WILDSOFA (Brutal Pop) : L'interview sur le divan

Le 30/04/2019

Un groupe qui part en concert avec son canapé, vous avez déjà vu ça ?
WILDSOFA se forme en 2015. Ce trio niçois propose une Pop énervée, voire carrément brutale.
Nous avons pu poser des questions aux membres du groupe, histoire de faire le point sur leur parcours et leurs ambitions.
Quelques mois à peine après la sortie de leur nouvel EP, “The Golden Bison” (2018), voici donc WILDSOFA sur le divan.

 
        
WILDSOFA par Marie-Laure Renous.
      
 
Bonjour Wildsofa. Premier album acheté ?
An Bacca / Guitare - Chant :
Un des premiers, c’était In Utero, de U2.
Hellesylt / Batterie : Around the Fur de Deftones.
Ozrib / Basse : The Number of the Beast en cassette.
 
Qu'est-ce qui vous a conduits sur les chemins de la musique ?
WILDSOFA, Resting Time (2016)

An Bacca :
L’absentéisme !
Avec Hellesylt, on a commencé lycéens par un groupe de Punk, Aquarium and the Coustow. D’ailleurs il y avait déjà du Wildsofa dans Aquarium : on faisait des morceaux ultra violents comme «Ih kauv van yu treut», limite Grindcore, et des balades Pop comme «Baleyns our friends». Le morceau «I wake up» dans «Resting Time» est un morceau d’Aquarium ré-écrit.
Ozrib est né bassiste.

 

Comment est né Wildsofa ?
An Bacca :
J’avais envie de rejouer du Rock qui tape, et naturellement je voyais Hellesylt à la batterie pour m’accompagner. J’ai pris quelques chansons qui n’avaient pas d’avenir clair, j’en ai écrit d’autres. Il est venu chez moi et on est allés acheter un bidon de Long John chacun. On à tout écouté, et on a passé les jours suivants à discuter et à nous plonger dans le projet.
L’été on s’est calés chez lui, à la montagne, et on a répété tout ça. On a profité de la vie et on a enregistré, ça à démarré comme ça...  

 
 
Par quel processus vos chansons prennent-elles vie ?
An Bacca :
Ça dépend, certaines idées naissent quand on est entre nous, d’autre fois c’est moi qui arrive avec un truc. Ces derniers temps, pas mal de nos morceaux contiennent des personnages ou des concepts qui sont nés pendants nos discussions.
Quand on a quelque chose d’intéressant, on aime s’imaginer quel genre d’atmosphère on voit dessus, quel genre de riffs collerait bien, ensuite je compose dans mon coin.
Dans les idées qui viennent, j’aime garder l’inattendu, du moment que ça me plait, et je jette de plus en plus ce qui me parait trop « riffs réflexe ». Quand je tiens un truc pas mal, on le fait tourner en répète et on fait les arrangements ensemble, souvent le chant vient à la fin.

 

Quelles thématiques ont inspiré l'écriture des textes de The Golden Bison ?
An Bacca :
La thématique de l’E.P c’est les rapports de domination, chaque morceau en parle avec un sujet différent, domination sociale, amoureuse et physique. Mais surtout l’E.P révèle le Bison d’or au monde, il vous aime, et vous allez le sentir.
Les paroles, c’est le plus difficile. J’aime qu’elles portent une idée, mais sans que ça prenne le pas sur la musicalité des mots, c’est une chimie bien spéciale.
Ainsi, pour le moment, les textes de Wildsofa sont nébuleux, parfois ça veut dire quelque chose clairement, parfois (souvent) le sens est caché, et parfois c’est flou. Souvent ça part d’une image et je fais rebondir le reste dessus.
WILDSOFA, The Golden Bison (2018)
Ce nouvel opus est-il dans la lignée de Resting Time (2016), votre mixtape ?
Wildsofa :
Quelque chose de commun avec Resting Time dans The Golden Bison, c’est la façon d’enregistrer. On aime garder au maximum les choses telles quelles, et faire disparaître le moins possible de petits «défauts» de l’enregistrement. Bien sûr il y a du «lifting» au mixage, mais on favorise l’énergie à l’exécution on va dire, et une part de hasard.
Par contre sur Resting Time, il n’y avait pas Ozrib. Là on à beaucoup joué ensemble, et je connais maintenant sa façon de faire. Les riffs de basse ont évolué grâce à ça.
Une autre différence c’est notre son, dans Resting Time, c’était plutôt une question de sensations quand on jouait. Sur Golden Bison, on a cherché à faire sonner ça Brutal Pop. Ça tient beaucoup à nos expériences live où l’on s’est rendus compte qu’on avait un certain grain et qu’il fallait le faire vivre. Par ailleurs, sur Resting Time on s’était pas mal appuyés sur nos références musicales, dans les riffs comme sur le mixage, là on se détache de tout ça, on est dans une phase d’expérimentations.
WILDSOFA au théâtre de la licorne - Photo Marie-Laure Renous.
Parlons concerts, un mot sur la drôle de soirée In The Mood qui s’est déroulée au Theatre De La Licorne en février dernier ?
Wildsofa : Le concert à la Licorne c’était un grand moment ! On a fait ce show dans le cadre d’un projet qui s’appelle le Friendly Live et qui se déroulait sur trois jours avec une première partie captation vidéo live avec scénographie et une deuxième partie concert.
On a eu beaucoup de gens, et j’en profite pour les remercier, qui sont venus nous aider à réaliser ce qu’on voulait faire pour la vidéo. Du coup, ils étaient super chauds pour le concert.
Notre concept en live, c’est d’amener notre canapé sur scène et que les gens puissent venir s’assoir dessus et profiter du show depuis la scène directement. On le fait à chaque fois, mais là, le Bison d’or est apparu pendant l’intro. Les mecs sur le canapé sont devenus fous, on n’a pas eu le temps de finir notre premier morceau que c’était déjà l’anarchie autour de nous ! On à eu droit à une incroyable performance de danse improvisée par Romain des Mills, des pogos et des danses sur le canap’ pendant tout le concert. C’était une communion dans le chaos ! Et ça a fini en délire collectif sur notre morceau Monochromie 21, on peut voir ça en vidéo sur Facebook c’était vraiment cool !
C’est super grisant de voir que les gens entrent dans notre univers et s’éclatent. Maintenant, on travaille sur plusieurs nouveaux morceaux, on affine les choses et on expérimente. On veut se créer un son groovy, puissant et massif. On veux faire peur à 1349. La prochaine fois que vous pourrez nous voir, ce sera le 29/06/2019 au Montaurock Festival 2019 Underground session. Ne manquez pas ça, les gars! Il y a une programmation locale de furieux : YUZU, UtopiK, I.M.O.D.I.U.M, Freddy's, et des gros noms : Arno Futur, Karl Phillips, The Filaments, Dagoba ! Ça, c’est l’événement immanquable de la région ! Si tu es dans le coin et que tu rates ça, jamais plus tu n’auras le droit de maronner sur la vie musicale underground du Sud-Est, non, jamais tu ne le pourras plus !

 

La scène Rock niçoise est vivace, mais la fin d'année 2018 a vu la fermeture de deux salles qui accueillaient des groupes dans les Alpes-Maritimes : La Hacienda à Antibes, et le Sun City Café à Valbonne. Reste-t-il une place pour le Rock dans le 06 ?
Wildsofa :
Que Ben fasse quelque chose pour nous sauver, au lieu de taguer des abribus !
Oui ça craint ces histoires de fermetures, mais heureusement beaucoup de gens prennent des initiatives qui permettent aux groupes de jouer. Il y a des assos qui se bougent bien comme In The Mood, Punk Is Dead ASSO ou Hydart, quelques salles comme L’Altherax Music, La Matrice qui vient d’ouvrir, La Zonmé aussi. A Cannes il y a Picaud et La Licorne qui nous ont accueillis dernièrement. Et puis tu peux aller dans le Var, au Monster'S Art - WMC ou au Latitude Bar, c’est à côté et, franchement, c’est l’éclate chez eux !
 
D’autres concerts à venir ?
Wildsofa :
En décembre on a dégainé notre plus beau Boogie-Woogie devant le jury de la MJC Picaud ils ont aimés ! Du coup cet année on travaille avec eux.
Niveau concerts, ce n’est pas encore calé, mais on repassera là-bas d’ici la fin de l’année. On a pu utiliser la salle en résidence pour modeler notre son et continuer d’élaborer de nouvelles idées pour les Live.

D’autres projets sur les mois à venir ?
Wildsofa : Le clip de Bundy's Boat. On l’a tourné cet été, et c’est la toute première expérience de clip pour Wildsofa !
Comme le morceau, le clip parlera du pervers narcissique, ce sera une histoire avec un homme tourmenté par ses consciences, du golf dans les bois, une intrigue amoureuse bancale, le Bison d'Or, des jambes sur une barque et des lunettes de soleil mauve. C'est la première étape d'un processus créatif plus long qu’on vient de lancer.
On veut écrire un album en se basant sur certaines idées de l'E.P et du clip, et en faire une vrai histoire tragique, un peu à la Racine. Tout est à faire, mais quoi qu’il en soit vous rencontrerez enfin le Bison !

 

S'il n'y avait de place sur l'arche de Noé que pour deux albums pour sauver le Rock, lesquels choisiriez-vous ?
An Bacca :
Il faudrait faire baiser Janis Joplin avec Lou Reed.
Hellesylt : Led Zeppelin II et Massive Conspiracy Against All Life, de Leviathan.
Ozrib : Hate’Em de Darthrone et Hellfire de 1349.

 

Merci Wildsofa d'avoir répondu à nos questions. Vous avez le mot de la fin.
An Bacca :
Le centaure Roger Hanin.
Hellesylt : Si j'étais une femme je serais vachement bonne.
Ozrib : Hail Satan !
Questions additionnelles :
- Est-ce que «Le Prince des Ténèbres» est un bon film ?
- Tu préfères les tacos ou les enchiladas ?
- Merci Ahasverus !
        
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Wildsofa sur Bandcamp (profitez-en, leur discographie est à prix libre !) :

https://wildsofa.bandcamp.com/album/the-golden-bison
 
Nous remercions In The Mood et Marie-Laure Renous pour les photographies du concert du Théâtre de La Licorne et pour leur aimable autorisation.
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