INTERVIEW

CECILYA AND THE CANDY KINGS (rock N' rol) : L'interview 55

Le 28/05/2023

Sorti en février 2023, l'album « Back in 1955 » de Cecilya And the Candy Kings redonnait au rock N' roll un peu de sa fraîcheur initiale.
Un opus revigorant au son moderne et à l'accent rétro dont les paroles et la musique étaient signées Cecilya Mestres (chant) et Rodolphe Dumont (guitare).
Nous les avons retrouvés le temps d'une interview après laquelle l'album « Back in 1955 » n'aura plus aucun secret pour vous !

Par Ahasaverus
Cecilya jorgeotero paulsanmartin caveaudelahuchette
Ahasverus : Bonjour Cecilya & The Candy Kings. Comment s'est passée cette release-party de votre nouvel album,  « Back In 1955 » le 25/02/2023 devant le public parisien du Sunset Sunside ?
Cecilya (chant) :
C’était une soirée magique. Le public était de tout cœur avec nous, il y en a même qui chantaient les chansons avec moi. Toutes les entrées étaient vendues avant le début du concert et il y a même des gens qui sont malheureusement restés dehors.

L'univers de « Back In 1955 » est très différent de celui de  « Cherry Blossom » (2022), le précédent album de Cecilya. Comment expliquez-vous cette évolution ?
Cecilya : Ce sont deux projets totalement différents. Cherry Blossom fait partie de mon projet personnel, où je m’inspire de toutes les musiques que j’aime ( blues, folk, americana, rock, country, pop… ) pour créer des chansons uniques. Il n’y a pas de limitations de style ou de couleur sonore. Par contre, Cecilya & the Candy Kings, c’est la continuation d’un projet qui m’a déjà amenée sur les scènes d’une grande partie de l’Europe et de l’Amérique Latine. « Back in 1955 » c’est le rock’n’roll et le rhythm’n’blues des années 50 que je chante depuis quelques années déjà, mais avec mes propres paroles.  

Pourquoi avoir choisi précisément l'année 1955 pour titre de votre album ?
Cecilya :
L’année 1955 c’est Elvis Presley et Marilyn Monroe qui deviennent mondialement célèbres, la mort de James Dean, l’arrestation de Rosa Parks et le début d’une révolution… Mais à part tous ces éléments qui restent dans notre imaginaire collectif de ce qu’ étaient les années 50 : c’est la décennie où le rock’n’roll devient la musique la plus populaire au monde et les groupes de musique s'électrisent. D’une façon plus légère, c’est l’époque aussi d’un certain esthétisme : les belles voitures, les fringues, les coiffures ( rires )… Donc, mon album « Back in 1955 » fait un clin d’oeil à cette période que j’aurais aimé vivre.

« Back In 1955 »  c'est Rodolphe Dumont et Cecilya Mestres pour les musiques : quelles ont été vos sources d'inspiration pour la composition ?
Rodolphe (guitare) :
 Différentes influences d’artistes des années 50 tels que Ike Turner, Johnny Guitar Watson, Clarence Gatemouth Brown, Pee Wee Crayton…

« Back In 1955 »  c'est Cecilya Mestres pour les paroles : quelles thématiques ont inspiré son écriture ?
Cecilya : 
Chaque chanson est un univers différent… «Wild soul » parle de violences conjugales et de féminisme; « Back in 1955 » est un hommage aux grandes artistes de l’époque; « From Barcelona » parle de mes origines; « Don’t leave me in the darkness » parle d’une rupture amoureuse; et « I’ll take you to the party » & « Gimme one night » sont des chansons qui invitent à s’amuser.

Lequel d'entre vous a entraîné l'autre vers cet univers des 50's et pourquoi ?
Cecilya : 
C’est moi, j’ai toujours été passionnée des années 50 : la musique et l’esthétisme.
Cecilya mestres the candy kings sesion portada 29
En lisant les critiques, il me paraît qu'il y a dans « Back In 1955 » un côté madeleine de Proust qui rend les gens joyeux…
Cecilya : 
Tout à fait, je crois qu’on pense tous « qu’avant c’était mieux »… (rires)
D’ailleurs, il y a plein de films sur cette thématique-là, comme par exemple « Midnight in Paris » de Woody Allen.

Comment les chansons de ce nouvel album ont-elles été construites ?
Rodolphe :
 On compose souvent dans les chambres d’hôtel lors des tournées. Je trouve une base musicale et Cecilya compose la mélodie et les paroles après.

Un mot sur les reprises qui figurent sur l'album ?
Cecilya : 
J’ai choisi « What about love », enregistrée par Freddie King en 1962, parce que ce titre demande une énergie au chant assez hors du commun et j’ai toujours été impressionnée par la puissance vocale de cet artiste. Au contraire, le choix d’enregistrer « Evening » ( T-Bone Walker. 1945 ) vient du fait que c’est un slow-blues à coloration jazzy où la voix est presque susurrée. Ce sont deux covers qu’on interprète dans le plus grand respect de ces deux artistes qu’on admire tous.

Qui sont les musiciens qui vous accompagnent sur l'album ?
Cecilya :
 C’est Meseta Records, le label de Valladolid qui a produit le disque, qui a choisi les musiciens qui font partie de l’album (sauf Sax Gordon, que je tenais à inclure sur « Back in 1955 » à tout prix) . Ils ont choisi les meilleurs musiciens espagnols… Paul San Martín est le roi du boogie woogie basque, reconnu dans toute l’Europe pour son jeu. Jorge Otero a accompagné à la basse des grands artistes comme Mingo Balaguer ou la chanteuse américaine Velma Powell, née à Chicago et installée à Madrid. Et Adrián Carrera accompagne à la batterie des artistes espagnols de renommée internationale comme l’harmoniciste Quique Gómez.
Cecilya mestres the candy kings sesion portada 51
Parlez-moi de la production. Vers quel son vouliez-vous tendre et comment y êtes-vous parvenus ?
Cecilya :
 Pour Rodolphe et moi, l’idée du son était claire. En s’inspirant de grands albums classiques qu’on adore, on voulait mélanger ancien et contemporain. Et on a réussi à le faire en essayant différentes combinaisons et placements de micros, options de mixage… Tout est dans la technique d’enregistrement et le mixage, ça peut changer complètement un disque.

Sur « Back In 1955 » j'ai presque l'impression de ne plus avoir affaire à la même chanteuse que sur « Cherry Blossom ».  Pour tout dire je trouve le chant plus accrocheur et varié !
Cecilya :
 C’est un style complètement différent, je trouve qu’on ne peut pas comparer. Je suis une personne assez versatile et open-minded, je chante aussi du jazz old school et des vieux boleros et rancheras.

Sous quels formats « Back In 1955 » est-il disponible et comment puis-je me le procurer ?
Cecilya : 
« Back in 1955 » est disponible sur toutes les plateformes et aussi en vinyle et en CD. Vous pouvez vous le procurer sur mon E-shop.
Les vinyles et les CDs sont distribués en Espagne, mais pas en France.

Quelle sera votre actualité dans les prochains mois ?
Cecilya :
 On a plus de 30 dates cette année en France, Espagne, Portugal et aussi en Belgique. Si vous voulez plus de détails sur nos concerts, j’actualise régulièrement la liste sur mon site
https://www.cecilya.net.

Merci Cecilya & The Candy Kings d'avoir répondu à mes questions.
Cecilya :
 Merci à vous. C’était un plaisir ! On espère vous voir cet été dans l’un de nos concerts !

AKIAVEL : L'interview Veni, Vidi, Vici

Le 03/01/2023

Akiavel pomme
AKIAVEL par Mr Cana photography


Valeur montante du death français, Akiavel a partagé la scène avec les tauliers du genre et il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il jouera le 07/07/2023 au PLANE 'R FEST avec Blind Guardian, Mass Hysteria et Myrath.
Mais pour l'heure c'est la sortie de « Veni, Vidi, Vici », troisième album du quatuor, chronique d'un succès annoncé et jamais démenti, qui nous occupe. La version digitale est déjà disponible, son pendant physique sera livré le 03/03/2023.
Auré a bien voulu nous en dire quelques mots. Un entretien qui s'est déroulé par téléphone le 22/12/2022


« Ce nouvel album est très différent de ses prédécesseurs. Il propose plus de choses. »

Ahasverus : Bonjour Auré. Comment se sent Akiavel aujourd'hui, avec la sortie de ce nouvel album ?
Auré (chant) : Bonjour ! On se sent plutôt bien ! C'est un album qui est allé très vite quant à sa création. C'était justifié : on s'était concentrés pour faire quelque chose rapidement, pour rester dans l'actualité. On est plutôt confiants quant au résultat, et on espère que ça va plaire.
Akiavel cover 1
Ahasverus : « Veni, Vidi, Vici » est votre troisième album. Quel était votre cahier des charges quand vous l'avez entrepris ?
Auré :
On avait décidé bien en amont de la tournure que prendrait cette trilogie. « V », notre premier album traitait des blessures émotionnelles ; « Vae Victis », le second, était axé sur les blessures physiques ; « Veni, Vidi, Vici », le troisième, explorerait ce que l'homme peut traverser le temps d'une vie,  passant de l'ombre à la lumière. Faire grandir son karma par son expérience, pour finir sur quelque chose de lumineux.  Ceux qui ont pu écouter « Veni, Vidi, Vici » avant sa sortie sentaient cette montée progressive d'énergie. On espère que le public sera sur la même longueur d'onde.
Ahasverus : Musicalement, comment décrirais-tu ce nouvel album ?
Auré :
C'est pas évident ça pour une chanteuse ! (Rires)
Akiavel, c'est quatre individualités, quatre influences différentes : Butch est plutôt thrash, Jay est hardcore, Chris est plus dans le heavy et je viens du death metal... A nous quatre réunis ça fait du Akiavel. On se lâche un peu sur des riffs super mélodiques, c'est notre "touche" ! Pour le reste il me semble que le ressenti dépend de chaque auditeur, mais ce qui est certain c'est que cet album reste avant tout du Akiavel. Je peux aussi te dire que « Veni, Vidi, Vici » est moins froid que « Vae Victis », notre deuxième album. Ca tient à la thématique de « Vae Victis » qui parlait des serial killers. Si on a ajouté une petite touche de chaleur pour le troisième album, c'est tant mieux.
Akiavel mr cana 1
AKIAVEL par Mr Cana photography
Ahasverus : Je ne suis pas loin de penser que « Veni, Vidi, Vici » est votre meilleur album au sein d'une discographie d'une imposante qualité...
Auré :
Ah oui ?
Ahasverus : Ca semble te surprendre...
Auré : C'est que mon chouchou reste « Vae Victis », parce que j'ai adoré en approfondir le sujet. Je reste à ma place, hein, mais la psychologie humaine c'est un sujet tellement infini que je me suis régalée à écrire à son propos. J'ai senti tellement d'inspiration en ajoutant des voix d'enfants ici, etc, conjugué au fait qu'il soit écrit durant un confinement qui permettait de prendre le temps... Quand on l'a créé il a pourtant été très spontané : il n'était pas prévu qu'il sorte rapidement mais ça a été à la fois naturel et très fort.
Pour « Veni,Vidi, Vici » on a travaillé tout autant mais on a voulu aller plus vite. Ce nouvel album est très différent de ses prédécesseurs. Il propose plus de choses. Les conditions n'ont pas été les mêmes, et c'était pour moi une autre façon de travailler les textes et le chant. C'était intéressant, mais j'avais ressenti (et je ne parle pas ici au nom du groupe) plus d'entrain sur le précédent album.

« Le premier mot de cet album c'est "Karma", et c'est important de le dire... »

Ahasverus : Comment avez-vous préparé l'écriture de « Veni, Vidi, Vici » ?
Auré :
Préalablement on s'est dit que les morceaux monteraient crescendo, du plus sombre au plus lumineux, et que chaque histoire trouverait un point positif. Le titre le plus noir est « Purgatory ». Il ouvre l'album. « Witchcraft » est au milieu, marquant la limite entre le bien et le mal. Cette sorcière agit dans le but de venger quelqu'un qu'elle aime et on ne sait pas si c'est bien ou pas.

Le premier mot de cet album c'est « Karma », et c'est important de le dire... Karma, c'est l'équilibre entre les souffrances et les choses bonnes qui peuvent survenir dans une vie... Elle doit se terminer sur quelque chose de fort qui mérite d'être hurlé. L'âme sort du corps pour s'exprimer, pour dire qu'elle a retenu les leçons, qu'elle est prête à se battre, à affronter ce qui se dressera contre nous parce qu'elle compris certaines choses...

« C'est Sébastien qui nous a conseillé William. Quand on l'a entendu, on a fait "Waow !" »

Ahasverus : On retrouve à nouveau Sébastien Camhi et son Studio Artmusic pour la technique. Vous êtes contents du son ?
Auré :
La réputation de Sébastien n'est plus à faire. Non seulement il bosse extrêmement bien mais il est devenu un ami. Il a fait un super boulot sur nos deux premiers albums et il était évident de faire appel à lui à nouveau pour le troisième. On le remercie pour le travail accompli, et aussi pour sa patience, il en faut parfois ! (Rires). On rigole beaucoup aussi...
Sébastien a également de très bonnes idées. Il arrive parfois que nous, musiciens, soyons un peu focus sur un principe, une habitude qui s'est mise en place. Par exemple, pour ce troisième album, on a fait très peu de doublage des voix. Encore moins que sur « Vae Victis ». Sauf à certains moments, et ça c'était l'idée de Sébatien.  Ca amène un effet caverneux de temps en temps, et c'était une excellent idée ! Il apporte ainsi parfois des propositions judicieuses, j'ai en lui une grande confiance. C'est lui également qui a trouvé ce super guest pour ce troisième album : William Morabito.
Ahasverus : La voix claire ?
Auré :
Oui, c'est la voix claire sur « Bye! »

Sur nos deux premiers albums il y avait déjà des voix claires. Sur le premier c'était ma soeur, Laetitia ; sur le second, pour le morceau « Lady of Death », c'était Mimi Canavaggia, l'épouse de Mr Cana qui nous fait les clips et les photos. Elle a une voix extraordinaire, et sa participation à un album relevait de l'évidence !
Pour le troisième album, pour changer un peu, on cherchait une voix claire... Et c'est Sébastien qui nous a conseillé William. Quand on l'a entendu, on a fait « Waow ! » Ca change un peu, une voix masculine. Ca fait un peu FM sur les bords mais on a de très bons retours, parce que le morceau reste bien en tête. William a une très belle voix, on est contents du résultat, c'est très cool !
Ahasverus : Akiavel-FM ? Vous avez un peu de marge...
Auré :
Ah oui ! (Rires) Je sais... Mais c'est accessible, enfin, plus accessible pour des oreilles qui n'écouteraient pas forcément de métal.
Ahasverus : Pourquoi avoir mis en bonus une chanson du premier EP ?
Auré :
Le premier EP d'Akiavel comprenait trois morceaux. Et depuis le début on termine nos albums avec l'un de ces trois morceaux.  On les violente un peu : ce n'est pas exactement la même version que sur l'EP. On accélère, on revisite les paroles... On améliore et on les met à la fin des albums.

« Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de succès au niveau des vinyles ! On est sold-out sur les deux premiers albums ! »

Ahasverus :  Comment et sous quels formats « Veni, Vidi, Vici » sera-t-il distribué ? Peut-on encore espérer trouver des vinyles colorés en édition limitée ?
Auré :
Absolument ! On va le sortir comme d'habitude aux formats CD et vinyle. Le vinyle, on l'a noté, plait beaucoup. Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de succès au niveau des vinyles ! On est sold-out sur les deux premiers albums ! On en est très heureux et surpris. C'est un bel objet, et le fait de pouvoir le colorer en fonction de la thématique, de pouvoir se lâcher visuellement, c'est très cool.
Akiavel cover
Ahasverus : Justement, neuf visuels accompagnent les neuf pistes. Qui les a créés et accompagneront-ils l'album en physique ?
Auré :
Les visuels que tu as pu voir sont de Chris. Il a retouché ses idées avec une intelligence artificielle. Ils apportent un petit truc en plus pour chacun des morceaux. Franchement, il s'est gavé, c'est bien géré ! Quand il nous a montré ça j'ai dit :
« — Mais c'est génial, qui a fait ça ?
— C'est moi !
— C'est génial ! » (Rires).
C'est un talent caché que je ne lui connaissais pas !
Akiavel visuel
Ahasverus : C'est effectivement très beau. Sont-ils destinés à rester sur votre site, en virtuel ou à finir dans un livret d'album ?
Auré :
Peut-être que certains seront imprimés sur du merch, mais rien n'est arrêté...
Ahasverus : Quelle sera l'actualité d'Akiavel dans les prochains mois ?
Auré :
Des concerts ! Quelques dates sympas avec Loudblast, Mortuary. Ensuite on verra avec notre tourneur... Tout peut arriver d'un coup ! Pour l'instant quelques dates sont bookées. (NDLR : voir in fine)
On prépare également un tournage pour un troisième clip. Et on travaille déjà sur le quatrième album. On amène nos petites idées... Voila !

« On est beaucoup écoutés à l'international. La plupart de nos vinyles sont partis au USA ! C'est un truc de dingues ! »

Ahasverus : Akiavel sortait son premier EP en 2018. Aujourd'hui vous tutoyez les plus grands du genre, Loudblast, Benighted... Quel regard porterait Akiavel 2018 sur Akiavel 2022 ?
Auré :
J'ai envie de te dire qu'avec le boulot qu'on a fourni tous les quatre depuis le lancement du projet, on voyait quelque chose de grand. On arrive tous de différents projets, on n'a pas vingt ans, et on savait qu'on avait un peu de monde derrière nous. On s'entend très bien, nous sommes tous très liés et pas une journée ne passe sans qu'on s'appelle ou qu'on s'envoie des messages. Nous sommes une famille ! L'osmose est parfaite entre nous. Quoiqu'il en soit, on avait tous le même objectif.
Depuis le début on s'est posé des défis. Depuis le début on fixait les objectifs et on voyait si la mayonnaise prend... Le concept Akiavel a plu, et on en est très heureux de tous ces bons retours. On est beaucoup écoutés à l'international. La plupart de nos vinyles sont partis au USA ! C'est un truc de dingues ! On est très attendus là-bas. Je ne m'attendais pas à ce que ça prenne si rapidement.
Julien de Benighted est un ami de très longue date. Le fait de partager des scènes, de faire des guests, c'est extraordinaire ! Je connaissais un peu moins Stéphane Buriez, même si je le voyais sur des festivals. Se retrouver sur la même scène à plusieurs reprises, c'est génial ! En plus ces mecs sont adorables, on partage des gros moments de rigolade, c'est trop cool !
Akiavel rage tour
C'est un peu la consécration de tout ça, d'un projet où l'on se dit au départ : « Allez viens, on fait un truc... » Tous s'est mis en place naturellement parce qu'à l'origine on avait un noyau solide : nous quatre. C'est à mon sens la base de la réussite — sans prétention bien sûr — pour tout groupe. L'osmose est un préalable indispensable à toute réussite.
Ahasverus : Nous arrivons au terme de notre entretien. Merci Auré d'avoir répondu à mes questions.
Auré :
Merci pour ton intérêt.

GAELLE BUSWEL - L'interview de Dam'Aël

Le 22/12/2022

Le 26/11/2022, Gaëlle Buswel participait avec Will Barber et Mireil m'a tuer à la septième édition des Rockers Ont du Coeur organisée par Les Rockeurs Ont Du Coeur - Var dans l'enceinte du Casino Joa de La Seyne-Sur-Mer. Ticket d'entrée pour la soirée caritative ? Apporter un jouet neuf d’une valeur supérieure à dix euros.
Dam'Aël a profité de ce contexte pour interviewer la rockeuse francilienne, un entretien réalisé par téléphone la veille du concert. On parlera de l'association bien sûr, mais aussi du Kazakhstan et d'un certain passage protégé...

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Photographie : Guillaume Malheiro et Guillaume Eymard


« C'est toujours un grand plaisir d'aller à la rencontre de cultures différentes, et c'est pour nous un grand bonheur, à chaque fois, à chaque concert. »

Dam'Aël : Bonjour Gaëlle Buswel. Comment allez vous ?
Gaëlle Buswel :
Bonjour ! Ca va super ! On se prépare pour ce grand événement qui aura lieu ce samedi. (NDLR : interview réalisée par téléphone le 25/11/2022) On a vraiment hâte.
Dam'Aël : C'est caritatif, et c'est pour les enfants !
Gaëlle Buswel : Exactement !
Dam'Aël : Vous avez déjà exploré nombre de pays. Six ans  en Angleterre, ou à fouler les terres du Canada, du Danemark, de la Polynésie, de la Suisse, du Japon, et surtout celles des Etats-Unis. Puis récemment le Kazakhstan ! Le blues-rock donne-t-il des ailes ?
Gaëlle Buswel : La musique se partage ! Elle n'a pas de frontières, donc on va jouer partout où l'on nous demande de partager notre musique. C'est toujours un grand plaisir d'aller à la rencontre de cultures différentes, et c'est pour nous un grand bonheur, à chaque fois, à chaque concert.
Dam'Aël : Ce festival au Kazakhstan où vous avez représenté la France pour les trente ans des relations diplomatiques entre notre pays et le Kazakhstan... C'est quand même énorme cette histoire !
Gaëlle Buswel : Nous avons été vraiment touchés et flattés de représenter la France dans ce cadre-là, et c'était un véritable honneur pour nous. C'était également l'occasion de rencontrer un nouveau public et de faire la connaissance des Kazakhs.
Gaelle buswel
Dam'Aël : Une journaliste de ce pays a dit que vous étiez une source d'inspiration pour les femmes au Kazakhstan
Gaëlle Buswel : Ca c'est toujours quelque chose qui m'émeut beaucoup, parce qu'il est vrai que je prends parfois position pour essayer de représenter, de diffuser et de partager de belles choses. Alors quand ça peut inspirer des femmes de cultures différentes, c'est... J'ai du mal à l'exprimer en mots, parce que c'est vraiment très fort. J'étais hyper émue quand cette journaliste m'a dit ça, je ne m'attendais pas du tout à ce type de discours de sa part, et alors on se dit que par la musique on peut parfois générer des choses très positives et encourageantes pour des femmes, pour des enfants, pour d'autres personnes. Là en l'occurrence c'était par rapport au rêve de certaines jeunes filles, et représenter ça, être comme un petit modèle pour ces femmes-là, j'avoue que je me sentais très honorée et très émue.

« Quand on passe ce passage piétons, on se sent un peu comme un gamin de quatre ans qui vient de découvrir son premier cadeau de Noël. »

Dam'Aël : On note de très belles rencontres dans votre parcours : Neal black, Patrick Rondat, Matthieu Chedid, ZZ Top, Ringo Starr et Beth Hart, en première partie du palais des congrès à Paris. Est-ce qu'un duo avec Beth vous aurait tenté ?
Gaëlle Buswel : J'adorerais ! Mais c'est pas du tout au rendez-vous pour le moment ! Ca fait partie des premières parties qu'on a eu la chance de réaliser, et c'était une magnifique rencontre. C'est une femme talentueuse et inspirante. Elle a une histoire très touchante. C'est une battante et une artiste que j'adore. C'est un vrai et grand honneur de pouvoir ouvrir pour elle, de la rencontrer et d'échanger un peu avec elle.

Dam'Aël : Que ressent-on quand on emprunte le passage clouté d'Abbey Road ?
Gaëlle Buswel : C'est tout un symbole ! Ce passage clouté, c'est la première étape avant d'arriver dans le studio. Et vous avez toutes les images de cette fameuse photo et de cet album des Beatles. Quand on passe ce passage piétons, on se sent un peu comme un gamin de quatre ans qui vient de découvrir son premier cadeau de Noël. C'était assez émouvant. On était en 2019, et même trois ans après, à chaque fois qu'on en parle, ça nous fait autant d'émotions. Vivre ce moment-là, c'était vraiment super. On s'est bien marrés, en plus ! Et sur ce passage piétons, forcément, on a fait la photo !

Dam'Aël : C'était à l'occasion de votre quatrième album, « Your Journey », enregistré partie en Belgique, partie à Londres, ville dans laquelle vous avez vécu six ans...
Gaëlle Buswel : J'ai vécu un long moment à Londres...  C'était vraiment super, j'ai adoré ! J'adore cette ville, cette culture et les gens. C'est vraiment libre...
Gaelle buswell
Dam'Aël : C'était avant votre carrière solo, quand vous faisiez partie du groupe Cam On ?
Gaëlle Buswel : Exactement ! Cam On était mon premier groupe de compositions blues rock. On n'a pas continué, même si on est restés tous en très bons termes. Quant à moi, j'ai poursuivi mon petit bonhomme de chemin et j'ai lancé mes projets perso. J'ai rencontré Neal Black. C'était une période de renouveau. J'en avais marre de tout, et je suis partie rejoindre ma meilleure amie qui résidait à Londres. Ca a été une belle expérience pour commencer à partager ma musique d'une certaine façon, dans un premier temps...
Dam'Aël : Tournons-nous vers l'événement du 26/11/2022 au casino Joa de La Seyne Sur Mer. Comment s'est faite cette connexion avec l'association Les Rockers Ont du Coeur ?
Gaëlle Buswel : On était en relation depuis pas mal de temps, peut-être même avant le confinement. L'année dernière ils nous ont recontacté. Ils ont géré ça avec notre tourneur. C'était une belle occasion. Ils savaient qu'on avait beaucoup participé à des actions pour les enfants, évidemment on ne pouvait pas dire non ! Il y avait une belle énergie, l'équipe avait l'air vraiment super. On ne s'est jamais rencontrés donc ce concert sera l'occasion de partager un moment ensemble... C'est un joli concept et une belle action qui s'est mise en place, toute en musique, toute en amour.
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Photographie : Guillaume Malheiro et Guillaume Eymard
Dam'Aël : Considérez-vous ce type d'événements comme un moyen plus fort que les cagnottes qui peuvent se faire par ailleurs ?
Gaëlle Buswel :
Chaque association met en oeuvre ses actions comme elle le peut. Ce concept avec un concert, on en a parlé autour de nous : le fait d'amener un jouet pour voir un concert, les gens trouvent que c'était une super idée. Ludique en même temps : tout le monde se prête à ce jeu.
Dam'Aël : Ce n'est pas votre première action caritative : vous êtes déjà intervenue dans les hôpitaux pour enfants...
Gaëlle Buswel : Oui, quand j'ai fait mon premier album, en 2011. Ma cousine travaillait dans des hôpitaux, et j'ai ainsi découvert certaines associations. Alors on a mêlé la musique à des événements pour aller jouer dans des services d'oncologie. C'était assez fort, assez difficile aussi émotionnellement parce que je suis une âme sensible. Mais c'était vraiment un beau moment, parce que les enfants atteints de cancers nous ont fait passer de très beaux messages et ils sont d'une force complètement hallucinante. On a fait ça pendant pas mal d'années, jusqu'à ce que le service ferme ses portes. Mais on essaie de soutenir cette association et de soutenir les services d'oncologie de la petite façon dont nous pouvons le faire pour apporter un peu d'énergie, d'amour, et un court moment d'évasion à ces gamins.

Dam'Aël : La soirée des Rockers Ont du Coeur propose trois prestations : Will Barber, Mireil M'A Tuer  et vous-même. Vous connaissez ces deux artistes ?
Gaëlle Buswel : Avec Will, oui, on se connaît : il a fait notre première partie il y a pas mal d'années, puis on s'est croisés en concert. C'est donc l'occasion de se retrouver sur scène. Quant à Mireil M'A Tuer, ce sera une découverte. Je pense qu'on passera tous un bon moment ensemble.
Dam'Aël : Y a-t-il un lien fondamental entre l'enfance et l'ouverture à la musique ?
Gaëlle Buswel : Oui. Moi j'ai grandi dedans : mes parents étaient passionnés de musique. Ils étaient des années 70, avec toute la culture musicale qui va avec, la période anglo-saxonne et américaine... J'ai baigné là-dedans, et ce sont des influences qui ont été naturelles et très présentes et qui m'ont poursuivie jusqu'à aujourd'hui.

Dam'Aël : Je crois savoir que votre papa jouait dans un groupe ?
Gaëlle Buswel : Mon père, quand il était jeune, était batteur dans un groupe de hard-rock ! Il faisait ça pour le plaisir et ils ont tous choisi d'autres vies, mais du coup, c'est rigolo. On en reparle souvent, et j'essaie toujours d'imaginer mon père en mode hard-rocker dans les années 70, avec des pantalons pattes d'eph et des chemises à fleurs ! (Rires)
Dam'Aël : Y a-t-il des projets avancés pour 2023 ?
Gaëlle Buswel : Oui, il y a des choses qui vont se passer en 2023, et en 2024 aussi, on y travaille. Mais je ne dis rien sinon qu'on va faire une tournée d'été qui commencera à compter de mi-mai 2023, et vous pourrez nous voir sur toutes les routes de France.
Dam'Aël : Un mot sur les musiciens qui vous accompagnent en tournée ?
Gaëlle Buswel : Ils sont ma famille, la même équipe depuis pas mal d'années. A la guitare Michaal Benjelloun, à la basse JB Petri, au clavier Léa Worms  et à la batterie Steve Belmonte. On a aussi notre ingé-son qui nous accompagne et qui s'appelle Aurélien Chambre.
Dam'Aël : J'ai appris que vous utilisiez du matériel français ?
Gaëlle Buswel : Pendant le confinement on a rencontré beaucoup d'artisans français, et plutôt qu'avoir des marques américaines, notre matériel, nos amplis, pédales de guitares, c'est Val Martins. Il est de la région lyonnaise et fait un travail extraordinaire. Je travaille aussi avec une artiste qui m'a fait une magnifique sangle de guitare, Cécilia, de Blackdust Guitar Straps. Je suis ravie de pouvoir mettre cette sangle sur scène parce qu'elle est personnalisée. Ce sont des artisans qu'on adore et qu'on soutient.
Dam'Aël : On a hâte de vous revoir sur la tournée 2023 !
Gaëlle Buswel : J'ai hâte de vous rencontrer tous !
Dam'Aël : Je vous remercie infiniment pour ce sympathique échange, Gaëlle.
Gaëlle Buswel : Merci. Et à bientôt !

 

BLACKRAIN - Interview de Swan Hellion

Le 09/12/2022

A l'occasion de la sortie de l'album  « Untamed », disponible depuis le 25/11/2022,  le chanteur et guitariste de  BlackRain, a accepté de répondre à nos questions. Voici l'interview de Swan Hellion.
Blackrain 3 copyright julien zannoni
BLACKRAIN par Julien Zannoni

Passé

« Dying breed marque pour moi le vrai nouveau départ de BlackRain. »

Bonjour Swan Hellion. Comment va BlackRain en cette année 2022 ?
Swan :
Hello ! Le groupe va bien, on est au top, « pumped up » par la sortie de ce nouvel album « Untamed » et du feedback plus que positif qui en ressort. 2022 fut des plus prolifiques et bénéfiques pour nous.
Blackrain untamed
Vous sortez les bons albums avec la régularité d'un métronome : « Released » en 2016, « Dying Breed » en 2019... Aujourd'hui quel regard portes-tu sur ces opus ?
Swan :
« Released » fut un album assez spécial dans le sens où le groupe se retrouvait finalement libre de tout contrôle extérieur quant a sa direction artistique, l’album est truffé de bonnes chansons mais la prod' ne convient pas je pense. Même si la qualité est là, la modernité manque à l'appel et la plupart des tracks ne brillent pas à leur juste valeur. Je suis assez critique quant à mes performances vocales aussi. Pourtant le mixage de « Released » demeure une expérience exceptionnelle. Travailler avec Jack Douglas et Warren Huart sur Hollywood Hills, cela restera gravé dans nos mémoires.
« Dying breed » marque pour moi le vrai nouveau départ de BlackRain, un certain retour aux sources au niveau des compositions. Et bien sur il y a le mix réalisé par Chris Laney. L’image également, est plus cool. Bref, on était enfin partis sur de bonnes bases, les fondations de « Untamed ».
Blackrain 5 copyright julien zannoni
BLACKRAIN par Julien Zannoni
J'ai pu voir BlackRain à Montpellier dans un concert mémorable à la fin duquel Highway vous rejoignait sur scène. C'était le 29/02/2020. Quinze jours plus tard, la France connaissait son premier confinement. Le COVID a-t-il influencé l'écriture de l'album d'une manière ou d'une autre ?
Swan :
Je me souviens de cette date, d’ailleurs je n’étais pas certain de pouvoir reprendre l’avion après le concert car le Covid commençait a taper fort… Personnellement je n’habite pas en France et je n´ai pas eu a subir de confinements, juste quelque recommandations. C’était très sympa de mon coté en Suède ! Cette période sans concerts nous a laissé le temps nécessaire à la composition de l’album. Nous avons donc profité de l’absence de deadline pour peaufiner les chansons. Le fait de ne pas pouvoir voyager et d´être plus ou moins coupés de la famille ou du monde en général, les suppressions de libertés ont forcement influencé quelques lyrics. La pochette aussi reflète cette période marquée par la guerre et la pandémie. Je pense par conséquent que nous avons su intégrer de manière positive ces événements de la vie à la musique du groupe.
Comment s'est passé le processus de composition et où êtes-vous allés chercher l'inspiration ?
Swan :
Cela fait des années que nous travaillons chacun dans nos Home studios. On bosse de notre coté puis on échange les tracks sur internet, on finalise ainsi les démos avant d’envoyer le tout au mixage. L’inspiration vient quand elle veut venir mais pour l'instant il n'y a pas trop à se plaindre de ce côté.

Présent

« L’erreur commise par certains producteurs dans le passé a été de vouloir faire sonner BlackRain comme un groupe des années 80. Car même si certaines de nos influences viennent de ces temps-là, nous sommes bel et bien un groupe des années 2010. »


Des riffs mortels ouvrent ce nouvel album. « Untamed » est idéal pour un lever de rideau, « Summer Jesus » va également tout déchirer en live !
Swan :
Merci, et effectivement tu vois juste. Nous n’avons pas attendu la sortie de l’album pour intégrer des nouveaux titres dans la setlist : « Untamed », « Summer Jesus », « Demon » et « Kiss the sky » font déjà partie du show depuis cet été et la réponse du public est plus que positive. « Untamed » permet d’entamer les concerts de manière puissante, ca met directement tout le monde d’accord. Et « Summer Jesus » se démarque assez du reste car la chanson est unique en son genre, ca apporte vraiment quelque chose d’original à la setlist. Pour les dates à venir nous ajouterons probablement les titres « Raise your glass » et « Neon drift » qui sont les plus écoutées sur les plateformes de streaming. Et pourquoi pas d'autres tracks ? A voir ! Beaucoup de nouveautés en tous les cas.
Ton chant va chercher des notes inaccessibles au commun des mortels. Je pense à « Set the World on Fire » ou à « Blade Of Love » sur lesquels tu montes très haut...
Swan :
Certaines notes sont assez dures à atteindre, particulièrement la dernière ligne de « Set the world on fire ». Je me permets de faire cela en studio pour embellir la chose mais je doute pouvoir le reproduire en live en plein milieu d’un set. L'effort est trop conséquent sur scène. Il faut pouvoir composer avec l'enchainement des titres et le fait de bouger/headbanger, le souffle en prend forcement un coup. Mais c'est le choix assumé de privilégier le show plutôt que de rester immobile devant le micro afin de chanter exactement ce qui a été fait sur l’album.
Sur « Blade of love » c´est surtout une question d´endurance. Les lignes de chant s’enchaînent vite et laissent peu de place à la reprise du souffle, la hauteur des notes peut paraître élevée mais elles ne le sont pas tant que ca en réalité !
Blackrain 6 copyright julien zannoni
BLACKRAIN par Julien Zannoni
Beaucoup de surprises pour le lancement de cet album. Un katana (le « Blade Of Love ») aux enchères, des clips événementiels qui vous trouvent sur le plateau des  « Mystères de l'Amour » ou qui vous voient kidnapper Jim Müller de Kissin' Dynamite...
Swan :
Oui, nous avons su saisir les opportunités qui s’offraient à nous pour la sortie de ce nouvel album. Certaines choses ont été planifiées de longue date et d’autres se sont faites dans la précipitation comme la participation de Jim de Kissin' Dynamite sur « Neon drift » et le clip de « Demon » avec l'équipe des Mystères de l'Amour ! Le principal c'est d´être réactifs et de se bouger dès que c’est nécessaire. Il faut avoir l’envie et la volonté de faire les choses bien. Le but étant de toutes façons d’occuper la place le plus longtemps possible, nous n’avons d’autres choix que de nous adapter aux nouveaux codes de l’industrie musicale si nous voulons perdurer. Et il est vital pour un groupe aujourd’hui d'avoir le plus de visibilité possible, notamment sur les réseaux sociaux. C'est pourquoi nous avons voulu sortir plus de singles et de vidéos mais aussi créer des choses qui sortent un peu de l’ordinaire comme le Katana !

Un mot sur la technique ? J'ai lu que le travail d'Hannes Braun t'avait bluffé...
Swan :
Nous avons été très satisfaits du travail d´Hannes, je crois que c'est le type de mix que nous avons attendu depuis nos débuts mais que nous n’avons jamais eu, malgré les pointures avec lesquelles nous avons eu la chance de travailler dans le passé. Il me semble que c’est la première fois que le groupe sonne aussi « fat ». Chris Laney avait déjà fait un bon job sur « License to Thrill » et « Dyin´breed » mais ce n'est pas comparable à ce que nous a rendu Hannes. Le mix est très « moderne » et dans une playlist aux cotés de grosses prods, ça ne sonne pas ridicule. Hannes est aussi musicien, Kissin' Dynamite officie dans un style proche du notre, il a donc une vision claire et similaire à la notre quant à la manière dont un groupe doit sonner de nos jours. Je pense que l’erreur commise par certains producteurs dans le passé a été de vouloir faire sonner BlackRain comme un groupe des années 80. Car même si certaines de nos influences viennent de ces temps-là, nous sommes bel et bien un groupe des années 2010.

Futur

« Nous allons essayer de poursuivre sur ce chemin en améliorant ce que nous pouvons améliorer. »

Blackrain paris« La prestation des musicos frôle la perfection » (Hard Rock 80), « Un album hors du commun » (TV Rock Live), « Cet album de douze titres ressemble à une encyclopédie vivante du rock » (Metal France). Ca fait quoi de lire de tels retours critiques ?
Swan :
Cela conforte dans l´idée de continuer de travailler dans cette direction, je crois que nous avons fait les bons choix sur « Untamed », nous allons donc essayer de poursuivre sur ce chemin en améliorant ce que nous pouvons améliorer, tant au niveau de la composition que de la production. Je parle d’ailleurs régulièrement avec Hannes pour discuter des prochains titres, de comment procéder afin d'avoir encore un meilleur résultat la prochaine fois !
Un tel feedback revigore et apporte encore plus de motivation. Ca attise la flamme !
Un concert de BlackRain fait partie de ma recette du bonheur. Des infos sur la prochaine tournée outre la date parisienne déjà annoncée ?
Swan :
Pas d’infos pour le moment. Nous allons tout annoncer bientôt. Je sais qu’il y a pas mal de concerts et festivals en discussion, en France et dans les pays voisins. Mais je ne peux malheureusement pas dire grand chose de plus.
Que fera BlackRain dans les prochains mois ?
Swan :
Et bien nous allons préparer les concerts à venir, développer le show et répéter les nouveaux titres, promouvoir au mieux ce nouvel album. Mais nous commençons aussi la composition du successeur de « Untamed ». Nous avons pas mal d´idées, peut être un autre clip, qui sait ?
Merci Swan Hellion d'avoir répondu à mes questions.
Swan :
Merci à toi pour ton soutien et ton intérêt !

LUCIE SUE sans fard

Le 02/12/2022

Bouillonnante Lucie Sue ! Après avoir postulé pour tenir la basse chez Steel Panther, elle prépare « To Sing In French », son premier album à l'horizon 2023 (cagnotte ici) déjà annoncé par quelques clips. Débordante d'activités, elle ne fait pas les choses à moitié, et sa langue pas plus que sa guitare ne tiennent dans sa poche. Alors installez-vous, la voici, Lucie, dans une interview très complète...
Lucie sue emiliedesbottesLUCIE SUE par Emilie Desbottes

«  La musique me donne une vraie ligne de vie. »

Bonjour Lucie Sue. Premier souvenir qui vous rattache à la musique ?
Lucie Sue :
C’est une question très difficile car j’ai toujours été entourée par la musique. Mon père était professeur de Musique de chambre au Conservatoire de Lyon, ma mère était claveciniste ( et dentiste ! ), et mes frères et soeurs pratiquaient tous un instrument. Si je dois pousser ma mémoire au bout du bout, je dirais que c’est «  Take Five » et «  Blue Rondo à la Turk » de Dave Brubeck, qui passaient dans la cuisine, pendant que mes parents repeignaient un meuble. Ces deux morceaux me font toujours un effet madeleine de Proust. Quand je les entends, je fonds, je retourne aux tréfonds de mon enfance.

Lucie Sue c'est d'abord violoncelle/conservatoire/orchestre symphonique/groupes de rock ?
Lucie Sue :
En fait, la différence se jouait entre la pratique et l’écoute :  je jouais de la musique classique, mais j’écoutais le Top 50. Dès que j’ai compris que je pouvais jouer autre chose que du classique, je me suis acheté une guitare, j’avais quinze ans.
J’ai continué à pratiquer le classique : cours de violoncelle, solfège, déchiffrage, orchestre, musique de chambre, concerts, concours. Un peu comme une contrainte mais que j’acceptais, et avec laquelle j’ai toujours vécu.
Et à côté, c’était la liberté, j’apprenais la guitare en jouant dans la cour du lycée, j’avais un groupe qui s’appelait Lychee’s Flight, on faisait des concerts, c’était trop cool de pouvoir jouer les morceaux de nos idoles, mais aussi de composer nos propres chansons.
Aujourd’hui la musique Rock et pop est omniprésente. Mais le classique fait clairement partie de mes fondations .

Une première vie en tant que directrice artistique. C'est un atout pour la suite ?
Lucie Sue :
Je suis toujours Directrice Artistique. C’est comme ça que je gagne ma vie.  Mais maintenant, je le suis au sein de ma propre agence Sphynx. Ma spécialité c’est de gérer l’image des marques, des personnalités et des groupes. Créer des logos, des identités fortes, des photoshoots, des visuels pour T.shirts ou pochettes de disque, affiches, etc.
Heureusement que je maitrise tout ça car je m’en sers tout le temps pour ma musique. C’est évidemment un atout, car je n’aurais jamais pu payer  quelqu’un pour faire tout ce boulot à ma place.

Une seconde vie quand Lucie Sue musicienne choisit de renverser les tables ?
Lucie Sue :
Oui, cette seconde vie c’est quand j’ai décidé de quitter mon ex-mari et toute la pression qui allait avec. Je me sentais enfermée, ma vie se résumait au travail, aux enfants et à mon mari.  je n’avais plus de place pour la musique, pour mes amis. Je me suis totalement perdue. J’étais avec une personne possessive qui n’acceptait pas que je fasse quoi que ce soit sans lui. Et pour qui je devais me rendre disponible 24h/24.Tout était sérieux, grave, lourd.
Depuis que je suis partie, je revis. Mais vraiment. Je n’ai jamais été aussi heureuse. Je profite de la vie, et je me rends compte que le plus important c’est d’être en phase avec soi-même. On n'a qu’une vie, il faut aller jusqu’au bout de ses ambitions pour réaliser ses rêves. Je ris tout le temps. Je fais ce que je veux. Et mes enfants sont heureux aussi. La musique a repris sa place, et me donne une vraie ligne de vie. Une énergie de fou. Un but passionnant. Que demander de plus ?

En 2021 vous postulez pour remplacer Lexxi Foxx à la basse de Steel Panther - Vous vous classez même parmi les dix derniers finalistes. Ambition véritable ou coup médiatique ?
Lucie Sue :
Hahaha, quand j’ai su que finalement je n’étais pas choisie, j’ai pleuré pendant une semaine. Véridique. Non, ce n’était pas médiatique. C’était une véritable envie. Car je me sentais réellement en phase avec Steel Panther. Ils jouent comme des Dieux, leur musique me parle, et leur humour est le même que le mien. Et je trouvais l'idée GENIALE de faire entrer une femme dans ce groupe. Mais ils en ont décidé autrement. Et finalement, le fait qu’ils aient fait "l’erreur marketing" de ne pas me choisir, m'a fait comprendre qu’on n'avait pas les même valeurs… Et qu’il n’y avait donc pas de regrets à avoir.

Premier album à l'horizon 2023 : « To Sing In French ». A quoi se réfère ce clin d'oeil ?
Lucie Sue :
Ce titre d’album est tiré de la chanson éponyme, qui sortira en même temps que l’album. Il fait référence à la loi Toubon, qui impose encore aujourd’hui des quotas aux radios, aux chaines de télévision, et qui m’a déjà mis plein de bâtons dans les roues. Je n’ai pas pu postuler à des émissions, je ne peux pas passer à la radio, car c’est priorité aux artistes francophones… Moi je suis française, je paye mes impôts en France, je soutiens l'art et les artistes français, je pense avoir de belles valeurs… mais non, on m’empêche d’être diffusée parce que j’utilise des mots différents… C’est ridicule.
Beaucoup de personnes ont tenté de me convaincre de chanter en français, mais c’est tout simplement impossible, je ne peux pas. Toutes mes idoles, depuis ma naissance, ont chanté en anglais. J’aurais l’impression de faire du Kyo ou du Saez.
Le titre de l’album et de la chanson est une réponse à qui veut l’entendre. Mais surtout à Monsieur Toubon :  Elle finit tout simplement en disant « well, I don’t sing in french, because j’ai pas envie ».

« Il n’y a aucune construction ou cahier des charges. J'ai juste pris ma guitare et laissé sortir ce qui devait sortir.  »

Chanteuse et multi-instrumentiste vous tenez tous les instruments sur l'album (à l'exception de la batterie confiée à Franck Amand, qu'on a connu notamment avec les Rita Mitsouko). Un mot sur les instruments et matériels que vous utilisez sur l'album ?
Lucie Sue : Oui, j’ai enregistré les guitares, les basses, le violoncelle, les voix. Mon frère Baptiste, qui a enregistré l’album, joue également sur certaines chansons. C’est un mélange de Jackson, de G&L, et de Fender. Mais il a aussi plein de machines qui font des sons étranges comme un copycat, qui créé de l’écho sur une bande, ou un Synthé Roland SH-101 qui fait des sons bien gras à la Pink Floyd… On a utilisé un maximum de vrais sons et évité les « filtres ».

Parmi les clips annonciateurs de l'album, « Promises », une très jolie ballade dont on comprend bien le sujet. A ce propos, quelles thématiques abordez-vous avec  « To Sing In French » ?
Lucie Sue : Je parle d’expériences vécues. Ca part de mes années de mariage, de ma séparation, des mes enfants, de ma reconstruction, d’empowerment, de mes amants, et de la vie ! Il y a aussi une cover de George Michael, mon idole de toujours. J'ai repris sa chanson « Freedom ’90 » en version « stoner ». Le message est aussi très clair « I don’t belong to you, and you don’t belong to me ». Une manière de dire que je n’appartiendrai plus jamais à qui que ce soit.

« Glorious », « Lick Your Teeth »... D'une manière générale vous frappez fort avec des clips spectaculaires très bien dirigés... Mais les quatre morceaux présentés sont très variés. Quel a été votre cahier des charges lors de la construction de l'album ?
Lucie Sue : Hahaha ! Il n’y a aucune construction ou cahier des charges. J'ai juste pris ma guitare et laissé sortir ce qui devait sortir. Même les paroles sont sorties toutes seules. Je ne me dis jamais « tiens ma prochaine chanson parlera de ça » . J’ai remarqué que mes premiers morceaux « Promises »  et "Lean on me » étaient plus sérieux, plus léchés, et plus tristes aussi. Surement ceux qui m’ont aidé à aborder ma nouvelle vie. Les titres « Glorious »  et «  To sing in french »  sont plus engagés. « Shine on Avalon » est clairement un ovni qui ne correspond à aucun style, et dont la construction est inédite. C’est une chanson d’amour ! Les morceaux que j’ai composés plus tard sont bien plus « légers ». Comme « The Race », et « Lick your teeth ».

Un mot sur la technique (enregistrement, mixage, production) ?
Lucie Sue : J'ai préparé les maquettes chez moi dans mon salon sur Garage Band. Puis on a tout enregistré avec mon Frère Baptiste dans son studio A18 à Paris. Le mixage a été fait par Mako du studio Drop-in à St Jean de Luz. Cet homme est super talentueux. Avec une super sensibilité. Il y a aussi Olivier Delescaille qui a mixé « Lick your teeth ». Il est très cool (normal il est belge) et a les même références musicales que moi. Le mastering a été fait par Blanka. J’ai géré tout le reste.
Pour les clips, j’ai fait appel à mes amis. Taki Bibelas pour « Glorious », Justin Badenhorst pour « To sing in French », Ma soeur Raphaele et Stef Candé pour « Promises », jean Yves de la manufacture du film pour « Lick your teeth ». Mais l’Oscar du clip le plus à l’arrache, c’est « The Race », que j’ai tourné avec ma cousine Maelle Johnson, à New York, avec mon iPhone. Mais j’adore le résultat ! Comme quoi, on peut se débrouiller avec pas grand chose.

La pochette de l’album a été faite au point de croix par un artiste basque que j’adore qui s’appelle Andoni Maillard. Le gars est un tueur et ses oeuvres sont géniales, elles me parlent vraiment. Il mélange le point de croix de mamies, avec des thèmes super éclectiques. Du foot, du rock, du porno, etc.
Lucie sue artwork
Une cagnotte est en cours ICI. A quoi servira-t-elle ? 
Lucie Sue : J’ai décidé de lancer un crowdfunding sur kisskissbankbank car je n’avais tout simplement plus assez d’argent pour finaliser mon projet. Jusqu’ici, vous l’aurez compris, j’ai tout fait en auto production. Avec mes économies. Sans compter les nuits blanches. Quand on aime, on ne compte pas.
Mais aujourd’hui, mes poches sont vides, et je dois presser le disque, payer des attachés de presse pour faire parler de moi, et surtout, préparer la tournée. Tout ça coute bien plus que l’objectif de la cagnotte, car je ne voulais pas en demander trop non plus. Mais j’avoue que si la cagnotte dépasse l’objectif, ça m’aidera beaucoup.

Vos projets dans les mois à venir ?
Lucie Sue :
Là je suis à fond sur les répétitions, pour pouvoir faire un maximum de concerts localement (j’habite à Biarritz), puis ensuite partir en tournée, faire la première partie de groupes trop cools, voyager partout, faire découvrir ma musique au monde entier, et enfin et tout simplement, faire la tournée des stades. Pas mal comme programme non ?

Merci Lucie Sue d'avoir répondu à mes questions.
Lucie Sue :
Merci à toi d’avoir pris le temps de préparer ces questions super chouettes, et de permettre à des petits musiciens comme moi de s’exprimer !

 

OÏKOUMEN, L'interview

Le 28/11/2022

« Les instrus sont sûrement plus progressifs et la voix et les orchestres plus symphoniques et le tout fait un joyeux mélange qu’on ne sait pas trop qualifier. On fait du Oïkoumen on va dire ! »

Début novembre 2022 Oïkoumen sortait son premier album, un opus progressif, baroque et lyrique intitulé « Dystopia ». L'affaire était suffisamment intrigante pour que nous ayons envie d'en savoir plus. Laura (chant, paroles) et Elie (guitare, musiques) ont accepté de satisfaire notre curiosité...
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Photographie : Daniel Hempel


Bonjour Oïkoumen. Pouvez-vous m'éclairer sur la signification de ce nom ?
Laura Mazard :
Oïkoumen est une déformation du mot grec oikoumene qui signifie “l’ensemble du monde connu” et habité par l’Homme. Le terme, centré sur l’Homme, évoque également le rapport qu’il entretient avec son environnement et ce qu’il en connaît. De fait, il suggère aussi en négatif ce qu’il lui reste à découvrir. Dans nos chansons, nous abordons et aborderons beaucoup de thématiques relatives à ce lien entre l’Homme et ce qui l’entoure, entre l’Homme et ce qu’il est, entre l’Homme et ce qu’il connaît ou rêverait de connaître. 
Influencés par le métal symphonique à la création du groupe en 2017, vous vous en détachez dès le premier EP, un trois titres présenté en 2020 ?
Elie Veux :
A vrai dire on a du mal à se classer ! Le terrain de base de la formation était effectivement symphonique mais nous souhaitions aborder des thématiques qui n’entraient pas forcément dans le genre et surtout transmettre des émotions plus brutales qui nous emmenaient vers d’autres façons d’écrire et de penser nos morceaux. Je considère que la rupture s’est faite à partir du single The Green Queen qui a été réalisé pendant le processus d’écriture de l’album.

En revanche, l’EP est, dans mon esprit, plus ancré dans la tradition symphonique avec des titres comme Enchanted World et Deus Vult bien que Pompéi se rapproche déjà plus d’un aspect “prog”. Cette idée est d’autant plus affirmée dans ma tête par le fait que les thèmes y sont plus légers et enchanteurs que sur le single et l’album où on a décidé de parler de ce qui nous prend aux tripes.

Malgré un son cru, ce premier EP reste très fréquentable, et même intéressant, justement avec des titres comme « Pompei »...
Laura Mazard : Pour l’EP nous n’étions (vraiment) pas du tout entourés d’où ce son qui ne correspond pas à ce vers quoi on est allés ensuite. En ce qui concerne Pompéi, il correspond à la lignée “historique” qu’on s’était donnés en début de voyage.
Quelques reprises pour occuper le terrain... J'ai trouvé gonflé de s'attaquer à Rammstein !
Laura Mazard : En effet, on fait aussi des reprises pour se mettre au défi et s’exercer le temps de mener à bien les compositions originales ! Rammstein était un de ces défis ! Plus ça a l’air impossible à reprendre plus c’est stimulant ! En ce qui me concerne, ça m’a obligé à réfléchir vocalement complètement différemment de d’habitude et à explorer de nouvelles contrées où je ne serais pas allée autrement !

Elie Veux : Dans le même esprit on s’est essayés sur du Children of Bodom, Trivium et Arch Enemy ! En plus de travailler d’autres arrangements vocaux et parfois s’attaquer à la structure (comme dans Those Who Fight). C’est aussi l’occasion de montrer nos goûts musicaux.
Début novembre 2022, premier album, avec une production nettement meilleure.
Laura Mazard :  En effet, pour l’album on était bien mieux entourés ! Grâce aux judicieuses recommandations de nos compères de chez Exanimis, on s’est tournés vers un humain pour la batterie et quel humain ! C’est Clément Denys, excellent batteur de chez Fractal Universe qui a donné vie à nos rythmes et Flavien Morel s’est chargé du Mix ! C’était un vrai bonheur pour nous !
« Dystopia » (c'est le titre de votre album), c'est dix morceaux, de « Dystopia » à « Utopia ». Quel fil les relie ?
Laura Mazard :
L’album est une lente évolution de l’obscurité vers la lumière. Il a été composé il y a deux ou trois ans (oui, on a eu de gros problèmes de production qui ont énormément retardé la sortie du projet !) à une période pleine de colères, de prise de conscience sur l’environnement et la société et tout cela a guidé l’album. Quand on prend conscience d’un problème, il y a plusieurs façons de réagir : d’abord la colère qui peut se conclure en désespoir ou en envie de se battre et d’y croire. C’est ça Dystopia, un album qui commence avec des titres sombres et pessimistes pour s’ouvrir ensuite sur un chemin alternatif où l’optimisme a sa place, où l’envie d’y croire donne l’énergie pour se battre. Dystopia parle d’une planète détruite, d’une humanité écoeurante, Utopia met en lumière les beautés qui nous entourent et la force que donne l’espoir.  
Oikoumen artwork

« On voudrait faire des morceaux qui interpellent. »

Musicalement, vers quoi vouliez vous tendre ?
Laura Mazard :
On tend vers quelque chose de plus incisif, cru et sincère. On voudrait faire des morceaux qui interpellent, pas qui flattent l'oreille, quitte à ce que ça dérange. On voudrait faire quelque chose qui touche, qui vient secouer l’auditeur. On voudrait aussi aller chercher les émotions qui dérangent tout en proposant des morceaux qui abordent des sonorités plus douces.
Elie Veux : Effectivement, on cherche à faire correspondre ce que l’on souhaite exprimer avec la musique sans nécessairement s'enfermer dans un style de métal. Ainsi, si on estime que des riffs se rapprochant du trash, du djent ou du heavy (etc) nous paraissent plus pertinents pour parler de telle ou telle chose, on le fait. Cependant, je veille toujours à conserver le fil conducteur orchestre (parfois en simple soutien ou beaucoup plus présent) et voix claire. C’est ainsi que l’on se retrouve avec des titres comme Amandla avec un esprit plus heavy (car on veut fédérer) et à l'opposé Slaughterhouse qui possède des couplets incisifs et des refrains à la limite du trash (exprimant l’horreur).
La voix de Laura Mazard est lyrique. Vous m'en dites un mot ?
Laura Mazard :
J’ai en effet une formation lyrique mais je m’en détache beaucoup dans mes interprétations. Pour Dystopia, l’idée était ici de casser le son pour le rendre plus humain. Je ne couvre pas souvent mes notes comme dans le chant lyrique où le son est très rond et solennel et je ne déploie pas de long vibrato. Je voulais faire quelque chose de plus écorché, comme un cri. Donc oui, il y a une base et un registre lyrique mais très déstructuré et abîmé. Par moment, je fait cohabiter ce choix d’interprétation avec une voix de poitrine qui sera peut-être plus présente sur l’album II !

Comment s'est déroulé le processus de composition ? La voix a-t-elle été pensée immédiatement comme un instrument, ou les lignes de chant ont-elles été composées après coup ?
Elie Veux : Je confirme écrire très souvent mes mélodies lead et les riffs/orchestres avant le texte. La musique est écrite à partir des thèmes de chaque morceau que l’on détermine à l’avance avec Laura puis je me lance dans la compo. La suite sera légèrement différente car j’ai plus tendance à réaliser un premier jet à partir des thèmes puis, en cours de route, demander à Laura d’également écrire un premier jet à partir du “brouillon” de mélodie et ainsi être plus souple pour “adapter” la mélodie au chant (ce fut le cas sur The Green Queen). Après on estime que ça fait partie de notre “signature” et on trouve l’effet intéressant d’utiliser des intervalles plus larges. Aussi, sur Dystopia, on voulait faire quelque chose de très resserré et piqué pour les premiers morceaux car on trouvait qu’une interprétation plus tight a tendance à souligner l’angoisse (aussi bien sur le chant que sur le bloc guitare/basse/batterie).
Laura Mazard :  Je confirme… la voix a en effet été composée comme un instrument ce qui, il faut se le dire, a parfois été un énorme défi technique !
J'ai finalement trouvé que « Dystopia » ne s'était pas tant éloigné que ça de ses origines  « métal symphonique » avec des titres comme « Utopia », une magnifique composition de plus de neuf minutes, même si je vois plus globalement le groupe comme une formation de métal moderne et progressif, avec une touche de baroque et de lyrique...
Laura Mazard :  Alors là, nous sommes ravis d’avoir votre impression sur la question car en effet, comme dit plus tôt on a bien du mal à se classer et il me semble que votre impression décrit bien le flou artistique dans lequel on se trouve ! En fait, dans la formation, on vient tous d’univers différents et on les fait se rencontrer. Les instrus sont sûrement plus progressifs et la voix et les orchestres plus symphoniques et le tout fait un joyeux mélange qu’on ne sait pas trop qualifier. On fait du Oïkoumen on va dire !
Votre actualité dans les prochains mois ?
Laura Mazard :   Nous sommes actuellement en train d’essayer de promouvoir l’album afin de se faire connaître et de mieux s’entourer encore. On voudrait notamment recruter un batteur, trouver un label et des collaborateurs afin de pouvoir mieux spécialiser les tâches ! Bien sûr, on postule aussi pour faire des concerts ! Du côté créatif, l’album II est en cours ainsi que divers projets pour faire le lien !
Elie Veux : Et un Deus Vult anniversary (morceau de l'EP) avec nouvel arrangement prévu début 2023… en plus de ce qui a été mentionné par Laura ci-dessus !
Merci Oïkoumen de m'avoir répondu.
Laura Mazard : Merci à vous de nous avoir donné une voix ! C’est bien sûr toujours un bonheur pour des artistes de pouvoir s’exprimer sur leurs projets qui représentent souvent des années de travail, d’émotion, d’envie et d’ambition ! Merci pour ça et longue vie à la chronique !
Elie Veux : Merci de nous avoir accordé ce temps ! En effet, c’est très agréable de pouvoir exprimer notre vision du projet et ce qu’on veut en faire mais aussi d’avoir les retours et les impressions des gens qui nous ont écouté !
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Photographie : Daniel Hempel

ETWAS, L'interview

Le 27/11/2022

Début septembre 2022, ETWAS sortait « Enochian Keys - Chvpter I », son premier album, mélange  de black et de métal symphonique.

Guitariste de la formation, Silver Croze, revient avec nous sur le parcours du groupe, son orientation musicale et la construction de ce nouvel opus.


Bonjour Etwas. Une explication sur le nom du groupe ?
Silver :
Etwas m’est venu lors de mes dix-huit bougies. Je cherchais un nom de groupe, simple, mystérieux dans une langue différente de la nôtre. J’ai donc choisi « ETWAS » - « etvasse » en prononciation. Ça veut dire « quelque chose » en Allemand. J’apprenais l’Allemand pour ne pas faire Espagnol comme tout le monde (LOL !).
En 2020 vous sortez « Behind The Veil », un premier EP orienté Métal Symphonique...
Silver : Lorsque nous nous sommes rencontrés (Victoria / Florian), j’ai proposé six chansons que j’avais composées il y a longtemps. Nous nous sommes alors rassemblés afin de les modifier et, de sortir cet EP quelques années après. C’était vraiment cool de voir ces chansons enfin sur CD.
Etwas behind the veil
J'adore les voix mais je suis totalement parallèle à la technique. Un mot sur celle de Victoria, particulièrement haute ?
Silver : Victoria a une voix haute « soprano colorature/lyrique ». Mais elle cherche à agrandir son « range » de voix. Jouer avec le bas, parler, chanter et pas faire du lyric constamment, et dernièrement du growl. C’est ce qui la rend indispensable pour le groupe au vu des compositions et de l’ambiance. Peut-être que sur le prochain chvpitre, elle l’utilisera plus régulièrement, qui sait.
« Behind The Veil » tient la route. Cette voix céleste et  l'univers légèrement dark de votre métal  tranche dans la masse des productions symphoniques. Pourtant en 2022, vous changez d'orientation : l'album « Enochian Keys - Chvpter I » marquera l'irruption du black metal dans votre musique. Explications ?
Silver : « Behind The Veil » a été composé il y a environ vingt ans. J’ai passé de longs mois à arranger ces titres pour les mettre au goût du jour. Mais l’envie d’aller plus loin dans la « brutalité », dans le « Black » était évidente au vu de nos goûts musicaux. Ces titres n’étaient pas destinés à finir dans ce registre « Black Metal ». Le but était de faire évoluer notre univers. Mais si on écoute bien les intros des tracks 2 « Semblant of Mercy » et 3 « War in Storm and Ashes », nous remarquons que l’ambiance commence à s’installer. De nos jours, beaucoup de groupes symphoniques restent bloqués sur ce style ou parfois, prennent un côté rock / radiophonique. Nous cherchons à garder une identité propre à la nôtre, celle que l’on aime et que l’on agrémente avec quelques idées cinématographiques.
Etwas
Je zappe généralement les introductions sur les albums, mais je trouve celle de « Enochian Keys - Chvpter I », avec ses murmures propres aux films d'horreur, très efficace.
Silver : Oui c’était l’idée. Je me souviens d’en avoir parlé avec Victoria. S’il était faisable de créer une atmosphère avec un croisement de chuchotements afin d’apporter une ambiance « spirit ». Mettre une intro de ce type en début d’album prépare l’auditeur à notre ambiance.
D'une manière générale, j'ai d'ailleurs trouvé votre Black Metal plutôt cinématographique. Les éléments oppressants que vous insufflez me font penser aux classiques « Shinning »  ou « Poltergeist », ou encore au dystopique « 1984 » pour le côté narratif, ainsi qu'à l'univers vampirique qui donne un côté gothique élégant à l'ensemble, tout autant séducteur qu'angoissant.  On ne sait pas à quelle sauce « Enochian Keys - Chvpter I »  envisage de nous manger...
Silver : Oui et ça me fait plaisir de l’entendre ! C’est un peu tout ça. On crée un univers autour de nos compositions. Certains groupes composent puis écrivent. Nous, ce n’est pas ce processus de composition. Nous réalisons des recherches sur des thèmes spécifiques. Une fois que nous sommes bien documentés, nous passons à l’étape de composition. Ces sujets attirent notre curiosité, et j’invite ceux qui le peuvent à se procurer les paroles de nos chansons. C’est dans un Anglais simple et avec Internet, il est possible de les traduire.

Pour en revenir aux thèmes, nous sommes tous curieux ou attirés par l’histoire. Ici le but n’est pas d’affirmer si cela existe. Mais d’en parler. On ne force personne à accepter les sujets, nous même, nous avons du recul dessus, mais nous trouvons tout cela passionnant. Et la plupart de nos sujets sont largement exploitables avec de la musique et de la vidéo. Par exemple, nous connaissons déjà les thèmes qui seront abordés sur le prochain chvpitre !

Parlez-moi du processus de composition de l'album...
Silver : Je regarde beaucoup de vidéos sur l’histoire, les mythes, même des films culte, etc. Et j’en parle avec Victoria qui est intéressée aussi par ces sujets. Nous discutons autour et nous échangeons des reportages, des documentaires, etc. Une fois qu’un sujet nous passionne, nous composons autour. Je m’enferme au studio, je prends ma guitare et je cherche quelques accords qui colleraient à l’ambiance du sujet. Un titre complet peut me prendre une nuit (« No Candle to Ignite / You Nephilim ») ou plusieurs semaines de compositions (« In a Dreary Coffin »). Une fois que j’ai quelque chose de solide, je l’envoie aux membres du groupe afin de collecter leurs avis, voir si ça colle bien au sujet, si ça leur plaît et on passe ensuite aux modifications. Une fois que le titre est créé, je l’enregistre en pré-production et on fait des essais de voix dessus. Nous travaillons principalement par Internet. Ensuite nous nous réunissons pour répéter les titres, manger et boire de la bière !
Les thématiques abordées suivent-elles un fil rouge ?

Silver : Nous élaborons une liste de sujets avant de composer, et nous les respectons jusqu’à la fin. En général, ils concordent tous ensemble. Jusqu’à maintenant nous n’avons pas eu de problème avec. Peut-être que cela arrivera un jour mais pour le moment ce n’est pas le cas, donc on continue avec cette façon de travailler.

Un mot sur la production ?

Silver : Compliqué d'écrire à ce sujet car je m’occupe de produire Etwas en son mais aussi en vidéo. Parfois je manque de recul et je fais donc intervenir d’autres personnes (extérieures au groupe) afin d’avoir leurs avis, ce qui me permet de ne pas rester le seul décideur. Je suis satisfait de la production, même si parfois je me dis que j’aurais pu faire mieux. Le but étant de progresser, c’est LA vraie satisfaction du travail.
Avec « A Forked Tail And Horns » Etwas a-t-il trouvé sa voie ?
Silver : Possible ! Ce titre rassemble tous nos goûts musicaux et pose l’accent sur l’ambiance que nous souhaitons partager.
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Votre actualité sur les six prochains mois ?
Silver : Nous avons des métiers très prenants et nous manquons un peu de temps pour pousser Etwas vers l’avant. Nous nous organisons pour qu’ Etwas se produise en concert d’ici 2023. Mais nous sommes aussi sur les préparatifs de plusieurs clips vidéo ainsi que le futur chvpitre.
Merci Etwas de m'avoir consacré du temps...
Silver : Merci à toi surtout ! Merci pour tout ce que tu fais. En espérant qu’elles vous auront servies sur la compréhension de notre univers ainsi que notre mode de composition. Prends soin de toi et Stay Metal !

DJIIN : Conversation pendant la pause-clope

Le 03/11/2021

« Meandering Soul », le quatrième opus de Djiin, sortira le 12/11/2021 chez KLONOSPHERE.
Le quatuor se distingue bien sûr par sa chanteuse à voix rauque et sa harpe électrique, mais également par une musique psychédélique alambiquée telle qu'elle pouvait fleurir au meilleur des 70's.
Djiin a bien voulu répondre à nos questions. On commence par la pause cigarette...

Photo djiin 1Bonjour Djiin. On dit que fumer tue. Pourtant c'est une cigarette qui donne naissance au groupe en 2015...
Allan (batterie, choeurs) : 
En effet, j’ai rencontré Johan, notre précédent bassiste (originellement guitariste) sur le quai de la gare à Rennes, il m’a demandé une clope, il avait une guitare sur le dos, on est allé boire des coups et on a eu l’idée du projet.

Djiin, c'est le démon qui prend l’âme des musiciens. Quels étaient vos objectifs en l'invoquant ?
Chloé (chant, harpe électrique) : 
Djiin, c’est le côté hypnotisant spirituel des esprits, c’est la pluralité de sens du mot qui existent dans ses traditions : le bienveillant, le malveillant, la transe, les esprits ; et pourquoi pas les invoquer en live.

La voix rauque de Chloé retient l'attention des fondateurs du groupe qui lui proposent le poste de chanteuse. Peut-on considérer cet instant comme l'acte de naissance de Djiin ?
Allan : 
En effet, en un sens c’est la création du groupe qui se joue à ce moment-là, mais le line-up a beaucoup évolué au fil des années, et chaque nouvel individu a pu aider le groupe à passer à une étape différente. Cela nous a permis d’atteindre aujourd’hui notre formation définitive. 

Comment s'est imposée l'idée de fondre la harpe électrique de Chloé dans votre musique, et quels paramètres cela impose-t-il d'intégrer ?
Chloé :
 Allan et Johan m’ont entendu parler dans un bar, et m’ont demandé si je chantais, je leur ai dit que je faisais initialement surtout de la harpe. Il m’ont répondu « cool, on fera du psyché alors ! » Je jouais à la base sur une harpe acoustique celtique,  il a donc fallu que je passe sur une électrique, que j’ajuste mon jeu et travaille mon son notamment avec un ampli adapté et des pédales d’effets.
Tom (Guitare, choeurs) : La principale contrainte de la harpe dans Djiin est que c’est un instrument diatonique, et étant donné qu’on aime changer de gammes dans un même morceau, Chloé doit se ré-accorder régulièrement pendant qu’elle joue.

Photo djiin 3Chloé, votre timbre rugueux fait penser à des rockeuses maudites telles que Janis Joplin. Quels rapports entretenez-vous avec votre voix ?
Chloé : 
Janis Joplin fait en effet partie des artistes qui m’ont beaucoup influencée quand j’étais plus jeune et durant mes années d’apprentissage du chant avec Djiin. Dans ce lot d’artistes chanteurs il y a également Grace Slick (Jefferson Airplane), Alison Mosshart (The Kills / The Dead Weather), Jim Morrison (The Doors), Elin Larsson (Blues Pills), Patti Smith… Le rapport entre ma voix et ces artistes, c’est le côté exutoire du chant, ce grain de folie que chacun exprime à sa manière, une profondeur des textes et une manière de les faire vibrer qui m’a beaucoup inspirée. J’ai notamment beaucoup lu les textes de Jim Morrison et cela m’a beaucoup aidé à m’inspirer pour l’écriture des textes de Djiin ainsi que pour le concept de l’album Meandering Soul. 

J'ai entendu parler de rock chamanique à propos de Djinn. Est-ce une association qui vous convient ?
Tom : 
Pour moi le rock chamanique ça correspondrait plus à des groupes du type de Master Musician of Bukkake, dans notre cas on en est assez loin bien que l’on développe un côté transe dans notre musique.

La sortie de « Meandering Soul », votre nouvel album,  est imminente. Comment et quand sont nés ces morceaux ?
Chloé :
 Ces morceaux sont nés entre le printemps 2019 et le printemps 2020. Ils sont nés du concept que j’ai écrit en prenant des notes sur mes rêves suite à une idée de Tom de créer un album qui suivrait un fil rouge. C’est également grâce aux jams que nous enregistrons régulièrement ainsi que de riffs trouvés en tournée que les morceaux se sont créés.

Photo djiin 5De quoi ces textes parlent-ils ?
Charlélie (basse, choeurs) : 
Ces morceaux parlent de l’odyssée d’une âme en recherche de spiritualité et de personnalité, qui traverse des paysages tantôt désertiques tantôt abyssaux, et qui vont transporter l’auditeur dans différentes réflexions existentielles.

« Meandering Soul »,  est d'inspiration 70's, certes progressif et psychédélique, mais aussi je lui trouve un ton avant-gardiste...
Tom : 
Si il y a un côté avant-gardiste ce serait plus dans le mixage que dans la composition. Au niveau du son on est avant tout un groupe stoner, or sur le mixage de cet album il y a beaucoup de saturations qui ont été ajoutées et qui permettent un son lourd et plus agressif, sans toutefois rentrer dans le metal. Cependant nous écoutons pas mal de groupes avant-gardistes et il est possible qu’on en ressente les traces.

L'intro de « Warmth Of Death », chapeau !
Tout le monde :
 Merci ! Ça nous a pris du temps de coordonner les voix de tout le monde !

 « Black Circus » est le premier single-clip que vous avez lancé pour ce nouvel album. Un souvenir  de   tournage ?
Allan : 
Le tournage avait lieu dans un bois appartenant à mes grands-parents. Or les voisins d'en face ont cru à un début de rave party et ont appelé la Mairie et la police qui nous ont rendu une petite visite. Ils ont été plutôt conciliants mais ils étaient bien mal à l’aise en voyant notre installation de hippies et les différentes figurantes à moitiés nues et le corps maquillé de dessins ésotériques.

L'artwork est signé Flobath. Quel était son cahier des charges ?
Charlélie :
 Les textes sont déjà très imagés et on voulait qu’il fixe une représentation de ces derniers dans son propre style.

A l'écoute de « Meandering Soul » j'ai parfois l'impression d'être dans la cale d'un  vieux navire en bois qui génère d'inquiétants bruits de roulis. Le son de l'album stimule l'imaginaire. Un mot sur sa production ?
Justin (ingé son de djiin) :
 On a utilisé du matériel varié qui permettait de rechercher des textures originales pour représenter l’atmosphère de chaque morceau. On a beaucoup expérimenté.
Chloé : On s’est bien amusé en studio. L’avantage avec un concept album c’est que tu peux vraiment pousser le truc à fond pour essayer au maximum de plonger l’auditeur dans l’odyssée du protagoniste et de lui faire vivre au travers de chacun de nos choix un petit peu plus de l’univers de l’album.

Les précommandes pour « Meandering Soul »  sont d'ores et déjà ouvertes. Comment et sous quelles formes sera-t-il distribué ?
Allan :
 Nous aurons cent vinyles en édition band ultra limitée, en rouge marbré / fumé / gatefold accompagné de son livret contenant les illustrations, les textes et une nouvelle qui raconte l’histoire du concept. Cette édition ne sera disponible que via notre Bandcamp ou directement en concert. Autrement nous aurons également une version label avec Nasoni Records en bleu marbré / fumé et une autre en noir.
Chloé : Nous aurons également des CD distribués par Season Of Mist et Nasoni Records, ainsi qu’en concert et sur notre Bandcamp.

Cover meandering soulDJIIN - Meandering Soul (2021)

J'ai noté que Djiin suscite même l'intérêt des médias non spécialisés dans la musique. Qu'est-ce qui vous rend si singuliers ?
Charlélie :
 Peut être la présence de la harpe électrique qui attire les curieux ?

La scène, pour vous, c'est toujours synonyme d'improvisation ?
Tom :
 C’est synonyme d’impro là où les morceaux sont construits autour. Il y a toujours une légère part de liberté autour du matériel écrit mais il y a certains endroits dans certains morceaux où on se donne d’avance la liberté de jouer complètement différemment. Cela nous permet également, ainsi qu’à notre public, de ne pas se lasser des versions live.

Merci Djiin, de m'avoir reçu.
Tous :
 Merci à toi pour ton intérêt pour l’album, on espère que t’as pris plaisir à l’écouter et à bientôt en live !


Line-Up :

Photo djiin 4

  • Chloé PANHALEUX - Chant, harpe électrique
  • Allan GUYOMARD - Batterie / Backing vocals
  • Tom PENAGUIN - Guitare / Backing vocals
  • Charlélie PAILHES - Basse / Backing vocals

Discographie :

  • Meandering Soul (12/11/2021)
  • The Freak (2019)
  • Live at FOG (2017)
  • Live à l’Etage (2016)

Le Lien :

« Meandering Soul » sera disponible le 12/11/2021.