ASSIMILATOR, Assimilator (sortie le 16/09/2022 - chronique)
ASSIMILATOR, Assimilator (sortie le 16/09/2022 - chronique)
Le 12/09/2022
Un skeud viril — un poil brutal diront les délicats — d'un métal lancé en schuss sur la piste noire sans se préoccuper du planté de bâton.
Assimilator est le nouveau nom de Death On Fire, groupe de thrash/death formé aux USA en 2017.
Désireux d'élargir ses horizons et de faire tomber les frontières imposées par le genre en libérant une musique heavy et percutante, le groupe de Chicago a choisi de changer de patronyme pour la sortie de son nouvel album disponible depuis le 16/09/2022 :
« Assimilator »
Si Assimilator a changé de nom et délaissé de côté le death metal pour un genre plus ouvert, n'allez pas imaginer pour autant qu'il compte faire tapisserie et y aller de sa petite ballade. Son premier album éponyme est rugueux comme de la toile émeri et affiche clairement des ambitions de botter des c*** et de ramoner vos esgourdes — c'est le fameux coup du père François. C'est que ça gueule, là-dedans ! Comme quand le chat de la voisine s'était coincé la queue dans la porte. Et c'est plus efficace pour effaroucher les oiseaux que tous les cris de prédateurs diffusés par la ville de Strasbourg.
Côté guitare, ça mouline ! Ne vous fiez surtout pas à la petite introduction pépère de la première piste. Assimilator a trouvé en quelque secondes la pédale de l'accélérateur et il refuse de la lâcher, contemplant avec délectation des effets de la dissonance sur vos neurones (« Burial Hymn »). A la manière d'un supplice de la baignoire conduit dans les règles de l'art, il laissera à l'auditeur juste ce qu'il faut d'air pour le torturer plus longtemps.
Ainsi, puisant ses références dans le thash metal, dans la NWOBHM et dans la scène de Göteborg du milieu à la fin des années 90, « Assimilator » est-il un skeud viril — un poil brutal diront les délicats — d'un métal lancé en schuss sur la piste noire sans se préoccuper du planté de bâton. L'écoute de l'opus à fort volume n'aura qu'un inconvénient : celui d'achever de vous fâcher avec les voisins du bâtiment qui vous conservaient encore, sinon de l'estime, au moins leur bienveillante indifférence.
On recommande donc cet « Assimilator », sympa comme une teigne, même aux sourds. Mais on décline toute responsabilité quant aux pétitions que pourraient recevoir votre syndic.
A bon entendeur (c'est le cas de le dire)...
« Dark Waters », le septième album de Delain, est annoncé pour le 10/02/2023.
Fin novembre 2022 les Hollandais dévoilaient le single-clip « Beneath ».
Diana Leah, qui remplace au chant de Delain Charlotte Wessels partie en 2021 pour une aventure solo, expliquait à propos de ce morceau :
« Cette chanson est assez spéciale pour moi car elle faisait partie de mon audition il y a un an et je suis heureuse de la chanter avec Paolo Ribaldini dans un duo épique. »
Ce chanteur italien résident Filandais figurera en guest sur trois morceaux du futur Delain. Il a travaillé avec divers groupes de la scène Metal internationale, dont Rhapsody Of Fire. Il a également été l'un des candidats de The Voice Finlande en 2015. Il faisait partie de la team Tarja Turunen.
En ce début d'année 2023, précisément le dix janvier, soit un mois avant la sortie du nouvel opus, le groupe a mis en ligne un nouveau single-clip assorti d'un artwork dessiné par Ludovico Cioffi.
Le choix de Delain s'est porté sur « Moth To A Flame », la septième piste de l'album. Diana raconte :
« Cette chanson était la dernière chanson écrite pour notre nouvel album "Dark Waters" et je suis fière de dire que j'ai eu l'opportunité d'en écrire les paroles ! Il a une signification profonde pour moi et j'ai hâte que vous l'écoutiez ! »
Martijn Westerholt, claviériste, fondateur et auteur-compositeur principal de Delain, complète : « Je suis extrêmement fier de cette chanson. C'est l'un des morceaux les plus optimistes de l'album tout en ayant le riff de guitare le plus lourd, et la voix de Diana est exceptionnelle ! C'est une combinaison qui tue, je pense que les fans aimeront. »
Il ajoute à propos du futur opus :
« Cet album capture tous les éléments qui composent la personnalité de Delain : nos riffs de guitare distinctifs, nos parties orchestrales grandioses, les techniques de chant metal et pop, le son du rock opéra couplé à celui du synthé des années 80. En résumé, c’est vraiment un album identifiable à Delain parsemé d’éléments reconnaissables de Delain, mais aussi de nouvelles influences marquant ainsi une progression. » Les précommandes de « Dark Waters »sont ouvertes ici :
Lot CD avec pochette 3 volets + tee-shirt (uniquement disponible sur la boutique Napalm Records)
2 vinyles bleu marbré / noir / blanc - édition limitée à 300 exemplaires (uniquement disponible sur la boutique Napalm Records)
Coffret en bois : 2 CDs (album + version instrumentale), un coffret CD avec la version orchestrale, 6 sous-verres, un drapeau, une carte postale à l’effigie du groupe - édition limitée à 500 exemplaires (uniquement disponible sur la boutique Napalm Records)
Tracklist :
01.Levons nos verres-02.Un monde à reconquérir-03.La Vallée-04.Dans tes mains
Paroles et musique : Reboot
Enregistrement et mixage par Fred Duquesne (Mass Hysteria, No One Is Innocent).
Mastering : Thibault Chaumont
Reboot agit comme l’alarme d’un réveil.
« Reboot » signifie redémarrer un ordinateur, un système, le fait de repartir à zéro, de prendre un nouveau départ. Reboot c’est surtout et avant tout un groupe de Rock Parisien (formé par Nicolas Dutaut et Jos Ker) en mars 2021, en pleine crise sociale (post-gilets jaunes) et sanitaire (COVID).
Très marqués par les sujets de société des dernières années (affaire Metoo, marches pour le climat), le groupe a délibérément choisi de s’exprimer dans la langue de Molière afin que les messages véhiculés soient compris par tous. Alors quoi de plus normal que d’associer ces « paroles revendicatrices » à un Rock punchy, tantôt mêlé de Prog’ voire Métal pour donner plus de force à leur discours ; sans pour autant endosser le costume de « super-héros » ni revendiquer le podium du « donneur de leçons ».
[C’est en en veillant sur le sommeil de son fils le soir, que Nicolas Dutaut compose de 2017 à 2019, avec Ableton Live et sur Mac, la plupart des morceaux.]
Aux manettes nous retrouvons donc Fred Duquesne (No One Is Innocent et Mass Hysteria) qui a produit, enregistré et mixé les dix titres en six semaines. Une chance incroyable pour le groupe d’avoir ainsi pu croiser la route de ce grand monsieur. Fort de son expérience, Fred a su retranscrire en studio toute la puissance et l’énergie du groupe et en magnifier chacune de ses compositions.
L’EP « Le voile se déchire » nous dévoile ainsi quatre de ces titres, mis en image sur de superbes clips.
Photo Seb Houis / Namas
D’entrée de jeu, « Levons nos verres » frappe très fort. La boucle électro-pop et la ligne de basse appuyée que l’on retrouve tout au long du morceau mettent en avant ce malaise hypnotique. La voix de Kouros, que j’ai plaisir à retrouver après les trois épisodes Incry passés, est toujours aussi puissante et apporte quant à elle cette énergie nécessaire pour dénoncer l’oppression exercée par « les puissants », par le biais de la désinformation des médias.
Cette critique de la gestion de la crise sanitaire et du « quoi qu’il en coûte ! » sont parfaitement exprimés dans les paroles, ainsi que dans le clip vidéo. L’utilisation d’un fond orangé tirant vers le rouge, mêlé aux ombres sombres, le « statisme » et « l’immobilisme » voulu du groupe ainsi que celle de l’actrice accentuent ce sentiment de désorientation sensorielle que la majorité d’entre nous ressent. Or, une fois l’ivresse passée, la goutte ayant fait déborder le verre, les consciences vont devoir se réveiller…
« Un monde à reconquérir » avec son clip en mode reportage et ses images chocs d’archives, dénonce l’inaction climatique et ses répercutions écologiques. Cet hymne à la révolte se traduisant par des paroles saccadées et des arpèges en son clair décalés. Le rythme est alterné entre phase de sommeil et réveil brutal, les parties guitares sont abrasives comme une déforestation sauvage. REBOOT pose clairement la question : « Qu’avons-nous fait pour la Planète depuis ces dernières années ? Nous ne devons pas renoncer, il n’est pas trop tard pour une prise de conscience ! »
« La Vallée », troisième titre de cet EP, démarre sur un riff acéré, la ligne de basse surpuissante est appuyée par un énorme beat de batterie. La voix bluffante de Kouros colle parfaitement au morceau. L’ostinato au milieu du morceau qui sert de relance/pont est particulièrement intéressant, de même que les breaks de batterie avant le dernier refrain. Un excellent morceau, et mon préféré.
Ce titre qui a été présenté comme le second single de l’EP est accompagné d’un sublissime clip réalisé par Alminia Studio. Entièrement réalisée en images de synthèse (Motion 3D) la vidéo inspirée des univers Kavinsky / Ready Player One se veut être la critique de la « Silicon Valley » et de l’emprise numérique sur notre mode de vie et plus généralement dans la société.
[Le personnage principal mène une vie chaotique artificielle, partagé entre ses connections frénétiques en journée sur les réseaux sociaux pour y piéger des utilisateurs et ses courses poursuites débridées lorsque vient la nuit.]
Ces excès d’un monde digital complètement déconnecté de la réalité nécessitent pourtant le besoin d’un arrêt brutal et d’un redémarrage dans le présent…
« Dans tes mains » va conclure cet EP de quatre titres. Les riffs de guitares omniprésents sur ce morceau, bien plus corrosifs que sur les trois précédents, viennent appuyer une ligne de basse bien lourde, et une batterie puissante et groovy. Le chant de Kouros atteint ici son apogée, son timbre de voix, sa verve, proche d’un Bernie Bonvoisin (Trust), envoûtant et captivant transpire la hargne et l’énergie militante pour dénoncer les relations toxiques auxquelles nous devons essayer de nous affranchir quotidiennement.
Alors oui, Reboot est un groupe « à textes » qui cherche à interpeller ses auditeurs par « ses protestations » et « ses révoltes », à les sortir de leur torpeur, sa musique énergique transcendant chaque parole et agissant comme l’alarme d’un réveil.
Le talent de compositeur de Nicolas Dutaut est incontestable et les mélodies et habillages sonores de grandes qualités. L’ami Kouros quant à lui sait parfaitement nous émouvoir et faire passer le message : nous devons arrêter d’être passif, de détourner le regard, il devient urgent de prendre en main notre avenir, car il faut que « Le voile se déchire » !
Alors vivement 2023 pour enfin découvrir l’album et ses nouveaux brûlots, et les dates des prochains concerts pour assister au réveil de ce « nouveau monde ».