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HOT HELL ROOM, Kingdom Genesis (2022)

Le 10/05/2022

« Bouillant comme la braise dans la Chambre Chaude de l’Enfer »
(Je dédie cette chronique à mon ami Jean-Luc Wallendorf, disparu en 2020 et qui était fan d’HHR).

Groupe : Hot Hell RooM
Album : « Kingdom Genesis »
Genre : Heavy Metal/Hard Rock/Rock Mélodique/Rock Progressif/Gothique

Influences : Queensrÿche/Type O Negative/Dio/Dokken/Winger/Rush
Origine : Paris (2003)
Sortie : 08/04/2022

Par Pépé St@kaTTo
Hot hell room band
Line-up actuel :

  • Loïc Malassagne : chant, guitare, claviers  (ex-Anthemon)
  • Alan Raoul : basse (ex-Coldown, ex-Evolvent, ex-7th Nemesis, ex-Invading Chapel)
  • Shazy Bob : guitare (ex-David Slame)
  • Ludovic Rouix : batterie (ex-Evolvent, ex-Anthemon)

Anciens membres :

  • Sébastien Luccioni : guitare (ex-Onirik Illusion)
  • Loïc Stone : batterie
  • Alexis Bersot : batterie (ex-Hatred Dusk)

Discographie :

  • Lie Box (EP Demo 2005)
  • Hot Hell Room (Demo 2009)
  • Kali Yuga Bonfire # (2013)
  • # Morrison (Arranged Version EP 2015)
  • Architect Of Chaos (2016)
  • Stasis (2020) sur le Label Allemand STF Records
  • Kingdom Genesis (2022) sur le Label Français M&O

C’est seulement deux ans après l’excellentissime « Stasis » que les Franciliens d’Hot Hell RooM ont sorti chez M&O Music en ce début avril 2022 « Kingdom Genesis », autant vous dire que pour la Te@m « d’Ahasverus Métaux En Tous Genres » l’attente de ce quatrième opus fut quand même très longue (le Boss a même fini par creuser une tranchée dans la moquette de son bureau à force de faire des allées-venues pour rayer les jours sur le calendrier). C’est que les HHR font partie du Top Ten de nos groupes préférés à « la rédaction ».
Pour ceux qui auraient somnolé au fond de la classe entre le radiateur et la fenêtre ou tout simplement hiberné dans une grotte ces dernières années et qui auraient raté quelques épisodes, une petite révision s’impose.
C’est par la collaboration active de trois copains, l’ex-Béarnais Loïc Malassagne (auteur, compositeur, multi-instrumentiste et surtout chanteur à la voix bien particulière, de baryton-basse à contre-ténor), du bondissant bassiste Alan Raoul et de Loïc Stone le batteur, qu’Hot Hell RooM  voit le jour dans le Val de Marne en 2003.
Les répétitions et le travail créatif de nos trois compères aboutiront à deux maquettes de grandes qualités « Lies Box » et « Hot Hell Room », cette dernière étant masterisée par le producteur Beau Hill (Alice Cooper/Twisted Sister/Winger/Kix/Europe/Ratt, excusez du peu).
En 2010, Ludovic Rouix remplace Loïc Stone qui a quitté le groupe. Avec lui, ils préparent activement « Kali Yuga Bonfire » leur premier album autoproduit qui sera début 2012 enregistré, mixé et masterisé par le « magicien ingé-son » Andrew.G du Hybreed Studios  de Fontenay-sous-Bois, les parties batteries étant quant à elles enregistrées par Pierre Houllier au Roots Notes Studio  à Massy.  
Fin 2012 HHR devient donc officiellement un quatuor avec l’arrivée de Shazy Bob à la « guitare assassine » (et en kilt écossais). S’en suivront quelques concerts en première partie de groupes prestigieux (Toledo Steel, Dizzy Mizz Mizzy, Caousel Vertigo), mais surtout la sortie de leurs trois albums « Kali Yuga Bonfire » en 2013, « Architect Of Chaos » en 2016, et « Stasis » en 2020 (ces deux derniers avec le brillantissime guitariste Seb’ Luccioni).
C’est pratiquement dix ans après la sortie de leur premier album que « Kingdom Genesis », avec ses onze titres atterrit dans les bacs. Il est également produit par Andrew. G au Hybreed Studios,  sauf le mastering qui sera lui réalisé à Los Angeles par Maor Appelbaum (Yes/Meatloaf/Faith No More/Rob Halford/Angra/Sepultura/Yngwie Malmsteen/Dokken).
La pochette dans une déclinaison de couleur ocre jaune est très sobre, elle est tirée du tableau « La Bataille de Tolbiac » peint en 1937 par le Franco-Hollandais Ary Scheffer (l’œuvre originale est visible dans la galerie des Batailles, au château de Versailles). Cette immense toile représente la victoire de Clovis le Roi des Francs et de son armée sur les Alamans à Tolbiac (en latinus  « Tolbiacum », une ville de l'ancienne Germanie située près de Cologne). C’est après cette bataille que Clovis se convertira au christianisme et officialisera plus tard la naissance du Royaume de France. Loïc et Alan tous deux férus d’histoire ont ainsi voulu ce titre de « Genèse du Royaume » pour cet album. Cependant on ne peut pas vraiment parler de concept album même si plusieurs titres font référence à l’histoire de France.
Hot hell room kingdom genesis
Tracklist :
01.Royal Introduction – 02.Remembrance – 03.Twilight – 04.Isolated – 05.Preach – 06.Savior  – 07.Royal Interlude – 08.Watcher – 09.Nightmare – 10.1307 – 11.Clear Sighted

  1. C’est au son d’un orgue d’église que « Royal Introduction » débute religieusement l’album. Avec sa tessiture naturelle de baryton-basse, Loïc entame la grande messe de « Kingdom Genesis ».
  2. Le deuxième morceau « Remembrance » démarre sur les chapeaux de roues par un riff puissant concocté à distance et « envoyé par catapulte » par l’ancien guitariste Seb’ Lucionni. Ce titre énergique porté par la voix exceptionnelle de Loïc nous replonge dans cette ambiance si particulière que nous avons l’habitude de trouver chez Hot Hell RooM et qui fait toute sa richesse, à savoir une alternance de passages Heavy supra-rapides sur les couplets et ceux beaucoup plus calmes dans le style Gothique sur les chorus.
    « C'est l'un des tout premiers titres écrit pendant le confinement […] ce morceau fait référence à une figure emblématique ancienne de notre pays, d'un héros ou héroïne sur qui le peuple peut se rattacher et s'unir, sans la nommer pour laisser libre cours à l'imagination. C'est aussi un message d'appartenance charnelle à une terre et son histoire, un message combatif dans le bon sens du terme et positif en ces temps obscurs ! »
  3. « Twilight » avec son bon gros riff lourd à la Metallica ou Lordi (chacun choisira sa référence) et sa rythmique bien hypnotique entraîne l’auditeur dans une dimension où le jour n’est pas encore mort et la nuit pas encore ressuscitée, ce moment où l'on vit le plus intensément. La mélodie de ce morceau est sublime, et pour certains elle continue même de trottiner en boucle dans la tête après la fin du morceau.
    « Ce titre parle de la génération née avec internet mais aussi du monde moderne et de son rapport à la technologie avec ses dérives et perversions et de son rapport à l’autre… »
  4. Avec « Isolated » l’enchainement est parfait, le morceau débute sur une courte intro avec de superbes nappes de clavier et une batterie métronomique ultra-carrée, le chant démarre en même temps que la rythmique guitare, c’est une avalanche d’énergie tout au long du morceau. La voix culmine à des sommets que peu de chanteurs sont capables d’atteindre avec de sacrées variations que ce soit sur les couplets, ponts ou chorus. La basse n’est pas en reste et pilonne de concert avec la batterie durant quatre minutes. Un sublissime solo bien débridé joué en deux temps de Fabrice Poisson en guest, (ami d’enfance d’Alan), avec un final où se rejoint ce riff bien percutant que l’on retrouve tout au long du morceau, vient clôturer cette piste. Une véritable pépite que personnellement je ne me lasse pas d’écouter.
  5.  « Preach » entame cette cinquième piste par un nouveau riff musclé et bien décapant, le chant est toujours aussi harmonique, puissant et légèrement teinté de gothique. Ce morceau particulièrement intéressant intègre des passages qui nous font par moment basculer d’un Hard Rock classique à un plan plutôt Goth’ sur le premier pont avec l’utilisation d’arpèges en son clair (sur un tempo lent), à plus Progressif sur le dernier pont, avec de magnifiques riffs de basse et une mélodie de piano, à la Rush. Le solo de fin particulièrement bien ficelé par l’ami Shazy Bob venant achever le tout.
  6. Sur « Savior » ce sont les roulements tribaux de la batterie de Ludo qui lancent ce sixième titre. La voix de Loïc alterne sur ce morceau les questions/réponses et met en évidence l’énorme travail technique qu’il a encore réalisé pour gagner en hauteur par rapport à sa tessiture habituelle. Les variations sont énormes et enrichissent considérablement le chant, un sacré exploit ! Au final, un son énorme de basse/guitares, avec encore un magnifique solo pour une pièce superbement mélodieuse…
  7. « Royal interlude » avec ses quarante-et-une secondes et son thème médiéval, judicieusement interprété par le troubadour Loïc, va nous plonger au moyen-âge à la cour du Roi, pour un interlude de guitare acoustique percussive ; juste le temps de refaire le plein de kérosène et de redécoller.
  8. Et c’est donc reparti pour un huitième brûlot ! « Watcher », le titre poids-lourd de l’album est un monument de Heavy Metal. D’entrée, on assiste à un déferlement de décibels, un mur énorme et compact de guitares (tant pour la rythmique que pour les riffs surpuissants), une basse atomique, une batterie déchainée comme un mustang, le pont basse/batterie/guitare est énorme ! La partie chant restant toujours aussi brillante et hypnotique.  
  9. « Watcher est très métaphorique dans l’approche du texte, c’est aussi un constat de notre monde mais comme s’il était décrit par un dieu observant du ciel nos faits et actes ».
  10. « Nightmare » oscille entre Hard Rock et Rock Progressif avec une alternance de tempi tout le long du morceau. On retrouve également ces variations de tonalités dans le chant, la basse et dans les nombreux breaks de batterie. Les solos de guitares abondants et de grandes qualités, sont bien plus présents que sur les morceaux des albums précédents.
  11. Avec « 1307 » Hot Hell Room nous replonge une nouvelle fois dans l’histoire de France avec ce funeste vendredi 13 octobre 1307 qui amorcera le déclin et la destruction de l’Ordre du Temple. La basse lancinante et lourde, les nappes embrumées des claviers, les riffs ciselés comme des lames de Tolède renforcent ce côté médiéval et sombre. La voix de Loïc remplie de « sérénitude » et d’apaisement traduit bien ce qu’ont ressenti les Templiers à leur arrestation : « Non nobis, Domine, non nobis, sed nomini tu da gloriam » (Non pour nous, Seigneur, non pour nous, mais pour la gloire de ton Nom). Beaucoup d’émotion donc dans ce morceau.
  12. « Clear-Sighted » vient clôturer de façon magistrale ce quatrième opus. Le gimmick d’intro que l’on retrouvera tout le long du morceau est obsédant comme une aura imprégnée de mysticisme, une âme en peine tourmentée. Les riffs sont massifs et entêtants, et même si la voix de Loïc se veut plus suave sur ce titre pour coller à cette Power-Prog’-Ballade, l’énergie et les sentiments qu’elle dégage sont toujours aussi présents et saisissants.

* Les commentaires en italique et entre guillemets sont de Loïc Malassagne.


« Kingdom Genesis » est vraiment un album riche en mélodies et terriblement bluffant, les guitares sont bien plus nettes et tranchantes, la double-pédale grosse caisse beaucoup plus audible, la voix envoutante et puissante bien mise en avant, du très-très bon Hard & Heavy.
Laissez-vous donc séduire par les nombreux brûlots de cet album, (d’autant plus que plusieurs titres sont destinés à devenir de véritables pépites), vous ne le regretterez pas !
C’est à force de persévérance qu’Hot Hell RooM arrive aujourd’hui à se hisser au niveau des plus grands groupes de Heavy Metal de l’Hexagone, M&O Music ne s’y est pas trompé en les récupérant dans son écurie, (encore moins la bande à Ahasverus en les suivant assidûment). L’accent de Loïc Malassagne qui se rapproche plus d’un chanteur américain qu’anglais, ainsi qu’une empreinte sonore et un univers vraiment unique, devraient rapidement leur ouvrir des opportunités à l’international.
Le groupe n’a malheureusement pas pu défendre en concert « Stasis » pour cause de pandémie récurrente, gageons que les prochains gigs soient plus nombreux ! Une date semble confirmée pour avril 2023 au « Petit Bain » (75), une seconde serait également prévue juste un peu avant en mars 2023 sur Alfortville (94), au CREA Jean-Macé (à la « Pyramide ») avec Onirik Illusion.

Les liens :

Matoscope :

  • Loic : guitare Ibanez RG Black + distortion Revv G3. Micro chant Shure SM58 + Réverb TC Helicon R1.
  • Alan : basses Spector & Warwick Thimb Bass. Tête ampli Peavey Session Basse + Cabs Genz Benz 4x10.
  • Shazy Bob : guitare Lag Roxane. Ampli Laboga Caïman + cabs Laney 2x12. Effets : TC Electronic Tube Pilot / LunaStone Wise Guy True Overdrive / TC Electronic Nova System + pédalier midi.
  • Ludo : batterie Richmo Drums + cymbales Sabian.

 

 

 

 

URAEUSES, Slithering through ancient catacombs (EP - 2022)

Le 10/05/2022

Noirceur au pays des pharaons

Par Apolline

« Dans l'antiquité égyptienne, l'uræus est le cobra femelle qui a pour fonction de protéger le pharaon contre ses ennemis. »
Eh bien il se trouve que dans l’ère moderne égyptienne, depuis 2018 plus précisément, Uraeuses (traduction anglaise de uræus) , c’est un groupe de black metal pas piqué des vers.
Uraeuses band2
Ils ont d’ailleurs sorti leur premier EP en janvier 2022, du nom de « Slithering through ancient catacombs »
Ce petit 7 titres d’une trentaine de minutes nous emmène loin, très loin, dans le temps comme dans l’espace, avec leurs ambiances obscures et possédées qui rappelleraient le Mayhem de fin 80 début 90 ou Emperor magnifiées par quelques notes atmosphériques. Et si on est tout de même loin de Summoning et de leur univers, ces pointes atmosphériques ajoutent une identité au groupe et à son album, et rendent l’ensemble d’autant plus agréable à écouter.
Quant aux textes, eh bien c’est simple, ils tournent tous autour de la mythologie égyptienne et des principaux Dieux qui la composent : Râ, Isis, Sekhmet…
Découvrez le deuxième titre de l'opus, « The Origins of Sand Storm » juste ici :

Il n’est pas superflu de se pencher sur la pochette de l’album, qui représente somptueusement bien ce qu’elle renferme : de multiples symboles liés à l’Egypte antique comme l’ânkh, le scarabée, le benben... et bien-sûr les fameux serpents, des uræus qui font écho au nom du groupe. Le tout s’enchevêtre sur un fond sombre et mystérieux, à l'image de leur musique.
Uraeuses artwork
Bref, on espère qu’après la lecture de cet article, vous vous empresserez d’aller découvrir cette petite pépite venue d’un autre monde, et que vous voyagerez avec nous vers d'autres horizons.
Uraeuses band

Le Lien :

DÄTCHA MANDALA : Janis

Le 09/05/2022

Le trio de heavy rock Dätcha Mandala sortira « The Last Drop », son nouvel opus, le 20/05/2022   chez Mrs Red Sound (label créé par le groupe Mars Red Sky).
Datcha mandala par julien dupeyron
Dätcha Mandala par Julien Dupeyron


Il s’agira d’un cinq pistes qui sera accompagné d’un documentaire vidéo intitulé « In Studio With Dätcha Mandala ».
Les cinq titres ont été enregistrés avec le producteur anglais Clive Martin (Queen, Tom Yorke, The Cure, Skunk Anansie) au studio Cryogène Prod à Bègles (33) et masterisé par Bill Skibbe de Third Man Mastering (Third Man Records) à Detroit (USA). Ce dernier commente ainsi sa collaboration avec Dätcha Mandala :
« Ils m'ont envoyé des morceaux fantastiques et parfaitement enregistrés, le son était incroyable ! J'ai vraiment beaucoup aimé écouter leurs jams. Les compos et leur interprétation sont extraordinaires ! »
L’artwork est signé Julien Dupeyron.
Datcha mandala artwork
En attendant la sortie de l’EP, Dätcha Mandala a dévoilé le single-clip « Janis », à propos duquel le groupe explique :
« Le point de départ est une jam guitare/batterie entre Jb et Jerem au local du groupe. Nico arrive ensuite, pose une mélodie vocale, et propose une idée de pré-refrain qui nous fait penser au titre Piece of my Heart de Janis Joplin. Il n’en fallait pas plus pour qu’on lui rende hommage. »

« The Last Drop » sortira aux formats CD digisleeve et digital accompagné du documentaire vidéo « In Studio With Dätcha Mandala » dans lequel vous pourrez découvrir  le processus créatif des Bordelais sur des images de studio filmées en noir et blanc par Roger Merpillat.


Tracklist :
1. Janis
2.​L.A. Hippie
3.I & You
4.Carry On
5. Hit & Roll
Line-Up :

  • Nicolas Sauvey - chant, basse, harmonica
  • Jérémy Saigne - guitare, chant
  • Jean-Baptiste Mallet - batterie, chant

 

Les N'importe-Quoi d'Ahasverus : SCORPIONS, Rock Believer (2022)

Le 08/05/2022

Ahasverus est un imbécile ! A l'heure où vous lisez ces lignes, cette prophétie de Monsieur Mignot n'a jamais pu être formellement démentie.
Clamart ecole
« Ahasverus est un imbécile ! » Cette appréciatione était inscrite à l'encre rouge par monsieur Mignot en marge de mon premier devoir scolaire.
Au Petit-Clamart, l'école primaire se trouvait juste en face de la maternelle. Sur son fronton, on pouvait encore lire « Ecole des Filles - Ecole des Garçons ».
Cependant, à l'époque dont je vous parle, on ne séparait plus les filles et les garçons. L'école des filles accueillait les petites sections ; celle des Garçons recevait les élèves du CE2 au CM2.
J'avais passé les vacances de l'été précédent à Raulhac. Je garde un souvenir heureux des vallons, des bois couverts de giroles et de trompettes de la mort, et d'un cirque installé sur le grand champ. Tout le village était allé voir ça en procession. C'était notre premier cirque, à moi et à mes poux, on s'était trouvés dans les foins et on ne se quittait plus depuis... On regardait le grand chapiteau les yeux écarquillés. On battait des mains, on retenait notre souffle, on chantait par dessus les violons. C'était une belle soirée et on était repartis contents vers le village, se racontant les meilleurs moments et mimant les exploits des acrobates et du montreur d'ours. Mais sur le chemin du retour, on sentait bien que les adultes étaient contrariés, à cause d'une histoire avec une fille du village. On ne savait pas exactement quoi, nous les gosses, eux les poux, mais on comprenait que Chocolat n'était pas aussi drôle qu'il en avait l'air et qu'il avait franchi la ligne jaune interdite aux clowns.
Maintenant que j'y pense, c'est peut-être là que j'ai commencé à me méfier : si l'on ne peut même pas faire confiance aux clowns, alors comment croire les gens ?
Raulhac 27355
Au grand dam de ma mère la Louise, les poux décidèrent de partir avec moi pour la capitale. Leurs relations furent immédiatement houleuses. La Louise refusait tout dialogue. Moi qui leur avait dit qu'elle adorait les animaux, ils m'avaient fait confiance, je ne me le suis jamais pardonné ! Elle les extermina à grands coups de vinaigre et de peigne fin, faisant claquer chaque lente entre ses ongles en l'accompagnant au trépas de la porte d'un juron. Pas un n'y survécut.
Je fis donc ma rentrée la tête libre de locataires, mais avec plus d'une semaine de retard. Monsieur Mignot me présenta à la classe et m'indiqua où m'asseoir avant de distribuer le devoir du matin. Dans la colonne de gauche un chien, un oiseau, un bébé, un poisson, une voiture ; dans la colonne de droite un landau, une rivière, une route, une niche, un arbre. Tandis que je considérais la feuille en songeant mes poux, témoins du temps d'avant perdus par ma bonne foi, mon voisin de table proposa de régler l'exercice à ma place. Joignant le geste à la parole, il saisit vivement ma feuille et relia sans tarder le chien à l'arbre, l'oiseau à la rivière, le bébé à la niche, le poisson à la route et la voiture au landau. Monsieur Mignot ramassa les copies et me rendit la mienne un peu plus tard avec cette mention assassine à l'encre rouge dans la marge. Depuis, personne ne l'a jamais vraiment contredit.  Je fus tout de même vengé quelques mois plus tard par mon copain Serge - il deviendrait mon meilleur ami - qui inventerait cette comptine assassine qui régala les cours de récréation : « Un monsieur Mignot qui pisse dans un tonneau, c'est rigolo mais c'est salaud. » Elle lui vaudrait le premier d'une longue série de coups de pieds au derrière de la part de la vie. Mais c'est une autre longue histoire...
A partir de la sixième j'oubliais monsieur Mignot et je commençais à fixer mon attention - ça resterait mon activité préférée - sur les filles, et plus particulièrement sur la plus belle d'entre toutes : Fabienne Ledoux-Chalot. Appelée à devenir la femme de ma vie, elle tardait pourtant à répondre. Après avoir attendu vainement durant deux ans qu'un messager divin rappelle Fabienne à sa destinée, il m'apparut plus sûr et moins décevant de reporter mon attention sur les musiques amplifiées. C'est ainsi que l'album « Lovedrive » fit irruption dans ma vie.
Scorpions lovedrive
J'avais acheté ce trente-trois tours d'occasion à Patrick Le Van. J'ignore d'où lui-même le tenait, et je ne suis pas sûr en la circonstance de ne pas m'être placé sous le coup de l'article 321-1 du Code pénal, celui qui donne la définition légale du recel de vol .
« Lovedrive » marquait le départ d'Ulrich Roth et l'arrivée de Mathias Jabs. Scorpions gagnait en homogénéité ce qu'il perdait en flamboyance. Exit la dualité chant/guitare, les Allemands s'orientaient vers un son plus mélodique et plus ramassé qui les conduirait au sommet de leur popularité pour quelques albums.
S'il a un peu vieilli, « Lovedrive » tient toujours la route, grâce à une tripotée de bons titres. Et d'abord cet enchaînement « Another Piece Of Meat »/« Always Somewhere ». Sur le premier, Herman Rarebell reprend, en l'accélérant, le tempo de « Suspender Love » ; le second commence par de magnifiques notes de basse.
Mémorables également le faux reggae « Is There Anybody There » et la ballade, toute aussi fausse, « Holiday ». Personne n'écrivait les slows comme le Scorpions de ces années-là. Dans l'exercice, Skid Row se débrouillerait pas mal deux décennies plus tard.

En 2022, on ne danse plus les slows pour flirter, on s'abonne à Tinder pour pécho.  « Lovedrive » n'est pas invité dans les free-partys, à quarante-trois ans, il ferait tapisserie ou il finirait au tribunal.
Depuis 1979, il ne s'est cependant pas écoulé une année sans que je n'écoute un album de Scorpions. Je peux d'ailleurs les rattacher à des souvenirs, à des lieux : « Love At First Sting » marque mon service militaire, tandis que le thermomètre descendait,  sur les plages de Normandie, à moins dix-huit degrés ; « Crazy World » me trouvait à Versailles ; « In Trance » me conduisait de Saint-Julien du Sault jusqu'au sommet du Brévent, à Chamonix ; « Animal Magnetism » m'accompagnait à Savigny-Le-Temple, qui commençait à devenir une ville, où je retrouvais la première  Isabelle de ma vie (il y en aurait une autre beaucoup plus importante) par le train de banlieue...
En 2022 Scorpions fait son retour avec « Rock Believer », et c'est un peu comme s'il m'écrivait à moi, Ahasverus, pour me dire qu'il reste encore de bons moments.
E puis il me rappelle : 
« We go from here to everywhere
So many moments that we share »

Bah ça, les gars, je ne saurais dire mieux ! Le rock believer, c'est moi ! Just like you !
Scorpions rock believer
Ca faisait un moment qu'ils ne m'avaient pas semblé aussi en forme, les gars de Hanovre, et je commençais même à douter du bien-fondé de leur retour. Mais « Roots In My Boots », « Rock Believer » et « Peacemaker » ont clairement remis du « Gas In The Tank  » !

Les riffs sont percutants, les textes cohérents, la voix de Klaus Meine, qui a fêté avec Rudolf Schenker ses soixante-quatorze printemps, est toujours exceptionnelle et... inimitable ! « Rock Believer » est certainement leur album le plus intéressant depuis le controversé « Eye II Eye », virage électro de 1999 qui comportait tout de même quelques très bons titres.
Scorpions ne fait pas tapisserie en 2022. Il était au Hellfest le 23/06, puis un peu partout en France. Je l'ai vu à Nice, devant un public conquis.
En tête d'affiche.
C'est là sa place, j'ai dit.
Hellfest 2022 affiche 960x1200
« Isn't it fun fun fun
To be number one ? »

C'est sûrement ça que m'aurait chanté monsieur Mignot - celui qui pissait dans un tonneau - si je n'avais pas foiré son premier exercice.
« That's when I wear my shirt that says
In capital letters In capital letters
Isn't it fun fun fun to be number one »

A quoi ça tient, un destin ?

DU CÔTE DE CHEZ STAN : les artworks 2022 de Stan W Decker

Le 08/05/2022

C'est l'un des plus grands illustrateurs internationaux et il conjugue puissance de travail, technique, inspiration, polyvalence et diversité. Vous avez certainement dans votre CDthèque, peut-être même sans le savoir, quelques-unes de ses oeuvres. Voici, avec ses commentaires (en italiques), honteusement pompés par votre serviteur sur la page Facebook de l'artiste, quelques artworks réalisés en ce premier semestre 2022 par l'un des maîtres français de la pochette d'album : Stan W Decker


Edge Of Forever - Seminole
Stan w decker edge of forever
Voici l'artwork que j'ai réalisé pour le nouvel album de Edge Of Forever, « Seminole » (j'ai aussi réalisé le précédent : « Native Soul »). Cette peinture numérique est basée sur un concept d'Alessandro Del Vecchio, à partir d'un croquis qu'il m'a envoyé.
« Seminole » est disponible depuis le le 21 janvier 2022 via Frontiers Music.
Le Lien :
edgeofforever.it


Spirits Of Fire - Embrace The Unknow
Stan w decker spirits of fire
Voici l'artwork que j'ai réalisé pour le nouvel album de Spirits Of Fire, avec Fabio Lione au chant (après Tim "Ripper" Owens). Je me suis vraiment éclaté à dessiner cet artwork. J'ai voulu mélanger des influences Comics assez évidentes avec une certaine vision des posters de Kaiju Eiga. J'ai voulu retranscrire tout le Heavy de leur musique dans cet artwork.
« Embrace The Unknow » est sorti le 18/02/2022 chez Frontiers Records.
Le Lien :


GIANT - Shifting Time
Stan w decker giant
Voici l'artwork que j'ai réalisé pour le nouvel album de Giant. Frontiers m'a donné la chance de travailler avec ces musiciens bien sympas.
« Shifting Time » est disponible depuis le 21/01/2022.
Le Lien :


 Devil's Train - Ashes & Bones
Stan w decker devil s train
« Ashes & Bones » sortira le 24 juin 2022 via Rock of Angels Records. Technique de photomontage, de textures et un travail important sur les couleurs (pour éviter un pur niveaux de gris au profit d'une palette de gris subtils et colorés).
Le Lien :


Held Hostage - Great American Rock
Stan w decker 1
C'est la deuxième fois que je travaille avec le groupe. Tim Ripper Owens chante dix titres et Joe Lynn Turner donne de la voix sur un titre.
« Great American Rock » est sorti le 6 mai 2022 chez FireRock Music.
Le Lien :


Serious Black - Vengeance Is Mine
Stan w decker seious black
Voici l'artwork que j'ai réalisé pour le nouvel album de Serious Black. Je tiens à remercier Mario et le groupe ainsi que le staff d'AFM pour leur amitié et leur sympathie.
« Vengeance Is Mine » est disponible via AFM Records depuis le 25/02/2022.
Le Lien :


D'OR - Veni, Vedi, Ignis
Stan w decker dor
Voici l'artwork que j'ai fait pour le nouvel album de D'OR, « Veni, Vidi, Ignis » (Suisse). J'espère que vous appréciez cette vibe '80/Metropolis inspirée par Hajime Sorayama.
« Veni, Vedi, Ignis » est disponible via Metalapolis Records depuis le 11/03/2022.
Le Lien :


Crazy Hammer - Roll The Dice
Stan w decker crazy hammer
Voici l'artwork et le logotype que j'ai réalisés pour ce groupe français de Heavy Metal. On retrouve ici d'anciens membres de Manigance, dont Didier Delsaux au micro, en anglais cette fois. Pour les amateurs de Heavy à la Judas Priest.
« Roll The Dice » est disponible depuis le 29/04/2022 via Cosmos Music.
Le Lien :


JORN - Over The Horizon Radar
Stan w decker jorn
Voici l'artwork que j'ai réalisé pour le nouvel album de Jorn. C'est très inspiré des années 80 (oui, encore une fois, Mask, Transformers et les séries tokusatsu sont une influence majeure) et c'est le résultat d'un brainstorming entre Jorn et moi, basé sur son concept. « Over The Horizon Radar » sortira le 17 juin 2022 en CD et vinyle gatefold.
Le Lien :


Baptiste Brun - Origin
Stan w decker baptiste brun
J'ai échangé avec Baptiste sur la représentation de son univers : il souhaitait mêler la nature et la science tout en laissant la part belle à un chiffre fétiche que l'on peut interpréter également comme le symbole de l'infini.
« Origin » est disponible depuis le 28/02/2022.
Le Lien :


Manigance - Le Bal Des Ombres
Manigance
Ce fut un plaisir de collaborer pour la troisième fois avec le groupe.
« Le Bal Des Ombres » est sorti le 18/03/2022 chez Verycords et au Japon chez Spiritual Beast.
Le Lien :


Iconic - Second Skin
Stan w decker iconic
Voici l'artwork et le logo que j'ai réalisés pour l'album d'Iconic, avec Michael Sweet (guitares), Joel Hoekstra (guitares), Marco Mendoza (basse), Tommy Aldridge (batterie), et Nathan James (chant). Le premier album « Second Skin » sortira le 17 juin 2022. L'album est publié par Frontiers.
Avec un côté Whitesnake totalement assumé et volontaire, clin d'oeil au CV des musiciens.

Le Lien :


Victorius - Dinosaur Warfare Pt. 2 - La Grande Guerre Ninja
Stan w decker victorius
C'est la quatrième fois que je travaille avec Victorius et je suis toujours excité quand ils m'envoient leur brief et leur sketch. Vous aimez les dinosaures (Dinosaur Warfare/légende du Power Saurus) ? Vous aimez les ninjas (Space Ninjas From Hell) ? Je suis sûr que vous êtes prêt pour celui-là.
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LionSoul - A Pledge To Darkness
Lionsoul artwork final
Ce fut un plaisir de travailler une fois de plus avec le groupe. Je sais qu'ils apprécient le résultat ... et j'espère que vous l'aimez aussi.
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Black Swan - Generation Mind
Stan w decker black swan
Voici l'artwork que j'ai fait pour le nouvel album de Black Swan. J'ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec les musiciens, chacun ayant proposé des idées afin de rendre l'artwork catchy.
Avec des membres de MSG, Winger, Foreigner, MrBig, « Generation Mind » est sorti le 08/04/2022 chez Frontiers Records.
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JPL - Sapiens, chapitre 3/3 : Actum
Jpl sapiens 4
Ouaip, je suis inspiré par le maître Roger Dean. J'ai utilisé de nouvelles techniques de dessin, mélangeant mes matte painting, ma tambouille, avec des dessins fractals que j'ai fait (Mandelbulb 3D comme base).
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Retrouvez les artworks de Stan W Decker sur son site officiel :

 

WYVERN "RADIATIONS" (Album 2022)

Le 06/05/2022

Groupe : Wyvern
Origine: Toulon (FR)
Album: RADIATIONS (18/03/2022) - Chronique d'album
Genre: Rock Progressif, atmosphérique, Cinématographique
Label :  Whormholedeath (Italie)
Par Dam'Aël

 

 

WYVERN : LE GROUPE

 

Wyvern!?... Est-ce cette envie de voguer sur les eaux du Metal Progressif à l'instar de ce magnifique 2 mâts norvégiens du même nom de 1897 naviguant sur les eaux nordiques, ou la nostalgie de certaines radios nées dans les années 80 avec notamment celle qui diffusait dans le Herefordshire et la Worcestershire, qui a motivé ces quatre jeunes Sudistes à choisir ce patronyme. A priori pas du tout! La tramontane, le poulen, le ponant, le mistral ou encore l'aguieloun soufflent dans la rade de Toulon et ramènent quelques souvenirs... celui d'un ancien groupe dans lequel le papa de Laurent et Aurélie tenait place. Un formatage paternel, affectif mais pas que... est à l'origine de cette histoire.

WYVERN le groupe

Wyvern s'est formé en 2016 dans la région du Var (83) avec une envie puissante de donner une suite logique à leur formation artistique. Tout droit sortis du Conservatoire TPM de Toulon, Julien Wetterwald * à la guitare et au chant, Aurelie Martin ** à la basse, Laurent Martin *** aux claviers et Alexandre Prs **** à la batterie s'essaient à un style de Rock progressif y associant des sonorités Metal teintées d’électro. 

* étudiant au conservatoire de Toulon depuis l'âge de 6 ans, Julien obtient un Brevet d'Études Musicales (BEM) de solfège en 2013 avec Mention bien puis un BEM de guitare en Mai 2018 avec Mention très bien et les félicitations du jury. Actuellement en fin de cycle du cursus de guitare en "Musiques Actuelles" il a comme objectif de devenir enseignant au conservatoire.

** Aurélie :  BEM classique en solfège / BTS Design Graphique communication des medias numériques

*** Laurent : BEM classique en piano et solfège / DUT MMI (metier du multimédia et de l'Internet) / LP TSI (license pro techniques du son et de l'image) / en train de passer le CEM classique en piano 

**** Alexandre : en cours d'ontenir le BEM musique actuelle en batterie et solfège 

Wyvern devient lauréat du tremplin Classeurock qui le propulse sur la grande scène du cours Mirabeau à Aix-en-Provence en 2017 pour la fête de la musique en première partie d'Aqme et Blazing war machine. Il est vainqueur du tremplin Rockavalaire en 2018 et sélectionné par RTL2 pour la fête de la musique 2019 à Saint Raphaël...

2021 est une année importante dans le cursus du quartet avec cette signature sur le label italien Whormholedeath.

https://www.youtube.com/channel/UCDf3BAPumpCkSMXVJ7w17iA )

 

DISCOGRAPHIE :

 

En Janvier 2018 ils sortent leur premier album de 11 titres autoproduit «World Product».  https://0wyvern0.bandcamp.com/album/world-product


Le 23 Mars 2019 c’est l’EP 2 titres « Moonshine & Neoworld » qui fait son apparition, ce dernier étant entièrement enregistré par Sébastien  Camhi au StudioArtmusic». https://0wyvern0.bandcamp.com/album/moonshine-neoworld


En Novembre 2019 le premier clip du groupe (réalisé par Nicolas Fournier ) illustrant le titre Moonshine de leur EP est diffusé sur YouTube


Ils reviennent en 2022 pour leur second opus RADIATIONS. 

 

L'ALBUM :  RADIATIONS

 

L album radiations de wyvern

Présenté en version digipack le 18 mars 2022, les 7 titres de la galette Radiations délivrent près de 40 minutes de Metal Progressif qui joue l'alliance entre la musique et le 7ème art. " Notre communauté et nos auditeurs nous disent généralement que nous sonnons comme un mélange de Muse, Pink Floyd, Dream Theater et Devin Townsend. Le son Wyvern a été façonné par un large éventail d'artistes et de genres musicaux, mais surtout des groupes comme Leprous, Muse, Porcupine Tree, Devin Townsend, Haken, Avenged Sevenfold, Dream Theater.  « Nos influences viennent des différentes musiques que nous écoutons, ça peut être des groupes ou des artistes solo, de différents genres musicaux. Il peut également s'agir de films, de séries ou de jeux vidéo. " dixit le groupe.

C'est la raison pour laquelle ils ont donné vie à l'histoire narrée dans leurs chansons à travers une petite série de 4 vidéo-clips cinématographiques, 3 réalisés sous la direction de Nicolas Fournier et un, sous la collaboration  de Elisa Lecourtois pour l'animation du titre Amnesia, clips qu'ils ont diffusés du 18 février au 11 mars avant la sortie officielle de l'album. Ceci a été possible grâce à une contribution-crowdfunding largement atteinte via Helloasso.

 

Le travail de composition et d'écriture des textes est réalisé  pour une grosse partie par le claviériste Laurent, multi-instrumentiste à la productivité assez exceptionnelle. S'il fallait inventer le bouton off-humanoïde, ce serait forcément pour lui. Initiant les titres soit à partir de riffs de guitare, soit à partir de ses claviers, ou encore prenant comme support des banques de sons préexistants qu'il transforme pour leur donner une version plus identitaire, le plus gros du travail est ensuite présenté aux autres membres pour un peaufinement jusqu'aux moindres détails.

Fidèle au Studio Art Music (83), c'est Sébastien Camhi qui s'est occupé du travail d'enregistrement et du mixage des pistes. Le mastering a été confié à Kai Stahlenberg du Kohlekeller Studio (Seeheim-Jugenheim) en Allemagne. Quant à l'artwork, c'est la cinq-cordiste Aurélie qui s'est fait plaisir en réalisant le dessin de la pochette et Nicolas Fournier qui a mis la touche finale sur le design du titre de l'album. 

 

Tracklist:


01. Radiations (8:02)

"Radiations est un long morceau d'introduction qui retranscrit à travers les yeux d'une personne (Adam), l'arrivée de Radiations dans un monde paisible. Il est seul à survivre à ce cataclysme, sans comprendre pourquoi... Comme s'il était voué à survivre seul dans ce monde dévasté". 

C'est dans un univers d'arpèges électro-acoustiques que s'ouvre le parcours d'Adam et le nôtre dans Radiations. Le synthé et la batterie s'invitent à mi-distance dans la 3ème phrase musicale de cette longue introduction instrumentale, rejoints en 8 temps, 2 mesures par une basse lourde et sombre. Un duo basse / batterie qui donne une couleur inquiétante à ce tableau musical et au nouvel environnement d'Adam. Le chant clair et mélodique est supplanté par un scream soudain et violent. On note l'intervention de Alan Dufrêne pour les screams du titre, uniquement sur l'album (ce sera aussi le cas sur Amnésia et The Traveler).  Un morceau au décor changeant dont le rythme se module tout au long de ces 8:02.


02. Amnesia (5:27)

Le morceau « Amnesia » est un long rêve de notre protagoniste « Adam » qui essaie tant bien que mal de trouver un moyen d'échapper à ce nouveau monde sans espoir. Le monde réel ayant été dévasté par les radiations, Adam se réfugie dans ses rêves pour y créer son monde. Au début, tout va bien pour lui, il se découvre des pouvoirs de création qu’il n’avait pas dans le monde réel, il y découvre des paysages d’une pureté qu’il ne croyait jamais revoir. Mais plus son rêve avançait, plus il devenait instable et dangereux, jusqu’à ronger Adam de l’intérieur et ne plus lui permettre de se réveiller. "

Amnesia est plus électronique, plus moderne. Ses sonorités relèvent de ces musiques de dessin animé confirmées par l'animation-clip proposée le 18 février  par Elisa Lecourtois pour supporter cette deuxième piste. Le chant de Julien, très varié, propose des nuances très basses, parfois plutôt pop, sur fond plus délirant. Le passage screamé assuré par Alan apporte ce côté angoissant au stress rencontré par Adam, en opposition  avec les passages mélodiques chantés en voix claire par Julien. Les structures sont travaillées, recherchées et les sonorités plus électroniques contrastent avec ses passages plus classiques de l'interlude guitare/synthé  aux environs des 4 minutes.

 


03. Black Medicine (5:52)

Dans « Black Medicine », on assiste à la guérison de Adam et à l’extraction de son rêve dans lequel il est resté enfermé "

En trois pistes, on ne peut que constater la capacité qu'a Julien à nous proposer des tableaux vocaux très variés, contrastés et très différents d'un titre à l'autre ; mais aussi la capacité générale qu'a le groupe à plaquer une inventivité et une inspiration très redoutable. Top départ avec Aurélie à la basse, Black Medicine dévale la piste des sillons à un tempo plus rapide que les précédents, sans omettre d'y intégrer des plages plus modérées qui ne s'éternisent pas. Très dynamique, très Prog et tout autant inspiré que ce début d'album. Il semble évident que cet opus s'est engagé à nous proposer de la matière et de la belle matière pour nos oreilles! La technique est une base solide chez Wyvern au même titre que l'inspiration. Toujours dans le cadre de la promotion de Radiations, un clip a été mis en ligne le 25 février, réalisé par Nicolas Fournier.

 


04. The Race (5:14)

Dans « The Race », Adam tombe sur une civilisation d’un nouveau peuple vivant sous les radiations. Ils perçoivent Adam comme un étranger ou même comme un monstre, différent de par son apparence et ses vêtements. Nous avons vraiment voulu marquer et illustrer cette différence en habillant tous les habitants de cette même civilisation exactement de la même manière. "

Morceau très syncopé, jouant la magie d'un duo basse/batterie efficace, batterie qui se lâche en proposant des patterns énergiques aux débits galopants et aux sonorités particulières. Introduit par le clavier, ne ratez pas à 2:32 ce passage épique de percussions dont je vous précise l'anecdote. Sébastien tenait à ajouter des percussions supplémentaires dans ce titre ; l'idée était de faire intervenir en guest Les Tambours du Bronx. Malheureusement, la formation de Varennes-Vauzelles (58) n'a pas donné suite à cette demande. Vraiment dommage car ils auraient apporté une touche supplémentaire à la sculpture musicale des Toulonnais. Sébastien et Wyvern ont su réagir en réalisant un simulacre fait-maison qu'on pourrait nommer " Les Tabourets du Bronx de la rade de Toulon"... on apprécie aussi le jeu sur le Sharley, le piano énigmatique et ce solo de guitare magnifique et très technique.

Sortie du clip le 4 mars :


05. Acceptance (1:49)

Arpèges et bruits étranges constituent cet intermède qui signe une certaine résignation que les plages de synthé très atmosphériques complètent magnifiquement. Mais un rebondissement n'est-il pas possible? Acceptance pourrait être l'intro de Fading Fear.


06. Fading Fear (4:44)

Après avoir compris qu’il n’avait aucune chance de s’intégrer dans ce monde, Adam se résigne alors à le quitter. C’est ainsi que commence « Fading Fear », où on voit Adam seul avec ses pensées suicidaires. Au moment de passer à l’acte, il fait un étrange rencontre. Sa femme de sa vie d’antan l’a retrouvée. Tous les souvenirs d’Adam revenaient à lui. "

Morceau plus jazzy et dansant sur base de ternaire me semble t'il, où la basse prend les sonorités d'une contre-basse jazz. Chagrin, amour, mélancolie, beaucoup  d'émotions.. On nous invite dans un doux tourbillon à valser en mid-tempo sur un dénouement plus positif et joyeux. Tout est splendide musicalement : claviers, basse, batterie, guitare, chant. Nicolas Fournier nous délivre des craquements de vieux vinyls et ceux de vieilles bandes de film. Fading Fear sera le quatrième et dernier video-clip avant la sortie de Radiations. 

 


07. The Traveler (9:10)

"The Traveler" désigne Adam. C'est une sorte de rétrospective sur tout son parcours, il regrette la vie d'avant les Radiations (il se raccroche à tous les souvenirs de cette vie paisible) et maudit son destin tragique. On aime à penser qu'il se juge lui-même, comme s'il se voyait à la 3ème personne. Ce point de vue à la 3eme personne marque son impuissance dans toute cette histoire, c'est le destin qui l'a amené ici, tel un scénario de film déjà écrit. "

A l'instar du titre qui ouvre l'opus, The Traveler s'annonce sur des notes de guitare électro-acoustique sur lesquelles Julien pose un chant mélodique qui monte en hauteur et en puissance. Le relai est pris par Alan pour un chant plus musclé et screamé porté par une session rythmique plus agressive. Le voyage est changeant, passant d'une rive douce et calme à l'autre plus énervée et puissante : un Progressif moderne qui suit l'imagination du groupe, son émotion, fidèle à la veine de Radiations tout au long de ses 40 minutes.

 

Notre avis:

"Radiations" est un véritable projet artistique comme on aimerait en avoir plus souvent. Très intense par la qualité de ses compositions, léger crossover des genres mais surtout grand mélange des styles sur trame de pur Progressif moderne, voila comment on pourrait décrire l'univers musical du quartet dont l'originalité est l'introduction plus massive de sons électroniques divers et très variés. La guitare, les claviers,les synthé apportent les couleurs à ce tableau qui couvre un spectre très large de variations sonores, parfois lyriques, parfois symphoniques ou encore jazzy. "Radiations" présente le génie de ce jeune groupe rempli de talent. Leur travail est sculpté jusqu'au détail le plus microscopique, alliant émotion et inspiration. "Radiations" joue l'explosion des nuances, des énergies, de la diversité. L'inspiration irradie ses 7 titres et le talent rayonne tout au long de ses 40 minutes. Contamination totale et absolue avec un pronostic des plus sains et vivifiants. Le traitement aux résultats garantis est assuré. Quant aux effets secondaires, ils sont imparables et irréductibles: l'achat instantané de l'objet et la course folle aux lives proposés par le groupe. La dose de rappel est quotidienne et acceptée à une très large majorité.

A noter que si sur l'album les screams sont exécutés par Alan Dufrêne, Julien a travaillé et continue son travail vocal. Pour avoir vu le groupe en concert, Julien assure avec panache les envolées vocales, les tessitures de basse sans support technique annexe et les quelques screams qui jonchent cette fresque vocale. 

La structure des morceaux est complexe, parfois réalisée en 7/8, 5/4, en contre-temps et aux débits différents sur des tempi qui peuvent fluctuer au gré des émotions dégagées. Alexandre a mis en évidence un excellent travail d'interprétation et d'exécution sur les toms, la grosse caisse et ses deux caisses claires. Aurélie manie les 5 cordes de sa basse avec beaucoup de talent, excellant dans le slapping sur certains des titres. En plus du chant, on reconnaît la technique sur les 7 cordes de Julien qui sait donner l'intensité et les émotions aux soli de chaque morceau. Et pour finir, on constate une énorme capacité de la part de Laurent à composer, à imaginer, à transcrire, à créer avec aisance et beaucoup de subtilité du Prog de grande qualité ; l'étoffe d'un grand compositeur. 

Le talent de Wyvern est un véritable Talent qui mérite une exposition médiatique de plus grande envergure, qui devrait les amener jusqu'aux scènes internationales du Progressif, tant le niveau de ces jeunes est incontestable. En plus d'une grande générosité doublée d'une certaine humilité, une maturité grandissante ressort de ce nouvel opus, maturité qui est très loin d'avoir atteint le high level car "les petits étalons" en ont encore beaucoup sous leurs sabots.

Ceci n'engage que moi mais j'imaginerais très volontiers un concert de belle envergure proposant Wyvern et LAG I RUN: vague de talent dans la rade de Toulon.

 

 

Les liens :

https://www.facebook.com/20wyvern14/

https://www.youtube.com/channel/UCzDdXr-Lz_KAqjcaraFnP_w

https://0wyvern0.bandcamp.com/

 

Logo wyvern

 

 

NO TIN GODZ, No Tin Godz (2022)

Le 05/05/2022

Le trio américain NO TIN GODZ a sorti son premier EP éponyme le 08/04/2022.
No tin godz artwork
Il s'agit d'un cinq titres d'environ dix-sept minutes.
Black Sabbath, Rob Zombie et Ghost sont les références qui nous sont citées pour définir sa musique.
Le groupe présente son EP ainsi :
« Héros et méchants, tout ce que vous entendez est tapi dans la réalité. Voyez le monde à travers nos yeux... De nos cœurs noirs au vôtre, êtes-vous prêts ? »
L'accroche se fait avec « I Walk Alone », un hard-rock au riff puissant et sombre.

« We Are Zombies », qui suit, se démarque par une pratique du hard plus 90's.
Au fil des titres, il devient évident que les musiciens ont une expérience solide (Lennis Hayes a par exemple partagé la scène avec Halford et Papa Roach au sein d'Anthem Of The Sun).
Les guitares qui interviennent en lead sont un sérieux atout. Le chant est sûr et original. L'album pratique un hard-US moderne, plutôt mid-tempo. Le songwriting est varié et bien travaillé, Suffisamment éloigné de ses références, cet EP bien calibré avance sans faille et il n'est nul besoin de période d'observation pour comprendre qu'il s'agit d'un opus sérieux d'une formation déjà aguerrie qui fait son entrée dans une complète efficacité. A découvrir.
Line-up:

  • Lennis Hayes - chant, basse
  • Paul Kennedy - batterie, chant
  • Mike Bartodziej - guitare, chant

No tin godz band
Tracklist :

  1. I Walk Alone
  2. We Are Zombies
  3. Just Before Dawn
  4. Different Day
  5. Hell Yeah

Les Liens :

 

MASACRITIKA distribué en France

Le 04/05/2022

Le label français Bitume nous informe qu'il a pris en charge la distribution dans l'hexagone de « Raza De Kain », le nouvel EP de la formation chilienne de Heavy Rock / Stoner MasaCritika.
Masacritika
La version européenne de cet EP est agrémentée des titres du EP « Homónimo » que MasaCritika produisait en 2017.

« Raza De Kain » est disponible dès maintenant sur Bandcamp et en CD digipack via la boutique en ligne du label Bitume :

Line-Up MasaCritika :

  • Mauro “Yaghan” Bastías - chant
  • Boris “Boro” Riquelme - guitare
  • Vicente “Vincent” Ruiz - basse, backing vocals
  • Leonardo Hurtado - batterie

Masacritika band
Les Liens :