Les yeux pétillant d’étoiles, de couleurs aux joues et de sable dans nos chaussures nous quittons à regret cet étrange et fascinant voyage dans les contrées fabuleuses des Fata Morgana.
« Fata Morgana » est le nom italien de la fée Morgane, demi-sœur magicienne du roi Arthur Pendragon dans la saga Arthurienne, mais également un étrange phénomène optique qui résulte d’une combinaison de mirages, perturbations des rayons lumineux au passage à travers une variation de température dans l’atmosphère.
Les Fata Morgana, visibles à l’œil nu, sont plus fréquents dans certaines régions polaires, également en Sicile, et beaucoup plus près de nous ce soir au CREA Jean Macé d’Alfortville pour un concert exceptionnel, et ça, ce n’est pas un mirage.
Avant de vous parler de ce concert, laissez-moi vous présenter ce « Mirage suspendu au ciel » comme disent les Touaregs.
Les Fata Morgana c’est avant tout la rencontre en 1998/2000 de cinq musiciens : violon/trompette, violoncelle, guitares/mandoline, percussions et chant, qui partagent la même passion pour la chanson française (avec ses textes poétiques) et la musique (mélangeant Classique, Jazz, Tzigane, Tango, Trip Hop, Funk et même Pop/Rock).
En 2003, le premier album « Tournée Rhum-Pomme » autoproduit et autodistribué à mille cinq cents exemplaires permet au groupe d’enchaîner les spectacles et de multiplier les échanges avec d’autres musiciens.
En 2009, « Le Clown Raté » également album autoproduit est le fruit d’un minutieux travail en studio. Mille exemplaires seront ainsi pressés. L’osmose parfaite entre les musiciens aboutit à de superbes compositions dont les subtils arrangements marquent l’incontestable maturité du groupe. Les textes ensorcelants dégagent une émotion rarement perçue dans d’autres formations.
En juillet 2011, le troisième album est enregistré « Live » dans le XXème arrondissement de Paris au Studio Le regard du Cygne et s’intitule cela va de soi « Les Fata Morgana au Regard du Cygne ». Pour les rares privilégiés (dont je fis partie) qui ont pu assister à ce concert ce ne fut que du bonheur !
C’est donc quatorze ans après leur dernier passage au CREA, le 13/11/2009 très exactement, et après être déjà venu nous voir en 2004, 2005 et 2007 que les Fata Morgana reviennent jouer ce soir (presqu’à domicile pour certains membres Alfortvillais), à la « Pyramide musicale » de Jean Macé.
Au menu d’anciens morceaux mais également de nouvelles compositions qui figureront sur le prochain album dont la sortie est prévue dans l’année.
Le groupe pour l’occasion nous présente sa nouvelle recrue, Nicolas au clavier, qui va apporter ce petit soupçon de folie et cette franche pincée de Rock Progressif que j’ai personnellement apprécié lors de la soirée !
La petite salle de Macé dès vingt heures va rapidement se remplir, par la famille du groupe, les ami(e)s, mais aussi par les fidèles habitués du CREA.
C’est sous des lumières tamisées, moment privilégié et intimiste, que le set démarre par le « Dernier Homme », que l’on retrouve sur « Les Fata Morgana au Regard du Cygne ».
La magie est toujours aussi présente et ce dès les premières notes de musique, dès les premiers mots susurrés par Matthieu. Tel un mime éloquent et volubile, un intarissable et fabuleux conteur d’histoires, il nous transporte immédiatement dans son univers coloré. Personne ne peut rester insensible devant autant de poésie et d’aura…
Du même album seront ainsi joués « Jackson Pollock NYC », « J’oublie le temps » et en rappel « L’aube ».
« A Paris » de « Tournée Rhum-Pomme » et le sublissime « Ramdam » du « Clown raté » que j’ai toujours plaisir à écouter avec son influence orientale et sa magnifique intro de Ben à la Mandoline Napolitaine (instrument hérité de son grand-père).
Outre « Noyez dans les rires » l’inédit qui ne figurera pas sur le quatrième opus, on a eu droit à huit nouveaux morceaux : « Les confidences » / « Vibrez » / « Mermoz » / « Chinatown » / « Crazy » / « Sans arme » / « Tragique » et « Nourrir ».
Un dépaysement total et une grosse évolution dans les compositions des Fata ! L’arrivée du clavier apportant effectivement un gros plus au niveau des arrangements, de la même façon que l’arrivée de Sylvain à la batterie avait fait évoluer le son du groupe.
Sur certains morceaux Jérôme lâche son violoncelle pour une ‘tite Squier Jazz Bass et Cyrille son violon pour une sorte de « biniou africain » (mais qui n’en est pas un !), qui me dit-on dans l’oreillette est un Cornet à bouquin (Instrument baroque hybride entre le bois et le cuivre, utilisé au XVIIème siècle en Italie et dans les contrées germaniques).
Autant dire que la soirée fût non-seulement généreuse mais également fort chaleureuse. Merci aux Fata Morgana, à « Patriiiick » le nouveau Ingé-son, à Armand aux lumières (tu as sacrément assuré petit gars !) et au personnel du CREA, avec une mention spéciale à Abdellah qui nous concocte toujours d’excellents concerts.
C’est donc les yeux pétillant d’étoiles, de couleurs aux joues et de sable dans nos chaussures que nous quittons à regret cet étrange et fascinant voyage dans les contrées fabuleuses des Fata Morgana SVP les potos n’attendez pas autant de temps la prochaine fois pour passer nous voir !