Groupe : Wax Mekanix
Album : Mobocracy (EP - 20/11/2020 - Electric Talon Records)
Genre : Big Rock / Hard Rock
Origine : USA
On aime : L'inventivité, le son, les choeurs, les arrangements
Par Ahasverus
Waxim “Wax” Ulysses Mekanix est un musicien multi-instrumentiste américain basé en Pennsylvanie.
Il reconnait pour influences Bob Dylan, The Beatles, Neil Young, Brian Wilson, et Queen pour la composition. En tant que performer, il cite plutôt Black Sabbath, Led Zeppelin, Aerosmith, Queen, KISS, AC/DC, et Van Halen.
En novembre 2020, il sort sous le nom de Wax Mekanix un EP six titres d'une durée d'environ vingt-sept minutes...
« MOBOCRACY »
Un hard-rock/big rock d'apparence classique, et pourtant très original, accrocheur, et qui retient toute l'attention par son son et sa diversité tout à fait savoureux.
Nous avons eu envie d'en savoir plus sur le personnage, et Wax a bien voulu nous répondre...
"Les six chansons qui constituent Mobocracy sont une famille, à bien des égards."
« En général, je dis trois choses musicalement : tout d'abord, je suis membre fondateur, batteur et auteur-compositeur du quatuor culte américain Nitro. Pendant plus de quarante ans, nous avons sorti de la musique sur plusieurs maisons de disques à travers le monde, focalisés sur un heavy rock agressif influencé par des groupes britanniques, européens et américains des années soixante-dix et quatre-vingt. Certains disaient de Nitro qu'il était l'une des réponses de l'Amérique à la New Wave of British Heavy Metal. Fonctionnant comme une vraie démocratie, Nitro comptait un chanteur, Dana Confer, un guitariste, John Hazel, un bassiste, Brad Gensimore, et moi à la batterie. Bien que marquant une pause pour le moment, Nitro reste intact, et je pense que nous n'avons pas encore fini de faire résonner notre rock unique.
NITRO, "Lethal Dose" (2013)
Ainsi, depuis environ une décennie, comme je ne contribue pas activement à Nitro, j’écris, j'enregistre et je joue sous le nom de Wax Mekanix. En tant que principal auteur-compositeur de Nitro, je compose en permanence, donc de nouvelles chansons s'accumulent. Certaines sont faites sur mesure pour le paysage sonore de Nitro, mais beaucoup d’autres ne sont pas adaptées à ce contexte... Au fur et à mesure que ces chansons s'accumulent, j'en emmène certaines en studio, elles ont une palette plus large que ce qui est de rigueur pour les enregistrements de Nitro. De plus, comparé à la manière démocratique dont les disques Nitro sont faits, les opus de Wax ressemblent à une dictature ! En tant que Wax, je dois veiller à enrôler des musiciens qui apportent des compétences, des talents, des perspectives et des expériences très différentes de celles de Dana, John et Brad. Cela se traduit généralement par des chansons dont le son sonne fort différemment de la façon dont Nitro les aborderait. Au final, j'aime collaborer avec cette grande variété d'amis musicaux qui font des disques qui incluent du rock, de la pop, de l'urbain et même du R&B. Parfois j'agis en tant que co-auteur, tandis que d’autres fois je suis musicien ou chanteur. C'est une activité merveilleuse et joyeuse qui me permet de visiter des registres musicaux que je n'utilise pas habituellement dans Nitro.
Que signifie exactement "Mobocracy", titre de votre nouvel opus ?
Wax Mekanix : Par définition, Mobocracy signifie domination par les masses. Tandis que je cherchais un titre pour l'album, ce mot a vraiment résonné en moi, il me semblait concis et sans équivoque. Cela résumait généralement ce que je ressentais à propos des chansons et de leurs thèmes, et par rapport au fait d'être un Américain en ces temps tumultueux.
"Je suis fan du hasard et de l’improvisation à bien des égards et je trouve que lorsque ces deux-là sont dans la même pièce, les choses finissent généralement par être excitantes."
Vous semblez assez engagé. Quelles sont les thématiques que vous abordez dans l'EP et sur quoi pensez-vous qu'un artiste se doive de réagir ?
Wax Mekanix : J'aime me définir comme un "versant ensoleillé d'une montagne" et quelqu'un de positif. Mes amis, ma famille, seront globalement d'accord sur ce point. J'essaie d'ailleurs généralement de ne pas avoir l'air faché sur les photos. Sincèrement, je trouve que le look "angry" est un peu sur-utilisé, prévisible et évident dans les photos de heavy rock, alors j'essaie de l'éviter autant que possible. Cela dit, être devant un objectif me semble toujours un peu contre-nature, et comme pour beaucoup, être mal à l'aise a tendance à donner des photos moins flatteuses. Mon photographe de référence, Ken Wolfe, travaille toujours avec moi pour essayer de rassembler des photos qui véhiculent visuellement ce que je souhaite réaliser musicalement.
"Mobocracy" est unique dans son processus. J'ai écrit ces chansons de 2015 à 2020, et elles reflétaient l'époque dans laquelle je me trouvais. Ce n'était pas un effort délibéré d'écrire un disque à thème, cela s'est produit de manière organique. Il est de notoriété publique que l’Amérique traversait (et c'est encore le cas) une période de grands bouleversements sociaux et politiques. À mesure que la société américaine évolue, la colère inévitable, la frustration, la polarisation agressive et la discorde générale imprègnent la nation. Comme beaucoup de songwriters, mon approche temporelle vise à laisser les chansons me conduire là où elles veulent aller. Bien qu'ayant un certain savoir-faire dans la musique rock, il me semblait préférable de laisser les thèmes dicter eux-mêmes le son de chaque morceau. Par exemple, « Black »... Cette chanson se devait d'être discrète, exotique, mystérieuse, déconcertante, dérangeante, nerveuse et ornée d'instruments acoustiques. Je me souviens clairement que je savais depuis le début, au moment où je l’écrivais, que ce ne serait pas un morceau hurlant, claquant et tonitruant comme le sont "Blood In My Eyes" ou "Victorious". C'était intéressant de voir comment certaines chansons renforçaient leur position sur l'album tandis que d'autres partaient sur le côté. Les six chansons qui constituent Mobocracy sont une famille, à bien des égards. À la fois ssolidaires et en désaccord l'une avec l'autre, dans un flux et un reflux que je n'avais jamais connu lors de l'écriture d'un disque. Je me sens chanceux d'avoir été prêt et dans une posture qui m'a permis d'accepter, de traiter et de refléter cette inspiration. Je me sentais imprégné par l'instant et également suffisamment bien informé pour prendre une position significative sur le changement tectonique que vivait l'Amérique. Par définition, l'art n'est pas une solution univoque. Bien que ce soit une perspective très personnelle, et probablement propre à chaque artiste, mon opinion est que tout artiste devrait faire tout son possible pour rester fidèle à cette essence qui l'a obligé à être créatif en premier lieu. Cela peut prendre de nombreuses formes et c'est toute la beauté de l'art, à mon avis. Je ne peux parler que pour moi, mais je me vois comme un réceptacle du temps et de l'espace dans lesquels je me trouve, acceptant ces influences et ces informations, et les concrétisant avec les compétences et le savoir-faire que je peux rassembler. Plus précisément, je pense que mon travail musical rend le quotidien extraordinaire au sein d'un contexte rock. Il y a un danger à aller trop loin dans votre propre nombril en réfléchissant au « pourquoi et au comment » de la créativité, et je trouve quant à moi préférable de ne pas me plonger dans toute la philosophie associée. J'essaie de ne pas « le regarder dans les yeux » trop longtemps, parce que trop y penser conduit généralement à de maigres résultats. En fait, je suis fan du hasard et de l’improvisation à bien des égards et je trouve que lorsque ces deux-là sont dans la même pièce, les choses finissent généralement par être excitantes.
L'Amérique peut être pensée comme un phare qui préserve le monde occidental des naufrages. Pendant que je regardais votre clip "Victorious", je pensais aux événements du Capitole...
Wax Mekanix : Je suis Américain et fier de l'être. Mes ancètres sont dans ce pays depuis bien des générations, et je me tiens informé. Je pense avoir le droit de parler avec mon coeur et ma tête à propos de cette société, de sa politique, de son histoire ou de son économie... A mon sens, les Etats-Unis d'Amérique ont toujours eu une responsabilité, tel un bastion des idéaux démocratiques. Nous pouvons - donc nous devrions - montrer l'exemple d'une nation dont les lois sont choisies et votées après une réflexion approfondie. L’idée que les citoyens puissent choisir leur représentation lors d’élections transparentes et équitables est la pierre angulaire de la réalisation de « l’union la plus parfaite » à laquelle aspiraient nos pères fondateurs, et à laquelle tous les Américains patriotiques croient. Les événements du six janvier 2021 ont un double sens à mon avis. La violence a montré que nos institutions démocratiques sont à la fois fragiles et fortes. Fragiles, car certains pensent encore que la violence est un moyen valable de résoudre les désaccords. Fortes, parce que le monde a été témoin que la plus grande des démocraties a été assiégée par ses propres citoyens et a su s'en sortir saine et intacte. La démocratie américaine a traversé des épreuves tout au long de son histoire, et je considère ce test récent comme désordonné, légèrement embarrassant et comme un signal d'alarme, signe que beaucoup de nos compatriotes souffrent grandement pour des raisons sociales, économiques et politiques qui doivent être abordées à court et à long terme. D'un point de vue pragmatique, je suis fier que le monde puisse voir l’Amérique à son meilleur et à son pire, car c’est la réalité de l’évolution des nations. Cela sert à renforcer notre rôle unique en tant que ce bastion que nous devons être. Je pense qu’elle éclaire également les alliés et les ennemis de la démocratie. Écrite avant le six janvier, je voulais que ma chanson « Victorious » présente une dualité similaire. D'abord, je voulais écrire une chanson qui pourrait être prise au premier degré. Je suis fan des chansons qui s'apparentent à des hymnes, et je voulais m'assurer que "Mobocracy" en ait une. Le défi était l'autre côté de cette notion : « Victorious » devait s’accorder avec le thème d'une Amérique en désarroi et chaotique. Sur le terrain, tout footballeur ou penseur politique peut se sentir connecté à une chanson qui lui permet d'avoir un préalable à la victoire. Cela a été parfaitement démontré par des artistes comme Queen, avec « We Are The Champions / We Will Rock You », et bien d'autres. D'un autre côté, j'espérais que ce que j'écrivais serait aussi un peu sardonique. Plus précisément, la vidéo a été conçue pour illustrer l'idée que le pouvoir, lorsqu'il est exercé avec arrogance, insouciance ou myopie, peut sérieusement se fourvoyer. Ce pouvoir peut être politique, militaire, technologique, émotionnel ou spirituel. La vidéo était ma tentative d'offrir un petit test de Rorschach pour les auditeurs et téléspectateurs. Je crois que mon public est réfléchi, intelligent, curieux et aventureux, alors j'espérais qu'il verrait dans ces images bien connues un pouvoir qui a mal tourné et qu'il les interpréteraient par rapport à sa propre vie et à ses expériences. Si j'ai réussi cela, le débat est ouvert.
Quand et dans quelles conditions avez-vous écrit les compositions qui composent "Mobocracy" ?
Wax Mekanix : Typiquement, et à quelques exceptions près, j'écris seul. Plus précisément, j'ai écrit tout "Mobocracy". « Black » a été co-écrit avec Brandon Yeagley et Chris Bishop, du groupe de metal américain Crobot. (Surveillez-les, je vous garantis qu'ils en valent la peine !) « Victorious » a été co-écrit avec mon producteur et ingénieur Maxim ‘Lectriq’ Laskavy. La plupart du temps, je compose sur une guitare acoustique. Parce que cela n'implique aucune technologie qui pourrait éventuellement gêner ou contrecarrer le processus créatif... C’est le chemin le plus direct, qui me permet d’entendre toutes les nuances musicales qui se présentent. Parfois, la musique vient en premier comme source d'inspiration, d'autres fois ce sont les paroles... Habituellement, les sections des chansons sont séparées et j'assemble des parties compatibles, à la manière de Frankenstein, qu'il s'agisse des paroles ou de la musique... J'aime cette approche, elle tend à éviter la monotonie, j'appuie un refrain contre un couplet, ou une section de pont qui a été écrite à un moment différent, dans des circonstances différentes... Les arrangements sont généralement les derniers à venir, après que la chanson ait été « cousue » ensemble et m'ait révélé ce qu'elle voulait être. C’est ce que j’entends par « suivre ». Une fois que je l'ai composé / construit, le travail d'artisan commence. Cela implique d'exécuter la chanson, de l'enregistrer et de la produire en studio avec des amis exceptionnellement talentueux et qualifiés.
Le son sur "Mobocracy" est excellent. D'où sort-il ?
Wax Mekanix : Sans aucun doute possible, l'architecture sonique de "Mobocracy" est le résultat d'un dur labeur et des compétences et du talent de deux amis : Gene ‘Machine’ Freeman et Max ‘Lectriq’ Laskavy. Cette fabuleuse équipe de producteur/ingénieur a fait de "Mobocracy" la meilleure réalisation sonore que j'ai jamais faite ! Il est parfait, point barre. Le pédigrée de 'Machine' est légendaire et facilement consultable sur Google. Et Lectriq est une puissance créative très recherchée, un véritable couteau suisse !
Bien que j'ai conçu les chansons qui composent "Mobocracy", assuré le chant principal, les guitares, la batterie et les choeurs, ce serait un crime si je ne donnais pas un crédit essentiel aux amis musiciens incroyablement talentueux qui ont su transposer mes indications musicales avec passion, virtuosité, soin et ténacité. Je me considère comme le maillon le plus faible de la chaîne de "Mobocracy", car il n’y aurait pas d’album sans eux ! (line-up complet ci-après)
Le Line-up :
- Wax Mekanix: chant, guitare électrique et acoustique, batterie, percussions, (Tracks 1-6)
- Lectriq: choeurs, percussions (Tracks 1-6)
- Brandon Yeagley: choeurs (Tracks 1-6)
- Chris Bishop: guitare électrique et acoustique (Tracks 2, 3, & 6)
- Tom Altman: guitare, basse (Tracks 1, 2 , 3, & 5)
- Wendell PoPs Sewell: guitare, basse (Tracks 1, 2, 3, & 5)
- John Hazel: guitare, basse (Track 4)
- Raje Shwari: choeurs (Track 3)
- M11SON: choeurs (Track 2)
- Tommy Conwell: choeurs (Track 2)
- Nataliya Odud: choeurs (Track 2)
- Eli Goldman: choeurs (Track 2)
Les Critiques :
- "Quand j'ai entendu «Mobocracy» pour la première fois, je l'ai jugé bon. Après quelques écoutes, j'ai monté le niveau vers GREAT."
https://ever-metal.com -
"Ca vous rentre dans la peau, c'est contagieux et étrange."
http://www.metal-temple.com