L'interview de BLACKBART

Le 08/01/2019

Sur des textes essentiellement français, le groupe de Heavy Metal lillois BlackBart s’inspire de Bartholomew Roberts (1682- 1722) , pirate mélomane qui avait la particularité d’avoir un orchestre embarqué à bord de son navire. Seuls ces musiciens ont échappé à la pendaison lors de la capture du flibustier.

En 2018, les Nordistes sortent leur troisième album, Casnewydd-Bach, opus authentique paré d’un très bel artwork signé Stan W Decker.

Nous avons profité d’une répétition contrariée par les bouchons du lundi soir dans la métropole du Nord pour interroger Babass et Rudd, respectivement chanteur/bassiste et guitariste de BlackBart. Ils nous ont parlé de leurs goûts, de leurs parcours, de la scène Métal et de l’actualité du groupe. Voici notre interview des BlackBart.

 

"On a la chance de communier avec le public,
peut-être à cause de notre côté Nordiste...
Nos concerts sont une fête."
(Rudd) 

Premier album acheté ?
Babass (chant, basse) : The Sweet, le Best Of.
Rudd (guitare) : C'était à la braderie de Lille, un Trust. Egalement un Best Of, je crois.

Qu'est-ce qui vous a amené à la musique ?
Babass : Un pote voulait monter un groupe, il cherchait un bassiste. Le groupe ne s'est jamais monté, mais j'ai acheté une basse, et voilà...
Rudd : C'est la musique qui m'a amené à la musique ! Le côté “fan de guitare”. J’idolâtrais Angus Young, et je voulais la même guitare que lui, une Gibson. La même ! Ma première guitare...

Comment s'est formé BlackBart ?
Babass : Il y a eu une première formule, avec Zozio, Marco, un autre guitariste et moi. Le guitariste nous a quittés. On a changé de formule, changé de nom, et notre style a évolué. On était à ce moment là plus orientés Rock / Hard-Rock, et on a poussé plus loin. L'arrivée de Rudy a amené un côté Thrash/Heavy qui me convenait bien, vers lequel j'avais envie d'aller. Marco et Zozio ont suivi sans trop de mal, car eux aussi avaient évolué vers des écoutes plus lourdes, plus Thrash. On revenait à nos premières amours...
Rudd : Il faut rappeler que Zozio, Marco et Babass étaient membre d'Eryops, une formation qui a eu son heure de gloire dans les 80's...
Babass : Eryops officiait entre Punk et Hard-Rock, et on pouvait donner des concerts aussi bien devant des publics Punk que Hard. On se marrait bien...

Quelle est la partie de votre activité artistique que vous préférez ?

Rudd et Babass.

Babass : Moi j'aime tout ! En Live, on se lâche, et toute l'énergie passe avec les morceaux. La composition est plus cérébrale, c'est intéressant : de la créativité à l' état pur ; on part de rien et on arrive toujours a avancer. Et puis j'ai l'avantage de m'occuper des enregistrements, de la prod'... Je touche à tout, et toutes les parties m'intéressent ! L'écriture aussi : elle me me permet d’évacuer, de dire des choses...
Rudd : La scène ! J'aime tout, mais la scène arrive en premier. Parfois on remplit des salles, d’autres fois le public se compose de trois pelés et d’un tondu, mais l'énergie rendue te met toujours une pèche d’enfer, que tu joues devant trois ou devant cent spectateurs ! On a la chance de communier avec le public, peut-être à cause de notre côté Nordiste... Nos concerts sont une fête. Ça tourne souvent à la déconnade avec notre public... Sur la scène, je suis vraiment chez moi !

Après BlackBart (2009) et Nous Trinquerons Avec (2014), votre nouvel album s'appelle Casnewydd-Bach. Où peut-on l'écouter et se le procurer ?
Rudd : Vous pouvez découvrir quatre morceaux de Cansewydd-Bach sur Soundcloud : https://soundcloud.com/user-983250283- Pour l'acheter, il suffit de nous contacter via Facebook ou sur notre profil privé, car il n’est pas distribué. On fait tout nous-mêmes. A ce propos, on recherche un management sympa, sans prise de tête.
Babass : Et oui, c'est totalement artisanal ! On fait nos petites enveloppes, nos petits emballages au coup par coup...

 

La fée Métalline aime vos albums. Elle vous propose pour vous récompenser de passer la journée avec l'artiste de votre choix, quel que soit son art ou l'époque à laquelle il vit. Qui désignez-vous ?

Ronnie James Dio en 1983.

Rudd : Ronnie James Dio, la voix du Metal ! Je devais le voir à Anvers mais le concert avait été reporté car il était souffrant (NDLR : c’était en décembre 2009). Ronnie est décédé trois ou quatre semaines après.
Babass : Ronnie James Dio, mais pas pour les mêmes raison ! J'aurais aimé le rencontrer pour avoir des cours de chant ! Dans notre cursus, c'est un mec hyper important. Il a renouvelé le créneau à une époque où l’on commençait la musique. C’est une énorme inspiration.

Vous arpentez le milieu du Metal depuis pas mal de temps, ça date des 80's pour certains crois-je savoir. Que pensez-vous de l'évolution de la scène Metal française ?
Babass : Elle est éclectique, et pas mauvaise !
Rudd : De Gojira à OVERDRIVERS, le spectre est très large et les styles différents, on passe vraiment d’un genre à l’autre, et ils tournent à l’international. La scène est très bonne, autant professionnelle qu'underground. Où que tu sois, tu trouveras toujours un groupe local qui joue quelque part. Vraiment une bonne scène...

 

Elle se porte bien ?
Rudd : Dans le Nord-Pas de Calais - j’aime pas dire “Hauts-de-France”...
Babass : Il faudrait dire “Nord-Pas de Calais-Picardie" alors...
Rudd : Je préfère ! Dans le Nord-Pas de Calais-Picardie, on a des très bons groupes. On joue souvent avec The Losts et quelques autres, et honnêtement on voit pas mal de groupes qui tournent bien. Certains groupes viennent du terroir, Je pense également à The Inspector Cluzo, qui est bien connu à l’étranger et que j’ai eu l’occasion de voir sur scène. Ils sont éleveurs, et vendent du foie-gras. C’est des groupes qui sortent du terroir, et j’aime bien cette démarche.

Il ne reste de place sur l'arche de Noé que pour un album. Lequel y placez-vous pour reconstruire le Rock dans la bonne direction ?
Babass : Le Live ! de Status Quo, enregistré à Glasgow en 1976. Un magnifique album live, la grande époque des Status Quo !
Rudd : Powerslave, de Maiden.

Que va faire BlackBart dans les prochains mois ?
Babass : Les dates de concert commencent à tomber en régional et interrégional : Sedan, la Champagne-Ardennes, des dates parisiennes, un festival en juin. Tout ça reste à confirmer.
Rudd : On est en plein dans l'écriture du nouvel album, un gros trois-quart est déjà écrit, le quart restant est en construction. Si tout marche bien, dans un an et demi ou deux ans le nouvel album sera disponible. Donc les prochains mois, c’est du live et la construction du prochain album. Notre plus gros souci chez BlackBart, c'est qu'on fait vraiment tout nous-mêmes : chercher des concerts, faire des vidéos, du clip... Tout ça n'est pas notre job et c'est ce qui nous fait défaut. Un petit booking sympa , un label, ça serait vraiment l'idéal !

Le mot de la fin ?
Babass et Rudd : Long Live Rock’ N Roll ! Encore un hommage à Ronnie James Dio. Et on félicite à nouveau Stéphanie pour avoir gagné notre album Casnewydd-Bach au jeu concours. Son CD partira demain par courrier. (NDLR - Interview réalisée par téléphone le 26/11/2018)