2022 voit le retour de Thundermother pour un cinquième album, le premier avec la bassiste Mona Lindgren. En septembre 2021, Mona rejoignait nos Suédoises, habituées des mouvements de line-up depuis la création du groupe en 2009. Elles enregistraient en guise de nouvelle carte de visite l'acoustique « Driving In Style ».
Le 19/08/2022, les filles rebranchaient les guitares et montaient les potards à onze : « Black And Gold » nous était livré.
Gros choeurs/gros riffs, il fait une arrivée un peu putassière, à la façon du Bon Jovi de « Lay Your Hands On Me », avec un « The Light In The Sky » certainement taillé pour la scène. On retrouvera le même processus sur la piste « I Don't Know You », et des choeurs mémorables pollinisent l'album un peu partout avec parfois une efficacité redoutable (« All Looks No Hooks » ).
« Black And Gold » cultive plus généralement un hard-rock 80's brut empruntant au blues d'une manière plus ou moins appuyée (« Raise Your Hands »). Il met en évidence la puissance de la chanteuse Guernica Mancini, son groove, mais aussi l'inventivité de la guitariste qui arrive à se renouveler — Filippa Nässil a un jeu redoutable ! — dans des compositions qui balancent bien (« Wasted », « Loud And Free », « I Don't Know You »).
Deux ballades (« Hot Mess » et « Borrowed Time ») viennent aérer la galette tandis que « Try With Love » et « Watch Out » montrent à quel point les musiciennes savent faire parler la poudre et garnir les cartouchières.
L'album « Black And Gold » conjugue ainsi les rythmiques qui bastonnent aux guitares qui tricotent et se voit porté par une chanteuse d'exception à la puissance phénoménale (Elle mériterait d'être dans le journal / La lalala lala la la lalala lala la !). En conclusion, si vous aimez le hard-rock, vous tenez-là l'un des albums les plus efficaces de 2022, il allie l'explosivité vocale d'un Skid Row à l'écriture catchy d'un Bon Jovi des 80's. L'union est heureuse, on recommande.
Thundermother a le vent en poupe : le groupe accompagne Scorpions sur sa tournée nord-américaine.
Les critiques en disent :
Black And Gold me démontre que les musiciennes de Thundermother sont toujours capables de proposer des Hits entraînants, d’excellentes compositions mais, et c’est la première fois, peuvent connaître quelques légères baisses de régime. Métal Intégral
Black And Gold est une nouvelle réussite, certainement pas une déception. Il montre une formation en pleine forme, bien fougueuse et qui maîtrise parfaitement les codes du hard rock, honorant avec talent ce genre musical décidément immortel. Aux Portes Du Metal Webzine
Avec Black and Gold, Thundermother monte encore en puissance avec un superbe album. Hard Rock 80
Si vous aimez ce genre de sonorité, vous avez assurément le haut du panier à portée d’oreille avec ce dernier album de Thundermother. MeloLive.fr
Line-Up :
Filippa Nässil : guitare
Guernica Mancini : chant
Mona Lindgren : basse
Emlee Johansson : batterie
Tracklist :
01. The Light In The Sky
02. Black And Gold
03. Raise Your Hands
04. Hot Mess
05. Wasted
06. Watch Out
07. I Don't Know You
08. Looks No Hooks
09. Loud And Free
10. Try With Love
11. Stratosphere
12. Borrowed Time
Durée totale : 42mn env.
LIVE-REPORTEVER AFTER-ANTIPOD-STEREOSUCKERSauROCK N EAT (Lyon-13 janvier 2022)
Par Dam'Aël
Habitant sur Saint-Raphaël, je n'étais pas revenue au ROCK N EAT official(by céd & mike) située quai Arloing dans le 9e arrondissement de Lyon, depuis le passage de Mobius, Altesia et Talvienkeli le 28 octobre 2021. Je me replonge dans l'univers bien particulier de cet endroit atypique de par son architecture. Au niveau "déco", on confirme le fidèle flipper Iron Maiden, une section de carcasse de voiture parée d'un drapeau anglais (Iron Maiden oblige), une sculpture par soustraction de Eddie (Iron Maiden oblige), un baby foot sur roulettes mais oups banal (Iron Maiden évincé). Pizza, burger, frites défilent sous mon nez, beer, bier, birra, cerveza, bière pétillent dans les gobelets à l'effigie du Rock N Eat.
Venue principalement pour soutenir et assister à la première de Antipod, j'en profite aussi pour découvrir en live ce vendredi 13 janvier Ever After et Stereosuckers.
STEREOSUCKERS :
Le quartet est composé deTerence Bougdour (Filthy Brats) au chant, Dizzy Viper (Sleekstain) aux guitares et Gregg Erin (8Ball Ink) à la basse et CJ Butcher à la batterie et investit la petite scène avec le sourire franc et communicatif de Terence. Il le gardera tout au long de ce set qui nous envoie en pleine face, en mode bonne droite de boxeur, leur hard Rock old school posé sur une voix très identitaire, parfois même avec un mélange de Billy Idol et de Brian Johnson qui a attiré mon attention. C'est efficace, carré, joué avec passion. ils sont là pour se faire plaisir les guys, ça se voit et ça se transmet au public bien présent. Les quatre singles de la formation Revolutiön, Moments Like These, Still In my Dream et My Home Town sont proposés dans une setlist de dix titres, ponctuée d'une magnifique balade électro-acoustique qui narre avec beaucoup d'émotion une déception sentimentale vécue par le guitariste lui-même. Le groupe prévoit la sortie de son premier EP, on garde donc un œil de Rockeur sur eux. Stereosuckers, vous avez parfaitement chauffé la scène pour l'entrée du groupe Antipod.
ANTIPOD :
La formation lyonnaise formée par Sébastien Lelong attendait cet évènement depuis des mois et imaginez sept bipèdes qui piétinent depuis de longues journées avec cette envie irréductible de fouler les planches du Rock N Eat! Non seulement ils ont soulevé la poussière résiduelle de cette scène mythique, bousculé les nuages de fumée imaginés par la scénographie, libéré les watts haute tension, mais ils sont allés jusqu'à déclencher l'alarme incendie à la fin de leur set. Quand Antipod décide de marquer les esprits, il sait s'y prendre!
L'entrée du groupe s'effectue membre par membre fédérant un public déjà bien excité et encore plus interactif avec le groupe; il est aussi là pour Antipod et sa toute première prestation scénique!.. Un vendredi 13 !!! Je pourrai même les soupçonner d'avoir acheter sept billets de loterie...
Revenons sur leur set d'une durée d'environ quarante minutes : après une intro au séquenceur, les Lyonnais s'échauffent avec élégance, talent et force sur Heylel au chant féminin proposé par Jemina Robineau, très maîtrisé et délicat. Naufrage suit avec l'arrivée masculine, en second lead vocal, de Stéphane Monserrat en tenue de rockeur accompli (Il sévit aussi dans le groupe clermontois depuis plus de trente ans Awacks). La complicité est réelle et magique et les deux chants offrent une précision et une justesse irréfutables. Aucun doute, le potentiel est là et confirmé de surcroît par une section rythmique de haut niveau. A n'en point douter, Antipod et son avenir sont à surveiller et à suivre avec beaucoup d'assiduité.
Le duo enchaîne sur Ne Jamais Douter. Si jamais les membres d'Antipod ont un quelconque doute sur leur talent, on les rassure immédiatement "Ne Jamais Douter" doit être la devise princeps de la formation. La vie au Temps prend le relai avec pour terminer leur passage sur scène, Nouvelle Ere qui devrait être désormais l'horizon de vie de Antipod. Il est indéniable que la qualité instrumentale fait mouche, et on fait un clin d'œil au tout nouveau batteur Aurel Haddock qui a su reprendre au pied levé les baguettes de Greg en y apportant une touche personnelle sans revisiter totalement le travail originel des percussions, une touch plus métalleuse pour cette section rythmique qui explore avec une réelle alchimie Heavy, Symphonique et Progressif dans un espace très mélodique. Les compositions sont riches, variées : l'auteur, compositeur n'est autre que le claviériste et fondateur du groupe, Sébastien Lelong. On cite Bilel Adda à la guitare rythmique, Matthieu à la basse et Elias Bouabib à la guitare lead, qui lâche des soli solides, parfois shreddés qui déchirent et qui font leur effet. Un potentiel dans les cordes d'Antipod.
Je rejoins Noise Injection sur la perception du son selon l'endroit où l'on se trouve. Les voix de Jemina et surtout celle de Stéphane auraient mérité un peu plus de mise en avant sur l'instrumental.
Antipod est en train de finaliser son tout premier album EVEIL qui sortira dans les bacs vraisemblablement dans les semaines voire les mois à venir ; un album qui devrait prendre sa place dans le catalogue international du label italien Wormholedeath.
Merci encore à Sébastien Lelong et sa petite famille pour l'accueil particulier qu'ils m'ont accordé.
EVER AFTER :
Ever After en chiffres :
2017 : formation du groupe par Hélène Finaud (chant lead) et Laurent Moulin (basse et chant), basé sur des reprises
2018 : Eclosion du groupe sur des compositions
2019 : 1er EP "Lost Control" un 5 titres
2020-2021 : vide temporo-spatial Covid
2022 : clip de "Earth Rehab" (27/11/22)
2023 : Sortie du premier album Fucking Phoenix et sa release party au Rock N Eat (13/01/23), avec Romain Thual à la guitare, Anthony Sejalon à la batterie, Loïc Dole à la guitare et Jérémy Gubian au clavier.
Ever After est prêt à en découdre car l'ambiance est électrique, le public réintègre la salle du Rock N Eat après la fausse alerte incendie, une façon originale de la part d'Antipod, de passer le relai à leurs confrères Lyonnais. Le combo est là pour défendre son premier album Fucking Phoenix, tout frais, rempli de motivation, de plaisir, d'énergie. Le ton est très rapidement donné avec une ligne vocale féminine qui aiguise quelque peu notre curiosité. Le spectre vocal de la chanteuse est très intéressant et son songwriting l'est tout autant. Je serais même tentée de dire qu'elle ne nous a peut-être pas donné la totalité de son potentiel dans cet opus. Hélène au fin fond de ses retranchements pourrait être une sacrée surprise. C'est pourquoi j'attendrai le second album avec beaucoup d'impatience. Cela dit, les six membres de Ever After, avec les dix titres de Fucking Phoenix, ont offert une prestation sérieuse, passionnée et digne d'un groupe qui en a sous les fers. Un Metal Symphonique qui n'a pas à faire rougir tant le travail est sérieux, accrocheur et pour lequel la patte Ever After marque au fer rouge un "Symphonique au cachet dingue" comme l'a très bien écrit mon confrère Ahasverus ( sa chronique : http://www.ahasverus.fr/blog/ever-after-fucking-phoenix-13-01-2022.html). Une véritable surprise malgré la panne vite résolue de la tête d'ampli guitare qui est venue compléter le monde de l'imprévu. Une soirée pleine de rebondissement sur fond de talent et de bienveillance.
On rappelle que Ever After sera présent au PLANE 'R FEST qui se tiendra les 6 et 7 juillet prochain dans la région lyonnaise.
Merci à tous pour cet excellent moment musical, festif et bienveillant.
« Elevate » confirme la grande forme de Lee Aaron, Metal Queen aujourd'hui plus que jamais.
Lee Aaron.
L'une des premières Metal Queen.
En tous cas certainement celle qui en a revendiqué le titre le plus tôt avec son album de 1984.
Pas usurpé, la couronne ! Une vraie rockeuse, Lee !
Elle débute la musique toute petite. Elle n'a qu'une quinzaine d'années quand elle rejoint en tant que chanteuse/saxophoniste et clavier un groupe baptisé... Lee Aaron ! Elle en fera son pseudo.
C'est donc avec The Lee Aaron Project qu'elle débute sa véritable carrière un poil plus tard.
Années 80, l'âge d'or du heavy metal. Lee enchaîne les albums. Notoriété internationale. Elle fait les backing vocals sur le titre « Rythm Of Love » de Scorpions en 1988... Elle connaît son plus gros succès commercial à la fin de la décennie avec « Body Rock » (1989). Vous pouvez l'écouter aujourd'hui, il sonne toujours savoureux.
Quelques albums encore, puis Lee met sa carrière musicale entre parenthèses pour se recentrer sur sa famille.
Un passage par le jazz (l'album « Slick Chick » notamment) avant de revenir à ses amours avec l'album « Fire And Gasoline » en 2016.
Le train est en marche à nouveau. On ne l'arrête plus : « Diamond Baby Blues » et « Almost Christmas » en 2020, « Radio On! » en 2021. Elle confesse que ses parents la croyaient hyperactive.
2022, le Lee Aaron nouveau est arrivé. Il s'appelle :
« Elevate »
Côté production, Mike Fraser. Il a bossé avec AC/DC, Aerosmith, Bon Jovi...
Ca s'entend d'ailleurs : le gros son, la basse qui sonne comme du Cliff Williams...
Durant quarante-deux minutes la Canadienne envoie des morceaux calibrés, la guitare lead est bien présente. Un songwriting globalement hard, parfois teinté d'AOR, plus rarement de pop (« Highway Romeo ») compose un album très équilibré et si agréable qu'il glisse sur le lecteur comme une lettre à la Poste. Une ballade (« Red Dress ») et des choeurs lui apportent un peu de velouté. Le chant quant à lui atteint sa plénitude, réglé au cordeau, tantôt léger, tantôt agressif, mettant l'émotion ou la puissance quand il faut, changeant de registre comme de chemise, toujours avec maestria.
« Elevate » confirme donc que la grande dame est toujours une Metal Queen, et aujourd'hui peut-être plus que jamais. Elle enchaîne les albums de hard inspirés à un rythme effréné, mais les fers bien rivés au pavé. Allez-y de confiance.