GLDN, Hemophilia (07/10/2022 - chronique)

Le 12/10/2022

GLDN conjugue talent et caractère, il rend intéressant ce qu'il touche. Il justifie, avec ce seul « Hemophilia », sa place sur la scène industrielle internationale.

« First Blood », premier EP sorti cet été, n'a pas eu le temps de refroidir puisque GLDN revient en ce mois d'octobre 2022 avec un deuxième opus prêt-à-poser sur nos platines.
Un long format à la pochette thrash, fait cette fois de reprises, de compositions inédites, mais aussi de morceaux de l'EP remaniés.

« Hemophilia »

Gldn
Nicholas Goldenn porte ce one-man-band. Il chante, éructe, et joue de tous les instruments à l'exception de quelques parties de guitare/basse. Il explique :
« Hemophilia, bien qu'il s'agisse principalement d'un album de remix, est un projet qui a vu le jour parce que j'avais l'impression de ne pas en avoir fini avec First Blood. Il propose également des remix sombres et atmosphériques des chansons de l'EP First Blood, ainsi que plusieurs reprises et compositions originales créées spécifiquement pour cet album. J'ai l'impression que Hemophilia continue l'histoire de l'EP, explorant davantage les thèmes de l'autodestruction et de la renaissance, les amenant à de nouveaux extrêmes. Au final, c'est un album sur la réalisation de sa propre insignifiance et de ce que signifie pour une personne le mot liberté - la liberté de vivre, de mourir ou de s'élever et de prendre le contrôle de son destin. »
Son destin, l'Américain le dessine en revendiquant avec force son étiquette punk industriel au travers de la reprise « Animal », du groupe punk britannique Anti-Nowhere League. Clairement maîtrisées, ses sonorités industrielles ajoutent le chaos à l'outrance, que des images d'abattoir viennent conforter dans un clip écorché vif.

« Animal » servira d'ouverture, activant l'électrochoc propice à votre attention. « New Face, Same Lies » prend le relais et vous laisse récupérer le temps d'un chuchotement. Puis « #1 Crush », cover de Garbage, retrouve le chemin du marteau-pilon. On notera au passage le travail de la production, le calibre du son, tandis que « Half Life » fera le plein de sonorités modernes et inquiétantes, validées par la sirène d'introduction du catchy « Six Feet Under » dont la mécanique impeccable cède la place, dans un bel enchaînement, à un « Pull It » enfin apaisé.
Désireux de ne pas rester sur cette linéarité, « Dirty, Rotten, Decayed » joue la surprise et lance le dansant « Suicide Machine ». « Self-Mutilation As A Form Of Compliance » laisse une impression étrange, tandis que « Parasite » régurgite une ambiance de new-wave dévoyée.
Supplice de la goutte d'eau, « Metamorphosis » conclura en ramenant le calme par des sonorités lourdes.


Tout sauf anodin, « Hemophilia » est une proposition à l'esthétique saturée, qui ne cherche ni la violence surfaite ni le tape-à-l'oeil. Elle installe ses ambiances froides et électriques avec authenticité, multipliant les nuances d'indus. GLDN conjugue ainsi talent et caractère, il rend intéressant ce qu'il touche. Il justifie, avec ce seul « Hemophilia », sa place sur la scène industrielle internationale. Vous feriez bien d'y aller voir avant que la nuit ne nous engloutisse tous.

Tracklisting :
01. Animal (cover Anti-Nowhere League)
02. New Face, Same Lies
03. #1 Crush (Cover Garbage)
04. Half-Life
05. Six Feet Under
06. Pull It
07. Dirty, Rotten, Decayed
08. Suicide Machine
09. Self-Mutilation As A Form Of Compliance
10. Parasiticide
11. Metamorphosis
Durée totale : 39mn env.


Crédits :

  • Mixage/mastering : Nicholas Golden
  • Musique, chant, instruments par Nicholas Golden
  • Guitare / Basse sur « Animal », « #1 Crush » et « Suicide Machine » par Collin Cleaver

Discographie :

  • First Blood (EP - 2022)
  • Hemophilia (2022)

Les Liens :

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