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Chronique d'album : D-O-G (Heavy Metal), "In My World" (2021)
Le 22/05/2021
Groupe : D-O-G
Album : "In My World" (26/03/2021 - M&O Music)
Genre : Heavy Metal
Origine : Alpes-Maritimes
On aime : Du bon riff, le chant.
Par Ahasverus
D-O-G, "In My World" (2021)
René-Marc Le Rolle et Eric Beau, respectivement oncle et neveu, écument ensemble les scènes du Sud-Est depuis peu ou prou 1988 au sein de diverses formations dont ils tiennent la basse et la guitare (Grand Nord / Dixit / Chaos). Leur projet D-O-G (en d'autres termes Dream Of Glory) courait dans les tuyaux depuis plusieurs années mais n'avait jamais pu être finalisé.
Forts d'une dizaine de compositions bien heavy dont les premières datent d'environ huit ans, ils trouvent une certaine stabilité en 2016 avec l'arrivée du batteur Alex Ferlain.
Ils sollicitent alors Jo Amore (KingCrown, Joe Stump's Tower Of Babel) pour y poser sa voix.
C'est ainsi que sort en mars 2021 un album de dix titres baptisé "In My World".
Dix titres, pour environ quarante-huit minutes de heavy garanti.
Dernier arrivé sur le projet, Jo Amore lui imprime évidemment sa marque, et c'est pour le meilleur, puisque des morceaux tels que "Modern Hero", que voici en clip, le font parfaitement !
Ce n'est pas le seul titre qui entreprendra de vous bastonner, et "The End Of Time" ou "Dream Of Glory" comptent parmi les morceaux qui tapent fort, faisant de ce "In My World" un album de heavy addictif, dont les escarmouches régulières font parfaitement le job.
La power-ballade de rigueur arrive en neuvième piste ("Icarus Dream").
Pour l'anecdote, vous retiendrez que les paroles du morceau "B.Ö.C." sont un assemblage de titres de chansons du combo américain... Si ça c'est pas l'amour !
En conclusion, "In My World" est un premier essai concluant et bien fichu. Le chant de Jo Amore illumine l'album de toute la hauteur de son talent. Cette raison suffirait à elle seule pour vous recommander l'écoute de cet opus qui possède cependant d'autres atouts capables d'accrocher toute oreille biberonnée au heavy-métal. A écouter et à suivre.
Line up :
- Jo Amore (chant)
- Eric Beau (guitares, backing vocals)
- Alex Ferlain (batterie, clavier)
- René-Marc Le Rolle (basse, backings vocals)
Les Liens :
https://backl.ink/144204219
DIRTY BLACK SUMMER : Seattle-Les-Pins
Le 21/05/2021
« La pandémie nous a finalement permis de nous dire c'est maintenant ou jamais ! »
Nouveau venu sur la scène azuréenne, Dirty Black Summer sort aujourd'hui "Great Deception", son premier EP, un retour aux sources du grunge donnant à la Baie des Anges des allures d'un Seattle du early 90's.
C'est si bien fait qu'on a eu envie d'en savoir plus.
Voici leur interview.
Photographie © Mkp (Machine Kult)
Bonjour Dirty Black Summer. Je crois que vous arrivez tous d'univers musicaux différents et qu'on qualifiera d'abrasifs. Comment votre groupe s'est-il formé et qu'est-ce qui vous a donné envie d'élargir votre périmètre ?
Cyril (Guitare) : Bonjour ! Effectivement, nous venons tous de formations issues de la sphère "Métal" pour parler au sens large, mais nos goûts musicaux sont finalement très variés. Quand JB m'a contacté - il y a déjà quelques années - avec quelques morceaux sous le bras, l'idée m'a tout de suite emballé ! Nous avons commencé à travailler sur le projet, rapidement rejoints par Michael, mais nos emplois du temps respectifs ne nous permettaient pas de le concrétiser pour de bon... En réalité, tout s'est accéléré il y a exactement un an, à la sortie du premier confinement. La pandémie nous a finalement permis de nous dire "c'est maintenant ou jamais !" Trois mois plus tard, nous avions notre line-up définitif et rentrions en studio.
Michael (chant) : Salut ! Pour ma part c’était en tournée, Cyril me faisait écouter des démos d’un projet qu’il avait avec JB. Ça m’avait foutu une bonne claque dans la gueule. C’était encore en phase d’audition chant, et de mon côté j’avais vraiment envie d’essayer de poser ma voix dessus. Pour moi c’était comme un retour aux sources. Ça me semblait aussi être le projet parfait pour dire ce que j’avais à dire de la manière la plus sincère possible.
Je confirme l'appellation "retour aux sources" mentionné par Michael : j'ai pu écouter "Great Deception", votre EP, qui sort aujourd'hui 21/05/21, et je vous avoue qu'il y a longtemps que je n'avais pas pris de plein fouet comme ça un projet grunge aussi percutant, aussi fidèle, aussi moderne...
Cyril : Merci beaucoup ! Je pense que nous avons tenté d'insuffler à ce premier effort tout l'amour que nous avons pour la Musique, en faisant transparaître des émotions qu'il était parfois difficile d'exploiter pleinement dans nos autres projets mais qui nous tenaient à coeur... Si ça se ressent, c'est que nous n'avons pas dû taper trop loin de notre objectif ! (Rires)
Michael : Merci ! On y a mis du cœur et des tripes. On est super contents que ça sorte enfin et que le projet soit disponible pour tous. Ça fait plus d’un an qu’on a la tête dedans et qu’on bosse dessus sans trop penser a la réception du projet. Ça fait du bien !
Dans cette configuration, la voix de Michael Khettabi rappelle étonnamment celle de Eddie Vedder…
Cyril : Ne le dites pas trop fort, il va finir par se la péter ! (Rires)
Michael : Merci beaucoup ! je le prends comme un énorme compliment ! Au risque de passer pour un inculte je ne connais pas trop Pearl Jam a part le titre "Daughter", et celui aussi dans Guitar Hero 3. (NDLR : il s'agit de "Even Flow", de l'album "Ten")
Pouvez-vous m'expliquer le clin d'oeil à Danzig de votre patronyme ?
Cyril : Le côté sombre et sulfureux qui émane de sa musique typée Rock/Hard Rock s'est imposé naturellement lorsque nous avons défini la direction artistique du groupe. Donc quand JB a débarqué en répète en proposant "Dirty Black Summer" (NDLR : titre d'une chanson du groupe américain Danzig), ça coulait de source ! D'autant qu'elle collait particulièrement bien à l'envers du décor de notre chère "Baie des Anges"... Derrière les strass et les paillettes, il y a un univers nocturne, terne et poisseux... Un monde perdu entre ombre et lumière qui nous définit finalement assez bien.
Michael : Cyril a tout dit. Le côté terne et poisseux qui a son charme... A une certaine heure, ici, tout le monde est fou, il n’y a plus de statut social, que des âmes perdues. Et tout se répète d’été en été. C’est ça pour moi Dirty Black Summer.
La pochette de votre EP est d'Alex Eckman-Lawn. Qu'est-ce qui vous a intéressé chez cet artiste spécialisé dans les collages et que souhaitiez-vous véhiculer avec son artwork ?
Cyril : J'aime laisser à chacun le loisir de se faire sa propre interprétation d'une œuvre, mais elle représente pour moi la difficulté qu'on rencontre à trouver sa place dans la société moderne. Une quête d'identité qui passe souvent par un retour aux sources et aux icones qui ont su s'imposer à travers le temps afin de mieux construire son avenir. En somme, une référence à notre univers encré dans le Seattle désenchanté des débuts 90's, encore éclairé par les néons de la décennie précédente.
Michael : On avait quelques artistes en tête et on pointait globalement vers la même vision. Les collages d’Alex Eckman Lawn nous permettaient d’avoir ce côté peinture, organique et aussi ce côté sincère qu’apporte une photo. Avec le talent d’Alex, on était sûrs de ne pas tomber dans un truc trop “kitch” ou trop “artistique”. Au final, une femme qui regarde un homme en chute libre c’est beau, et ça synthétise bien les textes de l’EP.
DIRTY BLACK SUMMER, "Great Deception" (EP - 2021)
A ce propos, quelles sont les thématiques abordées dans vos chansons pour les auditeurs non anglophones ?
Michael : Les thématiques tournent autour de la déception, la désillusion et la dépression. Mais aussi de l’addiction, que ce soit à la drogue ou à l'amour.
Cyril : Celle qui me touche le plus personnellement est "Forget My Name", qui traite du sujet parfois épineux des relations "Père/Fils"…
Et d'où sortent les cinq compositions originales, puis comment ont-elle été mises en boîte ?
Cyril : Elles sont le fruit d'un effort commun, chacun a posé sa pierre à l'édifice. Certaines, comme "The Descent" ou "Forget My Name", étaient en gestation depuis déjà un moment, tandis que "You and I" ou "Know Better" sont plus récentes. Mais elles ont toutes été finalisées durant cette période post-confinement, enregistrées et mixées au Snapcut Studio par Rémi Mayot et Jimbo, puis masterisées par Thibault Chaumon au Deviant Lab Studio.
Michael : Je recevais des tracks sur lesquelles je pouvais poser mes voix de mon côté, on a tous trouvé notre rythme de travail assez naturellement et instinctivement. Certains morceaux ont été bouclés en quelques heures et d’autres ont été modifiés jusqu’au dernier moment.
Photographie © Mkp (Machine Kult)
Qui parmi vous est le fan de Britney Spears qui a proposé de mettre sur cet EP l'un de ses tubes à la sauce Seattle, et ce choix a-t-il fait l'objet de discussions ?
Cyril : C'est JB qui a apporté l'idée et j'ai tout de suite signé ! (Rires).
Michael : Cette idée de JB m’a directement parlé. Britney, c’est une icône qui a marqué notre génération, au final le public l’a consommée comme une drogue. L’idée aussi d’interpréter "Womanizer" par cinq mecs, c’était quelque chose. C’était aussi intéressant de reprendre le titre le plus connu de Britney avec le moins de covers en ligne...
C'est pour conjurer le sort que vous avez choisi d'appeler cet EP "Great Deception" ?
Michael : “Your Great Deception” était l'un des premiers titres qu’on a bouclé, et c'est aussi le morceau qui ouvre l'EP. On avait donc la réponse sous les yeux depuis le début, ce qui nous a évité de chercher trop longtemps.
Sous quels formats et comment "Great Deception" sera-t-il distribué ?
Cyril : Il sera distribué au format physique (CD) et évidemment digital… On planche sur une version Vinyle également...
Quels sont vos projets avec Dirty Black Summer ?
Michael : Enregistrer de nouveaux titres et faire de nouveaux clips, en espérant les amener sur scène dès que possible !
Merci Dirty Black Summer de m'avoir consacré du temps, et à bientôt sur la route.
Cyril : Merci à vous ! Croisons les doigts !
Michael : Merci à vous !
Les Liens :
http://dirtyblacksummer.bandcamp.com/
Chronique d'album : OPPROBE (Post-Metal), "Fragments de Destinées" (2021)
Le 20/05/2021
Groupe : Opprobre
Album : "Fragments de Destinées" (14/05/2021 - KLONOSPHERE)
Genre : Post-Black-Metal
Origine : Montpellier
On aime : La personnalité, le son, les arrangements
Par Ahasverus
Le Groupe :
- Formé en 2015, Opprobre est un sextette de post-metal progressif. (line-up in fine)
- Alcest, Fen, God is an Astronaut, Harakiri for the Sky, Lantlos, Numenorean, Opeth, Toundra font partie des influences confessées par le groupe.
- Le guitariste Olivier Dufresnoy se souvient :
"Quand on a monté Opprobre en 2014/2015 avec Vincent (Lièvre), on a voulu proposer une vision plus introspective et narrative nourrie de toutes ces influences différentes que nous avions en commun : Une base black metal pour sa rage et sa tonitruance, des éléments de post-rock pour ce côté contemplatif et immersif et enfin une touche progressif pour donner un rendu torturé, imprévisible et évolutif."
(https://www.webzinelescribedurock.com) - En 2017 le groupe son premier opus, « Le Naufrage ».
- En 2021, Opprobe revient avec un nouvel album :
« Fragments de Destinées »
L'Album :
- « Fragments de Destinées » propose neuf pistes pour une durée d'une heure dix.
- Le mixage a été assuré par des membres du groupe : Clément Roig (Onyx Studios), Olivier Dufresnoy (Dreamweaver) et Baptiste Belot.
- Pour le mastering, Opprobe a fait confiance (ils peuvent, il a travaillé avec Devin Townsend et Cynic !) à Brett Caldas-Lima (towerstudio.net).
- L’artwork a été réalisé par l'illustrateur autrichien Irrwisch (Hexvessel, Botanist, Anomalie).
OPPROBE, "Fragments de Destinées" (2021)
- « Fragments de Destinées » trouve son terreau dans des citations de philosophes et d'écrivains (Victor Hugo, Marguerite Duras, Friedrich Nietzsche). A propos du concept de l'album, le groupe explique :
"Les textes dépeignent une vision désabusée du monde contemporain au travers les yeux de deux personnages. A travers leur évolution au cours de différentes situations, l’album questionne ainsi sur leurs doutes, errances, blessures etc, mais aussi leurs espoirs et leurs rêves. Symboliquement, toutes ces expériences, aussi diverses soient-elles, peuvent être ainsi vues comme des sortes de fragments de vies qui, une fois unie, représentent toute la complexité de nos propres histoires et également l’histoire de notre monde."
https://actainfernalis.com - La sortie de l'album a été précédée par la mise en ligne du clip-single "Reddition".
Les Critiques :
- "Fragments de Destinée a su me surprendre sur bien des points."
Metallian - "Un album destiné aux fans de post ayant le goût des mélodies mélancoliques et pour qui le texte joue un aspect central."
https://mad-breizh.com - "Chacune des neuf compositions possède sa propre identité, gravitant autour d'un noyau de mélancolie glaciale."
https://actainfernalis.com
Notre Avis :
Easy-listeners s'abstenir ! Voici un opus sur lequel, à part l'intro, aucune composition ne descend sous la barre des six minutes. « Fragments de Destinées » est un album dense qui demande du temps et une certaine disponibilité pour l'écouter et s'y installer. Ce postulat posé, Opprobe vous surprendra par sa capacité à garder votre intérêt sur l'ensemble de sa proposition.
Edifiée sur une solide base black, la formule sextette laisse beaucoup de place aux instrumentations. L'apport des piano/violon sur "Steppes" ou "Cendres" est d'un bel effet. L'ensemble est solidement agencé, et on s'étonne de ce que la longueur des compositions ne soit nullement rébarbative, bien au contraire : il semble qu'Opprobe trouve son rythme et sa saveur sur ses plus longs achalandages. Les amateurs de black/post-metal exigeants trouveront donc une satisfaction particulière dans cet opus confectionné pour eux sur mesure. Quant au son, il est signé Brett Caldas-Lima, autant vous dire qu'il est d'une précision suisse.
Line-up :
- Olivier Dufresnoy : Guitare, basse, chant scream et clair.
- Vincent Lievre : Chant scream.
- Baptiste Belot : Piano et Claviers.
- Clément Roig : Guitare.
- François Arbogast : Basse (live).
- Vincent Causse : Batterie.
Tracklist :
1/ Vertige, Pt.1 (01:16)
2/ Vertige, Pt.2 (07:02)
3/ Renouveau (07:55)
4/ Reddition (07:31)
5/ Absence (06:38)
6/ Steppes (06:03)
7/ L’Epreuve (08:43)
8/ Indifférence (12:43)
9/ Cendres (12:31)
Les Liens :
- Bandcamp :
https://opprobre-bm.bandcamp.com - Spotify :
https://open.spotify.com/album/0GY5hdn6hPtgGT3Wc9fIhK - Facebook :
https://www.facebook.com/opprobre - Instagram :
https://www.instagram.com/opprobre - Twitter :
https://twitter.com/opprobre_band
Chronique d'album : REDEMPTION (Metal), "Three Of A Kind" (2021)
Le 19/05/2021
Croupe : Redemption
Album : "Three Of A Kind" (23/04/2021)
Genre : Metal
Origine : Nancy
Par Crysall
Redemption par Bastien Kolodriejerak
C’est avec un grand intérêt que je me suis penché sur ce trio familial de Nancy.
Visiblement les dieux du Rock sont passés au-dessus de la maison des Khun et s’y sont arrêtés un p‘tit moment pour causer musique.
Quelque chose me dit qu’ils ont bien fait, à l’écoute de ce premier opus plein de bonnes choses pour nos oreilles !
Redemption tape juste et fort et rien qu’à regarder le clip du premier extrait (Play It Louder), on sait qu’on n’a pas affaire à des enfants de chœurs.
Après deux EPs - Live & Loud (2018) et Angel (2019) - les Nancéens se lancent dans le grand bain avec ce magnifique album rempli de surprises à donner envie de se propulser dans le temps et d’oublier cette pandémie pour voir la famille sur scène pour défendre « Three of A Kind ».
Après un passage remarqué lors du Voice of Hell sur la scène du Hellfest en 2018, ça donne la pêche.
REDEMPTION, "Three Of A Kind" (EP - 2021) - Artwork Alexandre Soles.
Une intro tout en douceur pour nous souhaiter bienvenue à l’état sauvage (« Welcome to the Wild »), avec ses riffs endiablés pour nous demander ensuite si on est prêts à y aller (« Are You Ready ? »), mais bien sûr qu’on est prêts… Prêts pour la suite ! Et ça va continuer à envoyer sévèrement avec le titre de l’album qui nous dit qu’ils sont les trois mêmes (« Three Of The Kind »), qu’ils sont Redemption, et qu’ils jouent du Rock pour nous ce soir…
On avance dans l’album et tout est toujours carré, je prends un énorme plaisir à écouter. Nos amis nous disent de faire du Rock ou de mourir (« Rock or Die »)...
Allez hop, on va faire à leur façon (« Do It My Way »), du côté sombre (« Dark Side »). On n’a pas le temps de respirer et Mat nous invite à le suivre (« Follow Me »), avec son intro digne d’un titre de Metallica, pour continuer et nous dire qu’il ne l’a jamais su (« I Never Knew »). Su quoi ? Qu’il jouait plus fort (« Play It Louder ») ! La règle (« The Rule ») ? Une seule règle : écouter , et écouter encore et encore, aller les voir sur scène dès que l’on pourra y aller, et profiter au maximum de ce qu’ils nous envoient pour aimer la musique…
Ils nous le disent…Ils sont Redemption et ils jouent du Rock ‘n’Roll pour nous ce soir !
Line-up :
Mat Kuhn (Chant & Guitare)
JS Kuhn (Basse & Chœurs)
Rod Kuhn (Batterie)
Tracklisting :
01. Sound of Rock’n’roll
02. Welcome to the Wild
03. Are You Ready
04. Three of a Kind
05. Rock or Die
06. Do it My Way
07. Dark Side
08. Follow Me
09. I Never Knew
10. Play it Louder
11. The Rule
L'actualité de la semaine 20/21
Le 18/05/2021
THE BOYS ARE BACK IN TOWN
Cinq ans après l'album Dirty Dollz, les Glammers de RAKEL TRAXX amorcent leur retour avec un Ep six titres dont un morceau devrait être dévoilé dans quelques semaines.
L'EP sortira avant fin 2021 chez Rock City Music Label.
DURA LEX
"Lex Divina Terrores", le deuxième album du groupe de black death In Hell, sortira en automne 2021 chez Mystyk Prod. Il sera distribué par Season of Mist.
Le quintette lillois communique :
« Toutes les parties drum sont quasiment terminées et l'enregistrement se fera avant la fin du printemps chez notre ami Jay Akiavel (NDLR : Akiavel) . La suite des enregistrements guitares, basse et chant se feront cet été chez notre bassiste Cédric Van Gele. Ensuite nous confierons le mix et le master également à Jay Akiavel qui se fera un plaisir de nous faire un son digne de l'enfer. Toute l'imagerie sera réalisée par Vincent Law de Beast Creation, qui est en train de nous concocter un cover et un artwork magnifique a faire rougir le diable lui même.
En attendant de vous proposer cet album qui marquera une certaine évolution du groupe, IN HELL a décidé de vous offrir un nouveau titre ( hors album ) qui sera mis en écoute le 25 mai 2021 à 18h en événement en ligne. Ce titre, 'Eschatology From Heresy", sera en téléchargement pour ceux qui le désire à 1.99€ sur notre page Bandcamp, qui nous servira à financer une partie de notre futur album "Lex Divina Terrores". Nous préférons cette solution plutôt qu'une campagne Ulule ou autre. »
In Hell a également annoncé la présence de Fabrice Loez (SUP / Spherical Unit Provided) en guest sur un titre du futur album.
Y A DE LA VOIX
Le chanteur Jo Amore (Kingcrown, Joe Stump's Tower of Babel) sera l'invité de Erevan sur un titre de "Into The Hell Of War - Part. I", le prochain album des Bretons.
"J'ai hésité énormément avant de lui demander de chanter ce titre en duo avec moi, explique David Guezennec, chanteur/guitariste d'Erevan, car le rôle que je lui ai donné est absolument terrible, lui qui est une personne l'une des plus sympathiques du metal en France. Il a hérité pour ce titre le rôle du commandant SS du camp de Rawa Ruska, là où mon grand-père a été prisonnier et torturé.
Il a accepté, me disant au téléphone que c'était un rôle. Le résultat est ultra-bluffant, et le chant de Jo est diabolique! J'en ai d'ailleurs encore des frissons rien que d'en parler..."
A suivre sur Erevan The Band...
DOUBLE VISION
Visions Of Dystopia vient de présenter « The Call », le second clip tourné pour illustrer son album « A Nightmare On Dystopian Street » sorti le 16/04/2021 chez M&O Music .
Tourné au château de Lavagnac, dans l'Hérault, il succède à Shapeless Dreams qui avait été présenté fin avril.
Si vous aimez le "métal cinématographique" ne passez pas à côté de cet album !
TOUTOUTE PREMIERE FOIS
INFERN vient de mettre en ligne "Victim Of The Doom", son tout premier clip-single.
Côté death old-school, tout est là, même le petit craquement caractéristique du vinyle.
Ce titre figurera sur leur premier double-single, "Infern" qui sortira le 02/06/2021.
HAVE A BEAR
Waking The Sleeping Bear a dévoilé l'artwork de son futur album, "P*rno Future", dont la sortie est annoncée pour le 28/05/2021. Il est signé Adrien Pate.
"P*rno Future" sera un quatorze pistes d'environ cinquante-six minutes.
L'enregistrement, le mixage et le mastering sont de Pierre-yves Prost / kaktus.studio.
Tracklist :
- Protase (Punks not dead)
- Interférences
- P*rno Future
- Des heures
- Plus rien à perdre
- Caryocinèse
- Nouvelle Dissidence
- Épitase (Eaux troubles)
- La tête à l'envers (feat. Joffrey LeBoy Boyer du groupe ASK)
- Delenda
- Soldat du sommeil
- Métastases
- Pogo Culture
- Catastase (Ce qu'il nous reste)
PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS
Après "Not Where I Belong" présenté voici trois semaines, c'est au tour de "Back to the Woods" d'être joliment revisité par les Bordelais de Seeds Of Mary au cours de leurs acoustic sessions.
Ils sont accompagnés pour l'occasion du violoncelliste Qlay .
Vous pouvez retrouver ces deux titres dans leur version originale électrique :
- "Not Where I Belong" sur l'album "Serendipity" (2020)
- "Back To The Woods" sur l'album "The BlackBird and The Dying Three" (2020)
Le lien : https://seedsofmary.bandcamp.com/merch
CHILDREN OF THE KRAV
Quelques mois seulement après leur dernier album "Barrikade", en téléchargement libre sur Bandcamp, Krav Boca revient avec un nouveau clip-single, "Signal", annonciateur du futur opus.
Krav Boca, qui aime inviter sur son rap-métal des artistes méditerranéens, collabore cette fois avec le rappeur grec Sponty.
Retrouvez leur discographie ici (les deux derniers albums sont en téléchargement libre) :
https://kravboca.bandcamp.com/
JADE EN BD
Initié voici deux ans, le projet " Rockpleaser", un comicbook imaginé par Thomas Healstone, alias Healstone artist , met en scène le groupe de Rock JADES dans un univers fantasy.
Chanteur et guitariste du groupe The Warm Lair , Thomas Healstone est dessinateur. Il a notamment collaboré avec Ultra Vomit.
Nourrissant le projet de transposer le monde du métal dans un univers fantasy, il repère Jades tandis que le groupe participe à un tremplin internet pour le Hellfest. La bande-dessinée est le fruit de leur collaboration.
"Rockpleaser" sortira le 26/05/2021.
PLAYLIST SPOTIFY AHASVERUS
Découvrez la playlist Spotify Ahaverus et partez pour près de neuf heures de métal francophone tous styles confondus.
Suivez ce lien :
https://open.spotify.com/playlist/2aDpMrzDJCW4YMmOmeFLlA
GRORR - L'interview Ddulden’s Last Flight
Le 18/05/2021
« A chaque album son histoire et une aventure bien particulière. »
Après sept ans de silence, Grorr revient avec un line-up modifié et "Ddulden’s Last Flight", un quatrième album tout aussi conceptuel, ethnique et soigné que l'étaient "Anthill" et "The Unknow Citizens".
Concept, instruments, artwork... La formation paloise nous dit tout.
GRORR, "Anthill" (2012)
Bonjour Grorr. Sept ans se sont écoulés depuis votre dernier album, "The Unknow Citizens". Même si vous n'êtes pas restés inactifs vous n'avez pas craint que ce soit trop long ?
Yoann (guitare) : Salut ! Ca a sûrement été trop long... On aurait clairement pu gagner un an ou deux car une fois l'enregistrement terminé, les choses n'ont pas été aussi vite que d'habitude, on a dû changer de studio pour le mix entre autres, et cela a entraîné un gros retard... Mais il a aussi fallu le temps d'intégrer de nouveaux musiciens, de créer une nouvelle façon de travailler, etc. On voulait prendre le temps de sortir quelque chose d'abouti. On ne s'invente pas (ou plus) de pression par rapport aux attentes extérieures : ce n'est pas notre gagne pain, et cela doit rester une passion ; on veut sortir de la musique dont on est fiers. Bon, on espère toujours que les gens qui aimaient bien Grorr ne nous ont pas oubliés, et qu'ils apprécieront l'album !
"Anthill" et "The Unknow Citizens" ont eu de solides succès critiques. Cela vous a-t-il mis une pression particulière, et vers quoi vouliez-vous tendre quand vous avez commencé à composer pour le nouvel album ?
Yoann : On part toujours dans l'optique de s'améliorer, La seule pression est d'arriver à composer quelque chose dont on est satisfaits (et ce n'est pas une mince affaire). L'accueil global des précédents albums était plutôt de nature à nous rassurer, ça voulait dire qu'on était dans le vrai, je prenais ça comme un encouragement. Une des idées principales avec l'arrivée de Franck (NDLR : Franck Michel a remplacé Bertrand Noël au chant de Grorr en 2016) était de mettre l'accent sur les mélodies de chants.
Sylvain (instruments traditionnels, sample) : Ce qui est sûr, c'est que leur succès ne pouvait pas être prétexte à fournir moins d'efforts pour la conception de "Ddulden's Last Flight", d'autant que, comme le disait Yoann, notre volonté de s'améliorer va avec la volonté de pousser les curseurs de ce qui nous fait plaisir encore plus loin.
Vous revenez donc avec "Ddulden’s Last Flight". Quel est le concept de l'album ?
Yoann : A la base on était partis sur un film musical, on avait vraiment cette ambition de proposer trente à quarante minutes de film d'animation en musique... L'histoire suit Ddulden dans son parcours initiatique vers l'accomplissement de son rêve (en l'occurence voler). Elle est découpée en plusieurs scènes-clefs qui sont autant de plages de l'album. On a essayé de mélanger correctement notre sauce habituelle (du rock-metal, des instruments traditionnels, des formats de chansons, dans un concept-album) avec des éléments un peu plus issus de la musique de film.
Sylvain : On a voulu inclure plusieurs niveaux de lecture, d'interprétation. Nous avons utilisé les récits autour du mouvement du Luddisme en trame de fond pour aussi avoir la possibilité d'évoquer notre propre histoire, nos obsessions...
Où et quand sont nées ces compositions ?
Yoann : Les premières maquettes datent de la sortie de l'album précédent, donc presque sept ans en arrière maintenant... Il y a eu beaucoup de réécriture au fur et à mesure qu'on affinait l'histoire et aussi que l'on intégrait de nouveaux membres dans le groupe. Nous avons imaginé au minimum trois histoires complètement différentes. A l'époque des premières maquettes, Franck, le nouveau chanteur, n'avait pas encore rejoint le groupe. Et enfin Christine (NDLR : basse) est arrivée. Cela nous a fait beaucoup de bouleversements.
Sylvain : On a même totalisé approximativement quatre heures de compositions dont il reste encore des traces dans la version aboutie de l'album, que ce soit formellement, des mélodies, l'utilisation et le rôle de certains instruments... Les morceaux "The Painter" et "Orang Lao" sont nés de ce matériau originel, ils nous ont finalement servi de laboratoire pour expérimenter le son que nous souhaitions avoir.
En parlant de laboratoire... Quels sont les instruments utilisés sur "Ddulden’s Last Flight" ?
Sylvain : Il y en a beaucoup ! Les pupitres d'ensembles sont créés avec des instruments virtuels, ce sont donc les ensembles symphoniques, gamelan balinais, taikos … pour le reste j'ai joué du morin khuur (NDLR : instrument à cordes mongol), du sitar, du tabla (NDLR : petit tambour d'Inde), diverses percussions, guimbardes... Et avec Franck nous nous sommes mis à pratiquer les techniques de Khoomei pour les enregistrer, les chants diphoniques donc.
Quels sont vos invités sur l'album ?
Yoann : Comme on s'est chargés d'à peu près tout, nous n'avons eu qu'une seule invitée sur l'album, c'est Julie Lambert, qui nous a prêté sa voix pour les rôles des « sirènes ».
Sylvain : Elle avait pour mission d'adopter le timbre qu'on entend dans les chants traditionnels féminins de Bulgarie, Croatie etc, ce qu'elle a effectué avec un immense brio !
GRORR, "Ddulden’s Last Flight" (2021)
Pour l'artwork, vous avez fait appel à la dessinatrice Emilie Tarascou. Pourquoi ce choix et quelles indications lui avez-vous donné ?
Sylvain : Pour être tout à fait transparent, il s'agit de ma belle-sœur ! Mais il se trouve que notre collaboration avec elle est comme un alignement de planètes. Elle m'emmenait voir les films de Miyazaki quand j'était petit, elle connait très bien ce genre d'esthétique, entre autres, et a pu suivre de près nos phases d'écriture de l'histoire. On voulait que l'artwork soit composé comme une affiche de film, nous avons donc étudié la composition du plan avec elle, en essayant d'y insuffler nos références. Nous avons choisi d'illustrer l'amorce du climax de l'album (le début de Last Flight, et non pas l'intro de l'album comme on peut le lire sur certaines reviews hahaha !).
Un mot sur la technique, l'enregistrement et le mastering ?
Yoann : On a suivi le même processus que sur nos deux albums précédents, à savoir qu'on a tout enregistré nous-même et qu'ensuite on a envoyé les centaines de pistes au mixage. Cette fois-ci, on a bossé avec Pierre Danel, du studio Axone, pour le mix, et il a fait un super travail ! C'était vraiment pas évident de gérer autant d'instruments tout en gardant de la clarté et de la puissance... Le mix est ensuite passé dans les main de Pierrick Noël de l'atelier du mastering pour le mastering.
Les éditions physiques de l'album ont été quasiment épuisées en une quinzaine de jours. Votre réaction ?
Yoann : Alors c'est vraiment super cool de voir ça, autant que de recevoir des retours positifs... Maintenant, cela reste à pondérer, car si les stocks Bandcamp du label sont presque vides, pas mal d'exemplaires physiques ont aussi été envoyés pour approvisionner des magasins, etc. La bonne nouvelle c'est qu'il est toujours possible de se procurer l'album en physique !
J'imagine qu'un beau clip est en préparation ?
Yoann : Malheureusement, rien en préparation pour l'instant, On a sorti un clip en animation pour le morceau « Orang Lao » ; pour « Ddulden » c'est un peu différent : on a toujours conçu cet album comme un « film musical », c'était difficile pour nous d'extraire un titre en particulier pour en faire un clip. En gros c'était un peu « tout ou rien » ; on voulait vraiment avoir un film en anime pour l'album. Bon, on réfléchit toujours au meilleur moyen de proposer quelque chose de cohérent sur scène avec de la vidéo... On croise les doigts !
On vous retrouve dans sept ans pour un prochain album ?
Yoann : Ahahah ! Ben écoute, on verra bien ! A chaque album son histoire et une aventure bien particulière. Si tu m'avais dit en 2014 que l'album sortirait en 2021, je ne t'aurais jamais cru !
Sylvain : En tout cas nous avons commencé l'écriture de ce futur album. Nous sommes en 2021, le chronomètre est lancé !
Merci Grorr, de m'avoir consacré du temps.
Yoann : Merci à toi pour ton intérêt !
Sylvain : Merci !
Les Liens :
- Ecouter/acheter l'album :
https://vicisolumrecords.com/album/ddulden-s-last-flight - Le reste de la discographie :
https://grorr.bandcamp.com/
GHOSTBOUND (USA), "Extended Play For My Sweet Mary Thyme" (EP - 2021)
Le 16/05/2021
Groupe : Ghostbound
Album : "Extended Play For My Sweet Mary Thyme" (EP - 26/03/2021 - Red Nebula Records)
Genre : Rock
Origine : New-York (USA)
On aime : la voix, la musicalité, l'élégance
Par Ahasverus
Ghostbound est un groupe initié à Brooklyn par Alec A. Head (ex-Kosmodemonic) aux alentours de 2013, initialement sous la forme d'un duo avec le bassiste Noah Shaul, complêté par des musiciens de session.
Ghostbound élargit ses rangs début 2018 pour inclure le guitariste Talha Alvie (Skeletonflowers, The D / A Method) et le batteur David E. Richman (End of Hope, St.Bastard, Witch Taint). C'est dans cette configuration que sort en 2018 "All Is Phantom", le premier album de la formation.
GHOSTBOUND, "All Is Phantom" (2018)
Trois ans plus tard, le même line-up présente un EP au titre remarquablement long, composé de cinq morceaux d'une durée totale d'environ trente minutes. Il s'agit d'une suite de chansons liées entre elles par une même thématique : tandis que "All Is PHantom" avait les pieds sur terre, la justement nommée "Mary Thyme" trouve sa source dans... la mer.
La production de l'album est signée Nolan Voss pour l'essentiel, tandis qu'on doit l'artwork au peintre montréalais Agam Neiman.
Musicalement, nous avons affaire à un album de rock, électrique et chaleureux, légèrement métallisé. Le timbre de voix d'Alec A. Head est particulièrement agréable.
L'univers de Ghostbound développe à la fois énergie et charme et nous a fait penser à des groupes tels que Paul Lisak & After The Ice, voire même aux Screaming Trees et à The Cult pour la rondeur de la voix.
Si vous êtes à la recherche d'un album racé, autant dans le songwriting que dans l'exécution, vous venez de frapper à la bonne porte.
Sorti le 26/03/2021, "Extended Play For My Sweet Mary Thyme" est disponible au format numérique et en vinyle chez Red Nebula Records.
Il a été soutenu par le clip "And We Are Already At Sea".
Line-up :
- Alec A. Head: Chant, guitare
- Talha Alvie: Guitare, synthétiseur
- Noah Shaul: Basse
- David E. Richman: Batterie
Liens :
VISIONS OF DYSTOPIA : La dystopie en questions (interview)
Le 15/05/2021
Visions Of Dystopia
Label : M&O Music
Promotion : M&O Office
Visions of dystopia est né de l’association de deux compositeurs montpelliérains, Eric Juskewycz et Damien Maurel, réunis autour d’une passion commune pour la musique et le cinéma.
Le 16/04/2021 sortait « A Nightmare On Dystopian Street », un opus de métal hautement cinématographique, inspiré du répertoire des films d'horreur. Il nous donnait envie d'en savoir plus sur ses deux créateurs et la manière dont ils ont élaboré leur album.
Voici leur interview.
VISIONS OF DYSTOPIA, "A Nightmare On Dystopian Street" (2021)
"Le but était avant tout de faire une musique mélodique qui permette de retrouver des sensations qu’on avait pu ressentir en visionnant les films."
Bonjour Visions Of Dystopia. Comment décririez-vous « A Nightmare On Dystopian Street » à nos lecteurs ?
Damien : Tout d’abord je te remercie de nous accorder cette interview. Ce n’est jamais facile de donner une définition claire de sa musique mais « A Nightmare On Dystopian Street » est un album de métal instrumental qui puise son inspiration dans des films d’horreur. La base rythmique des titres vient du Métal Progressif, que l’on a enrichi de claviers, voix parlées et guitares mélodiques. L’album est un enchaînement de titres rythmés et de passages calmes pouvant s’apparenter à des bandes originales de films.
Eric : Salut ! Cet album s’inscrit parfaitement dans la continuité de nos différentes expériences antérieures. Avec Damien on a tous les deux évolué séparément dans différentes formations Métal, mais on s’est rencontrés sur un projet de composition pour une bande originale de film d’horreur. Cet album est finalement le lien entre les univers que l’on avait explorés tous les deux auparavant.
Vous avez composé plusieurs musiques de films. « A Nightmare On Dystopian Street » vous a-t-il offert un espace de plaisir et de liberté ?
Damien : Complètement ! L’approche est bien sûr très différente de l’écriture d’une musique de film, qui a ses propres contraintes en terme d’attentes de la production/réalisation, contraintes aussi de temps vis-à-vis des images, entres autres... Ici la composition a été un travail vraiment intense, mais jubilatoire ! On a été à la fois compositeurs, réalisateurs et producteurs, donc parfaitement libres.
Eric : Le travail d’écriture a commencé par la composition de morceaux « métal » que j’ai envoyés à Damien, qui a rapidement imaginé des films pouvant coller à chacun des titres. Le travail a été ensuite d’enrichir les rythmiques par des orchestrations, ce qui a impliqué de nombreux allers-retours pour que l’on arrive à quelque chose de satisfaisant pour tous les deux. Parallèlement, Damien a cherché des films et des extraits pouvant s’adapter à nos compositions. Ça a été un gros travail mais un vrai plaisir avant tout.
La musique métal et les films d'horreur, c'est la possibilité d'une rencontre ; c'est aussi la possibilité d'un mariage d'amour ?
Eric : Ah, ah ! Oui, en effet. C’est peut-être ce qui est en train de nous arriver ! Je ne sais pas si nous ne ferons que des albums de métal inspirés de films d’horreur (bien que le vivier soit illimité) mais clairement le métal et l’horreur sont des univers qui vont bien ensemble, pour le meilleur et pour le pire !
Musicalement, deux noms me sont venus à l'esprit à l'écoute de votre album : Yngwie Malmsteen et Mike Oldfield (celui de l'Exorciste)...
Damien : Nos influences sont multiples et pas toujours faciles à identifier car elles sont un peu à l’image de nos parcours musicaux, mais clairement Mike Oldfield a été une référence pour le titre « The Devil Inside ». C’est d’ailleurs en travaillant sur ce titre et en revisionnant le film que je me suis rendu compte, à mon plus grand étonnement, que la musique est totalement absente de la dernière partie du film qui est pourtant la plus effrayante…
Eric : Guitaristiquement, mes influences sont bien sûr Yngwie Malmsteen, mais aussi, entre autres, Michael Romeo, John Petrucci, et également Tommy Vetterli du groupe culte Coroner.
Comment avez-vous casté ces "voix professionnelles" qui interviennent sur l'album ? Je les trouve si remarquablement disposées qu'elles deviennent une composante de la musique.
Damien : On voulait effectivement que les voix ne soient pas des rajouts mais des éléments musicaux à part entière au même titre que les claviers et les guitares. On pensait utiliser des extraits de voix issues des films originaux mais ça n’était pas envisageable pour des raisons de droits d’auteurs. A commencé alors la délicate recherche de voix... Heureusement pour nous, internet est riche de sites d’artistes proposant leurs services, notamment dans le doublage de voix. Une fois les univers sonores définis et les extraits de films sélectionnés, on a donc cherché des acteurs dont les voix pouvaient se rapprocher des films, tout en leur laissant un certain degré de liberté. En définitive, certaines voix sont très proches des voix originales, comme par exemple sur « The Call », inspiré du film « When A Stranger Calls » (Terreur sur la ligne en France), et d’autres sont plus éloignées comme sur « From The Depth Of Hell », inspiré de l’excellent « The Fearless Vampire Killers » (Le bal des vampires).
L'association de votre musique aux images d'Alexis Lartot dans le clip "Shapeless Dreams" est si anxiogène qu'elle fait presque plus flipper qu'un vrai film d'horreur...
Eric : Merci du compliment. Bien que cet album soit un album de « métal » il reste pour nous quelque part indissociable des clips. Cela vient probablement de notre goût prononcé pour le cinéma.
Damien : Sans prétendre faire de chaque clip un film, nous avons essayé, grâce au travail des personnes avec qui nous avons eu la chance de collaborer, de créer des ambiances visuelles qui complètent l’univers musical de l’album. Alexis Lartot, qui est un jeune motion designer, a fait un travail de qualité sur ce clip. Nous avons aussi eu la chance de pouvoir travailler avec le réalisateur Baptiste Rouveure sur le clip du titre « The Call » qui sortira le 20 mai 2021, et qui est pratiquement un court métrage horrifique…
Certaines critiques à propos de votre album soulignent sa qualité et votre virtuosité tout en craignant qu'il ne soit réservé à un public averti. Pourtant je ne l'ai pas trouvé plus difficile d'accès que le train fantôme : il suffit de monter à bord...
Damien : Oui c’est vrai que certaines critiques ont présenté la technique comme un élément pouvant être clivant pour toucher un public « non averti ». Pour être honnête on a été un peu surpris de ces retours même si on les accepte volontiers. Pour nous, la technique n’a jamais été un but en soi dans l’écriture de cet album. Le but était avant tout de faire une musique mélodique qui permette de retrouver des sensations qu’on avait pu ressentir en visionnant les films. Par exemple, « Suffering Games » inspiré des films « Saw », est un titre complexe dans sa structure rythmique avec de nombreuses coupures et relances, ce qui peut le rendre « étouffant » et « anxiogène » et c’est justement le but recherché. Je n’ai pas vu tous les films « Saw » mais l’adjectif « étouffant » est encore loin du compte pour définir cette franchise !
Eric : Les lead de guitares dans l’album sont pensés comme des thèmes plutôt que des solos à proprement parler. Ils servent la plupart du temps de fil conducteur mélodique. Il n’y a d’ailleurs qu’un seul vrai solo dans l’album, sur le titre « Be Afraid ».
Brett Caldas-Lima au mastering, c'était une évidence ?
Damien : On peut penser qu’on a choisi de travailler avec Brett par régionalisme, nous sommes en effet presque voisins. Mais bon, on ne va pas se mentir, la réputation de Brett (NDLR : il a travaillé avec Cynic, Sacred Reich et Devin Townsend) dans le milieu du métal ne vient pas de sa localisation géographique mais bien de son savoir-faire pour faire sonner un album.
Vos projets dans les mois à venir ?
Eric : On travaille en ce moment sur de nouveaux titres. On envisage d’élargir nos influences filmographiques en allant puiser aussi dans l’univers de la Science-Fiction comme Alien par exemple, qui a été pour moi une vraie grosse référence quand j’étais ado, presque un électrochoc...
Damien : On pense aussi sortir occasionnellement des titres avec une voix chantée. On travaille en ce moment sur une maquette avec un chanteur Montpelliérain qui a pas mal vadrouillé dans de bonnes formations métal de la région. Il nous semble qu’une voix chantée (pas mal saturée quand même) apportera un ingrédient intéressant pour enrichir notre univers.
Et pour voir aussi un peu plus loin, on réfléchit à du live… Tout cela est encore en réflexion mais pour nous le live signifiera musique et image, donc ça se prépare bien en amont. On espère pouvoir le réaliser une fois que la vie aura repris un cours un peu plus « normal ».
Merci, Visions Of Dystopia, d'avoir pris le temps de me répondre.
Damien : Merci à toi de nous donner cette fenêtre pour nous exprimer.
Eric : Merci pour cette interview. On espère que les lecteurs seront prêts à prendre le train fantôme avec nous. En tous les cas… on les attend !
Les Liens
- Site officiel :
https://visions-of-dystopia.com/ - Bandcamp :
https://visions-of-dystopia.bandcamp.com/releases
Retrouvez notre présentation de l'opus sur Chronique d'album : VISIONS OF DYSTOPIA (Metal Progressif cinématographique), "A Nightmare On Dystopian Street" (2021)