PAT O MAY (Metal celtique), Welcome to a New World (2021)
PAT O MAY (Metal celtique), Welcome to a New World (2021)
Le 11/01/2022
Groupe : Pat O May
Album : « Welcome to a New World » (17/09/2021 - Artdisto)
Genre : Métal celtique
Origine : Bretagne
Par Ahasverus
« — Aah ! Cette guitare ! Comme elle t'entraîne dès le premier morceau ! Comme elle te charme, comme elle te fait tourner...
— C'est pour mieux te botter le cul, fada que tu es ! »
Pat O May était de retour le 17/09/2021, suivant les traces de Mr No Face au long du premier concept-album de sa carrière, prétexte à s'intéresser au libre arbitre et aux libertés individuelles.
Le bébé s'appelle :
« Welcome to a New World »
« J’ai voulu faire une histoire qui durerait une heure, un concept album. C’était excitant d’écrire de cette façon, plus cinégraphique que d’habitude en ayant toutes les images de ce personnage, No Face , qui est arrivé en milieu d’écriture », expliquait le musicien breton à actu.fr dans une interview.
Il poursuit chez Rock Metal Mag : « No Face, c’est toi, c’est moi, c’est nous, c’est le paysan du coin, le chinois qui habite à Guangdong. C’est pour cela qu’il y a plein d’interventions avec des langues différentes sur l’album. Voila, cela peut être n’importe qui. » (retrouvez cette interview ici)
L'album a été composé à Plouagat, entre décembre 2019 et janvier 2020.
Le mixage a été pris en charge par Bryan Rondeau au studio Carla Gébain, tandis que pour le mastering Pat O May a fait confiance (et comment non !) pour la quatrième fois à Alex Wharton (Björk, Paul Mc Cartney) aux studios d’Abbey Road.
Appuyant peu sur ses influences celtiques - cependant prégnantes surtout sur le titre d'ouverture - Pat O May délivre douze titres d'une telle richesse qu'il vous faudra plusieurs écoutes pour la mesurer, même si elle vous accrochera dès les premières mesures.
La fluidité et le sens mélodique de Pat O May sont en évidence, on guette les apparitions de la guitare lead, véritable héroïne de ce concept-album.
Les Critiques :
« L’alchimie du trio est sans conteste et le résultat est dantesque. » Rock Metal Mag
« Une franche réussite du début à la fin. » Music Waves
« Welcome To A New World s’écoute comme on lit un livre passionnant, de ceux dont on ne peut pas décrocher de la première à la dernière page. » Among The Living
Un véritable travail de recherche dans les textes sur fond de Heavy traditionnel.
Par Dam'Aël
Si la formation est passée par divers patronymes au cours de ses premières années d'existence notamment Son of a Bitch, celle qui a donné et gardé son nom depuis 46 ans n'a pas dérogé à son Hard/Heavy identifiable dès les premières touches musicales. Et si leur nom aurait pu faire penser aux novices de l'époque qu'il s'agissait d'un groupe d'origine allemande, il n'en était rien.
Un peu d'histoire en un raccourci très réduit : Les Saxons étaient un ancien peuple germanique qui vivait au nord-ouest de l'Allemagne actuelle. Vers 450, certains d'entre eux envahirent l'Angleterre du sud-est (Essex), du sud (Sussex) et de l'ouest (Wessex). Non rien avoir avoir avec un quelconque programme jouissif (je vous ai vus venir). Dès lors, c'est la raison pour laquelle les habitants de l'Angleterre ont été appelés les Anglo-Saxons.
Le groupe est alors devenu l'un des groupes de Metal considéré comme l'un des piliers de la NEW WAVE OF BRITISH HEAVY METAL (NWOBHM), au côté de légendes telles que IRON MAIDEN, DEF LEPPARD, WHITESNAKE, TYGERS OF THE PAN TANG (qui sera présent au South Troopers le 16 novembre prochain - Les-Pennes-Mirabeau - Jas Rod - France), VENOM, GIRLSCHOOL, pour ne citer qu'eux et surtout sans oublier DIAMOND HEAD puisque BRIAN TADLER (fondateur de Diamond Head) remplace dorénavant PAUL QUINN (co-fondateur de SAXON en 1975) épuisé par de longues années de tournées incessantes à travers le monde entier.
“Après avoir longuement réfléchi, notre grand ami et compagnon de bataille Paul Quinn a décidé de se retirer des tournées avec Saxon. Après de nombreuses années sur la route, avec le stress et la fatigue qui accompagnent les longues tournées, Paul ne veut pas que ses performances en pâtissent et qu’il déçoive ses compagnons de groupe et ses fans. Paul continuera d'enregistrer avec le groupe et il est possible qu'il participe à certains shows spéciaux à l'avenir.” (Biff Byford)
La formation se constitue dorénavant de l'indétrônable Biff BYFORD au chant devenant le seul membre d'origine et fondateur de SAXON, Nigel Glockler à la batterie, Doug Scarratt et Brian Tatler aux guitares ainsi que de Nibbs Carter à la basse. Le choix de Brian revient à Biff qui avait en tête et en toute première intention fait ce choix respectant sa volonté d'intégrer un bipède talentueux ayant foulé les années et ses scènes 80 de ses propres pieds. Bryan répondait à ses critères. Je tiens cette information d'une interview donnée par Biff et Brian eux-mêmes. J'ai par contre, pu lire par ailleurs que Biff " avait aussi pensé à Phil Campbell, ex-Motörhead, pour jouer de la six-cordes"...
Line-up :
Peter "Biff" Byford – chant
Nigel Glockler – batterie
Doug Scarratt – guitare
Brian Tatler – guitare
Nibbs Carter – basse
(Paul Quinn ex-membre mais toujours considéré plus ou moins comme faisant partie de la formation)
Membres précédents :
Paul Quinn - Guitare
Jörg Michael - Batterie et percussions
Fritz Randow - Batterie et percussions
Graham Oliver - Guitare
Paul Johnson Basse
Steve Dawson - Basse
Nigel Durham - Batterie
Pete Gill - Batterie
On rappelle que Biff Byford adore l'Histoire et s'en nourrit principalement par de nombreuses lectures. Il y puise l'inspiration et la nature de ses textes, à l'instar de Maiden, sur nombre de titres. Les paroles y sont sérieuses et respectueuses, rendant justice à cette Histoire, en tentant au maximum d'y intégrer les rimes pour flirter avec une certaine poésie.
« J’ai passé le plus clair de ma vie à lire à propos de l’histoire. Elle est partout. Même si tu ne réalises pas que quelque chose fait partie de l’histoire, c’est le cas. » (Biff)
Les fans de Heavy et plus particulièrement ceux de SAXON connaissent la longue et prolifique discographie des Anglais et leur capacité à rester fidèle à une certaine marque de fabrique : assez peu de crossover, d'aventures dans l'expérimentation ou d'explorations dans la folie créative déjantée et rocambolesque ; non une patte assez habituelle d'un Heavy traditionnel qui ravit les incompressibles et indétrônables amateurs du genre 80's Old School juste supportant une certaine modération temporelle avec des productions qui savent évoluer tendrement avec son temps. Quand vous aimez la madeleine, peu de chance de vouloir la voir revisiter en mode 3.0.
Et le temps ils peuvent en parler! Près d'une demi-décennie à façonner leur musique.
Le temps, le temps
Le temps et rien d'autre
Le tien, le mien
Celui qu'on veut nôtre.
Près d'une demi-décennie à façonner leur musique, en effet avec des heures de gloires et des classements enviés. En bref :
Saxon avait huit albums dans le Top 40 britannique dans les années 1980, dont quatre albums dans le Top 10 britannique et deux albums dans le Top 5 :
"Wheels of Steel"- 1980 - s'est classé n°5 au Royaume-Uni pendant six mois
"Denim and Leather" - 1981 - dont la chanson titre est considérée comme un hymne métal, que "Princess of the Night", "Never Surrender" et "And the Bands Played On", prennent place dans le Top 20 britannique.
l'album live "The Eagle Has Landed" de 1982 se classe n°5 au Royaume-Uni, avec une prestation au festival Monsters Of Rock en 1982, devenant ainsi le premier groupe à y apparaître deux fois.
"Power & the Glory" de 1983 est devenu l'album le plus vendu du groupe dans le monde à ce jour avec la pochette de l'album du réalisateur hollywoodien Ridley Scott.
Et c'est sans compter les nombreux singles dans le UK Singles Chart et un succès manifeste dans toute l'Europe ainsi qu'aux États-Unis et même au Japon. Saxon et a vendu plus de treize millions d'albums dans le monde pendant ces années glorieuses 80's.
Ils l'ont exploité le temps mais le temps ne les pas exploités au point de les plaquer au sol et de les terrasser. Non SAXON n'est pas mort!!! . Et cette nouvelle galette en est la preuve vivante. Dix titres sont proposés sur Hell, Fire And Damnation sorti le 10 janvier dernier sur Silver Lining Musicpour environ 45 minutes d'écoute
L'ALBUM
Liste des titres :
1. The Prophecy
2. Hell, Fire And Damnation
3. Madame Guillotine
4. Fire And Steel
5. There’s Something In Roswell
6. Kubla Khan And The Merchant Of Venice
7. Pirates Of The Airwaves
8. 1066
9. Witches Of Salem
10. Super Charger
The Prophecy attaque direct en mode très cinématographique sur une voix sépulcrale terrifiante, grave et caverneuse, grognée par l'acteur Brian Blessed ouvrant sur le titre éponyme de l'album Hell, Fire And Damnation qui dès lors prend toute sa dimension et annonce la couleur de l'album ; une véritable palette Heavy fringante, puissante, légitime et certainement pas décevante.
Heavy tu dis, Heavy on vit ! J'avance sans trop prendre de risques que le refrain de ce titre éponyme sera repris haut et fort bras tendu vers le ciel et reconnaissance tournée vers le quintet de ce moment magnifié en live ! Et on ne rate pas cette magnifique envolée finale qui signe l'empreinte de ces années maîtresses. A savoir que la chanson est née d'un riff de Brian largement inclus dans la conception de ce nouvel album et sublimée de surcroît par le travail de production de l’ingénieur du son ANDY SNEAP, avec cet écho adroitement placé sur HELL, HELL. Ce titre fait référence à une injure "Hell, fire, and damnation, what’s tha’ been doing now?!" que proclamait le père de Biff "quand petit, je faisais n’importe quoi ou que j’écrivais des trucs sur la table de la cuisine". Un titre à la fois speed et aux variations bien sélectionnées.
Madame Guillotine reprend l'histoire de l'exécution de Marie-Antoinette pendant la Révolution française sur un instrumental à la fois accrocheur et mélodique. L'introduction s'ouvre sur des lignes de basse bien saisies et des guitares aigues et intenses, une formule qui fait un bien fou à nos oreilles. En mode plus mid-tempo, la voix de Biff se veut légèrement rauque et mélodieuse tout en poussant une puissance parfaitement maîtrisée. Très rythmé, ce titre est fédérateur et s'ouvre à chanter tous en chœur.
"Fire and Steel" bien plus brutal et très rapide à l'effet ravageur mettra le feu dans le pit. Le solo produit légèrement en écho et discrètement en retrait pour lui donner de la profondeur est particulièrement excellent. Brian a avoué à la presse, avoir dû travailler certains passages très rapides pour lui. Travail accompli! Il s'agit de l'un de mes titres coup de cœur de cet album.
Evocateur d'un tableau électrique qui grille, c'est sur des notes électro que s'invite sur la piste 5 "There’s Something In Roswell" dont le songwriting est toujours aussi mélodique malgré la voix rageuse de Biff qui tient parfaitement ses notes les plus hautes. Non Mr Byford n'a pas perdu de sa superbe et garde le coffre nécessaire pour donner l'explosion suffisante à des titres rapides, puissant voire violents (avec modération). Personnellement, je me vois hurler au volant de ma voiture le "Roswell" entêtant et surtout addictif de ses paroles .
A l'instar de "Fire and Steel", "Kubla Khan And The Merchant Of Venice" rejoint la horde du Speeding Metal, sur la voie de la rapidité et de l'énergie bien loin d'évoquer le côté soyeux de l'Histoire notamment celle de la Silk Road, loin d'être tendre et très calme... Ce mur de guitares puissantes et gigantesques érige l'édifice des deux six-cordistes et traduit l'alchimie qui s'est opérée entre eux depuis ces quelques mois à travailler ensemble. Episode plus moderne qui ravive quelques bons et excitants souvenirs de l'adolescence de beaucoup, c'est celui des radios pirates non soumises à la juridiction anglaise et qui ont fait naître pléthore de passions et générer une salve conséquente de futurs musiciens.
"Pirates Of The Airwaves" s'introduit sur les ondes avec des paroles brouillées et le hurlement de Brian Blessed "Saxon's Alive" (à 5 secondes) et presque inaudibles que les riffs de guitare viennent supplanter avec élégance. Et oui, vous allez danser devant votre transistor d'époque! Et sans devoir vous cacher sous la couette afin d'éviter l'interdit parental.
Ça pète et ça claque fort sur "1066", avec des riffs de guitare qui dégomme en rafales la piste 8 traitant de la Bataille d'Hastings, événement décisif de la conquête de l'Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, contre les forces armées d'Harold Godwinson, le dernier roi anglo-saxon.
Duo ou duel guitaristique, à vous de voir cependant Biff, lui, ne baisse pas la garde et s'attaque avec puissance sur "Witches Of Salem" au sujet dramatique du procès et de l'exécution d'un certain nombre de personnes en Amérique du Nord fin du XVII ème siècle, des femmes principalement (mais aussi quelques hommes) accusées de sorcellerie.
L'album se clôture avec une pile électrique "Super Charger" qui envoie watts, énergie, vocaux costauds qui casseraient toute torpeur et headbanging ravageurs qui vont fracturer quelques vertèbres et mettre à mal nombre de cervicales. Encore un coup de cœur parmi les 10 pistes de cet excellent album fidèle à l'empreinte de Saxon et à sa vision du Heavy traditionnel.
Notre avis :
Hell Fire And Damnation met en avant un SAXON possédé ! Possédé d'énergie, toujours aussi investi par son art qu'il valide encore royalement à près de cinquante ans de compositions, à coup d'une cinquantaine de productions studio, Live et compilations confondues. Saxon's alive! Evidemment ! Le changement de guitariste n'est pas venu affecter l'équilibre des Anglais, bien au contraire ; le duo Doug/Tatler fonctionne à merveille dans une alchimie qui pourrait en faire rougir plus d'un. Rempli d'inspiration, de puissance, avec étonnamment de la poésie en rimes, des sujets historiques plus ou moins connus par nombre d'entre nous, cette galette n'est absolument pas la énième production qu'il faille sortir pour de mauvaises raisons ou d'aspect égotique. Elle révèle un véritable travail de recherche dans les textes sur fond de Heavy traditionnel façonné depuis toujours par les Anglais qui s'enorgueillit de déposer leur marque de fabrique sans vraiment déroger à leur cahier des charges depuis 1975.
La production, le mixage et le mastering sont réalisés par Andy SNEAP (Judas Priest, Exodus, Accept and Priest guitarist)avec un parfait équilibre pour saisir chaque instrument, chaque note vocale avec clarté et une certaine modernité, sans désintégrer l'approche old school de l'instrumental. Une galette comme je les aime, sans compression dévastatrice.
L'artwork a été réalisé par Peter SALLAI et un certain nombre de versions sont à notre disposition pour satisfaire toutes les envies y compris celles des collectionneurs invétérés à savoir CD, Vinyles, Cassettes et en Digitale.
Chanceuse j'ai été sur ce coup là ! Tout d'abord avec l'accréditation média accordée par Replica Promotion et Olivier Garnier aux commandes. Ensuite j'ai réussi, à 4 jours de l'événement, à dégoter une chambre dans un magnifique petit hôtel en plein centre, mais quand je dis plein centre, c'est à 200 mètres du théâtre antique ! Yes vous l'avez compris, ça s'amorce sous les meilleurs hospices. Arrivée en avance, je fais le tour des cafés environnants pour repérer quelques têtes connues. Salut Mélie Red, puis Manuwar Fly FM, Thierry Dubreuil, Olivier Garnier, évidemment mon acolyte Christophe Corroyer et plus tard, quelques autres.
En attendant l'ouverture des portes, une petite glace lavande et noisettes grillées à la fleur d'oranger est la bienvenue sous cette chaleur estivale. Que la vie est belle sous le soleil d'Orange, magnifique ville de 30 000 habitants qui bougent ses *** (vous y mettez ce que vous voulez) pour mettre en valeur son magnifique patrimoine historique dont le mythique et surtout antique théâtre. Un monument de plus de 20 siècles particulièrement bien conservé ; on dit qu'il fait partie des rares à être aussi bien préservé. Magistral, majestueux, classieux et surtout ouvert d'esprit quand on voit les propositions culturelles très éclectiques qui s'y produisent. Résultat pour ce 8 août 2023, du Metal high level sous le regard dubitatif ou ravi de l'empereur Auguste, vêtu de son paludamentum imperatoris et tenant son bâton de commandement... ahah lui seul connaît ses émotions à cet instant.
Plus de 5h de show vont s'orchestrer sous le professionnalisme d'une organisation au taquet, efficace, agréable et remplie de bienveillance : adam concerts et Replica Promotion ont l'art et l'œil.
Le théâtre s'est déjà bien rempli pour l’arrivée du premier groupe TRIVIUM dont le bassiste est souffrant. Ce sera d'ailleurs la série ce soir, car Joël O'Keeffe (faisant la paire avec Johnny Deep sur le Hellfest, les deux se présentant avec un plâtre au pied droit pour le premier et une attelle au pied gauche pour le second) s'étant cassé le pied, arbore un plâtre dont il a de toute évidence, complètement oublié l'existence tant ses déplacements couvrent l'ensemble de la scène ainsi que le pit à une vitesse qui laisse dubitatif. Quant à Dave Mustaine, malade aussi a une voix réduite mais présente grâce aux doigts de fée du médecin.
L'heure est venue de lancer les hostilités et c'est le groupe venu de Floride Trivium qui ouvre le festival.
TRIVIUM :
Les Américains ont manifestement une envie débordante d'en découdre au vu de l'énergie déployée et des watts déversés sans modération. Avec plus de 20 ans de carrière, 11 albums et nombre de concerts dans le monde, le quartet composé de Matt Heafy (chant, guitare), Corey Beaulieu (guitare), Paolo Gregoletto (basse) et Alex Bent (batterie) sait déclencher l'étincelle et embraser les lieux. Une énergie sur scène qui contamine la fosse sous l'appel répétitif de Matt qui ne conçoit de délivrer le trash américain à tendance mélodique qu'avec la complicité des festivaliers. Et force est de constater qu'ils ne se sont pas faits prier pour entamer circle pits, sauts sur place et pogo. Matt va sur Amongst the Shadow And The Stones, descendre dans le pit pour son solo guitare et jusqu'à demander sur In Waves, aux gradins de se lever et à la fosse de s'accroupir, confirmant son charisme et son jeu de leader. Un set qui est délivré sans temps morts chauffant les pierres du théâtre pour la prestation qui suit, celle de AIRBOURNE, malgré quelques légers soucis de sonorisation.
Dirk Verbeuren : "on a fait deux ou trois tournées avec eux aux Etats-Unis ; c’est un jeune groupe qui cartonne bien sur scène, il y a un côté agressif et en même temps mélodique."
Setlist :
01. In The Court Of The Dragon
02. Down From The Sky
03. The Sin And The Sentence
04. Becoming The Dragon
05. Strife
06. Feast Of Fire
07. Amongst The Shadows & The Stones
08. The Heart From Your Hate
09. A Gunshot To The Head Of Trepidation
10. In Waves
AIRBOURNE :
Après une petite demi-heure nécessaire pour le changement de plateau, les Australiens d'Airbourne investissent à grands pas énergiques voire énervés pour le leader, la scène de l'hémicycle. La sonorisation du théâtre un peu aigu à mon goût d'où j'étais, sied à merveille au chant du leader Joël O'Keeffe (guitare). Crowd Surfers , circle pits, wall of death ne se font pas attendre et la température, déjà bien haute, s'élève instantanément dès les premières notes de la formation : à la batterie le frère O'Keffe, Ryan, à la guitare rythmique David Roads et à la basse Justin Street. Pas de litige possible, les Australiens savent porter haut et fort les watts du Rock n'Roll et du Hard Rock dont l'influence n'échappe à personne. Le clou du spectacle s'annonce dès le troisième morceau "Girls in Black", Joël descendant dans la fosse juché sur les épaules d'un roady pour y jouer son solo de guitare, allant jusqu'à faire exploser sur sa tête une canette de bière et aspergeant les quelques dizaines de fans qui gravitent autour, heureux, voire en extase, conscients de vivre un moment épique et inoubliable dans ce théâtre antique.
Si les hommages à Lemmy sont récurrents partout dans le monde, Airbourne ne rate pas l'occasion d'honorer le maître en distribuant J*ck D***els et C**a-C*l* à chacun des membres de la formation en les présentant tour à tour, soli en prime. Les Australiens savent faire le show, mouiller la chemise quand ils l'ont, balancer du bon son bien lourd et explosif, n'hésitant pas à faire durer le titre "Live It Up" pendant plus de 10 minutes, tant l'interaction avec leur public fait partie intégrante de leur prestation. Efficacité, générosité, survoltage, puissance!
Dirk Verbeuren : "Airbourne, c’est un groupe excellent, très fun à voir. Dans le style hard rock classique, on ne fait pas mieux à part évidemment AC/DC qui sont sûrement des exemples pour eux."
Setlist :
01. Ready To Rock
02. Too Much, Too Young, Too Fast
03. Girls In Black
04. Burnout The Nitro
05. Breakin' Outta Hell
06. It's All For Rock'n'Roll
07. Stand Up For Rock'n'Roll
(Rappel)
08. Live Ut Up
09. Runnin' Wild
Clin d'œil : Si Olivier Garnier s'est fait voler une paire de S***mon pendant ses vacances, un festivalier lui en a perdu sa semelle et l'arbore avec fierté et contentement. C'est vous dire que ambiance et satisfaction sont là, quitte à s'en trouver presque déshabillé.
MEGADETH
Les 30 minutes allouées pour vider la scène et l'aménager pour la prestation suivante ne sont pas de trop pour reprendre son souffle, aller s'hydrater, grignoter éventuellement un petit en-cas. Timing respecté, l'un des Big 4 lance l'intro sur backdrops, un énorme écran et deux plus petits, le tout cernant la batterie de Dirk Verbeuren, le benjamin du groupe et dernier arrivé (en mai 2016 il joue sur la tournée d'été de la formation en remplacement de Chris Adlerpuis en devient un membre permanent deux mois plus tard). Plus besoin de vous les citer, vous avez compris, l'un des plus grands groupes de Thrash s'annonce sur scène, Megadeth.
Scénographie presque minimaliste uniquement constituée de backdrops qui met en avant le charisme du quartet , show millimétré qui traduit une performance de haute volée même si Mustaine n'est pas au mieux de sa forme. La section rythmique et la guitare de kiko ont fait un bouleau dantesque pour livrer un show dans de belles conditions . Si Mustaine se cache derrière sa tignasse plus qu'identitaire, Olivier a l'œil ouvert et le regard pointé à l'horizon, remarquant que certains petits malins investissent des territoires interdits sans autorisation spécifique. Kiko Loureiro (guitare), James LoMenzo (basse), Dirk Verbeuren et Dave Mustaine livrent leur Trash mélodique en place depuis 40 ans (bravo Messieurs) avec une setlist de 15 titres sans temps morts, d'une précision époustouflante et d'une énergie imparable. Technique, puissance, déplacements ont fait vibrer les pierres de ce théatre qui, bien qu'il en ait déjà beaucoup vu, devrait voir graver ce moment dans une inéluctable empreinte de son histoire.
Setlist :
01. Hanger 18
02. Wake Up Dead
03. In My Darkest Hour
04. Dread Of The Fugitive Mind
05. Angry Again
06. Sweating Bullets
07. We'll Be Back
08. Conquer Or Die!
09. Dystopia
10. Tornado Of Soûls feat. Matt Heafy (Trivium)
11. A tour le Monde
12. Trust
13. Symphony Of The Destruction
14. Peace Sells
(Rappel)
15. Holy Wars (The Punishment Due)
A noter l'invitation de Matt Heafy sur le titre Tornado Of Souls, seul titre qui ne sera pas interprété par Dave, dont certaines notes, assez hautes, posent une difficulté au leader eu égard à son état de santé du jour. Un Matt qui investit la scène avec beaucoup d'humilité et de reconnaissance mais libérant une énergie totale pour faire vivre au mieux le titre et honorer la confiance qui lui est accordée par un des grands maitres du Big 4.
Petit message explicatif de la part de Dave Mustaine :
Prestation de Matt Heafy sur Tornado Of Soûls :
Riffs de guitare speed et complexes, soli très techniques, imagerie sur backdrops tout au long du concert, quelques échanges parlés avec le public, nombre de déplacements couvrant la totalité de la scène de ce théâtre dopé au Metal classieux qui force le respect, voici ce qui pourrait être un résumé très concis de la prestation de l'un des majors du Metal de qualité.
Sortie peignoir noir brodé au nom MEGADETH pour Dave et bande annonce résumant l'ensemble de la discographie de la formation
CARPENTER BRUT :
Carpenter Brut , je l'avais raté au Hellfest en raison de son heure tardive et au vu du périple de la journée...
Certains se demandent pourquoi un tel groupe dans ce festival. On peut leur accorder.
Mais personnellement j'en retiens une belle découverte, un alliage particulier qui englobe dans un Metal présent mais certes discret, de l'électro en mode tornade d'été et cinématique de qualité sur trame de synthwave Made in France, dont Franck Hueso est à l'origine. Je n'avais prévu que quelques dizaines de minutes pour cette prestation, j'y ai passé tout le concert, assidue, beaucoup plus que ma batterie de téléphone qui m'a lâchée à la fin du 11ème titre. Force est de constater qu'une partie du public a déposé les armes et pris la poudre d'escampette mais de véritables fans sont présents, déterminés à vivre un moment magique, extrêmement immersif, dansant donc festif. La performance se traduit par un jeu de lumière savamment élaboré en syntonie avec la puissance de la musique que chacun des musiciens délivrent avec beaucoup de brio. Pour les tournées, on note la présence de Adrien Grosset (Hacride) à la guitare et Florent Marcadet (Jabberwocky, Klone, Step In Fluid), un trio poitevin qui envoie du puissant et du technique dans un écrin très dynamique et lumineux.
Dirk Verbeuren : " c’est une nouvelle vague musicale intéressante, ce côté cinématique mélangé avec de la musique électronique et du metal. Je trouve cool qu’il ait autant de reconnaissance non seulement en France mais aussi à l’étranger. A Los Angeles, où j’habite, tous ceux qui écoutent de la musique connaissent Carpenter Brut".
Setlist :
Opening Title
01. Straight Outta Hell
02. The Widow Maker
03. Roller Mobster
04. Beware The Beast
05. Day Stalker
06. Night Prowler
07. Disco Zombi Italia
08. Imaginary Fire
09. Monday Hunt
10. Hairspray Hurricane
11. Leather Terror
Pour une véritable découverte ou pour les fans irréductibles, la vidéo suivante propose les 11 premiers titres de la setlist jouée lors de ce festival 2023 par Carpenter Brut.
Clin d'œil : Le nom Carpenter Brut fait référence au réalisateur américain John Carpenter, féru de musique électronique dans ses films.
POUR CONCLURE :
Un excellent moment qui fait prévoir dès à présent dans mon agenda, la 3eme édition du Orange Metalic Festival, évènement qui rentre dans le cadre d'un panel sans commune mesure de manifestations culturelles très diversifiées dans la ville d'Orange ; on note depuis 1970, opéra, Chorégies, variétés françaises (Johnny Hallyday, Eddy Mitchell ...), pop-rock international (The Cure, The Police, Frank Zappa, Trust, Iron Maiden, Within Tentation, Epica, Beast In Black, Hans Zimmer...) l'électro (David Guetta...) et bien d'autres. Aux dernières informations l'édition 2024 devrait se couvrir sur deux jours, ce qui signe l'engouement pour ce festival et l'implication des organisateurs à savoir la ville d'Orange, Adam concerts, Replica Promotion.
Je tiens à remercier tout particulièrement Olivier Garnier de Replica Promotion pour l'invitation à ce magnifique évènement.