Groupe : Junior Rodriguez
Album : Stellar Dream (2019)
Genre : Rock Psychédélique / Stoner
Origine : Paris
Le Groupe :
Monsieur Jourdain “prosait” sans le savoir.
De même vous, lecteurs (j’espère que vous serez au moins deux ?) avez peut-être écouté Junior Rodriguez à votre insu.
Car ce multi-instrumentiste - batterie, guitare, basse, chant... aux dernières nouvelles il apprendrait le piano - a joué avec des artistes aussi divers que Waxx, Airnadette ou LoudBlast (sur Disquieting Beliefs). Il a délaissé la basse de More Than A Thousand pour s’occuper du son de Doctor Livingstone, puis d’Arkhon Infaustus ou de Sektemtum, tout en martelant les fûts au sein d’Inhatred, de Sickbag, de Sublime Cadaveric Decomposition, de Betraying the Martyrs, de Thagirion ou de... Dick Rivers ! (sur l’album “Mister D”)
Tout cela est un peu dans le désordre... il faudrait, pour être exhaustif, citer encore quelques formations fréquentées par le garçon.
On pourrait aussi parler de Dave Grohl ou des Queens Of The Stone Age. On s’éloignerait alors de nos moutons qu’il convient pourtant de regrouper avant la nuit ! Aussi je vous propose d’abandonner là ce CV long comme le bras d’un Architeuthis Dux, bras qui je le rappelle peut atteindre treize mètres pour les femelles et dix mètres pour les mâles.
Nous en viendrons alors à ce nouvel album de Junior Rodriguez sorti sous son nom propre en ce mois d’octobre 2019 :
“STELLAR DREAM”
L’Album :
Onze morceaux pour cinquante-deux minutes. Ce sont les données chiffrées d’un album qui s’inscrit dans une trilogie Rock Psychédélique lancée par l’artiste en 2011 avec l’EP “Welcome Home : Tryptyk Album VOL.1.”
Intitulé “Stellar Dream”, ce nouvel opus est mixé par Mark 'Spike' Stent(Bjork, Depeche Mode, Oasis, Muse, Paul McCartney, etc, etc, etc). C’est loin d’être un gadget pour le coup, car le son est d’une grande qualité (j’ai même lu quelque part qu'il serait d'une “trop" grande qualité !) et je vous recommande de privilégier l’écoute au casque et sous un format audio « sans perte » pour en profiter pleinement - Bandcamp fait ça très bien. L’artwork de Stellar Dream est signé... Junior Rodriguez ! Ses journées de ce garçon font visiblement trente-quatre heures de plus que les miennes - par exemple aujourd’hui j’ai même pas eu le temps de ranger ma chambre !
Stellar Dream s’ouvre sur le Stoner Psychédélique Starting From Nowhere.
La fin du morceau peut rappeler les premiers Black Sabbath.
C’est d’ailleurs vers ce groupe et les 70’s de Pentagram, des Doors (Be My Guest) ou d’Alice Cooper (Just Like You) que nous entraîne cet album.
Loin d’être une copie, la galette est parsemée de touches modernes et fines, comme si des molécules de Daft Punk (My Love My Friend), de Sébastien Tellier (Sur Les Toits de Montréal) et de Strapping Young Lad (Pissed Off) s’étaient retrouvées collées à la semelle des claquettes du vénéré Ozzy Osbourne (Down Your Tears, Heaven’s Curse). L’album est soutenu par le clip Just Like You.
Les Critiques : On n'est pas mal de ce côté, jugez plutôt :
“Stellar Dream » est un album prodigieux aussi bien instrumentalement que vocalement.” (rockmetalmag.fr)
“Junior Rodriguez démontre une maîtrise indéniable du rock et du psyché et varie les ambiances si bien qu’on reste scotchés tout du long.” (pozzo-live.com)
“L’album est d’une richesse au moins égale à celle de la créativité de son auteur.” (amongtheliving.fr)
Stellar Dream obtient la note de 4,5/5 chez rollingstone.fr.
En Résumé :
Junior Rodriguezpuise dans ses racines 70’s et les agrémente de touches modernes et subtiles. Il réalise un passage de témoin pleinement maîtrisé entre les 70’s et notre actualité audiophonique, parvenant à en faire un tout cohérent.
Solide et subtil, Stellar Dream séduira les amateurs du son des 70’s qui cherchent autre chose qu’un groupe de Revival qui repasserait les plats.
Hautement recommandable.
« Je voulais revenir à ce qui me fait le plus vibrer dans la musique. »
Multi-instrumentiste, Junior Rodriguez a joué avec des artistes aussi divers que LoudBlast (“Disquieting Beliefs” sur l’album “III decades live ceremony”) ou Dick Rivers (“Mister D”). Il a côtoyé Dave Grohl et les Queens Of The Stone Age. On l’a également vu en Islande dans le road-trip “Starting Form Nowhere” à la recherche d’inspiration et de sons inédits. En 2019, il s’impose avec “Stellar Dream”, une incartade solo qui trouve ses origines dans les 70’s et agrémente son Rock Psychédélique de touches modernes et subtiles.
La tête dans les étoiles, les pieds ancrés sur terre par de profondes racines... c'est une belle définition de Junior Rodriguez.
Voici son interview.
Bonjour Junior Rodriguez. Je vous propose de faire un bond dans le passé. A qui doit-on votre goût pour la musique ? Vos parents ou Thierry Guerrero ?
Junior Rodriguez : Je dois le goût de la musique à mes parents, mais surtout mon grand Frère Duff. Quant à ma passion pour la batterie, elle me vient de Thierry Guerrero, un ami qui m’a vu naître et qui a mis la première fois mes petites fesses de trois ans et demi sur sa batterie, instrument que je n’ai plus jamais lâché.
Vous vous souvenez du premier album que vous avez acheté ?
C’était une compilation de la Motown ! Avec dedans les Jackson Five que j’écoutais en boucle. J’analysais tout ce qu’il se passait dans leur musique au casque...
Premier concert auquel vous avez assisté ?
Je crois que le tout premier concert que j’ai vu c’était Linda de Suza au Cirque d’hiver avec mes parents quand j’étais tout petit. Mais sinon celui qui m’a le plus marqué quand j’étais plus jeune c’était définitivement Pantera au Zenith pour la tournée Great Southern Trandkill. Un concert comme on n’en reverra très certainement plus…
Après avoir joué avec votre frère, vous montez votre premier groupe, «Inhatred». Ca reste apparemment un excellent souvenir…
Des souvenirs impérissables ! Mon frère jouait également dans ce groupe. On était jeunes, en pleine ébullition de la fin des 90’s et de tout ce qui sortait à l’époque. C’était vraiment une période de dingues : on osait tout, on n’avait peur de rien.
Loudblast, Inhatred, Sublime Cadaveric Decomposition, Betraying the Martyrs... On ne compte plus vos contributions comme musicien ou technicien. Faites-vous partie de ces hommes qui ne dorment jamais ?
Bien au contraire, j’essaye de dormir mes huit heures par nuit. C’est justement important d’être en forme pour tenir la cadence. Donc j’essaye d’avoir de bonnes nuits de sommeil, par contre la journée je suis très actif et je m’organise au mieux pour avancer tout ce que j’ai sur le feu…
Vous avez été amené à travailler pendant six ans avec Dick Rivers. Un mot ou une anecdote sur ce pionnier du Rock en France ?
Un mec sincère, entier et une bible du rock n’ roll…
Il m’a accueilli à bras ouverts autant sur scène que chez lui lors de ces délicieux repas concoctés par sa femme Babette, que j’adore. Des fois il me faisait écouter ses disques préférés dans sa Cadillac… j’ai re-découvert bon nombre de classiques comme ça grâce à lui ! Ses coups de fils intempestifs me manquent beaucoup…
Vous participez à l'album "Mister D" et partez en tournée américaine. Les rencontres et les expériences de cette tournée ont-elles eu une influence sur vos choix discographiques postérieurs ?
Bien évidement. C’est pendant cette période - et surtout en travaillant avec Oli Le Baron - que mon idée de me lancer en solo à germé. J’ai également re-découvert un paquet de disques grâce à eux..
Dans le road-trip "Starting From Nowhere" vous partez en Islande - accompagné seulement du réalisateur Albéric Jouzeau et de Benjamin Loriou (drone) - chercher sons et inspiration dans votre environnement. Êtes-vous aussi à l'affut de sons dans notre quotidien surexposé ?
Oui je suis toujours aux aguets…
“Starting From Nowhere” est une expérience humaine et musicale. Ce road-trip est-il une richesse pour l'avenir ?
Absolument, cela m’a d’autant plus donné envie de continuer à vivre de nouvelles expériences…
“Stellar Dream” est votre nouvel album, le premier sous votre nom propre. J'ai pensé aux 70's en l'écoutant, et particulièrement à Black Sabbath, Alice Cooper, The Doors... Je sais que c'est une filiation que vous ne rejetterez pas. Mais si j'ajoute que j'ai aussi songé par petites touches à Sébastien Tellier, à Daft Punk et à Strapping Youn Lad, qu'en pensez-vous ?
Strapping Young Lad totalement ! Daft Punk pourquoi pas. Sebastien Tellier je ne connais pas ce qu’il fait…
Le clip Just LIke You a été tourné en Namibie, avec une équipe locale qui travaillait déjà sur “Rendez-vous en terre inconnue”. Souvenirs de tournages ?
Une aventure incroyable ! Une très forte rencontre avec le peuple Himba mais surtout avec Yepua, cette petite fille qui joue avec moi dans ce clip et avec qui nous avons passé une semaine ensemble, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Nous nous sommes liés d’un lien très fort ainsi qu’avec son père. Pendant le tournage, sa maman a mis au monde une petite sœur dont ils m’ont fait parrain et demandé de lui donner son prénom. C’était un moment très fort…
“Dali was a liar”...Une envie de mettre de la peinture dans votre musique ?
Tout à fait ! Mais surtout de rendre hommage à mon peintre préféré. Je viens de l’art à la base, ayant eu la chance de pouvoir faire des études d’arts au lycée. Je me suis passionné pour Dali et Magritte…
Cette chanson fait référence à un documentaire très rare sur la collection de «Faux» de Dali. Ce texte est une discussion entre Dali, ses disciples et ses détracteurs qui tenaient des débats très endiablés le concernant…
Avec le road Trip "Starting From Nowhere" et votre album "Stellar Dream", on a l'impression qu'ayant commencé par la musique extrême vous aviez envie d'un retour aux sources déjà initié par les albums "Welcome Home"...
C'est exactement ça : je voulais revenir à ce qui me fait le plus vibrer dans la musique...
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En musique être autodidacte est une liberté ?
C’en est une, c’est vrai. Même si par moments je me dis que j’aimerais bien savoir lire la musique pour pouvoir communiquer plus facilement avec certains musiciens. Mais je m’y mets doucement ! J’arrive maintenant à mettre des noms sur la majorité des accords que je joue…
Vous vous êtes mis au piano et vous aimez jouer du violoncelle... Que de perspectives pour de futures compositions !
C’est exact ! On va voir ce que ça va donner pour la suite... mais j’ai envie d’aller plus loin, de me dépasser.
Qu'allez-vous faire dans les mois à venir ?
Les mois à venir vont être focalisés sur le live. On espère tourner le plus possible en 2020 pour défendre ce disque. Et en parallèle de belles choses se précisent avec mon frérot Waxx également… Disons que 2020 s’annonce comme une belle année si ça continue comme ça...
Merci Junior Rodriguez de m'avoir accordé cette interview.
Merci à toi
Angry Silence est un groupe breton basé dans les Côtes d'Armor. Il définit sa musique comme un indie rock nostalgique teinté de punk. Il cite pour influences Guided by Voices, Stereolab, Pavement, Sebadoh, Breeders, Pixies, Sonic Youth, Les Thugs, Cleaners from Venus, Sleater Kinney et Television Personalities. C'est le titre d'un morceau de ce dernier groupe qu'il a choisi pour nom.
Après une démo sortie en 2021, Angry Silence présente l'album « Strange Times Call for Strange Measures ».
« Strange Times Call for Strange Measures » est un douze pistes. Il est sorti le 01/04/2022.
La pochette de l'album a été réalisée par Bonjour Grisaille. Dans la suite de celle de la démo, qui présentait une photographie du grand-père de Manu (chant) durant son service militaire, celle-ci rend hommage à son père, disparu quelques semaines seulement avant l'enregistrement de l'album, tandis qu'il acheminait un container de fauteuils roulants à destination des déshérités du Pérou.
L'album a été enregistré en mai 2021, dans une grange, en une semaine (une journée par musicien) afin de mettre en avant une certaine spontanéité.
Avec douze plages de (punk-)rock direct, héritières d'une certaine scène française (Les Thugs, Les Dogs), Angry Silence oscille entre la liberté d'un The Clash (« The Battle Still Rages », « Time To Get Real ») et le son chaud et organique d'un Frank Black (« Pissing Rain »). Le social-punk qu'il propose claque efficacement, rock dans l'esprit, rock dans la chair. Parfois presque grunge (« My Mate Jeffrey »), saturant ses guitares (« Day in Day Out »), Angry Silence étonne par ses choix lorsqu'il sert un interlude instrumental ou lorsqu'il reprend un titre oublié de la soul de l'année 1967. Incontestablement, « Strange Times Call for Strange Measures » sonne juste, prenant résolument le parti des laissés-pour-compte et faisant le choix de l'underground et d'une certaine marginalité pour distribuer sa musique. Authenticité est donc le maître mot de cet album comme de ce groupe de rock, et si l'intention vous séduit nous vous encourageons à les découvrir.
« Strange Times Call for Strange Measures » est disponible en formats CD, vinyle et cassette. Découvrez l'album ICI.
Les Critiques :
On ne peut que saluer ce premier album du groupe, à la fois accessible, viscéral et sans concession, ce qui reste un équilibre pas toujours simple à trouver. ExitMusik
Strange Times Call For Strange Measures sonne vrai. MUZZART
On n’est pas là pour remplir les stades, juste exprimer certaines vérités crues et sans filtres apparents. Bretagne Actuelle
La musique d’Angry Silence dévoile un punk, qui, s’il continue de filer droit, n’a plus peur de lâcher la pression, de se faire plus doux, et d’intégrer une dimension pop. Positive Rage