Par Pépé Stakatto
Rendez-vous avait été donné ce vendredi 17 mars 2023 à 20h30 au Jean Macé - créa pour une soirée Métal avec les groupe Onirik Illusion et Hot Hell RooM. Ces deux formations étant des habituées de « la Pyramide » pour y avoir déjà joué les années passées, c’est donc avec grand plaisir que les fidèles fans ou simples curieux s’étaient déplacés pour cet évènement. (Un grand merci à Abdellah BRAHMI pour cette excellente programmation !).
Onirik Illusion
Mais il convient de remonter le cours du temps et vous conter l’origine d’Onirik Illusion, (que j’ai personnellement découvert au CREA lors d’une soirée avec Invading Chapel en mars 2013).
Onirik Illusion est né en 2006 sous l’impulsion de son batteur Jérôme, d’Yves le clavier et principal compositeur, ainsi que de Lull Angel qui les rejoint en 2008 au chant et à l’écriture des paroles. D’inspiration Métal Progressif, Mélodique, Symphonique et Gothique, le groupe semble fortement influencé par des formations telles que Theater Of Tragedy, Sins of Thy Beloved, Moonspell ou The Gathering. Laetitia au violon et chœurs, et Solenne à la basse, le groupe peaufine ainsi ses premiers morceaux et continue de développer son propre univers : Héroïque Metal, Gothique et Victorien.
Il faudra attendre 2014 pour qu’Onirik Illusion entre en studio et ne sorte son premier opus « The 13th hour… » finalement qu’en 2017, suite au départ de certains de ses musiciens (Stéphanie la guitariste qui aura le plus apporté au groupe partira pour d’autres projets, Solenne remplacée par Gary, et enfin Laëtitia qui préfèrera donner la priorité à sa carrière professionnelle).
Le groupe est aujourd’hui composé, outre de ses trois piliers fondateurs : de Jérôme (batterie), Yves (claviers) et Lull Angel (chant), de Gary (Basse, growls et chœurs) et enfin de leur dernière recrue et pas des moindres Mister « Grind Riffer » à la Guitare !
Comme à son habitude la scène est superbement décorée avec goût par Miss Angel, je vous laisse le constater par vous-même ci-dessous :
Lull Angel entame le concert avec la présentation de l’univers du groupe. Elle nous invite à « prendre place au voyage à travers un monde d'ombres et de lumières, de rêveries et de chimères, de pensées, de raisons qui sombrent dans les abîmes de la folie, parfois historique parfois cauchemardesque ».
["Bienvenue à toi, âme esseulée, qui cherche dans l'ombre une lumière, pour que ne sombre et ne se perde ton humanité...".]
C’est par sa superbe entrée au piano que débute « Without Wings », véritable carte de visite du groupe, ce morceau résume parfaitement l’identité musicale d’Onirik, tempi variés, sublime mélodie, des vocaux tantôt lyriques, tantôt growlés, un début de périple dans le temps mis en lumière par Abdellah aux lights et par Pascal au mix.
On poursuit avec « No comment » et son ambiance « apocalyptique », ses doutes et ses interrogations, avec une magnifique mise en scène et une parfaite maîtrise du chant de Lull Angel.
Ce sera ensuite « Druidess » et l’occasion d’une nouvelle plongée dans les temps obscurs du Moyen Age avec la redécouverte de ses racines et des anciens rîtes des Druides. Ce titre Gothique et légèrement Doom exécuté sur scène fera forte impression sur le public, et comme aurait dit la Druidesse : « Seule l’harmonie est nécessaire … »
Nous aurons également droit ce soir en exclusivité à deux titres inédits qui j’espère finiront sur le prochain album (je me suis laissé dire, après avoir lu entre les nervures d’une feuille de chêne, que le groupe avait pas mal de nouveaux morceaux dans sa gibecière !) : « Living Doll » et ses démentissimesques parties de guitares et « The gardian » joué en avant dernier morceau.
Vient ensuite trois titres racontant chacun à leur tour de sombres et saignantes histoires de vampires.
« London 1887 » et son gros riff de guitare ici sublimé sur scène ! Je voudrai en profiter pour faire une petite parenthèse sur Grind Riffer , le nouveau guitariste qui m’a littéralement scotché ce soir ! Outre le fait de jouer sur une Lag 7 cordes « Stéphan Forté Signature » (guitare custom-shop éditée à très peu d’exemplaire si je ne me trompe), sans en faire des caisses ce génial gratteux arrive à remplacer les parties violon de Laëtitia avec brio et avec un style qui lui est propre. Bravo !
La parfaite intro de piano appuyée par ses arpèges de guitares cristallins lancent « Bathory », titre qui nous raconte l’histoire de cette comtesse hongroise qui refusait de vieillir et dont la légende affirme qu’elle prenait des bains dans le sang de ses victimes vierges, pensant ainsi obtenir la jeunesse éternelle. Encore un magnifique morceau très technique et superbement orchestré !
La trilogie vampirique se clôt avec « Psychotic vampire ». Ce morceau est également remarquable car il mélange plusieurs styles que ce soit dans le chant avec ses parties lyriques et growlées ou musicalement par ses tempi variés, et son énorme rythmique de batterie.
Le set se termine avec « Ghost soulmate » une de mes compo’ de l’album préférées ! Pour la petite histoire, le clip de ce morceau a été tourné ici même au CREA à la « Pyramide » Jean Macé par Cécile Delpoïo.
Enorme show des Onirik Illusion ce soir avec une grosse évolution au niveau des arrangements, l’apport de « sang neuf » y étant je pense pour beaucoup …
SET LIST :
- (INTRO)
- WITHOUT WINGS
- NO COMMENT
- DRUIDESS
- LIVING DOLL
- LONDON 1887
- BATHORY
- PSYCHOTIC VAMPIRE
- THE GUARDIAN
- GHOST SOULMATE
The 13th hour… (2017/Auto production)
https://onirikillusion.bandcamp.com/releases
https://www.facebook.com/onirik.illusion
Hot Hell RooM
La deuxième partie de notre soirée est un peu plus métallique, car Hot Hell RooM en concert au CREA Macé c’est toujours un peu la fête à la maison et l’occasion de mettre le « feu » sur scène !
Le dernier gig des HHR date de 2019 pour la présentation de leur 3ème album « Stasis ». Ce soir ils débutent leur set avec « Royal (introduction) » tiré de leur dernier opus « Kingdom Genesis*» sorti en avril 2022. La grande messe peut commencer. Vous pouvez retrouver la chronique de l'album : http://www.ahasverus.fr/blog/hot-hell-room-kingdom-genesis-2022.html.
Après cette brève entrée en matière le show débute réellement avec « Remenbrance » également sur l’album « Kingdom Genesis ». Avec ses énormes riffs d’intro guitare, et la voix de baryton toujours aussi surpuissante de Loïc, ce titre propose une alternance de passages Heavy rapides sur les couplets et beaucoup plus calmes dans un style Gothique sur les chorus.
« You don’t belong to them » du 1er album « Kali Yuga Bonfire » est enchaîné sans temps mort. Côté cour ShazyBob joue des claquettes sur son pédalboard tandis que côté jardin Alan tel un lutin bondissant s’escrime sur sa basse ; derrière Loïc, avec son bandana fétiche vissé sur la tête, c’est Mister Ludo qui martyrise ses futs pour notre plus grand bonheur. Egalement lancé dans la foulée, l’épique « Human game » de l’album « Stasis » et son flamboyant solo de fin.
Toujours du même skeud le magnifique « Misery » et son intro arpégée mid-tempo amène un peu de fraîcheur dans la fosse (à laquelle Loïc avant de commencer le morceau a demandé aux spectateurs de se rapprocher de la scène pour un peu plus de convivialité).
S’égrène ensuite les premières notes de « World of Kali » le morceau phare de l’album « Kali Yuga Bonfire ». [Kali est dans la mythologie hindouiste la déesse du temps, de la mort, de la délivrance, la mère destructrice et du chaos, mais aussi la mère de la création et de la renaissance].
On poursuit le set avec « 1307 », dixième piste de « Kingdom Genesis », qui avec son riff entêtant va nous replonger dans ce funeste vendredi 13 octobre 1307 où le roi de fer, Philippe IV le Bel, va ordonner l'arrestation de tous les Templiers du royaume. La batterie de Ludo martèle inlassablement son rythme, la basse d’Alan est lancinante et lourde, les riffs de Shazy Bob ciselés comme des lames de Tolède, renforcent ce côté médiéval et sombre, quand à la voix de notre frontman Loïc elle est remplie de plénitude et de compassion. Enormément d’émotion dans ce morceau.
« Artistic Freedom » la Power Ballade de l’album « Stasis » (un de mes titres préférés d’HHR), avec ses sublissimes arpèges d’intro est digne des plus belles balades de Scorpions (et ce n’est sûrement pas un hasard si Loïc arbore fièrement le t-shirt de la tournée Rock Believer).
Les trois brûlots suivants, sont tirés de « Kali Yuga Bonfire » avec « Humanity will never change » et même pour « Morrison » et « At the junkies bedside » de leur démo de 2009.
Le gig des Hot Hell RooM se conclut ce soir par un final explosif avec « Chameleon », « d’Architect Of Chaos » !
SET LIST :
- ROYAL INTRODUCTION
- REMEMBRANCE
- YOU DON’T BELONG TO THEM
- HUMAN GAME
- MISERY
- WORLD OF KALI
- 1307
- ARTISTIC FREEDOM
- MORRISON
- HUMANITY WILL NEVER CHANGE
- AT THE JUNKIES BEDSIDE
- CHAMELON
https://hothellroom.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/hothellroom
Encore une excellente soirée comme on les aime ! Je ne répèterai jamais assez qu’il faut que nous soyons solidaires de nos scènes locales si nous ne voulons pas voir disparaître de tels artistes, aussi talentueux …
Encore merci au CREA Macé à Alfortville, à Abdellah son programmateur, et à Anne-Garance notre Directrice pour de tels concerts !