organisait un concert avec tous ses élèves et il a voulu que je prépare une chanson avec un niveau facile de guitare sur laquelle je puisse chanter. J’ai préparé une chanson de Saez, « Montée Là-Haut », et ça plaisait beaucoup à mon prof. Encore une fois, j’étais totalement autodidacte pour le chant et lui ne pouvait m’aider que sur la guitare, alors j’imagine que, pour ce premier concert de ma vie où j’ai chanté, il devait y avoir des erreurs, mais bon... C’était un très chouette concert dans une église, il y avait beaucoup de monde, on avait joué des pièces à plusieurs, dont des morceaux de Final Fantasy que j’avais réussi à faire ré-arranger par mon prof pour des duos à la guitare classique... C’est un très bon souvenir. Après ça, je n’ai pas rechanté... jusqu’au moment où j’ai commencé la compo, quelques années plus tard, à l’école de cinéma et où j’ai parfois eu besoin d’une voix pour certains morceaux. C’est là que le goût du chant m’est venu vraiment, vers vingt/vingt-et-un ans.

Le chant représente combien d’heures dans une journée de Cécile Delpoïo ?
A cause de mon métier, ça dépend, malheureusement. Dans l’idéal, je prévois une heure trente à deux heures de musique par jour pour travailler le chant, mais aussi pour juste faire de la musique, chanter pour mon plaisir, faire de la guitare et du piano... Il m’arrive parfois de ne pas pouvoir pendant plusieurs jours, pendant les périodes où je travaille beaucoup (en tant que free-lance, je n’ai pas d’horaires fixes et j’ai des charges de boulot qui sont fluctuantes). A l’inverse, quand j’ai moins de travail et plus de temps libre, je peux facilement passer quatre ou cinq heures à faire de la musique, jusqu’à être trop fatiguée pour continuer.

Comment en arrives-tu au métal sympho et à Remember The Light ?
J’ai découvert le metal symphonique en découvrant le metal en fait, à l’adolescence. Grosse fan de Final Fantasy, j’allais quotidiennement sur un site dédié à la licence et j’ai découvert un jour une page où les fans postaient leurs AMV (Anime Music Video, comme un clip mais fait avec les cinématiques des jeux vidéos) sur Final Fantasy. L'une d’entre elle avait été faite sur «Two for Tragedy» de Nightwish. Gros gros gros coup de cœur pour moi, cette magnifique voix, moi qui aimait le chant lyrique depuis que j’avais découvert Emma Shapplin. J’ai tout de suite écouté d’autres morceaux du groupe et je suis tombée totalement amoureuse. C’était juste avant la sortie de « Once », donc Tarja était encore la seule et l’unique chanteuse de Nightwish. Elle est vite devenue ma chanteuse préférée ! J’ai dans le même temps découvert Within Temptation avec leur album « The Silent Force ». Là aussi un coup de cœur énorme ! Et c’est comme ça que je me suis mise au metal symphonique et à ses « dérivés », si je puis dire (doom avec Theatre of Tragedy et The Sins of thy Beloved, plus gothique avec Tristania...).
Bien des années plus tard, j’en ai eu marre de chanter uniquement sous ma douche, alors j’ai cherché un groupe. J’ai posté une annonce, tout simplement, sur un site bien connu des musiciens pour ce genre de recherche, j’ai été contactée, auditionnée, et je me suis retrouvée chanteuse de Remember the Light, qui n’avait même pas de nom à l’époque. Je suis très heureuse d’être dans ce groupe qui m’a beaucoup apporté durant ces années. En fait, c’est devenu une très très grosse partie de ma vie.

Tu évoquais Tarja Turunen. Tu l'as filmée pour une interview ! Dans quel état était la chanteuse de Remember The Light à ce moment-là  ?
J’ai essayé de rester pro et de ne pas faire trop ma groupie. Bon, ça n’a pas été trop dur car en fait, c’était une session où Tarja enchaînait les interviews avec différents médias (moi, je travaillais ce jour-là pour Pozzo Live) et après chacune d’entre elle, elle accordait une photo avec les gens qui venaient de l’interviewer, donc je savais que j’aurais le droit à ma photo de groupie. (Rires)
En réalité, ce n’était pas une nouveauté pour moi de rencontrer Tarja puisque j’ai déjà suivi une de ses tournées en tant que vidéaste ! Et oui ! C’était il y a fort longtemps, huit ans je crois. À l’époque, j’étais dans l’équipe du groupe Markize, qui faisait, avec Leave’s Eyes, la première partie de la tournée de Tarja pour l’album « What Lies Beneath ». Je filmais leurs concerts et les making of sur la tournée en Allemagne, en Belgique et en Russie. J’ai donc eu l’occasion de croiser Tarja de nombreuses fois, chaque jour, dans les loges ! Et de faire ma groupie bien sûr !  D’ailleurs je tenais à dire que Tarja est quelqu’un d’absolument adorable. J’ai entendu ou lu bien trop souvent sur les réseaux des gens qui n’en savent rien dire que c’est une snob ou pire encore... bref... Certes, nous n’avons pas eu de longues discussions et rigolades de plusieurs heures comme avec certains autres, car Tarja avait besoin, et c’est bien normal, d’avoir ses moments de calme seule avant les concerts, de se préparer, de s’échauffer, etc, donc elle restait dans sa loge. Mais ça ne l’empêchait pas d’être adorable dès qu’on la croisait, de nous accorder les photos qu’on voulait, les autographes, bref, d’être attentive aux gens qu’elle côtoyait dans le cadre de son travail, et toutes ces rumeurs qu’on peut encore entendre sont, à mon sens, totalement à côté de la plaque. C’est quelque chose qui m’énerve assez, je dois dire, ces gens qui aiment parler pour faire croire qu’ils savent ou qui sont frustrés parce qu’un jour ils ont croisé Tarja et ne sont pas devenus son meilleur ami parce qu’elle avait besoin de temps pour elle et qu’ils sont incapables de comprendre ça...

Rencontres tarja copie


Revenons-en à toi. Ta voix est assez peu commune pour le genre, assez identifiable, on a une impression de fragilité…
Hum. Oui c’est vrai. Mais ce n’est pas ce que j’aime le plus dans ma voix, justement, on va dire... Il paraît que certains aiment... Je ne sais pas trop quoi dire sur le sujet du coup

Alors passons à Remember The Light. Il y a eu du mouvement sur le groupe, cet automne. Tu nous parles du nouveau line-up ?
Oui. Bertrand et Axel nous ont rejoints en fait dès cet été, mais nous avons attendu pour les annoncer officiellement juste avant notre dernier concert.
Nous avons trouvé Bertrand, à la basse et au growl, grâce à l’annonce postée suite au départ de Julien. Nous ne le connaissions pas du tout mais avons été conquis par son implication, par la qualité de son travail et aussi par sa sympathie, ce qui est quelque chose de très important pour nous. Quant à Axel, la plupart d'entre nous le connaissions un peu. Grégoire a même déjà joué avec lui dans d’autres projets, et moi je le connaissais car il a été batteur dans Funny Ugly Cute Karma, le projet de Chaos Heidi. C’était un peu une évidence pour nous de lui proposer ce poste, et nous étions ravis qu’il accepte de se joindre à l’aventure.
C’est un peu triste que les concerts se soient arrêtés dans le même temps, mais nous avons quand même eu l’occasion de baptiser ce nouveau line-up le 24 octobre dernier au concert que nous avons donné avec Orkhys, et c’était super. Nous avons eu des très bons retours du public et nous sommes ravis de cette nouvelle équipe !

Le dernier EP de Remember The Light date de 2018. Des choses en préparation ?
Nous travaillons sur l’écriture de l’album. Nous avons quelques morceaux déjà prêts, et beaucoup d’autres toujours en chantier. Le but est d’enregistrer à l’été 2021, si tout se passe bien.

En août 2020 tu lances une page  pour regrouper tes activités musicales. On parle d'un projet solo avec Olivier Reucher (pianiste compositeur de Remember The Light)  aux arrangements, et d'autres projets naissants...
Oui tout à fait, j’ai un album en cours avec mes propres compositions. Ce n’est pas du metal ! C’est un style.... particulier, j’ai du mal à le définir en fait... C’est très cinématographique, je crois, comme musique. Je me suis inspirée aussi de groupes que j’aime, qui font plutôt de la darkwave, dark ambiant, neo-classique... Comme Narsilion, Trobar de Morte, Die Verbannten Kinder Evas, Dead Can Dance aussi. Olivier fait donc les arrangements de mes morceaux et j’en suis ravie, il sait les sublimer vraiment. Je suis très contente de travailler sur ce projet avec lui, c’est vraiment sympa de se retrouver sur autre chose que Remember the Light.
Puis j’ai effectivement un autre projet « secret », car beaucoup moins avancé, donc pour l’instant je préfère ne pas trop en dire... C’est un duo avec un autre compositeur-pianiste (donc pas Olivier cette fois ahah !), ça sera du doom... Nous avons tous deux un travail qui prend beaucoup de place, alors on avance à notre rythme, sans se mettre la pression, ça sortira quand tout sera prêt. Mais c’est une aventure qui va être très chouette, je pense.

Réalisatrice, cadreuse, monteuse, tu réalises  les clips de Remember The Light, un univers que tu connais bien. Mais tu signes aussi ceux d'artistes très différents : Stéphane Blek, Funny Ugly Cute Karma, Chaos Heidi, Rôde, Abhcan, Orkhys... C'est un challenge d'arriver à trouver le ton juste à chaque fois ?

Question difficile... Parfois certains de ces groupes / chanteurs ont déjà leur propre scénario, story board inclus, comme c’est le cas pour Stéphane Blek, et je réalise juste le côté «technique» de ses clips. Alors je conseille sur la manière de faire telle ou telle chose, mais tout l’imaginaire et les idées sont de l’artiste.

D’autres fois, on écrit les scénarii ensemble, comme c’était le cas avec Funny Ugly Cute Karma, Orkhys... On fonctionnait plus en brainstorming, et les idées pouvaient vite fuser avec cette méthode-là. Pour le reste, j’avais carte blanche, mais si ça plaît à ceux qui me confient leur clip, tant mieux ! On m’a dit récemment que ma patte se reconnaissait sur chaque clip... Si c’est le cas, et bien j’ose espérer que c’est une patte qui plaît à ceux qui me demandent de faire leur clip.

La prochaine fois que tu fais un  concert-sur-balcon, tu  nous donne ton adresse ?

Ahah ! Oui, si vous voulez ! Au prochain confinement de printemps sûrement ! (Rire)

Merci Cécile Delpoïo pour ton accueil.
Merci à toi.


Les Liens :

Cécile Delpoïo chanteuse :
https://www.facebook.com/C%C3%A9cile-Delpo%C3%AFo-Music-601174767207514/
https://www.facebook.com/Rememberthelightmusic/
rememberthelight.bandcamp.com/releases


Cécile Delpoïo réalisatrice :
cecile-delpoio.com
https://www.facebook.com/ceciledelpoio.monteuse/

Mily clic

Cécile Delpoïo par Mily Clic.

 

 

 

 

 

 

 

Chronique d'album : GANAFOUL (Hard Blues), "Sider Rock" (2020)

Le 18/12/2020

Groupe : GANAFOUL
Album : Sider Rock (33 trs - 04/09/2020)
Genre : Hard Blues Rock
Origine : Givors

Par Ahasverus

Le Groupe :

Ganafoul signifie "comme un fou" en patois (ou argot selon les sources) givordin.
Il se forme à Givors en 1974 sous la forme d'un trio instrumental composé d'Edouard Gonzalès (guitare), Philippe Veau (basse) et Yves Rothacher (batterie), rapidement rejoints par Jean-Yves Astier (chant) et Jack Bon (guitare).
Après un split, le groupe se reconstitue en trio avec  Jean-Yves Astier (basse, harmonica et chœurs),  Jack Bon (chant, guitare), et Yves Rotacher (batterie).
En 1977, Ganafoul signe sur le label Crypto, recommandé par Little Bob.
Fort de l'album "Saturday Night", il assure la première partie de Little Bob qui passe par l'Olympia le 23/10/1977. Il y retournera l'année suivante pour le festival "Le Rock d'Ici".
C'est également en 1978 que Bernard Antoine  succède à Yves Rothacher tandis que le groupe sort son album le plus réputé : "Full Speed Ahead". Ganafoul se voit classé septième groupe français par la revue spécialisée Best. (Best et Rock'N Folk sont alors les deux grands de la presse rock française).

Ganafoul full speed
Ganafoul continue son ascension : en 1979 il  grimpe à la troisième place du référendum de Best, derrière Téléphone et Ange. En août, il assure la première partie d'AC/DC à Aix-Les Bains. L'album "Route 77" est enregistré live à la Maison du Peuple de Belfort le 24 septembre 1977. Il est suivi de l'opus studio "Side 3" en décembre 1979.
En 1979, Ganafoul est sur France 2 pour la mythique émission dominicale qui passe juste après la messe (et oui, on savait vivre en 1980 !), "Chorus", animé par Antoine de Caunes.

1981. Ganafoul sort son cinquième album aux textes en Français : "T'as Bien Failli Crever". Le quatuor est désormais une formation à cinq, un nouveau guitariste ayant rejoint.
Déçu par les résultats de ses deux derniers albums, malgré un référendum Best qui le place en quatorzième position, Ganafoul splitte en 1982.
1998 : Jack Bon (guitare, chant), Jean-Yves Astier (basse, chœurs) et Bernard Antoine (batterie) se retrouvent pour deux dates (la première étant un concert privé) au Transbordeur de Lyon les 26 et 27/04/1998. cette réunion est immortalisée sur l'album "Crossroads" (1999).
2020 : Ganafoul revient avec un nouvel album :


"SIDER ROCK"

L'Album :

"Sider Rock" est un 33 tours (il est bien sûr livré avec un bon de téléchargement MP3). Chacune de ses faces compte environ vingt minutes.
Sider Rock,  est le nom que le groupe donnait à sa musique en référence à son environnement ouvrier et industriel. "Sider" est une référence à "sidérurgie".
L'artwork de "Sider Rock" est signé  Atticus Communication.

Ganafoul artwork
"Sider Rock" est édité par le label Simplex Records, fondé par Christophe Simplex, chanteur (Les Inoxidables,  Deuce)  et chroniqueur spécialiste du rock lyonnais. Nous avons d'ailleurs découvert  l'un de ses articles (+SD) sur http://www.steviedixon.com/Rockalyon/Ganafoul.htm.  qui est la source de l'essentiel de notre rubrique "Le Groupe".
Ce label lyonnais "100% vinyle, 100% lyonnais et 100% réédition de titres rares ou inédits" est basé à Vaugneray, où ont été enregistrés les dix titres de "Sider Rock" !
Simplex Records est une affaire de passionnés - tendance militants - qui cultivent principalement le partenariat local, trouvant ses collaborateurs entre Lyon et Annecy.
"Sider Rock" se compose de dix chansons inédites et en Français enregistrées en 1975.
C'est sous la forme d'un quintette que Ganafoul joue cet album. Le chant est donc l'affaire de Jean-Yves Astier  qui ne tient pas encore la basse, assurée par Philippe Veau. Jack Bon prendra le chant par la suite.
Les bandes étaient conservées par l'ingénieur du son Gilles Desportes et les morceaux étaient joués dans un esprit de jam session, maquettes initialement destinées à démarcher pour des concerts. Certaines chansons ont par le fait dû être écourtées pour s'adapter au format vinyle (les coupes ne se sentent pas sur l'album).
L'enregistrement et le mixage sont d'époque (1975), réalisés au studio Carole de Vaugneray, mais le mastering est acutel, assuré par le Honey Pie Studio de Lyon.
En septembre 2020, une release party est organisée au Dangerhouse-Record-Store de Lyon en présence de membres du groupe.
"Zone Interdite" est le premier single de l'album :

"Sider Rock" est dédicacé au bassiste Philippe Veau, décédé en 1982 dans un accident de voiture.
Ce vinyle est disponible chez certains disquaires ou par correspondance (voir in fine).

Les Critiques :

  • "La rythmique basse/batterie est un rail puissant - l'occasion de vérifier s'il en était besoin que Fourmi (NDLR : Philippe Veau) était un formidable bassiste - sur lequel les deux lead guitaristes s'en donnent à coeur joie et envoient du lourd."
    Vivre à Vaugneray
  • "Ce disque - vinyle - est une vraie bonne surprise qui dépasse aisément le cercle du fan club de Ganafoul. Tous les amateurs de rock explosif vont adorer !"
    https://www.rockmadeinfrance.com
  • "Intitulé Sider rock, le disque offre l’occasion de (re)découvrir la formation culte, dissoute en 1982, après huit années courtes mais intenses."
    https://www.lefigaro.fr
  • "Une jolie carte postale sonore du passé qui s'écoute avec nostalgie."
    Le Progrès

Notre Avis :

Soyons clairs, si "Sider Rock" n'avait pas été bon, je l'aurais acheté pour la madeleine de Proust qu'il est mais  je n'en aurais pas parlé.
Ce n'est donc pas le cas, et mon intérêt pour la musique qu'il propose est proportionnel à la longueur de ma publication.
Premier constat : A part quelques titres typés 70's (Cauchemar, La Poisse), Ganafoul est intemporel ! Comme l'est AC/DC dans un autre genre. Tellement intemporel que j'ai découvert avec étonnement  que cet album se situait   chronologiquement au début de la discographie du groupe.
Donc foin de la nostalgie des années 80 : un single qui balance autant que "Zone Interdite" - en ouverture d'album -  trouvera son public même aujourd'hui.
Musicalement, les racines  de Ganafoul font saillie (Bouteille Boogie). Un blues qui amène au rock/hard avec un groove palpable ("Tu ne m'achèteras pas", "Tout Pour Le Rock'N Roll"), chaînon manquant  entre Status Quo et AC/DC, avec une guitare virtuose et inspirée, jamais très loin.
La voix de Jean-Yves Astier - qui manifeste un beau talent - est dans les tonalités de Jack Bon et les fans historiques des givordins ne seront pas désorientés.
Second constat : même s'il s'agit d'un premier album on n'a pas affaire à un groupe qui se cherche. Il  est déjà à maturité. La technique, l'inspiration et - au-delà des ingrédients - l'univers Ganafoul percent tout au long de "Sider Rock".
"Sider Rock" n'est donc pas une curiosité, mais - en plus d'une justice rendue à un groupe qui a contribué à écrire l'histoire du rock français - un album qui tient la route de belle manière en 2020. On s'étonne (encore !) que le groupe n'ait pas lui-même pensé à sortir ces compositions ; signe qu'on jetait gras chez Ganafoul. Tout cela aurait été perdu pour la cause, et on remercie Gilles Desportes, le gardien du temple, d'avoir su préserver ces bandes des ravages du temps, ainsi que Christophe Simplex et son remarquable petit label qui les ont sorties de l'oubli.
Evidemment on vous recommande cet album au son vintage juste ce qu'il faut, et on adhère à la démarche, à la forme, et à la qualité.
Tant que resteront des passionnés comme Simplex Records (il est évident vu l'investissement et la qualité du produit livré que le label trouve sa motivation ailleurs que dans le business), nous aurons encore de belles heures devant nous et le rock sera bien gardé.

Ganafoul photo fin

Line-up :

  • Vocals, Harmonica – Jean-Yves Astier
  • Bass – Philippe "Fourmi" Veau
  • Drums – Yves Rothacher
  • Guitar – Edouard "Doudou" Gonzalez, Jack Bon

Music By – Gonzalez*, Bon*, Veau*, Rothacher
Lyrics By – Astier
Mastered By – Xavier Desprat
Recorded By, Mixed By – Gilles Desportes, Jacques Faveeuw

Tracklist :

  1. Zone Interdite 4:01
  2. La Route Est Longue 3:21
  3. Tu Ne M'Achèteras Pas 4:21
  4. Ce Que Tu Fais Là 3:28
  5. Bouteille Boogie 4:35
  6. Tu Pensais Que Ca Allait Durer 4:01
  7. Cauchemar 3:12
  8. Tu Me Rends Fou 4:35
  9. La Poisse 4:26
  10. Tout Pour Le Rock'n'Roll 4:19

 

Discographie :

1978 : Saturday Night (Crypto)
1978 : Full Speed Ahead (Crypto)
1979 : Cuvée spéciale (compilation, Crypto)
1979 : Live (Crypto)
1979 : Route 77 (Crypto)
1979 : Side 3 (Crypto)
1981 : T'as bien failli crever (Crypto)
1999 : Crossroads (Bluesy Mind)
2020 (1975) : Sider Rock (Simplex Records)


Points de vente :

  •  Dangerhouse, 3 rue Thimonnier, Lyon (tel 04 78 27 15 64)
  • Sofa Records, 7 rue d'Algérie, Lyon (tel 04 78 39 06 56)
  • Tiki Vinyl Store, 13 rue René Leynaud, Lyon (tel 09 51 23 44 83)
  • Méli Mélody, 9 rue Notre Dame, Saint-Etienne (tel 04 77 33 25 96)
  • Hands And Arms, 72 rue Crozatier, Paris 12e (tel : 06-48-36-62-07)

ou par correspondance auprès de :
https://www.facebook.com/simplexrecords
simplexrecords@orange.fr

 

Chronique d'Album : FUZZCRAFTER (Fuzz Rock), "C - D" (2020)

Le 15/12/2020

Le Groupe : FUZZCRAFTER
L'Album : "C - D" (2020)
Le Genre : Fuzz Rock
L'Origine : Lyon

Par Ahasverus


Préambule dispensable :

N'ayant d'autre culture que celle du plaisir de l'oreille, je ne me sens pas légitime pour présenter des albums instrumentaux. Lorsque celui de FuzzCrafter est arrivé dans la boîte du zine, je l'ai naturellement proposé à mes camarades chroniqueurs qui pratiquent d'un instrument.
"- Ouh la ! m'a fait Pépé St@kaTTo, que Dam'Aël  avait  sorti dans le parc pour qu'il s'aère, c'est beaucoup trop technique pour moi !
- Ah bon ? Ca va trop vite ? Pourtant  j'ai trouvé ça sympa et d'une grande fluidité.
-
Bougre de petit c** ! Est-ce que j'ai parlé de vitesse ? réplique-t-il en essayant d'attraper sa canne pour m'en filer un coup.
- Arrête de t'agiter Pépé !" se fâche Dam'Aël en crachant son mégot. Elle venait de passer cinq bonnes minutes à installer  le coussin sous la tête du vieux.
Pépé St@kaTTo se calme. Il a toujours craint Dam'Aël parce qu'elle le frappe quand il n'écoute pas.
" - C'est pas une histoire de vitesse, petit, reprend-il un ton en dessous, mais d'utilisation de gamme et de structure du morceau. Comme sur certains styles de jazz.
- Tu en parles bien, Pépé. Tu nous la fais,  cette chronique ?
- Pas question ! gueule Dam'Aël en poussant le fauteuil du vieux. Il doit d'abord venir avec moi chez le notaire pour signer les papiers de l'héritage.
- T'inquiètes pas fiston, m'assure Pépé en s'éloignant : t'as un coup de coeur, alors tu peux la faire cette chronique, faut pas hésiter !
- Mais Pépé... J'ai un coup de coeur, mais tu sais que je manque de bagage technique pour parler des instrumentaux !
- Ca ne t'a pas empêché d'aimer l'album ! crie-t-il en tournant dans le couloir. Tu sauras trouver les mots !"
Je suis retourné dans ma chambre, et j'ai posé le CD sur la platine...

Front back digi


Le Groupe :

FuzzCrafter est un trio instrumental monté sur une base guitare/basse/batterie mais qui utilise également d'autres sonorités qu'il tire d'un synthétiseur modulaire, du darbouka ou du bouzouki.

Il se forme à Lyon en 2015.
Ses influences proviennent du rock prog ou hard des 70's,  (Black Sabbath, King Crimson, Yes, Rush, Deep Purple…) et de la scène psychédélique moderne (Elder, Karma to burn, Atomic Bitchwax, Hypnos 69).
En 2016, FuzzCrafter sort un premier album, intitulé "A - B"  (Défense de spoiler le nom du troisième album ?). Au vu du nombre de clients Bandcamp qui l'affichent dans leur CDthèque, on suppose que "A - B"   a trouvé son public, remportant un beau succès à l'international.
En 2018, FUzzCrafter nous fait patienter avec un EP trois titres capturé sur une scène lyonnaise,  intitulé "Live at Le Farmer".
En 2020, FuzzCrafter revient avec un nouvel album...

"C - D"

L'Album :

"C - D" est un six pistes pour plus de quarante-et-une minutes.
"C - D" a été enregistré "live" courant octobre 2020, sans overdubs, le groupe privilégiant l'authenticité et la spontanéité.  Il a été mis en boite au Tubecult Mastering  de Villeurbanne selon les modalités suviantes : enregistré par Sacha Besson, mixé par Sacha Besson et Vincent Quilichini, masterisé par Sacha Besson.
Son artwork est signé Jo.Riou (si vous aimez les design psyché/vintage allez voir ce qu'il fait vous allez vous régaler ! : https://www.facebook.com/Jo.Riou.Graphics).

Fuzzcrafter cd 3000pix
L'album n'est qu'à six euros en format numérique (prix Bandcamp). Il fait aussi l'objet d'une édition vinyle et CD.

Les Critiques :

  • "Les Fuzzcrafter nous offrent sous une bonne couche grasse de fuzz des passages entre blues et jazz, où ils déroulent des gammes mine de rien et font passer le tout grâce à un tempo toujours très swing."
    https://desert-rock.com

Notre Avis :

Une fois n'est pas couturme, me voici  avec le casque sur les oreilles pour parler d'un album instrumental qui bizarrement réussit à m'accrocher, la spécialité n'étant  pas ma tasse de thé. Et pourtant...

  • L'album s'ouvre sur un "C1" qui  groove si bien qu'on s'attendrait presque à voir Renato Di Folco, le chanteur de Flayed,  débouler pour prendre part à la nouba. Le trio guitare/basse/batterie se concerte, puis part en cavalcade avant de revenir pour un épilogue groovy.
  • "C2", qui succède, montre ses racines 70's façon Sabbath. Les ambiances captivent avec une telle diversité qu'on voyage du hard vintage au desert rock mexicain en passant par le psychédélique sans réaliser qu'on reste dans la même pièce pendant treize minutes.
  • L'éthno-acoustique "C3"  aurait pu figurer sur un album de Led  Zeppelin. Les instruments tirent maintenant "C - D" vers un folk-rock pour qui le gimmick électrique de "D1" sonne le glas.
  • La basse habille superbement "D1", se détache de la guitare pour suivre ses propres chemins. Les échanges synthé/basse/guitare sont parfaits. La batterie connaît aussi son heure, avec ses petits instants solo. On retrouve le charme d'un vinyle de Sabbath période "Paranoid", quand chaque instrument était une  pièce maîtresse de l'album.
  • "D2" est un très joli morceau de desert rock, tout en feeling, avec des guitares qui charment. Puis les instruments se soudent pour devenir un stoner compact avant de se lancer du une chevauchée sabbathienne. Un pur délice ! A ce moment précis je comprends pourquoi j'aime cet album instrumental : j'y retrouve ce qui faisait la force des envolées du trio Butler/Iomi/Ward  des débuts. Puis le morceau repart vers un stoner-rock plus actuel, se permettant des incartades jazz-rock et un beau dialogue guitare/basse.
  • "C - D" se conclut par "D3", un  morceau de moins de deux minutes qui me fait penser au début du "Bron Y Aur Stomp" de Led Zep.

"C - D" est un opus extrêmement kiffant, truffé de moments savoureux qui ne sont pas sans rappeler le brio  des pionniers du genre métal du early 70's. Le son a trouvé la juste dose de vintage pour être dans le ton. "C - D" ravira donc même ceux qui, comme moi, ne sont pas habituellement preneurs de l'exercice instrumental, parce qu'il ne s'agit pas ici de l'album d'un virtuose soutenu par deux compères, mais bel et bien  d'un power trio dans lequel chaque instrument amène sa pierre pour construire l'édifice.
Technique, Fuzzcrafter ?  Aucun doute si Pépé St@kaTTo l'affirme. Mais il avait raison l'ami St@kaTTo  : peu importe la technique, c'est le plaisir qui prime. Cet opus en regorge, et quand on pense que tout ça a été capturé live, on imagine la surdose de bohneur de la petite souris du studio...

Line-Up :

  • Vincent Quilichini - Guitars
  • Sacha Besson  - Bass, Acoustic Guitar, Bouzouki
  • Guillaume Coplo (Orion Dust, Mama's Good Fellows) - Drums, Darbouka, Modular Synth

Tracklist :

  1. C1 (04:55)
  2. C2 (13:13)
  3. C3 (03:58)
  4. D1 (04:19)
  5. D2 (13:18)
  6. D3 (01:50)

Liens :

https://open.spotify.com/album/1qJCzDQsCvmZVjJqeya6Ez
https://fuzzcrafter.bandcamp.com/album/c-d
https://www.facebook.com/fuzzcrafter
https://www.youtube.com/channel/UCEIPX8UOLHHAp602JZMLZ8Q/featured



 

 

Les 100% Bio de Pépé St@kaTTo : ITOIZ

Le 14/12/2020

Groupe : Itoiz
Genre   : Rock Progressif / Pop Rock
Influences : Doors / Fleetwood Mac / Jethro Tull / Police / Clash / Mike Oldfield / Santana / Pat Metheny
Origine       : Mutriku (Euskal Herri / Pays Basque, Espagnol et Français)
Années actives : 1978 – 1988   

Par Pépé St@kaTTo
 Itoiz 1
 

Line-up :

  • Juan-Carlos Perez (guitare, chant)
  • Jose «Foisis » Garate (basse)
  • Jose A. Fernandez (piano, claviers  jusqu'en 1985)
  • Estanis Osinalde  (batterie  jusqu'en 1979)
  • Joseba Erkiaga   (flûte jusqu'en 1982)
  • German Ors (guitare de 1981 à 1983)
  • Jimmi Arrabit (Batterie à partir de 1982 également dans le groupe Sustraia)
  • Jean-Marie Ecay (guitare de 1983 à 1985 il a aussi joué pour Nougaro)
  • Xabi Pery (guitare) 1987-1988)
  • Mario Vilas (piano  de 1985 à 1986 également dans le groupe Gazteok)
  • Andrej Olejniczak  (saxo)
  • Nando De La Casa & Didier Real (claviers et percussions)
  • Yassa Taldea  (backing vocals)

La petite histoire …

C’est sous l’impulsion de deux jeunes lycéens basques espagnols de Mutriku que commence l’histoire d’Itoiz en 1973. Juan-Carlos Pérez (chant/guitare) et José « Foisis » Garate (basse) débutent sur scène sous forme de duo, ils choisiront le nom d’Akelarre (qui signifie « pâturage pour les boucs », c’est également le lieu dans la mythologie basque où les sorcières célèbrent leur Sabbath).
Ils seront très vite rejoints en 1974 par Estanis Osinalde (batterie), Antton Fernandez (claviers) et Joseba Mendizabal (guitare). Ils changeront alors leur nom de scène en « Indar Trabes » (poutres de force, nom choisi pour « bien cimenter » le groupe). Ils jouent d’abord du rock progressif légèrement teinté de jazz, puis pour essayer de vivre de leur musique,  font comme tous les jeunes groupes de l’époque des « baloches », alternant en concert les tubes des autres et leurs propres compo (La plupart des titres sont composés par Juan Carlos Pérez et les paroles écrites par de jeunes poètes Joseba Alkalde et Joseba Garcia). Leur popularité naissante leur permettra également de participer aux festivals rock de la région.
En 1978, ils feront partis des premiers artistes à enregistrer dans le nouveau studio de la maison de production « XoXoa » (le merle) leur tout premier album « Itoiz ». Ils en profiteront pour changer une nouvelle fois de nom, cette fois-ci définitivement… en Itoiz (qui est le nom « topographique » qui désigne un endroit marécageux, généralement une mare, près d’une ferme ou pataugent les volailles).
La revue « Ozono » (la référence de la culture underground basque) leur rédige une très bonne critique et classe l’album « disque du mois de janvier 1979 », un cran au-dessus des sorties anglo-saxonnes de l’époque !
Cet album faillit être le seul et unique d’Itoiz. Lors de sa sortie, deux de ses membres étaient en effet appelés sous les drapeaux et les autres, prêts à jeter l’éponge.


Juan Carlos Pérez, seul rescapé travaille sur un concept d’album symphonique et pop-rock « Ezekiel » (prophète de l'Ancien Testament), l’histoire d’un jeune qui se révolte contre la violence d’un monde opprimant. Enregistré avec des musiciens de studio, on retrouve également dans cet album des chanteuses qui font de superbes choeurs, du saxo et même du violon. Celui-ci sortira en 1980 sous le label « Xoxoa » et sera la plus forte vente au Pays Basque cette année-là. Les lecteurs de « Musika » élisent alors Itoiz comme le meilleur groupe basque.
En 1982, le groupe est composé de Juan Carlos Pérez, Foisis, Antton Fernandez, et leurs deux nouveaux membres, Germán Ors à la guitare et le génial batteur Jimmy Arrabit (qui restera à son poste jusqu’à la dissolution du groupe). Ils seront approchés par Polydor et CBS mais refuseront toutes leurs propositions au profit du label basque Elkar pour la sortie de leur 3ème album « Alkolea » (Alcool).
Pour son disque suivant « Musika blai » (musique mouillée) Germán Ors est remplacé par le guitariste de Saint-Jean de Luz Jean-Marie Ecay. Cet opus est résolument plus mélodique, pop-rock, très influencé par Fleetwood Mac que Jean-Marie a fait connaitre au groupe. Le public sera conquis et les éloges unanimement positives en cette année 1983.
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Après de nombreux concerts, Itoiz sort en 1985 son cinquième album qui sera peut-être le plus intimiste, « Espaloian » (sur le trottoir) dans un style toujours aussi rock, mais également reggae et pop. C’est un nouveau carton pour le groupe dont la renommée dépasse alors les frontières du pays basque. Ils joueront ainsi à Madrid (en 1ère partie du groupe Psychedelic Furs) puis en France.

Les nombreux concerts donnés dans l’Hexagone et leur popularité toujours plus importante poussent Itoiz à venir enregistrer en cette année 1987 leur 6ème galette, « Ambulance », au studio Damiens à Paris (avec Xabi Pery leur nouveau guitariste). Ce disque donnera l’occasion au groupe d’affirmer leur étiquette de « rock basque de qualité internationale » !
C’est la fin …
Cette même année, Itoiz enregistre son double album live au Palais des Sports de Getxo de Bilbao devant plus de douze mille spectateurs, l’excellent « …eremuko dunen atzetik dabil » (Chasse les dunes de la région). L’ambiance est chaleureuse sur scène, et même si personne ne laisse rien paraitre, tous savent que se joue là le dernier chapitre de la carrière d’Itoiz, comme un dernier baroud d’honneur ! La pression, la fatigue, la routine des différentes tournées, l’impression d’avoir tout donné, et de ne plus rien avoir de nouveau à dire après dix années d’existence auront raison du groupe. C’est usé mais déterminé à arrêter l’aventure qu’ils donnent leur dernier concert à Eysines (33) en avril 1988.
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Une légende basque …

Itoiz avec son héritage unique fait partie du patrimoine basque avec Minxoriak, Errobi, Oskorri, ces groupes qui ont tous à leur niveau modernisé la culture traditionnelle en lui offrant ses plus belles lettres de noblesse, sans en oublier ni renier ses racines. Le groupe avec ses paroles en basque en plein "post franquisme", a ainsi relevé un sacré challenge, car Itoiz n’a jamais cherché à profiter des mouvements ou pensées politiques de l’époque. A travers ses différents albums intemporels, le groupe a su véhiculer des messages d’espoir, d’amour et de joie en concentrant ses efforts sur la poésie de ses textes et la qualité de ses compositions.

Ce groupe mythique aura ainsi marqué au pays basque toute une génération de 1974 jusqu'en 1988, date de sa dissolution, et même au-delà puisque sa chanson "Lau Teilatu" véritable hymne basque est apprise dans toutes les écoles…

Les Liens :

https://youtu.be/BUQNvWpIqTE

Itoiz Youtube :
https://www.youtube.com/channel/UCaWPuxh_acnvS2-zL15R2lQ/featured
Liens Facebook :

https://www.facebook.com/Itoiz-156746901008461

https://www.facebook.com/ItoizBand

Groupe de cover d’Itoiz :

https://www.facebook.com/foisisjaunak

Discographie

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Auré (AKIAVEL) - The Warrior

Le 14/12/2020

« Everybody pulls each other up. It’s an Akiavel’s law! »

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Photograph : Mr Cana Photography

Technical, inspired image, and imagination.
Last February 2020 death metal band Akiavel launched “V”, a first out of norms album. A string of video clips followed, each better than the next.
End of the year just coming in and having understood that Akiavel is already preparing some new sweets, we went to meet Auré, its lead growl singer.

By Ahasverus - English translation by Matthieu Horrent.


Hello Auré. Did your father make you discover metal ?
Auré :
Hi Ahasverus! Yes we can say that this man made me discover metal. I grew up into hard rock, my father made me sang when he played guitar. Afterward, while in metal, I made my way following my instinct! We didn’t have internet access like nowadays, so I collected magazines like “Rock Hard” or “Metallian”, I went to concerts a lot to build me a culture.

You have been quickly fascinated by extreme metal and death metal…
Auré : Absolutely! Due to several metal gigs in Amiens, I quickly found which music style made me vibrate: Death metal ! Its spirit, the pit, lyrics, guitars riffs… Singing came later to me because I didn’t think a woman could handle a microphone in such a music style! When I listened to albums with female growl singers I knew it was possible !

With the help of Julien Truchan (Benighted)…
Auré : Yes! That’s true ! He made me discover female growl singers bands !

Year 2018. You explain to Nonoise Nogood: “I make music for around 10 years. I went through several projects but they never were mine. Each time I replaced a singer. This time, something new is maturing…” How did you approach this new step ?
Auré : Akiavel is my baby. An identity built through the five of us. It’s the most important project in which I’ve been integrated, the most serious and the strongest in friendship. We have each our own role in addition to our instruments. Everything was built naturally, real osmosis !

Mr cana5

Photograph : Mr Cana Photography

Akiavel is very much like a family affair: your buddy Julien Truchan does a featuring on “V”, Cynthia who is the former bassist of the band T.O.Y.S appears in one of your videos, and also Sébastien Camhi and his famous Artmusic’s studio…
Auré : That’s it ! We all have our own circle of friends, all have mastered talents. We love this kind of family, we stay close to those who deserve to improve their own art. With some partnerships, we have all positive motions. Everybody pulls each other up. It’s an Akiavel’s law !

I also love Akiavel’s image very much, which is developed by Mr Cana Photography, another faithful people of your bans.
Auré : Yes ! Mitch (Mr Cana) used to play with Jay at a time. They are close friends, so are we now the four of us. We immediately have been hooked to his photo style and asked him to make our first video clip. It was a success! Exactly what we were looking for! He’s listening, has the equipment and has great ideas which we don’t think about! Now, Mitch and Mimi can make videos with Mr Cana Productions structure.

They have been able to shoot our last clip “Kind of Requiem” with the help from Geo and William. We wish them great success ! They are truly extraordinary people, humanly, in work, and friendliness !


“We didn’t rest on our laurels! We won’t be ground down by this virus!”


Apart from Clisson’s Off festival, did COVID-19 prevent you to defend the album ? Did the situation affect you ?
Auré : We all have been frustrated due to this forced stop… Like all bands, and I also think about gigs promoters and venue which would welcome events… Unfortunately, it’s like that, we have to deal with it. Regarding Akiavel, we have decided to continue with the news. We didn’t come to a halt for once even if lockdown could force us to do so. OK, we could neither play nor rehearse, but we thought about how to make Akiavel continue to live. That’s why we naturally composed a brand new album. When you’re passionate you do not stop. We love our band. Nothing will stop it. During this forced pause, we had the chance to answer to many interviews, taking part in metal video broadcasts. The second album is at its composing end, the recording date is fixed, we have decided what will be the visuals and the subject, set up the next videos’ dates. We also planned a surprise in the news of Akiavel before the end of 2020! We didn’t rest on our laurels! We won’t be ground down by this virus !

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Photograph : Mr Cana Photography

You sing for around 15 years. Can you tell us about your voice and the place it occupies in your life ?
Auré : The voice is an everyday job. I do breathing exercises, some vocalizations. I also work on my concentration.
Saturated vocals are for studio, rehearsal, or concerts. About such, there are few more exercises, some days before in order to be ready right in time. Including in diet and lifestyle. For example, I avoid anything that is acidic, too greasy, and I do more meditation to stay focused. Self-confidence, when you’re at the microphone, is paramount. I quit smoking, dramatically reduced alcohol and coffee. You can’t change your vocal cords like you change a string on a guitar. So we have to take care of it every day to keep the voice’s grain and the punch !

You do your own lyrics. In “V”, you’ve been inspired by “Les cinq blessures de l’âme“ (The five wounds of the soul) by Lise Bourbeau. Is writing important to you ?
Auré : Totally! This book explains that we all suffer at least one of these five wounds. I proposed to expose those wounds like this: five sides executioner, five sides victim. Next, push to the extreme each story. Some of them are very personal experiences.
Research, reading books, watching videos about the subject covered is my main working part into Akiavel. It’s when I know something at my fingertips that I can let my artistic mind write. And when I listen to Chris’ compositions which are sent by Jay and Mitch, ideas of placing come naturally. I just need to be alone when I have my headphones. While working on lyrics, I’m in the zone.

Growling isn’t the better style to taste the lyrics of a song. Isn’t it frustrating ?
Auré : Not at all! Lyrics I write are meant to be screamed. I try to bring out rage, torture, things that make us weird… I also try to find words or sentences which can be repeated in my lyrics. Due to such, I could see the public singing at the same time! That was just awesome ! If people who are listening to us are curious to read my lyrics, they all are written in our album !

I found out that you’re interested in fortune-telling and runic divination ?
Auré : Absolutely! It’s very personal. I’ve always been interested in occult sciences, metaphysics. My philosophy of life is governed by the Toltec agreements. Fortune telling is something I wanted to develop, I like it very much. Runic divination is another approach, I am a fan of Nordic mythology, the history of the Vikings fascinates me !
I was interested in runes because of their fabulous mystic and historical side! It talks to the soul a lot.

Your second album is on its way. What can you tell us about it ?
Auré : Not many at this time ! (Laughs)
The main subject will be… bloodier! Still a hidden message on the backside of the album, visual is almost done, stories for two next videos have been written…
Release party will take place at La Maison Hantée in Marseille.
We keep some surprises !

A big thank you, Auré, for your welcome and your kindness.
Auré : Thanks to you Ahasverus for your support and interview proposal! It was a pleasure to take part in it !
Also thanks to all readers, followers, supporters, and those who are sharing news and things! I still maintain that without all of you, we do not exist! We all have faith to see you on stage !


LINKS :

https://www.facebook.com/Akiavel/
https://open.spotify.com/artist/14M2CyExjuwWrJlJGYvg6T:
https://shop.season-of-mist.com/band/akiavel/
https://twitter.com/AkiaveL?s=09
https://www.instagram.com/akiavel/?hl=fr
https://www.youtube.com/channel/UCY52nn6ZxtfjlxYTPDWjSvA?view_as=subscriber

Photographs & videos : Mr Cana Photography. 
http://www.mrcana-photography.com

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SCARRED fait peau neuve

Le 14/12/2020

« Quand on a décidé de changer de chanteur, le but n’était pas de refaire le même album avec une voix différente. »

Avec dix-sept ans d'existence, SCARRED revient avec un nouveau line-up, un nouveau clip, un kick-ass album  (à paraître le 22/01/2021) et une réorientation  pour élargir son champ d'action.
Ahasverus crevait de curiosité.
Les Luxembourgeois ont bien voulu répondre à ses questions.

Scarred photoshoot metz fr 02062019 by lugdivine unfer 8854

Scarred par Lugdivine Unfer


Bonjour Scarred. Votre groupe existe depuis 2003. Votre formation a été bousculée depuis "Gaia/medea", votre dernier opus. Quel est votre line-up actuel et pourquoi ces bouleversements ?
Laurent (batterie) :
Bonjour ! Actuellement le groupe se compose de Yann au chant, Diogo et Vincent à la guitare, Bertand à la basse et Laurent à la batterie. On a effectivement changé deux membres depuis notre dernier album dans le but de se réinventer musicalement. Après la sortie de Gaia / Medea, Diogo est parti en Norvège jouer pour Satyricon pendant deux ans et a été remplacé par Vincent, qui est un musicien et un mec génial comme on en rencontre rarement (allez écouter son groupe Fractal Universe, vous allez vite comprendre !). Quand Diogo est revenu il était hors de question de s’en séparer.
Pour ce qui est du chant, on a décidé qu’il était temps d’explorer de nouvelles sonorités plutôt que de rester dans notre zone de confort et refaire un album similaire aux deux premiers. On connaissait Yann depuis plusieurs années et on savait de quoi il était capable. Ça n’a pas été une décision facile de se séparer de notre ancien chanteur mais comme vous pourrez l’entendre dans notre nouvel album, les possibilités avec ce nouveau line-up sont quasiment infinies, et notre musique va pouvoir continuer à évoluer au fil du temps.


Attaquons directement dans le vif. Après "New Filth Order " en 2009 et Gaia/Medea en 2013, vous revenez en 2021 avec l'album "Scarred". Donner le nom du groupe à ce troisième album est une manière de nous signifier qu'il est le plus intime des trois ?
Laurent :
Non seulement c’est l’album le plus intime (et de loin), mais il raconte aussi une période très sombre de nos vies. Il s’inspire directement des évènements dans et autour du groupe depuis la sortie du dernier album, qui pour certains d’entre nous ont laissé beaucoup de marques. Une fois qu’on s’est rendus compte qu’on était en train de raconter notre propre histoire et nos propres blessures, le nommer Scarred est vite devenu une évidence.


"On a passé énormément de temps en préproduction dans notre home studio à explorer différents univers sonores et à essayer de créer un album qui soit une œuvre cohérente et pas juste une collection de chansons."


En 2016, Diogo expliquait dans une interview à https://www.artnroll.net : "On fait du métal assez violent mais on ne veut pas tomber dans le cliché des pochettes têtes de mort avec des explosions." A qui avez-vous confié l'artwork  cette fois-ci et quelle était l'idée que vous souhaitiez projeter ?
Diogo (guitare) : L’artwork a été réalisé par Drazen Medakovic, un ami d’enfance et artiste bourré de talent qui s’était déjà chargé du design de l’album Gaia/Medea (www.drazenillus.com). C’est toujours un plaisir de travailler avec lui, parce qu’il comprend notre musique et ce qu’on essaye de véhiculer dans nos textes. On lui a tout simplement donné la maquette et les paroles et expliqué les évènements qui ont entouré l’écriture de l’album en lui laissant carte blanche. Il a réussi à résumer à la fois l’univers sonore, le contenu lyrique et même le processus de création de l’album en une seule image. On n’aurait pas pu rêver mieux pour la pochette !
L’idée véhiculée est celle de la transformation. Le personnage représenté purge sa dépression et la transforme en arcs-en-ciel au cours d’un rituel shamanique. C’est ce qu’on a essayé de faire avec cet album, utiliser le négatif pour en faire quelque chose de beau et amorcer un changement à la fois dans nos vies et dans notre musique. C’est presque de la psychothérapie.

Artwork

Contexte, environnement, situation géographique, envie de faire évoluer sa musique... qu'est-ce qui a décidé de  l'orientation de l'écriture de l'album "Scarred"?
Bertrand (basse) :
En fait tout ce que tu viens de citer. Nos vies ont beaucoup changé depuis la sortie du dernier album, on a tous vécu pleins d’expériences différentes, nos influences musicales sont beaucoup plus variées… bref, on a tous évolué en tant qu’êtres humains et musiciens, et vu qu’on écrit avec nos tripes, notre musique a évolué avec nous. Par ailleurs, l’éloignement de Diogo, notre compositeur principal, et l’intégration de Yann comme nouveau chanteur nous a aussi obligés à fonctionner d’une manière complètement différente pour l’écriture des chansons. On a passé énormément de temps en préproduction dans notre home studio à explorer différents univers sonores et à essayer de créer un album qui soit une œuvre cohérente et pas juste une collection de chansons.

J'ai cru voir des références à la Grèce ou à la Rome Antique dans cet album...
Laurent :
C’était certainement le cas sur Gaia-Medea, mais sur cet album on s’est plutôt inspirés du folklore sud-américain. Ayant longtemps baigné dans le latin et le grec ancien, il y a toutefois moyen que j’y fasse allusion de manière inconsciente de temps en temps. J’essaye généralement d’écrire les textes de sorte à raconter ce que j’ai envie de raconter tout en laissant de la place à différentes interprétations, donc je suis toujours content quand quelqu’un y voit quelque chose que je n’ai pas forcément eu l’intention d’exprimer. Je serais curieux de savoir à quelles parties exactement tu fais référence (peut-être la chanson Dance of the Giants?).
(NDLR en réponse à Laurent : n'étant pas anglophone ma méprise tient uniquement aux titres A.H.I.A. et Petrichor, parce que sauf erreur Ahia  était une province grècque et "ichor", dans la mythologie, était le sang des dieux)

"Mirage" est votre premier single. Ca a dû être cornélien de choisir un titre plutôt qu'un autre avec un album aussi ouvert musicalement...
Yann (Chant) :
C’est clair ! Quasiment toutes les chansons de l’album ont à un moment donné été en lice pour être le premier single. On a fini par choisir Mirage parce que c’est une chanson à la fois puissante et mélodique qui fait bien le pont entre les albums précédents et celui-ci tout en annonçant la couleur de ce qui va suivre. De plus, le clip est à mon avis très réussi, ce qui a facilité le choix. J’aimerais profiter de l’occasion pour remercier encore une fois notre ami Kim Conrardy de U-Matic Productions pour le super travail qu’il a fourni.



Même s'il  en intègre toujours des éléments à sa musique, SCARRED, le groupe,  ne peut plus être défini comme un groupe de death. Il va bien au-delà avec des titres comme "Merry Fo Round" ou "In Silent Darkness"...
Diogo :
Je prends ça pour un compliment ! Il est vrai que certains titres du nouvel album risquent de surprendre les fans de la première heure, mais on l’assume complètement. Quand on a décidé de changer de chanteur, le but n’était pas de refaire le même album avec une voix différente mais bien d’utiliser toute la palette de possibilités que nous offre Yann et de ne pas s’imposer de limites dans notre écriture. L’album va du death au rock en passant par le psychédélique, le symphonique, le clean et même l’instrumental, ce qui est une première pour nous. Chaque chanson correspond à un chapitre d’une histoire qui est tout sauf linéaire. Du coup chaque titre a sa propre ambiance et des sonorités tout à fait différentes du titre précédent.

La construction de "A. H. A. I. A.", et sa suite "Lua", sont surprenantes. Ca commence comme un morceau de death mais ça finit presque en world music... Peut-on avoir une petite explication de texte ?
Laurent :
Dans l’histoire que raconte l’album, A.H.A.I.A., c’est le fond du gouffre. Niveau texte c’est probablement la chanson la plus sombre qu’on ait jamais écrite. Une fois qu’on a touché le fond à la fin de la partie death s’amorce le processus de guérison et de transformation par le rituel shamanique qui suit avec une partie d’abord psychédélique puis un véritable rouleau compresseur de graves et de double pédale, symbolisant le caractère à la fois hallucinatoire et intensif de ce genre d’expérience. Une fois le rituel terminé, on se retrouve seul pour réfléchir à ce qu’on vient de vivre en contemplant la lune (LUA) au milieu de la forêt. On n’est pas encore complètement guéri, mais la musique commence à changer.


"Avec Scarred on a construit notre réseau une date à la fois, en traitant chaque concert comme un casting pour le concert suivant, peu importe qu’il y ait mille ou cinquante personnes dans la salle."



Vous concluez "Scarred" par "Petrichor", un titre au chant clair. Donne-t-il le signal de la fin d'une ère et du début d'une autre ?
Yann :
  Pas forcément. C’est plutôt la fin en apothéose du voyage qu’on vient de faire tout au long de l’album, mais cela ne signifie pas que l’avenir du groupe est uniquement fait de chant clair et de sonorités rock (il y a déjà du lourd et sombre de côté pour le prochain album !). On a surtout eu envie de finir l’histoire sur une note positive tout en explorant encore un territoire jusque-là inconnu pour le groupe. Il y aura certainement d’autres titres plutôt clean sur nos prochains albums mais comme dit précédemment, le but est surtout de ne s’imposer aucune limite dans l’écriture et d’aller où la musique nous emmène.

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Scarred par Lugdivine Unfer

Vous êtes un groupe luxembourgeois. Le fait de vous situer à la jonction de l'Allemagne, de la Belgique et de la France, est-t-il un avantage pour distribuer sa musique ?
Bertrand :
Non, je crois qu’à l’ère du numérique ça n’a plus d’importance pour la distribution. Pour le live par contre c’est plutôt un désavantage. Avant d’atteindre un certain niveau les groupes luxembourgeois galèrent à s’exporter parce qu’ils n’arrivent pas à couvrir leurs frais de déplacement ou parce que les associations et salles de concert privilégient souvent des groupes locaux. Avec Scarred on a construit notre réseau une date à la fois, en traitant chaque concert comme un casting pour le concert suivant, peu importe qu’il y ait mille ou cinquante personnes dans la salle.

Merci Scarred de m'avoir accordé cette interview.
Yann :
Merci à toi, c’était intéressant comme interview, on voit que tu as vraiment écouté l’album. Merci aussi à tes lecteurs et à bientôt près de chez vous j’espère !

 

L'actualité de la semaine 51

Le 14/12/2020

PSYKUP : ROLL THE BONES

Tandis que se profile à l’horizon février 2021 «Hello Karma !», son nouvel album, Psykup présente «Nice To The Bone», son second single, sur lequel est invité Julien Truchan, de Benighted.


Julien confesse : "Je suis très excité d'avoir été invité sur le nouvel album de Psykup et de faire partie intégrante de la folie ambiante qui traverse ce nouvel opus, si original et efficace ! Merci pour votre confiance, les gars, en particulier mon frangin d'une autre mère, Julien Cassarino ! Profitez bien de la folie de ce nouveau morceau !"
On attend de pied ferme ce cinquième album des Toulousains, dont on sait par nos camarades de l’Agence Singularités qu’il est mixé par Fred Duquesne (Mass Hysteria, Watcha, No One Is Innocent) et masterisé par Thibault Chaumont (Trepalium, Klone).


ANTHON NORWELL EXPERIMENT : A NIGHT AT THE OPERA

"Room Seven (the shadows experiment)", le prochain album du Anthon-Norwell Experiment devrait sortir chez Soman Records fin janvier 2021. Il s'agira d'un Opera Rock de quinze titres.

Le chanteur/compositeur multi-instrumentiste Anthon Norwell (Memory Of Silence, Synesthesia) a bien voulu nous en dire plus :
Mr Mills atteint d'un cancer est transféré à l'hôpital "Evil Center", dirigé par le Docteur West, un savant fou qui pratique des expériences sur ses patients en essayant de faire de la maladie une entité physique ou partiellement physique. Il a pour assistant l'Aumonier Chaplain, entièrement voué à sa cause.
Sous l'effet de l'expérience, Mills développe une double personnalité.

Plusieurs titres ont déjà été révélés, tels ce "Where Are You Now" disponible en vidéo :

Distribution de Room Seven :

Anthon Norwell : Mr Mills

Sam Guerrier (Into The Deep, Memory Of Silence) : Docteur West

Martial Prevel (Ozalee Sun, Synesthesia) : Mr Chaplain

Julie Lunel (Moon's Law, Memory Of Silence, Krestenta) :Miss Hamilton

Line up instrumental :

Pascal Louvigny ( Memory Of Silence, Green Planet Project) : Basse

Anthon Norwell : Guitares, Keyboards, batteries.

Le visuel de l'album a été confié à BoxSon Productions.
Il s'agira du cinquième album du Anthon Norwell Experiment.


HORSKH : TROISIEME SINGLE

"Cut the Knot" est le troisième single lancé par le groupe d'électro-métal de Besançon HORSKH en prévision de la sortie de son album "Wire" attendu pour le 22/01/2021.

Bastien Hennaut, chanteur de HORSKH, explique à propos de ce titre :
"Nous avons accentué l'aspect organique, avec un gros travail sur les arrangements et la mélodie. Nous avons expérimenté toutes sortes de matériaux différents pour arriver à ce résultat et créer un monde complexe autour d'une structure d'acier robuste. Les paroles, quant à elles, évoquent le fait de se lier à des choses, des personnes, des objets, des produits. Comme des liens qui s’accrochent petit à petit à nous et qu’il faut constamment juger, évaluer pour en connaître l'aspect néfaste ou bienfaisant. "Cut the Knot" parle surtout du fait de se faire violence pour changer les choses quand elles nous semblent néfaste."

"Wire" peut être pré-commandé ici :
horskh.bandcamp.com/album/wire-pre-order

HORSKH peut être suivi là :
https://www.facebook.com/Horskh/


NIKOPOL : LA LOI C'EST MOI

Mis en ligne en octobre 2020, "Law of Sé" est le dernier single en date du quatuor lyonnais (violon/basse/batterie/chant) de rock sans guitare Nikopol.

Ce titre puise son inspiration dans la culture des Kogis, Amérindiens de Colombie. Selon leurs croyances, les Kogis sont les «grands frères», gardiens de la Terre Mère à qui l’univers aurait confié la mission d’enseigner à l’homme moderne la vraie harmonie des choses. (source https://www.voyage-colombie.com)

"Law of Sé" a fait l'objet d'un clip magnifiquement mis en images. Il a été tourné de nuit à La Magma (Maison d'AGitation Multiculturelle et Alternative) d'Annonay :

Le single est disponible sur toutes les plateformes de streaming et de téléchargement.


LAG I RUN : ROCK A LA RADIO

Le métal à la radio c'est rare.
Quand un métal de qualité rencontre une radio de qualité, ça fait d'autant plus plaisir.
Grâce à Stéphane Amato, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Toulon, le groupe de métal progressif varois LAG I RUN a eu les honneurs de l'émission Recherche & Société du 10/12/2020 sur France Culture.

Le lien de l'émission ici :
https://www.franceculture.fr/.../recherche-et-societe-la...


FLAYED FAIT SA REVOLUTION

FLAYED - l'une des plus belles voix de la scène française et un organiste qui mérite de se voir attribuer la médaille du travail à force de trimballer son orgue Hammond (environ 190 kg) dans tous les escaliers en colimaçon de toutes les salles de concerts de l'hexagone - a sorti le 15/12/2020 un nouveau single "Rise Of Revolution (feat Les Tambours du Bronx)" aux paroles très engagées.

Renato Di Folco (chant) explique :
“C'est une première dans la carrière du groupe et certainement la dernière prise de position puisque d'habitude, les propos de Flayed sont très loin de ceux relatés dans Rise Of Revolution. Mais putain, ça fait du bien de cracher son venin !”

Il est possible par contre qu'il ne s'agisse pas du dernier single, puisque Flayed, selon nos sources (merci l'Agence Singularités !) aurait fait le pari de les enchainer plutôt que de se lancer dans la production d'un album complet.


FRAU FLEISCHER : PREMIER SINGLE

Frau Fleischer , le projet de métal indus qui réunit Franz Schultz (Schultz), Greg Lambert (Notheist, ZUUL FX) et Gabriel Daimon (chant), a sorti «Sacrifice», son premier single, le 15/12/2020.

Il est disponible sur toutes les plateformes, et en téléchargement gratuit sur le bandcamp du groupe :

https://fraufleischerband.bandcamp.com

Frau fleisher



LEWIS : ESCAPADE EN SOLO

LEWIS, le chanteur/guitariste de Tense of Fools - qui enregistrait en 2019 l'excellent "Live at the Church" - sortira son premier album solo - un onze titres sur lequel il est accompagné de musiciens de Tense Of Fools - le 19/03/2021 chez KLONOSPHERE.
Influencé par des artistes tels que Steven Wilson, Rover, ou par le rock psyché de Kikagaku Moyo, le jeune Marseillais a dévoilé le 01/12/2020 son premier clip, intitulé "Inside The Day".

L'album s'appellera "Inside", il sera outside le 19/03/2021.
Un opus original, personnel et foisonnant, avec ces morceaux "pensés comme intimistes, comme des poésies mystiques". Nous avons eu le plaisir d'écouter - et même de le réécouter - on aime et on vous en reparle avant sa sortie.


LOUDBLAST : MASTER BLASTER

A moins de vivre dans une dimension parallèle sur une planète sans métal - à l'instar de ce que subissait le pauvre Fabrice Lucchini dans le film "Jean-Philippe" - vous devez savoir que "Manifesto", qui marque le retour de Loudblast aux affaires, est disponible depuis le 06/11/2020.

A propos du titre “Festering Pyre”, qui voit Loudblast collaborer avec le violoncelliste Grégoire Korniluk, Stéphane Buriez expliquait le 07/12/2020 sur la page Facebook du groupe :

“Grégoire est un ami de longue date doublé d’un virtuose du Cello. Quand on a eu l’idée de faire un pont qui reposait entièrement sur une orchestration classique sur le titre “Festering Pyre”, j’ai immédiatement pensé à lui. Je lui ai donné carte blanche, enfin presque : la seule contrainte était d’amener plus de noirceur ! Deal done.”

Pour écouter Manifesto :
https://backl.ink/143081356


 

Chronique d'album : UNCUT (Hard/Blues), "Blue" (2020)

Le 12/12/2020


Chronique d'Album : UnCuT (Hard/Blues), Blue (2020)
Groupe : UnCuT
Album : Blue (2020)
Genre : Hard/Blues
Origine : Poitiers
Par Ahasverus et Dam'Aël pour Ahasherus

Le trio UncuT
Le Groupe :

Formé en 2016, UnCuT est un groupe qui puise son inspiration dans les musiques rock, hard-rock et blues.
Son line-up se compose de Alexy Sertillange (chant et guitare baryton), Enzo Alfano (guitare) et Pablo Fathi (batterie).
Sur son choix d'avoir une guitare baryton plutôt qu'une basse, le groupe expliquait dans une interview :
"Alex est guitariste, et non bassiste, donc la guitare baryton était le meilleur moyen pour nous de faire un mélange des deux. Un son avec un peu de basse et de guitare. Et c’est rare et original dans notre style de musique, qu’il y ait seulement deux guitares. Ça nous correspond bien et ça nous donne une identité et un son plus agressif."
(http://www.loudtv.net)
Alexy est encore plus catégorique :
"La guitare baryton, c’est une guitare accordée deux tons et demi plus grave, avec un diapason plus grand. Pourquoi utiliser cet instrument ? Tout simplement parce que je voulais faire de la gratte, je suis guitariste. Et surtout, parce que je n’avais clairement pas envie de me taper la basse."
(https://auxportesdumetal.com).
 Petit détail supplémentaire : la guitare baryton est couplée à un octaveur en sortie sur un ampli basse année 80.  
Le trio fait partie de l'écurie Klonosphere.
Il présente son premier EP sept titres (cinq originaux et deux revisités en acoustique) le 22 novembre 2019, conçu comme un teaser de l'album qui va suivre et  intitulé "From Blue".

Il récidive le 6 novembre 2020, avec cette fois l'album...

B L U E

L'Album :

"Blue" est un dix titres qui avoisine une durée de quarante-neuf minutes.
Il reprend quatre des cinq compositions figurant sur l'EP logiquement intitulé "From Blue".
Les compositions vont de 3'27 à 8'27, la plus courte ouvrant l'album, la plus longue le concluant.
Le jazzman Paul Brousseau joue du clavier sur les titres  "Family Blues" ,  "Bee Blues" et "The Trap".
Jean-Marie Canoville (du trio Howard, il faut découvrir leur excellent album "Obstacle") donne de la voix sur "Deandra".
Le saxophone baryton Pierre Renaud joue sur "Diplodocus".
"Blue" est enregistré, mixé et masterisé à Paris au Studio Sainte-Marthe (AQME, Bukowski)  par  Francis Caste. Le voice Recording est assuré par Guillaume Bernard.
L'Artwork est confié à Gilles Estines.
La photographie est diligentée par Cindy Canto.
Edité chez LES ARTS A VIFS.
UncuT

 
Les Critiques :


Notre Avis :

B L U E est bien loin de nous donner le blues à l'écoute des dix titres qui le composent, car l'énergie, le rythme, la diversité et les nuances couvrent avec panache chacun des sillons de cette galette. Un bel écrin de musique Rock blues qu'UnCuT a su sublimer en y intégrant quelques doses de Stoner, de Fuzz, certains diront de Grunge, tout en maintenant une énergie quelque peu agressive mais à tout instant mélodieuse. La musique du trio poitevin est diversifiée au point de vous tenir en haleine du début jusqu'à la fin, y compris sur le titre le plus long. Groove et énergie sont le mastic de cet album bâti sur un Rock Classique et Blues des années 70's, dans un style moderne et très contemporain. Le son bien gras, et surtout très chaleureux, est obtenu par une prod parfaite mais aussi par cette guitare baryton, qui semble une excellente idée, en plus de son originalité, sur riffs de Strat incisifs, explosifs, voire corrosifs, en plus d'une batterie qui excelle tant sur les toms que les cymbales, créant une alchimie parfaite, cohérente, dont le résultat est un blues Rock organique modernisant le vintage de ces années historiques.

Un album à ne surtout pas laisser prendre la poussière dans les bacs, mais à user sur la platine jusqu'à en faire rougir le contenant et rugir le contenu...

 

Pour tous les curieux qui veulent en savoir plus :
1. Family Blues :
"C'était le titre idéal pour débuter l'album. Avec sa tonalité majeure, il donne le smile." (Alexy)
Il s'agit d'un Classic Rock Bluesy sur lequel les somptueuses nappes de claviers de Paul Brousseau assure le fond princeps de cette rythmique blues évidente qui donne le ton de l'album. Les riffs sont travaillés sans prendre le dessus du reste de l'instrumental et la voix d'Alexy s'articule agilement avec ce timbre éraillé taillé sur mesure.
2. Highway to Cagnes :
LE titre forgé pour la route! ça déménage fort et tant pis pour les radars...Vélocité, rapidité, déferlante, à vous de voir... Guitares saturées, limite dissonantes qui pourraient rappeler le klaxon du bolide dans sa course folle. Les bad boys débarquent à folle allure sur l'autoroute qui mènent à Cagnes (Cagnes sur Mer, oui ces gaillards aimeraient y emménager). Un Rock US sur l'A8 (La Provençale) !!!  
3. Déandra :
Alexy, Jean-Marie, Alexy, et v'lan les deux dans un duo sur les refrains qui décoiffe sur un Hard Heavy qui envoie les watts. Double piste de chant donc, puisque Jean-Marie Canoville (Howard) vient poser sa voix sur ce titre hyper pêchu aux côtés d'Alexy. Excellent morceau qui va nous faire bouger et hurler bis, tout en tendant ses deux doigts en l'air à la mode  "Ronnie James Dio". Un morceau conçu sur une complémentarité batterie/guitare des plus efficaces et des plus énergiques. Un vrai coup de coeur.
4. Blue Eyes Lover :
Hey baby, Jimmy Hendrix n'est pas très loin. Tranquillou sur un jeu de charley très groovy, UnCuT nous distille un blues qui prend son envol au fur et à mesure des minutes qui défilent, laissant grimper une tension savoureuse et libérant toute son énergie crescendo.
5. Bee Blues :
Autre coup de coeur dans une autre énergie. Impossible de ne pas faire allusion à ce titre qui a fait l'objet de tant de reprises par des grands et qui a été intégré dans quelques films comme "The Full Monty" (1997 - Tom Jones) mais surtout le brûlant "Neuf semaines et demi" d'Adrian Lyne (1986)... "You Can Leave Your Hat On" écrit et interprété par Randy Newman dans son album Sail Away (1972) et repris par Joe Cocker pour son album "Cocker" (1986)...
Intimiste, érotique, charnel, tel l'était le célèbre strip-tease de Sharon Stone face à Mickey Rourke en transe. "Bee Blues", il faut l'avouer, est un morceau sexy au possible qui pourraît bien être à l'origine et le grand responsable d'un baby boom en 2021. Un "Bee Blues" sensuel, dont la composition est travaillée merveilleusement, chiadée au possible. Guitares, batterie, nappes de claviers et voix donnent à ce titre une finition minutieuse et scintillante qui relève de l'orfèvrerie française ou de l'horlogerie suisse. Enormément d'émotion, vous l'aviez compris.
6. Small Steps :
UnCuT fait retomber la pression et la température avec ce mid-tempo, envoûtant, presque hypnotique avec les deux guitares qui s'envolent sur une batterie très organique  et bien ciselée.
7. Snake Boogie :
Allez, rangez vos pantoufles et chaussez vos Dr M***, faîtes chauffer la gum de leurs semelles et bougez vos popotins pour déverrouiller vos articulations mises en cage ces derniers mois. Une rythmique qui déménage, initiée par ces gimmicks de guitare heavy qui ensorcellent et donnent une énergie de tsunami plus qu'énervé. Attention à vos perruques et vos moumoutes...Le solo est à mourir et Alexy assène un chant furieux, le tout plaquant nos faces sur les façades des ampli Marshall ou Orange devenu rouge écarlate. UnCuT, vous l'avez sacrément peaufiné votre EP "From Blue".
On note un changement de tempo tout au long de ce titre avec en introduction un décalage de la rythmique des guitares par rapport à la rythmique de base (batterie), créant cette légère dissonance de départ
8. Display :
Thank you les gars. On retrouve notre souffle sur ce morceau, et pour les amateurs du son guitare baryton, écoutez ces quatre notes isolées (7,8,9 sec) qui distillent cette vibration basse et chaleureuse exceptionnelle. Stoner et Psychédélique à la fois, la guitare saturée et distordue nous plonge dans un univers parallèle, torturé dont le mixage  sublime le côté psy... Et les percussions enfoncent bien le clou jusqu'à la garde.
9. Diplodocus :
Un jazz Fusion qui allie basse et saxo dans un duo élégant et efficace et des guitares au son strident, dont le solo saxo jazzy offre un son travaillé et sacrément fouillé, très dissonant sur certaines mesures.
10. The Trap :
Douce intro à la baryton et à la Strat, très épurée qui laisse entrer une voix sensuelle accompagnée d'une batterie jazzy tout aussi délicate et sensuelle... Jouant d'une approche progressive, le trio monte en puissance pour livrer une énergie plus rock blues sur laquelle la voix d'Alexy passe d'un timbre sensuel à celui beaucoup plus  éraillé et de circonstance. Et ce n'est pas terminé, UnCuT, après un passage de transition très doux, délivre un final à la Pink Floyd que le groupe aurait vraiment pu écrire dans leurs années d'activité intense, et quelle connotation !!!! Un comfortably Numb en puissance ou sous-jacent, une merveille.
 Bravo les Poivevins pour ce final magistral et pour cet album digne de groupes connus et reconnus.
"B L U E" marque une évolution du trio depuis son premier EP, et ce en très peu de temps, signant une grande maturité, une sensualité palpable. Un album qui dégage aussi de l'énergie, pouvant être catchy et effervescente, alternant délicatesse et brutalité. Un son chaleureux et caliente grâce à cette guitare baryton est la marque de fabrique de ces Poitevins qui ont réussi à nous bluffer en un temps éclair. Inutile de se poser la question du pourquoi de ce choix de leur avoir proposé la première partie de la tournée 2019 avec KLONE (du 12/10/2019 au 09/11/2019, avec une excellente prestation au Jas'Rod aux Pennes Mirabeau -13 - à laquelle j'ai eu la joie d'assister).
A noter qu'un concert est dores et déjà prévu le 24/04/2021 (si...) avec KLONE et The Horst à l'Usine à Istres (13).
UncuT