QUINTANA DEAD BLUES EXPERIENCE, One Of Us (sortie le 16/09/2022 - chronique)
QUINTANA DEAD BLUES EXPERIENCE, One Of Us (sortie le 16/09/2022 - chronique)
Le 28/09/2022
Plus soigné, mieux produit, « One Of Us » est l'album idéal pour faire découvrir Quintana aux néophytes, tandis que les fans de la première heure continueront à grimper plus haut sur leur rideau.
Le revoici l'ami Piero. Non, pas celui au clair de la lune, celui du Quintana Dead Blues Experience, une formule solo qu'il a fini par adopter quand il s'est retrouvé tout seul — « Tout seul comme un con », me disait-il — avec sa basse, après avoir expérimenté des quatuors, des trios, des duos... On n'est jamais si bien servis que par soi-même, a-t-il pensé. Et par sa guitare, qu'il a dû apprendre apprivoiser.
C'est qu'il en a de l'expérience, le père Quintana ! Il a usé son cuir et gratté ses cordes un peu partout depuis 1991 ! En Espagne, en France, en première partie de Johnny Hallyday... Mais il a du jus, Piero, toujours ! Et la classe ! C'est important l'image, dans le rock. Et ce ce côté là, il est plutôt bien servi par Jessica Calvo qui le suit, album après album, concert après concert, de photo en photo.
Depuis 2018, avec son Quintana Dead Blues Experience (un clin d'oeil aux noms de groupes à rallonge qu'il affectionne, comme le Jon Spencer Blues Explosion), il nous a habitué à un son cru, qui colle au plus près du live ; la scène c'est son but ultime.
Cette fois, Piero a choisi de prendre son temps, de fignoler le détail, d'ajouter une trompette ici, une batterie là... Pour faire le meilleur disque possible... C'est « One Of Us ».
La différence saute aux oreilles, je l'ai sentie dès l'entame, avant même d'éplucher les interviews de Piero pour me documenter un peu ; les familiers du Quint la sentiront aussi, cette différence.
Et ce soin particulier qu'il met à nous rendre l'écoute la plus plaisante possible n'enlève rien au côté rentre-dedans du rock qu'il pratique. Au contraire, Piero nous percute dès « Jesus (My Queen) », le premier morceau un peu dissonant. Les arrangements du second sont parfaits, très finement indus/électro, et ça reste toujours extrêmement punchy.
Le son est léché, maintenant que Piero se permet (« So Hard To Say »). « On a privilégié le côté production pour que ça sonne bien, pour que les morceaux soient au top. Après, sur scène, je me débrouille ! » m'explique-t-il.
Côté visuel aussi il nous gâte. Le troisième morceau de l'album, « Crazy », avec son riff à la Hendrix, a été dévoilé dans un clip animé très bien fichu.
Le quatrième titre (« I Wish That You’D Never Been There ») se pose le temps d'un riff de blues très pur, avant de prendre de l'ampleur sur fond de sonorités inattendues pour s'épurer encore dans un très beau rendu.
Après cette jolie pause, nouveau coup d'épaule. « I'm Here », affirme Piero. On avait remarqué !
Ainsi Piero alterne-t-il des titres très dynamiques avec des accalmies somptueuses (« Now I Choose ») comme un coucher de soleil sur un ciel d'orage. Avec ce son plus soigné qu'à son habitude et ses effets qui améliorent le plaisir de l'écoute, Quintana ose et surprend. Il n'est plus retenu par l'idée de coller à la scène. Ce faisant, il défonce tout, débridé dans l'énergie, dans l'émotion.
Agrandissant son terrain de jeu, Quintana va vers l'inattendu, servi par une belle voix en pleine maturité qui se permet d'aller chahuter les aigus (« Now I Choose »). Il fait de « One Of Us » un album saisissant, peut-être le meilleur de cette période QDBE, en tous cas l'album idéal pour faire découvrir l'artiste aux néophytes, tandis que les fans de la première heure continueront à grimper plus haut sur leur rideau.
Le Quintana nouveau est disponible sur toutes vos plateformes en streaming et en version digitale : https://kuronekomedia.lnk.to/OneOfUs
Pour la version physique, elle est accessible à la fin des concerts ou par correspondance en écrivant a pieroquintana@hotmail.fr.
Quintana Dead Blues Experience sera en concert :
le 17/11/2022 à Grenoble (Ampérage)
le 14/01/2023 à Paris (Olympic Café)
Tracklist :
01 Jesus (My Queen)
02 So Hard To Say
03 Crazy
04 I Wish That You’D Never Been There
05 I’m Here
06 Now I Choose
07 Go Ahead !
08 Are You Ready ?
09 Kill Me
10 Don’t Be So Sad
Discographie :
Quintana Dead Blues eXperience
2018 – Older
2021 – 4 Lost Songs
2022 – One Of Us
Quintana
2012 – El Mayor Enemigo
2014 – De Novo
2016 – 69
2017 – Best of Hell Again
Liga Quintana
2003 – Sobreático
2005 – Acustronica
2008 – Fiasco total
2010 – Primer asalto
Johnny Montreuil impose ses rouflaquettes et sa caravane sur une parcelle de terrain du rock français sur laquelle sont passés Les Negresses Vertes et Mano Negra. On n'est pas prêt de le déloger ! Par Ahasverus Johnny Montreuil c'est d'abord Benoît Dantec, éducateur spécialisé auprès d’enfants déscolarisés, rugbyman (niveau fédéral 2). C'est à vingt-cinq ans que ce Clamartois d'origine (il a poussé non loin du Tapis Vert) décide de se consacrer pleinement à la musique et devient Montreuillois par hasard. Il l'explique au journal Le Parisien :
« J'ai débarqué ici avec mon premier groupe, au hasard d'une colocation, et je m'y suis senti tout de suite à l'aise, beaucoup plus qu'à Paris. Les musiciens, les studios, les petits bars kabyles : ça fourmille. »
Benoît fait ses premières avec Les Princes Chameaux. Puis le nom de Johnny Montreuil jaillit, éclate, comme un blague ringarde. Il confie à Skriber :
« J’étais rue de Paris à Montreuil. Les Princes Chameaux battaient un peu de l’aile. Je me suis mis à adapter en français certains des morceaux de Johnny Cash qui me plaisaient beaucoup, pour vraiment creuser le sens de ses chansons. Je voulais aussi les remettre au goût du jour, sortir de la country made in Kentucky, pour faire ces adaptations à la sauce montreuilloise, bien banlieusarde. D’où Johnny Montreuil. »
Un blaze d'Apache qui se marie bien avec le surnom d'Emilio Castiello, alias Geronimo (violon, mandoline), rencontré rue de Bagnolet, à Montreuil bien sûr. Le duo recrute Tatou (Jacques Navaux) pour la batterie et enregistre un cinq pistes en 2012. Johnny Montreuil est né. Restait à graver son aventure discographique.
« Narvalo City Rockerz » (2015)
Une aventure qui s'ouvre au son d'un rockabilly percutant (« Avec Mes Dents ») tandis que Ronan Drougard (guitare électrique) et Kik Liard (harmonica) étoffent désormais la formation.
Sous les saillies d'une guitare distordue, de l'harmonica, du violon, « Narvalo City Rockerz » propose un son immédiatement original. Vintage et western (« Riton »), typé 50's/60's, il offre pourtant des points saillants de modernité au milieu d'un brassage foutraque à la Mano Negra. Coté lyrics, Johnny Montreuil regarde le pavé, usant volontiers d'un argot de banlieue. Vibrant comme un Jonasz (« J'Suis Le Vent », « Oh Liège »), il se fait crooner pour Gigi Pantin (« Bois de l'Eau »), évoque ses souvenirs d'Algérie avec Rachid Taha (« L'Amour Au Balcon ») et compose au final un album de rockabilly manouche détonant qui ne choisira pas entre le rêve américain (« Le Coeur Qui Saigne ») et les Balkans (« That's Allright Mercedes »), pareillement imprégné par la musique tzigane de ses voisins de terrain vague et par le rock de Presley, de Chuck Berry, de Johnny Cash.
« Narvalos Forever » (2019) « Chiner la Feraille » ouvre ce second album en mode vintage, faussement rétro avec sa contrebasse, son harmonica et ses choeurs cajuns. Country, folk, rock, americana, western (« So Long Taulard »), le Johnny Cash du 9-3 enfonce le clou des 50's en déroulant un road-trip savoureux.
Exit les influences manouches, Géronimo et son violon s’en sont allés, et Steven Goron remplace désormais Tatou à la batterie. Ce line-up resserré se retrouve autour d'influences américaines qui courent des années 1920 aux années 1950, se passant le témoin du blues au rock N' roll (« Pourvu qu'ça Glisse »). Les rythmiques se font aussi simples et efficaces que celles du Man In Black (« C'est des Morts », « Avant Gangster »). Textuellement, le fils de syndicaliste n'a pas oublié ses préoccupations sociales : il porte la liberté sinon en étendard, au moins en bandoulière.
Pensé pendant la pandémie à laquelle se réfère le titre « 5 Minutes », « Zanzibar » s'ouvre sur une chevauchée instrumentale à la Enio Morricone (« Ciao Narvalo »). Elle annonce l'arrivée en ville de Johnny Montreuil et sa bande. Brassant le folk, le blues, le rock, et l'americana, ce troisième long format reste ouvert aux musiques du monde et se pare des couleurs de l'Afrique lors d'un blues avec Fixi, Guimba Kouyaté, David Chalumeau et Diane Renée Rodríguez (« Les Goémons »). Il flirte aussi le temps d'un calypso avec Rosemary Standley, avec qui Johnny Montreuil partage un appétit pour Johnny Cash (« Vers les Îles »). La chanson française n'est pas oubliée puisque c'est bien à Renaud que les « Visions de Manu » rendent hommage. Tantôt vrombissant (« Ses Amours », « Zanzibar ») tantôt mélancolique (« I Heard That (Lonesome Whistle) »), « Zanzibar » impose les rouflaquettes et la caravane de Johnny Montreuil sur une parcelle de terrain du rock français sur laquelle sont passés Les Negresses Vertes et Mano Negra. On n'est pas prêt de le déloger !
Un véritable travail de recherche dans les textes sur fond de Heavy traditionnel.
Par Dam'Aël
Si la formation est passée par divers patronymes au cours de ses premières années d'existence notamment Son of a Bitch, celle qui a donné et gardé son nom depuis 46 ans n'a pas dérogé à son Hard/Heavy identifiable dès les premières touches musicales. Et si leur nom aurait pu faire penser aux novices de l'époque qu'il s'agissait d'un groupe d'origine allemande, il n'en était rien.
Un peu d'histoire en un raccourci très réduit : Les Saxons étaient un ancien peuple germanique qui vivait au nord-ouest de l'Allemagne actuelle. Vers 450, certains d'entre eux envahirent l'Angleterre du sud-est (Essex), du sud (Sussex) et de l'ouest (Wessex). Non rien avoir avoir avec un quelconque programme jouissif (je vous ai vus venir). Dès lors, c'est la raison pour laquelle les habitants de l'Angleterre ont été appelés les Anglo-Saxons.
Le groupe est alors devenu l'un des groupes de Metal considéré comme l'un des piliers de la NEW WAVE OF BRITISH HEAVY METAL (NWOBHM), au côté de légendes telles que IRON MAIDEN, DEF LEPPARD, WHITESNAKE, TYGERS OF THE PAN TANG (qui sera présent au South Troopers le 16 novembre prochain - Les-Pennes-Mirabeau - Jas Rod - France), VENOM, GIRLSCHOOL, pour ne citer qu'eux et surtout sans oublier DIAMOND HEAD puisque BRIAN TADLER (fondateur de Diamond Head) remplace dorénavant PAUL QUINN (co-fondateur de SAXON en 1975) épuisé par de longues années de tournées incessantes à travers le monde entier.
“Après avoir longuement réfléchi, notre grand ami et compagnon de bataille Paul Quinn a décidé de se retirer des tournées avec Saxon. Après de nombreuses années sur la route, avec le stress et la fatigue qui accompagnent les longues tournées, Paul ne veut pas que ses performances en pâtissent et qu’il déçoive ses compagnons de groupe et ses fans. Paul continuera d'enregistrer avec le groupe et il est possible qu'il participe à certains shows spéciaux à l'avenir.” (Biff Byford)
La formation se constitue dorénavant de l'indétrônable Biff BYFORD au chant devenant le seul membre d'origine et fondateur de SAXON, Nigel Glockler à la batterie, Doug Scarratt et Brian Tatler aux guitares ainsi que de Nibbs Carter à la basse. Le choix de Brian revient à Biff qui avait en tête et en toute première intention fait ce choix respectant sa volonté d'intégrer un bipède talentueux ayant foulé les années et ses scènes 80 de ses propres pieds. Bryan répondait à ses critères. Je tiens cette information d'une interview donnée par Biff et Brian eux-mêmes. J'ai par contre, pu lire par ailleurs que Biff " avait aussi pensé à Phil Campbell, ex-Motörhead, pour jouer de la six-cordes"...
Line-up :
Peter "Biff" Byford – chant
Nigel Glockler – batterie
Doug Scarratt – guitare
Brian Tatler – guitare
Nibbs Carter – basse
(Paul Quinn ex-membre mais toujours considéré plus ou moins comme faisant partie de la formation)
Membres précédents :
Paul Quinn - Guitare
Jörg Michael - Batterie et percussions
Fritz Randow - Batterie et percussions
Graham Oliver - Guitare
Paul Johnson Basse
Steve Dawson - Basse
Nigel Durham - Batterie
Pete Gill - Batterie
On rappelle que Biff Byford adore l'Histoire et s'en nourrit principalement par de nombreuses lectures. Il y puise l'inspiration et la nature de ses textes, à l'instar de Maiden, sur nombre de titres. Les paroles y sont sérieuses et respectueuses, rendant justice à cette Histoire, en tentant au maximum d'y intégrer les rimes pour flirter avec une certaine poésie.
« J’ai passé le plus clair de ma vie à lire à propos de l’histoire. Elle est partout. Même si tu ne réalises pas que quelque chose fait partie de l’histoire, c’est le cas. » (Biff)
Les fans de Heavy et plus particulièrement ceux de SAXON connaissent la longue et prolifique discographie des Anglais et leur capacité à rester fidèle à une certaine marque de fabrique : assez peu de crossover, d'aventures dans l'expérimentation ou d'explorations dans la folie créative déjantée et rocambolesque ; non une patte assez habituelle d'un Heavy traditionnel qui ravit les incompressibles et indétrônables amateurs du genre 80's Old School juste supportant une certaine modération temporelle avec des productions qui savent évoluer tendrement avec son temps. Quand vous aimez la madeleine, peu de chance de vouloir la voir revisiter en mode 3.0.
Et le temps ils peuvent en parler! Près d'une demi-décennie à façonner leur musique.
Le temps, le temps
Le temps et rien d'autre
Le tien, le mien
Celui qu'on veut nôtre.
Près d'une demi-décennie à façonner leur musique, en effet avec des heures de gloires et des classements enviés. En bref :
Saxon avait huit albums dans le Top 40 britannique dans les années 1980, dont quatre albums dans le Top 10 britannique et deux albums dans le Top 5 :
"Wheels of Steel"- 1980 - s'est classé n°5 au Royaume-Uni pendant six mois
"Denim and Leather" - 1981 - dont la chanson titre est considérée comme un hymne métal, que "Princess of the Night", "Never Surrender" et "And the Bands Played On", prennent place dans le Top 20 britannique.
l'album live "The Eagle Has Landed" de 1982 se classe n°5 au Royaume-Uni, avec une prestation au festival Monsters Of Rock en 1982, devenant ainsi le premier groupe à y apparaître deux fois.
"Power & the Glory" de 1983 est devenu l'album le plus vendu du groupe dans le monde à ce jour avec la pochette de l'album du réalisateur hollywoodien Ridley Scott.
Et c'est sans compter les nombreux singles dans le UK Singles Chart et un succès manifeste dans toute l'Europe ainsi qu'aux États-Unis et même au Japon. Saxon et a vendu plus de treize millions d'albums dans le monde pendant ces années glorieuses 80's.
Ils l'ont exploité le temps mais le temps ne les pas exploités au point de les plaquer au sol et de les terrasser. Non SAXON n'est pas mort!!! . Et cette nouvelle galette en est la preuve vivante. Dix titres sont proposés sur Hell, Fire And Damnation sorti le 10 janvier dernier sur Silver Lining Musicpour environ 45 minutes d'écoute
L'ALBUM
Liste des titres :
1. The Prophecy
2. Hell, Fire And Damnation
3. Madame Guillotine
4. Fire And Steel
5. There’s Something In Roswell
6. Kubla Khan And The Merchant Of Venice
7. Pirates Of The Airwaves
8. 1066
9. Witches Of Salem
10. Super Charger
The Prophecy attaque direct en mode très cinématographique sur une voix sépulcrale terrifiante, grave et caverneuse, grognée par l'acteur Brian Blessed ouvrant sur le titre éponyme de l'album Hell, Fire And Damnation qui dès lors prend toute sa dimension et annonce la couleur de l'album ; une véritable palette Heavy fringante, puissante, légitime et certainement pas décevante.
Heavy tu dis, Heavy on vit ! J'avance sans trop prendre de risques que le refrain de ce titre éponyme sera repris haut et fort bras tendu vers le ciel et reconnaissance tournée vers le quintet de ce moment magnifié en live ! Et on ne rate pas cette magnifique envolée finale qui signe l'empreinte de ces années maîtresses. A savoir que la chanson est née d'un riff de Brian largement inclus dans la conception de ce nouvel album et sublimée de surcroît par le travail de production de l’ingénieur du son ANDY SNEAP, avec cet écho adroitement placé sur HELL, HELL. Ce titre fait référence à une injure "Hell, fire, and damnation, what’s tha’ been doing now?!" que proclamait le père de Biff "quand petit, je faisais n’importe quoi ou que j’écrivais des trucs sur la table de la cuisine". Un titre à la fois speed et aux variations bien sélectionnées.
Madame Guillotine reprend l'histoire de l'exécution de Marie-Antoinette pendant la Révolution française sur un instrumental à la fois accrocheur et mélodique. L'introduction s'ouvre sur des lignes de basse bien saisies et des guitares aigues et intenses, une formule qui fait un bien fou à nos oreilles. En mode plus mid-tempo, la voix de Biff se veut légèrement rauque et mélodieuse tout en poussant une puissance parfaitement maîtrisée. Très rythmé, ce titre est fédérateur et s'ouvre à chanter tous en chœur.
"Fire and Steel" bien plus brutal et très rapide à l'effet ravageur mettra le feu dans le pit. Le solo produit légèrement en écho et discrètement en retrait pour lui donner de la profondeur est particulièrement excellent. Brian a avoué à la presse, avoir dû travailler certains passages très rapides pour lui. Travail accompli! Il s'agit de l'un de mes titres coup de cœur de cet album.
Evocateur d'un tableau électrique qui grille, c'est sur des notes électro que s'invite sur la piste 5 "There’s Something In Roswell" dont le songwriting est toujours aussi mélodique malgré la voix rageuse de Biff qui tient parfaitement ses notes les plus hautes. Non Mr Byford n'a pas perdu de sa superbe et garde le coffre nécessaire pour donner l'explosion suffisante à des titres rapides, puissant voire violents (avec modération). Personnellement, je me vois hurler au volant de ma voiture le "Roswell" entêtant et surtout addictif de ses paroles .
A l'instar de "Fire and Steel", "Kubla Khan And The Merchant Of Venice" rejoint la horde du Speeding Metal, sur la voie de la rapidité et de l'énergie bien loin d'évoquer le côté soyeux de l'Histoire notamment celle de la Silk Road, loin d'être tendre et très calme... Ce mur de guitares puissantes et gigantesques érige l'édifice des deux six-cordistes et traduit l'alchimie qui s'est opérée entre eux depuis ces quelques mois à travailler ensemble. Episode plus moderne qui ravive quelques bons et excitants souvenirs de l'adolescence de beaucoup, c'est celui des radios pirates non soumises à la juridiction anglaise et qui ont fait naître pléthore de passions et générer une salve conséquente de futurs musiciens.
"Pirates Of The Airwaves" s'introduit sur les ondes avec des paroles brouillées et le hurlement de Brian Blessed "Saxon's Alive" (à 5 secondes) et presque inaudibles que les riffs de guitare viennent supplanter avec élégance. Et oui, vous allez danser devant votre transistor d'époque! Et sans devoir vous cacher sous la couette afin d'éviter l'interdit parental.
Ça pète et ça claque fort sur "1066", avec des riffs de guitare qui dégomme en rafales la piste 8 traitant de la Bataille d'Hastings, événement décisif de la conquête de l'Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, contre les forces armées d'Harold Godwinson, le dernier roi anglo-saxon.
Duo ou duel guitaristique, à vous de voir cependant Biff, lui, ne baisse pas la garde et s'attaque avec puissance sur "Witches Of Salem" au sujet dramatique du procès et de l'exécution d'un certain nombre de personnes en Amérique du Nord fin du XVII ème siècle, des femmes principalement (mais aussi quelques hommes) accusées de sorcellerie.
L'album se clôture avec une pile électrique "Super Charger" qui envoie watts, énergie, vocaux costauds qui casseraient toute torpeur et headbanging ravageurs qui vont fracturer quelques vertèbres et mettre à mal nombre de cervicales. Encore un coup de cœur parmi les 10 pistes de cet excellent album fidèle à l'empreinte de Saxon et à sa vision du Heavy traditionnel.
Notre avis :
Hell Fire And Damnation met en avant un SAXON possédé ! Possédé d'énergie, toujours aussi investi par son art qu'il valide encore royalement à près de cinquante ans de compositions, à coup d'une cinquantaine de productions studio, Live et compilations confondues. Saxon's alive! Evidemment ! Le changement de guitariste n'est pas venu affecter l'équilibre des Anglais, bien au contraire ; le duo Doug/Tatler fonctionne à merveille dans une alchimie qui pourrait en faire rougir plus d'un. Rempli d'inspiration, de puissance, avec étonnamment de la poésie en rimes, des sujets historiques plus ou moins connus par nombre d'entre nous, cette galette n'est absolument pas la énième production qu'il faille sortir pour de mauvaises raisons ou d'aspect égotique. Elle révèle un véritable travail de recherche dans les textes sur fond de Heavy traditionnel façonné depuis toujours par les Anglais qui s'enorgueillit de déposer leur marque de fabrique sans vraiment déroger à leur cahier des charges depuis 1975.
La production, le mixage et le mastering sont réalisés par Andy SNEAP (Judas Priest, Exodus, Accept and Priest guitarist)avec un parfait équilibre pour saisir chaque instrument, chaque note vocale avec clarté et une certaine modernité, sans désintégrer l'approche old school de l'instrumental. Une galette comme je les aime, sans compression dévastatrice.
L'artwork a été réalisé par Peter SALLAI et un certain nombre de versions sont à notre disposition pour satisfaire toutes les envies y compris celles des collectionneurs invétérés à savoir CD, Vinyles, Cassettes et en Digitale.