Klone est un groupe français originaire de Poitiers, il sort ce mois de février 2023 son septième album, « Meanwhile ». En 2010, Klone sortait son quatrième album, « Black Days », sombre et puissant. Cinq ans plus tard, « Here Comes The Sun », puis « Le Grand voyage » en 2019, le sixième opus du combo.
Quand on regarde de près leur discographie, c’est une évolution logique : chaque album de Klone est unique, chacun moins prévisible que son prédécesseur. Leurs racines Metal ont peut-être cédé la place à un rock éthéré mais l’intensité de leurs chansons, portées par la voix de Yann Ligner, reste la même.
Ce dernier album est un savant mélange d’albums bruts et Metal comme « Black Days » (2010) et « The Dreamer’s Hideaway » (2012), couplés aux derniers « Here Comes The Sun » et « Le Grand Voyage », plus angéliques et éthérés.
On retrouve sur ce disque ce qui fait l’esprit même de Klone, une musique florissante, soutenue et bouleversante, des riffs d’une gravité maîtrisée, des harmonies de notes et une rythmique herculéenne et originale.
Enregistré en février 2022 avec le producteur Chris Edrich (TesseracT, Leprous, The Ocean Collective), « Meanwhile » est une chronique des meilleurs et des pires aspects de l’humanité. Les paroles conceptuelles de Yann Ligner brossent un tableau d’événements qui se déroulent en même temps mais dans des endroits différents, entraînant des réflexions poignantes sur le monde d’aujourd’hui.
Je préfère décrire l’ambiance générale et donner mon avis global et ne pas faire de titre par titre en rédigeant une chronique, cependant je ne peux faire abstraction du dernier morceau éponyme (« Meanwhile ») qui est absolument la synthèse de tout ce que j’aime. Ce titre est purement magnifique, alternant passages puissants et mélodies enchanteresses.
Bref, un magnifique album à recommander à tout amateur de rock, de métal, de prog et aux autres ! Album exceptionnel !
Tracks Listing :
1.Within Reach
2.Blink Of An Eye
3.Bystander
4.Scarcity
5.Elusive
6.Apnea
7.The Unknown
8.Night And Day
9.Disobedience
10. Meanwhile
L'aplomb est réjouissant, le propos fantasque, l'imagination débridée et le savoir-faire réel.
Voici un EP à côté duquel nous avons failli passer et c'eut été dommage puisque nous allons vous le recommander fortement !
KOS est un groupe de rock progressif originaire de Figeac. Il est formé de trois musiciens issus de milieux différents, « un batteur jazz, un bassiste métal et un guitariste inventif ».
KOS compte une démo (trois titres) et un EP (trois titres) et il était logique qu'il nous revienne avec un nouvel opus (trois titres).
C'était chose faite le 09/09/2022 avec le doublement bien tombé « 3 », puisqu'il s'agissait également de la troisième proposition de la formation. (Dis donc je vire à la numérologie, moi...)
Il était enregistré, mixé et masterisé par Olivier Neurone en 2022 au Mas Viel.
L'artwork de « 3 » était signé Kéwin Moret sur un graphisme de Pevin Kinel.
Passons à la musique...
KOS « 3 » démarre avec « Le Bus ». Le son précis et puissant capte immédiatement votre attention. La guitare sature à souhaits. Le chant en Français rappelle un peu feu le groupe québecois Harmonium, mais en mode halluciné. Il ira parfois à la limite du growl. Les élucubrations sonnent et accrochent. « Le Bus » tangue entre rock progressif et psychédélique avant de soulever la poussière dans un nuage stoner qui se fera strident. Après ce périple, vous ne regarderez plus votre voisin de banquette du même oeil dans les transports en commun.
« Le Bus » a fait l'objet d'un clip animé de très bonne facture écrit et réalisé par Pevinkinel.
« La Quarantaine » calme le jeu. L'enchaînement est parfait et ce nouveau titre semble la prolongation du précédent. La rythmique prend le temps de vous embarquer avec de très bons arrangements. Puis « La Quarantaine » monte en intensité, prenant suffisamment de vitesse pour ne plus vous lâcher, vous assénant ses lourdes rythmiques. La guitare crisse, entame le dialogue avec un chant hip hop. La basse cingle.
Le dernier morceau rend un hommage impénétrable mais appuyé à l'athlète Marie-José Perec en retournant à cet été 1996 qui voyait la Française entrer dans la légende aux jeux olympiques d'Atlanta. Impénétrable s'entend intellectuellement, car la rythmique vous laissera volontiers la suivre.
Progressif, psychédélique et barré, KOS propose ainsi trois titres originaux semblant sortis des 70's par leur propre chemin. L'aplomb est réjouissant, le propos fantasque, l'imagination débridée et le savoir-faire réel. Nous avons beaucoup aimé et on ne peut qu'applaudir des deux mains en vous conseillant d'y jeter votre dévolu. La production puissante ne gâche rien.
M'Z projet de l’insatiable Mathieu Torres (Matziz, The Diogenes, la théorie des cordes) suit l'idée directrice de créer des parallèles entre des concepts poétiques ou philosophiques et la Musique, sans poser de barrières esthétiques. Né en 2018, M'Z a depuis sorti deux albums et un EP. « Prisme » le premier album faisait le lien entre les Couleurs et la Musique, « L'autopsie du dogme » le second, s'attaquait à l'industrie musicale et « Cool is watching you » (EP) s'intéressait à démolir (en musique et en paroles) l'idée de la posture « Cool ».
« La Civilisation de la Graine » est le troisième album du projet, c'est une réflexion musicale sur l'essence de nos organisations patriarcales et notre tendance à nous organiser en civilisations, certes élégantes mais indéniablement injustes, éphémères, violentes et bancales.
Cet album est sorti sur toutes les plateformes digitales via le label Luminol Records qui s’est spécialisé dans les musiques progressives (Rock-Progressif, Post-Progressif, Post-Rock, Electronica…).
Cet album est un cri au monde sur la douleur des civilisations. L’album est 100 % instrumental, brut de décoffrage et voyageant au gré des humeurs du créateur. On y trouvera de multiples influences rock, jazz et électronique. Mathieu réalise tout seul l’ensemble des partitions musicales (un exploit de base). Alternant des phases obscures pour ne pas dire anxiogènes, concrétisées par des dissonances et des rythmes morcelés, à de véritables souffles plus mélodiques, légers voire enjoués, les morceaux instrumentaux qui se succèdent sur l’album « La Civilisation de la Graine » traduisent parfaitement en notes et en musique les sentiments évoqués ci-dessous.
Quelques pistes de réflexion pour essayer d'expliquer les intentions de ces musiques, par l’auteur lui-même : (je cite) Des Récits :
C'est une critique de la propagande qui s'exprime quasiment en permanence, dans les civilisations qui se créent, pour maintenir un sentiment artificiel de cohérence et d'histoire commune. Edifions des temples absurdes :
C'est un amusement sur le temps, l'intelligence, le savoir-faire, la science et l'énergie dépensée à construire des édifices à la gloire de dieux de plus en plus uniques et de plus en plus masculins, concentrant le plus de pouvoir en une seule entité. Au confort de la mémoire qui sublime :
C'est une ode à la nostalgie, cette capacité qu'a le cerveau à transformer un moment vécu en souvenir confortable, quelle que soit la qualité objective du moment au départ. Arme qui fait des ravages dans les mains de manipulateurs de toutes sortes. Assemblée Populaire :
C'est en premier lieu, un amusement sur la difficulté de l'expression démocratique et également une critique du raccourci proposé par nos civilisations, qui laissent entendre que la sagesse serait une vertu masculine, enfin une critique de la tendance à la surexpression/surexposition masculine dans les assemblées, espaces publics de toutes sortes. La spiritualité Marketing :
C'est une critique de la récupération de l'essence spirituelle de l'être humain par les pouvoirs en place, pour diriger cette énergie à des fins de contrôle, vers la propagande officielle, celle qui devrait être suivie par tous et toutes pour que le récit collectif fonctionne. Bureaucratie bémol :
C'est un morceau bruitiste, critique de l'aspect technocratique que prennent les civilisations qui tendent quasi systématiquement vers une surproduction de lois, de décrets, de documents administratifs divers, et cette manière habile de transformer les sujets humains en dossier, plus facile à maltraiter. Enquête païenne :
C'est un morceau « baume » qui a pour objectif d'apaiser l'âme. Une façon de dialoguer avec les sapiens de toutes époques, depuis la racine et sans filtres, sans l'intermédiaire de l'apprentissage ou l'endoctrinement (dans sa version la plus extrême) des coutumes des terres dans lesquelles on réside. Ishtar dance :
C'est la contre-propagande, l'expression de la violence générée par l'injustice systématique des civilisations qui se succèdent. C'est la critique jusqu'au rejet, la proposition de l'extrême opposé de ce qu'on connaît aujourd'hui, comme une réponse, une surcharge de la balance opposée. Fascinant, terrifiant ou séduisant mais tout aussi injuste que le dogme actuel, toujours éloigné de la nuance mais peut-être malheureusement nécessaire pour trouver un jour l'équilibre...
Personnellement j’avoue que quelques textes, mêmes parlés ou susurrés, aurait rendu le tout plus cohérent et facile à interpréter.
Je replace in fine le lien qui mène au site principal pour que vous puissiez vous documenter sur la galaxie Mathieu Torres. Liberté soit mon nom !