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SACRIFICE (thrash), Volume Six (21/02/2025)
Le 08/03/2025
Les amateurs de headbanging trouveront dans « Volume Six » de quoi secouer leur crinière.
Par Ahasverus
Si l'on en croit sa présentation sur Bandcamp, Sacrifice ferait partie du Big 4 du thrash metal canadien avec Voivod, Razor et Annihilator. Son nom est cependant moins connu que celui de certains des groupes cités.
Reste que Sacrifice a vu le jour en 1983 à Scarborough, dans l'Ontario, et qu'il sortait son premier album en 1986. Trois autres longs formats suivaient jusqu'à la séparation de 1993. En 2006, Sacrifice se ressoudait autour d'un cinquième album, « The Ones I Condemn », puis il commettait quelques splits et quelques live. Suivait, bien des années après, ce « Volume Six » daté de février 2025.
La formation a le même line-up depuis sa fondation dans les 80's. Le style est un thrash old school très efficace.
C'est par son instrumentation que Sacrifice sort du lot. Le groupe n'hésite d'ailleurs pas à mettre en place des plages instrumentales (« Lunar Eclipse », « Black Hashish »). Des morceaux comme « Your Hunger For War », titre phare de l'opus, sont de véritables rouleaux compresseurs dans un album qui ne cesse jamais vraiment de vous harcheler.
Nerveux, « Volume Six » tient la durée et parvient à relancer l'attention par quelques choix originaux (« Underneath Millenia »). Si le chant est monocorde, les intentions sont variées (« Black Hashish »). L'ensemble est plutôt réussi et apporte même un peu de sang neuf aux productions thrash.
Les amateurs de headbanging trouveront là de quoi secouer leur crinière.
DIRKSCHNEIDER (heavy metal), Balls to the Wall - Reloaded (28/02/2025)
Le 08/03/2025
Le résultat est à la hauteur des attentes et des talents qui s'additionnent sur la galette.
Par Ahasverus
Avec « Restless And Wild » (1982) et « Metal Heart » (1985), « Balls to the Wall » (1983) compte parmi les plus grands albums d'Accept.
Udo Dirkschneider a fait partie de la formation de Solingen jusqu'en 1987, date à laquelle les Allemands changent de style musical pour tenter de conquérir le marché américain.
Ce choix, plus commercial qu'artistique, pousse Dirkschneider à fonder UDO, puis Dirkschneider, groupe dans lequel officie à la batterie son fils Sven.
Udo a toujours pioché dans le répertoire d'Accept. Pour l'année 2025, il a décidé de revisiter la totalité de « Balls to the Wall » en compagnie d'invités. On est curieux de savoir pourquoi le choix du chanteur s'est porté sur cet album plutôt que sur « Restless And Wild », « Metal Heart », ou sur une compilation revisitant ses années Accept.
Dirkschneider explique : « Cet album est une pierre angulaire de ma carrière, bien sûr. C’est pourquoi il était encore plus important pour moi de faire briller les chansons originales sous un nouveau jour, sans en perdre l’essence initiale. Tous les invités ont apporté leur touche personnelle à ces morceaux classiques, et collaborer avec des chanteurs aussi exceptionnels les a transportés dans une dimension nouvelle et excitante. Le résultat est un hommage puissant à tous les fans, mais aussi une invitation pour la prochaine génération à découvrir ces chansons avec autant de passion que celle que j’avais lorsque je les ai enregistrées à l’époque. Pour moi, c’est un voyage personnel sans fin — Balls To The Wall fera toujours partie de moi. »
Bill Byford, Dee Snider, Michael Kiske et bien d'autres tauliers se succèdent pour partager avec Udo le chant de cette tracklist.
Le résultat est à la hauteur des attentes et des talents qui s'additionnent sur la galette. Si les versions ne sont pas fondamentalement différentes des originaux, l'investissement de chacun et les nouvelles parties de guitares donnent un bain de jouvence à ce grand album des années 80, même pour les titres les moins impérissables. Cette seconde jeunesse met finalement en évidence la qualité de l'ensemble de la tracklist.
« Balls to the Wall - Reloaded » est une sortie Reigning Phoenix Music.
BONFIRE (hard-rock), Higher Ground (24/01/2025)
Le 02/03/2025
Bonfire est né en 1986, même si la formation allemande était déjà en lice depuis 1972 sous le nom de Cacumen.
Le groupe d'Ingolstadt a une discographie longue comme le bras, une petite vingtaine d'albums studio accumulés au cours d'une carrière internationale à succès, méritoire et sans aucun break.
A soixante-cinq ans, Hans Ziller, le guitariste, reste le seul membre du groupe à avoir contribué à sa fondation.
Bonfire est revenu en janvier 2025 pour un nouvel album intitulé « Higher Ground ».
L'armature musicale est puissante, et s'il ne ne déchaîne pas les passions « Higher Ground » est un album agréable, à l'interprétation solide, pas agressif mais dont les épaules carrées imposent le respect (« When Love Comes Down », « Jealousy », « Spinnin' in the Black », « Lost All Control »).
Des titres comme « When Love Comes Down » profitent d'arrangements puissants. Le riff solide de « Higher Ground », l'un des titres forts de cet album, les quelques arpèges de « Come Hell Or High Water », la lead de « Fallin' », beaucoup d'éléments contribuent à faire de ce nouveau Bonfire un bon opus de hard, avec une très légère touche FM (« I Died Tonight »).
« Higher Ground » est disponible depuis le 24/01/2025 via Frontiers Records.
THE 7TH GUILD (power mélodique), Triumviro (21/02/2025)
Le 23/02/2025
Tomi Fooler (Skeletoon), Giacomo Voli (Rhapsody Of Fire) et Ivan Gianni (Vision Divine) se partagent le chant de cet album de power mélodique.
Par Ahasverus
A découvrir ce mois-ci « Triumviro », le premier album du groupe italien The 7th Guild.
L'artwork est l'oeuvre de Thomas Ewerhard (Avantasia, Storace, Therion).
Ce groupe réunit trois chanteurs de haut niveau : Tomi Fooler (Skeletoon), Giacomo Voli (Rhapsody Of Fire) et Ivan Gianni (Vision Divine).
Le reste du casting est pas mal non plus puisqu'il comprend des membres de formations tout aussi prestigieuses : le clavieriste Alessio Lucatti (Vision Divine), le batteur Michael Ehre (Gamma Ray), le guitariste Simone Mulanori (DGM), et le bassiste Francesco Ferraro (Freedom Call).
Si l'idée est alléchante et l'interprétation sans faille, si la vidéo à trois chanteurs capte totalement l'attention, le power mélodique du supergroupe italien manque du relief nécessaire pour retenir l'attention sur la durée, et seule sort du lot la cover de Shaman qui cloture la galette de magnifique manière.
A découvrir cependant pour apprécier la conjugaison des trois grandes voix qui ont eu la bonne idée de se réunir.
« Triumviro » est disponible depuis le 21 février 2025 via Scarlet Records.
DREAM THEATER (prog metal), Parasomnia (07/02/2025)
Le 22/02/2025
Dream Theater conserve son trône au sommet du metal progressif et la révolution n'est pas pour demain.
Par Ahasverus
Quatre ans après le très estimable « A View from the Top of the World », Dream Theater revient avec « Parasomnia », un album qui marque le retour de de Mike Portnoy, parti en 2009 après « Black Clouds and Silver Linings ».
Fidèle au poste depuis « Octavarium », Hugh Syme (Rush) signe le bel artwork de ce nouvel opus.
Sombre, voire funeste (« Are We Dreaming? »), le heavy « Parasomnia » exploite la veine la plus métallique de Dream Theater. Il avance puissamment ses riffs, brossant un tableau avec des touches qui vont de l'avant-garde au thrash en passant par le classique.
La douceur prend cependant sa part avec le très beau « Bend the Clock »
Si certains font la fine bouche et déplorent une certaine prévisibilité, il ne faut pas oublier qu'on est face à l'un des plus grands groupes de l'histoire de la musique progressive, un incontournable, peut être le plus grand que le metal ait porté.
Les longues pièces qui se succèdent et leur succulent bouquet final de dix-neuf minutes font immanquablement leur oeuvre. Riffs et soli parsèment un album aux tiroirs pleins de richesses et cependant très accessible.
« Parasomnia » permet à Dream Theater de conserver son trône au sommet du metal progressif. Et la révolution n'est à l'évidence pas pour demain.
« Parasomnia » est disponible depuis le 07/02/2025 via Inside Out Music.
Dream Theater sera en France :
- Samedi 07 juin 2025 – Nancy / Heavy Week-end
- Samedi 21 juin 2025 – Clisson / Hellfest
- Vendredi 18 juillet 2025 – Saint-Julien-en-Genevois / Guitare en Scène
- Mardi 29 juillet 2025 – Orange / Théatre Antique
LARKIN POE (blues/rock), Bloom (22/01/2025)
Le 22/02/2025
Une valeur sûre !
Par Ahasverus
Larkin Poe est un groupe de blues rock constitué autour de Rebecca (chant, mandoline, guitare) et Megan Lovell (dobro, lap steel, chant). Il est né des cendres du trio The Lovell Sisters, dissous après le départ de Jesica Lovell en 2009.
Initialement orienté folk, Larkin Poe se tourne après quelques EP vers le blues rock où il obtient la reconnaissance. « Peach » (2017) remporte le Blues Music Award du « meilleur album d'artiste émergent » de la Blues Foundation. « Venom & Faith » (2018) et « Blood Harmony » (2022) se distinguent par des distinctions similaires.
Le 22/01/2025 Larkin Poe sort son huitième album, « Bloom ».
Toujours gorgé de blues (« If God is a Woman ») et de lap steel, « Bloom » sent bon le Sud des U. S. A.
Plus ouvert que ses prédécesseurs (« Mocking Bird », « Easy Love pt. 1 »), il déborde parfois vers une rock radio-compatible (« You Are the River », « Fool Outta Me », « Little Bit ») et même vers un blues rock intense (« Pearl », « Bluephoria ») ou un hard-rock proche d'un ThunderMother (« Nowhere Fast »).
Larkin Poe est maintenant une valeur sûre et son nouvel album est une franche réussite dans tous les domaines. Il se hisse à la hauteur des récentes productions des soeurs Lowelll, c'est à dire à un très haut niveau, et il ne pourra que conquérir le coeur de nouveaux fans.
Les Français applaudiront Larkin Poe sur scène le :
- 24 octobre 2025 : La Salle Pleyel, Paris
- 9 novembre 2025 : Paloma, Nîmes
- 16 novembre 2025 : Le Rocher de Palmer, Bordeaux
- 18 novembre 2025 : La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand
- 19 novembre 2025 : La Sirène, La Rochelle
THUNDERMOTHER (hard-rock), Dirty & Divine (07/02/2025)
Le 16/02/2025
Artistiquement, c'est une réussite. Elle a bien fait de ne rien lâcher, Filippa.
Par Ahasverus
Il y a un boss et un seul chez ThunderMother, c'est sa fondatrice Filippa Nässil !
Et lorsque ça ne file pas droit, la guitariste n'hésite pas à donnern du fer dans son line-up.
La dernière ruade de la Scandinave date de février 2022 : un différend avec sa frontwoman Guernica Mancini voit Filippa rester seule tandis que Guernica, Emlee Johansson et Mona Lindgren quittent le drakkar pour fonder The Gems. Les filles tirent les premières avec l'album « Phoenix » ; Filippa fourbit ses armes avec un opus solo, « American Diaries ».
Pour ThunderMother, le pari n'est pas gagné d'avance. D'abord parce que Nässil apparait en tyran dans le coeur des fans. Ensuite parce qu'il faut trouver une remplaçante à la charismatique et puissante Guernica Mancini, ce qui n'est pas une mince affaire.
Filippa se tourne vers Linnea Vikstrom (Therion). Elle complète sa formation avec Majsan Lindberg à la basse et Joan Massing à la batterie.
THUNDERMOTHER en 2025
ThunderNässil n'aura finalement pas mis bien longtemps pour rebondir : c'est en février 2025 que sort le sixième album de ThunderMother. Il s'appelle « Dirty & Divine ».
Enregistré à Copenhague et produit par Soren Andersen, il serait mis en boîte dans des conditions proches du live, le groupe enregistrant notamment huit morceaux en quatre jours !
Le résultat est bluffant ! Linnea Vikstrom relève le gant, domine de la tête et des épaules le songwriting et réussit l'impossible : faire oublier Guernica Mancini !
« Can't Put Out the Fire » ! P*** de morceau sur lesquels les filles se refilent le témoin du chant lead à la manière d'un Kiss !
Le reste colle. Au trot : « Bright Eyes », « Can You Feel It », « Dead or Alive » ; au galop : « Take the Power », « Speaking of the Devil », « American Adrenaline », « I Left My License In The Future »...
Les bons morceaux s'enchaînent et ne se ressemblent pas. ThunderMother nous fait penser à une version hard et musclée du bluesy Larkin Poe qui sort également ce mois-ci.
Finalement, artistiquement, c'est une réussite, un bien bon skeud de rock N' roll.
Elle a bien fait de ne rien lâcher, Filippa.
ANTIPOD (metal progressif), Eveil (30/08/2024)
Le 13/02/2025
ANTIPOD rejoint MANIGANCE, ANTECHAOS et REBOOT et forme aujourd’hui mon carré d’AS…
Par Pépé St@kaTTo
Groupe : ANTIPOD
Album : « Eveil » (Label Wormholedeath)
Genre : Heavy Metal / Mélodique / Progressif
Région : Lyonnaise
Influences : Nightwish / Pantera / Angra / Manigance / Awacks
Sortie : 30 août 2024
Par Pépé St@kaTTo
Line-up actuel :
⦁ Sébastien Lelong : clavier, compositions (ex MYTHRILLIUM)
⦁ Jémina Robineau : chant (ex ANTHON NORWELL EXPERIMENT, ex MEMORY OF SILENCE)
⦁ Stéphane Monserrat : chant (AWACKS)
⦁ Elias Bouabib : guitare rythmique, solo, chant (ABYSSAL CYAN)
⦁ Bilel Adda : guitare rythmique
⦁ Matthieu Lucet : basse
⦁ Thierry Delvaux : batterie (ex WEIRDLAND, ex AMON SETHIS)
Tracklist :
01.Eveil - 02.Affronter ses idées noires - 03.Heylel - 04.La vie au temps - 05.Ne jamais douter - 06.Berzerkir - 07.Naufrage - 08.Nouvelle ère - 09.Chrysalide
10.Valse des songes - 11.La vie au temps (orchestral)
Artwork CD et book par Kryss (Christophe Segarra).
Il en aura fallu du temps pour que cet album d’ANTIPOD voie le jour ! Non pas que la gestation fut particulièrement difficile, mais comme pour tout premier opus, il a été sujet à de nombreux imprévus, doutes, modifications diverses, mais également moments d’euphories et fortes exaltations.
La chronique de cet album est un peu particulière pour moi car, comme pour mes deux compères de la Te@m Ahasverus (Ahas et Dam'Aël), Sébastien Lelong (son maître d’œuvre) nous a associé dès le départ à la conception de ses compositions en nous faisant écouter régulièrement les nouvelles versions des morceaux et nous demandant nos impressions, nous tenant informés des avancées de l’album. Ce fut génialissime et nous le remercions pour ce privilège !
Avant de passer en revue les onze morceaux composant l’album, il nous faut revenir sur la genèse du groupe.
Seb’ le claviériste et compositeur a fondé le groupe dix ans plus tôt à la fin de l’aventure MYTHRILLIUM (2 démos : Mythrillium (2006) 3 titres, Aurore (2007) 6 titres, le fameux « La vie au temps », apparaissant sur les 2 démos, une dizaine de concerts).
Après cette première aventure il n’a jamais cessé de composer et maquetter ses nouveaux morceaux (sous le logiciel Guitar Pro et tout en « Midi »). Il fait alors écouter ses ébauches de projet à Steeven Segarra (WEDINGOTH) qui lui propose d’enregistrer dans son studio. Les premières pistes seront diffusées sur plusieurs radios, « Heylel » apparaîtra même sur la Compil French Metal FM022 « La porte des damnés » en juin 2016. Tous les retours positifs encourageront Sébastien à poursuivre l’aventure avec l’arrivée d’autres musiciens qui finaliseront le groupe ANTIPOD.
Cependant, Steeven ayant d’autres obligations professionnelles, la production finale d’Eveil fut confiée à Christian Morfin (le producteur entre-autre de Franck Carducci).
L’album sort d’abord sur les plateformes numériques le 9 février 2024 puis sous format galette le 30 août 2024.
C’est sur « Eveil » qui donne son nom à l’album que raisonnent les premières croches. Une intense montée en puissance grâce aux claviers de Sébastien, quelques cloches pour nous réveiller, et un riff puissant de guitare pour nous mettre l’eau à la bouche. Un titre épique très court mais qui donne le cap à suivre pour la suite…
« Affronter ses idées noires » démarre très fort sur un riff lancinant d’Elias, la voix de Stéphane jaillit ensuite telle une balise lumineuse au milieu de la noirceur de la nuit. Le fantastique solo au milieu du morceau, véritable déferlement de notes et d’émotions sonores (exécuté par Julien Lagnier, premier guitariste avec qui Seb’ a composé ce titre) donne une dimension particulière à ce morceau, « ne jamais baisser les bras, jamais » … Mon morceau préféré !
Les notes de piano et le son cristallin des claviers de Seb’ appuyés par une batterie bien pêchue vont lancer la piste numéro 3. La voix suave de Jémina nous narre l’histoire d’Heylel, l’astre brillant, l’étoile du matin, l’ange déchu, Lucifer le porteur de lumière. Un morceau très progressif, velouté et mielleux, avec de belles paroles à la Ange.
« La vie au temps », est le morceau le plus ancien d’Antipod (24 ans). Il est le catalyseur qui a poussé Sébastien à continuer de composer et d’écrire sans relâche. Cette « ballade » est un vibrant hommage à sa petite amie décédée dans un tragique accident de voiture durant son adolescence. Des mots, des notes tirées d’un simple clavier « Bontempi » qui ont marqué à jamais son auteur. Une balise temporelle qui le ramène sans cesse à son passé avec ses souvenirs et ses regrets, mais qui le pousse continuellement à avancer. C’est majestueux et touchant à la fois, la voix de Jem’ véhiculant tellement d’émotions. Les soli de guitares sont finement ciselés, le plan en tapping redoutable, le final piano / voix de toute beauté !
« Quelle autre chose est le temps qu’une route précipitée qui nous conduit continuellement à la mort malgré nous … ».
« Ne jamais douter » la piste suivante est le morceau le plus heavy rock de l’album avec ses nombreuses parties de guitares. On retrouve ainsi en guest Fabien Lacroix (chanteur et guitariste d’ARKERONN) pour un solo d’anthologie. Les lignes de basse sont puissantes et sortent légèrement du mix. La voix hypnotique de Stéphane fusionne allègrement avec les nappes de synthés de Sébastien. Encore un excellent titre !
« Berzerkir », la transe des guerriers-fauves, ces fervents adorateurs d’Odin, où la fureur sacrée de la plage n°6 de l’album ! C’est avec un son de harpe que débute ce morceau à l’ambiance psychédélique et sombre. La basse est omniprésente et drive avec brio les autres instruments. Les voix qui s’interpellent nous racontent l’histoire des « berzerkers », ces gosses que l’on droguait dès leur plus jeune âge pour ne pas éprouver la moindre peur lors des combats.
« Naufrage », (le tout premier titre que j’ai découvert d’Antipod !) nous conte l’histoire de ce vieux marin assis en bordure du port, qui lâche tout de sa vie présente et largue les amarres pour répondre aux chants des sirènes qui l’appellent ! L’intro est calme, comme une mer d’huile seulement troublée par des oiseaux qui gazouillent, mais la tempête et le naufrage sont proches. Belle interactivité des voix entre Jémina (la sirène) et Stéphane (le vieux marin), à noter également ici les différents changements de rythmes qui animent le morceau, ainsi que le très beau passage de guitare électro-acoustique. Le jeu de basse / batterie est fluide et puissant, les nappes de synthés sublimant le tout.
L’excellentissime « Nouvelle ère » avec ses sons de claviers très new wave / rock ’80 et son refrain épique est bien partie pour devenir l’hymne officiel d’ANTIPOD en Live ! Un titre qui pourra être repris en chœur et qui fera assurément headbanger les plus indécis !
C’est sur une intro’ multi-guitares (acoustique / électrique) et piano que démarre le magnifique « Chrysalide ». La voix éraillée de Jémina, doublée et décalée sur ce titre, apporte beaucoup de douceur et d’émotion. Une belle petite ballade qu'il doit être bien agréable de jouer sur une vieille folk au coin du feu !
La piste n°10 « La valse des songes » va nous projeter à l’époque de la Renaissance, avec ici une atmosphère mi-prog’ / mi-rock. La valse reste électrique et puissante, les instruments s’interpellant et se répondant avec grâce, et toujours cette belle complémentarité dans les parties chants. A noter, à la moitié du morceau la cassure apportée par quelques secondes de silence qui laisse croire à la fin de la chanson, et qui permet de relancer la machine pour un final de toute beauté avec son pont / intermède à la MAIDEN, période Powerslave (un groupe qui a beaucoup influencé Sébastien dans son adolescence), et une sublime partie clavecin qui vient définitivement clore ce titre.
La piste 11 est la version instrumentale de « La vie au temps », un titre sans chant donc, joué ici uniquement aux claviers par Sébastien dans une interprétation symphonique poussée à l’extrême, pour une cascade d’émotions intenses. Les mélomanes apprécieront ce déchainement de cordes et de chœurs, un « requiem » qui n’est donc pas à mon sens superflu et qui vient clôturer de façon éblouissante ce premier opus d’ANTIPOD.
Un peu plus de cinquante minutes pour un album où les onze titres, véritables tranches de vie, viennent s'emboîter les unes dans les autres dans un puzzle qui vous fera apparaître et découvrir l’univers merveilleux d’ANTIPOD. Un majestueux premier album qui vous prendra aux tripes !
Un groupe à classer dans « rock progressif mélodique expérimental », un skeud ficelé comme un Queen qui chanterait en français, car il faut le préciser, peu de groupes hexagonaux dans ce style osent s’exprimer dans la langue de Molière, encore moins avec deux chanteurs exceptionnels comme Jémina et Stéphane !
Je conclurai cette chronique en précisant que cet album est vraiment un coup de cœur car depuis 2020, j’ai vu les morceaux évoluer, certains m’ont même personnellement touché (« Affronter ses idées noires », « La vie au temps », « Ne jamais douter »), car je les ai découverts et appréciés durant une période sombre de mon existence… J’ai maintenant hâte de rencontrer le groupe en Live et partager quelques mousses avec ses membres (avec mode-et-ration bien entendu), j’espère que c’est également votre cas !?
ANTIPOD rejoint ainsi MANIGANCE, ANTECHAOS et REBOOT et forme aujourd’hui mon carré d’AS… Vivement le prochain album !
[PS : je dédie cette chronique à Roland Lelong le papa de Sébastien, un rocker au grand cœur (ex chanteur d’EXODE) qui aurait été fier de son fils et de son album.]
Matoscope :
⦁ Sébastien : Séquenceur PC + Carte son PreSonus Studio 26c, 2 Entrées /4 Sorties, 192 KHz, Interface Audio USB-C, Synthé Korg Kronos
⦁ Jémina : Micro Sennheiser HF + Boitier émetteur / recepteur
⦁ Stéphane : Micro Sennheiser e865 et Shure Beta 58
⦁ Elias : Guitare Jackson, Marshall Tête DSL20HR + Cab Marshall JVMC212 + Shure SM58
⦁ Bilel : Guitare ESP, Tête Hughes & Kettner Grandmeister Deluxe 40 + 1 Baffle Hughes & Kettner TM 212 + Ipad contrôle son
⦁ Matthieu : Basse Frankenbass, Tête TC Electronic Thrust BQ500 + Cab Tone Man TM 210 200W
⦁ Thierry : Batterie Mapex Sarun V