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Le 29/09/2024
Par Ahasverus.
ANTHONY GOMES est un songwriter, guitariste et chanteur canadien. Il est né en 1970 à Toronto d'un père portugais et d'une mère franco-canadienne.
Il découvre la guitare à l'âge de quatorze ans. Il ne l'a plus lâchée depuis !
Photographie David Pbost
Spécialiste reconnu du blues, il est l'auteur du livre « The Black & White Of Blues: The Cultural and Racial Development of Electric Blues Music ». Il est aussi le fondateur de l'association à but non lucratif Music Is The Medicine Foundation, qui promeut les bienfaits de la musique dans le milieu médical et qui est notamment intervenue auprès d'enfants atteints de cancer, de jeunes adultes autistes, ou de personnes souffrant de stress post-traumatique.
Bluesman établi, Anthony Gomes Gomes s'est produit dans dix-sept pays et a fait les premières parties d'artistes tels que B.B. King, Buddy Guy, Robert Plant, Joe Bonamassa, Heart, Sammy Hagar, ou encore 38 Special.
Sa discographie suit une évolution logique, du blues pur de « Blues In Technicolor » vers la soul, le rythm & blues et le hard-rock. « J’ai une âme blues et un cœur rock’n’roll. J'aime faire des allers-retours entre les deux avec une approche moderne », explique-t-il.
Nous vous proposons de faire un tour dans sa discographie studio. Robert Johnson, Rory Gallagher, James Brown, Glenn Hugues, The Golden Gates Quartet, ou Whitesnake, font partie des nombreuses références qui nous sont venues à l'esprit en parcourant les albums du Canadien talentueux, de 1998 à 2022
Photographie : Stephen Jensen
BLUES IN TECHNICOLOR (1998)
Son premier album l'annonce : Anthony Gomes voit le blues en technicolor ! Si certains titres se nourrissent au plus profond des racines du blues américain (« Misery For Company », « Hard Year for the Blues », « Monday Kinda Tuesday »), d'autres, plus soul regorgent de groove, de rondeurs, de claps et de choeurs (« Love's Got The Power », « High Calorie Woman »). Les dialogues entre la voix légèrement rocailleuse d'Anthony Gomes et sa guitare ne sont pas sans rappeler le charme de Rory Gallagher (« Bad Luck Child », « Outta the Cathouse »).
« Blues In Technicolor » reste, près de trente ans après sa sortie, un album de blues particulièrement convaincant.
SWEET STRINGIN' SOUL (2000)
Plus léger, plus américain, « Sweet Stringin' Soul » voit des compositions gospel (« Higher », « When I Play The Blues ») s'inscrire aux côtés de blues traditionnels (« Trouble In Our Land », « We Were Made To Fall In Love », « Please Be Mine », « Wolf In The Henhouse ») avec un son parfois très roots, proche des débuts du jazz (« Hamhock Booty »).
UNITY (2002)
Sans abandonner le gospel (« Going Down Slow ») ni le blues (« Thrash Talkin' Jive », « Bad For You »), « Unity » fait l'effort sur sa base soul dont il renforce l'effet par des cuivres (« When The Walls Come Down »), tourné vers un son 60's rythm and blues (« Darkest Before The Dawn ») qui annonçait déjà le funk (« Upside (To the Downside) » ) avec des artistes tels qu'Otis Redding et James Brown (« Unity »).
Photographie David Probst
LONG WAY HOME (2006)
« Bring It », qui ouvre « Long Way Home », semble vouloir remettre l'église au milieu du village avec un titre particulièrement enlevé sur lequel la guitare prend le lead. « Without You » ou « Long Way Home » tiennent cependant à amener de la souplesse, délaissant les cuivres pour un fond d'orgue. L'album bascule ainsi dans les 70's, d'une ambiance l'autre, globalement plus dur que la discographie qui précède, optant pour un rock enjoué (« Mississipi Hurricane », « Tilt-A-Whirl ») qui frise les territoires hard-rock (« Hard Line To Ride »). Un groove à la Glenn Hugues insère brillamment des éléments soul dans certaines compositions rock (« Purple Whiskey Sack »), genre représentée par le titre « Soul Power ».
NEW SOUL COWBOYS (2009)
Après avoir occupé le terrain avec une compilation (« Primary Colours ») et un album live, Anthony Gomes électrise son propos avec l'album « New Soul Cowboys ». Le riff est préféré à la lead (« Painted Horse », « Rebel Highway », « Gamblin' Man », « Purple Whiskey Sack », « Chicken Bone Cross »), édifiant un big rock épais (« What It's All About ») à peine entrecoupé de quelques pauses qui n'en demeurent pas moins intéressantes et qui permettent au chanteur de montrer l'épaisseur de sa voix (« Somebody's Missing », « Carolina », « You're Amazing », « Losing You »), accrochant parfois le vibrato d'un Joey Tempest (Europe).
UP 2 ZERO (2012)
Comme l'indique sa première piste (« Back To The Start »), l'album « Up 2 Zero » revient aux sources du blues avec des titres comme « One Last Time » et « Room 414 », ses inspirations remontant jusqu'à Robert Johnson (« Last Bluesman Gone »). Ne vous attendez pourtant pas à un « Blues In Technicolor II » car le nouvel album ne dédaigne pas le rock à la Clapton (« Love Sweet Love ») ou à la Tom Waits (« Voodoo Moon »). L'album se termine par un titre en Français (« N'abandonne Jamais »).
Photographie David Probst
... BEFORE THE BEGINNING (2013)
Avec ses intro et outro gospel, « ... Before The Beginning » nous ramène aux années cinquante, avec un blues qui swingue (« Sinner's Song »). Les choeurs et les thèmes musicaux nous évoquent les Platters (« Lady Soul »), le Golden Gate Quartet (« Sinner's Song », « Old Ten Wheeler »), Screamin' Jay Hawkins (« Rescue Me ») ou les Andrew Sisters (« Let's Fall In Love ») sans autre anachronisme que le titre « Golden Wings ». Il est à découvrir si cette période vous est agréable
ELECTRIC FIELD HOLLER (2015)
Il était évident qu'avec un tel titre Anthony Gomes n'allait pas rester bloqué dans les 50's. Nous voici dans les 80's. Riffs et leads hard-rock parsèment la galette (« Turn It Up! ») et « Back Door Scratchin' » ou « Listen To The Universe » auraient presque des airs de Whitesnake, tandis que « Whiskey Train » nous rappelle que les racines du Canadien viennent bien du blues. L'album se termine joliment avec la ballade « It's the Way (You Make Me Feel) ».
PEACE, LOVE & LOUD GUITARS (2018)
Ressorti en 2024 dans une version remixée, « Peace, Love & Loud Guitars » se plaît à rêver du retour sur terre du roi du blues, B. B. King (« Come Down »), dont l'esprit vit encore à travers « Blues in the First Degree ».
Entre blues dynamique (« The Whiskey Made Me Do It ») et hard-rock à la Whitesnake (« Peace, Love & Loud Guitars », « Hard Road Easy »), la voix de Gomes s'est encore bonifiée, lorgnant désormais celle de Coverdale (« The Only Woman I've Ever Loved »). L'album propose des guitares ronflantes, soutenues par des tartines de choeurs et une section rythmique des plus sûres (« White Trash Princess »). La guitare n'hésite jamais à partir en lead pour relayer la voix (« Nasty Good » ). « Peace, Love & Loud Guitars » est un album tout en riffs, solide de piste en piste, auquel il ne manque pas même les ballades de circonstance (« You Are Amazing », « Take Me Back Home »). L'une des plus belles pièces de la discographie du Canadien.
CONTAINMENT BLUES (2020)
Avec ses riffs typiques des grands du blues, (« Make A Good Man (Wanna Be Bad) », « Stop Calling Women Hoes And Bitches », « Containment Blues ») et une voix qui prend de plus en plus d'épaisseur (« Hell And Half Of Georgia »), « Containment Blues » modernise de belle manière le propos d'Anthony Gomes, entré désormais dans l'ère moderne.
La guitare se fait moins bavarde, se faisant même voler la vedette par un harmonica (« No Kinda Love »). Alliant simplicité du rythme et délicatesse des arrangements (« Praying For Rain », « Tell Somebody », « The Greatest 4 Letter Word »), « Containment Blues » est une réussite franche qui balance des mélodies succulentes avec une efficacité remarquable (« Let Love Take Care Of Love »). La plus belle prise de la discographie du Canadien.
HIGH VOLTAGE BLUES (2022)
Le dernier album studio en date d'Anthony Gomes est une compilation qui propose trois nouveaux titres et onze classiques du répertoire du Canadien réenregistrés. Pour l'opération, Anthony a fait appel au bassiste Billy Sheehan (Mr Big) et au batteur Ray Luzier (Korn), ainsi qu'aux chanteuses Bekka Bramlett (qui a notamment travaillé avec Robert Plant et Buddy Guy) et Wendy Moten . Le choix des morceaux est très orienté hard-rock, et les lignes des guitares et de la basse d'un titre comme « Fur Covered Handcuffs » ne sont parfois pas si éloignées de ce que propose AC/DC.
Le blues n'est cependant pas délaissé, et la guitare a de la place pour s'exprimer (« Blues-A-Fied »). Le lifting prend bien (« Peace, Love & Loud Guitars ») et confère à l'ensemble une homogénéité de son qui donne l'impression d'avoir affaire à un album de compositions originales. On pourra opter pour cette compilation pour avoir un panorama confortable sur les derniers albums (2009-2020) d'Anthony Gomes.
ULTRA VOMIT (Metal), Le Pouvoir de la Puissance (27/09/2024)
Le 28/09/2024
Caméléon facétieux, ULTRA VOMIT force sur les couleurs pour notre plus grande joie et assure un album encore supérieur à son prédécesseur, pourtant disque d'or.
Par Ahasverus
Que de chemin parcouru en seulement quatre albums de compositions pour ULTRA VOMIT !
Un parcours discographique initié avec « Monsieur Patate » (2004), principalement chanté en Anglais, tandis que le style des Nantais tendait à se définir en 2008 avec « Objectif : Thunes ». Cette galette de vingt-quatre courtes pistes passait au Français pour parodier Michel Delpech (« Pour Un Mosh ») et voyait le chanteur Carlos asservi à la moulinette Marilyn Manson (« Machanical Chiwawa ») et Joe Cocker à celle de Morbid Angel (« Morbid Cocker »). « Objectif : Thunes » posait bien les bases d'une formule Ultra Vomit, avec des idées qui seraient développées dans la discographie à venir et des textes originaux et gonflés (« Je Possède un Cousin »).
Il fallait attendre neuf ans pour voir arriver la suite, « Panzer Surprise ! », le troisième album studio, avec son coup de génie, « Kammthaar ».
« Panzer Surprise ! » développait les recettes de « Objectif : Thunes », et c'est cette fois Calojero qui faisait les frais d'une sauce Gojira dans un très maîtrisé « Calojira ».
L'appropriation parodique des styles frisait la perfection (« Pink Pantera »). Rasant ses modèles au plus près, Ultra Vomit tenait là l'album de l'immaturité. Un disque d'or récompensait son travail.
Cette popularité croissante permettait au groupe de fouler les scènes du Hellfest et de l'Olympia et de participer au « Gros 4 » avec No One Is Innocent, Tagada Jones et Mass Hysteria. Il lui ouvrait même les portes de l'Elysée le temps d'un concert privé.
C'est donc avec un quatrième opus studio qu'Ultra Vomit nous donne rendez-vous sept ans après son dernier effort. Le nouveau venu s'intitule « Le Pouvoir de la Puissance ». Sa pochette met en scène le groupe et reprend les codes des films catastrophe et horrifiques des années 1960/1970.
Ultra Vomit recycle à fond ses recettes, mais il faut avouer quil a le tour de main pour faire monter sa mayonnaise.
Si le fond est à la franche déconnade, la forme ne souffre aucune légèreté. La production en béton de l'ex-Watcha Fred Duquesne vous saisit dès le premier morceau. La musique est très carrée, l'inspiration fuse tous azimuts.
Les références pleuvent sur le cinéma (« Dead Robot Zombie Cop from Outer Space II », « The Gruge », Jean-Pierre Bacri) et la chanson française (Renaud, Hallyday) à grands renforts d'imitations. Les morceaux sont solides, les clins d'oeil appuyés sans être lourds, les lyrics inspirés, et des morceaux comme « Doigts de Metal » et « La Puissance du Pouvoir » ne guettent que de prendre la relève de « Kammthaar ».
D'un autre côté, malgré ses bonnes résolutions (« Mollo sur le Caca »), Ultra Vomit n'évite pas quelques dérives scatologiques plus où moins heureuses (« GPT à l’instant », « A.N.U.S. »).
Mais la qualité saupoudre l'album. Les Nantais s'assurent même le concours de guests efficaces tels que Mouss (Mass Hysteria) et les thrashers espagnols de Crisix, tandis que les voix féminines sont assurés avec brio par madame Nicolas « Fetus » Patra.
Globalement, « Le Pouvoir de la Puissance » explore thrash, power metal, pop/punk, grunge et new-wave en version Nawak Deluxe. Suffisamment établi, le groupe se permet de s'autoparodier explicitement (« Kings of Poop », « Mollo sur le Caca »). C'est particulièrement chiadé. Les références sautent aux oreilles, et l'album vient en droite ligne de « Panzer Surprise ! ». Il est cependant encore plus varié et plus abouti.
Ce nouveau long format conforte allègrement la pole-position d'Ultra Vomit sur le marché du Metal parodique. C'est indiscutable. Caméléon facétieux, il force sur les couleurs pour notre plus grande joie, et assure un album encore supérieur à son prédécesseur, pourtant disque d'or. Nous verrons si le nouveau venu suivra le même parcours. Il pourrait décrocher le pompon.
« Le Pouvoir de la Puissance » est disponible chez Verycords (Cali, Ange, Danko Jones) depuis le 27/09/2024. Le label a eu la main heureuse en épinglant Ultra Vomit à son catalogue depuis 2019, puisqu'il semble voué à voler de succès en succès.
Ultra Vomit est en tournée. Les dates se remplissent rapidement alors ne traînez pas pour faire votre réservation si vous envisagez de voir le groupe sur scène.
Les dates :
- 10 octobre 2024 — CALAIS (62100) — GERARD-PHILIPE
- 11 octobre 2024 — MÛRS-ERIGNÉ (49610) — OMEGAS Ω SOUND Fest - Centre Culturel jean Carmet
- 12 octobre 2024 — LE MANS (72100) — L'OASIS / SUPERFORMA
- 17 octobre 2024 — PARIS (75011) — LE BATACLAN
- 18 octobre 2024 — ST BRIEUC (22000) — CARNAVALOROCK
- 19 octobre 2024 — PLOUGASTEL (29470) — Espace AVEL VOR
- 6 novembre 2024 — CHATEAU THIERRY (02400) — Palais des Rencontres
- 7 novembre 2024 — OSTWALD (67540) — Salle Point d'eau
- 8 novembre 2024 — METZ (57070) — BOITE A MUSIQUE
- 9 novembre 2024 — CALUIRE-ET-CUIRE (69300) — LE RADIANT
- 10 novembre 2024 — AUDINCOURT (25400) — LE MOLOCO
- 21 novembre 2024 — MONTPELLIER (34000) — LE ROCKSTORE
- 22 novembre 2024 — RAMONVILLE (31520) — LE BIKINI
- 23 novembre 2024 — MERIGNAC (33700) — LE KRAKATOA
- 5 décembre 2024 — LA ROCHELLE (17010) — LA SIRENE
- 6 décembre 2024 — CAEN (14000) — LE CARGO
- 7 décembre 2024 — NANTES (44200) — STEREOLUX
- 8 décembre 2024 — NANTES (44200) — STEREOLUX
- 31 janvier 2025 — CERGY (95800) — Le Douze (grande salle)
- 1 février 2025 — CHAMONIX MONT BLANC (74400) — Espace Michel CROZ/EMC2
- 7 février 2025 — AIX-EN-PROVENCE (13090) — 6MIC
- 27 juin 2025 — ST MALO DU BOIS (85590) — FESTIVAL DE POUPET
- 18 octobre 2025 — SELESTAT (67600) — ROCK YOUR BRAIN FEST - LES TANZMATTEN
NO ONE IS INNOCENT (rock), Colères (27/09/2024)
Le 27/09/2024
En 2022 une tourmente judiciaire frappait Marc Marc Gulbenkian, alias Kemar, chanteur de NO ONE IS INNOCENT, mis en cause dans une affaire d'agression sexuelle. La plainte était classée, mais elle avait pour conséquence, en début d'année suivante, de provoquer le départ de la presque totalité du line-up parisien, entraînant le départ du batteur Gaël Chosson et des guitaristes Popy et Shanka.
Avec trois nouveaux musiciens, No One Is Innocent revient avec « Colères », une compilation qui explore trois décennies de carrière, soit toute la discographie du groupe à l'exception de l'album « Drugstore ».
« Colères » propose également deux nouveaux titres, « Ils Marchent » et « L'Arrière-Boutique du Mal ».
Enfin, les morceaux « Massoud », « La Peau » et « Le Poison » sont proposés dans une version revisitée à l'orientale avec le Lahad Orchestra.
No One Is Innocent sera en concert à Paris (La Cigale) le 20 mars 2025.
LIVE REPORT AUX ANIMAUX / THEN COMES SILENCE
Le 26/09/2024
En ce dimanche 22 septembre 2024, à Ivry sur Seine dans le Val de Marne, dans le petit Théâtre EL DUENDE (100 places), la soirée s’annonce particulièrement enflammée avec le show des deux groupes Suédois AUX ANIMAUX et THEN COMES SILENCE, savant mélange de Post Punk, Cold Wave, Gothique, Doom (chacun pourra facilement choisir son étiquette de prédilection).
Pour ceux qui ne connaissent pas ces deux formations, je vous propose un bref résumé avant d’attaquer le détail de cette chaude soirée…
Par Pépé Stakatto
AUX ANIMAUX est le projet Darkwave/Synthpunk de l’artiste et musicienne (autodidacte) Gözde Düzer (Ghosty). Originaire d'Istanbul elle vit actuellement à Stockholm (à noter qu’elle a également vécu quelques temps à Strasbourg).
Les premières compositions datent de fin 2017, Black Holes le premier EP sort en 2018, c’est un album très engagé politiquement, qui traite du droit des animaux et du féminisme, suivi en 2020 du second EP Stockholm Synthrome qui relate la lutte de l’artiste contre la misophonie (forme particulière d'intolérance au son), puis en 2022 l’album expérimental The Hydesville Episode , mixé et produit intégralement par Gözde. Toujours la même année sort Hauntology comprenant quatre morceaux remixés ainsi que quatre nouveaux, puis en décembre 2023 son premier véritable album, le très abouti Body Horror sorti sur le label Français Manic Depression Records.
Le show de AUX ANIMAUX démarre avec un léger retard. C’est sur « Anxious Ambivalent » (du dernier album Body Horror ) que débute la danse funèbre. Ghosty soigne son entrée en scène, tenue gothique, ambiance sépulcrale, pentagramme sanglant sur le front, après une brève et sombre Eucharistie, la communion macabre avec son public peut commencer. Ce jeu scénique et théâtral, qui peut paraître grotesque au premier abord renforce cependant avec force et passion cet univers hanté et horrifique …
Suit le spectral « Omen » de l’album The Hydesville Episode, puis c’est sur l’alarme des films d’horreur américains de The Purge que le rageur « Blackout » pointe son museau sanglant. L’ambiance est pesante et la voix pénétrante de Ghosty est soutenue par des pas de danse lancinants et démoniaques. La terreur continue avec le sublissime « Venus Lucifer », boîte à rythmes obsédante, synthébasse dégoulinante à souhait, voix hypnotique d’outre-tombe.
C’est ensuite au très Cold Wavesien « Violence in the silence » de retentir avec sa ligne de basse puissante jouée par Ghosty, et ses parties de claviers aériennes, sombres et tranchantes comme des rasoirs.
Le lugubre « Lost souls » rythmé par le thérémine ensorcelé de Ghosty dénonce le massacre sanglant d’animaux dans les abattoirs. L’atmosphère sonore est glauque et morbide mais l’interaction avec la centaine de personnes présente ce soir est totale. La mélancolie continue de nous séduire avec le vampirique et très glacial « Night », toujours appuyé par la Jazz Bass enivrante et puissante de la grande prêtresse de la nuit.
La ballade spectrale se poursuit avec l'entêtant et rapide « Sleep paralysis », Ghosty ondulant telle un cobra psychédélique sous amphétamine, mais que de beauté dans ces pas de danse décadents !
Le show se termine par « Devil inside » (de l’album Hauntology) un de mes morceaux préférés qui me rappelle étrangement la belle époque de VISAGE. La voix sensuelle et mélancolique de Gözde fera frissonner pour ce final la salle à l’unisson… Une très grande artiste !
AUX ANIMAUX Setlist :
- Anxious ambivalent (Body Horror)
- Omen (The Hydesville Episode)
- Blackout (Body Horror)
- Venus Lucifer (Body Horror)
- Violence in the silence (Body Horror)
- Lost soul (Body Horror)
- Night (Body Horror)
- Sleep paralysis (Body Horror)
- Devil inside (Hauntology)
Après une brève entracte, qui m’a permis de saluer dBoy des JE T’AIME, venu assister également aux concerts ce soir, c’est maintenant au tour des THEN COMES SILENCE de poursuivre le show, mais avant, un petit flashback sur l’historique du groupe s’impose…
L’aventure THEN COMES SILENCE démarre en 2012 en Suède (Stockholm) sous l’impulsion d’Alex Svenson (chant, basse, synthétiseurs, composition). Fan d’horreur et d’occultisme, TCS se dirige donc tout naturellement vers une musique Gothique, Post Punk, voire complètement Darkwave.
Les trois premiers albums Then comes silence (2012) , Then comes silence II (2013) et Nyctophilian (2015) sortent sur le label Suédois Novoton. Le groupe commence à pas mal tourner dans son pays, ainsi qu’en Allemagne (la communauté Post Punk les adoptera très rapidement).
Ils signeront donc en 2016 avec le label Allemand Nuclear Blast et sortiront en 2017 Blood leur quatrième album, avec à la clé une tournée de Festivals dans toute l’Europe où ils ouvriront pour de grosses pointures telles que FIELDS OF NEPHILIM ou THE CHAMELEONS.
Machine, le cinquième opus quant à lui sortira le 13 mars 2020 au début du confinement, sur les labels Metropolis pour l’US et Oblivion/SDPV pour l’Europe. Ce sera ensuite Hunger en 2022 sur Nexilis/Schubert Music Europe ; puis en mai 2024 la dernière galette en titre Trickery (enregistrée en seulement trois jours au Kapsylen Studio à Stockholm) et distribuée par le label Metropolis Records.
Cet album, malgré le passage de quatuor à trio, avec le changement de musiciens : Jonas Fransson à la batterie depuis 2015 et Hugo Zombie le gratteux Espagnol (ex LOS CARNICEROS DEL NORTE et NAUGHTY ZOMBIES) depuis 2018, confirment et renforcent leur cohésion, et comme le dit Alex, « ce nouvel opus célèbre l’amitié, l’unité et le sentiment d’appartenance à un groupe, une tribu ».
THEN COMES SILENCE setlist :
- Ride or die (Trickery)
- Flashing pangs of love (Blood)
- Warm like blood (Blood)
- Like a hammer (Trickery)
- Dark end (Machine)
- We lose the night (Machine)
- Strangers (Nyctophilian)
- Mercury (Blood)
- Apocalypse flare
- Feed the beast (Nyctophilian)
- Strange kicks (Blood)
- Blind eye (Trickery)
- Rest will follow (Blood)
- Ghost house (Trickery)
Le set des TCS commence avec le mythique « Ride or die », le premier morceau de leur dernier album Trickery.
Jonas prend place derrière une batterie blanche translucide qui rétro-éclairée brille comme des feux follets dans un cimetière. Hugo, casquette en cuir vissée sur la tête fait miauler sa Squier Telecaster (micro chevalet Seymour Duncan SH-4, Multi-effets Boss ME-80, système sans fil Boss WE-60, ampli Fender Twin Reverb couplé à un Laney), et Alex dans sa tenue de dandy, chemise blanche, bretelles et lavallière noires, lancent les festivités. Le son énorme et mixé de main de maître, invite le public à reprendre en choeur « Take my soul, my blood, my words… » et laisse présager une soirée de folie !
Les riffs rageurs d’Hugo lancent ensuite le tonitruant et rapide « Flashing pangs of love » de l’album Blood, ce morceau permettant à Jonas de taper et d’alterner des tempos de 74 à 148 et même 296 BMP, prouvant de ce fait l’apport important qu’il amène dans le groupe. [Pour moi, avec Jussi des 69 EYES, l’un des meilleurs batteurs du genre !]
La voix suave et charmeuse d’Alex fait ensuite résonner l’obsédant « Warm like blood » avec sa ligne de basse sourde et répétitive habilement secondée par les staccatos appuyés de la guitare d’Hugo. Energique mais efficace ! Ce sera ensuite à « Like a hammer » de marteler sa rythmique surnaturelle. Synthé noyé de réverbe (clin d’oeil à Neonpocalypse), refrain fiévreux et hypnotique. La salle est quasi en transe…
Nous poursuivrons avec « Dark end » de l’album Machine, un morceau beaucoup plus Cold Wave que Gothique, qui nous accompagnera dans la poursuite de notre voyage lugubre. [Pour la petite histoire ce titre a été présenté par le groupe le vendredi 13 mars 2020]. Ce sera ensuite au très dansant « We lose the night » toujours sur le même album de prendre la relève. Un morceau oscillant entre la New Wave de DEPECHE MODE et le Gothic Rock de FIELDS OF NEPHILIM.
On poursuit le gig des TCS avec « Strangers » de l’album Nyctophilian qui me rappelle avec délectation l’ambiance mélancolique de « Means to and end » des défunts JOY DIVISION. Un excellent titre !
C’est ensuite au tour du missile « Apocalypse Flare » avec son refrain velouté de nous faire découvrir la fin du monde. Pour le fan des SISTERS OF MERCY et de THE MISSION que je suis, ce titre est une véritable pépite…
Avec « Feed the beast » et son ambiance fête foraine à la Stephen KING, les parties claviers renforcent le côté lugubre du morceau. On s’attend presque à voir sortir un nain psychopathe de la grosse caisse de Jonas ! Diaboliquement bon.
On poursuit avec le très BAUHAUSsien « Strange kicks » de l’excellent album Blood, puis « Blind eye » de Trickery lancé par ses tam-tams tribaux, un titre très énergique dans sa rythmique et ses parties chant, mais également très percutant par sa ligne de basse. Le tempo va encore s’accélérer un peu plus avec « Rest will follow », un morceau plutôt Death Rock avec ses licks guitare très abrasifs !
C’est sur une intro de synthé digne de la série Stranger Things que le gig se termine, comme il a commencé, par le dernier titre de l’album Trickery, à savoir le sublissime « Ghost house » mon morceau préféré des THEN COMES SILENCE ! Le public scandant avec Alex le refrain « Abandoned hearts, abandoned souls, abandoned love, ghost house, ghost house, ghost house…».
« Ite, missa est ! » Pour tous les aficionados qui étaient présents, quel fabuleux hommage à la scène Post Punk et Gothique nous avons eux ce soir ! Merci au Théâtre EL DUENDE pour cette belle et sympathique programmation, j’ai toujours plaisir à venir y voir des concerts qui sortent de l’ordinaire ou de superbes pièces de théâtre…
ARMELLINO : "HERITAGE BLEND" (new album 20/09/2024)
Le 24/09/2024
Par Dam'Aël
Heure de vérité! Sans vous donner le blues.
Ou plutôt si! Un moment de déconnection totale aux amphétamines Heavy Blues et Classic Rock salvatrices
"HERITAGE BLEND" nous vient des USA. FAUX
28 albums studio au compteur. FAUX
Le quartet vit à L.A. et n'a jamais mis les pieds en France FAUX
... ça vous laisse pantois...
Premier album pour le quartet ; ça décoiffe sa mémé et rend chauve son pépé, hein? (il en faut pour les deux sexes, équité oblige)
La formation vit sur les terres de Molière, Voltaire, Baudelaire, Benoît Blue Roy, Bill Deraime, Paul Personne... Tout droit venu de notre hexagone. Et j'ose espérer que ça ne va pas jeter quelques étriqués dans le précipice mais au contraire contribuer à faire grossir la bulle conservatrice du Made In France.
Si Yann Armellino est loin de ses premiers exercices (5 albums solo instrumentaux, 1 album avec Chris Caron et 2 albums avec Butcho Vukovic), cette nouvelle formation ARMELLINO qu'il a initiée avec beaucoup d'évidence en collaboration avec Vincent Martinez (Carousel Vertigo ) fait le buzz et fait partie des nouveautés à ne pas manquer.
HERITAGE BLEND est un petit bijou qui se range déjà dans un écrin de Heavy Blues et Classic Rock Made In France.
Line Up :
Yann Armellino : guitare
Vincent Martinez (Carousel Vertigo) : chant/guitare
Jacques Mehard-Baudot (Jesus Volt) : basse
Alban Armellino : batterie
Musiciens additionnels :
Fabien Saussaye au piano et à l’orgue Hammond
Little Magic Sam à l’harmonica
Jessie Lee Houllier (Jessie Lee & The Alchemists)
La pochette est magnifique, aux détails précis et s'inspire de celle de Fleetwood Mac de 1968. Elle a été réalisée par Laurent BODSON et finalisée par 311mph l'agence de photo, designer et graphisme.
La production est excellente et sublime le talent de chacun des membres de ARMELLINO. Le responsable de ce travail complet (mixage, mastering, production) qu'on peut bigrement féliciter n'est autre que Didier Théry, bien connu pour le job dantesque qu'il réalise auprès de Shaka Ponk mais aussi auprès de Gaëlle Buswell.
Ce premier album studio se compose de 11 pistes dont 9 inédits récemment composés par la formation (aucun de ses 9 titres n'a été dépoussiéré au sortir d'une quelconque malle rangée dans le grenier) et 2 reprises. La première placée en 5ème position est Fire de Etta JAMES (album Tell Mama de 1988), la seconde Dancing in The Moonlight de THIN LIZZY (album Bad Reputation de 1977) en piste 10. HERITAGE BLEND est sorti ce 20 septembre via le label May I Records
Il s'agit d'un concentré de Blues, de Rock, de Soul, de Heavy, classieux, inspiré, groovy, coloré de virtuosité où la technicité est au rendez-vous, sous couvert d'une approche abordable pour toute oreille avertie ou non. Une talentueuse galette qui offre puissance et sensibilité, recette que les deux protagonistes Yann et Vincent élaborent dans une synergie et une énergie complémentaire. A l'instar de deux pièces d'un puzzle guitaristique qui ne fait qu'un, sublimant le talent de chacun. Ou encore une réaction chimique magistrale qui signe une véritable alchimie entre deux puissances de la six cordes dans une synergie atomique.
Les mélodies et la voix de Vincent s'imbriquent parfaitement dans ce tableau à croire que ces deux hommes savent aligner les planètes de la réussite. Le travail de chant est une performance athlétique livrant des variations savoureuses selon l'orientation du titre : voix rauque et agressive, approche sensuelle remplie de sensibilité, groovy et dansante, un évantail taillé avec précision tel un joaillier suisse mais surtout français pour rester dans le Made in France.
Cependant les autres membres sont loin de faire de la figuration. La session rythmique basse/batterie est carrée et précise, une architecture qui crée une base antisismique à cet album complété par les nappes savamment inspirées de claviers ou d'orgue et où les notes d'harmonica chaudes et rondes renforcent le côté Blues de cet opus.
L' inspiration et le feeling s'harmonisent parfaitement avec cette maestria brillante de virtuosité, qui en fait une pièce maîtresse dans la discographie de ce nouveau groupe mais aussi dans celle de chacun de ses membres et dans notreCDthèque. En espérant vivement une version vinyle tout autant recherchée que les titres de HERITAGE BLEND
Quant aux deux reprises qui auraient pu être accessoires voire casse-g***les, c'est une parfaite réussite ce qui confirme le talent de ces alchimistes, si tant est qu'il faille le répéter ou le confirmer. A noter que j''ai particulièrement apprécié voire Jessie Lee Houllier apparaître dans ce projet (Compilations rock / United Guitars Vol. 4).
ARMELLINO est désormais une formation largement estimable dans l'héritage que nous ont laissé les formations passées des années 70's. Et souhaitant pérenniser leur existence, ce quartet du XXIème siècle pourrait bien faire partie intégrante de cette vague initiée au XXème siècle.
Mon coup de cœur Got Yourself a Loser. ( j'y entends quelques intonations d'un certain Bon SCOTT...)
Tracklist :
1 Almost Scored Me
2 I'm Only Me
3 Got Yourself a Loser
4 Slice of My Pie
5 Fire
6 Hardly Yours
7 Come Sing
8 These Bones
9 Bad Enough
10 Dancing in The Moonlight
11 Trouble in The Making
Label : May I Records
Les liens :
https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_kI_gtwAF1rbhd1ECc2mO66Xi3PPv9umIs
https://www.facebook.com/yann.armellino
https://www.facebook.com/MAYIRecords
MICHAEL SCHENKER (hard heavy), My Years With UFO (20/09/2024)
Le 23/09/2024
Véritable bottin mondain du hard/heavy, « My Years With UFO » est meilleur que nombre de tributes consacrés à UFO.
Par Ahasverus
Alors que Phil Mogg, délivrait le premier album de son projet Moggs Motel le 6 septembre 2024, le guitariste allemand MICHAEL SCHENKER a décidé de redonner vie à ses années UFO en réenregistrant dans un album intitulé « My Years With UFO » onze titres issus des albums auxquels il a participé, titres provenant de la période 74/78 qui constitue l'âge d'or du groupe de Londres, avec des morceaux comme « Doctor Doctor », « Only You Can Rock Me » ou encore « Love To Love ».
Michael Schenker fait l'impasse sur la période 1995/2002 qui le voyait reprendre du service chez UFO le temps de trois albums.
La pochette de « My Years With UFO » rappelle d'ailleurs furieusement celle du double live « Strangers In The Night » (1979) après lequel Michael quittait le groupe britannique pour retrouver brièvement son frère Rudolf dans Scorpions avant de fonder MSG.
C'est donc une succession de classiques du répertoire de UFO que revisite le guitariste, accompagné de géants du genre, le line-up de l'album constituant un véritable bottin mondain du hard/heavy sur lequel on retrouve des pointures du chant telles que Jeff Scott Soto, Dee Snider, Joey Tempest, Axl Rose, ou encore le « jeune » Erik Grönwall (H.E.A.T., Skid Row), et des guitar-heroes tels que Kai Hansen et Slash.
Les versions proposées par l'homme à la Flying V restent fidèles aux titres originaux, et l'on peut, dans les premières minutes, avoir un doute sur l'intérêt de l'opération. Pourtant, très rapidement, le talent irradie la galette, et c'est Joel Hoekstra (Whitesnake) qui donne le ton en illuminant « Natural Thing » d'un chouette solo de guitare.
La bonne impression est confirmée par la prestation de Joey Tempest (Europe) au chant sur « Only You Can Rock Me ».
Si des titres entendus mille fois dans mille reprises comme « Doctor Doctor » passent sous nos radars, la plupart des chansons sont jouées avec un grand talent et deviennent de vrais bons moments, comme le duel de guitares lead emmené par Slash sur « Mother Mary ».
On remarque aussi la prestation d'Axl Rose, très soft sur « Love To Love » par rapport à ce qu'il propose habituellement avec Guns N' Roses, celle de Jeff Scott Soto (Sons Of Apollo) et de John Norum (Europe) qui dynamisent « Lights Out », tandis que Kai Hansen, au chant et à la guitare, propose le titre le plus original avec un « Rock Bottom » d'une rugosité bienvenue qui passe la barre des onze minutes.
En vieux routard des reprises, Joe Lynn Turner (Rainbow, Deep Purple), offre une version solide de « Too Hot Too Handle » sur laquelle Adrian Vandenberg (Whitesnake) et Carmine Appice ne laissent pas leur part aux chiens. La version de « Let It Roll » avec Michael Voss est tout aussi réussie. L'album se termine avec « Shoot Shoot » emmené par un Stephen Pearcy au chant parfois poussif.
Dans l'ensemble, « My Years With UFO » est une réussite bien meilleure que nombre de tributes consacrés à UFO. C'est une parfaite occasion de découvrir le groupe, mais les fans qui le connaissent déjà pourront aussi s'y plonger sans réserve.
CHARLOTTE WESSELS (Metal), The Obsession (20/09/2024)
Le 21/09/2024
Tout dans « The Obsession » témoigne de l'immense talent de Charlotte Wessels qui brille de mille feux.
Par Ahasverus
Après « Tales From Six Feet Under », volumes I et II, Charlotte Wessels revient avec « The Obsession », un troisième album sorti le 20/09/2024 chez Napalm Records.
Pour ce nouvel album, la compositrice a fait appel à ses ex-collègues de Delain : Timo Somers (guitares, arrangements), Otto Schimmelpenninck Van Der Oije (basse) et Joey Marin de Boer (batterie), ainsi qu'à Sophia Vernikov (piano / orgue) et à Elianne Anemaat (violoncelle). Vikram Shankar (Silent Skies, Pain of Salvation) a procédé aux arrangements. Pour le mixage, Charlotte Wessels a fait confiance à Guido Aalbers (Muse, Coldplay, The Gathering) et c'est Andy VanDette (Porcupine Tree, Vola, Dream Theater) qui s'est chargé du mastering. Le son énorme sert particulièrement l'album, jusque dans ses titres les plus calmes (« Soulstice »).
Charlotte s'est aussi assurée la collaboration de deux éminentes consoeurs sur deux des douze pistes de l'album : Simone Simons (Epica) intervient sur « Dopamine » et Alissa White-Gluz (Arch Enemy) sur « Ode To The West Wind ». Charlotte précisait : « Je suis extrêmement reconnaissante et fière d'inclure Simone Simons et Alissa White-Gluz au line-up de cet album. Ce sont des créatrices hors pair que j'aime et respecte énormément. Chaque fois que nous avons l'occasion de travailler ensemble, c'est un plaisir absolu et elles ont vraiment rehaussé les chansons par leurs performances. »
La songwriter nous offre avec « The Obsession » un album intime. Elle l'explique :
« D'une part, cet album raconte une histoire très personnelle à travers les thèmes de la peur, des pensées obsessionnelles et des échappatoires. D'autre part, il représente la joie de trouver les justes formes des chansons avec tous ceux qui ont participé à leur réalisation. C'est pourquoi j'ai choisi le titre The Obsession. Il fait référence à mes problèmes personnels de TOC, qui ont inspiré de nombreux morceaux, mais j'ai également commencé à appeler le groupe comme ça, parce qu'il y a eu des moments en studio pendant lesquels les membres m'ont rappelé pourquoi je suis obsédée par la musique. »
L'album s'ouvre sur « Chasing Sunsets », un djent puissant avec des lignes de chant à la Kate Bush.
Sur « Dopamine », l'ex-Delain délivre encore de magnifiques lignes vocales et confirme son immense talent de songwriter.
Simone Simons lui donne la réplique. Un prêté pour un rendu puisque Charlotte contribuait fin 2022 au morceau « Sirens » d'Epica.
La tracklist se poursuit avec « The Exorcism », un titre sombre qui peut rappeler les premiers The Gathering. C'est aussi le premier clip que la songwriter a souhaité dévoiler en raison de son esthétique. La Néerlandaise expliquait alors le sens de sa composition :
« J'ai beaucoup réfléchi à mes peurs et à mes comportements depuis mon enfance, et comment, à certains moments de ma vie, je pensais les avoir surmontés pour de bon. Je ne sais pas pourquoi, mais ils revenaient toujours à la charge. Les ai-je invités à revenir ? The Exorcism est une invitation adressée à ces démons à rester à l'écart, mais aussi un message à moi-même et aux autres personnes confrontées à des épreuves similaires de s'accrocher - même s'ils n'y parviennent pas. »
On pourra penser à The Gathering encore avec le morceau « The Crying Room », le chant de Charlotte n'est pas très éloigné de celui de sa compatriote Anneke van Giersbergen sur cette proposition.
Sur « Ode To The West Wind », sixième piste de l'opus, Charlotte s'est assurée la collaboration d'Alissa White-Gluz (Arch Enemy). Elle confie :
« Je suis ravie de présenter le cinquième single de The Obsession - et ma cinquième collaboration avec l'incomparable Alissa White-Gluz. Plusieurs de nos chansons sont inspirées ou basées sur des poèmes classiques, et Ode to the West Wind, issue du poème éponyme de Percy Shelley, est la nouveauté de ce voyage thématique. Le poème de Shelley reflète son admiration pour la force indomptable de la nature et ses réflexions sur son propre héritage. Pour le clip, nous avons exploré l'impact de l'humanité sur le monde naturel (spoiler : ce n'est pas joli) en réimaginant des œuvres d'art emblématiques comme le Wanderer Above the Sea of Fog de Caspar David Friedrich et les chérubins de la Madone Sixtine de Raphaël, mais cette fois avec de la pollution, des ailes faites d'ordures et couvertes de déchets toxiques. Je suis incroyablement excitée par la façon dont cette chanson a évolué grâce à ma collaboration avec le groupe et Alissa, j'ai hâte de libérer ce mur de son lors de nos prochains concerts. »
Tour à tour Metal, Symphonique, Pop (« Serpentine »), Gospel (« Praise »), Gothique, « The Obsession » garde dans son ADN la puissance en fil rouge, quel que soit le traitement de ses morceaux. Aucun des titres de la galette n'est anecdotique. Jusqu'à la très belle fin de « Soft Revolution », tout témoigne de l'immense talent de Charlotte Wessels qui brille de mille feux. Délicate, puissante, sensible, parfaite songwriter, interprète, mais aussi cheffe de projet, sa touche qualitative est partout sur « The Obsession », des arrangements à la production en passant par l'esthétique des clips.
Charlotte Wessels signe là l'une des meilleures pièces de sa discographie et l'une des plus grandes réussites de sa carrière. « The Obsession » est assurément un grand album et il trouvera sa place dans notre Top10 de fin d'année ainsi que dans votre lecteur de musique. C'est l'une des sorties majeures de 2024.
« The Obsession » est disponible depuis le 20/09/2024 dans plusieurs formats :
- 2 vinyles Splatter orange et rouge + 2 titres bonus « Backup Plan » et « Breathe; Extended » - 200 exemplaires
- 2 vinyles noirs recyclés + 2 titres bonus « Backup Plan » et « Breathe; Extended »
- 2 vinyles inkspot + 2 titres bonus « Backup Plan » et « Breathe; Extended » - exclusivité Patreon
- Lot tee-shirt + album digisleeve (pochette cartonnée)
- CD digisleeve (pochette cartonnée) / livret de 28 pages intégré
- Format digital
L'album peut être commandé ICI.
CHARLOTTE WESSELS sera en tournée européenne avec VOLA. On les verra le 21/11/2024 à Paris (Petit Bain). Pour plus de sûreté, réservez, car il n'y a plus que quelques places disponibles : https://its.volaband.com/eutour24
SKID ROW (heavy metal), Live In London (20/09/2024)
Le 21/09/2024
Un live sans surprise, mais d'une qualité sonore qui s'imposait dans la discographie du groupe américain.
Par Ahasverus
Quelques mois après l'annonce du départ de son chanteur qui devait quitter le groupe américain pour raisons de santé, SKID ROW cloture définitivement l'ère Erik Grönwall avec un double album enregistré en public, sobrement intitulé « Live In London ».
Le choix est judicieux car même s'il ne sera resté que le temps d'un album (« The Gang's All Here »), l'ex-lauréat de Swedish Idol n'aura pas démérité et il était en mesure de soutenir la comparaison avec Sebastian Bach, le charismatique chanteur des trois premiers opus de la formation de Toms River. Par ailleurs, « The Gang's All Here », l'album enregistré avec le Suédois, se place parmi les meilleurs Skid Row tant par son son songwriting solide que par la maîtrise du chant et la hargne dans l'interprétation de Grönwall. Il est donc pleinement l'homme de la situation, impulsant sa dynamique à chaque morceau.
La tracklist de l'album live fait le forcing sur les succès du groupe, et les deux premiers albums, « Skid Row » et « Slave To The Grind », sont massivement représentés avec six titres chacun.
« Subhuman Race », le dernier opus avec Sebastian Bach, est totalement zappé, et toute l'ère du regretté Johnny Solinger est ignorée (un titre tel que « Thick Is The Skin » aurait eu sa place). Le reste des seize pistes est complété par trois moments forts du dernier album studio (« The Gang's All Here », « Tear It Down », et « Time Bomb ») ainsi que par la traditionnelle reprise du titre des Ramones, « Psycho Therapy ».
Skid Row propose donc un live sans surprise, mais d'une qualité sonore qui s'imposait dans la discographie du groupe américain à laquelle aucun témoignage scénique ne rendait vraiment justice. La setlist fonctionne, et Grönwall est tout à fait à son affaire.
La prestation a été enregistrée le 24 octobre 2022 à l'O2 Forum Kentish Town, un théâtre de 2300 places. Elle est immortalisée en double vinyle, en CD, ainsi qu'en DVD.