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CAJUN TANG : Rougail-Blues ou Rougail-Cajun ?
Le 02/03/2019
Notre petit animal vous étant maintenant familier, permettez-moi de vous en présenter un qui ne manque pas de piquant : Cajun Tang.
Basé sur l’ile de La Réunion, Cajun Tang est un duo constitué de Tedy Beer (guitare, harmonica, chant) et d’Ely la Flask (violon).
Les deux compères se sont connus en 2017. Ils ont signé leur premier album éponyme en 2018.
Influencée par la musique Cajun des années 1930 à 1950, leur production rappelle aussi le blues des origines. Leurs textes en anglais, français ou créole, s’inspirent de la vie quotidienne, de la chasse (rassurez-vous gentils métalleux, le petit tangue réussira à rejoindre son terrier !), des peines de cœur, ou des vacances... à Palavas-Les-Flots !
Cajun Tang, Mardi Gras, No Man’s Land, Mafate, le très joli Amen, et bien d’autres titres vous transporteront sans difficulté en pleine Louisiane, le cul sur la berge, à regarder le fil de l’eau verdâtre, car le duo touche si juste dès le premier album qu’on croirait voir passer des alligators dans son jardin !
Classé entre Nathan Abshire, Robert Johnson et Jimmie Lee Robinson, votre galette de Cajun Tang sera en parfaite compagnie. Tedy Bear et Ely la Flask signent, avec ce premier LP éponyme, une belle réussite. A découvrir absolument.
Lien Facebook :
https://www.facebook.com/Cajun-Tang-111256862891245/
(N’oubliez pas de liker leur page !)
Ecouter Cajun Tang : https://cajuntang.bandcamp.com/
Le Metal expliqué aux profanes
Le 02/03/2019
Article publié par Sylvain Fuschs sur Les Fils de la Pensée (http://réfléchir.net) le 03/01/2019. Reproduit avec l'aimable autorisation de son auteur.
La musique Metal s’instaure en conjuratrice de la violence plutôt qu’elle ne s’en fait la prescriptrice, et possède vis-à-vis de celle-ci les mêmes vertus cathartiques que les tragédies grecques antiques vis-à-vis de la pitié et de la crainte. Loin de mettre en scène complaisamment une situation humaine qui tourne mal, la tragédie explorée par les grecs faisait œuvre de mimêsis et de thérapie pour le spectateur. Soigner le mal par le mal, combattre le feu par le feu, plonger dans l’obscur pour y déloger de façon paradoxale une lueur libératrice qu’aucun autre genre musical ne saurait produire… Tel est l’esprit de la musique Metal.
Le groupe de Shock-Rock BAD TRIPES - Album Splendeurs et Viscères (2013)
S’il fallait comparer le mauvais procès fait au Metal à d’autres réquisitoires, on penserait aux rituels des morts présents dans nombre de cultures du globe avant qu’ils ne furent étouffés par l’acculturation initiée par les monothéismes et leur propension à uniformiser les sensibilités, les mœurs, les canons et les formes. Les fêtes des morts ne tirent pourtant par leur source d’une fascination pour le néant mais plutôt d’un besoin de commémoration pour les âmes des défunts.
THE FUNDAMENTAL WISDOM OF CHAOS, Harvest Of Laments (2018).
Nous pourrions également comparer ce procès au refus des mystères de l’ombre de notre modèle actuel de civilisation basé sur l’évidence des Lumières, qui a pourtant produit ses propres dérives : principe de précaution poussé jusqu’à bannir toute forme de risque alors que vivre, c’est parfois risquer ; impératif de transparence contre-productif et générateur de malaise ; hygiénisme incitant chacun à mener une existence aseptisée sans couleur ni saveur ; expurgation de tout excès lié à la fête par nature ambivalente et dionysiaque ; négation des forces liant l’homme à la nature. Comment s’étonner dès lors de la recrudescence des extrémismes et des pratiques extrêmes en tout genre faisant office de chambres de compensation pour les névroses se développant à l’ombre d’un vitalisme étouffé ?
BORN AGAIN, album "True Heavy Nation" (2018)
Le Metal, assigné au rôle de mauvais clown par la scène musicale officielle, n’en finit pourtant pas de remporter succès après succès auprès d’un public invisible mais fidèle et nombreux, comme un hommage du fatum à la morale toute faite, comme un rappel des profondeurs à l’aplat de la raison, comme la rançon due par la pensée à ce qui demeure impensé.
SAAD JONES, Violent Instinct (Roman - 2017)
Le 20/02/2019

Le groupe touchera la gloire du doigt, moment que choisira son chanteur Tilio pour partir en vrille et s'interroger sur la profondeur de ses textes Death-Metalleux.
Pas grand chose n'échappe à l'auteur : les fans, les musiciens, l'animateur radio ou le fanzine bourré de fautes d'orthographe s'animent sous nos yeux amusés.
ue ceux que le Metal extrême rebute se rassurent : on n'est pas spécialement dans cet univers, on croise d'ailleurs au festival HeavyDays de Goodrington Castle un énorme groupe nommé White Iron qui devrait fédérer tout le monde...
Passé cette première impression qui vous a collé le sourire aux lèvres comme Wayne's Wolrd en son temps, on est vite pris par la trame du roman. Il y a une véritable histoire dans laquelle Saad Jones parvient à vous embarquer en deux-cent cinquante pages.
Ecrit en 2017, Violent Instinct, va bien au-delà de la private-joke entre initiés, et les exemplaires restants méritent d'échapper au pilon ! Il vous réjouira dans la bibliothèque du salon.
THE SOAPGIRLS - L'interview Underground
Le 17/02/2019
« Nous étions signées sur une major dès notre plus jeune âge. C'était comme voler avec des ailes de plomb. »
Interview réalisée par Vanessa et Ahasverus pour https://www.lalegionunderground.com - Mis en ligne le 14/02/2019.
Avant la sortie du nouvel album (dont le titre de travail était Chain) et en attendant que le Girl Next Door Tour ne frappe la France, voici une interview de The SoapGirls, le groupe de Shock-Rock sud-africain.
Les soeurs Debray nous racontent leur parcours, parlent de leurs convictions, de leur actualité et de la future tournée.
Il se passe toujours quelque chose avec The SoapGirls, alors bonne lecture...
The SoapGirls par Denis Charmot lors du Stinks Like Punk Tour 2018.
Bonjour The SoapGirls. Tout d'abord pourriez-vous présenter votre groupe pour nos lecteurs qui ne vous connaîtraient pas encore ?
Bonjour à tous, nous sommes The SoapGirls, Camille (basse) et Noemie (guitare). Nous sommes deux sœurs nées à Paris et nous avons grandi en Afrique du Sud. A l'âge de huit ou neuf ans, nous avons commencé à nous produire dans la rue, d'abord en vendant des savons pour récolter des fonds pour des enfants hospitalisés, ou pour d'autres causes en Afrique du Sud. Nous avons commencé la musique de manière professionnelle quand nous avons atteint douze ou treize ans. C'était une longue route, un peu folle, mais nous aimons ce que nous faisons. Nous sommes des artistes indépendantes, et nous ne donnons aucune limite à notre liberté d'expression.
L'attitude semble chez vous aussi importante que la musique. Avez-vous des idéaux que vous défendez au quotidien ?
Notre attitude se reflète dans notre musique, et au travers de chaque chose que nous faisons et que nous défendons.
Ce n’est pas facile, dans cette société hypocrite qui raconte aux gens qu’ils sont libres mais qui met en place toutes les limites pour stopper cette même liberté. Nous pensons qu'il est important - et peu importe ce que les autres en disent - de rester fidèle à ce en quoi l'on croit et de dénoncer les injustices et la censure.
Nous venons d'Afrique du Sud, un pays très conservateur, où des femmes se font violer chaque jour. Nous entendons parfois à ce propos des réflexions stupides de personnes qui prétendent que c'est la manière dont s'habillent ces femmes qui est le déclencheur de leur agression. Nous aimons nous confronter aux gens et les sensibiliser à ce sujet, quitte à récolter beaucoup d'emmerdes et à être jugées rien que pour la manière dont nous nous habillons.
Vous sentez-vous féministes ? Quelle en est pour vous la définition et quelle femme incarne le mieux ce mouvement ?
Nos opinions sont partagées en ce qui concerne le mot "féministe". Il représente l’égalité des sexes, mais il semble réservé uniquement aux personnes qui s’habillent et voient les choses d’une certaine manière. Certaines personnes se trompent sur la signification de ce mot, et croient qu'il est un permis qui leur donnerait une légitimité pour attaquer une autre femme sur ses choix. Les hommes semblent ne pas comprendre que le féminisme a été créé afin que nous puissions tous disposer d'un droit égal de vivre sans crainte et d'être comme nous l'entendons. Donc, pour répondre à votre question, nous croyons en l’égalité de tous.
Camille : Me concernant, Madonna personnifie mon idée du féminisme. Elle est forte, elle n'a peur de rien, et elle ose sans jamais remettre en question sa féminité.
Noemie : Pour moi, toute personne de sexe masculin ou féminin qui s'est battu pour ses convictions dans la lutte pour l’égalité est l’épitome d’un "féministe". Il semble qu'il y ait une idée confuse - et j'y vois une manœuvre politique - à propos de ce que doit être une féministe, de la manière dont elle doit agir, vivre, s’habiller ou se comporter. Tout ceci ne correspond absolument pas au féminisme.
Après une tournée européenne de près de cent-trente dates, vous êtes rentrées en Afrique du Sud voici environ deux mois. Vacances ou travail ?
Travail ! On adore ce qu'on fait, et on n'arrête jamais d'écrire, de composer, ou de bricoler des vidéos. Nous sommes toujours sur la route, alors nous aimons aussi profiter de la plage et du soleil quand on n'est plus en tournée.
Vous préparez actuellement le futur album. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Ce sera notre troisième album en tant que musiciennes indépendantes. Nous sommes très enthousiastes et nous venons juste de terminer son écriture. Nous l'enregistrerons bientôt puis nous partirons en tournée à partir d'avril avec quinze nouvelles chansons. Chaque album est différent, et celui-ci le sera également car notre son est en constante évolution. Nous avons hâte de délivrer nos titres en live.
"One Way Street", le nouveau single de The SoapGirls, sera sur leur prochain album.
Vous signez vos chansons "Camille Debray/ Noemie Debray" ou "The SoapGirls". Concrètement, comment se passe le processus de composition ?
Chaque chanson est écrite par nous deux, donc signée en tant que The SoapGirls. Quand nous écrivons un morceau, c’est un équilibre. Parfois un refrain vient en premier, parfois un couplet. Nous écrivons toujours à propos de la vie telle que nous la vivons. Chacune de nous apporte un élément différent et une nouvelle dimension aux compositions, et chaque titre que nous écrivons et composons surgit à partir d'une histoire ou d'une expérience personnelle.
Quelle est la part de votre activité artistique que vous préférez ?
Nous aimons toutes les deux aller en studio, enregistrer et donner vie aux chansons qui ont jailli durant la phase de composition, mais rien n'est comparable à l’énergie et à la satisfaction de voir un public réagir et se bouger sur la musique et la performance.
Rencontrer nos fans, c'est un véritable privilège pour nous. Nous aimons voir comment la musique peut rassembler les gens, quels que soient leur âge, leur origine ou leurs croyances.
En 2011, The SoapGirls était un duo de Pop Music qui vendait très bien. En 2015, vous renversez les tables et commettez "Calls For Rebellion", avec son virage revolt rock, que vous confirmerez en 2017 avec l'album suivant, "Society's Reject". Vous n'avez pas choisi la voie de la facilité ! Que s'est-il passé ?
Nous étions signées sur une major dès notre plus jeune âge. Quand on regarde en arrière, on peut être fières de la réussite, mais nous étions bridées dans notre créativité et, même si la route peut sembler plus facile, elle ne l'était pas à bien des égards. C'était comme voler avec des ailes de plomb. Le label ne souhaitait nous voir que d'une seule manière, et c'était une lutte permanente entre ce qu'ils voulaient qu'on fasse et ce qui nous correspondait vraiment. Finalement, après des années de combat pour nous libérer du contrat qui nous liait à eux, on leur a dit d'aller se faire foutre. Peu de temps après, tout ce que nous avions nous a été volé, tout, y compris nos guitares. On n'avait plus rien, sauf qu'on était maintenant devenues indépendantes. Alors on a monté un plan pour partir à New-York afin d'enregistrer les chansons que nous avions envie de faire.
Malheureusement, des gens cupides avaient les mêmes idées que le label, et bien qu’ils nous aient proposé une énorme somme d’argent pour un contrat, nous ne voulions plus perdre notre liberté artistique. Ils ont pris nos chansons et les ont transformées en quelque chose de complètement différent de ce que nous avions enregistré, et nous ne nous reconnaissions pas dans ce que nous entendions. Alors on a quitté New-York. A partir de là, on a bossé très dur, économisé, tout donné pour notre musique, et on a enregistré "Calls For Rebellion". Puis on est parties en Angleterre et on a embarqué pour notre première tournée internationale. Le soutien des fans a été fantastique, et on leur en est grandement reconnaissantes.
Quels sont vos souvenirs scéniques les plus marquants ?
Noemie : L'un des moments les plus drôles que j'ai connus sur scène : je portais un body tout blanc, je jouais, je chantais, je m'éclatais, quand j'ai senti un liquide chaud qui coulait le long de mes cuisses. Je me souviens que le public en face de moi paraissait surpris et choqué. J'ai regardé en bas et j'ai vu du rouge partout. J'avais mes règles, mais certaines personnes dans le public ont cru qu'il s'agissait d'un effet de scène, avec du faux sang. Alors elles prenaient ce sang pour s'en faire comme des peintures de guerre sur le visage... Je n'ai pas eu le cœur à leur dire que c'était vraiment du sang !
Camille : Au cours d'un show au Pays de Galles, une vieille femme de quatre-vingt ans est montée sur scène pour la chanson "Bad Bitch". Elle a enlevé son soutien-gorge et elle a commencé à le faire tourner en l'air. C'était épique de voir quelqu'un d'aussi libre manifester autant de plaisir durant notre show !
The SoapGirls - Calls For Rebellion (2015)
Camille, quel est le plus gros défaut de Noémie ?
Le plus gros défaut de Noemie est qu'elle peut se montrer très impatiente et s'énerver quand tout n'es pas parfait.
Noémie, quel est le plus gros défaut de Camille ?
Elle peut être trop sensible parfois, et prendre les choses trop à cœur. Elle est aussi très dure au travail, où elle peut se montrer autoritaire.
La tournée 2019 démarrera dans quelques mois. Elle passera par les USA et l'Europe, selon mes informations. Avez-vous des précisions quant aux dates françaises ?
The Girl Next Door Tour inclura également les USA pour la première fois.
Nous sommes toujours en phase de réservation des salles, nous n’avons donc pas encore toutes les dates, mais nous avons hâte d’être de retour en France !
Le batteur Sam Ogden, qui vous accompagnait sur le Stinks Like Punk Tour, sera-t-il présent sur la nouvelle tournée ?
Non, on l'a tué lors de la dernière tournée. On plaisante ! Bien sûr, il sera là.
The SoapGirls avec Sam Ogden sur le Stinks Like Punk Tour 2019. Photo Luca Viola.
Crédits photograhiques :
La photo de The SoapGirls est de Denis Charmot https://www.facebook.com/DenisCharmotPhotos/.)
La photo de The SoapGirls avec Sam Ogden est de Luca Viola.
Liker la page Facebook de The SoapGirls, c'est ici :
https://www.facebook.com/thesoapgirls/
Visiter leur site, c'est là :
https://thesoapgirls.com/
Ecouter leurs albums, c'est là :
https://thesoapgirls.bandcamp.com/
NeR & ZoR : Embarquement pour la planète Electro Rap.
Le 14/02/2019
Fondé voici un peu moins d’un an, NeR & ZoR est un duo francilien d’Electro Rap.
Malgré sa toute jeune existence, il sortira ce mois-ci son premier concept-album.
L’occasion de vous proposer une visite à bord de la navette “Pacifique Justice” que vous retrouverez sur l’opus. Préparez vos cartes d’embarquement, attachez vos ceintures, on décolle !
“Notre inspiration n'a aucune frontière.”
Bonjour NeR & ZoR. Pourriez-vous présenter votre duo aux lecteurs qui ne vous connaitraient pas ?
Bonjour Ahasverus, tout d'abord merci de nous accorder cette première interview. Pour nous présenter en deux mots, NeR & ZoR est le duo Electro/Rap composé de GrooverNeR et FunkyZoR, (respectivement T.Brocard et K.Bonthoux).
Quel est votre parcours artistique ?
Nos parcours artistiques sont depuis longtemps étroitement liés, puisqu'au delà d'être NeR & ZoR, nous sommes avant tout deux amis. Nous nous sommes rencontrés il y a maintenant plus de dix ans au lycée Sonia Delaunay à Villepreux. A l'époque, nous avions une petite formation Pop/Rock avec nos amis Nicolas Klein et Johann Verschaeve. Elle s'appelait Sexy Koumou et ses Conquêtes.
Pour ce qui est de la "répartition des rôles", c'est NeR qui s'occupe principalement de la musique et ZoR principalement des textes et des voix, même si cette répartition n'est pas aussi stricte que ça car tout le bonheur de travailler ensemble est d'échanger sur la globalité du projet.
Quelles ont été les étapes importantes de la vie de NeR & ZoR depuis sa création ?
Tout s'est accéléré il y a un peu moins d'un an, quand nous avons commencé à réunir des textes et des instrumentaux qu'on avait écrits il y a quelques années de ça. Il s'est alors tout naturellement dessiné l'ombre d'un projet plus complet que l'on voulait proposer via un concept-album couvrant les toutes premières aventures dans l'espace de NeR, ZoR et les Pacifiques Justiciers ! (C'est le nom des passagers qui embarquent à bord de la navette Pacifique Justice et qui sont à nos côtés).

Où puisez-vous votre inspiration sur un plan musical ?
Sur le plan musical, notre inspiration n'a aucune frontière ! Mais si on doit citer les genres qui ont influencé notre empreinte musicale, et que l'on retrouve principalement dans ce premier opus, il s'agirait très certainement de la Funk (Maze, Michael Jackson....), de la French Touch (AiR, Daft Punk...), du Rap (américain autant que français) et du Rock (The Beatles, Muse...).
Et pour les textes, qu’est-ce qui vous inspire ?
Dans ce premier album, nos textes racontent les aventures de NeR & ZoR et des Pacifiques Justiciers dans l'espace à la recherche de la vérité qu'ils espèrent trouver sur la Planète R2R. Néanmoins, ces diverses aventures sont l'occasion d'aborder des sujets qui concernent tout un chacun.
Vous préparez donc votre premier album. Pourriez-vous nous en dire plus ?
La sortie de notre premier album, qui s'intitule "Le Launch", est prévue courant février 2019. Un teaser "home-made" est d'ailleurs disponible sur YouTube. Ce projet contient treize titres aux mélanges divers et variés, du Reggae au Rap en passant par du Classique-Metal. Il a été entièrement produit dans une cave de la banlieue parisienne avec des moyens limités mais cohérents, avec la philosophie de toujours savoir se contenter de ce que l'on dispose (logiciel Logic sous iOS, guitare, clavier-maitre, micro SM58 principalement). Nous pensons effectivement mettre en ligne cet album sur plusieurs sites dont YouTube car c'est dans le but d’être partagée que notre musique a été écrite et composée.
Quelle sera votre actualité dans les mois à venir ?
Concernant la suite, nous prévoyons de couvrir plusieurs évènements, mais bien sûr tout dépendra également de la réception publique de ce premier projet.
Quel album tourne actuellement en boucle sur votre lecteur MP3 ?
Il y en a tellement ! Le dernier de l'éternel David Bowie en fait partie, comme toute sa discographie d'ailleurs.
Merci NeR & ZoR d’avoir bien voulu répondre à mes questions.
C'est nous qui vous remercions, Ashasverus, pour nous avoir donné cette première occasion de nous exprimer via cette interview.
Suivez et likez NerZor Prod sur Facebook : https://www.facebook.com/nerzor.prod.5
COUP DE PROJO SUR L'ASSO SOUTH OF HEAVY
Le 11/02/2019
Voici quelques éléments sur cette asso, et c’est Meryl Raynia, présentatrice de l’émission, et désormais présidente et fondatrice de l’association, qui tient le projecteur pour nous éclairer sur ses objectifs.
"Notre objectif premier
reste vraiment
de donner leur chance
aux groupes émergents
de se produire
dans des conditions respectables
en étant pris au sérieux."
Meryl : Bonjour à tous ! Et bien écoute, l’émission a une histoire assez atypique ! J’ai eu l’opportunité de travailler en temps que salariée à Mosaïque FM durant un an, en présentant la matinale la semaine. Je prenais vraiment mon pied ! Et ça faisait un long moment que j’avais pour projet de m’investir dans la scène Metal. Je me rendais compte qu’il y avait énormément de fanzines et radios metal, mais très peu qui se consacrent exclusivement à la scène underground et émergente. Trois mois après mon arrivée à la radio, j’ai proposé mon projet d’émission 100% scène émergente à mon directeur d’antenne, qui a tout de suite accroché et accepté. L’émission a pour objectif de promouvoir la scène émergente uniquement. Elle permet aux artistes et professionnels du milieu de faire connaître leur univers et d’avoir un appui médiatique. South of Heavy a commencé par une diffusion un lundi sur deux en direct de 21h à 23h. Cette année, elle bascule sur un lundi par mois, le premier du mois, toujours en direct aux mêmes heures. On peut l’écouter via le site internet http://mosaiquefm.fr/live/player.php, ou via l’application TuneIn sur smartphone. Il y a également des podcasts mis en ligne que l’on peut retrouver sur la page https://m.facebook.com/southofheavy/
Je reçois à chaque émission un invité, qui peut être un groupe régional, un professionnel du milieu, un ingénieur du son, un gérant de salle, d’asso, un photographe, etc. Tous les acteurs qui entrent en jeu en fait. On découvre le milieu de l’artiste, son histoire, des objectifs, tout ça dans une ambiance très intimiste et conviviale. Le principe depuis le début est simple : « se connaître comme quand on rencontre quelqu’un en soirée autour d’une bière ! » L’émission est scindée en deux : il y a la partie où l’on découvre l’univers des invités sous forme d’interview mais aussi en diffusant leurs titres, ou ce qu’ils ont produit, ou leurs influences ; dans l’autre partie je présente d’autres artistes régionaux en fonction de leur actualité, sous forme de mini-chronique et en diffusant un de leur morceaux. Ceci aboutit à une émission très réactive et dynamique, pas le temps de se lasser et, en général, on dépasse sur l’heure (Rires), ce qui permet que tout le monde puisse prendre plaisir à l’écouter. On nous écoute partout en France, et même au-delà de la frontière ! J’ai eu de l’audience aux USA, en Allemagne, en Angleterre et dans les pays de l’Est. Les auditeurs sont autant des musiciens, des professionnels, que de simple amateurs de Metal. Certaines collaborations sont nées suite à une émission, et c’est gratifiant ! Enfin un point d’honneur que j’ai toujours respecté : les auditeurs peuvent réagir tout au long de l’émission grâce à la messagerie instantanée de la page Facebook de l’émission. Ils peuvent réagir à l’émission et poser leur question que je transmets, et ça marche plutôt bien !
C’est toujours d’actualité malheureusement... La radio est une radio associative, qui tient bon grâce au subventions depuis plus de vingt ans, mais nous avons de moins en moins d’aide de l’état et certaines subventions ont été supprimées ! Du coup, nous sommes en recherche de mécènes pour continuer à nous battre, et je suis en train de mettre en place un concert caritatif pour leur venir en aide. Il y aura plus d’infos dans les mois à venir. Donc si certains de vos lecteurs veulent nous aider, qu’ils me contactent !
Ouh la ! Il y en a tellement ! C’est toujours un plaisir de recevoir les artistes, on passe toujours un très très bon moment. Mais les meilleurs souvenirs resteraient les live acoustiques que certains artistes font à l’antenne. Et ce rapport que je garde avec les invités par la suite, on reste en contact généralement et on voit nos évolutions. Chaque émission est un plaisir à animer.
En fait, j’organisais déjà des concerts depuis bientôt trois ans, en donnant mon aide à d’autres associations, ou surtout par demande des groupes que j’ai pu rencontrer. J’avais ce projet en même temps que l’émission, mais à l’heure actuelle, il faut être deux pour ouvrir une Asso. J’attendais de rencontrer quelqu’un qui ait les mêmes ambitions que moi, la même vision de la solidarité à la scène underground, pour ouvrir cette asso, et surtout quelqu’un digne de confiance qui ne ferait pas d’ombre à ma réputation et au projet qui est comme mon bébé. Et ça a été le cas l’an dernier lorsque j’ai rencontré David. On a de suite accroché ! Un jour, je lui ai proposé qu’on bosse ensemble et qu’on ouvre l’asso, et il a accepté tout de suite !

On agit principalement sur le secteur toulonnais et marseillais pour le moment, mais on peut s’étendre sur la région, et même au-delà en fonction des demandes, grâce aux contacts que j’ai initiés depuis trois ans. Je m’adapte assez facilement, et j’ai l’avantage d’avoir trois ans de réseaux derrière moi. L’asso n’est qu’une formalité pour avoir un appui et des moyens plus sérieux.
Et bien nous ne sommes que deux pour le moment. David, appelé Grou, qui s’occupe du secteur marseillais, et moi même qui gère le reste des demandes. Pour le moment ça nous va très bien ! Le temps de se lancer, et on verra par la suite si l’on veut agrandir l’équipe ou pas. Par contre, nous sommes toujours à l’affût d’un potentiel partenariat avec différents acteurs du milieu, et pourquoi pas de bénévoles pour nous aider selon leurs moyens lors des dates, les photos, le merch, le son, les entrées etc.
Alors mon but premier, c’est comme pour l’émission : promouvoir la scène émergente et permettre aux « petits » groupes de se produire et de faire leurs preuves. Il est de plus en plus compliqué pour eux d’être programmés. Je veux mettre en évidence que ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas mondialement connus qu’ils ne sont pas talentueux. Nous avons des pépites qu’on ne soupçonne même pas ! C’est ce que je veux montrer grâce à cette Asso. Et faire réaliser au public que si personne ne s’était déplacé à l’époque dans ce genre de petits concerts, il n’y aurait pas tous ces tauliers qui nous ont influencé, car ils ont été découverts ainsi ! Il faut assurer la relève pour nos bambins, le métal ne s’est pas arrêté dans les années 90 ! Nous voulons aussi que ce genre de soirée soit accessible à tous, avec des prix d’entrée attractifs. Notre objectif premier reste vraiment de donner leur chance aux groupes émergents de se produire dans des conditions respectables en étant pris au sérieux.
Quels partenariats cherchez-vous à développer et qui peut vous contacter ?
A l’heure actuelle nous cherchons principalement des partenariats médiatiques, pour avoir un appui supplémentaire pour la communication de nos événements, mais aussi avoir des reports photo et live reportés sur nos soirées et agrandir notre « notoriété ». Après, nous étudierons toute proposition, et toute personne souhaitant s’investir dans notre association et apporter son aide peut bien évidemment nous contacter pour que l’on en discute ensemble ! Comme je le disais plus haut, nous recherchons certes un appui médiatique pour la promotion de nos événements, mais nous cherchons aussi des aides comme des photographes, chroniqueurs, ingénieurs son live... Toute proposition est intéressante et étudiée ! Et, bien évidemment, les groupes peuvent nous contacter s’ils veulent collaborer et travailler avec nous, nous répondons à tous !
Oui bien sûr, les groupes qui sont hors Paca peuvent nous contacter, soit pour une diffusion radio, soit pour programmer une date.
Merci Meryl d'avoir répondu à mes questions.
Merci à toi d’avoir mis en place cette interview et pour ton intérêt pour South of Heavy.
Merci au public de se déplacer un peu plus à chaque date et de soutenir ce projet.
A très bientôt, et surtout n’oubliez pas : Stay Rock, Stay Metal !

Le 08/01/2019

Image tirée du clip "Abhinivesha"
"J'écoute beaucoup de musiques du monde, et je m'intéresse particulièrement aux différentes façons d'utiliser la voix.
Je m'initie à différentes techniques, comme par exemple le chant long mongol, le chant diphonique, ou amérindien.
J'aime varier les registres."
Héli Andrea
Ahasverus : On sent dans Abhinivesha des influences orientales. On y trouve des chœurs masculins syncopés, et de nombreuses sonorités différentes. Dans quelles contrées êtes vous allés puiser votre inspiration pour écrire ce titre ?

Image tirée du clip "Abhinivesha"
Héli (Chant) : J'écoute beaucoup de musiques du monde, et je m'intéresse particulièrement aux différentes façons d'utiliser la voix. Je m'initie à différentes techniques, comme par exemple le chant long mongol, le chant diphonique, ou amérindien. J'aime varier les registres. Dans cette chanson, le chant saccadé dont tu parles est le konnokol. C'est un chant rythmique qu'on retrouve en Inde. C'est mon batteur qui me l'a composé ! L'intérêt est de faire une phrase musicale où le chant et la batterie sont vraiment en symbiose. Très calé, purement rythmique. Je fais les chœurs moi-même, mais j'aime varier les timbres. Je trouve ça génial que tu aies pensé qu'il y avait des voix d'hommes... Mais il n'y en a pas !
Ahasverus : Abhinivesha est un terme sanskrit. Dans le yoga, il se réfère à l'attachement à l'existence et la peur de mort. Que raconte cette chanson ?

Image tirée du clip "Abhinivesha"
Héli : Dans cette chanson, j'imagine le moment où l’on passe de la vie à la mort, et je fais un arrêt sur image à cet instant précis. Toute la chanson se situe donc dans une fraction de seconde. L'an dernier, j'ai été touchée par le décès du père de ma sœur. C'était un homme solitaire qui se savait condamné à court terme. Il est mort seul dans son appartement, et son corps a été retrouvé plusieurs jours après. Quelques jours avant qu'il décède, je recueillais ses confidences, et la semaine suivante, j'allais reconnaître son corps... J'imagine ce qu'il a dû vivre au moment où il a senti son cœur s'arrêter. Est-ce qu'il a eu mal ? est-ce qu'il a lutté ? Est-ce qu'il a vu sa vie défiler ? Comment a-t-il perçu le temps à ce moment là ? Il est peut-être tout simplement parti dans son sommeil, sur plusieurs heures, tranquillement, sans se poser de questions... Mais je me demande jusqu'où la conscience travaille. Donc la peur de la mort, l'attachement au monde physique... Abhinivesha !
Ahasverus : Avez-vous utilisé des instruments particuliers pour renforcer le côté "ethnique" de ce morceau ?

Image tirée du clip "Abhinivesha"
Guillaume, (claviers) : Après avoir exploré un Metal plutôt Epic/Symphonique avec The Line, nous voulions nous diriger pour la suite vers quelque chose de plus “organique”. Abhinivesha puise ses sonorités du côté de l'Inde en premier lieu, bien qu'aucun d'entre nous n'y ait (encore) jamais mis les pieds ! Nous souhaitions effectivement donner une touche orientale bien plus prononcée, et la musique indienne est d'une telle richesse - rythmiquement, vocalement, harmoniquement, l'ambiance, les instruments propre à cette culture - qu'elle s'impose assez vite comme inspiration. C'est aussi la musique du monde oriental qui est la plus ancrée dans la culture populaire, plus que la musique traditionnelle chinoise ou mongole par exemple. Mais il n'y a rien de délimité, ce ne sont que des “influences orientales”. Nous n'avions pas pour objectif (ni le savoir nécessaire) de mélanger strictement Metal et musique indienne. L'Inde est peut être la contrée qui vient à l'esprit en premier grâce aux instruments, (sitar, mridangan, tablas, santoor), et aux arrangements vocaux mis en valeurs. A côté de ça, il y a aussi des instruments qui ne sont pas propres à la musique indienne, mais dont les sonorités se mariaient parfaitement avec le reste du morceau (le dulcimer par exemple). L'enjeu restait de bien doser l'ensemble, de faire un morceau avec une vraie couleur, sans pour autant noyer les arrangements sous une quantité d'instruments du bout du monde.
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THE SOAPGIRLS - La première interview française
Le 08/01/2019
« Nous devrions toujours essayer d'incarner le changement que nous voulons voir dans le monde. » (Noemie Debray)
Si vous résumez Camille et Noemie Debray à leur plastique et à leurs tenues provocantes, alors vous êtes sourd et vous n’avez rien compris. Parfois le Rock est un cri, et quand elles hurlent, les soeurs Debray, c’est bien pour qu’on écoute ce qu’elles ont à dire. Voici la toute première interview française des ces étonnantes Sud-Africaines nées à Paris. Please welcome back The SoapGirls ! (interview réalisée le 25/09/2018)
The SoapGirls par le photographe Denis Charmot
Bonjour The SoapGirls. Quel est le premier album que vous avez acheté ?
Camille : Mylene Farmer, “L'Autre”.
Noemie : La bande originale du film “Wedding Singer : Demain, on se marie !”
Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de devenir musiciennes et de jouer ensemble ?
Camille : Nous avons grandi ensemble et nous faisions tout ensemble. La musique a toujours occupé une place importante dans nos vies. C’était naturel pour nous d’avoir les mêmes centres d’intérêts, et le jour où nous avons entendu pour la première fois Steve Stevens jouer la chanson “White Wedding”, nous avons su que nous voulions faire de la guitare !
Noemie : Oui, et quand on regardait VH1 (NDLR : une chaîne de TV américaine diffusant des vidéoclips à destination d’un public plus âgé que MTV), on voulait devenir des Rock Stars, comme les artistes qu’on voyait à l’écran !
Vous êtes nées à Paris. Pourquoi avez vous quitté la France pour l’Afrique du Sud ?
Camille : Nous avons fui une situation très difficile. Notre mère a vécu une relation violente. Elle s’était mariée très tôt. Elle a rencontré notre père lors de son adolescence, alors qu’il était en vacances en Afrique du Sud, et ils se sont mariés quatre jours plus tard. Elle était très jeune, naïve et vulnérable. Nous avons de très bons souvenirs de notre enfance, mais également des souvenirs traumatisants et violents... Un jour, notre mère s’est enfuie en nous emmenant très loin de ce pays, et elle a rompu tout contact avec notre famille en France. Elle a pris un énorme risque, et nous sommes partis avec seulement les vêtements qu’on avait sur le dos... Mon souvenir de cette période est vraiment vif, et je ne puis oublier cette expérience, même si j’étais gamine ! Quand nous sommes revenues en France, pour la première fois après environ dix-sept ans, j’étais effrayée, et je pense que si nous avons différé ce retour si longtemps, c’est parce que nous avions peur d’être submergées par ces souvenirs. Nous avons essayé de contacter des membres de notre famille à Paris, mais nous n’avons pas réussi à les retrouver. Alors on a décidé de rouler vers le Sud de la France, jusqu’à un village où on avait grandi. Par pure coïncidence, notre grand-mère et nos tantes s’y trouvaient. Ça semblait irréel, c’était très émouvant de retrouver cette famille que nous n’avions pas vue depuis des années. Les souvenirs revenaient... C’était vraiment spécial... Gênant aussi parfois... Mais nous sommes soulagées de l’avoir fait ! Revoir notre grand-mère, c’était très émouvant. Cette partie de nos vies reste une sombre et déplaisante histoire à raconter. Notre mère n'avait alors pas d'autre choix que de fuir pour nous mettre en sécurité !

Camille Debray par Denis Charmot
Êtes-vous retournées voir les lieux où vous aviez grandi ?
Camille : Nous avons donc essayé en vain de retrouver notre famille à Paris . Alors un jour, nous avons pris la voiture et roulé quatorze heures à travers la France, jusqu’au village où la petite fille que j’étais avait appris à marcher et commencé l’école. Arrivées dans ce village, mon cœur s’est arrêté, et j’ai commencé à pleurer. On retrouvait la maison de notre enfance. Même les odeurs ravivaient des souvenirs. Ça semblait tellement irréel d’être à nouveau dans ce jardin où l’on jouait étant gosses, de retrouver des parfums qu’on sentait étant petites... On a appelé notre oncle, que nous n’avions pas vu depuis que nous avions quitté la France. Difficile de décrire ces retrouvailles avec des mots... Nous l'avons accompagné jusqu'à la Bastide où nous avons eu la joie de retrouver notre grand-mère, qui était descendue de Paris pour les vacances. Ils étaient surpris de nous voir surgir ainsi du passé, mais nous pensons qu’ils étaient heureux. J’ai retrouvé avec bonheur les bras de ma grand-mère. Nous avons même fini par lui donner un petit concert privé, même si nous pensions peu probable qu'elle ait déjà entendu ce genre de musique !
Noemie : C’est absolument vrai lorsqu’on dit que vous respirez plus facilement quand vous retournez à l'endroit d'où vous venez... C’était un peu éprouvant de voir des membres de notre famille que nous n'avions pas vus depuis des années, et j’ai été très émue pendant des semaines. Nous avions l'impression d'êtres rentrées à la maison, en France... Même aujourd’hui, quand je réponds à ta question, c’est presque difficile... Je me sens encore dépassée par mes émotions.
Quelle partie de votre activité artistique préférez vous ?
Camille : Ecrire et jouer Live ! C'est incroyable de voir la réponse du public à quelque chose qui sort de votre âme. Peu importe la barrière de la langue, le public comprend ! La musique est vraiment un langage universel.
Noemie : Rencontrer et jouer pour des gens de toutes les régions du monde, écouter les gens et voir le bonheur et la liberté que la musique leur donne. C’est très touchant et inspirant. Nos fans sont les meilleurs, ils sont comme notre famille.
La première fois que j’ai entendu votre chanson "Johnny Rotten", je croyais que c’était à propos de John Joseph Lydon, le chanteur du groupe Punk "Sex Pistols". J’ai compris mon erreur en écoutant plus attentivement les paroles. De quoi parle-t-elle en fait ?
Camille : Nous sommes d'énormes fans de John Lydon, mais non, cette chanson ne parle pas de lui ! Nous l'avons écrite à propos d’un garçon, en Afrique du Sud, Henri Van Breda, qui décimé toute sa famille. La chanson est écrite du seul point de vue de sa sœur. Nous avons été choquées par cette affaire, et nous nous en sommes inspirées.
« Dans une société où les gens sont déjà réduits au silence et à l’esclavage sans s’en rendre compte, le fait de les déranger est un moyen de se faire entendre. » (Camille Debray)
Quels sujets aimez-vous aborder dans vos chansons ?
Camille : Tout ce qui se passe dans le monde affecte notre écriture : la politique, la guerre, la maltraitance des animaux, l'injustice, la censure et les expériences personnelles... Tout ce que nous vivons s’exprime à travers notre musique. Nous voyons trop d'injustices dans le monde et cela nous donne beaucoup de sujets. Notre musique, c’est notre moyen d’expression, notre voix, notre manière de protester. Chaque mot que nous écrivons porte notre reflet.
Noemie : Nos chansons sont la bande-son de tout ce que nous sommes en tant que personnes et de ce que nous représentons. Nous avons un message fort dans chacune de nos chansons, notre musique est vraiment très personnelle. Nous avons composé “Bloody” à propos du gouvernement d’Afrique du Sud et de sa politique meurtrière qui lui tâche les mains d’un sang que même l'acétone ne peut pas laver ! (NDLR : “Digging graves and sitting upon golden thrones / Wash your hands the taint comes off with acetone” ; trad. :Creuser des tombes et vous asseoir sur des trônes dorés / Lavez-vous les mains avec de l'acétone” - extrait du titre Bloody sur l’Album Calls Of Rebellion, 2015) . “Bury Me” a été écrite pour un ami qui a tiré sa révérence après un cancer. Il craignait qu’un jour on puisse l’oublier... Camille a écrit “Break you” à propos d’un homme marié qui me poursuivait de ses assiduités. Et elle était furieuse !
Noemie Debray par Denis Charmot
Quels retours avez-vous sur votre Revolt-Rock en Afrique du Sud ?
Camille: L’Afrique du Sud est un pays extrêmement conservateur. Il n’y existe pas de musique comme la notre et les gens qui se lèvent et parlent des politiciens n’y sont pas les bienvenus. Bien sûr il y a des gens qui téléchargent notre musique, et qui veulent nous voir jouer là bas, mais il est difficile pour nous ne serait-ce que d’y enregistrer.
Noemie : Ouais, l’Afrique du Sud a encore beaucoup de chemin à faire en termes de droits artistiques et de liberté, notamment pour les femmes. Nous sommes particulièrement stigmatisées car nous dénonçons très fortement le président et les politiciens , et nous encourageons les gens à se lever et à protester. Nous ne croyons pas du tout au “PC”, le politiquement correct, que nous concevons comme une forme de contrôle par le gouvernement. Heureusement, grâce à la technologie et à l’accès à l’information, les gens ne sont plus obligés de suivre aveuglément une religion.
Votre look provocateur est-il un moyen de capter l’attention en vue de délivrer un message ?
Camille : Définitivement, j'adore bousculer la perception des gens. Ils assimilent le vêtement à la morale et au corps, et ils réservent le corps des femmes en particulier presque exclusivement au sexe et à la pornographie. Le fait d'être presque nue mais non “sexuelle” bouscule leurs idées sur la manière dont une femme doit s’habiller. Bien sûr, à la première minute du spectacle, c'est un choc. Mais après, les gens se rendent compte qu'en fin de compte la peau peut être un espace de liberté. La manière dont je choisis de m’habiller est ma plus grande liberté ! Je veux apprendre aux gens à ne pas juger sur les apparences. Nos tenues suscitent beaucoup de commentaires d’ignorants, des gens qui voient nos photos mais qui ne sont jamais venus à nos concerts. C’est presque comique comme ils deviennent idiots dans leur précipitation à juger... Nous sommes pures, mais par nos vêtements, nous sommes jugées...
Noemie : Moi je dirais oui et non... Nous ne nous habillons pas comme nous le faisons pour impressionner quiconque. Nos vêtements, en particulier sur scène, sont une extension de notre liberté. Certaines personnes peuvent voir ça comme une recherche d'attention mais pour nous c’est de l’art. La société a une vision déformée de la mode, et elle voit la liberté créative comme un signe d’affaiblissement de la morale , ce qui est drôle, parce que si tu regardes à travers l’histoire, ce sont plutôt des gens habillés «normalement» qui commettent les meurtres, les viols, etc.
Camille Debray - An arrière plan à l a batterie, Sam Ogden.
“I scream, the only way to be heard”, dites vous dans Society’s Reject. Hurler est-il le meilleur moyen pour être entendu ?
Camille : Oui, je pense que oui, dans une société où les gens sont déjà réduits au silence et à l’esclavage sans s’en rendre compte. Le fait de les déranger est un moyen de se faire entendre.
Noemie : Oui, il vaut mieux crier. Le silence est un crime contre l’humanité ! Lorsque vous voyez des actes répréhensibles, par exemple des mauvais traitements infligés à des animaux, et que vous êtes silencieux, vous êtes pire que l’agresseur.
Sur scène, Camille dit “Si tu crois que le mal n’arrivera jamais, alors tu es stupide. C’est quoi le “Mal” selon The SoapGirls ?
Camille : Le Mal, c'est quand tous vos droits vous sont retirés. C’est un système qui opprime les gens pour le profit d'une minorité consciente et qui ferme les yeux ! À propos de la société, voyez à quel point le monde est censuré : les gens ont peur de parler et d’exprimer une opinion différente.
Noemie : Oui. Et le Mal, c'est de ne pas pouvoir être ce que vous voulez être de peur de se voir jugés et intimidés . En Tanzanie et dans de nombreuses régions d'Afrique, si vous êtes albinos, vous êtes jugé et tué. Le Mal niche dans cette société où il semble acceptable que les gens soient sans abri et contraints de fouiller les poubelles pour se nourrir. Le Mal, ce sont les gouvernements qui adoptent des politiques qui empêchent le travailleur de prendre soin de sa famille, avec des politiciens financés par des entreprises et qui signent des accords commerciaux qui les maintiennent au pouvoir, des accords commerciaux qui privent la société de son humanité. Le Mal, c’ est le travailleur qui paie des impôts élevés et des taxes sur la santé, mais qui ne peut toujours pas accéder à de bons soins de santé. Et la liste n’est pas terminée !
C’est important de garder les yeux grands-ouverts ?
Camille : Bien sûr ! Si vous ne regardez pas autour de vous, vous ne remarquerez jamais que la cage se construit lentement tout autour, et avant que vous ne songiez à vous échapper vous serez pris au piège ! De nos jours l'ignorance pourrait être assimilée à boire tout ce qui vous est donné sans même lire l'étiquette. Vous pourriez tout aussi bien boire de l'eau de Javel !
Noemie : Certainement ! Il importe non seulement garder grands-ouverts les yeux de nos visages, mais aussi les yeux de l'âme ! Si vous pouvez voir les yeux fermés, alors vous pouvez sentir la situation dans son ensemble. Nous devrions toujours essayer d'incarner le changement que nous voulons voir dans le monde.
La fée Pinkie-Rockett est l’une de vos fans ! Elle vous propose de passer une journée avec l’artiste de votre choix, toutes époques confondues. Qui choisissez-vous ?
Camille : Je dirais Lemmy de Motorhead. Il était exceptionnel et a défendu de nombreux artistes qu’on jugeait indésirables. Il a aussi fait beaucoup pour les femmes musiciennes dans le Rock, et je le respecte profondément. Il avait les deux pieds sur terre, et c’était un putain de bassiste !
Noemie : Michael Jackson. C’était une personne merveilleuse ! Je souhaiterais que plus de gens aient sa vision de la vie, je pense que même passer quelques minutes avec lui serait une leçon d’humilité.
Vous êtes sur la route depuis avril 2018 et jusqu’à décembre 2018 pour 127 dates. C’est énorme ! The SoapGirls sont-elles toujours affamées ?
Camille : Éternellement affamées ! Et reconnaissantes de vivre leur rêve et de faire ce qu’elles aiment le plus ! Peu importe à quel point ça devient fou en tournée : on vit pour ça !
Noemie : Oui, c’est sûr ! Nous avons travaillé trop dur et sommes venues de trop loin pour nous contenter de ça. Nous avons encore beaucoup à dire et à faire, et on a toujours faim !
Un seul mot pour résumer The SoapGirls ?
Camille : “Liberté” !
Noemie : “Rocking” !
THE SOAPGIRLS - Society's Reject (2017)
"Calls Of Rebellion" 2015 / "Society's Reject" 2017/ Prochain album en ... ?
Camille : Nous allons sortir notre prochain album au début de l’année prochaine. Son titre de travail est “Chains”.
Un dernier mot pour vos fans français ?
Camille : Merci Beaucoup pour votre soutien. Nous sommes honorées d’être originaires d'un aussi beau pays et nous espérons que vous garderez toujours le feu dans vos âmes et la passion de la Liberté !
Noemie : Merci pour votre soutien et votre amour. Et souvenez-vous : quand un gouvernement ne se soucie pas de nous, nous devons prendre soin les uns des autres !
DISCOGRAPHIE et liens utiles :
- Calls For Rebellion (2015)
- Society’s Reject (2017)
Ecouter The Soapgirls : https://thesoapgirls.bandcamp.com/
N’oubliez pas de liker leur page : https://www.facebook.com/thesoapgirls/
Les photographies de The SoapGirls ont été réalisées par Denis Charmot. Nous le remercions pour son aimable autorisation. https://www.facebook.com/DenisCharmotPhotos/

The SoapGirls par Denis Charmot