Un album agréable avec trois morceaux qui sortent du lot et surtout The Voice, vraiment plaisante, et nous faisant penser à la reine Anneke (The Gathering).
Une chronique d'Harvey
Fondé en 2010 en tant que projet instrumental par Marco, auteur-compositeur et guitariste-claviériste, Edenya n’a cessé d’évoluer au cours des dernières années.
Après un E.P (2017) et un premier album, « Silence » (2020), Edenya sort son troisième opus, « Another Place », en 2023.
Edenya s’inspire de nombreux styles musicaux : du rock au folk en passant par la musique progressive ou ambiante.
La voix douce et puissante de Clélia se marie à merveille avec les mélodies de Marco, tantôt énergiques, tantôt délicates, plongeant ainsi l’auditeur dans des atmosphères et des émotions intenses.
L’album commence avec une introduction planante instrumentale teintée de folk. Ensuite deux titres pas vraiment intéressants et assez mous. Enfin arrive le morceau de bravoure (9 minutes) « Inside Your Walls », un titre bien plus nerveux et mêlant douceur de la voix de Clélia et fureur des guitares ! Lui succèdent « Another Place » et ses vocaux magistraux et « The Other Side » avec un coté plus électro. Le titre « Garden » propose à son tour une partie instrumentale avec des notes de piano et du violon vraiment jolis.
On regrettera un manque de puissance par-ci par-là pour augmenter la progressivité des styles et des ambiances (douceur versus puissance), ainsi que des parties rythmiques peu présentes (il faudra donc veiller à embaucher un batteur et un bassiste*). Trop folk et pas assez métal pour moi !
On retiendra donc un album agréable avec trois morceaux qui sortent du lot et surtout The Voice, vraiment plaisante et nous faisant penser à la reine Anneke (The Gathering).
Groupe à suivre !
* - NDLR : Les voeux d'Harvey vont être comblés puisqu'Edenya a densifié depuis peu son line-up avec Jean-Paul à la basse et Damien à la batterie.
Tracklist :
1. Impossible Meeting
2. Somewhere In My Dreams
3. The Tree
4. Inside Your Walls
5. I Hope
6. Garden
7. Another Place
8. The Shelter
9. The Other Side
10. Let Me Go
Line-Up :
Marco – Guitares - Claviers - Programming
Clélia Lenoble – Chant
Edenya sera en concert avec Oïkoumen le 21/05/2023 à Paris (Péniche Antipode).
Paroles superbes, ciselées, intelligentes, incroyables, j’en perds mes mots.
Une chronique de Harvey
Lazuli est un groupe français, fondé en 1999, aux textes superbes et à la musique reconnaissable entre mille, et ayant déjà sortis dix albums studio.
La formation classique du groupe après quelques années et pendant plus de quinze ans est de Claude Leonetti à la Léode (mi-guitare floydienne, mi-synthétiseur), Dominique Leonetti au chant, guitares, et mandoline, Arnaud Beyney aux guitares, Romain Thorel aux claviers et au cor, et Vincent Barnavol à la batterie, percussions et marimbas. Arnaud ayant remplacé Ged à la guitare électrique il y a deux ans environ.
Groupe injustement méconnu en France mais très demandé en Allemagne et en Angleterre ! Parmi leurs dix albums, mes préférés étant « 4603 battements », « Réponse incongrue à l’Inéluctable » et « Le Fantastique Envol de Dieter Böhm ».
« 11 » donc, comme le nombre de chansons l’indique mais aussi onzième album du combo français. Paroles superbes, ciselées, intelligentes, incroyables, j’en perds mes mots. Chant parfait, juste et toujours touchant. Production, dans le studio des frères Leonetti, juste parfaite. Cependant et c’est dur de le dire, car fan absolu, je suis globalement déçu par cet album, tout comme dans le passé par l’album « 8 » ou « Tant que l’herbe est grasse ». Néanmoins c’est le rôle d’un chroniqueur est de se détacher de son amour pour le groupe. Cela dit ce n’est pas pour cela que l’album est mauvais, c’est juste qu’il me plait moins.
Déjà merci de ne plus nommer un album par un chiffre quoique cela vous a servis dans le passé avec le magnifique « 4603 battements », l’expérience chiffre (« 8 » et « 11 ») ne me parait pas des plus intéressantes !
Une première partie d’album (les six premiers titres) absolument géniale avec des morceaux comme « Sillonner des océans de vinyles », « Triste Carnaval » ou encore « Parlons du temps ». Mes coups de cœur étant « Parlons du temps » et « Qui d’autres que l’autre ». Les partitions de piano jazzy de Romain et de cymbales au toucher de Vincent sont absolument grandioses ! Un must to have, un des meilleurs morceaux de lazuli toutes périodes confondues.
Le reste, et je ne parle pas du chant ni des textes toujours somptueux, est mou (oui mou !), avec moins d’âme, moins d’effluves lazuliennes (oui j’invente des mots !)…. Cela me fait penser à l’album de reprises acoustique que je n’avais pas aimé du tout. Le souci (ou changement me posant un souci) c’est le son qui sonne moins Lazuli (pourtant il y a toujours de la Léode) mais c’est la guitare en fait. Effectivement est-ce du au changement de guitariste suite au départ de Ged, car c’est le premier album studio hors compilation ou la musique fu nouvellement composée avec Arnaud. L’ambiance de la seconde partie du CD est trop calme, trop acoustique ! en fait pas assez complexe et avec un manque de contrastes d’intensité (marque de fabrique du combo). A coté de cela Arnaud apporte par moment un son qui fleurte plus vers Gilmour/Rothery.
MAIS car il y a toujours un MAIS, Lazuli en concert, en live, c’est THE GROUPE à voir ! et les performances live avec Arnaud récemment, ou Ged à l’époque, et même pour les albums « 8 » ou « Tant que l’herbe est grasse », étaient monstrueuses. Lazuli transcende toutes ses chansons sur scène, ils sont beaux, réceptifs, puissants, joyeux, techniques ! Alors j’attendrais de voir cet album sur scène
Sans rancune ! Mais vivement le prochain opus sans chiffres !
Tracklist :
01. Sillonner des océans de vinyles. 5:03
02. Triste carnaval. 5:03
03. Qui d’autre que l’autre. 4:36
04. Égoïne. 5:22
05. Lagune grise. 5:21
06. Parlons du temps. 5:05
07. Le pleureur sous la pluie. 5:04
08. Les mots désuets. 3:09
09. La bétaillère. 4:05
10. Mille rêves hors de leur cage. 6:20
11. Le grand vide. 5:11
Line-Up :
Arnaud Beyney : Guitares
Claude Leonetti : Léode
Dominique Leonetti : Chant / Guitares / Mandoline
Romain Thorel : Claviers / Cor
Vincent Barnavol : Batterie / Percussions, Marimbas
Cette rencontre du passé et du futur n'a rien de dissonant, au contraire : elle fascine, elle envoute !
Atypique, PoiL l'a toujours été.
Tout autant Poil à gratter que Poil aux dents, le groupe lyonnais s'acoquine avec l'insolite et n'aime rien tant qu'abolir les frontières. Justement, il nous emmène au Japon !
Junko Ueda pour guide.
Elle pratique, dit-on, « le récit traditionnel japonais et le chant bouddhiste shômyô » (une tradition vieille de mille deux-cents ans). Elle joue aussi du satsuma-biwa, un luth à manche court.
Poil n'a certes pas besoin qu'on le pousse beaucoup pour faire naître l'étrangeté. Son univers imprévisible et virevoltant se laisse volontiers conduire par les incantations de Junko Ueda. Et comme l'album avance, Poil s'épaissit, amplifie, habille la chanteuse de notes obsessionnelles qui dansent autour de sa voix comme des herbes folles dans le vent.
« Kujô-Shakujô ». Chant bouddhiste shômyô pratiqué par les moines pour éloigner les mauvais esprits. Les pulsations s'accélèrent, les voix se mêlent.
Puis « Poil /Ueda » plonge dans la bataille navale de Dan no Ura qui nous ramène en 1185. Un moment, le calme semble. Poil frappe ses cordes comme un métronome. La batterie dispute la parole au chant. La basse s'enraye, la guitare crisse et claque.
Les instruments sonnent la révolte, donnent de toute leur puissance. La musique s'affole et pourrait illustrer cette séquence des Temps Modernes où Chaplin est emporté par la machine dont il serre les boulons.
Mais nous sommes au Japon. Au moyen-âge. Fermons les yeux. La prêtresse Ueda psalmodie déjà « Dan No Ura — Part 2 ». Sinon cinématographique, l'ambiance est solennelle. Quelques notes graves, légères comme un voile qui se soulève.
Jazzy et bruitiste, rock in opposition imprégné de world « Poil / Ueda » marie musique traditionnelle et d'avant-garde. C'est inattendu, exotique, rude, et très intense. Pourtant Cette rencontre du passé et du futur n'a rien de dissonant, au contraire : elle fascine, elle envoute ! Les opposés se rejoignent, et leur rendez-vous a lieu le 01/03/2023 chez Dur et Doux
Poil et Junko Ueda seront au Marché Gare, à Lyon le 01/03/2023. La formation suisse Schnellertollermeier complètera l'affiche. L'expérience est unique, ne la ratez pas !