Rock

DRAMA KING (dark rock), Mud & Concrete (11/04/2025)
Le 29/04/2025
Groupe : DRAMA KING
Album : « Mud & Concrete »
Genre : Dark Folk / Funeral Rock
Influences : Un savant mix de Nick Cave, Madrugada, Lana del Rey et Elvis Presley
Origine : Quelque part vers Rennes
Sortie : 11 avril 2025
Par Pépé St@kaTTo
Quand Yann Landry (Tadam Records / ASAP Conseils / La Grosse Radio Rock) m’a contacté pour me demander si je pouvais faire la chronique de « Mud & Concrete » de DRAMA KING pour « Ahasverus Métaux En Tous Genres », j’avoue que je n’étais pas très chaud pour me replonger dans une énième chronique d’album. D’abord parce qu’avec le temps j’avais perdu ce « mojo » qui me poussait à écrire, et puis parce que c’était devenu presque une routine, l’émotion de nouveaux albums n’étant plus au rendez-vous, je m’étais donc, tel un vilain vieil ours bigourdan, volontairement plongé en sommeil léthargique depuis quelques mois maintenant.
Mais ce nom de groupe et cette pochette avaient quelque chose d’inhabituel, un truc qui malgré moi m’attirait comme un aimant … Comme promis, j’y jetais une oreille, puis deux, et décidais finalement de me pencher sur le cas DRAMA KING !
Artwork réalisé par David Brabançon.
Tracklist :
01.Broken Wings - 02.Brown & Grey - 03.Waiting for the Shades - 04.Every Dream That I Make Takes Me Back to the Start - 05.Silent Homes - 06.Drama King - 07.Between the Store Shelves - 08.Rock'n'Roll Lies
Première surprise, DRAMA KING n’est pas à la base un groupe mais plutôt le projet solo d’un Rennais célèbre, Kevin Gourdin, que la plupart d’entre nous connaissons pour l’avoir suivi au sein de groupes prestigieux, des keupons de THE DECLINE, à la country-folk sombre du « Maigre Sanglier Sauvage » SLIM WILD BOAR, et puis avec « les furieux » de LA BRIGADA FLORES MAGON (comme bassiste).
Kevin Gourdin photographie © Yann Levy
« Mud & Concrete » est donc le premier opus de Kevin sous le nom de DRAMA KING, et comme il le dit lui-même « Il est le fruit d’un long chemin, parfois sinueux, entre les premières ébauches de morceaux et les sombres chroniques d’une vie bretonne, parfois désenchantées mais toujours passionnantes [...], un album composé avec joie, sincérité, et beaucoup d’acharnement ».
Kevin a composé et joué de presque tous les instruments sur ces huit morceaux. L’enregistrement (qui a duré quatre jours au Studio Sovaj) et le mixage ont été effectués par Antoine Le Masson (plus de détail en fin de chronique pour le matos utilisé !). Le mastering a quant à lui été confié à Harris Newman à Montréal. Le vinyle est une coproduction des trois labels régionaux KIZMIAZ Records (Nantes), BRAINSTORMING Records (Rennes) et ABRACADABOOM Records (Langonnet).
L’album débute avec « Broken Wings » sur des nappes de claviers sombres et entêtantes, la voix rauque de Kevin appuyée par un riff lancinant de guitare nous dépeint les dégâts causés par l’alcool, véritable fléau qui touche toutes les régions de l’hexagone et particulièrement la Bretagne, lieu où il vit. Ce titre très enivrant donne d’entrée la couleur à l’album, ce sera du bleu nuit voire du noir total !
On poursuit l’immersion dans l’univers lugubre et obscur du quotidien de notre crooner triste avec « Brown & Grey ». Cette balade hivernale nous amène dans une virée en voiture dans la campagne bretonne. Les couleurs sont délavées, la musique dépouillée à l’extrême. Quelques accords plaqués sur le piano, des arpèges dégoulinants de regrets, invitent à la réflexion. Quel avenir pour ce monde ? Et puis un gazouillement raisonne sur le siège arrière, un bébé dors paisiblement, le futur est là, il faut continuer à rouler et aller de l’avant. Un sublissime morceau sur la paternité, très touchant.
C’est sur des arpèges très flamenco/rock typés années ’50 que démarre « Waiting for the shades ». Beaucoup de réverbe et de chorus dans cette intro mélodique, pour cette fois une ballade à l’ambiance gothique. Les paroles sont envoutantes et abrasives, noires et profondes. Ces nuances très sombres nous plongent dans de longues nuits d’angoisses sans cesse renouvelées, mélange de messe funèbre et de tango sinistre, comme un appel du néant, une malsaine fuite en avant … C’est triste mais si beau à la fois !
Le très Country Rock Galatique « Every dream that I make takes me back to the start » nous plonge dans le western urbain des HLM que côtoie Kevin, savant mélange de despérados et de sheriffs où chacun fait sa propre loi ! La chevauchée à travers cet univers hostile s’effectue sur une musique très chaloupée, typiquement Far West, enjôlée par un discret piano bastringue et une guitare folk envoutante. Après avoir quitté le saloon, le cow-boy rejoint donc paisiblement son « Home Sweet Home » pour retrouver un semblant de sérénité auprès des siens. Encore une très belle ballade épique !
« Silent Home » démarre sur la voix seule de Kevin, comme une mystique prière. Les nappes de claviers accentuent cette atmosphère d’abandon que l’on retrouve tout au long du morceau. On retrouve ici toute la symbolique de la pochette de l’album, celle de ces maisons fermées une bonne partie de l’année, ces bâtisses silencieuses le jour et glauques la nuit, aux volets fermés, qui ne revivent que pour quelques jours. Un morceau triste et joyeux à la fois mais malgré tout d’une beauté surprenante.
La piste numéro 6 « Drama King » qui porte le nom du projet est également une ballade très sombre. Drama pour tous ces évènements tragiques qui jalonnent notre vie quotidienne, et King comme pour un ultime clin d’œil à Elvis, le seul et unique Roi, « martyr maudit » tragiquement disparu … Comment rester soi-même sans faire semblant, comment faire pour ne pas porter les mêmes masques, neutres et anonymes, pour se fondre dans la masse ? Il subsistera toujours les chanceux, les nantis d’un côté, les défavorisés, les laissés pour compte, les paumés de l’autre ! La voix de Kevin est grave et torturée, et les arpèges égrenés, comme des coups de canif dans l’âme, raisonnent comme une funeste prophétie.
L’angoissant « Between the store shelves » est assurément le morceau le plus rock de l’album. Plusieurs changements de rythmes dans ce titre, avec des parties claviers se voulant plus légères et aérées, des riffs guitares toujours aussi incisifs, une batterie beaucoup plus présente ; et un final explosif, de toute beauté. Le sujet abordé ici est la précarité, le mépris des classes populaires et l’exploitation de ces employés anonymes qui travaillent dans les rayons de grandes enseignes et auxquels on laisse entrevoir pour le futur un avenir radieux, mais qui restent malheureusement coincé dans un présent statique et impersonnel.
Une intro arpégée, une voix résignée et éthérée, appuient ce mantra maléfique, « Rock’n’roll lies », nos rêves d’adolescents ne sont que de la poudre aux yeux, nos « Rocks Stars » d’antan qui nous ont tant fait rêver ne seraient en fait que de « fausses idoles » ! Kevin l’affirme, lui qui a côtoyé ce milieu du « showbiz », cette pseudo liberté n’est qu’autodestruction et égocentrisme … Ce dernier titre vient conclure de manière magistrale ce premier opus de DRAMA KING.
« Mud & Concrete » est une plongée en apnée dans les profondeurs sombres de notre époque, une chronique de cette vie tourmentée, huit tableaux intimes et personnels, pour au final, un album sombre et mélancolique qui ne peut pas vous laisser indifférent et dont vous ne ressortirez pas indemne !
En ce qui me concerne, « M&C » devient un opus majeur dans ma discothèque, une balise temporelle, le témoin d’un début de mois d’avril 2025 funeste, où j’ai perdu un être cher, un pansement miraculeux sur mes blessures, un talisman poétique pour l’avenir, une béquille sonore pour mes vieux jours. Merci m’sieur Kevin pour cette œuvre magnifique !
Kevin a également bien voulu me fournir quelques informations sur l’élaboration de cet album, et je l’en remercie :
[Concernant la prise de son, tous les instruments ont été enregistrés au Studio SOVAJ, dont le cœur est une console analogique SAJE (visible sur les photos) :
https://www.facebook.com/studiosovaj/
J'ai fait les prises de voix tout seul dans un gîte isolé dans les monts d'Arrées avec ma carte son RME et un micro Neuman TLM193.
Pour la prise de son :
- Toutes les pistes guitares ont été faites avec ma Fender Jazzmaster qui passait dans un ampli Vox AC30 et une ribambelle de pédales d'effets : Overdrive OCD Fulltone, Reverb Strymon BIg Sky, chorus et disto MXR entre autres.
- En claviers et synthés on a utilisés un Mellotron (nappes violons, chorales et piano), Un Kork Minilogue XD (pour les sons plus modernes et les textures) et un Moog Minotaur (pour les basses synth). Tout ça passait dans le même pedalboard que la guitare.
- Pour la guitare basse j'ai utilisé ma Fender Precision.
- Pour les batteries on a utilisé une Pearl des 60's (visible sur une des photos du studio)].
C'est donc en « vrai groupe de rock » que cet album sera présenté sur scène, outre Kevin, quatre musiciens additionnels seront présents sur la tournée 2025 !
De gauche à droite les Rennais : Nico à la batterie, Ced à la basse (Food Fight, Slim Wild Boar, The Decline), et les Nantaises : Alice à la guitare (Middle Child, Panique, Alice HA) et Marthe aux claviers (Feu !, Brainfreeze).
Pour commander la galette c’est ici :
Et pour suivre le groupe :
- Facebook : Drama King
- Instagram : https://www.instagram.com/drama_king_crooner/

TWAT UNION (rock), Don't Look It In The Eye (04/04/2025)
Le 27/04/2025
A coups de riffs punk-rock, Twat Union se fait l'héritier des Pretenders et de Blondie.
Par Ahasverus
Voici un jeune groupe hypermédiatique dont l'avenir semble bien lancé.
Avec un EP seulement, les Britanniques de TWAT UNION ont pris d'assaut les médias spécialisés.
Twat Union prévient : « Don't Look It In The Eye ». Quel toupet !
Car l'objet, sorti le 4 avril, pourrait bien être addictif.
En fer de lance, l'ironique « Singer of the Band ».
Au total, cinq titres aux lyrics mordants, A coups de riffs punk-rock, Twat Union se fait l'héritier des Pretenders et de Blondie.
La formation britannique est une hydre à six têtes, dotée d'un saxophone, d'un clavier, d'une voix qui met du groove dans la déconne.
Moins de 15 minutes pour ce premier opus. L'exercice semble sans péril, mais des morceaux comme « Little Pink Drill » et « Danger Boob » obtiennent un prix d'excellence.
Nul doute que Twat Union saura transformer l'essai !
« Don't Look It In The Eye » est disponible via Alcopop! Records depuis le 04/04/2025.

GINGER EVIL (rock), The Way It Burns (14/0/205)
Le 06/04/2025
C'est dans les instants rock calibrés pour la radio que Ginger Evil tire son épingle du jeu.
Par Ahasverus
GINGER EVIL est un jeune groupe finlandais fait de musiciens aguerris.
Il propose un premier album intitulé « The Way it Burns » fait d'un rock à grosses guitares, assez hard.
Le niveau de ce premier album est très professionnel, et le chant d'Ella Tepponen ne manque pas de charisme.
Si « Rainmaker », qui ouvre l'album, est de bon augure, il s'installe au fil de l'écoute une certaine routine et peu de titres échappent à une impression d'ensemble certes favorable mais qui aimerait trouver plus de points de repères. Elle est heureusement brisée par l'arrivée de morceaux moins heavy (« Arrowhead », « Whispers », « Wake Me », « Flames ») sur lesquels le groupe se distingue enfin.
C'est dans ces instants rock calibrés pour la radio que Ginger Evil se fait plus subtil et plus pénétrant et qu'il tire son épingle du jeu.
Néanmoins, soyons honnête : si vous aimez le rock moderne à gros riffs, celui-ci fonctionne plutôt bien.
Quoiqu'il en soit, ce debut album est d'un niveau certain et il permet à la formation finlandaise de faire une entrée remarquée sur la scène internationale via le label italien Frontiers.
« The Way it Burns » est disponible depuis le 14/02/2025.

LARKIN POE (blues/rock), Bloom (22/01/2025)
Le 22/02/2025
Une valeur sûre !
Par Ahasverus
Larkin Poe est un groupe de blues rock constitué autour de Rebecca (chant, mandoline, guitare) et Megan Lovell (dobro, lap steel, chant). Il est né des cendres du trio The Lovell Sisters, dissous après le départ de Jesica Lovell en 2009.
Initialement orienté folk, Larkin Poe se tourne après quelques EP vers le blues rock où il obtient la reconnaissance. « Peach » (2017) remporte le Blues Music Award du « meilleur album d'artiste émergent » de la Blues Foundation. « Venom & Faith » (2018) et « Blood Harmony » (2022) se distinguent par des distinctions similaires.
Le 22/01/2025 Larkin Poe sort son huitième album, « Bloom ».
Toujours gorgé de blues (« If God is a Woman ») et de lap steel, « Bloom » sent bon le Sud des U. S. A.
Plus ouvert que ses prédécesseurs (« Mocking Bird », « Easy Love pt. 1 »), il déborde parfois vers une rock radio-compatible (« You Are the River », « Fool Outta Me », « Little Bit ») et même vers un blues rock intense (« Pearl », « Bluephoria ») ou un hard-rock proche d'un ThunderMother (« Nowhere Fast »).
Larkin Poe est maintenant une valeur sûre et son nouvel album est une franche réussite dans tous les domaines. Il se hisse à la hauteur des récentes productions des soeurs Lowelll, c'est à dire à un très haut niveau, et il ne pourra que conquérir le coeur de nouveaux fans.
Les Français applaudiront Larkin Poe sur scène le :
- 24 octobre 2025 : La Salle Pleyel, Paris
- 9 novembre 2025 : Paloma, Nîmes
- 16 novembre 2025 : Le Rocher de Palmer, Bordeaux
- 18 novembre 2025 : La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand
- 19 novembre 2025 : La Sirène, La Rochelle

CHILDREN OF THE SÜN (rock psychédélique), Leaving Ground, Greet The End (10/01/2025)
Le 26/01/2025
Le retour des enfants du Flower Power
Par Ahasverus
Après « Flowers » (2019) et « Roots » (2022), Children of the Sün revient avec un troisième album intitulé « Leaving Ground, Greet The End ».
Le groupe de rock psychédélique n'a pas changé son fusil d'épaule et propose toujours une musique en droite ligne de la vague flower power qui marquait la transition des années 1960 et 1970. Ses références restent Jimi Hendrix, Joe Cocker, Janis Joplin et le festival de Woodstock.
La formation d'Arvika accorde une fois de plus beaucoup de soin à ses harmonies vocales, domaine dans lequel elle excelle (« Gateway », « Lilium »).
Son rock, efficace est d'un rendu authentique et savoureux (« Sugar », « Starlighter », « Come With Us »).
Un peu moins perché que son compatriote MaidaVale, il privilégie l'efficacité à l'extravagance.
L'album contient une cover de « Whole Lotta Love » (Led Zeppelin) à propos de laquelle Children of the Sün explique :
« Reprendre une chanson aussi légendaire que Whole Lotta Love est pratiquement un crime contre le rock'n'roll. Mais nous n'avons pas pu résister : appelez cela un plaisir coupable ou tout simplement du courage ! Notre version de ce tube absolu est maintenant disponible, et nous y avons versé chaque once d'amour et tout un tas de riffs. »
Malgré sa brieveté (moins de trente minutes) « Leaving Ground, Greet The End » remplit son cahier des charges et il séduira les amateurs en se plaçant parmi les héritiers les plus fidèles du genre. Il est en tous cas à la hauteur des deux précédents opus.
« Leaving Ground, Greet The End » a été enregistré en 2024 dans un petit chalet de la province de Värmland, dans l'Ouest de la Suède. Emil Drougge (Spiral Skies) s'est occupé du mixage, Hans Olsson (Svenska Grammofonstudion) du mastering.
« Leaving Ground, Greet The End » est disponible depuis le 10/01/2025.

BETH HART - La Belle et la Beth
Le 31/10/2024
A l'occasion de la sortie de son album « You Still Got Me », nous vous proposons une rétrospective de la discographie studio de BETH HART.
Par Ahasverus
BETH HART est originaire de Los Angeles. Elle apprend le piano à l'âge de quatre ans et elle intègrera plus tard un lycée des arts du spectacle où elle travaillera le chant et le violoncelle. C'est là qu'elle commence à chanter, puis à jouer dans des clubs dès l'âge de quinze ans. Elle monte son premier groupe et sort un album en 1993, à l'âge de vingt-et-un ans.
BETH HART AND THE OCEAN OF SOULS - Beth Hart and the Ocean of Souls (1993)
Le premier album opus de Beth Hart est un long format de treize titres de blues et de rock légèrement teintés de soul (« Love Thing »). Bien que sa production soit un peu écrasée par rapport à ce que la chanteuse américaine alignera ensuite, « Beth Hart and the Ocean of Souls » propose de très solides compositions qui mettent en évidence le grain et la sensibilité de Beth Hart, mais aussi la puissance de sa voix (« Love Suffers All », « I Felt Him Cry »). « Halfway to Heaven », « Just Call Me Up », « Can't Hear the Word » sonnent toujours avec fraîcheur. L'album propose une cover originale du titre des Beatles « Lucy in the Sky with Diamonds ». Loin d'être une simple curiosité, ce premier album est un coup de maître et une excellente entrée en matière.
BETH HART BAND - Immortal (1996)
C'est avec de nouveaux musiciens et sous le nom du Beth Hart Band que la Californienne revient s'attaquer aux choses sérieuses en 1996. Elle est signée chez Atlantic Records et la production du nouvel opus est nettement meilleure que celle du premier album. Les riffs montent, et la teinte soul tend à s'éclipser au profit du rock. Beth met beaucou de groove dans une voix de plus en plus captivante (« Spiders in my Bed », « Isolation », « State of Mind »). « Immortal » propose une nouvelle version du titre « Am I the One », un blues qui figurait sur le premier album.
BETH HART - Screamin' for My Supper (1999)
« Screamin' for My Supper » permet à Beth Hart de se développer sur la scène internationale grâce au titre « LA Song » qui connaît un grand succès en Nouvelle-Zélande. Intra muros, l'Américaine place cette chanson dans la dernière saison de la série Beverly Hills. Dans sa globalité, l'album se dirige vers un rock légèrement mainstream (« Just a Little Hole », « Delicious Surprise », « Is That Too Much Too Ask », « Girls Say », « The Sky is Falling ») encore désireux de faire parler la poudre (« Get Your Shit Together », « Good Old People ») et qui conserve beaucoup de charme (« Stay », « Skin »).
BETH HART - Leave The Light On (2003)
Malgré des addictions qui provoquent un changement de label, Beth Hart garde le vent du public en poupe et se hisse à la cinquième place des charts danois avec ce double disque de platine. Des titres comme « World Without You », « Monkey Back », ou la cover des Stones « Wild Horses », passent très bien, tandis que le single « Learning to Live » se classe numéro 1 au Danemark.
BETH HART - 37 Days (2007)
Trente-sept jours, c'est le temps qu'il aura fallu pour enregistrer cet album de caractère ! Quelques chansons punchy comme « Good As It Gets », « Face Forward », « Water Falls » et « Sick » côtoient de magnifiques mélodies (« Easy », « At the Bottom »). Certifié disque d'or, « 37 Days » se classe premier des charts danois, à la quatorzième position des charts néerlandais et à la dix-huitième place en Norvège.
BETH HART - My California (2010)
Avec son parti pris de tenir la bride courte à sa chanteuse, « My California » devient plus linéaire et moins épidermique. Il manque de relief, même s'il conserve quelques très belles mélodies dont la recette est désormais totalement maîtrisée par l'Américaine : « Take It Easy on Me », « Like You », « Weight of the World » et « Sister Heroin », sur lequel Slash vient poser quelques notes.
BETH HART / JOE BONAMASSSA - Don't Explain (2011)
Pour son nouvel album studio, Beth Hart s'associe au guitariste Joe Bonamassa (ils sont tous deux sur le label Provoque Records) pour un album de reprises qui rend hommage à Tom Waits, Ray Charles ou encore Etta James. Il voit la Californienne retrouver tout le mordant de son chant.
BETH HART - Bang Bang Boom Boom (2012)
Après le sage « My California », Beth Hart revient avec un album un peu plus débridé, mi-jazz (« Swing My Thing Back Around »), mi-blues (« Caught Out In The Rain »), qui devient son plus grand succès commercial. Il se hissera à la cinquante-neuvième place des charts français.
BETH HART / JOE BONAMASSA - Seesaw (2013)
Devant l'engouement provoqué par leur collaboration, Hart et Bonamassa se retrouvent pour un second album de reprises. Il se verra nominé aux Grammy Awards dans la catégorie du meilleur album de blues.
BETH HART - Better Than Home (2015)
Enfanté dans la douleur en seulement cinq jours, « Better than Home » ne prive pas Beth de sa superbe, ni de son inspiration (elle signe les onze titres de l'album). L'interprétation est captivante, en témoignent « Might As Well Smile », « Tell' Em to Hold On », « Better than Home » ou « St. Teresa ». Numéro un des charts hollandais, « Better than Home » connaît une belle carrière internationale et il rafle la première position des albums de blues du Billboard américain.
BETH HART - Fire on the Floor (2016)
A l'instar de « Bang Bang Boom Boom », « Fire on the Floor » se teinte de jazz et de blues. Il suit les traces de « Better than Home » en occupant la première place des albums de blues du Billboard US.
BETH HART / JOE BONAMASSA - Black Coffee (2018)
Jamais deux sans trois... Et même sans quatre si on compte le Live in Amsterdam (2014).
BETH HART - War in my Mind (2019)
De son piano (« Woman Down », « Thankful »), Beth Hart livre un album intime, fait majoritairement des ballades exécutées avec autant de sobriété que d'intensité (« Without Words in the Way », « I Need a Hero »), ou à renforts de choeurs gospel (« Let it Grow ») qu'un titre western à la Grace Potter (« Spanish Lullabies ») peut venir bousculer.
BETH HART - A Tribute to Led Zeppelin (2022)
Comme son nom l'indique, des standards de Led Zep livrés dans des versions conformes aux titres originaux. On s'interroge sur l'intérêt du truc.
BETH HART - You Still Got Me (2024)
Sorti le 25/10/2024,le nouveau Beth Hart s'ouvre sur un featuring de Slash avec qui la chanteuse a collaboré à plusieurs reprises (sur l'album « My California » notamment).
Ce « Savior With a Razor » rassure quant à la bonne santé de la Californienne qui démarre son album en puissance. « Suga N My Bowl » (avec le bluesman américain Eric Gales) confirme que Beth est repartie comme en 14 sur les routes du blues et du rock, même si le facétieux « Never Underestimate a Gal » ou le countrysant « Wanna Be Big Bad Johnny Cash » tentent de brouiller les pistes.
La chanteuse n'en oublie pas pour autant les grandes et belles ballades dont elle a le secret (« Wonderful World », « Little Heartbreak Girl »), ni les moments jazzy qu'elle sert toujours avec maestria (« Drunk On Valentine »). Fort de cette diversité qui semble une énumération de ses points forts, « You Still Got Me » est certainement l'un de ses albums les plus équilibrés de Beth Hart, et peut être le meilleur pour aborder sa discographie et découvrir son immense talent.
Albums recommandés :
- Screamin' for My Supper - 1999
- 37 Days - 2007
- Better than Home - 2015
- You Still Got Me - 2024

DARCY (rock), Tout Est à Nous (18/10/2024)
Le 20/10/2024
« Toute notre rage ne rentre pas dans cette putain de chanson. »
Par Ahasverus
DARCY revient avec un message clair.
« Tout Est à Nous » le titre militant de son troisième album, rappelle le slogan « Tout est à nous, rien n'est à eux, tout ce qu’ils ont ils l’ont volé » qui fuse parfois dans les manifs. L'effet est renforcé par une pochette qui s'inspire d'une autre scène de barricades, le tableau révolutionnaire d'Eugène Delacroix « La Liberté Guidant le Peuple».
Musicalement, Darcy enfonce l'accélérateur dans un album mixé par un habitué du gros son, Fred Duquesne (Mass Hysteria, Tagada Jones).
La rusticité d'un punk (« Rien à Perdre ») plutôt hardcore (« La Terreur », « Tsunami », « Plus Rien à Foutre ») peut se trouver entrecoupée d'effets électro (« Poings en l'Air») et de gros riffs heavy (« La Bagarre »).
La constance est plutôt à chercher dans le message révolutionnaire véhiculé par les lyrics. « C'est nous la terreur / La terreur a changé de camp » (« La Terreur »), « Il n'y a qu'une époque que l'on regrette / C'est quand le bon peuple coupait des têtes » (« Poings en l'Air »), « Nous sommes là pour en découdre » (« Ce Soir Ca Va Chier »)... Darcy ne démord pas de son engagement durant les onze pistes de son album, à l'exception d'un morceau aux lyrics plus intimes qui vient refermer la galette sur quelques cordes (« La Fin »).
Le jet de pavés bretons nécessitait une portée courte ; le raid est monté en trente-trois minutes.
« Tout est à nous » est une sortie At(h)ome. Il est disponible depuis le 18/10/2024.
Darcy est avec Tagada Jones sur la « Tournée du cœur » (au profit des Restos du Coeur) qui passera par quatorze villes de France au mois de novembre 2024.

MC5 (rock), Heavy Lifting (18/10/2024)
Le 18/10/2024
MC5 balance ses riffs en faisant des oeillades au rock crasseux, au vieux hard un peu roublard et au funky le plus canaille. C'est terriblement sexy et incroyablement savoureux !
Par Ahasverus
Cinquante-quatre ans après son premier album studio, MC5 occupe l'actualité.
Il met un point final à une discographie peau de chagrin mais qui, à l'instar de celle des Sex Pistols, a marqué significativement l'histoire du rock.
Formé en 1964, MC5 construisait sa réputation sur scène et explosait dès 1969 avec son mythique Live « Kick Out the Jams ». Il sortait un an plus tard « Back in the USA », son premier album studio, plus sage et moins considéré. Un disque que Lemmy Kilmister qualifiait cependant de « rock'n'roll non traité » et que le magazine Rolling Stones a classé parmi les cinq cents meilleurs albums de tous les temps.
En 1971, MC5 sortait « High Time » mais voyait son succès décroître. L'album n'est pourtant pas mauvais, et des pastilles comme « Sister Anne » ou « Baby Won't Ya » restent de bons morceaux de rock 70's.
Après divers mouvements de line-up, MC5, rongé notamment par ses excès, splitte en 1972.
Dans les années 2000, Kramer (guitare), Davis (basse) et Thompson (batterie) se retrouvaient pour raviver l'esprit du MC5 avec une série de concerts auxquels participaient notamment Lemmy Kilmister (Motörhead), Ian Astbury (The Cult) et William Duvall (Alice in Chains).
Davis décèdait en 2012 tandis que Kramer et Thompson se retrouvaient en 2024 pour un baroud d'honneur : l'album « Heavy Lifting ».
Il sortait le 18/12/2024 via earMusic.
Ni Kramer ni Thompson ne verraient la sortie de cet opus, puisque le premier décèdait en février 2024 et le second en mai de la même année.
Artisan de cet album posthume, Wayne Kramer avait cependant le temps de participer à son lancement. Il expliquait au mensuel anglais Uncut : « Vivre longtemps et rester créatif. Telle est mon attitude. Cet album s'inscrit dans la continuité de High Time. Je pense qu'il est de la responsabilité d'un artiste de refléter l'époque qu'il traverse. Et je pense que nous avons fait un album qui est en phase avec notre situation actuelle et les défis auxquels nous sommes confrontés, et qui véhicule un message positif. »
Kramer ajoutait à l'intention de ceux qui persifleraient que le MC5 de 2024 n'est plus celui des 70's :
« Ils ont raison. Ce n'est pas la même chose. Nous ne vivons pas en 1968. Nous sommes dans l’époque dans laquelle nous vivons, et il faut en tenir compte. Dans tout art, il faut répondre à la question : et alors ? Pourquoi devrais-je m'en soucier? Parce que j’ai fait la meilleure musique possible. »
Pour cet album, Kramer a co-écrit une quinzaine de morceaux avec Brad Brooks, qui tient le chant lead sur l'album. Ce dernier avait été repéré par Bob Ezrin et Wayne Kramer à la sortie de son single « God Save the City ».
Bob Ezrin quant à lui est le producteur de l'album. Ezrin a notamment produit ou coproduit « Destroyer » de Kiss, « The Wall » de Pink Floyd et « Welcome to my Nightmare » d'Alice Cooper. Il donne sa vision de l'album :
. « Il y a un peu de heavy metal. Il y a aussi pas mal de funk. Mais c'est un disque heavy, et c'est un disque de guitares à gauche, à droite et au centre. La plupart du temps, c'est un mur de guitares, et c'est surtout Wayne et son éthique qui sont à l'origine de ce disque. C'est un instantané d'un guitariste au sommet de son art. »
Slash, Tom Morello (Rage Against the Machine), William DuVall (Alice in Chains) et Vernon Reid (Living Colour) font partie des musiciens invités sur ce nouveau MC5.
Long de quarante-cinq minutes, « Heavy Lifting » s'ouvre sur le titre éponyme avec une ligne de basse proche du « Stargazer » de Rainbow.
L'entame de l'album est plutôt hard-rock, avec des titres qui rappellent le travail de groupes comme Foghat (« Barbarians at the Gates », « Boys Who Play With Matches »), Thin Lizzy avec une pincée de Boston (« Blind Eye »), ou UFO, tandis que William Duvall et Slash prennent part à l'une des meilleures pièces de la galette (« The Edge of the Switchblade »).
MC5 ou plus MC5, on l'ignore. Ce qui est sûr c'est que « Heavy Lifting » nous ramène — et Bob Ezrin n'est pas pour rien dans l'affaire avec ce son digne d'un vieux Black Sabbath qui permet de profiter de chacune des lignes instrumentales — au tout début des 70's, à la porte de clubs enfumés dont s'échappe une soul toute prête à donner naissance au funk (« Change, No Change », « I Am the Fun », « Twenty-Five Miles », « Because of your Car », « Hit it Hard ») et où les frontières du rock restent à définir.
De son époque ou non, le dernier album studio des MC5 balance ses ultimes riffs en faisant des oeillades au rock crasseux, au vieux hard un peu roublard et au funky le plus canaille du temps d'avant. C'est terriblement sexy et incroyablement savoureux !

THE NEW ROSES (big rock/hard-rock), Attracted To Danger (04/10/2024)
Le 02/10/2024
« Attracted To Danger » enchaîne les riffs hard et les refrains big rock fédérateurs sans temps mort.
Par Ahasverus
Sixième album pour THE NEW ROSES. Les bases du groupe allemand étaient jetées dès 2007, sous l'impulsion du chanteur Timmy Rough et du batteur Urban Berz. Mais c'est en 2012 que la formation de Wiesbaden prenait officiellement le nom de THE NEW ROSES. Que de chemin parcouru depuis le premier EP sorti la même année ! Il faut dire que l'affaire démarrait bien puisqu'un an plus tard le groupe proposait son premier long format, « Without A Trace » et plaçait la chanson-titre dans la série « Sons Of Anarchy ».
Le deuxième album, « Dead Man's Voice » (2016), se classait à la trente-sixième place des charts allemands. « One More For The Road », son successeur, grimpait à la vingtième position en 2017. La même année The New Roses se rendait en Afghanistan pour y donner deux concerts de soutien aux troupes internationales engagées sur l'opération Resolute Support. The New Roses élargissait peu à peu sa notoriété, partageant des scènes avec des groupes tels que ZZ Top, Aerosmith, Accept, Joe Bonamassa ou encore Saxon, participant même au Kiss Kruise en 2018 et 2019, et classant ses albums « Nothing but Wild » (2019) et « Sweet Poison » (2022) en dixième et treizième place des charts allemands .
Disons-le tout net : il n'y a aucune raison pour que l'ascension s'arrête là ! « Attracted To Danger », la nouvelle offrande de The New Roses, promet, dès son premier titre, de faire au moins ausi bien que ses prédécesseurs ! Et probablement mieux ! « When You Fall In Love » met la barre très haut, porté par un rythme de batterie puissant.
« Natural Born Vagabond », un mid-tempo rock particulièrement sexy, reprend le flambeau. C'est l'un des meilleurs titres de l'album avec « This Heart » qui arrivera plus tard.
Accélérant le trot, « Attracted To Danger » vient tenter le triplé gagnant. Suivent des titres aux refrains imparables, « Four Wheels », « Bring The Thunder », « Spirit Of A Rebel », tandis que la rythmique s'accorde une pause sur la ballade « Hold Me Up » qui voit Timmy Rough partager le chant avec l'Ecossaise Gill Montgomery (The Hot Damn, The Amorettes).
The New Roses commentait à propos de cette collaboration :
« Hold Me Up est le premier duo de l'histoire des New Roses. Je pense que Gil Montgomery a fait un travail extraordinaire et a porté cette ballade à un autre niveau. Alors, trouvez-vous un coucher de soleil, mettez cette chanson à fond et entrez dans le vif du sujet... »
Gill Montgomery complétait :
« C'était un grand honneur d'être invitée à participer à Hold Me Up avec les absolument géniaux The New Roses. C'était un plaisir absolu et je me suis éclatée ! C'était un vrai défi vocal pour moi sur une ballade aussi énorme, alors j'espère que je les ai rendus fiers ! »
L'album est complété par une reprise bien carrée du standard de Neil Young, « Rockin' In The Free World ».
A propos de son nouvel album, le groupe expliquait :
« Selon nous, Attracted To Danger contient tout ce dont un bon album de rock'n'roll a besoin. Nous avons essayé de montrer tout le spectre des émotions du rock'n'roll. Les bons moments, les moments difficiles, l'ambiance traditionnelle de la route, une ballade et des riffs plus durs. Donc si vous voulez faire une fête rock'n'roll, cet album est la bande-son qu'il vous faut... »
Entre big rock à la Bryan Adams et hard rock, « Attracted To Danger » est un flux permanent de riffs solides, de rythmiques puissantes, de leads bien intégrées à la mélodie. Il est dominé par la voix mâle de Timmy Rough, soutenu par les choeurs pour les refrains. Le tout cogne très fort et sonne totalement Nord-Américain. On peut tout de même penser à des groupes suédois tels qu'Eclipse ou Kissin Dynamite, non pour le style mais pour cette aptitude du groupe allemand à écrire des refrains fédérateurs. Ce sixième long format est donc un album sans temps mort, véritable empilement de singles qui enchaîne les bons relais sans bafouiller. Il va vous secouer, nous le recommandons sans réserve.
« Attracted To Danger » est une sortie Napalm Records. Il sera disponible aux formats suivants dès le 04/10/2024 :
> 1 vinyle JAUNE transparent
> Lot : 1 CD digipack + t-shirt imprimé (artwork de l'album)
> 1 vinyle noir
> 1 CD digipack
« Attracted To Danger » peut être commandé ici : https://napalmrecords.com/thenewroses?product_list_dir=desc&product_list_order=release_date

Le 29/09/2024
Par Ahasverus.
ANTHONY GOMES est un songwriter, guitariste et chanteur canadien. Il est né en 1970 à Toronto d'un père portugais et d'une mère franco-canadienne.
Il découvre la guitare à l'âge de quatorze ans. Il ne l'a plus lâchée depuis !
Photographie David Pbost
Spécialiste reconnu du blues, il est l'auteur du livre « The Black & White Of Blues: The Cultural and Racial Development of Electric Blues Music ». Il est aussi le fondateur de l'association à but non lucratif Music Is The Medicine Foundation, qui promeut les bienfaits de la musique dans le milieu médical et qui est notamment intervenue auprès d'enfants atteints de cancer, de jeunes adultes autistes, ou de personnes souffrant de stress post-traumatique.
Bluesman établi, Anthony Gomes Gomes s'est produit dans dix-sept pays et a fait les premières parties d'artistes tels que B.B. King, Buddy Guy, Robert Plant, Joe Bonamassa, Heart, Sammy Hagar, ou encore 38 Special.
Sa discographie suit une évolution logique, du blues pur de « Blues In Technicolor » vers la soul, le rythm & blues et le hard-rock. « J’ai une âme blues et un cœur rock’n’roll. J'aime faire des allers-retours entre les deux avec une approche moderne », explique-t-il.
Nous vous proposons de faire un tour dans sa discographie studio. Robert Johnson, Rory Gallagher, James Brown, Glenn Hugues, The Golden Gates Quartet, ou Whitesnake, font partie des nombreuses références qui nous sont venues à l'esprit en parcourant les albums du Canadien talentueux, de 1998 à 2022
Photographie : Stephen Jensen
BLUES IN TECHNICOLOR (1998)
Son premier album l'annonce : Anthony Gomes voit le blues en technicolor ! Si certains titres se nourrissent au plus profond des racines du blues américain (« Misery For Company », « Hard Year for the Blues », « Monday Kinda Tuesday »), d'autres, plus soul regorgent de groove, de rondeurs, de claps et de choeurs (« Love's Got The Power », « High Calorie Woman »). Les dialogues entre la voix légèrement rocailleuse d'Anthony Gomes et sa guitare ne sont pas sans rappeler le charme de Rory Gallagher (« Bad Luck Child », « Outta the Cathouse »).
« Blues In Technicolor » reste, près de trente ans après sa sortie, un album de blues particulièrement convaincant.
SWEET STRINGIN' SOUL (2000)
Plus léger, plus américain, « Sweet Stringin' Soul » voit des compositions gospel (« Higher », « When I Play The Blues ») s'inscrire aux côtés de blues traditionnels (« Trouble In Our Land », « We Were Made To Fall In Love », « Please Be Mine », « Wolf In The Henhouse ») avec un son parfois très roots, proche des débuts du jazz (« Hamhock Booty »).
UNITY (2002)
Sans abandonner le gospel (« Going Down Slow ») ni le blues (« Thrash Talkin' Jive », « Bad For You »), « Unity » fait l'effort sur sa base soul dont il renforce l'effet par des cuivres (« When The Walls Come Down »), tourné vers un son 60's rythm and blues (« Darkest Before The Dawn ») qui annonçait déjà le funk (« Upside (To the Downside) » ) avec des artistes tels qu'Otis Redding et James Brown (« Unity »).
Photographie David Probst
LONG WAY HOME (2006)
« Bring It », qui ouvre « Long Way Home », semble vouloir remettre l'église au milieu du village avec un titre particulièrement enlevé sur lequel la guitare prend le lead. « Without You » ou « Long Way Home » tiennent cependant à amener de la souplesse, délaissant les cuivres pour un fond d'orgue. L'album bascule ainsi dans les 70's, d'une ambiance l'autre, globalement plus dur que la discographie qui précède, optant pour un rock enjoué (« Mississipi Hurricane », « Tilt-A-Whirl ») qui frise les territoires hard-rock (« Hard Line To Ride »). Un groove à la Glenn Hugues insère brillamment des éléments soul dans certaines compositions rock (« Purple Whiskey Sack »), genre représentée par le titre « Soul Power ».
NEW SOUL COWBOYS (2009)
Après avoir occupé le terrain avec une compilation (« Primary Colours ») et un album live, Anthony Gomes électrise son propos avec l'album « New Soul Cowboys ». Le riff est préféré à la lead (« Painted Horse », « Rebel Highway », « Gamblin' Man », « Purple Whiskey Sack », « Chicken Bone Cross »), édifiant un big rock épais (« What It's All About ») à peine entrecoupé de quelques pauses qui n'en demeurent pas moins intéressantes et qui permettent au chanteur de montrer l'épaisseur de sa voix (« Somebody's Missing », « Carolina », « You're Amazing », « Losing You »), accrochant parfois le vibrato d'un Joey Tempest (Europe).
UP 2 ZERO (2012)
Comme l'indique sa première piste (« Back To The Start »), l'album « Up 2 Zero » revient aux sources du blues avec des titres comme « One Last Time » et « Room 414 », ses inspirations remontant jusqu'à Robert Johnson (« Last Bluesman Gone »). Ne vous attendez pourtant pas à un « Blues In Technicolor II » car le nouvel album ne dédaigne pas le rock à la Clapton (« Love Sweet Love ») ou à la Tom Waits (« Voodoo Moon »). L'album se termine par un titre en Français (« N'abandonne Jamais »).
Photographie David Probst
... BEFORE THE BEGINNING (2013)
Avec ses intro et outro gospel, « ... Before The Beginning » nous ramène aux années cinquante, avec un blues qui swingue (« Sinner's Song »). Les choeurs et les thèmes musicaux nous évoquent les Platters (« Lady Soul »), le Golden Gate Quartet (« Sinner's Song », « Old Ten Wheeler »), Screamin' Jay Hawkins (« Rescue Me ») ou les Andrew Sisters (« Let's Fall In Love ») sans autre anachronisme que le titre « Golden Wings ». Il est à découvrir si cette période vous est agréable
ELECTRIC FIELD HOLLER (2015)
Il était évident qu'avec un tel titre Anthony Gomes n'allait pas rester bloqué dans les 50's. Nous voici dans les 80's. Riffs et leads hard-rock parsèment la galette (« Turn It Up! ») et « Back Door Scratchin' » ou « Listen To The Universe » auraient presque des airs de Whitesnake, tandis que « Whiskey Train » nous rappelle que les racines du Canadien viennent bien du blues. L'album se termine joliment avec la ballade « It's the Way (You Make Me Feel) ».
PEACE, LOVE & LOUD GUITARS (2018)
Ressorti en 2024 dans une version remixée, « Peace, Love & Loud Guitars » se plaît à rêver du retour sur terre du roi du blues, B. B. King (« Come Down »), dont l'esprit vit encore à travers « Blues in the First Degree ».
Entre blues dynamique (« The Whiskey Made Me Do It ») et hard-rock à la Whitesnake (« Peace, Love & Loud Guitars », « Hard Road Easy »), la voix de Gomes s'est encore bonifiée, lorgnant désormais celle de Coverdale (« The Only Woman I've Ever Loved »). L'album propose des guitares ronflantes, soutenues par des tartines de choeurs et une section rythmique des plus sûres (« White Trash Princess »). La guitare n'hésite jamais à partir en lead pour relayer la voix (« Nasty Good » ). « Peace, Love & Loud Guitars » est un album tout en riffs, solide de piste en piste, auquel il ne manque pas même les ballades de circonstance (« You Are Amazing », « Take Me Back Home »). L'une des plus belles pièces de la discographie du Canadien.
CONTAINMENT BLUES (2020)
Avec ses riffs typiques des grands du blues, (« Make A Good Man (Wanna Be Bad) », « Stop Calling Women Hoes And Bitches », « Containment Blues ») et une voix qui prend de plus en plus d'épaisseur (« Hell And Half Of Georgia »), « Containment Blues » modernise de belle manière le propos d'Anthony Gomes, entré désormais dans l'ère moderne.
La guitare se fait moins bavarde, se faisant même voler la vedette par un harmonica (« No Kinda Love »). Alliant simplicité du rythme et délicatesse des arrangements (« Praying For Rain », « Tell Somebody », « The Greatest 4 Letter Word »), « Containment Blues » est une réussite franche qui balance des mélodies succulentes avec une efficacité remarquable (« Let Love Take Care Of Love »). La plus belle prise de la discographie du Canadien.
HIGH VOLTAGE BLUES (2022)
Le dernier album studio en date d'Anthony Gomes est une compilation qui propose trois nouveaux titres et onze classiques du répertoire du Canadien réenregistrés. Pour l'opération, Anthony a fait appel au bassiste Billy Sheehan (Mr Big) et au batteur Ray Luzier (Korn), ainsi qu'aux chanteuses Bekka Bramlett (qui a notamment travaillé avec Robert Plant et Buddy Guy) et Wendy Moten . Le choix des morceaux est très orienté hard-rock, et les lignes des guitares et de la basse d'un titre comme « Fur Covered Handcuffs » ne sont parfois pas si éloignées de ce que propose AC/DC.
Le blues n'est cependant pas délaissé, et la guitare a de la place pour s'exprimer (« Blues-A-Fied »). Le lifting prend bien (« Peace, Love & Loud Guitars ») et confère à l'ensemble une homogénéité de son qui donne l'impression d'avoir affaire à un album de compositions originales. On pourra opter pour cette compilation pour avoir un panorama confortable sur les derniers albums (2009-2020) d'Anthony Gomes.

NO ONE IS INNOCENT (rock), Colères (27/09/2024)
Le 27/09/2024
En 2022 une tourmente judiciaire frappait Marc Marc Gulbenkian, alias Kemar, chanteur de NO ONE IS INNOCENT, mis en cause dans une affaire d'agression sexuelle. La plainte était classée, mais elle avait pour conséquence, en début d'année suivante, de provoquer le départ de la presque totalité du line-up parisien, entraînant le départ du batteur Gaël Chosson et des guitaristes Popy et Shanka.
Avec trois nouveaux musiciens, No One Is Innocent revient avec « Colères », une compilation qui explore trois décennies de carrière, soit toute la discographie du groupe à l'exception de l'album « Drugstore ».
« Colères » propose également deux nouveaux titres, « Ils Marchent » et « L'Arrière-Boutique du Mal ».
Enfin, les morceaux « Massoud », « La Peau » et « Le Poison » sont proposés dans une version revisitée à l'orientale avec le Lahad Orchestra.
No One Is Innocent sera en concert à Paris (La Cigale) le 20 mars 2025.

ARMELLINO : "HERITAGE BLEND" (new album 20/09/2024)
Le 24/09/2024
Par Dam'Aël
Heure de vérité! Sans vous donner le blues.
Ou plutôt si! Un moment de déconnection totale aux amphétamines Heavy Blues et Classic Rock salvatrices
"HERITAGE BLEND" nous vient des USA. FAUX
28 albums studio au compteur. FAUX
Le quartet vit à L.A. et n'a jamais mis les pieds en France FAUX
... ça vous laisse pantois...
Premier album pour le quartet ; ça décoiffe sa mémé et rend chauve son pépé, hein? (il en faut pour les deux sexes, équité oblige)
La formation vit sur les terres de Molière, Voltaire, Baudelaire, Benoît Blue Roy, Bill Deraime, Paul Personne... Tout droit venu de notre hexagone. Et j'ose espérer que ça ne va pas jeter quelques étriqués dans le précipice mais au contraire contribuer à faire grossir la bulle conservatrice du Made In France.
Si Yann Armellino est loin de ses premiers exercices (5 albums solo instrumentaux, 1 album avec Chris Caron et 2 albums avec Butcho Vukovic), cette nouvelle formation ARMELLINO qu'il a initiée avec beaucoup d'évidence en collaboration avec Vincent Martinez (Carousel Vertigo ) fait le buzz et fait partie des nouveautés à ne pas manquer.
HERITAGE BLEND est un petit bijou qui se range déjà dans un écrin de Heavy Blues et Classic Rock Made In France.
Line Up :
Yann Armellino : guitare
Vincent Martinez (Carousel Vertigo) : chant/guitare
Jacques Mehard-Baudot (Jesus Volt) : basse
Alban Armellino : batterie
Musiciens additionnels :
Fabien Saussaye au piano et à l’orgue Hammond
Little Magic Sam à l’harmonica
Jessie Lee Houllier (Jessie Lee & The Alchemists)
La pochette est magnifique, aux détails précis et s'inspire de celle de Fleetwood Mac de 1968. Elle a été réalisée par Laurent BODSON et finalisée par 311mph l'agence de photo, designer et graphisme.
La production est excellente et sublime le talent de chacun des membres de ARMELLINO. Le responsable de ce travail complet (mixage, mastering, production) qu'on peut bigrement féliciter n'est autre que Didier Théry, bien connu pour le job dantesque qu'il réalise auprès de Shaka Ponk mais aussi auprès de Gaëlle Buswell.
Ce premier album studio se compose de 11 pistes dont 9 inédits récemment composés par la formation (aucun de ses 9 titres n'a été dépoussiéré au sortir d'une quelconque malle rangée dans le grenier) et 2 reprises. La première placée en 5ème position est Fire de Etta JAMES (album Tell Mama de 1988), la seconde Dancing in The Moonlight de THIN LIZZY (album Bad Reputation de 1977) en piste 10. HERITAGE BLEND est sorti ce 20 septembre via le label May I Records
Il s'agit d'un concentré de Blues, de Rock, de Soul, de Heavy, classieux, inspiré, groovy, coloré de virtuosité où la technicité est au rendez-vous, sous couvert d'une approche abordable pour toute oreille avertie ou non. Une talentueuse galette qui offre puissance et sensibilité, recette que les deux protagonistes Yann et Vincent élaborent dans une synergie et une énergie complémentaire. A l'instar de deux pièces d'un puzzle guitaristique qui ne fait qu'un, sublimant le talent de chacun. Ou encore une réaction chimique magistrale qui signe une véritable alchimie entre deux puissances de la six cordes dans une synergie atomique.
Les mélodies et la voix de Vincent s'imbriquent parfaitement dans ce tableau à croire que ces deux hommes savent aligner les planètes de la réussite. Le travail de chant est une performance athlétique livrant des variations savoureuses selon l'orientation du titre : voix rauque et agressive, approche sensuelle remplie de sensibilité, groovy et dansante, un évantail taillé avec précision tel un joaillier suisse mais surtout français pour rester dans le Made in France.
Cependant les autres membres sont loin de faire de la figuration. La session rythmique basse/batterie est carrée et précise, une architecture qui crée une base antisismique à cet album complété par les nappes savamment inspirées de claviers ou d'orgue et où les notes d'harmonica chaudes et rondes renforcent le côté Blues de cet opus.
L' inspiration et le feeling s'harmonisent parfaitement avec cette maestria brillante de virtuosité, qui en fait une pièce maîtresse dans la discographie de ce nouveau groupe mais aussi dans celle de chacun de ses membres et dans notreCDthèque. En espérant vivement une version vinyle tout autant recherchée que les titres de HERITAGE BLEND
Quant aux deux reprises qui auraient pu être accessoires voire casse-g***les, c'est une parfaite réussite ce qui confirme le talent de ces alchimistes, si tant est qu'il faille le répéter ou le confirmer. A noter que j''ai particulièrement apprécié voire Jessie Lee Houllier apparaître dans ce projet (Compilations rock / United Guitars Vol. 4).
ARMELLINO est désormais une formation largement estimable dans l'héritage que nous ont laissé les formations passées des années 70's. Et souhaitant pérenniser leur existence, ce quartet du XXIème siècle pourrait bien faire partie intégrante de cette vague initiée au XXème siècle.
Mon coup de cœur Got Yourself a Loser. ( j'y entends quelques intonations d'un certain Bon SCOTT...)
Tracklist :
1 Almost Scored Me
2 I'm Only Me
3 Got Yourself a Loser
4 Slice of My Pie
5 Fire
6 Hardly Yours
7 Come Sing
8 These Bones
9 Bad Enough
10 Dancing in The Moonlight
11 Trouble in The Making
Label : May I Records
Les liens :
https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_kI_gtwAF1rbhd1ECc2mO66Xi3PPv9umIs
https://www.facebook.com/yann.armellino
https://www.facebook.com/MAYIRecords

WINGS OF STEEL et FURIES à PARIS (16 MAI 2024)
Le 01/06/2024
Par Dam'Aël - LES VIDEOS
En somme un magnifique retour dans le passé musical sacro-saint des années 70's et 80's dans un espace spacio-temporel en mode "ici et maintenant"
FURIES
Depuis leur premier album, "Fortune’s Gate" sorti en 2020, il y a eu du changement chez Furies !
Fondé en 2013 par Zaza Bathory (Batterie) et à l'origine totalement féminin, la formation parisienne intègre en 2016 les guitaristes Guillaume Jockey et Samuel Charles. Mais le quatuor ne résiste pas à l'effet délétère du Covid, seuls Zaza et Guillaume maintiennent leur place, bien décidés à faire évoluer et pérenniser FURIES. La formation avait découvert la discographie d’Unleash The Archers, suite à la ressemblance avec leur titre phare "Unleash The Furies"(on aurait pu imaginer que sût été l'inverse d'ailleurs) . Le duo se laisse emporter à la rêverie s’imaginant pouvoir poser sur l'un de leurs titres la voix quasi homérique de Brittney Slayes, l'un des symboles du Power Metal actuel.
En attendant, après plus de deux ans de silence et d'absence, le premier post-covid single de la formation ainsi réduite est "Rise and Shine feat. Alessia Scolletti" (de ERA , ex-TEMPERANCE ), qui rend hommage à Van Halen, d'ailleurs décédé le jour d'anniversaire de Guillaume, sorti en juin 2023 . Cette rencontre avec Alessia a d'ailleurs été possible grâce à Nils Courbaron de DropDead Chaos.
Puis quand le rêve devient réalité! Brittney SLAYES, qui vient d'être maman et après avoir été contactée par Zaza et Guillaume, accepte de collaborer avec eux, "Poisoned" sera leur bébé et naît le 26 octobre de la même année.
2024, le groupe de Heavy Metal francilien trouve sa nouvelle chanteuse Cheyenne JANAS , sa nouvelle bassiste Lucie SUE (sélectionnée parmi les finalistes pour Steel Panther mais non retenue - elle est aussi violoncelliste, multi-instrumentiste) et son nouveau guitariste rythmique Fred BEND, signant ainsi la composition du line-up définitif actuel et permettant la sortie d'un troisième single Stars of Burning Lands, initialement intitulé Immortal (7 mars 2024). A noter que le groupe travaille sur un nouvel album.
FURIES a présenté sur la scène des Etoiles le 16 mai dernier, son Heavy Speed Metal des années 80 au son très moderne fortement teinté de trash et parfois de touches de black dûes aux influences de Guillaume. Nous allons découvrir ce moment en vidéos.
Désormais FURIES, c'est :
- Zaza Bathory : batterie
- Guillaume Jockey : lead guitare
- Fred Bend : guitares rythmique
- Cheyenne Janas : chant
- Lucie Sue : basse et chœurs
Setlist :
- Intro
- Poisoned
- Intro
- Antidote
- Rise And Shine
- Voodoo Chains
- Intro
- You And I
- Fortune's Gate
- intro
- Unleash The furies
- Stars Of Burning Lands
Poisoned
Rise And Shine
Unleash The furies
Stars Of Burning Lands
Le quintet a mis toute son énergie et sa joie de retrouver la scène parisienne abandonnée depuis des mois. Une envie palpable d'en découdre et de remercier par une belle prestation, le public venu nombreux. Leur setlist de 8 titres s'est composée de cinq morceaux extraits de leur album Fortunes's Gate et des trois derniers singles de 2023 et 2024, une setlist très typée heavy 80's avec modernité mais aussi couplée de son côté pétillant. En effet, Si Cheyenne a su déchainer la foule, elle est aussi parvenue à éblouir la scène tant par sa chevelure rutilante que par son jeu de scène à la fois très charismatique et son enthousiasme naturel. Le tout majoré d'un bonus vocal, son séduisant vibrato qui laisse entrevoir une évolution certaine des futurs titres de la nouvelle mouture ; c'est d'ailleurs déjà très évident dans ce dernier single Lands Of Burning Lands qui prend une autre couleur, aussi scintillante que les bouclettes de la demoiselle. Lucie n'est pas en reste avec ses quelques mimiques communicatives et sa complicité avec la vocaliste. J'attends avec impatience leur future galette à me mettre sous la dent qui devrait assouvir une curiosité notoire sur les propositions à venir. Un joli renouveau en perspective, je pense!
NB : FURIES sera le samedi 24 août au FURIOSFEST
WINGS OF STEEL
Nouveau venu sur la scène internationale, WINGS OF STEEL est un groupe 100% indépendant formé en 2019 par le chanteur suédois Leo Unnermark et le guitariste californien Parker Halub. Ils se sont rencontrés à Los Angeles où ils étudiaient la musique dans le même établissement. Partageant un amour commun pour le hard rock et heavy metal des années 70 et 80, les deux amis ont donc fini par fonder Wings of Steel
Leur bio parle d’une musique épique revisitant ces styles classiques. La dynamique bluesy, dopée par le registre aigu et surpuissant d'Unnermark, se conjugue parfaitement aux riffs terriblement efficaces et solos incroyablement expressifs d'Halub. Armées d’un son massif - le mix est l’œuvre d’un français installé à L.A : Damien Rainaud, connu pour son travail avec DragonForce, Baby Metal, Fear Factory et Angra – les chansons reflètent toutes une impressionnante maîtrise.
WINGS OF STEEL c'est du heavy metal traditionnel et classieux. Certaines rencontres s’avèrent explosives et l’association de leurs talents est loin de la simple addition mais bien plus proche d'une réaction chimique à la puissance exponentielle.
Pour tout vous dire, je les attendais avec beaucoup d'impatience. Certes peu de choix pour les découvrir : Allemagne, Belgique ou France, oui quand même! Chic la France sauf que évidemment le choix est restreint Paris ou Lille. F**k, je suis dans le Var! Un périple pas des plus simples et des moins onéreux! Mais qu'importe : je retrousse les manches, fais le fond de mes poches et j'embarque sur fond de jubilation extrême à l'idée d'être le témoin d'un évènement qui saura sans aucun doute le début d'une très belle histoire.
Le line-up du concert:
Leo Unnermark : chant
Parker Halub : lead guitare
Stephan John-Baillet : guitare rythmique
Marcel Binder : batterie
Mathieu Trobec : basse
SETLIST :
- Fall In Line
- Lady Of The Lost
- Leather And Lace
- Cry Of The Damned
- She Cries
- Gates Of Twilight
- Guitar Solo
- Rhythm Of Desire
- Drums Solo
- Stormchild
- Garden Of Eden
- Bass Solo
- Heaven And Hell (Black Sabbath cover)
- Slave Of Sorrows
- Creeping Of Death (Metallica cover)
- Liar In Love
- Intro + Into the Sun
- Wings of Steel
Fall In Line
Lady Of The Lost
Leather And Lace
Cry Of The Damned
Gates Of Twilight et solo de guitare
Rythm Of Desire et Drum solo avec présentation des membres
Stormchild
Heaven And Hell (Black Sabbath cover)
Creeping Of Death (Metallica cover)
Liar In Love
Intro + Into the Sun
Wings of Steel
Bon inutile de vous dire que si certains étaient dubitatifs au départ du set, très rapidement les strings se sont détendus et les visages sceptiques ont vêtu leur sourire jouissif alliant avec spontanéité, complicité et délire communicatif.
Quant aux autres, déjà inconditionnels et junky du style WOS, le délire s'est soldé par une vague d'engouement confirmé, une ambiance électrique et bonne enfant, des regards pétillants signant une satisfaction extrême en mode "la vie est en définitive heavydemment radieuse".
Côté scène, Léo est magistralement efficace sur les planches, à la fois théâtral sans excès et complice avec ses fans, il arbore une maîtrise vocale digne des plus grands et honore le genre de ces années saintes. Quant à Parker, certes beaucoup moins extraverti mais livrant un jeu qui lui est propre, il a su confirmer son talent et sa virtuosité guitaristique en live, se livrant même à certains divertissements à la Jimmy Hendrix lorsqu'il amorce quelques secondes de jeu avec sa bouche. Preuve à l'appui :
Côté setlist, la reprise complète des 10 titres de leur album Gates Of Twilight, 3 morceaux de leur EP de 2022 WINGS OF STEEL, 2 reprises magistrales (Black Sabbath et Metallica) et des soli de grande qualité pour chacun des instrumentistes (On n'a vraiment pas eu à faire à des manchots!).
Incontestablement le public a été conquis par Wings of Steel ! Un concert énorme, imposant et redoutable, sous l'égide du talent, d'une sympathie évidente, d'une complicité poignante où les codes ont été respectés avec cette touch de modernité. Emotions, variations, énergie, explosion, une ambiance de feu que le quintet a su mettre en place dès le premier titre de son concert et a su faire évoluer tout au long de ces 90 minutes. Une prestation de qualité qui confirme leur capacité à pouvoir faire perdurer avec prestige le genre et frapper de perpétuité le Hard Rock / Heavy Metal Old School malgré la multitude des genres qui gagne de décennies en décennies.
En somme un magnifique retour dans le passé musical sacro-saint des années 70's et 80's dans un espace spacio-temporel en mode "ici et maintenant". MERCI!!!!!!

ESTETICA NOIR (synthwave), Amor Fati (05/04/2024)
Le 23/05/2024
ESTETICA NOIR fait partie de cette génération synthwave capable de faire perdurer le genre en le portant à son meilleur niveau.
Par Ahasverus
ESTETICA NOIR est un groupe de synthwave formé à Turin en 2013. Il pratique une musique issue des courants darkwave/new wave/electropop et cite pour références Nine Inch Nails, The Cure, Depeche Mode et Killing Joke.
Auteur de trois opus (discographie in fine), il a déjà partagé des scènes françaises, italiennes ou belges avec des formations telles que The Chameleons, Christian Death, Norma Loy, Whispering Sons ou Frozen Autumn.
Il a également vu deux de ses titres rejoindre la bande-annonce et la bande originale du film « Al Massimo Ribasso » (2017) de Riccardo Iacopino.
« Amor Fati », le quatrième album de la formation italienne, est sorti le 05/04/2024 sur le label Swiss Dark Nights Records.
Cette galette d'environ trente-sept minutes est produite par Riccardo Sabetti (This Eternal Decay, Spiral 69).
« Burnout », « The Cell », « Pain » ou « Faded » sont autant de titres-miroirs révélateurs des notes sombres qui hantent la musique d'ESTETICA NOIR.
Torturée, elle est pourtant portée par légèreté des claviers qui tentent d'ignorer la morosité latente.
C'est qu'« Amor Fati » est intrinsèquement pessimiste et tourné vers la fin, la sienne, la notre, celle du monde.
Il en ressort un album à l'esthétique gothique et cependant parent de The Cure et Visage.
Mais les préoccupations des Italiens sont tangibles et actuelles et leur dark rock ne cède pas totalement aux sirènes de la new wave portées par le clavier.
A l'instar de Wisborg en Allemagne et de Je T'Aime en France, ESTETICA NOIR prouve une nouvelle fois qu'il fait partie de cette génération synthwave capable de faire perdurer le genre en le portant à son meilleur niveau.

ALICE IN CHAINS : Le classement des albums
Le 22/05/2024
Voici le classement des albums studio d'Alice In Chains par les abonnés d'Ahasverus-Le-Groupe.
En commençant par le meilleur...
-
N°1 : Dirt (1992) - 11 voix
- N° 2 : Black Gives Way to Blue (2009) - 8 voix
- N° 3 : Facelift (1990) - 5 voix
- N° 4 : Alice in Chains (1995) - 4 voix
- N° 5 : Jar of Flies (EP - 1994) / The Devil Put Dinosaurs Here (2013) - 3 voix
- N° 7 : Sap (EP - 1992) / Rainier Fog (2018) - 2 voix
Ils ont dit :
- « Alice In Chains propose une musique n'ayant jamais vraiment cessé d'être intéressante. » (Stéphane)
- « Jerry Cantrell est un compositeur hors pair. Alice In Chains demeure et demeurera toujours une grande influence pour moi. » (Alan)
- « Black Gives Way To Blue : une giga-baffe et un album qui m'a fait rétropédaler pour m'intéresser aux premier albums. » (Stan)
- « La mort de Layne aura été une grande perte mais le groupe a su se reconstruire autour de William DuVall. Une belle réincarnation avec trois albums, moins renversants que leurs aînés, mais toujours très solides. » (Yann)

DJIIN (stoner psychédélique), Mirrors (03/05/2024)
Le 20/05/2024
Djiin se lâche dans des développements débridés parfois gonflés, faisant du psychédélisme sa règle d'or.
Par Ahasverus
L'aventure commence en 2015 sur le quai de la gare de Rennes par la rencontre fortuite d'Allan Guyomard (batterie) et de Johann Godefroy, premier guitariste du groupe. Ils font la connaissance de Chloé Panhaleux, une harpiste. Sa voix les interpelle, ils lui proposent le poste de chanteuse dans ce qu'ils veulent bâtir : DJIIN, pour la force hypnotique des esprits, pour la polysémie du nom selon les traditions : le bienveillant, le malveillant, la transe...
DJIIN fait du stoner rock psychédélique. Il tire ses influences de formations telles que Them Witches, King Gizzard and the Lizard Wizard, The Doors, et d'une manière plus générale du rock progressif 70’s au krautrock en passant par le doom et le heavy période Black Sabbath. Le quatuor sort deux Live avant d'enregistrer son premier album studio, « The Freak », en 2019. Puis vient « Meandering soul » en 2021. Sa personnalité se soude autour de la voix rauque de Chloé Panhaleux, sa chanteuse-harpiste.
En mai 2024, DJIIN revient avec « Mirrors » un cinq titres long comme le bras. L'artwork est de Maureen Piercy.
DJIIN indique que ces nouveaux morceaux ont été pensés comme cinq récits aussi indépendants qu'ils sont complémentaires, s'appuyant sur des thématiques fortes comme le handicap, la maladie, la psychose, les violences faites aux femmes, la vanité ou encore la mort.
L'album est conçu comme les deux faces d'un miroir, l'une lumineuse, solaire et psychédélique, l'autre torturée, sombre et douloureuse.
Ne lésinant pas sur une forte patte progressive, DJIIN se lâche dans des développements débridés parfois gonflés, faisant du psychédélisme sa règle d'or.
Il se déchaîne (« Blind »), nous entraîne dans un rock psyché moderne, envoutant et hypnotique, qui nous submerge. La violence est à l'affût, sa dissonance en bandoulière, l'ensemble est d'une liberté rare, tournant sur lui-même jusqu'à l'ivresse.
La formation rennaise propose peut-être là l'album le plus osé de sa discographie.
Toujours en mouvement mais fidèle au son Stoner, DJIIN a fait appel à Peter Deimel (Black Box Studio) pour l'enregistrement, le mixage et le mastering.
« Mirrors » est disponible depuis le 03 Mai 2024 chez Klonosphere/Season Of Mist.

FM (AOR), Old Habits Die Hard (03/05/2024)
Le 07/05/2024
« Old Habits Die Hard » ne cherche pas à endommager vos cervicales, mais vous vous laisserez prendre à taper du pied sur son AOR lumineux.
Par Ahasverus
En cette année 2024, FM, c 'est quarante ans de carrière !
L'aventure discographique commence à Londres avec « Indiscreet » (1986 - réenregistré en 2016) et « Tough It Out » (1989), des albums de jeunesse plutôt sexy avec des titres comme « Heart Of The Matter » et « Burning My Heart Down ». Suit une ribambelle d'opus plus ou moins hard, massivement AOR, entrecoupés d'une pause de 1997 à 2007, avec un retour aux affaires unanimement salué et des qualités d'interprétation désormais incontestées.
Dernier album en date, « Thirteen » (2022), treizième long format en studio pour la formation britannique.
En 2024, FM revient avec une nouvelle galette qu'il a glissée dans une jolie pochette : « Old Habits Die Hard ».
Enregistré dans les studios du groupe, « Old Habits Die Hard » propose onze morceaux taillés pour la radio.
« Out Of The Blue », la première piste n'est pas sans rappeler la liberté artistique d'un Foreigner ou d'un Toto.
Sur la durée, le groupe propose un hard FM à la hauteur de son talent, et on sait qu'il n'en manque pas. L'inspiration présente pose « Old Habits Die Hard » parmi les prétendants au titre de meilleur album de la formation. L'enchaînement est fluide et la patte vocale de Steve Overland semble prendre de plus en plus de saveur, bonifiée par le temps.
« Old Habits Die Hard » est un album de musique soft, il ne cherche pas à endommager vos cervicales, mais vous vous laisserez prendre à taper du pied sur son AOR lumineux.
L'album est disponible depuis le 03/05/2024 chez Frontiers Music Srl.
FM sera à Cergy (Pacific Rock) le 20/10/24

MAIDAVALE (rock psychédélique), Sun Dog (03/05/2024)
Le 04/05/2024
L'un des groupes de rock psychédélique les plus habités de la planète.
Par Ahasverus
Maida Vale, en deux mots, c'est un quartier de Londres ; en un seul, c'est un groupe de rock psychédélique suédois composé de quatre filles : Matilda Roth (chant), Sofia Ström (guitare), Linn Johannesson (basse), et Johanna Hansson (batterie).
Le quatuor se forme en 2012. Signant chez The Sign Records (Heavy Feather, Children Of The Sün, Hot Breath) il sort son premier album, « Tales Of The Wicked West », en 2016. Comparé à Jefferson Airplane, il s'impose avec des titres hautement 70's comme « (If You Want The Smoke) Be The Fire ».
« Madness Is Too Pure », un second long format, sort en 2018. Toujours sur The Sign Records., il reste percutant et MaidaVale prend le charme venimeux d'un serpent qui danse.
« Sun Dog »
Il faut six ans aux Suédoises pour donner un successeur à « Madness Is Too Pure », mais « qu'est-ce que le temps de toutes façons ? », dit MaidaVale pour seule justification. Digne d'un papier peint pour salon de la fin des 70's, l''artwork réalisé par Alex Khabbazi est bien dans le ton de l'album.
Les musiciennes ajoutent que ce disque « a été enregistré au cours de trois sessions au Svenska Grammofonstudion à Göteborg entre mars et septembre de l'année dernière », et qu'il s'agit de la plus longue période que le groupe ait jamais passé en studio. Toutes les chansons sont signées MaidaVale et l'album paraît désormais sur le label que le groupe a fondé en 2023 avec son manager.
« Sun Dog » démarre par une mélodie survoltée portée par la basse et les percussions (« Faces [Where is Life]»).
Le roulement des quatre cordes se saisit aussi du morceau suivant qui voit percer la fuzz (« Fools »). Si le propos se teinte de modernité punchy (« Control ») et presque électro-pop (« Pretty Places ») dans la seconde partie de l'opus, MaidaVale ne renonce globalement pas au son qui caractérise ses précédents opus. Le rendu est toujours plein de ces effets de réverbération caractéristiques des 70's sur les guitares comme sur les voix. Les incartades plus actuelles ne changent pas fondamentalement le propos. MaidaVale a donc grandi, mais il reste le même : l'un des groupes de rock psychédélique les plus habités de la planète.
Le lien : https://linktr.ee/maidavale

MADAME ROBERT (rock), « C'est Pas Blanche-Neige Ni Cendrillon » (12/04/2024)
Le 26/04/2024
Les amateurs de scène française trouveront aisément leur affaire dans cette galette de trente-huit minutes pétrie par des musiciens bourrés de talents qui nous font partager leur amour de la musique.
Par Ahasverus
« Madame Robert ». Une chanson de Nino Ferrer, sortie en 1966.
En 2018, Madame Robert est aussi un groupe fait du meilleur linge de la scène française : Reuno (Lofofora), Stef Zen (Harvest Blues Band, Parabellum), Julien Mutis (Harvest Blues Band), Léa Worms (Gaëlle Buswel, Nina Attal) et Xavier Mesa (Parabellum).
La bande sortait voici plus de cinq ans un premier album baptisé « Comme De Niro » avec, pour personnifier Madame, la belle Divina Boom.
« Comme De Niro » : un opus de rock, mélange de Rythm & Blues et de chanson débridée, avec les belles plages d'orgue de Léa Worms superbement mélangées à des guitares qui filent. Une filiation revendiquée avec Nino Ferrer (« Comme De Niro », « Captain », « Mieux Avant »), pouvant même faire penser à Dick Rivers (« Nabab », « Salaud »), Bill Deraime (« Mieux Avant ») ou encore à Jacques Dutronc (« L'Aventure »).
Le temps d'un morceau (« Schultzy Blues ») Madame Robert retrouve son sérieux pour rendre hommage ( « Quel est le salopard / qui t'a rappelé à lui / sans ta guitare ») à Roger Schultz Fritsch, chanteur de Parabellum décédé en 2014.
Ce premier long format est soutenu par le clip « La Reine de la jungle », dans lequel joue Divina Boom.
Fort de cette expérience qui se soldait par une tournée d'une cinquantaine de dates qui se terminaient à La Cigale, les joyeux drilles reviennent en 2024 avec un nouvel album qui nous assure que Madame Robert « C'est Pas Blanche-Neige Ni Cendrillon » !
Niveau line-up : Xavier Mesa a laissé sa batterie à Fabien Rault (Little Odetta).
Pas de changement pour Madame Robert, toujours incarnée par Divina Boom sur la pochette.
Pour lancer cet opus, un single-clip nous invite « Chez Madame Robert », avec des paroles de Reuno qui nous promettent qu'on y « retournera la semaine prochaine ». Bien entendu l'incontournable Divina Boom reste l'héroine de cette nouvelle vidéo.
Madame Robert n'a pas changé sa recette : le nouvel opus est parsemé de très belles nappes instrumentales où l'orgue Hammond se distingue particulièrement. Les textes croustillants permettent à Reuno de livrer une prestation pleine de groove qui n'est pas sans rappeler Nino Ferrer ou Bill Deraime.
Les amateurs de scène française trouveront aisément leur affaire dans cette galette de trente-huit minutes pétrie par des musiciens bourrés de talents qui nous font partager leur amour de la musique.
Ce nouvel album est réalisé « à l’ancienne et sans trucage » au Studio E, à Ecotay l’Olme, dans la Loire avec Bruno Preynat (Mickey3D, Kent, Parabellum).
« C'est Pas Blanche-Neige Ni Cendrillon » est disponible depuis le 12 avril 2024 en CD et en vinyle (noir, splatter numéroté ou couleur). C'est une sortie AT(h)OME.
Un lien pour la commande : https://linktr.ee/madamerobert

MADAM (punk/rock), Thanks For The Noise (12/04/2024)
Le 23/04/2024
« Thanks For The Noise » est la confirmation pérenne d'un talent et d'une personnalité forte.
Par Ahasverus
« Notre musique on la fait avec nos putains de tripes. Ce qu'on veut, c'est que les gens sentent ça, et qu'ils voient le plaisir qu'on a à monter sur scène, à ressortir moites de sueur, la bouche pâteuse, avec une seule envie : recommencer. » C'est la profession de foi épinglée par Madam sur sa page Bandcamp. De fait, après deux EP (2018 et 2022), le trio toulousain remet le couvert avec un long format au titre aussi cinglant que sa musique et sa pochette : « Thanks For The Noise ». Vous voila prévenus.
L'énergie est une caractéristique saillante de ce premier album de trente-cinq minutes et même si Madam revendiquait plutôt pour influences celle de « The White Stripes pour le côté brut et garage mais aussi de Franz Ferdinand pour les tournes de batteries dance » (interview Rockfanch 2022), il y a quelque chose qui tient du punk dans sa musique.
Sans fioritures, privilégiant l'In Your Face, « Thanks For The Noise » aligne onze pastilles efficaces (« She's Gone », « Wanna Be You ») ainsi qu'une nouvelle version d'un titre du premier EP (« The Ride »). Le message passe instantanément et des morceaux percutants comme « Mirrors » trouveront aisément le chemin des setlists et le coeur d'une fanbase déjà solide.
Installée comme un propriétaire, Madam assure sa position sur la scène française aux côtés de formations originales (Imparfait, No Terror In The Bang) avec lesquelles elle contribue à porter beau les couleurs de l'underground. « Thanks For The Noise » est la confirmation pérenne de son talent et d'une personnalité forte qui perçaient depuis les premiers pas du groupe.