Groupe : Stéphane Portelli
Album : «La Boutique des Fous » (20/10/2021)
Genre : Rock/Blues
Origine : Occitanie
par Dam'Aël
"Mam, Tu Peux Compter Sur Lui"! "Stephane Portelli","Tête En L'Air" mais pas tant que ça, sait nous embarquer dans son univers ; d'ailleurs "A Bientôt Sur Les Routes" car les rencontres avec lui ne tiennent pas "Sur Le Fil" mais bien au contraire, nous entrainent dans sa réalité de pensée et d'écriture qui mène tout droit à "La Boutique Des Fous", et pas de problème d'approvisionnement ! Le plein de réflexions, d'interrogations, de constatations est confirmé dans le stock mental et cérébral de cet artiste à fleur de peau qui nous aspire comme un tourbillon dans le dédale des couloirs de ses émotions. Un voyage interpellant au coeur de l'humanité, au coeur de chacun et surtout au coeur de lui-même car c'est son âme qui dirige et manage avec subtilité sa main dans l'écriture, ses mains dans l'art de faire vibrer les cordes de sa fidèle compagne de musique. La voix en devient la résultante authentique...
Son histoire...
Tout commence, ou presque, chez une psychologue...
Oui mais de celle qui arbore la plus belle pièce de la maison, en sous-sol, où la musique est la maîtresse des lieux. "Hôtel California" des Eagles sera la trame d'une suite qui prendra l'allure d'une étoffe cossue et digne de la haute couture. Ses premiers frères d'armes qui enfonceront le clou, seront Dire Straits en 1985 qui lui montreront la direction artistique sous l'influence de "Tunnel Of Love". Mark tu as touché en plein coeur la sensibilité de cet artiste en culotte courte. Evidemment quelques autres influences viendront compléter le tableau : David Gilmour, Cream avec E. Clapton, Pink Floyd, Carlos Santana, Elvis Presley ... C'est après, en autodidacte qu'il écorchera ses doigts presque jusqu'au sang, sur des covers de SADE et c'est avec Agathe Mulot qu'il foulera les scènes locales avec des reprises diverses et variées.
2001 sera l'année du "je prends mon envol en solo" ; après l'enregistrement d'un 2 titres "Mam, Tu Peux Compter Sur Lui" , c'est sa participation à un tremplin le festival Avec le temps à l’Espace Julien de Marseille, qui va lui permettre de réaliser en 2003, son premier album, un peu dans l'urgence, enregistré et mixé en 48 heures dans une église désaffectée qu'une association de quartier de Montpellier occupait. «Stéphane Portelli» renforce ses racines dans le terreau fertile du Blues, du Rock des années 60's/70's. S'en suivra la belle escalade d'un guitar-hero Made in France avec « Tête En L'Air » (2006), « A Bientôt Sur Les Routes » (2011),« Sur le Fil » (2018) et tout récemment « La Boutique Des Fous » (2021).
L'album : La Boutique Des fous
Pas de doute, on y fait le plein de Rock très Old School, de Blues, enrubannés d'influences évidentes.
On s'y penche et on toque à la porte de notre propre réflexion.
L'opus ouvre le bal avec un "Vegas" survitaminé qui aurait pu prendre naissance dans le Tenessee à Graceland. Elvis sort de ce corps! "Vegas" rappelle le monde de folie, du superficiel, des strass qu'est cette ville de Végas où plaisirs mènent souvent à l'addiction et à la sortie de route de la réalité. Les sujets abordés sont magnifiquement écrits avec des métaphores sublimes mais percutantes.
Le réveil au lendemain est beaucoup moins festif, le constat ramène vite à la vraie vie qu'il faut assumer. "Fou De Nous", esprit distordu en pleine solitude, la guitare en distorsion à la Eric Clapton enfonce le clou de cette dure réalité qui peut clouer au sol. La passion à en perdre la raison, Jean Ferrat en avait déjà conté les affres d'un tel désespoir.
Bon après ces quelques prémisses, Stéphane nous invite à entrer dans sa boutique, "La Boutique Des Fous", l'éponyme qui dresse le tableau de toutes les émotions abordées dans cet album concept et qui nous invite à entrer dans l'univers de l'artiste, sa bulle comme il l'exprime lui-même. Nous y rencontrons " toutes les personnes, toutes les âmes qui refusent l’uniformité qu’elle soit physique ou morale. On y croise des artistes, des idéalistes en quête de liberté. C’est cette ouverture d’esprit, marginale, que j’ai voulu raconter dans cet album où se mêlent la passion, l’obsession, l’addiction… autant d’états qui font peur car difficiles à maîtriser mais qui nous animent au quotidien et que certains peuvent qualifier de folie…". Titre un peu fou, qui swingue, qui invite au frétillement du cuir chevelu et pas que... Il n'est pas seul, l'artiste, à s'y éclater, des choeurs tout aussi crazy nous envoient le second carton d'invitation.
Sur le seuil de cet exil, basse et batterie prennent une rythmique grave aussi rude que le visage de l'abandon qui prend par le colback, coups de pied au c*** sans aucune compassion ni même un semblant de ménagement, aucun doute une violente agression "Alarme blanche". Guitares aiguisées aussi tranchantes que cette apostasie maternelle, solo incisif et vindicateur et ce final de la batterie, prescription diabolique du docteur Guillotin qui lâche le couperet de fin.
Comment ne pas avoir le blues...
"Comme Si" il était possible de changer le monde... Et pourquoi pas? Gardons ce côté positif que nous chante, et on en est ravis, cette guitare emprûntant des notes à la Mark Knopfler. Le Blues nous délivre de ce vilain blues, merci Stéphane. C'est joliment chanté en solo, et en choeurs.
Allez je vous emmène faire un tour furtif dans l'Océan Pacifique du Nord pour une danse de la vie, une hula plutôt auana, moderne, discrète teintée du parfum musical de Mark dans l'écrin artistique de Stéphane Portelli. "C'est tout", rien à ajouter, écoutons plutôt! Les ondes de sa six cordes sont très positives.
La preuve, c'est la fêt-e, la fêt-e!!! "Boum Boum Boum" Vas-y cathy, fais le chanter ce saxophone heureux et joyeux, on commande les pizzas et on sort sous le soleil d'Italie ou du sud de la france, on s'extirpe de cette léthargie commandée par la pandémie. Si vous voulez vous évader au rythme fou de ce morceau, le clip sorti le 10 août dernier vous tend des bras amicaux. (alors là Stéphane, c'est un joli cadeau offert au public et à moi-même car... c'était le jour de mon anniversaire... OK je poursuis, c'était juste mon petit moment de folie : un aparté).
Ca groove sur le Blues Rock "Les Gens Bien" qui traite de l'adultère, et enchaine sur "Dans La Douceur D'un Soir", en partance pour des horizons sud-américains ou tziganes selon les plages musicales, mais surtout un hommage certain au frontman de Dire Straits, Mark Knopfler, le sultan de la guitare, le Sultan of Swing. On rappelle l'influence qu'a eu ce groupe pour Stéphane Portelli dans sa construction artistique et son travail sur les arpèges.
La guitare dans cet album est un véritable caméléon, prenant des sons variés et des inspirations typées dans chacun des titres qui composent "La Boutique Des Fous". A l'instar de l'humain qui s'adapte aux épreuves de la vie, ou qui s'aguiche de comportements calculés, opposés ou corrodés " Comme un caméléon" évoque "Le paradoxe du genre humain dans toute sa splendeur".
Le ton monte crescendo, sur verbe d'oxymores, guidant la rythmique de base, la guitare et les choeurs (qui me rappellent certains choeurs de Toto) dans un tourbillon qui pose la vibration d'une interrogation qui perdure.
Stéphane Portelli : chant, guitares, paroles, musiques, arrangements, production et direction artistique.
Vincent Declercq : batterie, percussions
Patrice Gimenez : basse
Guests :
Isabelle Bonfiglio : chœurs (3, 5, 7, 10)
Cathy Bonfiglio : chœurs (3, 5, 7, 10), saxophone (7).
Son : Triboulet au Studio La Trappe, Toulouse.
Notre avis :
Stéphane Portelli est un passionné qui a la sensibilité d'un artiste ; il pose sa réflexion sur les moments de vie et les émotions qu'ils génèrent. Accompagné par Patrice Gimenez à la basse et Vincent Declercq à la batterie, chacun d'eux forme le tout et le tout ne fait plus qu'un. Un trio qui désire mettre en avant une production organique sur des systèmes vintages, à l'image des temps historiques du Rock et du Blues et à celle des lives sur scènes locales, régionales ou bien plus grandes. Aucune fioriture, pas de vernis et encore moins de strass, nous sommes en Occitanie pas à Végas, et ça sent bon l'humain et le parfum de la simplicité et de l'authenticité. Si les sujets abordés sont sérieux, difficiles voire rugueux, la poésie de Stéphane Portelli ne défaille jamais et porte le verbe aux portes d'un talent incontestable et incontesté. Le quatrième membre du trio est madame la guitare qui retranscrit à la perfection l'état d'âme du morceau et l'émotion de l'artiste, l'égo remballé car bien éduquée et consciente du légitime espace vital nécessaire à chacun des musiciens. Un album rempli d'énergie tout aussi festif musicalement que grave par ses textes, qui embarque par des rythmiques cadencées et fédératrices, un brûlot de Rock et de Blues qui fait du bien.
"Ce 5ème album est l’occasion de fêter mes 20 ans de carrière sous mon nom. Je voulais qu’il sonne différemment, authentique pour avoir le plaisir d’entendre la chaleur des lampes dans le Son !" (S.P.)
PS : S comme Subtilité, Sensibilité, Spontanéité, Sensualité, Solaire...
P comme Passion, Poète, Proximité, Prouesse...
"un album est toujours la photographie d’un moment…" (S.P.)
les liens :
http://stephaneportelli.com/
https://www.facebook.com/stephane.portelli.1
http://www.ahasverus.fr/blog/stephane-portelli-fil-a-fil-interview.html
http://www.ahasverus.fr/blog/stephane-portelli-la-boutique-des-fous-album-2021.html
https://www.facebook.com/emma.bradford.980