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Chronique d’Album : ALTESIA (Metal Prog’), Paragon Circus (11/12/2019)

Le 10/02/2020

Groupe : Altesia
Album : Paragon Circus (2019)
Genre : Prog’ Metal
Origine : Bordeaux

 

Le Groupe :
Né en 2017, Altesia est un groupe bordelais de Metal Progressif.
Il s’agit à l’origine du projet de Clément Darrieu, acteur de la scène Metal bordelaise, bénévole chez Eclipse Association (asso qui organise des concerts Rock - Metal - Metal Progressif sur Bordeaux et sa région) et chroniqueur chez Music Waves.
Pour le mener à bien, Clément Darrieu (chant/guitare) fait appel à ses camarades de la scène Prog’ bordelaise : Alexis Casanova (ParadoxyCall - guitare lead/chant), Yann Ménage (Unicorn Blaster - batterie), Henri Bordillon, ( WattSpirit - clavier) et Hugo Bernart ( The Omega Stream - basse).
Leur premier album sort en décembre 2019. Il se nomme...

“Paragon Circus”

L’Album :
  • Paragon Circus comporte six pistes pour une durée d’environ cinquante-six minutes, la sixième piste couvrant à elle seule plus de dix-sept minutes.
  • L’artwork est signé Nihil, dont vous trouverez les oeuvres ici : https://www.nihil.fr/. Choisi par Clément Darrieu parmi les oeuvres existantes, il n’a pas été créé pour l’occasion.

Altesia paragon circusALTESIA - Paragon Circus (2019)

  • Il s’agit d’un concept-album à propos de la face sombre de l’homme et d’un monde qu’il a conduit à son terme. La guerre, le fossé qui sépare les diverses classes sociales, l’aliénation au travail, ou encore l’absence réelle de bonheur font partie des sujets abordés.
  • Altesia a fait appel au crowdfunding pour finaliser cet album.
  • Trois “invités” participent à l’album :
    Julien Deforges, saxophoniste du groupe de Funk’N Roll Snawt intervient sur “Reminiscence”.
    Thibault Malon, violoniste chez Unicorn Blaster – l’autre groupe de Yann Ménage, si vous avez bien suivi – donne de l’archet sur “The prison child” et “Cassandra’s prophecy” .
    Esteban Sainz, de Decoherence, pose ses growls sur “Hex reverse” et “Cassandra's prophecy
  • Aucun clip n’est disponible à ce jour, mais plusieurs vidéos ont été postées sur Youtube.
  • Une suite à Paragon Circus est déjà envisagée. Elle s’attacherait à des aspects plus positifs de l’homme.
Ces données objectives précisées voyons maintenant ce qu’en pensent...

 

Les Critiques :

 

Notre Avis :
En voilà un groupe gonflé : il saute dans le grand bain dès son premier album ! Et s’il peut vous rappeler les aînés - Haken, Opeth, Dream Theater ou les Polonais de Riverside sont cités par les chroniqueurs - Altesia sait néanmoins déjà s’éloigner du bord en brassant dans son Prog’ quelques incartades, tel ce saxo jazz/funk qui s'approprie tout un pan de "Reminiscence". Incartades qui pourraient bien devenir une marque de fabrique, car les Bordelais semblent décidés à ne rien s’interdire - ou à tout se permettre, choisissez la formule qui vous chante.
Il en ressort un opus assez catchy, très séduisant, et d’une qualité remarquable à ce niveau de carrière. Il est évident qu’Altesia n’aura pas à rougir de ses débuts, et si les premiers albums réussis sont la marque des grands groupes, on tient peut-être là quelque chose.
A suivre dès aujourd’hui.

 

Les Infos Utiles :
Altesia sur Facebook :
https://www.facebook.com/altesiamusic/
Altesia sur Bandcamp :
https://altesia.bandcamp.com/releases
Altesia sur Spotify :
https://open.spotify.com/album/18oCad9BYyiw4UUtWvuPwT?si=dAGSFAqNQNWFFgwZe4ZGcw

Altesia est en concert :
. Le 19/02/2020 à Angoulème (Le Point CaRré)
. Le 22/02/2020 à Bordeaux (L'Antidote Bordeaux)

LES MOTS II

Le 09/02/2020

"Après des années quand on y resonge il arrive qu'on voudrait bien les rattraper les mots qu'ils ont dit certaines gens et les gens eux-mêmes pour leur demander ce qu'ils ont voulu nous dire..."
Louis Ferdinand Céline , Voyage Au Bout de la Nuit

Philosophiques, intimes, techniques, drôles, désabusées ou juste bizarres... Voici une nouvelle série de citations extraites d'interviews d’artistes que j’ai eu le bonheur de croiser depuis 2017...

 

Junior rodriguez

Initialement batteur, Junior Rodriguez est un artiste multi-instrumentiste autodidacte qui a joué au sein de nombreuses formations et accompagné des artistes aussi divers que Dick Rivers et Loudblast. Il a sorti en 2019 un album de Rock Prsychédélique en nom propre : "Stellar Dream".

Junior Rodriguez sur Facebook :
https://www.facebook.com/juniorrodriguezofficial/
Junior Rodriguez sur Bandcamp :
https://juniorrodriguez.bandcamp.com/
Junior Rodriguez sur Spotify :
https://open.spotify.com/album/74CwLhPfHjCdhqXgA5ICV7
Photographie : Albéric Jouzeau :
http://www.tendanceproduction.fr/
 

 

Manigance
C'est en 2018 que le taulier du Power Metal Mélodique français Manigance, qui vient de sortir son huitième album studio, annonce que son chanteur historique Didier Delsaux met un terme à sa carrière.
Sa remplaçante se nomme Carine Pinto. L'affaire était préparée : Carine figurait déjà sur "Machine Nation", partageant le chant sur un titre. Sacré défi pour cette jeune chanteuse, quasiment inconnue alors ! Elle prouvera par la suite qu'elle ne craint en rien les challenges en remplaçant au pied levé le temps de quelques concerts un autre taulier du Metal, Jo Amore, empêché sur la tournée KingCrown.
Manigance sur Facebook :
https://www.facebook.com/Manigance-366384643187/
Manigance sur Spotify :
https://open.spotify.com/artist/29XhGWWzadeZlv66PsKrBL
Gaël Hervé - Photo :
https://www.facebook.com/gael.herve.photo/

 

Bad skin 3

Dope Mushroomera est la fondatrice/chanteuse/guitariste du groupe de Punk-Rock québecois Bad Skin.
Après un premier EP dématérialisé, ces Riot Girls sortent en 2017 leur premier album, Pussy Power. Elles préparent maintenant son successeur.
Les Bad Skin étaient présentes au Midem de Cannes en mai 2019.
Bad Skin sur Spotify :
https://open.spotify.com/artist/1GQUBvUvhSB2SY90VNgRd8
Bad Skin sur Facebook :
https://www.facebook.com/BadSkinband/
Photographie Flybeans Music Pics :
https://www.facebook.com/Flybeans-Music-Pics-221912571539526/
 

 

Jean lou k
Batteur de Shakin' Street de 1974 à 2015, Jean-Lou Kalinowski, alias Jean-Lou K, lance ensuite, en solo ou avec des collaborateurs (Vitha Sai, Clint Slate, Flora Roland, Fred Guillemet, Georges Bodossian) , une série d'album sous le nom d'AC22 ou sous son nom propre. Pas moins de six albums, un best-of et quelques EP sortiront en 2018 et 2019.
AC22 sur Facebook :
https://www.facebook.com/ACdedeux/
AC22 sur Bandcamp :
https://ac22.bandcamp.com/album/monomaniac-greatest-hits-not
 

 

September again

Originaire d'Annecy, September Again mélange ambiances planantes et riffs agressifs selon un dosage qui lui amène une étiquette de "Rock alternatif".
Le quatuor sort son premier album, "Insomniac", en 2017. On l'a vu en décembre 2019 au Studio Artmusic de Sébastien Camhi pour l'enregistrement de son nouvel opus.
September Again sur Facebook :
https://www.facebook.com/SeptemberAgain/
September Again sur Spotify :
https://open.spotify.com/album/4RLSMKb7XSpDAvUPUIGJju

 

Emma 111 2

Bassiste/contrebassiste/chanteuse de 111, Emma, également auteure d'un opuscule sur les femmes dans le Rock, est capable d'aborder dans ses chansons des thèmes sociétaux tels que la prostitution (“Odds & Ends”), la folie et l'enfermement ("12 Days") ou l'excision ("Fire").
Le Power Trio Rock lyonnais sera en concert au Kraspek de Lyon le 13/02/2020.
111 sur Facebook :
https://www.facebook.com/111trio/
111 sur Spotify :
https://open.spotify.com/artist/49rCK6WzBGnLZWmErrc7Fv
111 sur Bandcamp :
https://trio111.bandcamp.com/releases
Photographie Corinne Esposito :
https://www.instagram.com/simplementesposito/
 
Loki lonestar

Loki Lonestar est un chanteur/acteur/performeur français impliqué dans de nombreux projets (HeYs, Nutcase, Tricksterland, pour ne citer qu'eux). Aimant s'affranchir des clivages musicaux, il cultive volontiers un côté décalé. Il prépare actuellement son deuxième album solo.
Loki Lonestar sur Spotify :
https://open.spotify.com/artist/2ki6wv4YzoiQ3gkIVOJCOc
Loki Lonestar sur Facebook :
https://www.facebook.com/lokilonestar/
Photographie : Nicolas Gracovetsky :
https://www.facebook.com/GracovetskyPhotographie/

 

Noemie soapgirls

Noémie Debray (de face sur notre photo) est la guitariste/chanteuse du groupe de Revolt Rock The SoapGirls. Nées en France où elles ont passé une partie de leur enfance, ces deux Sud-Africaines ont pour le pays qui les a vu naître un attachement particulier, s'expriment parfaitement en Français et ont enregistré les versions françaises de deux de leurs morceaux sur leur nouvel album "Elephant in the Room" (2019).
The SoapGirls sur Facebook :
https://www.facebook.com/thesoapgirls/
Elephant in the Room sur Bandcamp :
https://thesoapgirls.bandcamp.com/

 

Schultz

Formé en 2002, Schultz est d'abord un projet solo électro-instrumental. Franz est rejoint par VDrey, une performeuse. Le duo se produit un peu partout en Europe jusqu’en 2014, puis met son activité entre parenthèses.
En 2017,Franz décide de ranimer la flamme en sortant un maxi-single, puis il verse une grande dose de Metal dans son Electro en recrutant Guitarfox et Sandy Dynamite, du combo Punk Rock niçois LATEX.
En formation de combat, Schultz sort en 2019 l'album "Shot of Pain".
Parmi les invités, Karim Berrouka. Le chanteur de Ludwig von 88, ainsi que l'accordéon électrique de GRAYSSOKER.
Pour le visuel, la star de catch Tom La Ruffa vient tenir tête à V Drey sur "I Hate You", premier clip tourné pour illustrer l'album.
Vous pouvez l'écouter ici :
https://schultzmusic.bandcamp.com/
Et liker la page là :
https://www.facebook.com/SchultzIndustrialMetal/

Le prochain album de SCHULTZ, Black Magic Party, est annoncé pour le 20/03/2020.

 

Foxy ladies

The Foxy Ladies était à l'origine un quatuor entièrement féminin. Leur premier EP, Ignition, paraît en 2015. 2017 est l'année de leur premier album, Backbone. En 2019, suite au départ de Chloé, le poste de bassiste est repris par Alexis. Actuellement, ces Lyonnais composent en vue de sortir un nouvel opus.
The Foxy Ladies sur Facebook :
https://www.facebook.com/thefoxyladiesband/
The Foxy Ladies sur Spotify :
https://open.spotify.com/artist/2Kt2gxmURmd4009vk1DGAa

Photographie :  Denis Charmot.

MOBIUS (Metal Prog') : "KALA" dans le texte

Le 08/02/2020

Interview réalisée pour Hard French Metal le 08/02/2020

En 2016, “The Line”, premier album d’une jeune formation de Prog’ Metal française, laissait entrevoir le potentiel d’un groupe encore en devenir : Mobius.
En 2020, les Lyonnais présentent un second opus ambitieux, finement sculpté, intelligent,
raffiné, qui tire son Metal technique et puissant vers les musiques du monde, à coups de sanskrit, de chant mongol, de duduk.
Imposant Mobius
comme une valeur montante de la nouvelle scène Metal française, “Kala” enfonce le clou du talent planté par son prédécesseur et nous entraîne en Inde où il s'interroge sur la condition humaine... A propos, le XXIème siècle serait-il spirituel comme le supposait Malraux ? Ce n'est pas Mobius qui vous dira le contraire. En tous cas pas dans cette interview...


Mobius band1 Photo Quentin Thomas / Heli Andrea

 
"Je ne suis même pas sûr que nous puissions affirmer que la musique indienne est une partie de Mobius. C'est certainement une partie de Kala, mais c'est 
tout ce que nous pouvons dire aujourd'hui..."
Guillaume (claviers)

Bonjour Mobius. Vous voici avec un nouvel album... Fiers de votre bébé ?
Héli (chant) :
C'est le premier opus qu'on a fait avec Xavier (guitare) et Alex (basse), qui sont arrivés dans le groupe après notre premier album (“The Line” -2016). On a construit "Kala" tous ensemble du début à la fin. Neuf pistes riches dans leurs influences, sincères dans leurs concepts, et qui m'ont permis de découvrir des cultures, des artistes, et de passer pas mal d'étapes personnelles. Donc pour ma part, je suis super fière de "Kala" et de ce qu'il montre de Mobius aujourd'hui.
Adrien (batterie) : Très fier de cet album oui, il représente vraiment la musique que nous aimons faire aujourd'hui, et quand je remonte les années et que je me revois avec Guillaume faire des reprises de Nightwish au lycée pour au final en arriver là, je me dis que ça valait le coup de persévérer.

 

“Kala” est un mot sanskrit qui signifie “Temps”. Pourquoi ce nom ?
Héli :
A l'époque où nous avons commencé à composer l'album, le père de ma sœur est décédé. Il se savait condamné à court terme et il s'est rapproché de la religion. Il faisait le point sur sa vie, sur ce qu'il avait réalisé. Il était très solitaire et est mort seul dans son appartement. J'ai souvent imaginé ce moment où il est mort, lorsqu'il a senti son cœur arrêter de battre. J'ai imaginé cet instant précis du passage de la vie à la mort, la fraction de temps où la conscience cesse d'être attachée au corps. La chanson Abhinivesha est un arrêt sur image. C'est un instant imaginé, teinté d’une atmosphère mystique.
Cette première chanson que nous avons écrite et mise en clip est le point de départ de l'album. Chaque piste se passe dans un instant précis : entre la vie et la mort, entre la mort et la vie, pendant la décomposition du corps, après son incinération, ou dans un instant de vie intense.
Le temps est donc un élément essentiel de l'album. En discutant avec Guillaume (claviers) du concept des chansons, il a trouvé ce nom.
 

 

L'écriture de Kala a-t-elle été pour toi un voyage personnel qui t'a permis de concevoir le deuil d'une manière différente, plus apaisée ?
Héli :
Les concepts et les images que j'ai développés dans Kala sont mes pensées à propos de la mort. Je suis une personne très cartésienne mais réfléchir à la façon dont nous sommes liés à la nature et à l'univers m'a fait penser à de nombreuses belles images spirituelles. Maintenant, je pense vraiment que nous sommes plus connectés à la nature que nous le pensons, et nous avons tous une place sur terre. Je pense qu'après la mort, notre corps (au moins) retourne à la nature, ou à l'univers, d'une manière ou d'une autre. Soit il est enterré et nourrit les plantes et les animaux, soit brûlé et l'eau et les cendres vont dans l'atmosphère... D'une manière ou d'une autre, nous nourrissons l'environnement qui nous entoure et nous transformons en biodiversité. Cette idée de recyclage est une belle idée. “Rien ne se perd, tout se transforme”. Et j'ai moins peur de ce qui va se passer après ma mort. Écrire KALA m'a fait avancer sur cette réflexion. Une de mes phrases préférées dans l'album est celle-ci, d'Abhinivesha : “We're stars in Universe’s soul”, (Nous sommes des étoiles dans l'âme de l'univers). Je crois que nous sommes bien plus que ce que nous pouvons penser. Nous n'avons aucune idée de l'impact que nous avons sur les autres et sur la nature. Et si parfois nous pouvons nous sentir mal, coupables, tristes, nous sommes aussi incroyables ! Nous faisons partie du cycle et nous sommes capables de belles choses. Nous faisons partie de la nature, de l'humanité, de l'univers.

Tous les morceaux portent un titre en sanskrit, y compris le triptyque
A-U-M (Om̐) des pistes 1, 4 et 7 . “Kala” est-il un concept album ?
Héli :
Il y a un concept qui lie les chansons entre elles. Les thématiques se répondent et les chansons baignent toutes dans un même univers. Mais il n'y a pas d'histoire d'un personnage qu'on suit chanson après chanson. Donc il y a bien un univers cohérent dans l'album, mais je ne sais pas si on peut parler de “concept album”.

 

Ce qui est sûr, c’est que “Kala” est ambitieux, homogène et abouti. J'imagine qu'il a nécessité énormément de travail, peut-être même de documentation avant l'écriture et la composition. Combien de temps y avez vous consacré et vous est-il arrivé d'avoir peur de l'ampleur de la tâche ?
Héli :
Pour le chant, j'ai pris le temps de plonger dans des écrits divers allant de la recherche de langues que je voulais utiliser (j'hésitais entre Tamil, Hindi, Sanskrit et d'autres), à la découverte de la musique carnatique du Sud de l'Inde et ses symboliques, à des livres et sites web sur la société indienne. Je ne savais pas du tout où chercher, alors j'ai ratissé large pour me mettre dans l'ambiance et trouver un décor. Puis j'ai gardé ce qui m'importait le plus : des histoires de création du monde, le rapport au temps et au corps, l'aspect cyclique et interconnecté de toute chose, des images inspirantes. Au final, il n'est pas question de divinités hindoues, ni de l'Inde. Mais cela a créé un décor pour l'album, et teinté les paroles et les visuels, clips, photos, pochette. C'était un travail libre et passionnant, sans pression, donc je n'avais pas peur de la tâche mais j'avais à cœur de bien prononcer et bien comprendre les concepts des mots Sanskrit que je voulais utiliser.
Adrien : Au niveau du travail de composition instrumentale on avait déjà trois compos bien avancées, notamment sur la structure des morceaux, et c'est plus dans le travail d'arrangement et de recherche de son que nous allons prendre du temps et prendre les infos nécessaires pour rendre le tout cohérent. Après on évolue dans un style où il n'y a pas vraiment de limites et c'est ce qui nous plaît.

 

Qui a réalisé l'artwork et quelle en était l'idée ?
Héli :
C'est Vincent Fouquet (alias Above Chaos ) qui a réalisé l'artwork de KALA. Il avait déjà réalisé la pochette de notre premier album. Nous avons beaucoup discuté des thématiques, et avions défini une charte graphique. Il a réalisé une pochette en accord avec les images que j'avais en tête quand j'écrivais les paroles. Je visualisais quelque chose de circulaire, de dynamique (comme la vitesse à laquelle passe la vie), des cendres et de la poussière (après crémation d'un corps), des étoiles (parce que nous rejoignons l'univers), des cellules qui s'agglomèrent pour former la vie (centre de la pochette), et un cycle incessant entre ces étapes. On peut trouver tous ces éléments sur la pochette.
Nous voulions un univers visuel brillant, lumineux et obscur, mystérieux et moderne. Et surtout pas quelque chose de sombre et de déprimant ! Nous lui avons fourni tous ces éléments, et il les a traduits d'une façon abstraite. C'est une pochette magnifique dans laquelle on peut se perdre.
 
Mobius

 Mobius, Kala (2020) - artwork signé Above Chaos

Et la musique ? Qu'est-ce qui a conduit Mobius en Inde ?
Adrien :
Nous sommes curieux, je pense, et nous aimons la musique dans son entièreté, pas seulement pour le Metal ou le Rock. Alors pourquoi ne pas essayer de mélanger différents styles et essayer d'avoir quelque chose d'original à proposer ? Il y a aussi beaucoup de belles sonorités, d'instruments ou de belles voix.
Guillaume (claviers) : Je ne pense pas que c'était un “choix conscient” d'incorporer des éléments de la musique indienne ou orientale à nos chansons. Je ne suis même pas sûr que nous puissions affirmer que la musique indienne est une partie de Mobius. C'est certainement une partie de Kala, mais c'est tout ce que nous pouvons dire aujourd'hui... Quand Adrien a proposé les trois premières chansons inspirées de l'hindouisme et de la musique indienne, tout le monde a accepté de suivre cette direction car c'était un territoire inconnu et inspirant pour nous tous (en termes de voix, de techniques de composition, et d'instruments). Je pense que c'est notre curiosité partagée et nos goûts musicaux éclectiques qui permettent à la musique orientale d'avoir une part importante dans notre musique aujourd'hui.

 

Héli, tu t'intéresses aux techniques vocales à travers le monde. Tu t'es essayée au konnokol sur cet opus... Au fait, c'est quoi le konnokol ?
Héli :
Le Konnokol est un chant rythmique traditionnel originaire d'Inde. C'est un chant plus percussif et rythmique que mélodique. Adrien a eu envie d'écrire une partie Konnokol sur notre première chanson “Abhinivesha अभिनिवेश”, donc c'était une découverte pour moi, et un travail très intéressant. Sur Abhinivesha, il y a donc un passage où la batterie et le chant sont exactement ensemble, avec les mêmes accents. C'est un de mes passages préférés de l'album. Pour Kala, j'ai aussi ajouté des techniques vocales que j'ai exploré ces deux dernières années, comme le chant long mongol, ou des touches de chant diphoniques. J'ai aussi des inspirations amérindiennes. Pour le reste, j'ai surtout essayé d'enrichir et de développer mon timbre, d'avoir plus d'émotions et de libérer ma voix.

 

Avez vous employé des instruments particuliers pour souligner l'inspiration indienne de cet album ?
Guillaume :
La synthèse audio aujourd'hui permet de bénéficier d'instruments du bout du monde au rendu bluffant. L'enjeu, ensuite, est de ne se pas s'éparpiller dans le choix des instruments à incorporer, et surtout d'appréhender au mieux l'articulation de chaque instrument pour obtenir le rendu le plus réaliste possible.
Sur Kala, les instruments qui donnent le plus une “couleur” proche de la musique indienne sont évidemment le sitar du côté des cordes, et les tablas du côté des percussions. C'était les deux instruments que je connaissais avant qu'on se lance dans Kala, pour le reste il a fallu fouiller et explorer. Pour enrichir les percussions, j'ai donc découvert le ghatam et mrindangam (notamment sur Mukti), et pour les cordes la vînâ (notamment sur Agni).Ensuite, il y a le son le plus récurrent des parties claviers, que j'ai introduit dès Abhinivesha. C'est en fait un mélange de deux instruments : le santour et le dulcimer. Le santour est d'origine perse/iranienne et a trouvé sa place dans tout le Moyen-Orient, en revanche le dulcimer a plutôt des racines européennes voire nord-américaines dans certaines de ses variantes. Quoi qu'il en soit, le mélange de ces deux instruments à cordes frappées m'ont donné le rendu que je souhaitais pour percer au milieu de cette avalanche de riffs !
Enfin, un instrument à vent qui ne fait pas du tout partie de la musique indienne mais que je porte dans mon cœur pour ses sonorités des plus envoûtantes : le duduk. Il avait déjà son rôle quelque part sur The Line, il est fort possible que je lui trouve un petite place à chaque album.
Adrien : Nous avons principalement utilisé des vsti (instruments virtuels) pour une question de facilité et aussi aujourd'hui nous pouvons trouver des échantillons de sons qui sont très proches du son original. Dans ces Vsti nous avons beaucoup pioché dans les sons de sitar et dulcimer pour le coté indien.

 

 
Mobius band 2

 Photo Quentin Thomas / Heli Andrea
 

Passons aux textes. Pour le Sanskrit, vous avez été aidés par Kathyr Aryaputra (du groupe singapourien Rudra), que vous découvriez grâce à son travail sur le titre “Deva Devam” de Rotting Christ...
Héli :
J'ai découvert l'album de Rotting Christ “Rituals” qui accueille quelques featuring très intéressants comme Diamanda Gallas ou Vorph (Samael). Parmi les chansons de cet album très riche se trouve “Deva Devam”, un titre dans lequel j'ai entendu la voix de Kathir Aryaputra, chanteur de Rudra (groupe de Vedic Metal originaire de Singapour). J'ai adoré son travail en sanskrit et son timbre vocal. Alors je l'ai contacté, et je lui ai parlé de notre projet d'album. J'avais envie de chanter dans une autre langue que l'anglais, et le sanskrit me semblait vraiment approprié pour servir l'atmosphère que nous voulions donner à Kala. Il a tout de suite été emballé pour me soutenir dans ce travail, corriger le sanskrit, et m'aider dans la prononciation et la compréhension des mots. En définitive, à part les titres et quelques phrases, il n'y a pas énormément de paroles en sanskrit dans cet album. Mais les mots utilisés sont forts et ils dessinent une atmosphère et un décor dans chaque chanson.
Au-delà de ce travail d'écriture, Kathir a accepté d'enregistrer sa voix sur “M”. Je suis très heureuse d'avoir fait ce featuring avec lui.

 

Abhinivesha c'est “la peur de la disparition matérielle”, Sharira correspond au “corps”, Mukti à “l'individualité humaine”, Bhati signifie “naître”... Chaque titre de Kala semble un concept plus qu'un simple mot...
Héli :
L'idée était de donner à chaque chanson une ambiance différente, mais aussi de les relier entre elles. On peut trouver des mots qui se répètent dans différentes chansons par exemple.
Abhinivesha” अभिनिवेश signifie “Peur de la mort, de la disparition matérielle”. Elle se déroule à la seconde précise entre la vie et la mort. À la fin de la chanson, nous entrons dans la mort. C'est pourquoi dans le clip, il y a une symbolique avec notre peau qui devient charbonneuse.
Sharira” शरीर (Sanskrit pour “Corps”) parle d'un corps enterré qui se décompose et nourrit la terre tandis que “Akasha” आकाश explore la crémation et l'esprit qui voyage avec les cendres. Akasha signifie “Ether”, qui constitue l'univers. Dans ma tête, j'avais cette image d'un corps brûlant, les cendres flottant dans l'air, planant dans l'atmosphère et dans l'univers, emportant l'esprit avec elles. “Mukti” मुक्ति (“Libération”) traite de ce qui fait de nous des individus. C'est la seule chanson qui se déroule dans la vie et la société. Nous devenons un individu quand nous disons «Non !». C'est de cela que parle Mukti. Elle traite de l'affirmation de soi et de la rébellion face à des codes et des carcans qui nous empêchent de vivre librement.
Et “Bhati” भाति (“début”, “naître”) se concentre sur la renaissance, la réincarnation et des explosions de vitalité. Celle-ci fait la transition entre la mort et la (re)naissance. C'est l'histoire d'un bébé qui vient au monde. Tout est en conflit : l'enfant a du mal à conserver les souvenirs d'une vie passée alors que de nouvelles sensations émergent et qu'il éprouve un amour infini de ses nouveaux parents et de sa famille.
Ensemble, “A”, “U” et “M” forment le son de la création, et “Agni” अग्नि est le feu, où tout a commencé...
Abhinivesha (première chanson de l'album) parle de la fin de la vie et de l'entrée dans la mort, et Bhati (dernière chanson) parle du début, de la renaissance. C'est une boucle.
 

 

J'aimais beaucoup The Line, votre premier album, mais je trouve que vous avez fait, avec Kala, un pas de géant qui vous donne une véritable singularité...
Adrien :
Merci et c'est peut être grâce aux “erreurs” du premier album que nous avons là quelque chose de plus “qualitatif”. On continue d'apprendre, on évolue, on découvre de nouvelles choses et surtout on apprend ensemble, en tant que groupe avec cinq individualités différentes, ce qu'on aime faire, ce qu'on aime jouer et ce que nous voulons partager à travers la musique qu'on propose.

 

On compare souvent les groupes de Prog à Dream Theater, Freak Kitchen, Marillion, ou à quelque aîné prestigieux. Je n'arrive pas à trouver la filiation de Mobius. Est-ce parce que vous puisez d'abord votre inspiration dans les musiques ethniques, traditionnelles ou folkloriques ?
Heli :
On ne sait pas nous-mêmes ce qu'on fait ! (Rires) On écoute bien sur du Prog mais très peu de groupes font l'unanimité entre nous. Ceux qui nous plaisent à tous sont surtout des groupes de Metal moderne comme Leprous, Agent Fresco, Tesseract, ou Sleep Token plus récemment. Mais on a tous des goûts très différents allant du rock à la pop, du jazz, du classique, des musiques du monde entier. Guillaume et Adrien sont très jazz et ont un bagage de la Réunion (rythmes maloya ou sega, musiques du monde), Alex est fan de pop/rock, Xavier vient d'Iron Maiden et de Pink Floyd, et j'écoute des musiques traditionnelles de Mongolie. C'est évidemment très réducteur, mais on partage beaucoup nos influences diverses, et on fait notre cuisine comme ça. Ce qui fait que nous avons du mal à nous classer nous-mêmes.

 

Le 29 février il y aura la release-party de Kala, au ROCK N EAT official(by céd & mike) de Lyon. Vos projets ensuite ?
Heli :
Profiter de la sortie de l'album, peut-être préparer un clip en live studio. En Juin, nous jouerons au Comendatio Music Fest 2020, au Portugal, avec des groupes que nous aimons beaucoup (Monuments, Voyager, Haken, Vola et d'autres). Nous aimerions beaucoup prévoir une tournée pour la fin d'année, jouer en Angleterre aussi et en France bien sur, jouer Kala en live surtout !
Adrien : Faire vivre et jouer Kala le plus possible et commencer à regrouper des idées pour la suite.
Mobius par Thierry Bouriat.

Merci Mobius de nous avoir accordé cette interview.
Heli :
Merci à toi pour cette interview ! Et merci à tous tes lecteurs curieux !
Adrien : Merci à toi et mangez du massalé.
 
     
Infos utiles :

Mobius sur Facebook :
https://www.facebook.com/mobiusofficialband/
Mobius sur Bandcamp :

https://mobiusofficial.bandcamp.com/
Mobius sur Spotify :

https://open.spotify.com/album/3WX3hxZlc6JpXdGUr1G3P7
Mobius en concert :
. 29/02/2020 à Lyon (Rock’N Eat)
. 05/06/2020 au Comendatio Music Fest (Portugal)
 
Mobius par Thierry Bouriat.
Les photographies de Mobius en concert sont de Thierry Bouriat Photography. Nous le remercions pour ses conseils et son aimable autorisation.
Retrouvez-le ici :

https://www.instagram.com/thierry_bouriat/
et là :

https://www.facebook.com/Clicphotographie/

Chronique d'album : UNITED GUITARS, Vol. 1 (Instrumental - 2019)

Le 01/02/2020

Groupe : United Guitars
Album : Vol. 1 (2019)
Genre : Instrumental
Origine : France
 
  Ils se sont mis à vingt-quatre pour faire un album, 
  On s'est mis à deux pour faire une chronique.    

Le Groupe :
United Guitars est un projet initié par Ludovic Egraz, rédacteur en chef du magazine Guitare Xtreme.
United guitars1
Il réunit vingt-trois guitaristes de renom (pour ne citer qu’eux : Norbert Krief, Axel Bauer, Gus G, Fred Chapelier) sur quinze compositions.
Un concert réunissant presque tous les intervenants de l’album se tiendra à L'Européen, Paris XVIIème, le 02/02/2020. Une convention (conférences, masterclasses) y siègera dès le 01/02/2020.

 

L’Album :
Ludovic Egraz souhaitait un album de compositions plutôt qu’un opus démonstratif. Il souligne dans https://www.unitedrocknations.com :
“Tout le monde avait carte blanche. J’ai tellement encouragé les gens à se lâcher que l’album est devenu un double, parce qu’on a explosé les durées. On s’est retrouvés avec des morceaux entre six et dix minutes.
Ludovic Egraz s’est évertué à employer certains musiciens à contre-emploi, tels Judge Fredd sur le planant Rainy Day in Brooklyn.
Porteur du projet, Ludovic Egraz en est également acteur : il est le vingt-quatrième guitariste de l’album (Melody for Beggars, Back to Earth)
Ce casting royal s’est entouré d’une section rythmique à sa mesure : Yann Coste (No One Is Innoncent) et Morgan Berthet ( MYRATH ) se sont relayés à la batterie, François C. Delacoudre a tenu la basse.

 

Les Critiques :

 

L’Avis de Dam’Aël :
Il tenait, ce sacré Ludovic Egraz, à remettre en avant son instrument favori, cette maîtresse qui ne le quitte jamais et qui obéit à tout... sous l’agilité de ses doigts. Promesse tenue, prouesse réussie et pari gagné ! Il s’agit bel et bien d’un superbe album de composition instrumentale dans lequel, bien évidemment les guitares sont les maîtresses de la scène, mais l’équilibre est tel que tous les instruments sont bien présents et tout autant mis en valeur. Et le résultat obtenu est une véritable composition parfaitement bien réalisée tant dans le jeu des musiciens que dans la production finale du joli bijou que United Guitars nous a taillé : un magnifique joyau qu’il n’est nul besoin de retailler. Un album de haute voltige où les paroles sont muettes et tant mieux, tant la virtuosité et la sensibilité qui s’expriment au travers de chacun des jeux sont Ô combien suffisantes pour ravir tout autant les passionnés de la six ou douze cordes que les non aficionado en la matière. Nous avons là une excellente brochette de virtuoses pour la grande majorité français (à l’exception de Gus G et Rick Graham) qui, de façon collégiale, nous ont concocté une galette de pur plaisir, car la recette a été de varier les styles : mélodie (Vaisseau Amiral avec Axel Bauer et Norbert Krief), métal (Melody for Beggars avec Ludovic Egraz), heavy (US vs Them ou As Years Go By ou Exogen bien puissant et où la batterie de Yann Coste déchire), bluesy (In Stages qui rappelle étrangement Gary Moore ou David Gilmour ou Rainy Day in Brooklyn), jazzy ( Symbole) et même bossa (Boulevard des Anonistes)...
Alors juste un simple et unique conseil, pour tout ceux qui se trouvent sur Paris, courrez vite acheter votre billet pour ce “week-end-concert” de United guitars. Vous allez y passer des moments mémorables et vos esgourdes vous remercieront de leur permettre de rentrer dans ce pavillon guitaristique.

 

L’Avis d’Ahasverus :
Un peu à l’instar de Nicolas Foucaud et de son album Sapiens (2019) qui proposait au gratin des chanteurs français un projet de Rock acoustique, Ludovic Egraz a eu, avec United Guitars, l’idée de génie qu’il nous fallait et le petit carnet d’adresses qui va avec.
Qui mieux qu’un rédac’ chef de magazine de guitare pouvait mener
United à bien ? Il offre aux six-cordistes français + guests l’hommage et la tribune qu’ils méritent ! L’album passionnera les zicos et les techniciens, mais sa diversité, sa musicalité et la qualité de ses compos, le rendent compatible à tout amateur de Rock et de Metal, même à ceux que l’instrumental a tendance à faire fuir tant tout cela tient de l’excellence.

 

Les Infos Utiles :

 

Chronique d’album : HUIS (Prog’) - Abandoned (07/05/2019)

Le 24/01/2020

Groupe : Huis
Album : Abandoned (2019)
Genre : Rock Progressif
Origine : Montreal

 

Le Groupe :
Huis est une formation de Rock Progressif québecoise formée en 2009 par Pascal Lapierre et Michel Joncas.
Elle se compose aujourd’hui de Sylvain Descoteaux (chant), William Régnier (batterie), Michel St-Père (guitare), Johnny Maz (claviers) et du fondateur Michel Joncas (basse).
En 2013, Michel St-Pere, rejoint le groupe à la guitare.
L’ensemble des musiciens participe au songwriting.
En 2014, les Montréalais sortent un premier album, “Despite Guardian Angels”. “Neither in Heaven” suit en 2016.
En 2019 le quintette présente son troisième opus...

“ABANDONNED”

HUIS - Abandonned (2019)
Parlons maintenant de ...

 

L’Album :
  • Abandonned est un neuf titres qui couvre plus de soixante-douze minutes.
  • Pour le mener à bien, le groupe s’est adjoint les services de quelques musiciens additionnels :
    . Jean Pageau, qui officie - comme Michel St-Père - au sein de Mystery, pose les notes de sa flute sur l’ensemble des compositions.
    . Gabby Vessoni du groupe Fleesh, prête sa voix sur Abandonned, en ouverture de l’album,
    . Serge Locat, qui officiait dans l’inoubliable Harmonium, est au piano sur We Are Not Alone, huitième piste,
    . C’est enfin la première participation “vinylique” d’Eloïse Joncas qui chante sur l’introduction de Oude Kerk III, dernier morceau de l'album.
  • Abandoned a été mixé par Michel St-Pere au Studio Illusion 4. Il est masterisé par Richard Addison au Trillium Sound de Saint-Hippolyte.

Intéressons-nous un peu à ce qu’on écrit...

 

Les Critiques :

 Il reste à vous donner...

 

Notre Avis :
Pas besoin d’être un accro du Prog’ pour saisir la beauté et la grande harmonie qui se dégagent d’Abandoned. Elles nichent avec délicatesse jusque dans les détails, les choeurs ou les lignes de flute... Huis confirme ainsi le talent de la scène québecoise dans un album somptueux et équilibré. Cet opus est un plaisant voyage qu’il conviendra de ne pas réserver aux seuls dingos de la technique, même si ces derniers y trouveront leur compte.

 

Les Infos Utiles :
Le site de Huis :
https://www.huisband.com/
Huis sur Facebook :

https://www.facebook.com/huisband/
Ecouter Abandoned sur Spotify

https://open.spotify.com/album/0hCbVkuHmzf8m0YQpirZXC#_=_
HUIS est en concert à Gatineau le 28/03/2020. Il sera aussi en Allemagne, à l’ Artrock - Festival Reichenbach en avril.

Chronique d'album : MORTUARY (Thrash Death) The Autophagous Reign (2019)

Le 21/01/2020

Groupe : MORTUARY
Album : The Autophagous Reign (11/2019)
Genre : Thrash Death
Origine : Nancy

 

Le Groupe :
Mortuary est un quintette de Thrash Death fondé à Nancy en 1989 par Jean-Noël Verbecq (basse) et Patrick Germonville (chant).
Un quatre titres, “The Autophagous Reign”, sort en 1994.
Un premier album, ʺHazards of creationʺ, paraît en 1996.
MORTUARY, Nothingless than nothingness (2016)
Suivent ʺEradicateʺ (1998), ʺAgony in redʺ (2003), ʺG.O.D. (Glorify our destroyers)ʺ (2010) et ʺNothingless than nothingnessʺ (2016).
En 2019 Mortuary livre son sixième album, dont je me propose de vous parler...

“The Autophagous Reign”.

 

L’Album :
“The Autophagous Reign” est un onze pistes d’environ quarante six minutes.
Une version Digipack, en édition limitée à cinq cents exemplaires, est agrémentée de trois titres bonus.
L’album est enregistré, mixé et masterisé en Pologne par Hertz Studio (Behemoth, Vader et Decapitated, bien sûr, mais aussi Mariah Carey et les Ramones !).
L'artwork est signé Łukasz Jaszak Design & Photography (Decapitated, Primal Instinct, Vader ou The Vision Bleak. Retrouvez ses travaux ici : https://www.lukaszjaszak.net/albumcovers).
MORITUARY - The Anthropophagous Reign (2019)
Les titres de l’album vont de 1’49 à 7’12.
Du piano et une voix de femme font leur apparition (“Memorial in Vivon”).
Le chant est en Anglais (majoritairement) ou en Français (Monuments, Recycled, Cheptel).
L’album est soutenu par un clip : Delete/Replace
 
Nous n’avons pas (encore) écouté l’édition limitée de cet album.
Faisons maintenant un tour sur...

 

Les Critiques :

 

Notre Avis :
Vous l’aurez compris en lisant ces critiques : “The Autophagous Reign” fait l’unanimité et obtient le prix d’excellence de l’année 2019 avec mention Thrash Death. Toutes ses chansons, qu’elles fassent moins de deux ou plus de sept minutes, passent aussi largement la barre qu’un Renaud Lavillenie à l’échauffement dans une salle de compet’. C’est violent, puissant, salement accrocheur et bien arrangé. Les fans de Death ou de Thrash ne pourront que louer la qualité de la marchandise. Pour les autres, si vous ne devez ranger qu’un opus de Thrash Death dans votre CDthèque, pensez à celui-là, il fera l’affaire.
Indispensable, et tout autant inaltérable !

 

Les Infos Utiles :
Mortuary est actuellement en tournée :
. le 21/01/2020 à Toulouse
. le 22/02/2020 à Fréjus - Monster'S Art - WMC
. le 23/01/2020 à Lyon - ROCK N EAT official(by céd & mike)
. le 24/01/2020 à Salem Le Haillan.

Mortuary est sur Facebook (N’oubliez pas de liker !) :
https://www.facebook.com/mortuarynancy/
L’album sur Bandcamp :
https://mortuarynancy.bandcamp.com/album/the-autophagous-reign
L’album sur Spotify :
https://open.spotify.com/album/55bq0hxwImrWuvortCUQMT

Chronique d'album : BLACK RIVER SONS (Southern Rock/Hard Rock) - Poison Stuff (2019)

Le 19/01/2020

Groupe : Black River Sons
Album : Poison Stuff (22/11/2019)
Genre : Southern/Hard Rock
Origine : Lille

 

Le Groupe :
Fondé en 2016, Black River Sons est un quatuor qui officie dans le Rock Southern/Hard Rock.
Ces Nordistes ont partagé l’affiche de groupes tels que UFO, Tygers of Pan Tang ou Laura Cox.
En 2017, on remarquait leur premier EP, un cinq titres nommé “Run Like Hell”, illustré par un clip :
En 2019, Black River Sons enfonçait le clou dans un premier album : Poison Stuff.

 

L’Album :
Poison Stuff est un dix titres de soixante-trois minutes.
Il a été enregistré, mixé et masterisé au Studio C et P, à Sequedin.
L’artwork est signé Patrick Szablowsy et Bob Swann (Poncharello)
BLACK RIVER SONS, Poison Stuff (2019)
Deux titres, Born Again et Charcoal’s Blues, sont réhaussés par les backing vocals d’Estelle Amar (C’est parfaitement exécuté pourtant je n’ai pas noté d’activité musicale revendiquée par l’intéressée).
Jean-Yves Meresse ( Time - Tribute to PINK FLOYD) pose ses claviers sur I Remember.
L’album est soutenu par le clip Charcoal's Blues.
A propos du processus de la composition de l’album, on lisait sur Hard French Metal :
La grande majorité des titres sont composés intégralement par Emeric (excepté deux titres écrits par Baba). Toutes les compos sont pré-maquettées et chacun travaille et optimise ses parties. Pour l’écriture des textes, nous faisons appel à des "sous-traitants" car personne dans le groupe n'a de réels talents d'auteurs. C'est un exercice complexe car Emeric demande un nombre de syllabes et de pieds assez précis parce qu’il écrit les mélodies de chant avant d'avoir les textes ! Ce qui peut parfois être une sacrée contrainte.
(https://www.facebook.com/notes/hard-french-metal/roots-of-black-river-sons/2485977104802613/)

 

Les Critiques :
  • A l’heure où Lynyrd Skynyrd s’apprête à raccrocher les guitares, le groupe nordiste lance avec ce "Poison Stuff" un disque qui peut lui permettre de rivaliser avec la nouvelle génération du genre.
    https://www.musicwaves.fr/
  • Voilà un groupe en pleine possession de ses moyens, non pas confit en dévotion devant le patrimoine sudiste mais bien disposé à s'en servir pour envoyer du bois de façon à ne pas paraître passéiste.
    http://www.metal-integral.com/
  • Sortez les santiags ET les ceintures à clous, Black Rivers Sons va dépoussiérer vos oreilles avec ce premier album assumé, réussi et accrocheur.
    http://culture-extreme.e-monsite.com/
  • Un grain de voix parfait pour ce genre d’exercice, mélodique tout en restant abrasif.”
    Benji - Rock Hard

 

Notre Avis :
Le Rock Sudiste ne tolère pas la médiocrité. Pour venir sur le terrain de jeu de types aussi enfouraillés que les Lynyrd Skynyrd, il faut être inconscient ou disposer de bons arguments.
Dans le cas des Black River Sons, deux atouts majeurs sont dans la manche : un guitariste/chanteur au feeling propre à concurrencer Spike de The Quireboys sur l’intro de
Spill Your Guts ; des duels de guitares à la Tuesday’s Gone (Charchoal’s Blues). Un soupçon d’AC/DC vient parfois se mêler à ce Rock Sudiste comme dans Born Again ou Wheels of Fortune. A l’évidence, les frontières du Southern ne sont plus gardées, et ces Nordistes y ont planté leurs riffs, bien décidés à se produire au-delà du circuit régional dans lequel ils se cantonnaient jusque-là.

 

Les Infos Utiles :
BLACK RIVER SONS est en concert :
. Le 22/02/2020 à Tournai (
La Boule du Centre)
. Le 04/04/2020 à Dunkerque

 

BLACK RIVER SONS sur Facebook :
https://www.facebook.com/blackriversons/
BLACK RIVER SONS est sur Spotify :

https://open.spotify.com/album/4GgezvXhvh16M9RGOSccSE

LADY LIBERTY - L'interview

Le 17/01/2020

Groupe : LADY LBERTY
Genre : Rock 70’s
Origine : Île de France

En 2012, au Big Tree Park de Floride, The Senator, l’un des plus vieux arbres au monde, brûlait lors d’un incendie. Se posait alors la question de son clonage. Devant le tollé qui se soulevait dans la communauté locale, la direction du parc se rendait compte que la plus sage des décisions consistait à protéger les arbres restants plutôt que de chercher à recréer des arbres morts. Un arbre en particulier retenait l'attention. Âgé de deux mille ans, il fut choisi comme nouveau symbole du parc et se vit décerner le nom de "Lady Liberty".
C’est sur la base de cette belle anecdote et du message qu’elle véhicule que trois jeunes musiciens ont choisi le nom de leur groupe pour perpétuer l’esprit de la musique du Rock 70’s.
Voici Lady Liberty.
LADY LIBERTY. De gauche à droite William (basse), Vitha (chant/guitare) et Bruno (batterie).

 

       

Bonjour Lady Liberty. Je vous propose d'abord un petit retour en arrière : premier album acheté ?
Tous :
Bonjour Ahasverus, et bonjour à tous nos lecteurs !
Vitha, (chant) : Le premier album que j'ai acheté a été "Bloodflowers" de The Cure, à l'âge de douze ans. J'écoutais cette K7 en boucle dans une petite chaine portable (avec la stéréo) que j'emmenais partout. Une autre époque .. mais des bons souvenirs !

 

Premier concert ?
Bruno, (batterie) : Pour la plupart d'entre nous, ce n'était pas exactement le style que nous écoutons maintenant mais ça nous a tous marqué car on s'en souvient ! Pour moi, c'était Véronique Samson à huit ans avec mes parents, au Palais des Sports de Paris. Il y avait Patrick Bruel en guest star.

Autodidacte ou cours de musique ?

Vitha : On a tous commencé en autodidacte, en jouant à l'oreille. Bruno et William ont commencé assez jeunes en jouant par dessus des disques de The Doors, Supertramp... De mon côté, je me rappelle du Live "A Night in London" de Mark Knopfler avec lequel j'ai commencé à la guitare, en jouant debout devant ma télé. C'est lui qui m'a donné envie de faire de la musique.
Par la suite, on est tous passés en école de musique pour se perfectionner (SIAM Bordeaux pendant deux ans pour ma part, mais en guitare). Reste le chant, j'ai vraiment commencé il y a cinq ans avec mon ancien groupe Warzaw. J'ai eu l'occasion de prendre quelques cours avec Butcho Vukovic (Watcha) il y a quelques années, qui m'ont donné de bonnes bases, le reste est autodidacte.

 

Quelles sont vos influences et qu'est-ce qui vous amène au style de Lady Liberty ?
Vitha :
J'ai toujours eu une attirance pour la musique instrumentale. J'ai commencé la guitare avec Mark Knopfler, puis au travers des cours j'ai abordé le Néoclassique (Jason Becker, Malmsteen, Paul Gilbert). Dans un autre style, les musiques de film d'Hanz Zimmer et John Williams ont également été des sources d'inspiration fortes. Maintenant, j'écoute beaucoup de rock classique (Aerosmith, Joe Walsh, Bonamassa) et un peu de Soul-Pop (Stevie Wonder, Marvin Gaye, Prince).
William  : Je rejoins Vitha pour la partie rock classique, c'est vraiment la base sur laquelle j'ai commencé assez jeune en jouant de la guitare sur Aerosmith, Steppenwolf, Mountain. Plus tard, j'ai également découvert les géants du Hard-Rock comme Guns N' Roses, AC/DC, Van Halen qui m'ont vraiment marqué... jusqu'au côté "flashy" du Glam-Metal des 80’s ! Maintenant, j'écoute aussi beaucoup de Funk & Soul dont des classiques comme Earth, Wind & Fire, Rick James, George Duke. J’apprécie la musique festive en général, et pour moi ce sont deux univers proches.
Bruno : Quant à moi c’est principalement le Rock Progressif (Yes, Genesis, Rush, Pink Floyd), c'est avec ça que j'ai grandi et c'est ce qui m'a donné envie de jouer de la batterie. Aujourd'hui, je me suis également diversifié avec du Jazz Rock (Steely Dan), mais aussi des artistes plus "pop" comme John Mayer ou Coldplay. Dans ces derniers, c'est le côté universel qui me plait, j'aime quand la musique rassemble.
William : Je dirais que nos influences représentent plutôt bien la façon dont on compose ou l'on crée ensemble. Vitha est très impliqué dans la recherche d'univers musicaux et d'idées en général. Bruno et moi nous impliquons plutôt dans la partie instrumentale, et l'efficacité des morceaux.

Votre parcours avant Lady Liberty ?

Vitha : Avant Lady Liberty j'ai eu principalement un groupe, il s'appelait Warsaw. J'ai commencé avec eux dans ma ville d'origine à Lourdes, puis je suis monté sur Paris pour les perspectives musicales. Alors que je venais d'arriver, j'ai eu l'opportunité d'enregistrer deux albums avec AC22 et Jean Lou K, ex-batteur de Shakin Street. C'est parallèlement à cette expérience que j'ai rencontré Bruno et William en décembre 2017.
Bruno : Trois groupes pour moi, dont Dream Factory (Prog Pop), Inner Chaos (Metal) et Pariadelux (Rock).
William : J'ai eu l'occasion de jouer pas mal de reprises Rock avec des groupes comme Showtime Hard-Rock Tribute (Hard-Rock), mais aussi des morceaux originaux avec Laura Cox (Blues Rock), Telegraph (Pop Rock) , Rednekk Rampage (hard-rock) ou HELLECTROKUTERS (hard-rock). Bien que la reprise soit vraiment une sorte de défouloir pour moi, j'aime également l'aspect composition de la musique ! C'est en cherchant quelque chose de nouveau que j'ai rencontré Bruno et Vitha.

 

D'où proviennent les huit compositions de l'album ?
William : C'est Vitha qui a posé la direction musicale. Toutes les chansons ont été composées pour l'album, en sept à huit mois environ, depuis la recherche d'idées jusqu'aux morceaux finaux composés en live. Au total, nous avions alors douze morceaux. On a décidé d'en laisser quelques-uns de coté pour n'en garder que huit pour vraiment se concentrer sur l'essentiel. On voulait que l'album soit efficace !

 

Le futur de Lady Liberty ?
Vitha :
Notre but proche est vraiment de se faire connaitre, et cela va passer par des dates de concert ! Parallèlement, nous allons également sortir notre premier clip en ce début d'année. Le côté création n'est pas en reste, on garde également un œil sur notre prochain album à moyen terme qui est en cours d'écriture.

 

Deux albums pour un coin perdu où vous passeriez quelques mois ?
Bruno : Tout dépend du coin, et ce qu'on veut y faire ! On est pas vraiment d'accord sur ce dernier point. Si c'est pour faire la fête, on choisirait à l'unanimité Michael Jackson - “Off the Wall”. Si on était seuls et isolés, alors Vitha s'orienterait vers un album triste-héroique comme la BO de Batman Begins. Bruno et William prendraient respectivement Radiohead - “OK Computer”" et Aerosmith - “Rocks”, deux valeurs sûres.

Vos bonnes résolutions pour 2020 ?
Vitha : Faire des dates et rencontrer notre public, tout en continuant à se faire plaisir en créant de nouveaux morceaux.

Merci Lady Liberty d'avoir répondu à mes questions.
William : Merci de nous avoir soutenu depuis le début ! Pour nos lecteurs qui souhaiteraient écouter l'album, celui-ci est disponible sur les plateformes de streaming via ce lien : https://bit.ly/2LwMoec. À bientôt !
       
Liens Utiles :
Lady Liberty sur Facebook :

https://open.spotify.com/album/3eFSHt3mW7AsWAHEFL8qNc
Si vous aimez, n’oubliez pas de liker :

https://www.facebook.com/LadyLibertyBand/