EXISTANCE, "Wolf Attack" (Album - 2021)

Le 14/12/2021

(Je dédicace cette chronique à Didier Izard chanteur de H-Bomb, ce groupe qui aura enflammé ma jeunesse et qui fait aujourd’hui éternellement partie de mon ADN metalik musikal. RIP « Dizzy »).

Groupe : Existance
Album : « Wolf Attack »
Genre : Heavy Metal / Hard Rock  
Influences : Judas Priest / Iron Maiden / Saxon / Accept / Sinner / Manigance
Origine : Clermont-de-l'Oise (2008)
Sortie : 29/10/2021

Par Pépé St@kaTTo

Existance bandEXISTANCE par Michael Callewaert

Line-up actuel :

  • Julian Izard (chant, guitare)
  • Antoine Poiret (guitare)
  • Julien Robilliard (basse)
  • Géry Carbonnelle (batterie)

Anciens membres :

  • Fred Labasque (guitare)
  • Axel Revillon (batterie)
  • Laurent Louvrier (batterie)
  • Julien Marchant (batterie)
  • Thomas Drouin (basse)

Discographie :

  • Existance (CD 2011)
  • Steel Alive (CD 2014)
  • Breaking the Rock (CD 2016)
  • Wolf Attack (CD 2021)

Existance

  • Artwork Mario E. Lopez (Nemedian Chronicles/Game Over/Surgikill/Mindward)
  • Production François Merle (Manigance) et Mastering de Jacob Hansen.

Tracklist :

01.Highgate Vampire - 02. Deathbringer - 03.Power Of The Gods - 04.Rock’n’ Roll - 05. Jenny's Dreams - 06.Sniper Alley - 07.Preacher Of Insanity - 08.You Gotta Rock It - 09.Wolf Attack - 10.Tears Of Fire - 11.Gwendoline


Au premier abord Existance semble sonner comme un vieux groupe de Hard Rock des 80's, cette époque bénie des Dieux du Métal. C’était vrai pour les premières compositions du groupe, mais Julian et ses complices ont su au fil des ans étoffer leur son, donner plus d’ampleur à leur morceaux et greffer leurs propres gènes à cet ADN du « Metal Hexagonal » si riche depuis quatre décennies maintenant.
L’origine d’Existance prend ses sources avec Didier Izard, paternel de Julian, chanteur du célèbre groupe H-Bomb (de 1982 à 1985, deux excellentissimes albums au compteur : « Coup de métal » et « Attaque »), et qui est tragiquement décédé en 2018 ; autant dire que Julian a été bercé très tôt au Hard Rock.
C’est donc en 2008 que démarre l’existence… d’Existance (bien noter le « a » qui se substitue au « e », une façon géniale de garder la phonétique et de simplifier les recherches). La phase de créativité durera deux ans avec une première démo de quatre titres et plusieurs concerts à la clé. Après un premier changement de batteur, le groupe picard sort enfin en 2011 leur premier album « Existance », suivi par « Steel Alive » en 2014, « Breaking the Rock » en 2016 et « Wolf Attack » en octobre 2021 sur le Label Black Viper records, galette que nous allons faire tourner aujourd’hui.

  • « Highgate Vampire » et son intro digne de l’ambiance de « Snowman » de Rainbow  ou de « Follow the sign » d’Helloween, attaque très fort avec le chant haut perché dans les aigus de Julian, un riff d’intro surpuissant et une rythmique bien bétonnée. Une entame d’album très réussie et un fabuleux clip pour le promouvoir !

  • Le très teutonesque (dans son approche) « Deathbringer » nous annonce l’Apocalypse dans ce morceau Heavy/Trash à souhait. Appuyé par des chœurs martiaux la voix de Julian est toujours aussi chaude et parfaitement posée, les leads tantôt sirupeux tantôt abrasifs sont pilonnés par une batterie carrée. Le pont relancé par une ligne de basse monstrueuse va conclure ce titre par une rafale de soli guitares explosifs.
  • « Power Of The Gods » dont le riff de toute beauté me rappelle l’excellent morceau « Powergame » de Tokyo Blade, et l’ajout d’arpèges en son clair sur le début du chant enjolive de façon étonnante ce titre très accrocheur. C’est mélodieux et couillu à la fois. Les guitares se déchainent tout au long du morceau sur des riffs qui resteront à mon avis « d’anthologie » tant ils collent à ce Heavy Metal qui nous est cher et qui devraient trouver toute leur puissance en Live.

  • Avec « Rock’n’Roll » la voix ensorcelante de Julian enjolivée par un refrain qui raisonne comme une véritable ode au rock, une déferlante de riffs telle une avalanche en montagne, une basse/batterie surmultipliées, Existance bascule dans un Glam-Rock et sonne comme le meilleur des groupes US. C’est beau comme une permanente dans le vent, un moule-burnes léopard neuf… un titre qui devrait faire un hit et cartonner en concert !
  • On retrouve également avec « Jenny’s Dreams » une composition ultra-mélodique, teintée de Glam-Rock, avec des chœurs doublés sur le refrain, une basse omniprésente qui perce au mix, une batterie bien mise en avant qui martèle inlassablement son rythme (bravo Géry !), et toujours ces puissants « twin-guitars » que l’on retrouve sur chaque morceau.
  • Le très Maidenien (par ses riffs d’intro) « Sniper Alley » poursuit la virée de ce sublime « Wolf Attack », la structure du morceau se rapprochant ensuite rythmiquement de ce que peut faire Accept. A noter le pont en « twin-guitar » de toute beauté et un final en arpèges sons clairs qui nous ramènent de nouveau tout près des contrées mystérieuses de « la Vierge de Fer ». Même si indéniablement on sent beaucoup d’influences, Existance a su encore ici bâtir ce titre à sa sauce sans tomber dans le plagiat.
  • « Preacher Of Insanity » quant à lui lorgne sur le Speed avec sa rythmique « double-time feel » endiablée, parties de tapping déchainées, soli cataclysmiques en rafales. Un titre qui vous fera assurément headbanger jusqu’à la piste suivante, la n°8 !
  • « You Gotta Rock It » est à mon avis le morceau qui vous fera complètement apprécier cet album. Très « Acceptien » dans sa structure, son refrain porté par la puissance vocale de Julian est un véritable hymne au Hard Rock de notre jeunesse (pour les plus vieux, s’la va de soi !). Le pont tout en arpèges, est monté ici en épingle par des soli de toute beauté. Je ne serai pas surpris de vous voir taper du pied en cadence tant c’est punchy à souhait !
  • « Wolf Attack » qui donne son titre à l’album débute sur une intro guitare avec une superbe rythmique en phasing, sur laquelle vient se superposer de sublimes arpèges de basse. On retrouve ensuite nos fabuleux « twin-guitars Maideniens ». Encore un superbe morceau qui fait la part belle aux guitares !

  • En plage 11 on lance « Tears Of Fire » la power-ballade de l’album ! Celle-ci débute au piano, et on pense immédiatement à une intro à la Bon Jovi, les notes sont mélancoliques, la voix de Julian est empreinte de tristesse, les parties de guitares acoustiques et électriques transpirent d’émotions. Là où certains verraient de la mièvrerie, un morceau mielleux, véritable point faible de l’album, je les encourage à lire les paroles pour comprendre que ce titre est un vibrant hommage au papa de Julian, dont la disparition tragique est un véritable déchirement. Pas facile pour un Hardos de se mettre à nu, et d’étaler ses sentiments, bravo donc pour ce sublissime morceau qui, je n’ai pas honte de le dire, est l'un de mes titres favoris.
  • Pour rester dans l’hommage filial, Existance a tenu à graver sur cet album la reprise d’H-Bomb « Gwendoline » morceau réclamé maintes fois et qu’ils ont d’ailleurs joué en concert.

La vie d’Existance depuis son origine n’aura cependant pas été un long fleuve tranquille, changement de line-up (quatre batteurs), changement de label, disparation de proches, un vilain virus mutant qui aura figé la sortie de l’album et annulé plusieurs concerts… A l’instar du loup « balafré » et blessé de la pochette, notre quartet toujours debout continue inlassablement de nous distiller ses brûlots Hard & Heavy teintés 80's pour notre plus grand plaisir.
La voix de Julian a gagné en puissance, l’arrivée de Géry Carbonnelle au nouveau poste de « cogneur » a amené un regain de fraîcheur dans la section rythmique, quant aux parties guitares et basses, elles ont pu bénéficier au niveau de l’enregistrement de la grande expérience de François Merle.
Et, même s’il aura fallu attendre cinq ans avant que ce petit bijou n’atterrisse dans les bacs et ne fasse un saut sur notre platine, notre patience est pleinement récompensée car « Wolf Attack » qui marque enfin la maturité d’Existance devrait trouver tout la considération qu’il mérite par son entrée dans le carré très fermé des meilleurs groupes Métal Hexagonaux.  
Un excellent album que je vous conseille fortement d’écouter et d’acheter et qui devrait trouver tout naturellement sa place dans votre discothèque à côté des Warning, H-Bomb, Sortilège, Judas Priest, Maiden…


MATOSCOPE :

  • Julian : guitare Peavey Vandenberg Signature Serie II (vibrato Kahler Spyder+micros EVH Wolfgang en bridge/DiMarzio Air Norton V en neck) accordage en Eb - amplification Kemper & tête EVH 5150.
  • Antoine : guitares Kramer JK1000 (vibrato Takeuchi+micros DiMarzio : Super Distortion en bridge/DiMarzio Air Norton V en neck) & Charvel en spare - amplification Kemper & tête ENGL Fireball

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