Un album à la fois dans la continuité et en recherche de nouveauté.
Une chronique d'Harvey
L’histoire de Bukowski et de cet album en particulier c’est avant tout un drame familial et musical avec la triste disparition de Julien Dottel bassiste du groupe depuis 2007, frère de Mathieu Dottel. L’album sera défendu sur scène par Max, un proche de Julien et ancien guitariste de Full Throttle Baby, qui va reprendre la quatre cordes et le backline de son ami et prédécesseur.
Bukowski c’est une histoire de famille autour des frères Dottel (Mathieu au chant et guitare et Julien à la basse).
Du rock/stoner, du bon rock, voila ce qui ressort de cet album qui est à la fois dans la continuité mais aussi dans une forme de recherche de nouveauté en s’essayant à de nouveaux genres.
Bukowski explore donc de nouveaux terrains de jeu, en plus du stoner, avec par exemple des morceaux plus découpés et tranchant dans le vif comme sur « The Third Day », mais aussi plus de break, de changements de rythmes sur certains titres long (les sept minutes de « Breathin’ underwater »). Des mélodies qui claquent et se retiennent comme sur « My claws » et « Breathin’ underwater ». On y retrouve également du français sur « Arcus » avec la participation de Wojtek.
L’ADN du groupe reste le stoner qui décroche bien la tête avec par exemple « From Above » en guise d’introduction, Buko reste Buko quand même !
Bref un bon album de nos petits français, plein de bonne choses à y prendre !
Mais surtout quel courage et quelle abnégation !
Tracklist :
01. From Above
02. Breathin’ underwater
03. Crossroads
04. NCFYC
05. The Third Day
06. Arcus (ft. Wojtek)
07. Vox Populi (ft. Toni Rizzotti)
08. My Claws
09. Stolen
10. Vertical
11. Uncool
Durée totale : 50 mn 48
Line Up (photographie de Bukowski par Armen Balayan):
Mathieu Dottel — chant, guitare
Romain Sauvageon — batterie
Clément « Knäky » Rateau — guitare
Julien Dottel — basse
Tracklist :
01.Levons nos verres-02.Un monde à reconquérir-03.La Vallée-04.Dans tes mains
Paroles et musique : Reboot
Enregistrement et mixage par Fred Duquesne (Mass Hysteria, No One Is Innocent).
Mastering : Thibault Chaumont
Reboot agit comme l’alarme d’un réveil.
« Reboot » signifie redémarrer un ordinateur, un système, le fait de repartir à zéro, de prendre un nouveau départ. Reboot c’est surtout et avant tout un groupe de Rock Parisien (formé par Nicolas Dutaut et Jos Ker) en mars 2021, en pleine crise sociale (post-gilets jaunes) et sanitaire (COVID).
Très marqués par les sujets de société des dernières années (affaire Metoo, marches pour le climat), le groupe a délibérément choisi de s’exprimer dans la langue de Molière afin que les messages véhiculés soient compris par tous. Alors quoi de plus normal que d’associer ces « paroles revendicatrices » à un Rock punchy, tantôt mêlé de Prog’ voire Métal pour donner plus de force à leur discours ; sans pour autant endosser le costume de « super-héros » ni revendiquer le podium du « donneur de leçons ».
[C’est en en veillant sur le sommeil de son fils le soir, que Nicolas Dutaut compose de 2017 à 2019, avec Ableton Live et sur Mac, la plupart des morceaux.]
Aux manettes nous retrouvons donc Fred Duquesne (No One Is Innocent et Mass Hysteria) qui a produit, enregistré et mixé les dix titres en six semaines. Une chance incroyable pour le groupe d’avoir ainsi pu croiser la route de ce grand monsieur. Fort de son expérience, Fred a su retranscrire en studio toute la puissance et l’énergie du groupe et en magnifier chacune de ses compositions.
L’EP « Le voile se déchire » nous dévoile ainsi quatre de ces titres, mis en image sur de superbes clips.
Photo Seb Houis / Namas
D’entrée de jeu, « Levons nos verres » frappe très fort. La boucle électro-pop et la ligne de basse appuyée que l’on retrouve tout au long du morceau mettent en avant ce malaise hypnotique. La voix de Kouros, que j’ai plaisir à retrouver après les trois épisodes Incry passés, est toujours aussi puissante et apporte quant à elle cette énergie nécessaire pour dénoncer l’oppression exercée par « les puissants », par le biais de la désinformation des médias.
Cette critique de la gestion de la crise sanitaire et du « quoi qu’il en coûte ! » sont parfaitement exprimés dans les paroles, ainsi que dans le clip vidéo. L’utilisation d’un fond orangé tirant vers le rouge, mêlé aux ombres sombres, le « statisme » et « l’immobilisme » voulu du groupe ainsi que celle de l’actrice accentuent ce sentiment de désorientation sensorielle que la majorité d’entre nous ressent. Or, une fois l’ivresse passée, la goutte ayant fait déborder le verre, les consciences vont devoir se réveiller…
« Un monde à reconquérir » avec son clip en mode reportage et ses images chocs d’archives, dénonce l’inaction climatique et ses répercutions écologiques. Cet hymne à la révolte se traduisant par des paroles saccadées et des arpèges en son clair décalés. Le rythme est alterné entre phase de sommeil et réveil brutal, les parties guitares sont abrasives comme une déforestation sauvage. REBOOT pose clairement la question : « Qu’avons-nous fait pour la Planète depuis ces dernières années ? Nous ne devons pas renoncer, il n’est pas trop tard pour une prise de conscience ! »
« La Vallée », troisième titre de cet EP, démarre sur un riff acéré, la ligne de basse surpuissante est appuyée par un énorme beat de batterie. La voix bluffante de Kouros colle parfaitement au morceau. L’ostinato au milieu du morceau qui sert de relance/pont est particulièrement intéressant, de même que les breaks de batterie avant le dernier refrain. Un excellent morceau, et mon préféré.
Ce titre qui a été présenté comme le second single de l’EP est accompagné d’un sublissime clip réalisé par Alminia Studio. Entièrement réalisée en images de synthèse (Motion 3D) la vidéo inspirée des univers Kavinsky / Ready Player One se veut être la critique de la « Silicon Valley » et de l’emprise numérique sur notre mode de vie et plus généralement dans la société.
[Le personnage principal mène une vie chaotique artificielle, partagé entre ses connections frénétiques en journée sur les réseaux sociaux pour y piéger des utilisateurs et ses courses poursuites débridées lorsque vient la nuit.]
Ces excès d’un monde digital complètement déconnecté de la réalité nécessitent pourtant le besoin d’un arrêt brutal et d’un redémarrage dans le présent…
« Dans tes mains » va conclure cet EP de quatre titres. Les riffs de guitares omniprésents sur ce morceau, bien plus corrosifs que sur les trois précédents, viennent appuyer une ligne de basse bien lourde, et une batterie puissante et groovy. Le chant de Kouros atteint ici son apogée, son timbre de voix, sa verve, proche d’un Bernie Bonvoisin (Trust), envoûtant et captivant transpire la hargne et l’énergie militante pour dénoncer les relations toxiques auxquelles nous devons essayer de nous affranchir quotidiennement.
Alors oui, Reboot est un groupe « à textes » qui cherche à interpeller ses auditeurs par « ses protestations » et « ses révoltes », à les sortir de leur torpeur, sa musique énergique transcendant chaque parole et agissant comme l’alarme d’un réveil.
Le talent de compositeur de Nicolas Dutaut est incontestable et les mélodies et habillages sonores de grandes qualités. L’ami Kouros quant à lui sait parfaitement nous émouvoir et faire passer le message : nous devons arrêter d’être passif, de détourner le regard, il devient urgent de prendre en main notre avenir, car il faut que « Le voile se déchire » !
Alors vivement 2023 pour enfin découvrir l’album et ses nouveaux brûlots, et les dates des prochains concerts pour assister au réveil de ce « nouveau monde ».
Les Finlandais ont déjà présenté deux morceaux du futur opus, d'un côté « Forget Me », révélant la part énergique du combo.
« Forget Me » traite de l'attachement puis du lâcher prise lorsqu'on perd quelqu'un et qu'il faut, malgré cela, continuer à vivre.
« Alone » reflète quant à lui un aspect plus calme de la formation. Ce titre parle du besoin d'être seul. « On s'accroche aux autres et aux relations humaines comme si on se noyait. Dans un tel état, on peut trouver que les disputes constantes sont la seule chose qui alimente plus longtemps la relation », explique Jere.
La date du nouvel EP ne nous a pas été communiquée.